2. La vengeance (talion)
C’est le deuxième type de châtiment
dans la loi islamique. C’est lorsque celui qui a commis un crime contre une
personne est châtié de la même façon. S’il a tué sa victime, il est exécuté.
S’il a coupé un membre à sa victime ou lui a infligé une blessure, la pareille
lui sera rendue.
Règles importantes au sujet de la vengeance
(talion)
1. Elle n’est permise que si le
meurtre ou les voies de fait ont été commis de façon délibérée. Dieu
dit :
« Ô vous qui croyez! La (loi du) talion vous est prescrite en matière de
meurtres. » (Coran 2:178)
Il dit également :
« Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie, œil pour œil, nez pour
nez, oreille pour oreille, dent pour dent, et des représailles (de nature
similaire) pour les blessures. » (Coran 5:45)
2. Dans ces crimes où le
criminel cause directement du tort à une autre personne, l’islam accorde à la
victime ou à sa famille le rôle important de décider si le châtiment doit être
appliqué ou non. L’islam permet à la victime de pardonner à son agresseur
parce que le châtiment, dans de tels cas, est considéré comme le droit de la
victime. L’islam va même jusqu’à encourager le pardon, promettant une
récompense, dans l’au-delà, pour celui qui pardonne. Dieu dit, dans le
Coran :
« Mais quiconque y renonce (par charité), cela lui vaudra une
expiation. » (Coran 5:45)
Celui qui pardonne a le droit d’exiger le
prix du sang (compensation monétaire fixe), mais il peut aussi ne rien
demander. Dieu dit :
« Le renoncement est plus proche de la piété. » (Coran 2:237)
3. Le châtiment doit être mis
en application par le gouvernement et non par la famille de la victime.
La sagesse derrière le talion :
Concernant les châtiments islamiques en
général et le talion en particulier, les deux possèdent des caractéristiques
complémentaires. D’abord, la sévérité du châtiment, qui sert à décourager le
crime et à le limiter.
Ensuite, la difficulté d’établir la
culpabilité, rendant plus difficile l’application du châtiment et protégeant
par le fait même l’accusé. C’est ainsi qu’en cas de doute, le châtiment est
abandonné, et que l’on accorde toujours à l’accusé le bénéfice du doute.
Certains châtiments prescrits sont même annulés lorsque l’accusé se repent,
comme cela arrive parfois dans les cas de banditisme de grands chemins. Dans
les cas de talion, ils peuvent également être annulés lorsqu’il y a pardon de
la part de la victime et nous avons vu, plus haut, que le pardon est encouragé.
Ces deux éléments se complètent l’un
l’autre et contribuent à décourager le crime, à protéger la société et à
garantir les droits des accusés par le fait que les spéculations et les
accusations faites à la légère ne peuvent justifier un châtiment. Par le fait,
également, que les accusés jouissent d’une garantie de justice et qu’ils
évitent le châtiment lorsqu’il y a le moindre doute sur leur culpabilité. Dans
un tel système, la grande majorité des gens s’abstiennent de commettre un crime
à cause de la sévérité du châtiment, et les châtiments sont rarement
appliqués. C’est ainsi que la sécurité de la société, en général, et les
droits des individus, en particulier, sont atteints et respectés.
3. Châtiments discrétionnaires
Ce sont des châtiments qui s’appliquent
pour des crimes qui violent soit les droits de Dieu, soit les droits
individuels, mais qui n’ont pas été déterminés par la loi islamique.
La catégorie des châtiments
discrétionnaires est la plus grande de toutes, car tout compte fait, il existe
peu de crimes pour lesquels le châtiment est déterminé par la loi islamique.
Les châtiments discrétionnaires sont
également les plus flexibles, car ils tiennent compte de la réalité de la
société, de ses besoins et de ses conditions sociales changeantes. Par
conséquent, ils sont suffisamment flexibles pour apporter un maximum de
bénéfices à la société, réformer les criminels et réduire au minimum les torts
causés à autrui.
La loi islamique fait mention de divers
types de châtiments discrétionnaires, allant de la réprimande et à l’exhortation
aux coups de fouet, aux amendes et à l’emprisonnement. La décision d’appliquer
ou non ces mesures discrétionnaires est laissée aux autorités légales et doit
se positionner par rapport au principe universel de l’islam où un équilibre
doit être atteint entre les droits de la société à être protégée du crime et
les droits des individus à voir leurs libertés protégées.
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