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vengeance
Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le
dictionnaire libre Wiktionnaire.
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Sommaire
* 1 Français
+ 1.1 Étymologie
+ 1.2 Nom commun
o 1.2.1 Vocabulaire apparenté par le sens
o 1.2.2 Expressions
o 1.2.3 Traductions
+ 1.3 Voir aussi
+ 1.4 Références
* 2 Anglais
+ 2.1 Étymologie
+ 2.2 Nom commun
o 2.2.1 Synonymes
o 2.2.2 Antonymes
+ 2.3 Prononciation
+ 2.4 Références
Français[modifier | modifier le wikitexte]
Étymologie[modifier | modifier le wikitexte]
De l’ancien français venjance. Analysé rétrospectivement comme
composé de venger avec le suffixe -ance.
Nom commun[modifier | modifier le wikitexte]
Singulier Pluriel
vengeance vengeances
/vɑ̃.ʒɑ̃s/
vengeance /vɑ̃.ʒɑ̃s/ féminin
1. Peine causée à l’offenseur pour la satisfaction personnelle de
l’offensé.
+ La vengeance est le plaisir des dieux ; et, s’ils se la sont
réservée, comme nous le disent les prêtres, c’est parce qu’ils
la regardent comme une jouissance trop précieuse pour de
simples mortels. — (Walter Scott, Ivanhoé, Traduction de
l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
+ La vengeance est permise, […], c’est le droit imprescriptible
du faible et de l’opprimé ; cependant, elle doit être
proportionnée à l’injure reçue. — (Gustave Aimard, Les
Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
+ La vengeance est un plat qui se déguste glacé, mais se délivre
brûlant. — (Maurice G. Dantec, Laboratoire de catastrophe
générale : Journal métaphysique et polémique 2000-2001, Paris,
Éditions Gallimard, 2001)
2. (Par extension) Le désir de se venger.
+ On passe ainsi de la jalousie à la vengeance, et on sait que
la vengeance est un sentiment d'une puissance extraordinaire,
surtout chez les êtres faibles. — (Georges Sorel, Réflexions
sur la violence, Chap.V, La grève générale politique, 1908,
p.229)
Vocabulaire apparenté par le sens[modifier | modifier le wikitexte]
* représaille
* vendetta
Expressions[modifier | modifier le wikitexte]
* la vengeance est un plat qui se mange froid : il ne faut accomplir
sa vengeance sans l’avoir bien préparée
* la vengeance est douce au cœur de l’Indien
* tirer vengeance : se venger.
Traductions[modifier | modifier le wikitexte]
Peine causée à l’offenseur pour la satisfaction personnelle de
l’offensé
* Ancien français : venjance (*)
* Anglais : revanche (en) ; revenge (en) ; vengeance (en)
* Chinois : 复仇 (zh) (復仇) (fùchóu)
* Espéranto : venĝo (eo)
* Finnois : kosto (fi)
* Grec : εκδίκηση (el) (ekdhíkisi) féminin
* Ido : venjo (io)
* Italien : vendetta (it)
* Kazakh : кек (kk) (kek), өш (kk) (öş)
* Latin : ultio (la)
* Occitan : venjança (oc)
* Portugais : vingança (pt)
* Roumain : razbunare (ro)
* Tchèque : pomsta (cs)
* Sicilien : vinnitta (scn)
Désir de se venger
* Indonésien : dendam (id)
Voir aussi[modifier | modifier le wikitexte]
* vengeance sur Wikipédia Article sur Wikipédia
Références[modifier | modifier le wikitexte]
* Tout ou partie de cet article est extrait du Dictionnaire de
l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (vengeance), mais
l’article a pu être modifié depuis.
Anglais[modifier | modifier le wikitexte]
Étymologie[modifier | modifier le wikitexte]
Du français vengeance.
Nom commun[modifier | modifier le wikitexte]
Singulier Pluriel
vengeance
/ˈvɛnˌdʒəns/ vengeances
/ˈvɛnˌdʒənsɪz/
vengeance
1. Vengeance.
2. Revanche.
Synonymes[modifier | modifier le wikitexte]
* reprisal
* retaliation
* retribution
* revenge
Antonymes[modifier | modifier le wikitexte]
* reconciliation
Prononciation[modifier | modifier le wikitexte]
* États-Unis : écouter « vengeance [ˈvɛnˌdʒəns] »
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Références[modifier | modifier le wikitexte]
* Cet article est adapté ou copié (en partie ou en totalité) de
l’article du Wiktionnaire en anglais, sous licence CC-BY-SA-3.0 :
vengeance, mais a pu être modifié depuis.
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* VENGEANCE, subst. fém.
* VENGEANCE, substantif
VENGEANCE, subst. fém.
A. − Gén. au sing. Action par laquelle une personne offensée, outragée
ou lésée, inflige en retour et par ressentiment un mal à l'offenseur
afin de le punir; résultat de cette action. Synon. représaille,
revanche; anton. pardon.Vengeance atroce, complète, criminelle,
cruelle, éclatante, raffinée, rapide, secrète; belle, juste, petite,
terrible vengeance; vengeance corse; pensée, idée de vengeance; victime
d'une vengeance; plaisir de la vengeance; accomplir, assouvir,
préparer, réclamer, redouter, savourer une vengeance; pousser la
vengeance trop loin; se livrer à des vengeances; renoncer à une
vengeance. La nuit tomba. Hamilcar se délectait devant le spectacle de
sa vengeance [la plaine couverte de morts] (Flaub., Salammbô, t. 2,
1863, p. 134).Malatesta: Tu es donc mon pire ennemi, que tu veux
m'enlever ma vengeance? Isotta: Une vengeance trop prompte n'est plus
une vengeance; ce n'est qu'une riposte. Une vengeance digne de vous
doit être longue et infinie (Montherl., Malatesta, 1946, I, 8, p. 459).
− Vengeance (de qqn) contre qqn, contre qqc.La vengeance du pauvre
contre les riches, ce sont ses filles (Goncourt, Journal, 1865, p.
176).Le rire brave tout. Il y a une belle vengeance dans le rire,
contre le respect qui n'était pas dû (Alain, Beaux-arts, 1920, p. 156).
− Loc. verb.
♦ Crier, demander vengeance. [Le suj. désigne une pers.] Demander avec
force, insistance qu'un crime soit vengé. Ulysse: La Grèce et Ménélas
crient vengeance. Oiax: Si les maris trompés ne criaient pas vengeance,
qu'est-ce qu'il leur resterait! (Giraudoux, Guerre Troie, 1935, II, 12,
p. 160).[Le suj. désigne un inanimé] Être preuve d'un crime, d'une
injustice qui doit être vengé. Vous avez commis plus de meurtres qu'il
n'en faudrait pour damner tous les saints du Paradis. Le sang du roi et
des nobles crie vengeance et ses cris seront entendus (Jarry, Ubu,
1895, III, 5, p. 62).
♦ Demander vengeance (à qqn de qqc.). Ah! si mon enfant ne trouvait ni
secours ni tendresse en toi, je demanderais éternellement vengeance à
Dieu de ta dureté (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 65).
♦ Tirer (une) vengeance (de qqn, de qqc.). Se venger (de quelqu'un, de
quelque chose). Je brûlais du désir de tirer de lui la vengeance qui
m'était due, et je jetais sur lui seul la fureur et le désespoir que
tant de causes réunies avaient amassées dans mon sein (Duras, Édouard,
1825, p. 207).Persuadé au fond de sa chasteté, je finis par vouloir
tirer vengeance, non de ses fautes, mais des pensées qu'elle m'avait
données (Camus, Dév. croix, 1953, 1^rejournée, p. 543).
