C'est une libération discrète qui remonte au mois de juin 2015. Et révélée ce jeudi par le Parisien : Tonino G., une des sept personnes mises en examen dans l'enquête sur les attentats de janvier, est sorti de prison après cinq mois de détention à Fleury-Mérogis. Une information confirmée à metronews par le parquet de Paris et l'avocate du suspect, Sophie Rey-Gascon, qui n'a pas souhaité faire d'autres commentaires. Placé sous contrôle judiciaire, l'homme âgé de 23 ans reste néanmoins poursuivi pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. La décision a été prise par la juge d'instruction en charge de l'enquête sur les attaques après une demande de mise en liberté de son avocate. Sa "faible implication présumée" dans la préparation de la prise d'otages de l'Hyper Cacher et son casier judiciaire vierge ont joué en faveur d'un placement sous contrôle judiciaire, explique une source proche du dossier.

Le jeune homme, originaire de Grigny (Essonne), avait reconnu avoir été présent lors de l'achat chez un particulier du véhicule dont s'était servi Amédy Coulibaly pour se rendre quelques jours plus tard dans l'épicerie juive de la porte de Vincennes. Il était également là au moment d'acheter deux bombes lacrymogènes retrouvées au domicile du terroriste au cours d'une perquisition. Mais en garde à vue, il avait assuré ignorer tout de la destination de ces deux achats et n'avoir jamais eu connaissance des projets meurtriers du preneur d'otages qu'il ne connaissait "que de vue". Selon le Parisien, les investigations ont pour l'heure appuyé sa version, aucune trace d'un contact téléphonique ou physique entre les deux hommes n'ayant été retrouvée.

Six personnes restent écrouées

A ce jour, sept connaissances ou proches d'Amédy Coulibaly ont été mis en examen. Exception faite de Tonino G., les six autres restent écroués. A des degrés divers, ils sont soupçonnés d'avoir apporté un "soutien logistique" au tueur dans son entreprise meurtrière. Quelques jours avant les attentats, certains s'étaient déplacés dans des armureries de la petite couronne pour acheter Taser, bombes lacrymogènes ou gilets tactiques. Tous nient avoir été au courant de ses projets terroristes.

Parmi eux, Mickaël R., qui était en contact régulier et soutenu avec Amedy Coulibaly. La veille de l'attentat contre Charlie Hebdo perpétré par les frères Kouachi, les deux hommes avaient eu 18 contacts téléphoniques. Son ADN a été retrouvé sur une arme présente au domicile du tireur à Gentilly, ainsi que sur un gant dans le supermarché de la porte de Vincennes. Amar R. a quant à lui échangé près de 600 textos avec Coulibaly en l'espace de quatre mois. Selon Le Canard enchaîné, son téléphone aurait été géolocalisé près de l'épicerie juive juste avant l'attaque. Sa relation avec une gendarme en poste au fort de Rosny avait interpellé les enquêteurs. La jeune femme a été récemment radiée de la gendarmerie nationale. Saïd M. a quant à lui expliqué avoir simplement été "en affaire" avec Coulibaly tandis que son ADN était découvert sur la lanière d'un Taser retrouvé dans l'Hyper Cacher. Les 8 et 9 janvier 2015, Amédy Coulibaly avait tué une policière municipale à Montrouge avant de prendre en otages les employés et clients du supermarché de la porte de Vincennes dans lequel il avait abattu quatre personnes.

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