Une peine de 18 mois avec sursis requise contre Faouzi Lamdaoui Cet ancien conseiller de François Hollande était jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour abus de biens sociaux et faux et usage de faux. Une peine de 18 mois avec sursis a été requise contre Faouzi Lamdaoui, l'ancien conseiller de François Hollande. Une peine de 18 mois avec sursis a été requise contre Faouzi Lamdaoui, l'ancien conseiller de François Hollande. © FRED DUFOUR Une peine de 18 mois de prison avec sursis mise à l'épreuve, assortie de l'obligation de verser 150 000 euros, a été requise mardi à l'encontre de Faouzi Lamdaoui, ancien conseiller de François Hollande jugé devant le tribunal correctionnel de Paris. Pour le procureur Pierre Jeanjean, qui a également requis une interdiction définitive de gérer et de travailler dans la logistique des transports, l'ex-chef de cabinet de François Hollande s'est bien rendu coupable d'abus de biens sociaux, de faux et usage de faux et de blanchiment. Évoquant "une pratique de voyou", le représentant du ministère public a fustigé le "numéro d'illusionniste" du prévenu qui, selon lui, "a multiplié les sociétés" et les gérants de paille" pour se verser illégalement de l'argent. Le jugement a été mis en délibéré au 17 novembre. Au coeur du dossier figure une société de transport, Alpha Distributions, devenue Alpha. L'accusation considère que Faouzi Lamdaoui, qui en était officiellement salarié, était en réalité le gérant de fait de l'entreprise dont le principal client, le laboratoire photographique Cewe Color, représentait 94 % des revenus. Plainte pour "faux et usage de faux" Faouzi Lamdaoui est soupçonné d'avoir bénéficié "en violation des intérêts de la société" de 307 912 euros en 2007 et 2008, en l'absence de comptabilité, de fiches de salaire et de contrat de travail, et de n'avoir déclaré que 155 344 euros sur ces revenus. Il lui est également reproché d'avoir bénéficié d'une somme de 152 561 euros provenant de la société sur un compte ouvert par son frère Rafik. L'affaire avait débuté en 2009 par une plainte pour "faux et usage de faux" déposée par une femme, Naïma Addoun, qui accusait Faouzi Lamdaoui d'avoir abusivement utilisé son nom comme gérante d'Alpha. Elle affirmait n'avoir jamais signé six documents, dont les statuts de l'entreprise, déposés au tribunal de commerce. Pour le procureur, peu importe qui est l'auteur de ces faux, Faouzi Lamdaoui est celui qui en a bénéficié et il doit, à ce titre, être considéré comme un "auteur par coopération intellectuelle". Dossier "politique"? Pour la défense, l'avocat Jean-Pierre Mignard, également proche du président de la République, a estimé que "cette affaire bénigne" n'aurait jamais dû aboutir devant un tribunal correctionnel mais être gérée par l'administration car "elle relève de la fraude fiscale". "Où sont les victimes de ces abus de biens sociaux ?" a demandé l'avocat en concédant un fonctionnement d'entreprises qui ne respectait pas "les règles du droit des sociétés". Mais, pour Me Mignard, la raison des poursuites pourrait être d'ordre "politique". Il s'étonne ainsi que "l'enquête initiée en 2009" se soit "réveillée en 2012", après l'élection de François Hollande dont Faouzi Lamdaoui avait été le chef de cabinet à l'époque des primaires socialistes. "On a cherché autre chose qu'on n'a pas trouvé et on voudrait aujourd'hui, avec des réquisitions disproportionnées, justifier la longueur de cette procédure. Ne vous laissez pas instrumentaliser", a-t-il lancé aux juges en réclamant la relaxe de son client. Trois autres prévenus Auparavant, Me Francis Terquem, avocat de la plaignante, partie civile, avait avancé l'idée que ces montages d'entreprises auraient pu servir à financer l'activité politique de Faouzi Lamdaoui. Parmi les trois autres prévenus appelés à comparaître, le procureur a requis un an avec sursis, 40 000 euros d'amende et une interdiction définitive de gérer à l'encontre de Farid Matmat, considéré comme l'un des gérants de paille des entreprises de Faouzi Lamdaoui et poursuivi pour "complicité d'abus de biens sociaux et blanchiment". Une peine d'un an avec sursis et 20 000 euros d'amende a été réclamée contre Loufti Hosna, pour "abus de biens sociaux et recel". Officiellement chauffeur de l'entreprise, il percevait "un salaire de 7 000 euros" pour collaborer aux montages des sociétés de Faouzi Lamdaoui, selon l'accusation. Le ministère public a enfin demandé au tribunal de condamner Rafik, le frère de Faouzi Lamdaoui, absent à l'audience, à une peine de six à huit mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende pour "blanchiment d'abus de biens sociaux".