− DR. ANC. Vengeance privée. ,,Système primitif du droit pénal dans
lequel la victime d'un dommage a le droit de causer à l'auteur de
celui-ci un autre dommage, à moins qu'il n'intervienne entre les
parties une composition pécuniaire moyennant laquelle l'offensé renonce
à son droit de vengeance (à l'époque franque en particulier)`` (Lep.
1948). On a très souvent soutenu que la vendetta avait été
primitivement la forme unique de la peine: celle-ci aurait donc
consisté d'abord dans des actes de vengeance privée (Durkheim, Divis.
trav., 1893, p. 58).
− En interj. Vengeance! [Cri par lequel on demande vengeance, on excite
quelqu'un à la vengeance] Ces mots terribles retentissent sans cesse à
mon oreille: point de repos pour l'assassin! vengeance! vengeance!
(Guilbert de Pixer., Coelina, 1801, III, 1, p. 42).
− Proverbe. La vengeance est un plat qui se mange froid; la vengeance
se mange froide. Il faut savoir attendre que la colère retombe pour
accomplir sa vengeance de façon plus cruelle et plus raffinée. V. froid
I A 1 b loc. métaph.
B. − [Gén. avec l'art. déf.] Penchant irrésistible, désir passionné de
rendre le mal pour le mal, de punir une offense ou un outrage. Pour la
première fois peut-être, dans un cœur d'homme, l'amour et la vengeance
se mêlèrent si également qu'il était impossible à Montriveau lui-même
de savoir qui de l'amour, qui de la vengeance l'emporterait (Balzac,
Langeais, 1834, p. 289).Tout ce qui touche à la guerre se produit sans
haine et sans esprit de vengeance (Sorel, Réflex. violence, 1908, p.
161).
♦ Par vengeance. Par besoin de se venger. Peut-être (...) irait-elle
tout dire à la justice, par vengeance et jalousie (Zola, Th. Raquin,
1867, p. 101).
C. − Littér. [Suivi d'un déterm. ou d'un adj.] Punition divine,
malheurs qui atteignent un coupable et que l'on attribue à la justice
divine. Synon. châtiment.Vengeance du ciel, de Dieu. Si tu croyais
échapper à la vengeance céleste, don Juan, tu n'étais donc qu'un lâche?
(Sand, Lélia, 1833, p. 294).Il éprouvait après elle d'instinctifs
désirs de crier pardon, ou bien des besoins furieux de braver la
vengeance divine, toujours présente, quoique niée (Estaunié, Empreinte,
1896, p. 277).
Prononc. et Orth.: [vɑ ̃ ʒ ɑ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et
Hist. Ca 1100 venjance (Roland, éd. J. Bédier, 1459). Dér. de venger*;
suff. -ance*. Fréq. abs. littér.: 2 449. Fréq. rel. littér.: xix^es.:
a) 5 775, b) 3 699; xx^es.: a) 2 297, b) 2 122. Bbg. Greimas (A.-J.).
De la colère... Doc. Gr. Rech. sémio-ling. 1981, t. 3, n^o27, pp.
21-22. − Quem. DDL t. 28.
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« La vengeance est un plat qui se mange froid. »
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« La beauté est la seule vengeance des femmes. »
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« Ma souffrance est ma vengeance contre moi-même. »
de Albert Cohen
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de G. Torriano
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de George Bernard Shaw
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la vengeance
la vengeance Sujets La politique La justice et le droit
Un d but de probl matisation ...
La vengeance
Introduction :
Dans la loi du Talion il pour il dent pour dent seule est retenue
la mat rialit du fait et non lintention. Selon Hegel le droit qui
prend la forme de la vengeance constitue son tour une nouvelle
offense et provoque inexpiablement linfini de nouvelles
vengeances . Ainsi la peine est une sanction tablie par la loi et
appliqu e pat un juge ext rieur aux parties concern es. Elle ne fait
intervenir aucune consid ration subjective. Elle ne peut donc tre
assimil e une vengeance. Or pour se d fendre la soci t exag re le
ch timent. La soci t punit parce quelle narrive pas r parer un tort.
Aucun jugement ne peut tre exempt de consid rations personnelles.
Obtenir un corrig personnalis du sujet de philosophie : la vengeance
? Vous devez traiter ce sujet
Obtenir le corrig de la vengeance Notre quipe de professeurs de
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Définition vengeance
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Dictionnaire des synonymes
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Synonyme définition
Un synonyme se dit d'un mot qui a la même signification qu'un autre
mot, ou une signification presque semblable. Les synonymes sont des
mots différents qui veulent dire la même chose. Lorsqu’on utilise des
synonymes, la phrase ne change pas de sens.
Usage des synonymes
Synonymes et Antonymes servent à:
* Définir un mot. C’est pourquoi on les trouve dans les articles de
dictionnaire.
* Eviter les répétitions dans un texte.
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Exemples de synonymes
Le mot bicyclette eut être considéré comme synonyme de vélo.
Dispute et altercation, sont des mots synonymes.
Aimer et être amoureux, sont des mots synonymes.
Peur et inquiétude sont deux synonymes que l’on retrouve dans ce
dictionnaire des synonymes en ligne.
Usage d’un dictionnaire des synonymes
Le dictionnaire des synonymes permet de trouver des termes plus adaptés
au contexte que ceux dont on se sert spontanément. Il permet également
de trouver des termes plus adéquat pour restituer un trait
caractéristique, le but, la fonction, etc. de la chose, de l'être, de
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d’éviter une répétition de mots dans le même texte afin d’améliorer le
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vengeance
Les vengeances tardives n ont pas la saveur qu on leur imagine parce
qu elles ont moisi.
Christiane Baroche
vengeances tardives saveur leur imagine parce elles
moisi
Mieux vaut passer la nuit dans l irritation de l offense que dans le
repentir de la vengeance.
Proverbe touareg
mieux vaut passer nuit dans irritation offense
repentir vengeance
La vengeance est incompatible avec la libert .
Gilbert Choquette
vengeance incompatible avec libert
La vengeance est un chirurgien qui n a jamais r ussi qu estropier ses
patients.
Marie-Antoinette Gr goire-Coupal
vengeance chirurgien jamais r ussi estropier patients
La vengeance est un plat qui se mange froid.
Proverbe fran ais
vengeance plat mange froid
Les racines du chardon v n neux de la vengeance sont la haine la
cruaut . Une seule graine suffit transformer un homme bon.
Driss Chra bi
racines chardon v n neux vengeance sont haine cruaut
seule graine suffit transformer homme
Plus sa vie est inf me plus l homme y tient elle est alors une
protestation une vengeance de tous les instants.
Honor de Balzac
plus inf me homme tient elle alors protestation
vengeance tous instants
L amour passe para t-il mais la vengeance Ah Le temps la rend
plus belle et plus terrible
Pamphile Lemay
amour passe para t mais vengeance temps rend plus
belle terrible
Plus la patience est grande et plus belle est la vengeance.
Massa Makan Diabat
plus patience grande belle vengeance
La jalousie est une telle passion qu il vient un moment o sur la
trace d une trahison on entrevoit on pressent une telle
jouissance dans la vengeance qu on est d sappoint de trouver
innocente la femme que l on soup onnait.
