Proche-Orient
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Les djihadistes de l’EI « sont entrés dans une stratégie de défense »

Le Monde | • Mis à jour le | Propos recueillis par

La frontière entre les territoires occupés israéliens du Golan et la Syrie, le 25 novembre 2015.

Haim Tomer est un ancien chef de division au Mossad, les services de renseignement extérieur israéliens, d’abord auprès du cabinet du premier ministre, puis chargé des relations internationales. Après avoir quitté le Mossad en 2013, il s’est lancé dans le secteur de la cybersécurité, à la tête d’une société nommée Cyber-sec. Dans un entretien au Monde, il livre son analyse sur l’évolution de l’organisation Etat islamique (EI) et les menaces qu’elle représente pour Israël.

Quelles leçons tirez-vous des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, en ce qui concerne la stratégie de l’EI ?

Il y a deux mouvements opposés. D’un côté, l’EI est confronté à des difficultés depuis plusieurs mois sur le terrain, dans trois secteurs. Tout d’abord, à la frontière entre l’Irak et la Syrie, avec la ville de Sinjar, récemment reprise par les forces kurdes. Ensuite, il y a la route de Mossoul vers la Turquie, qui représente une voie très importante d’exportation du pétrole. On sait que de très nombreux revendeurs turcs envoient des milliers de camions-citernes par cette route. Enfin, en Syrie, dans la région de Rakka, à cause de l’activisme des forces locales et de l’armée.

Globalement, on peut dire que sur le terrain l’EI semble soit à l’arrêt, soit en retrait. On ne voit plus leurs pick-up armés voler au-dessus du Moyen-Orient. Ils sont entrés dans une stratégie de défense du nouveau califat.

En même temps, sur le plan extérieur, il y a un pic dans leurs activités, depuis la destruction de l’avion russe en Egypte [le 31 octobre]....