En ce moment Débats

Ukraine. Sommet ou pas sommet : Poutine ne lâchera rien


Tandis que le président ukrainien Petro Porochenko, François Hollande et Angela...
Tandis que le président ukrainien Petro Porochenko, François Hollande et Angela Merkel attendaient, hier, une réponse de Poutine, des bombardements meurtriers frappaient Kramatorsk, bastion des forces de Kiev.

Le sommet de Minsk, au Bélarus, aura-t-il lieu aujourd'hui ? Rien n'est moins sûr, tant la présence de Poutine, le maître du jeu qui se déroule aux portes de l'Union européenne, n'est pas garantie.

Depuis dix mois, deux régions russophones et frontalières avec la Russie ont proclamé unilatéralement leur indépendance. Leurs dirigeants, Alexandre Zakhartchenko (Donetsk) et Igor Plotnitski (Lougansk) bénéficient d'un puissant appui militaire de la Russie qui fournit des cadres, des armes et donne sa bénédiction aux « volontaires » qui rejoignent les séparatistes. Les troupes ukrainiennes peu motivées, mal entraînées et équipées de matériels vétustes sont aux prises avec des troupes organisées et mieux équipées par les Russes. Lesquels ne reconnaissent pas qu'ils interviennent à leurs côtés dans cette guerre fratricide qui a déjà fait plus de 5.000 morts.

On se souvient que Poutine - tout à son désir de rassembler tous les russophones dans une « grande Russie » - avait fait un casus belli du rapprochement de l'Ukraine avec l'Otan et l'Union européenne.
 

Poutine touche au but



Pour sortir de cette situation, il faudrait que Moscou et ses alliés fassent des concessions, alors que l'état d'esprit du Kremlin est à l'opposé ! Pour les deux « républiques » alliées, Poutine veut un statut d'autonomie qui les séparerait officiellement de l'Ukraine. Ce que Kiev ne peut naturellement pas accepter.

Tout est à l'avenant : Moscou veut envoyer des troupes russes ou d'États alliés pour rétablir la paix sous l'égide de la communauté internationale. Kiev exige de retrouver sa souveraineté sur les territoires perdus de même que sur sa frontière avec la Russie et tout est à l'avenant. Hollande et Merkel sortiront peut-être, à Minsk, des idées neuves de leur chapeau mais il est clair que Poutine ne lâchera rien sans contrepartie. Les pressions économiques qui affaiblissent la Russie depuis des mois n'ont eu aucun effet. Cet homme qui n'a cessé de pousser les feux veut une Ukraine démembrée, donc anéantie. Il n'est pas loin de son but.



L’ESPACE DES LECTEURS
9 Vos réactions

  • JEAN PIERRE GRUSON 12 Février 2015 à 15h53

    La Russie fait encore pire en prêtant de l'argent , dans toute l'Europe , à des Partis politiques dont des Partis d'extrême droite qui lui serviront de herauts louant les mérites du moujik en chef et le cas échéant de 5eme colonne si les choses venaient à s'aggraver.

    Rappelon aussi que le Président actuel de l'Ukraine a été élu démocratiquement et ne s'est pas auto proclamé comme tend à le laisser croire Radio Moscou .


  • GERARD RICHARD 12 Février 2015 à 09h35

    entendu ce matin à la radio que la russie qui s'entend bien avec la grèce pourrait l'aider à rembourser sa dette europeenne(elle a des millards de dollars en reserve)du coup devinez les consequences pour l'UE et L'OTAN:un cheval de troie en quelque sorte...quel binnz!


    • georges le roux 12 Février 2015 à 18h36

      cela prouverait la soif de puissance et d'extention de ce tsar des temps moderne ,qui ferait mieux de s'occuper de ses propres sujets,au lieu de vouloir jouer au grand seigneur,qu'il n'est pas,plutot le contraire.


  • Jean Paul Landrac 11 Février 2015 à 19h59

    Pour arranger son argumentation il ne faut pas oublier l'élection législative du 26 octobre 2014 ni l'élection présidentielle du 25 mai 2014 !!!


  • gerard woillet 11 Février 2015 à 10h17

    On ne parle pas assez du commencement des hostilités en Ukraine ,ou ayant a choisir entre l'UEE et la Russie ,les pro-européens ont pris le pouvoir par la force pour chasser le président en place et y mettre a sa place un opposant auto-proclamé président et son premier ministre aussi .Comme si on aurait pas pu organiser un référendum en ce mois de février 2013 ou tout a commencé ,ou une votation pour savoir ou voulait aller le peuple ukrainien exactement,comme on fait en démocratie pour choisir son destin
    .Dés le début nous avons eu la maladresse ,et la France aussi ,naturellement de soutenir la rébellion et l'installation hyper contestée de Timochenko par les pro-russes et de fait la guerre que l'on déplore aujourd'hui,s'est installée dans les ruines et les morts .Maintenant nous voyons nos incendiaires tenter d'éteindre l'incendie suivant le même principe en Syrie ,en critiquant bien sur le président russe . On aurait mieux fait de ne pas nous en mêler dès le début ,et sans doute nous n'en serions pas la .


    • Fabrice Rodier 11 Février 2015 à 14h24

      très bon rappel : les euro-américains pensaient se mettre l'Ukraine et ses bases stratégiques dans la poche en quelques mois. Erreur grossière, il y a eu de la résistance en face, et ils ont tout perdu .
      A Minsk ils vont entériner leur défaite, qu'ils vont faire passer pour tout autre chose évidemment, mais ils ont déjà capitulé en rase campagne depuis longtemps.
      Tel est pris qui croyait prendre, et nouvel échec et mat en faveur de Poutine .


  • Jean AUTRET 11 Février 2015 à 08h23

    Pour l'instant c'est l'Europe qui est anéantie, avec quatre des ses pays fondateurs en faillite et l'un d'entre eux, la Grèce, mère des démocraties qui veut désormais quetter le navire qui sombre Et dire que ce sont les maitres de cette Europe en liquidation qui veut aller donner la leçon aux autres.
    Petit test qu'on pourrait réaliser en France, un référendum. Question simple : La France doit-elle s'immiscer dans la probatique Ukraine/ Russie. Réponse assurée !
    Et quand on voit de nouveau l'escroc de la politique internationale dont on cornait l'aboutissement de l'action ailleurs dan le monde se mêler de l'affaire, on veut parler de notre BHL national qui joue la carte de Kiev, on a toute l'image de ce nouveau fourvoiement de l'Occident.


  • Fabrice Rodier 11 Février 2015 à 05h25

    Il faudrait arrêter de laisser croire aux"pauvres" ukrainiens de l'ouest qui n'auraient que des armes vétustes et qui seraient mal entraînés.. ils bénéficient de la présence de conseillers occidentaux, de mercenaires, d'armes sophistiquées fournies directement et indirectement par les USA, et la totalités des moyens de renseignement aérien occidentaux, de la Mer Noire jusqu'aux pays Baltes...
    Et il faudrait cesser d'accuder le seul Poutine de tous les mux, en oubliant que le pouvoir putschiste de Kiev a été porté par des milices néo nazies, soutenues par la CIA dont le chef est venu en personne pour superviser les actions..Pouvoir putschiste qui veut brader l'Ukraine et en faire la dernière colonie militaire américaine juste en face de la Russie, sous perfusion de fonds européens évidemment..
    La troïka européenne n'arrête pas de se plaindre de la Grèce, mais financerait sans sourciller l'Ukraine en faillite, avec nos deniers, en plus ? non, merci, sans façon !


Chez vous

Accédez à toute l’actualité
de votre commune