Il voulait faire taire son bébé. C'est l'explication que Kevin Tailarme aura donné à la cour d'assises d'Albi tout au long de son procès. L'homme, âgé aujourd'hui de 24 ans, a été condamné vendredi 25 septembre à 18 ans de prison pour la mort de sa petite fille en 2012. Le nourrisson de quatre mois avait été hospitalisé pour de nombreuses fractures, avant de succomber à ses blessures.

Sans réaction

L'homme était jugé pour "violences aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Pour ces faits, la procureure adjointe de Castres, Charlotte Beluet, avait requis 20 ans d'emprisonnement. Une peine réduite à 18 ans, assortie de cinq ans de suivi socio-judiciaire, d'une injonction de soins et d'une obligation de travailler, a détaillé son avocat, Me Jean-Baptiste Alary.

A la lecture de ce verdict, l'accusé est resté "sans réaction". "En réalité, il venait prendre sa condamnation, a poursuivi l'avocat. Il sait ce qu'il a fait et il sait qu'il doit payer." "Honteux", il a reconnu les faits devant la cour d'assises. "Ce procès est extrêmement douloureux pour lui et ses proches", a commenté Me Alary, précisant que son client ne devrait pas faire appel de sa condamnation.

Multiples fractures

Fin septembre 2012, l'homme âgé alors de 21 ans a craqué. Face aux pleurs de Savannah, il l'a giflée, frappée à la tête et sur le corps. Mais a aussi tardé à appeler les secours. Quand il se résigne à joindre le Samu, il signale des troubles du nourrisson de 4 mois, consécutifs, selon lui, à une chute. Hospitalisé, la fillette souffre de multiples fractures aux côtes.

Selon le personnel de l'hôpital Purpan à Toulouse, la version du père, qui s'occupe seul de son bébé, ne tient pas. Le 2 octobre, la petite fille succombe à ses blessures. Dans un premier temps, le père, chômeur, avait nié avoir frappé le bébé, mais il avait ensuite avoué. Son épouse, mise hors de cause, a été placée sous curatelle pour insuffisances mentales.