Économie

Porté par son moteur indien, Capgemini veut « bouger en 2015 »

Le Monde | • Mis à jour le | Par

Satisfaction chez Capgemini, le leader européen de conseil et services informatiques a annoncé, jeudi 19 février, des performances supérieures aux attentes, portées par une accélération des activités au quatrième trimestre. Le résultat net 2014 est en hausse de 31 %, à 580 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en progression de 3,4 %, à 10,5 milliards d’euros.

Depuis cinq ans et le bond historique (+ 57,3 %) de son bénéfice en 2010, le groupe est habitué à voir ses résultats progresser d’au moins 25 %, par an, à l’exception d’une baisse en 2012. La bourse a d’ailleurs salué cette performance, le titre du groupe français progressant de 6 % à l’ouverture de la séance, jeudi à Paris.

C’est l’activité en Inde, où le groupe emploie désormais 56 000 personnes, soit 40 % de ses effectifs, qui tire l’activité, avec une croissance de près de 20 %. « Notre moteur indien va plus vite que les meilleurs groupes de ce pays, apprécie Paul Hermelin, le PDG de groupe. Cependant, notre groupe ne doit pas être réduit à sa dimension indienne, car nous fonctionnons sur deux jambes, l’industrialisation et l’innovation. »

Et ce sont justement les nouvelles applications qui, même si elles ne représentent que 13 % du chiffre d’affaires, qui se développent le plus, avec une croissance de 25 % en 2014. Rassemblées sous l’acronyme SMAC (social, mobile, analytics et cloud), elles sont en évolution permanente, liée au développement technologique.

Service dédié à la cybersécurité

« En 2010, j’avais pour objectif que le groupe soit en cinq ans parmi les leaders et rejoigne la ligue des champions, le but est atteint, estime M. Hermelin. Nous allons maintenant continuer à innover dans les services que nous proposons comme le digital marketing ou le manufacturing 4.0, qui concerne les objets connectés, mais aussi dans nos méthodes de production, comme le développement digital lié au cloud (DevOps). »

Dans cette optique, Capgemini vient de lancer un service dédié à la cybersécurité. « L’évolution rapide de la cybercriminalité a placé la sécurité au cœur des préoccupations des dirigeants. En effet, entre 2013 et 2014, le nombre des cyberattaques a augmenté de 120 % dans le monde », affirme le groupe. Il « prévoit une croissance élevée à deux chiffres de sa nouvelle ligne de services au cours des douze prochains mois ».

Pour se développer, le français dispose désormais de solides réserves, avec une trésorerie de 1,2 milliard d’euros, un endettement nul et une note élevée des agences de notation qui lui permettra, en cas de besoin, d’emprunter à un taux faible, autour de 2 %. « À l’évidence, le marché s’interroge sur ce que nous allons faire de nos liquidités, et sur une éventuelle acquisition, confirme le PDG de Capgemini. Comme d’habitude, je ne dirai rien et ne l’annoncerai qu’une fois réalisée. Mais il est évident que nous souhaitons bouger en 2015. »

Dans ce secteur, les groupes ont la possibilité d’acquérir au prix fort des sociétés innovantes, ou d’acheter, à un coût moins élevé, des groupes matures pour grossir en taille, comme l’a fait Atos. Le groupe français a acquis le constructeur informatique Bull en 2014 et prévoit de reprendre les activités de services informatiques de l’américain Xerox.