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    «Obama et Poutine n'ont pas les mêmes cibles en Syrie»

    Par (mis à jour à )
    Le président américaine Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine, le 28 septembre 2015 à New York
    Le président américaine Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine, le 28 septembre 2015 à New York Photo MANDEL NGAN. AFP

    Le chercheur américain Samuel Charap analyse l'impact des premières frappes russes et leurs conséquences sur les relations entre Washington et Moscou.

    Samuel Charap est chercheur spécialiste de la Russie et de l’Asie centrale à l’International Institute for Strategic Studies (IISS), basé à Washington.

    Comment analysez-vous ces premières frappes russes en Syrie et le débat entre Moscou et les Occidentaux sur la nature des cibles visées ?

    Il faut d’abord replacer ces frappes dans un contexte global. Aux yeux de la Russie, il n’y a que deux options : renforcer le régime d’Assad pour aller vers une future négociation, ou le chaos que représenterait une Syrie tombée aux mains de l’Etat islamique. Du point de vue de Moscou, renforcer le régime syrien est exactement la même chose que lutter contre Daech. Il existe par conséquent une différence de perspective entre Russes et Américains. Les Etats-Unis font une distinction entre Daech et les rebelles qui combattent le régime, et que la CIA a en partie entraînés, alors que la Russie n’en fait aucune. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que les cibles visées par Moscou correspondent à celles que les Américains aimeraient voir attaquées.

    Les frappes menées depuis plus d’un an par la coalition internationale dirigée par Washington n’ont pas eu les résultats escomptés. La Russie peut-elle faire mieux ?

    Non, je ne pense pas que l’intervention russe sera un succès sur le long terme même si, à court terme, elle suscite l’attention médiatique. La position de Barack Obama, c’est que la Syrie est un bourbier et que tout engagement supplémentaire des Etats-Unis risque de mal se terminer pour les Américains. Je partage ce point de vue et je ne vois pas en quoi cela ne serait pas vrai également pour la Russie.

    Pourquoi Vladimir Poutine a-t-il décidé d’agir maintenant ?

    Je pense que la véritable clé, c’est que l’intervention russe est avant tout une réponse au soutien accru des Saoudiens, des Qataris, des Turcs, et dans une moindre mesure des Américains, à leurs propres alliés à l’intérieur de la Syrie. C’est également une réaction à l’avancée de l’Etat islamique ces neuf derniers mois. En clair, les choses ont nettement empiré pour le régime Assad, qui menaçait même de ne plus être un acteur viable pour d’éventuelles négociations politiques. C’est ce que la Russie veut éviter.

    L’escalade militaire, avec l’entrée en jeu de la Russie, éloigne-t-elle encore un peu plus la perspective d’une solution politique en Syrie ?

    Il est très difficile de mener de front une opération militaire contre l’Etat islamique et une négociation pour parvenir à un règlement diplomatique. On voit mal comment une solution politique pourrait être trouvée tant que Daech contrôlera de larges pans du territoire syrien. Cela génère un casse-tête dont la Russie est en train de tirer profit : qui est pire, Assad ou l’Etat islamique ? C’est une vraie question, même si Assad est responsable de bien plus de morts et de destruction. Enfin, même en cas d’accord diplomatique sur la Syrie entre les Etats-Unis, les Russes et les Européens, ce qui semble aujourd’hui peu probable, on ignore si cela aurait le moindre impact. La guerre civile a pris de telles proportions qu’un accord entre puissances étrangères ne serait qu’une première étape dans un processus long et bien plus global. Pour résoudre ce conflit, il faudra atteindre un point où les parties seront épuisées et décideront d’arrêter les combats.

    Moscou et Washington ont entamé des discussions militaires pour éviter tout incident entre leurs armées respectives. Le risque est-il réel ?

    Si les aviations russe, américaine ou de tout autre pays opèrent dans le même espace aérien sans communiquer entre elles, alors oui, il y a un risque significatif de collision, de malentendu ou d’erreur. C’est une inquiétude réelle et c’est sans doute pour cela que c’est le premier sujet qui a été discuté entre Russes et Américains.

    Ces discussions militaires pour éviter tout incident peuvent-elles déboucher sur une coopération accrue concernant les cibles des frappes ?

    Je crois qu’une sélection commune des cibles est hautement improbable à l’heure actuelle. Voyons d’abord comment la première étape du dialogue militaire est mise en place. Mais à ce stade, il y a si peu de confiance des deux côtés que les militaires seront très réticents à partager le moindre renseignement.

    Certains analystes estiment qu’en intervenant en Syrie, Vladimir Poutine cherche à détourner l’attention du conflit ukrainien. Voyez-vous un lien entre les deux dossiers ?

    Je ne crois pas que Poutine ait pris la décision d’intervenir en Syrie pour détourner l’attention de l’Ukraine. Cependant, il se trouve l’agitation autour de la Syrie a relégué le conflit ukrainien au second plan. C’est une retombée positive pour Moscou, mais il faut faire la différence entre l’intention et les conséquences.

    Frédéric Autran Correspondant à New York
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