Alphonse Karr
jalousie telle passion vient moment trace trahison
entrevoit pressent jouissance dans vengeance d sappoint
trouver innocente femme soup onnait
La beaut est la seule vengeance des femmes.
Serge Gainsbourg
beaut seule vengeance femmes
Quand il n y a plus de solution reste la vengeance.
Daniel Pennac
quand plus solution reste vengeance
Lar te est la vengeance du poisson et la gueule de bois la col re des
raisins.
Tristan Bernard
lar te vengeance poisson gueule bois col re raisins
Quand le d shonneur est public il faut que la vengeance le soit aussi.
Beaumarchais
quand d shonneur public faut vengeance soit aussi
Ce qui chez les humbles s appelle rage chez les seigneurs s appelle
superbe et ce qui chez les petits est ch timent chez les
grands s appelle vengeance.
Antonio de Guevara
chez humbles appelle rage seigneurs superbe petits
ch timent grands vengeance
La satisfaction qu on tire de la vengeance ne dure qu un moment : celle
que nous donne la cl mence est ternelle.
Henri IV
satisfaction tire vengeance dure moment celle nous
donne cl mence ternelle
Il est de la justice de prendre vengeance d un crime mais c est une
vertu de ne pas se venger.
Proverbe oriental
justice prendre vengeance crime mais vertu venger
A l gard de celui qui vous prend votre femme il n est de pire
vengeance que de la lui laisser.
Sacha Guitry
gard celui vous prend votre femme pire vengeance
laisser
La vengeance est une justice sauvage.
Francis Bacon
vengeance justice sauvage
Les vengeances ch tient mais n liminent pas les fautes.
Miguel de Cervant s
vengeances ch tient mais liminent fautes
Vivez bien. C est la meilleure des vengeances.
Le Talmud
vivez bien meilleure vengeances
Le caract re de la femme sans exception se meut sur deux p les qui
sont l amour et la vengeance.
F lix Lope de Vega
caract re femme sans exception meut deux p les sont
amour vengeance
Nul ne sait combien douce est la vengeance de celui qui a re u
l injure.
Etienne Pasquier
sait combien douce vengeance celui re u injure
Les dieux de la vengeance exercent en silence.
Jean-Paul
dieux vengeance exercent silence
Une vengeance trop prompte n est plus une vengeance c est une
riposte.
Henry de Montherlant
vengeance trop prompte plus riposte
Un homme a toujours le droit de se venger si peu que ce soit la
vengeance est bonne pour le caract re d elle na t le pardon.
Graham Greene
homme toujours droit venger soit vengeance bonne pour
caract re elle na t pardon
La vengeance est plus douce que le miel.
Hom re
vengeance plus douce miel
La vengeance impulsive est mauvaise conseill re.
Xavier Br bion
vengeance impulsive mauvaise conseill re
Celui qui s applique la vengeance garde fra ches ses blessures.
Francis Bacon
celui applique vengeance garde fra ches blessures
La vengeance n est pas un mobile ignoble lorsqu elle sert des fins
utiles.
Jack Vance
vengeance mobile ignoble lorsqu elle sert fins utiles
La vengeance est le plaisir des dieux.
Proverbe fran ais
vengeance plaisir dieux
L arme des humili s : la vengeance.
Alice Brunel-Roche
arme humili s vengeance
? Quoi de plus illusoire que la vengeance
Jean Lemieux
quoi plus illusoire vengeance
La vengeance d guis e en justice c est notre plus affreuse grimace...
Fran ois Mauriac
vengeance d guis e justice notre plus affreuse grimace
Qui s me la haine r colte la violence la vengeance la mort...
Jean-Christophe Grang
s me haine r colte violence vengeance mort
Le d dain est la forme la plus subtile de la vengeance.
Baltasar Gracian Y Morales
d dain forme plus subtile vengeance
Dans la vengeance et en amour la femme est plus barbare que l homme.
Friedrich Nietzsche
dans vengeance amour femme plus barbare homme
Au coeur de tout homme il y a un instinct de vengeance.
Laurent Barr
coeur tout homme instinct vengeance
Il est moins doux d assouvir son amour que de satisfaire sa
vengeance.
Paul-Jean Toulet
moins doux assouvir amour satisfaire vengeance
L homme r volt ne veut pas n cessairement le mal de l autre. Son d sir
de vengeance peut tre une protestation contre un d sordre une
excitation pour le maintien de la justice du bien.
S bastien Lapaque
homme r volt veut n cessairement autre d sir vengeance
peut tre protestation contre d sordre excitation pour
maintien justice bien
Nous n aurons pas trop de notre vie enti re pour remercier le Christ
d avoir remplac la vengeance par la gr ce le pardon et
l amour.
Marcel Achard
nous aurons trop notre enti re pour remercier christ
avoir remplac vengeance gr ce pardon amour
La vengeance ne remplace pas la perte dun ami.
Hugo Pratt
vengeance remplace perte dun
La vengeance appartient Dieu : elle d truit celui qui la couve dans
son coeur.
H l ne Brodeur
vengeance appartient dieu elle d truit celui couve
dans coeur
Le temps fait oublier les douleurs teint les vengeances apaise la
col re et touffe la haine alors le pass est comme s il n e t
jamais exist .
Avicenne
temps fait oublier douleurs teint vengeances apaise
col re touffe haine alors pass comme jamais exist
Les richesses ne serviront de rien au jour de la vengeance mais la
justice d livrera de la mort.
La Bible
richesses serviront rien jour vengeance mais justice
d livrera mort
Le m pris est la forme la plus subtile de la vengeance.
Baltasar Gracian Y Morales
m pris forme plus subtile vengeance
Le pardon n est parfois qu une figure de la vengeance.
Paul-Jean Toulet
pardon parfois figure vengeance
La justice cette forme endimanch e de la vengeance.
Stephen Hecquet
justice cette forme endimanch e vengeance
Aussi longtemps qu on m dite sa vengeance on garde sa blessure
ouverte.
Thomas Fuller
aussi longtemps m dite vengeance garde blessure ouverte
La vengeance est une bassesse par d finition et vise salir l autre
m me si c est l tre le plus cher au monde.
Alice Parizeau
vengeance bassesse d finition vise salir autre m me
tre plus cher monde
Sites cools
Atontour recettes de cocktails
Bonnes blagues
La Zone Pingouin
Regalez Vous
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audit et mesure d audience visiteurs internet par Analyse d audience
pixel.gif
Ob dience : NC Site : http: www.artsetprogres.org 18 08 2008
La Vengeance
V M et vous tous mes SS et mes FF en vos grades et qualit s je veux
ce soir vous parler de la vengeance.
En ma onnerie c est un gros mot car l on nous enseigne lors de
notre initiation qu il faut accepter d tre en pr sence et m me d avoir
pour fr re son pire ennemi.
On ne nous demande cependant ni de pardonner les offenses qui nous
auraient t faites ni de tendre la joue droite on nous dit
simplement que notre tat de franc-ma on doit obligatoirement nous
conduire la tol rance donc l indiff rence par rapport au mal qui
nous aurait t fait.
Je ne suis pas de cet avis.
Et m me au premier grade de nos travaux je ne suis pas d accord avec
l id e selon laquelle en ma onnerie les m faits doivent rester
impunis ou tout au moins qu il ne faut pas se faire justice soi-m me
ce qui est le vrai probl me de la vengeance.
