Infanticide de Saint-Malo. "Un geste d'amour", pour la mère de l'accusée Au premier jour du procès d'une femme accusée d'infanticide, en 2010, à Saint-Malo, la mère de l'accusée a tenté de justifier son geste désespéré. Une femme de 49 ans comparaît devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine, à Rennes, depuis ce lundi matin et jusqu'à mardi, accusée d'avoir donné la mort à sa fille de 8 ans, lourdement handicapée, en 2010 à Saint-Malo. Coup de cœur pour Saint-Malo Après seize ans passés à venir dans la cité corsaire pour les vacances, elle avait eu le coup de cœur pour une petite maison de Rochebonne. Elle avait décidé de quitter son emploi de conseiller financier et la région parisienne pour Saint-Malo et sa plage du Sillon, où sa fille, handicapée moteur et déficiente mentale, était parvenue à faire quelques pas toute seule. Problèmes financiers et matériels, épuisement physique l'ont sans doute poussée à commettre l'irréparable. « Laissez-les partir » « Laissez-les partir toutes les deux », a lancé la mère de l'accusée et grand-mère de la victime, quand les secours sont arrivés au domicile, le 23 août 2010, n'ignorant rien des intentions macabres de sa fille. Cet infanticide est un « geste d'amour », a estimé la mère de l'accusée, ce lundi à la barre. Me Eric Dupond-Moretti a lui insisté sur l'extrême souffrance de sa cliente, qui a cru à une possible amélioration de l'état de santé de sa fille. En fait, il se dégradait et, selon les médecins, le cerveau de l'enfant aurait fini par être irrémédiablement endommagé. Maladie mentale ? Une psychiatre parle de pulsion délirante, laissant entendre que l'accusée ne serait pas accessible à une sanction pénale. Ce qu'Eric Dupond-Moretti réfute. « Un acquittement au bénéfice de la maladie mentale, on n'en veut pas une seconde ! », a tonné le ténor du barreau.