Nancy : un couple jugé pour avoir laissé mourir de soif son enfant Un homme de 27 ans et sa compagne de 24 ans comparaissent à partir de vendredi devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle pour la mort de leur petite fille. La nuit précédant sa mort, la petite fille, qui dormait dans une chambre non aérée où la température excédait les 30 °C, n'avait pas reçu suffisamment à boire, alors qu'elle avait été promenée en plein soleil dans l'après-midi. Le lendemain, le 19 juin 2013, les pompiers dépêchés au domicile du couple en début d'après-midi constataient le décès de l'enfant à la suite d'une "déshydratation sévère", selon les médecins légistes. L'enfant n'aurait pas été hydratée "sur une période de 12 à 15 heures". Le matin de son décès, l'enfant aurait "chouiné" et sa mère lui aurait apporté "sa tétine", la laissant ensuite "se reposer". Ce n'est que vers 12h 30 qu'elle constatait que sa fille était mal en point. Bien que le décès de l'enfant ait été constaté en début d'après-midi, la mort aurait eu lieu à 8 heures du matin, selon les légistes. "Une succession de maltraitances dans le temps" La veille, son père, sans emploi, l'avait emmenée se promener en plein soleil. L'enfant, née prématurément et souffrant de reflux gastro-oesophagique, faisait l'objet d'une surveillance médicale rapprochée. "Pour moi, il ne s'agit pas d'un accident mais de la suite inéluctable d'une succession de maltraitances dans le temps", a estimé l'un des avocats de la partie civile, Me Grégoire Niango, qui souhaite, avant tout, "connaître la vérité sur ce qui s'est passé". "Cette petite n'était rien d'autre qu'un grain de sable qui gênait", a déclaré l'avocate de la grand-mère paternelle de l'enfant, qui s'est constituée partie civile, Me Aline Vaissier-Catarame, selon laquelle les parents de la victime "n'ont jamais réussi à créer de relation affective avec leur fille". Poursuivis pour avoir privé leur enfant d'aliments ou de soins au point d'entraîner sa mort, le père et la mère encourent une peine de 30 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu mercredi.