La Justice la morale et l quit auxquelles nous aspirons exigent
que d une mani re ou d une autre de pr f rence de fa on humaniste les
torts soient r par s et les exactions sanctionn es mais le tout
serait de ne pas s en m ler et donc d attendre que d autres que les
victimes fassent ce qu il y a lieu de faire si toutefois cela les
int resse.
L encore cela ne me parait pas correspondre l thique ma onnique.
Certes se venger c est s riger soi-m me en Juge et en bourreau tout
en tant victime la recherche d une compensation rapide et
personnellement satisfaisante au pr judice que l on a subi. Et cela
n est pas ma onniquement admissible ni m me socialement admissible
car l auteur des faits r pr hensibles existe lui aussi en tant
qu individu dot de droits dont celui de se d fendre ou d tre d fendu
de mani re civilis e.
Sandor MARAI 1900-1989 Hongrie crivait :
les hommes ne sont jamais aussi dangereux que quand ils se vengent
des crimes qu ils ont eux-m mes commis
Et Francis BACON 1561-1626 GB :
celui qui s applique la vengeance garde fra ches ses blessures
Mais C sar BIROTTEAU F quant lui crivait :
La ha ne sans d sir de vengeance est un grain tomb sur du granit
Mais alors pourquoi pr nons-nous la vertu la tol rance la fraternit
si nous ne sommes pas pr ts les d fendre en entrant dans la m l e et
en rendant oeil pour oeil et dent pour dent enseignement
? biblique assez mal compris
C est parce que les Sages nous enseignent qu il ne faut pas s occuper
de ses propres affaires qu il ne faut pas tre juge et partie
qu il faut donc oublier sa col re ou tout au moins l avaler afin que
ceux qui sont en charge de dire le droit et de faire triompher la
justice fassent leur travail.
Alors pourquoi l Expert et le Couvreur portent-ils une p e et que
faut-il penser de la menace prof r e dans nos rituels l encontre des
? ma ons qui violeraient leur serment et qui auraient la t te tranch e
Eh bien ce serait de la Justice et non de la vengeance car ici
quelles que soient les cons quences individuelles des violations du
serment arrestation d portation licenciement etc.. vis- -vis des
victimes c est la Justice collective qui s appliquerait. Les Ma tres
de la Loge accompliraient ainsi selon les pouvoirs qui leur seraient
donn s en tant qu Elus une vengeance collective.
Antonio CANDIDO br silien n en 1918 crivait :
De m me que la vengeance collective dissout le vengeur dans les
mailles de l int r t commun la vengeance personnelle le met en
vidence accentue son propre relief et le situe au-dessus des autres.
L homme qui se venge soi-m me croit ouvertement en lui-m me de fa on
puissante et il consid re les atteintes d autrui sa propre int grit
comme autant d attentats l quilibre de l univers..
Mais alors pourquoi dans les Hauts Grades est-ce un crime d en
? parler ou tout au moins dans les premiers de ces grades et en
particulier au 9 me les Ma tres Elus ont-ils comme mot sacr le mot
? qui en h breu signifie vengeance
D accord ceci est une autre histoire mais l on ne peut imaginer que
la franc-ma onnerie soit ce point herm tique et cloisonn e que la
suite de l Histoire ne soit connue que de quelques uns.. et certains
d entre nous ont pu entendre ces mots :
? - Q. : Que signifie le bras nu arm d un poignard
- R. : Que la vengeance suit toujours le coupable
Ainsi donc ailleurs qu en loge bleue des francs-ma ons et pas des
? moindres seraient autoris s pratiquer la vengeance Quelles
qualit s faut-il donc r unir pour atteindre ce grade qui n en est
? qu un parmi tant d autres et comment justifier cette symbolique
De fait il faut garder toujours pr sent l esprit que quel que soit
le grade auquel nous travaillons nous accomplissons toujours un rituel
significatif d une progression.
L apprenti aspire devenir compagnon le compagnon devenir Ma tre
et chacune des tapes des initiations accomplies les voyages ont t
diff rents les mots sont diff rents les outils diff remment plac s
les symboles cach s ou rehauss s.
Chaque tenue est un concert de figures impos es parce qu il est
important de fixer des rep res dans la progression qui doit nous
conduire vers la perfection et la perfection n en d plaise
Rousseau n est pas inn e mais acquise et elle se nourrira tout d abord
des multiples erreurs et des faux pas que connait le compagnon.
La vengeance est une soif d assouvir sa ha ne elle est humaine elle
est tellement humaine qu en Droit elle peut parfois conduire
l acquittement des crimes qu ils soient passionnels ou issus d une
perte temporaire de la raison.
La vengeance est une justice qui se veut imm diate et qui fait fi de
l autre r alit celle de la victime de la vengeance.
La vengeance est partout dans la Bible depuis Ca n et Abel et m me
avant depuis la vengeance de Dieu punissant l homme de son p ch
originel. Dans la Gen se de l Ancien Testament il est dit :
car je suis le Seigneur notre Dieu le Dieu fort et jaloux qui venge
l iniquit des p res sur les enfants jusqu la 3 me et jusqu la
4 me g n ration..
Elle est aussi dans Le Coran : si vous vous vengez que la vengeance
ne d passe pas l offense..
HOMERE a crit : la vengeance est plus douce que le miel ..
En ma onnerie elle figure parmi les stades d une progression vers les
degr s ultimes mais aussi d un point de vue collectif l int rieur
d une loge d s lors qu il est admis et m me exig que les ma ons ne
fassent en premier lieu jamais appel la justice profane pour traiter
de leurs conflits mais celle de leurs pairs lus cet effet.
Tout cela se tient. Mais que faire alors si des crimes demeurent
impunis des injustices tol r es des brebis galeuses laiss es en
? paix
La question est pos e.
Elle est pos e pour que nous en d battions pour que nous sachions ce
qui au fond de nous nous conduit reconnaitre que nous serions pr ts
assassiner celui ou celle qui s en prendrait nos enfants tout en
disant qu il est inhumain de conduire un homme l chafaud.
? Contradictions
Pas vraiment. L enseignement r sultant du simple expos de cette
question nous am ne constater qu une distinction fondamentale existe
qu il ne faut jamais ignorer entre soi et les autres. L enfer c est
les autres disait Sartre et chacun sa v rit disait Pirandello.
Une fois admise l id e que l on ne peut se comporter plusieurs comme
si nous tions seuls au monde l on parvient d j admettre que le
probl me de la vengeance est un faux probl me.
La vengeance doit se d l guer elle doit tre confi e d autres que
les victimes.
Cependant faut-il transmettre aux Juges le soin d assouvir nos d sirs
? de vengeance
La ma onnerie quant elle nous enseigne ou nous enseignera que
sans un pouvoir l gitime la vengeance est un ch timent selon la
formule d Ir ne MAINGUY et que la volont de tirer vengeance d un
dommage ou d une offense rel ve du r flexe archa que de l instinct et
non de la raison qui doit r gler la conduite du Ma tre. Se venger
individuellement ou collectivement c est vouloir effacer la souffrance
v cue et la douleur ressentie.
Or le pouvoir l gitime est incarn par la soci t ou plut t par les
repr sentants de la loi seuls habilit s rendre justice.
