Terminus. Depuis le 15 septembre, à Röszke, à la frontière entre la Hongrie et la Serbie, le point de passage est fermé par une clôture. Des centaines de migrants se retrouvent bloqués du côté serbe. Depuis, titre la Budapester Zeitung, les Hongrois assistent à un face-à-face entre “des réfugiés désemparés et des forces de l’ordre déterminées”, c’est-à-dire à des scènes déchirantes.

Le quotidien a observé comment des réfugiés quelque peu perplexes se font guider par des journalistes serviables en direction du poste frontière, où ils espèrent s’enregistrer en vue d’une demande d’asile. “Mais ici, on en est loin. Personne ne traversera. C’est la mission des forces de l’ordre, équipées de matraques”, écrit le journal germanophone de la capitale hongroise. Soixante personnes ont été arrêtées le 15 septembre par les policiers hongrois parce qu’elles cisaillaient ou endommageaient la clôture.
 

“La situation ici à Röszke nous rappelle fortement les images de la gare de l’Est à Budapest il y a quelques jours, où les réfugiés n’avaient pas d’autre choix que d’attendre. Que fera l’UE ? Considéra-t-elle tout ce qui se passe de l’autre côté de ses frontières comme ne faisant pas partie de ses problèmes ? Dans tous les cas, on peut fortement douter que la Hongrie réussira à gérer toute seule le problème à la frontière serbo-hongroise et à trouver une solution durable”, estime la Budapester Zeitung.
 

En attendant, le problème risque de se déplacer. Les réfugiés contournent désormais la Hongrie par la Croatie, qui rapporte les premières arrivées ce 16 septembre. De son côté, Budapest  envisage d’ériger une deuxième clôture, cette fois-ci à la frontière avec la Roumanie.