Assises à Vannes. L'accusé réfute toute volonté de tuer Un Russe de 47 ans comparaît depuis lundi pour le meurtre d'un compatriote en août 2013. Il persiste à nier son intention de tuer le père de son gendre. Cinq à six coups de couteau dont un mortel, a assuré le légiste, ce mardi, devant la Cour d’assises ont été portés le 27 août 2013, à Meucon, à un ressortissant russe par un de ses compatriotes. En perforant un poumon de part en part, il a provoqué une embolie gazeuse et un arrêt cardio-respiratoire instantané. Un rendez-vous "familial" Ce soir-là, l’accusé, 47 ans et le père de son gendre s’étaient donné rendez-vous sur cette petite route isolée d’une zone artisanale pour régler le divorce conflictuel de deux de leurs enfants, parents d’un petit garçon à la garde disputée et l’éducation discutée. "Le couteau était toujours dans la voiture" L’accusé a persisté à réfuter le caractère intentionnel de son acte. « Si cela avait été le cas, je ne me serais pas rendu à la police ». Comme il a de nouveau soutenu avoir trouvé le couteau de cuisine dans le vide-poche, « Il était toujours là. On s’en servait pour manger des pastèques au parc ». "Dans le brouillard" Il préfère dire avoir agi dans « le brouillard » qu'admettre qu'il aurait pu faire autrement. La conscience de son acte ne lui est venue que lorsque sa victime est tombée au sol. "Nos histoires ne les regardent pas" La rencontre, programmée ce mardi soir, entre les deux pères était connue de la communauté daghestannaise.Les fils aînés s’étaient battus peu de temps avant. Celui de la victime a témoigné de la volonté de son père d’éviter les témoins. « Quand on est arrivé à Ménimur, il y avait une dizaine de personnes. Mon père a dit, « nos histoires de famille ne les regardent pas, suis moi » ». Des témoins directs du drame En roulant à faible allure, vers le lieu de l’explication, l’accusé, son fils aîné au volant, a permis aux amis de les suivre. Sur place, l’affrontement a, semble-t-il dégénéré très vite. Le véhicule de l’accusé roulait encore à petite vitesse quand l’autre père a frappé le montant gauche du pare-brise avec un tube métallique. Ils se sont empoignés « La voiture a continué sur une quinzaine de mètres avant de s’arrêter », a témoigné un jeune Russe. L’homme à la barre de fer courait derrière, menaçant. Les deux hommes se sont empoignés puis la victime a reculé avant de "Ce qui est fait est fait" L’accusé prétend avoir cherché à se protéger de multiples « de coups de barre de fer, donnés en biais un peu partout ». Il n’en portait pas trace lorsqu’il s’est rendu le 29 août au commissariat de Nantes. « Où partir ? Ce qui est fait est fait », aurait-il dit, fataliste, en colère contre lui et les témoins, avant de se décider à prendre la fuite. Le verdict est attendu mercredi.