Marseille : 9 ans requis contre le baron de la drogue à la Castellane Nordine Achouri est accusé d'avoir dirigé l'un des principaux trafics de cannabis à Marseille, qui générait plusieurs dizaines de milliers d'euros par jour. La police lance une opération dans la cité de la Castellane, le 9 février 2015. La police lance une opération dans la cité de la Castellane, le 9 février 2015. © BORIS HORVAT/AFP Neuf ans de prison ont été requis lundi contre Nordine Achouri, accusé de diriger l'un des principaux trafics de cannabis à Marseille qui générait plusieurs dizaines de milliers d'euros par jour au sein de la cité de la Castellane. Une peine de 500 000 euros d'amende a également été requise contre cet homme de 33 ans, à la tête d'une entreprise illégale « brassant beaucoup d'argent, qui [avait] entre ses mains le marché de l'or noir », résine et herbe de cannabis, a relevé la procureur Isabelle Candau. Des peines allant jusqu'à 7 ans de prison ferme ont été requises contre les autres membres présumés de ce trafic dit de la « Tour K », nourrices (chargées de stocker la drogue) plus ou moins consentantes, vendeurs ou logisticiens du réseau de deal. Les points de deal au pied des tours des quartiers nord, fréquentés par des milliers d'acheteurs, pouvaient rapporter 50 000 à 80 000 euros par jour, a-t-elle souligné, selon des estimations basées sur des feuilles de compte retrouvées chez les trafiquants. « Les armes, l'argent, la mort » Durant quatre heures de réquisitoire, Isabelle Candau a décrit une « cité gangrénée par le trafic de drogue », où « l'argent tombe par centaines de milliers d'euros des tours ». Le chef présumé, Nordine Achouri, menait grand train, misant des dizaines de milliers d'euros au casino, achetant un cheval et investissant dans un cabaret et un snack. Derrière ce trafic, il y a « les armes, l'argent, la mort », a-t-elle rappelé, des bandes rivales se livrant à une guerre de territoires à l'origine de quatre règlements de comptes depuis 2013. La procureur est revenue sur une enquête rendue difficile dans un quartier contrôlé selon elle par les trafiquants, « une véritable forteresse, un coupe-gorge et un labyrinthe pour la police, que des vigies rendent imprenable ». Au long du procès, les prévenus ont pour certains nié toute implication dans le trafic, tenté de minimiser leur rôle, ou se sont murés dans le silence, paralysés pour certains par la peur des représailles.