Mais alors surgit une autre question : peut-on faire confiance autrui
? pour juger ses probl mes
Fran ois MAURIAC s exclamait la vengeance d guis e en justice c est
notre plus affreuse grimace
Au fond ce que recherchent les tenants d une vengeance collective
c est l absence de responsabilit personnelle ou quelquefois tout
simplement l impunit . Tous les philosophes et autres penseurs militant
contre la vengeance ne font en g n ral que souligner soit qu elle est
mauvaise conseill re soit qu elle n efface pas bien les atteintes
re ues soit qu elle est une forme de bestialit : mais tout cela ce
sont des critiques qui ne touchent pas au fond de la l gitimit du
d sir de vengeance mais bien plut t son inefficacit ou son r le
n gatif sur la personne de l offens de la victime.
Bref le probl me reste entier. Pour nous jud o-chr tiens seul Dieu
aurait droit de se venger sinon d faut la soci t collectivement
tout comme en Cour d Assises o l on a instaur le syst me du jury
populaire et le secret des d lib rations non pas pour rendre la Justice
au nom du Peuple fran ais mais pour la rendre anonyme noy e dans
une d cision soit disant collective pour viter toute responsabilit
et toutes repr sailles en cas d injustice...
Thomas BORGE a crit notre vengeance sera le pardon
? Qu en pensez-vous
J ai dit.
Henry FLE
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1775-4054) > Rouen 1562. Montaigne et les Cannibales > Bien juger du
cannibalisme : « c’est pour représenter une extreme vengeance (...)
Marc FOGLIA
Académie de Besançon
Bien juger du cannibalisme : « c’est pour représenter une extreme vengeance »
L’auteur
Marc Foglia est un ancien élève de l’ENS-Ulm, professeur agrégé,
docteur en philosophie de l’université Paris I-Sorbonne. Il est
l’auteur de Montaigne, pédagogue du jugement (Classiques Garnier,
2011).
Article au format PDF
* Bien juger du cannibalisme : « c’est pour représenter une extreme
vengeance » (PDF – 93.2 ko)
par Marc FOGLIA
Texte complet
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__________________________________________________________________
Dans le chapitre « Des Cannibales », Montaigne formule un jugement sur
le sens du cannibalisme compris et présenté comme une coutume. Nous
nous interrogerons sur le sens de ce jugement en examinant sa conduite
et son résultat. Depuis trente ans, la cause semblait entendue :
Montaigne devait juger du cannibalisme selon les codes de sa propre
culture, la culture bourgeoise, nobiliaire ou européenne, et pécher par
ce même anthropocentrisme qu’il dénonce ailleurs. Le critique Gérard
Defaux écrivait ainsi : « Pour Montaigne déjà − n’aurions-nous
décidément rien inventé ? − l’esprit humain ne voit et ne comprend
vraiment que ce qui lui ressemble. Il ne saurait appréhender la
différence que selon soi, non selon elle [1] ». En décrivant le
Cannibale, Montaigne « ne fait en réalité rien d’autre que de recourir
à un type de discours déjà constitué, à un discours déjà établi,
préexistant, solidement ancré dans la tradition humaniste occidentale,
et dont il se contente consciencieusement d’appliquer les recettes et
des règles [2] ». Tributaire de ses sources, l’essayiste ne pourrait
faire autrement que de véhiculer l’interprétation du cannibalisme que
sa culture et son temps lui imposent. Selon Frank Lestringant,
l’interprétation du cannibalisme comme vengeance reste liée « aux
valeurs de l’idéal nobiliaire, qui brûle de ses derniers feux au
commencement de l’âge moderne [3] », et surtout à la lecture
allégorique que les théologiens calvinistes donnent de l’Eucharistie.
En matière religieuse, l’anthropophagie désignée par des paroles
rituelles tirées des Écritures, « ceci est mon corps, ceci est mon
sang », ne saurait s’entendre au sens littéral. Le motif théologique,
controversé à l’époque, dispose les contemporains à penser que le
cannibalisme « représente autre chose que ce qu’il est. C’est un signe
mobile, un signifiant susceptible de recouvrir les signifiés les plus
divers ». Au fond, depuis le structuralisme, la leçon du chapitre ne
serait guère différente de celle énoncée par Hegel dans la préface à la
Philosophie du droit : « Il est aussi sot de rêver qu’une quelconque
philosophie surpasse le monde présent, son monde, que de rêver qu’un
individu saute au-delà de son temps, qu’il saute par-dessus
Rhodes [4] ». Interprètes du XXIe siècle, nous serions nous aussi
enfermés dans notre présent et condamnés à suivre un courant. Contre
cette lecture, dont le présupposé est le déterminisme culturel, nous
tenterons de montrer que l’exercice du jugement chez Montaigne doit
permettre de ne pas réduire l’autre à soi. L’interprétation du chapitre
que nous proposons se fonde sur sa valeur d’essai du jugement, valeur
qui renvoie prioritairement à un effort pour bien juger, à une méthode
et à une pratique montaniennes de la raison. La question que pose
l’essai du jugement sur les Cannibales est alors la suivante : une
compréhension juste du cannibalisme est-elle possible ?
Prenons au sérieux le fait que le chapitre « Des Cannibales » se donne
à lire d’abord et avant tout comme un essai du jugement. L’essayiste
lui-même recommande de s’engager dans cette voie lorsqu’il choisit
d’ouvrir le chapitre par le récit d’un jugement porté sur l’armée
romaine par le roi Pyrrhus. Après avoir relaté l’anecdote, le précepte
qu’il donne est le suivant : « voylà comment il se faut garder de
s’atacher aux opinions vulgaires, et les faut juger par la voye de la
raison, non par la voix commune » (I, 31, 202 [5]). Le programme du
chapitre est donné sous la forme d’une règle : à l’égard de ce qui nous
est au premier abord étranger, un jugement ordinaire ou spontané doit
être corrigé. Tout se passe comme si Montaigne reconnaissait d’emblée
le poids des déterminismes qui pèsent sur le jugement, mais pour mieux
justifier la prise de recul. Attachons-nous à un passage précis du
chapitre, dans lequel est donnée l’interprétation du cannibalisme comme
vengeance : « Cela faict, ils le rostissent et en mangent en commun et
en envoient des lopins à ceux de leurs amis qui sont absens. Ce n’est
pas, comme on pense, pour s’en nourrir, ainsi que faisoient
anciennement les Scythes : c’est pour representer une extreme
vengeance » (I, 31, 209). Pierre Villey, dans l’édition des Essais qui
porte son nom, note que Montaigne contredit ici Jean de Léry.
