On avait connu Gilles Babinet, très vulgarisateur, expliquant la révolution numérique qui se joue en ce moment au quotidien, dans l'ouvrage L'Ère numérique, un nouvel âge de l'humanité paru l'an dernier. Eh bien, voilà le "Digital Champion", c'est-à-dire le représentant de la France pour le numérique à la Commission européenne, qui revient avec un nouveau livre, baptisé Big Data, penser l'homme et le monde autrement (Le Passeur éditeur).
Aujourd'hui, le Big Data envahit tout : du choix d'un programme de télévision à celui d'une campagne publicitaire. Mais la force de cet ouvrage est de multiplier les exemples. Ainsi, du logiciel Prepol, utilisé aux États-Unis, qui, en prenant compte toute une foule de données - heures des sorties scolaires, taux d'inactivité par zone géographique, circulation... -, réussit à mieux mobiliser ses troupes de police. Cela permet, avec le même effectif policier, de réduire le taux de criminalité de 30 %. L'utilisation du Big Data peut aussi prévenir et donc enrayer la progression d'épidémies comme récemment Ebola en Afrique ou encore augmenter l'efficacité des engrais tout en limitant leur utilisation lorsque cela est vraiment nécessaire.
Reste que l'exploitation des données peut également se montrer explosive. En effet, explique Babinet, qui fut, en avril 2011, le premier président du Conseil national du numérique, dans le secteur de la santé par exemple, l'utilisation des données personnelles pourrait être utilisée pour les études épidémiologiques. "Actuellement, cela est tout à fait interdit, mais j'estime qu'il est légitime de demander leur avis aux citoyens sur ce sujet. Cela permettrait de prévenir certaines maladies en amont."