“Depuis le 13 septembre dernier, plus de 3 400 Somaliens se sont enfuis de leur pays pour trouver refuge au Kenya. Au total, ils sont 25 000 à avoir fait de même depuis le début de l’année 2006. On décompte aujourd’hui pas moins de 227 000 réfugiés sur le territoire kényan si l’on ajoute ceux qui arrivent du Soudan”, rapporte l’hebdomadaire de Nairobi The East African. Certains quittent leur pays par peur des violences, d’autres par crainte d’être enrôlés dans les troupes des seigneurs de la guerre ou dans les milices islamistes, mais “la majorité des réfugiés sont des femmes et des enfants”, précise le magazine.

Le Kenya s’attend à devoir installer de nouveaux camps d’accueil près de ses frontières avec la Somalie. “La situation en Somalie va probablement continuer à se détériorer et obligera les pays voisins à organiser des opérations de secours”, prédit en effet Emmanuel Nyabara, le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). De son côté, l’Union africaine a approuvé l’envoi de soldats de maintien de la paix dans la région, malgré les menaces des islamistes, qui estiment que cette manœuvre pourrait s’apparenter à une invasion étrangère et risque d’étendre le conflit à toute la Corne de l’Afrique.

L’UNHCR propose de construire à la frontière un nouveau bâtiment de réception et des abris pour accueillir les réfugiés en attente de transfert vers le camp de Dadaab, à 98 kilomètres à l’intérieur des terres. Les centres frontaliers actuels, qui ont une capacité d’accueil de 300 personnes par jour, risquent l’engorgement dans la mesure où les camions pour transporter les réfugiés manquent.

Outre une extension du conflit, “les autorités locales s’inquiètent aussi des atteintes à l’environnement et tout particulièrement de la disparition d’arbres et de bosquets utilisés par les Somaliens pour construire leur habitat traditionnel”, note enfin The East African.