L’Histoire d’un voyage faict en terre de Bresil montre que ce n’est pas
le cas :
Non pas cependant, ainsi qu’on pourroit estimer, qu’ils facent cela
ayans esgard à la nourriture : car combien que tous confessent ceste
chair humaine estre merveilleusement bonne et delicate, tant y a
neantmoins, que plus par vengeance, que pour le goust (hormis ce que
j’ay dit particulierement des vieilles femmes qui en sont si
friandes), leur principale intention est, qu’en poursuyvant et
rongeant ainsi les morts aux os, ils donnent par ce moyen crainte et
espouvantement aux vivans. [6]
L’essayiste formule un jugement qui contredit un autre jugement, mais
ce n’est pas celui de Jean de Léry : l’auteur du voyage en terre de
Brésil a bien perçu le caractère symbolique du cannibalisme. Selon une
hypothèse récente [7], la critique pourrait viser Francisco López de
Gómara, qui évoque les pratiques cannibales des Aztèques dans le récit
de la prise de Mexico. Le caractère symbolique du cannibalisme a
également été souligné par André Thevet : « Quelle opinion de vengeance
est plus contraire à notre loi ? Nonobstant se trouvent encore
aujourd’hui plusieurs entre nous autres autant opiniâtres à se venger
comme les sauvages [8] ». Sous la plume de Thevet, la sauvagerie est
réflexive, portant sur un « nous » qui désigne les civilisés. La
critique a largement souligné le fait que ce chapitre des Essais sur
les Cannibales prend forme à partir de plusieurs récits d’explorateurs,
de cosmographes et d’historiens [9]. La paternité du jugement sur le
cannibalisme est en quelque sorte partagée, et Montaigne n’a sans doute
pas l’intention de critiquer un prédécesseur en particulier. Le sens du
jugement qu’il porte sur le cannibalisme apparaît pourtant très
différent de celui de Thevet et de Léry, ou même de leurs sources
antiques, Hérodote ou Flavius Josèphe. C’est l’originalité
philosophique du jugement sur le cannibalisme que nous tenterons ici de
mettre en évidence, pour sortir de l’hypothèse réductrice selon
laquelle l’essayiste serait tributaire de ses sources et de la culture
de son temps. Le premier axe philosophique autour duquel Montaigne
élabore son jugement est celui de la relativité des coutumes. Le
jugement porté sur le sens du cannibalisme en I, 31 est en grande
partie issu d’une réflexion sur la puissance de la coutume, réflexion
conduite au chapitre 23 : la coutume y est apparue déterminante dans
nos manières de penser et d’agir, au point même de les conditionner de
part en part. Montaigne invite son lecteur à adopter le point de vue
des Cannibales pour comprendre ce que signifie le cannibalisme selon
eux, et non selon nous. C’est ce qui explique que le jugement montanien
soit un jugement corrigé (« Ce n’est pas…, [mais] c’est… ») : la
correction récuse un point de vue étranger à ce que l’on pourrait
appeler le système de valeurs et de représentations propre aux
Cannibales, c’est-à-dire étranger à leur « coustume ». Le sens du
cannibalisme ne saurait être compris de l’extérieur. Il faut le
comprendre de l’intérieur dans un jugement qui reproduit le sens donné
par les Cannibales eux-mêmes à leur action. Montaigne pose que le sens
d’une coutume est relatif à ceux pour qui elle vaut comme croyance, loi
de conscience et pratique ordinaire. Le second axe philosophique est
celui de l’universalité des passions. En s’appuyant sur les analyses de
Thevet et de Léry, Montaigne attribue une motivation passionnelle au
cannibalisme. Le jugement formulé par l’essayiste s’accorde bien peu
avec l’idée de pureté originelle qui anime en grande partie le chapitre
« Des Cannibales ». Son dessein est-il vraiment de montrer que la
nature humaine est innocente, et que l’on pourrait en quelque sorte
observer chez ces hommes originels la bonté humaine à sa racine ? Nous
montrerons que l’exercice du jugement vient contredire de tels
desseins, pour autant que Montaigne semble les former en d’autres
passages en rêvant de « l’âge doré » de la poésie, de « toutes ses
inventions à feindre une heureuse condition d’hommes » et de « cette
perfection : viri a diis recentes » (I, 31, 206-207). La motivation
passionnelle vient introduire une dimension d’universalité dans le
cannibalisme, dimension qui va permettre au lecteur de lui donner un
sens compréhensible grâce à la médiation fournie par sa propre
expérience. La vengeance n’est pas ici une valeur de l’aristocratie
déclinante de la fin du XVIe siècle, c’est une passion que tout lecteur
sait partager avec les Cannibales. La passion permet ainsi au lecteur
des Essais de comprendre le cannibalisme, alors même qu’il se sent
parfaitement étranger à cette coutume, et de corriger son premier
jugement. La compréhension d’autrui n’aurait pas lieu sans une
dimension universelle, compréhensible par tous et indifférente à la
variété concrète des coutumes. Est-ce une entorse à la visée du
jugement montanien, saisir l’autre dans sa vérité propre ?
L’universalité de la passion de la vengeance apparaît avec une évidence
d’autant plus grande que les Cannibales ne connaissent ni le commerce,
ni l’écriture, ni même l’institution de la justice, dont l’absence sont
les marqueurs de leur différence par rapport à nous. Le jugement porté
par Montaigne sur le sens du cannibalisme renvoie à deux axes majeurs
d’une philosophie que nous nous efforcerons d’expliciter dans un
contexte précis, celui de l’étrange chapitre « Des Cannibales ».
Examinons à présent comment l’essayiste s’efforce d’interpréter le
cannibalisme pour s’en former un jugement juste.
Le jugement montanien sur le cannibalisme se fonde sur la conscience de
la relativité des coutumes. Les coutumes humaines sont très nombreuses
et très hétérogènes. Leur sens est obscur aux yeux d’un observateur
extérieur, et s’il paraît évident au premier abord, c’est plutôt
mauvais signe. Pourtant, dans le chapitre I, 23, Montaigne donne la clé
générale de leur interprétation : la coutume tire son sens du fait
qu’elle investit le comportement humain d’un sens vécu. En d’autres
termes, la coutume ne s’exerce pas comme une contrainte mécanique sur
le comportement humain. Dans sa réflexion sur le mode de vie des
Cannibales, Montaigne fait comprendre à son lecteur que les coutumes
sont toujours animées d’une intentionnalité, et qu’en consommant de la
chair humaine, il s’agit pour les Cannibales de signifier quelque
chose. Il met en évidence le fait que la pratique du cannibalisme a un
sens précis, à savoir celui que les Cannibales eux-mêmes donnent à leur
action. Ce sens est différent des préjugés qu’« on » (= le lecteur
européen [10]) peut se former à ce sujet. En faisant réflexion sur son
propre jugement, l’observateur extérieur doit critiquer sa propre
interprétation pour tenter de retrouver le sens originel dont une
coutume est investie. Il s’agit d’une sorte de révolution
copernicienne, qui a pour effet de placer l’observateur dans une
position relative par rapport à l’observé. Montaigne accepte ce
décentrement intellectuel et moral dans le chapitre sur les Cannibales,
comme il vient de le faire avec la défense d’une pédagogie qui accorde
la priorité à l’élève (I, 26, 150-151), ou dans l’Apologie, avec la
critique de l’anthropocentrisme (II, 12, 452-482, 532-533, 596-597) et
l’accueil favorable réservé à l’hypothèse héliocentrique, reprise aux
Anciens par Copernic (II, 12, 570-571). L’illusion la plus générale
consiste à croire à chaque fois que nous détenons le sens dont l’autre
serait privé. Le sens coutumier d’une action humaine implique toujours
l’activité du jugement et de la réflexion, souligne l’essayiste dans le
chapitre I, 31, y compris lorsque les hommes sont des Cannibales :
Et, afin qu’on ne pense point que tout cecy se face par une simple
et servile obligation à leur usance et par l’impression de
l’authorité de leur ancienne coustume, sans discours et sans
jugement, et pour avoir l’ame si stupide que de ne pouvoir prendre
autre party, il faut alleguer quelques traits de leur suffisance.
(I, 31, 213)
Aussi rudimentaire soit-il dans ses manières, l’homme n’est contraint
dans sa vie ordinaire par la nature ou par la coutume, comme par une
nécessité matérielle, physique ou même sociale. Il anime de sa
« suffisance », c’est-à-dire de ses aptitudes émotives et cognitives,
les prescriptions de la coutume. L’imagination et la raison sont
parties prenantes de ce processus (I, 23, 111). Dans le jugement sur le
sens du cannibalisme que nous analysons ici, Montaigne introduit une
motivation passionnelle comme l’origine du sens donné par les
Cannibales à leur comportement rituel. Son jugement correctif « Ce
n’est pas…, [mais] c’est… » oppose, du moins en apparence, la réalité
brésilienne à l’opinion erronée que les Européens peuvent s’en faire.
