Décryptage Crise des réfugiés : l’UE inclut la Turquie Par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles — 16 octobre 2015 à 19:36 Le président Erdogan veut une suppression de certains visas pour ses ressortissants en échange de sa collaboration dans la gestion des migrants. -- La preuve que les Syriens s’exilent surtout pour échapper aux raids de Bachar al-Assad que pour fuir l’Etat islamique a été apportée par les premiers résultats d’une étude de l’Organisation internationale des migrations du 31 juillet, auxquels Libération a eu accès. Depuis 2011, ce sont les régions d’Alep (Nord) et de la ceinture de Damas qui comptent le plus d’habitants s’étant exilés : 1,4 million dans la première (soit 20 % de la population actuelle) et 980 000 (plus de 48 %) dans la seconde. Ces régions, ainsi que celle d’Idlib (Nord-Est), sont aussi celles où les frappes aériennes et les largages de barils d’explosifs par l’armée syrienne ont été les plus meurtriers. Plus de 7 300 civils ont été tués par des bombardements à Alep et près de 3 200 dans la région de Damas, d’après l’ONG Center for Documentation of Violations in Syria. A l’inverse, les fiefs de l’EI à Raqqa (Nord) et Deir el-Zor (Est) ont vu 75 000 de leurs habitants (soit 3 % de la population estimée) fuir à l’étranger. Dans ces deux provinces, près de 1 400 civils ont péri lors de frappes aériennes, principalement menées par la coalition. Ces chiffres comportent des biais : il est plus facile de rejoindre la