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    Marie Mendras: «Nous devons tenir Poutine sous surveillance constante»

    Par
    Vladimir Poutine, à Minsk, jeudi 12 février.
    Vladimir Poutine, à Minsk, jeudi 12 février. Photo Alexandre Zemlianichenko. AFP

    Pour la politologue Marie Mendras, Moscou a fait «des concessions».

    Selon Marie Mendras, politologue au Centre d’études et de recherches internationales de Sciences-po et spécialiste de la Russie, le document signé à Minsk laisse de nombreux points en suspens.

    L’accord conclu à Minsk paraît bien fragile. Est-ce néanmoins une avancée ?

    Ces négociations ont été menées dans une tension extrême. Leur résultat est à l’image de ce marathon : un document signé à l’arraché qui contient de nombreuses ambiguïtés, contradictions et non-dits. Ce texte est une bonne chose dans l’immédiat s’il permet de faire taire les armes, de sauver des vies, de faire reculer les troupes et armements russes, puis de permettre à Kiev de gérer et réformer un pays exsangue. Mais il n’y a guère d’assurance que les dispositions soient respectées, et encore moins de garanties que des négociations pacifiques pourront être menées sur les portions de territoire de l’Est, qui sont de facto occupées depuis plusieurs mois par les dits séparatistes, lesquels comptent dans leurs rangs des combattants armés venus de Russie. La plus grande incertitude qui demeure porte sur la zone de démilitarisation, qui devrait être beaucoup plus grande que celle définie par les accords de septembre, la ligne de front ayant beaucoup bougé en faveur des séparatistes et des Russes.

    Vladimir Poutine est-il satisfait ?

    Pas entièrement. Il a joué la supériorité sur le terrain mais, à Minsk, il a dû faire des concessions. Il s’est retrouvé isolé face au front uni des Européens et des Ukrainiens. Il a été obligé d’écouter ses adversaires et a été confronté aux preuves indiscutables de la présence militaire russe en Ukraine. Poutine peut cacher cette réalité à sa population, et lui raconter que ce sont des armes américaines qui tuent les pauvres civils ukrainiens mais, en dehors de Russie, les faits sont connus et les dénis du Kremlin tournent à vide. La responsabilité de l’escalade des dernières semaines, des attaques ciblées de bus et immeubles civils, est clairement du côté des «russo-séparatistes». Dans ce processus de mise en exergue de la responsabilité russe, les Vingt-Huit ont tenu bon, au-delà du seul couple franco-allemand. La solidarité avec les Etats-Unis ne s’est pas non plus démentie, et la menace d’aider l’armée ukrainienne a probablement compté dans cette nouvelle esquisse de cessez-le-feu.

    Vladimir Poutine tient toujours le manche, il échappe aussi dans l’immédiat à de nouvelles sanctions économiques, mais à moyen terme, la position de la Russie risque d’être plus fragile. Rien ne permet encore de savoir quelle sera l’attitude de Poutine. Par le passé, il n’a pas respecté ses engagements. Mais c’est notre seul interlocuteur. Nous devons donc le tenir sous surveillance constante, car l’avenir des Ukrainiens dépend de notre détermination. Va-t-il, après ce sommet de Minsk, continuer à soutenir aussi fortement les séparatistes ? Probablement, car sans le soutien militaire et financier russe, ils perdront la partie. La population de ces territoires occupés ne les défendra pas.

    Et le président ukrainien ?

    Il avait besoin de ce cessez-le-feu. Il a en outre obtenu satisfaction sur plusieurs points : les régions autoproclamées de Lougansk et Donetsk ne sont plus qualifiées de «républiques populaires» mais de «districts». Il est écrit que les forces «étrangères», c’est-à-dire russes, doivent se retirer. C’est une réelle avancée. Reste que Petro Porochenko se retrouve face à une contradiction majeure : on lui demande d’assurer les services publics, le paiement des salaires et le budget de toute une partie de l’Ukraine dans laquelle il ne peut pas assurer la sécurité, puis que l’Est, sous un «statut spécial», restera dominé par la force militaire des séparatistes. Quant à la Crimée, elle est totalement passée par pertes et profits. Comment dans ces conditions venir en aide à une population qui a vécu un véritable enfer ? Depuis plusieurs semaines, les civils sont délibérément ciblés par les bombardements. C’est bien là le calcul du Kremlin : déstabiliser Kiev en prenant en otage la population en Ukraine orientale.

    Cordélia Bonal
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