Pourtant, la réflexion, le jugement et le choix jouent pleinement leur
rôle dans le comportement coutumier des Cannibales. Le jugement proposé
par l’essayiste vaut alors comme la critique d’une interprétation
matérielle ou matérialiste de la coutume, interprétation présente dans
le texte à travers le terme « impression » dans « l’impression de
l’authorité de leur ancienne coustume » (I, 23, 213). Le sens
méthodologique du jugement montanien est alors le suivant : pour bien
juger du cannibalisme, on ne peut s’autoriser à penser que l’homme
serait intégralement commandé par la nature ou la coutume. Dans sa vie
sociale, l’homme n’est jamais « sans discours et sans jugement », ce
qui veut dire que sa conduite est toujours animée d’un sens vécu. Dans
le chapitre I, 23, alors qu’il explore la puissance de la coutume,
puissance dévastatrice pour l’autonomie de la raison et de la
conscience, Montaigne finit par concéder in extremis la possibilité
« de nous r’avoir de sa prinse et de rentrer en nous pour discourir et
raisonner de ses ordonnances » (I, 23, 115). Dans le chapitre 23, on
peut se demander pourquoi l’essayiste admet la possibilité, pour le
jugement humain, de s’exercer de manière critique sur les croyances et
les coutumes positives, alors que son argumentation semblait le vouer à
cautionner le relativisme [11]. Le chapitre 31 nous aide à trouver la
réponse : le jugement est capable de saisir le sens de la coutume
pratiquée, de se détacher de sa matérialité pour en exprimer le sens,
et par conséquent de prendre un recul suffisant pour la critiquer. La
situation dans laquelle se trouve le jugement est celle d’une liberté
antérieure aux règles positives, malgré l’asservissement apparent de
l’homme à la coutume [12]. Aussi l’homme se trouve-t-il toujours dans
une condition qui n’est pas une condition de nature, mais de jugement.
Comme nous, les Cannibales font usage de leur jugement.
L’intérêt que Montaigne porte à la coutume comme manière d’agir et de
penser, ou plutôt d’agir de manière sensée, permet de comprendre
pourquoi il rejette une interprétation du cannibalisme « pour se
nourrir » au profit d’une lecture qui met en avant sa dimension
affective et symbolique. Cette lecture n’est certes pas sans poser
problème au regard de la cohérence du chapitre : Montaigne vient en
effet de rappeler la proximité que les Cannibales entretiennent avec la
nature (I, 31, 205). La condition actuelle de l’homme se caractérise
par l’obscurcissement de la loi naturelle (II, 12, 580), et la
proximité supposée des sauvages avec la nature ne les empêche en rien
de vivre dans l’ordre symbolique de la culture. Le jugement humain, en
l’absence de norme naturelle connaissable, se trouve irréductiblement
confronté à la diversité des coutumes et au gribouillage de la raison :
cette condition vaut pour le jugement des Cannibales comme pour le
nôtre. Mais c’est aussi ce qui explique que le sens du cannibalisme
puisse être partagé : le jugement humain n’étant ni commandé par la
nature, ni aliéné par la coutume, la condition dans laquelle se
trouvent les Cannibales n’est pas fondamentalement différente de la
nôtre. Comme nous, ils exercent leur jugement pour envelopper leurs
actions de sens. Et c’est cela même qui rend accessible, à un
observateur extérieur, l’extraction du sens de leurs coutumes. Dans un
autre contexte, au livre III, Montaigne citera Cicéron : tuo iudicio
utendum est, sers-toi de son jugement (III, 1, 808). Le contexte est
bien sûr différent, en ce qu’il se réfère à la nécessité pour
l’individu de compléter la connaissance des principes par l’usage de sa
pensée. Tout homme doit apprendre à faire bon usage de son jugement.
Mais n’est-ce pas au fond la même situation que décrit le chapitre 31 ?
La proximité des sauvages avec la nature ne les dispense nullement
d’exercer eux-mêmes leur propre jugement comme faculté de
compréhension, de réflexion et de choix. La dimension didactique du
chapitre a été soulignée [13]. Montaigne donne à voir l’exercice du
jugement à l’œuvre chez les Cannibales eux-mêmes : sous l’effet de ce
qu’ils voient faire aux Portugais, les Tupinambas changent de rituel.
La capacité de changer une manière de faire coutumière n’est pas
interprétée par Montaigne comme le signe d’un progrès ou d’une
décadence morale, mais comme la preuve de l’investissement constant des
manières de faire traditionnelles par une pensée. Le changement de
coutume reste motivé par la recherche d’une « vengeance extrême » sur
l’ennemi. Cette motivation est à la fois passionnelle, exprimer la
vengeance, et rationnelle, exprimer la plus grande vengeance possible.
L’interprétation que les Cannibales donnent de la manière de faire des
Portugais est conditionnée par le sens dont ils investissent le
cannibalisme : par un raisonnement, ils transposent l’intention de se
venger sur une autre coutume. Il n’y a aucune nécessité à ce que
l’homme conserve la même manière de faire, et les Cannibales, que l’on
aurait pu croire guidés par la coutume, peuvent en changer sous l’effet
d’un raisonnement.
Quel que soit le degré supposé de proximité des Cannibales avec la
nature, nous devons interpréter leur comportement comme une conduite
douée de sens. C’est la raison pour laquelle leurs coutumes ne doivent
pas seulement faire l’objet d’une connaissance factuelle [14], mais
aussi être interprétées comme actions animées par une pensée. C’est
cette acception du terme « cognoissance » que nous découvrons sous la
plume de l’essayiste :
Les loix naturelles leur commandent encores, fort peu abastardies
par les nostres, mais c’est en telle pureté, qu’il me prend quelques
fois desplaisir dequoy la cognoissance n’en soit venuë plustost, du
temps qu’il y avoit des hommes qui en eussent sceu mieux juger que
nous. (I, 31, 206)
Il est regrettable que les coutumes cannibales n’aient pas été
comprises par les Anciens. Il en va de même du côté des Cannibales, qui
se forment eux aussi une interprétation des manières de faire des
Portugais, en particulier la manière dont ils enterrent les morts. Ils
font implicitement de la coutume de l’inhumation un comportement sensé,
même s’ils se trompent dans la détermination du sens de cette action en
interprétant les coutumes des autres selon leur propre manière de
penser : tout se passe, paradoxalement, comme si Montaigne renvoyait
aux Européens le miroir de leur mauvais jugement. Nous ne pouvons pas
comprendre le sens du cannibalisme lorsque nous le comparons à la
fonction alimentaire d’un repas.
Dans le chapitre I, 23, l’essayiste prend plaisir à énumérer des
coutumes qui choquent nos manières de penser, parce que nous n’en
comprenons pas le sens : « Icy on vit de chair humaine ; là c’est
office de pieté de tuer son pere en certain aage […] » (I, 23, 114).
