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Non, nous n’avons pas de Patriot Act

Le Monde | • Mis à jour le | Par

François Hollande devant le Parlement réuni en Congrès, à Versailles, le 16 novembre 2015.

Et de deux  ! Goutte à goutte, le camp de détention de Guantanamo se vide. Le 6 janvier, deux prisonniers yéménites ont été transférés au Ghana, où ils ont retrouvé la liberté. Les deux hommes, arrêtés en 2001 en Afghanistan, avaient été jugés libérables en 2010 au vu du « risque minimal » qu’ils posaient à la sécurité des Etats-Unis. Encore fallait-il leur trouver un pays d’accueil, puisqu’il était hors de question de les renvoyer au Yémen.

Et de deux : ils ne sont donc plus que… 105 détenus dans ce camp, ouvert il y a près de quinze ans et que, malgré ses promesses de campagne électorale de 2008, Barack Obama n’arrive pas à fermer. C’est, certes, beaucoup moins que le pic de 677 prisonniers atteint en 2003. Mais c’est un héritage de la « guerre totale contre la terreur » menée par George W. Bush dont son successeur à la Maison Blanche se serait volontiers passé.

M. Obama aura été en revanche plus ambigu sur un autre héritage de ce tournant : le Patriot Act. Il a fallu attendre les révélations de l’affaire Snowden, en 2013, sur la surveillance massive exercée par les Etats-Unis, pour que le président démocrate appelle à la réforme de cette vaste législation sécuritaire adoptée au lendemain des attentats du 11-Septembre, le 26 octobre 2001.

Artillerie lourde contre tir d’escopette

Depuis quelques mois, et plus encore depuis les attentats du 13 novembre 2015, l’idée s’est installée, ici et outre-Atlantique, que la France s’était dotée à son tour d’un Patriot Act, un « Patriot Act gaulois ». Qu’elle avait, elle aussi, « son » George W....