Les grandes affaires des Charentes

La vengeance d'un père

Par Amandine Hirou, publié le

Privé de la garde de ses enfants, un homme se venge sur son voisinage.

Tout commence avec cette lettre anonyme réceptionnée en avril 1936 par le parquet de Saintes: un certain Joël Lagarde, domicilié à Bresdon, est soupçonné d'actes de maltraitance sur ses cinq enfants et sa femme. Au cours d'une enquête détaillée, son entourage décrit un homme à la mine patibulaire, extrêmement violent, allergique à toute forme de travail, vivant de braconnage et de menus larcins. Nul doute, les enfants sont en danger. Le tribunal de Saint-Jean-d'Angély tranche et le déchoit de son autorité parentale. 

La vengeance de Lagarde ne se fait pas attendre. Le 21 mai, au petit matin, un coup de fusil retentit dans un champ de Bresdon où travaille Albert Brodit, un voisin de Lagarde qui a témoigné contre lui. La malheureuse victime, mortellement touchée à la tête, s'écroule. Retranché dans sa maison encerclée par les gendarmes, l'assassin résiste et tient le siège durant trente-six heures ! Cinq mois plus tard, c'est avec un petit sourire narquois qu'il encaisse l'annonce de sa condamnation à mort. Une grâce présidentielle lui épargnera cette fin tragique.