Privées de leur sens intentionnel ou vécu, ces coutumes apparaissent
comme autant d’aberrations. L’essayiste prend plaisir à mettre en
évidence le côté scandaleux qu’elles revêtent aux yeux de celui qui ne
les comprend pas. Montaigne pourrait préparer là son lecteur à se
former un jugement juste sur le cannibalisme : les coutumes sont
investies d’un sens, et si l’on veut les comprendre comme coutumes, il
faut s’interroger sur le sens qui peut leur être attribué, au lieu de
se laisser porter par une réaction morale. Il s’agit de passer d’un
jugement primaire à un jugement élaboré, d’un préjugé à une
interprétation. Le monde de la coutume n’est pas immédiatement
compréhensible en raison de sa grande diversité. L’idée de
significations littérales ou autonomes n’a pas de sens dans la vie
sociale, parce que les significations sont toujours relatives à des
coutumes données. Ainsi, dans certains pays, les femmes se prévalent de
leurs conquêtes masculines, « voire en tels pays portent pour merque
d’honneur autant de belles houpes frangées au bord de leurs robes,
qu’elles ont accointé de masles » (I, 23, 114). Tout comme la poésie
(I, 37, 232 ; III, 5, 844), nos propres coutumes nous imposent des
schémas d’interprétation que nous ne sommes pas immédiatement libres de
critiquer, et qui agissent comme un anesthésiant du jugement. « Les
loix de la conscience, que nous disons naistre de la nature, naissent
de la coutume […] » (I, 23, 115). L’exercice humaniste d’interprétation
des textes est une bonne propédeutique à la lecture des coutumes. En
nous demandant de ressaisir le sens du cannibalisme des Cannibales,
Montaigne agit en humaniste. Il nous fait prendre conscience de la
relativité et de la mutabilité du sens, en s’intéressant cette fois non
pas aux textes écrits, mais au langage implicite de la coutume. C’est
ce qui lui permet de renverser l’accusation de barbarie. Le barbare,
c’est celui qui ne voit que du non-sens, là où il y a un sens dont il
n’est pas familier : « Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son
usage » (I, 31, 205). Le lecteur européen était déjà conduit par André
Thevet à envisager l’hypothèse de sa propre barbarie ; peut-on dire ici
de Montaigne qu’il irait plus loin en contestant la barbarie
anthropophage des Cannibales [15] ? La pratique du cannibalisme est
investie d’un sens symbolique et passionnel, à savoir « représenter une
extrême vengeance », qui l’éloigne de la barbarie du non-sens et la
rapproche de tout comportement humain en général. Le cannibalisme n’est
pas alimentation ou cruauté gratuite, non-sens d’appétit ou de
férocité. Le retournement opéré par l’essayiste est comparable à celui
de l’Apologie au sujet des animaux [16] : « Tout ce qui nous semble
estrange, nous le condamnons, et ce que nous n’entendons pas : comme il
nous advient au jugement que nous faisons des bestes » (II, 12, 467).
L’accusation de barbarie est le produit d’un jugement incapable de
recueillir et d’interpréter un sens étranger [17]. La frontière entre
barbarie et civilisation, loin de pouvoir être fixée objectivement et
une fois pour toutes, apparaît encore relative à l’usage que chacun
fait de son propre jugement.
Pour autoriser son interprétation du cannibalisme, le jugement
montanien s’appuie sur la relativité du sens des coutumes, puis dans un
second temps, sur l’universalité de la vie passionnelle. Certes, la
vengeance permet à Montaigne de retrouver l’un de ses thèmes favoris :
le premier chapitre des Essais s’ouvre par l’évocation de la situation
dans laquelle les vainqueurs peuvent exercer ou pas une vengeance
mortelle sur les vaincus, situation dont le rôle fondateur pour
l’exercice du jugement a été souligné récemment par David Quint [18] ou
Gianfranco Mormino [19]. La motivation du cannibalisme par la vengeance
est pourtant paradoxale, dans la mesure où elle ne s’accorde pas du
tout avec la « naifveté originelle » (I, 31, 206) qui anime l’exposé
sur le mode de vie des Cannibales. L’analyse montanienne ayant pris
acte du fait que la nature reste cachée comme norme possible du
comportement humain, la motivation des actions humaines doit être
recherchée ailleurs. Le lien de l’interprétation montanienne avec
d’autres passages des Essais est manifeste : nous ne savons pas
vraiment ce que nous devons à la nature proprement dite (II, 12, 583 ;
III, 12, 1050), le comportement de l’homme n’étant pas guidé par une
sorte d’instinct (II, 12, 580), à la différence de ce que l’on peut
observer chez les animaux (I, 26, 149). En revanche, nous pouvons
connaître le sens des actions humaines sous des biais universels, comme
celui qui est offert ici par la passion. Celle-ci guide l’homme dans
ses comportements d’une manière bien plus connaissable et bien plus
certaine que la nature. Là encore, il s’agit d’un jugement correctif :
ce n’est pas sous l’effet d’un commandement naturel que les Cannibales
se mangent entre eux, commandement que nous serions de toute façon
incapables de connaître (II, 12, 580), mais sous l’effet d’une passion
dont nous faisons nous aussi l’expérience. La nature est perdue comme
norme, mais se laisse interpréter à travers des signes universels comme
ceux de la passion, du désir, des effets du changement temporel, etc.
L’expression de la nature en l’homme sera donc indirecte et voilée. Les
conséquences de la critique que propose Montaigne d’un naturalisme
naïf, aspect largement négligé du chapitre 31, sont immenses. Tout
d’abord, l’emprise de la coutume n’est pas celle d’une autorité
extérieure qui agirait de manière mécanique sur le comportement : la
coutume implique toujours une pensée (I, 31, 213). Le chapitre 23 a mis
en évidence le fait que la coutume contient une croyance, un
assentiment à la fois tacite et aveuglant. D’autre part, la vie
cannibale est sans doute plus proche de la nature que la nôtre, mais
elle ne peut correspondre à l’image que les poètes donnent de l’âge
d’or, car ce sont là des fictions qui changent la condition humaine.
L’une des caractéristiques premières de la vie humaine, pose le
philosophe, ce n’est pas son innocence morale, mais sa dimension
passionnelle.
La vie sociale exige un travail d’interprétation. C’est la conséquence
de l’absence de la nature comme norme universelle connaissable, de la
multiplicité des coutumes et de leur investissement par un sens. Or,
souligne Montaigne, le travail d’interprétation des coutumes exige un
apprentissage dans la mesure où chacun a d’abord tendance à juger
spontanément des coutumes des autres en fonction des siennes. Il faut
passer du sens vécu au sens réfléchi, apprendre à corriger son premier
jugement, en acceptant de se confronter à des coutumes étrangères, se
rendre disponible pour ressaisir le sens donné par autrui à ses
actions, au lieu de lui imposer celui auquel nous pensons spontanément.
C’est la raison pour laquelle le voyage, la lecture de récits ou la
discussion avec les étrangers valent dans les Essais comme dispositifs
pédagogiques (I, 26, 153). Il s’agit de dégager le sens d’une action en
la replaçant dans son contexte social : la méthode mise en œuvre par
Montaigne doit nous permettre de comprendre, de manière plus générale,
des coutumes qui portent des intentions différentes des nôtres. Le
chapitre « Des Cannibales » est ainsi animé d’une intention
pédagogique, au sens où il entreprend une réforme de notre manière
ordinaire de juger. L’essayiste fait la critique de notre aveuglement
ordinaire. Le point de méthode se termine par une pointe
d’ironie devenue célèbre : « Tout cela ne va pas trop mal : mais quoy,
ils ne portent point de haut de chausses » (I, 31, 214). Nous finissons
heureusement par rire de notre ethnocentrisme, lorsqu’il va se loger
dans ce qui revêt le moins de sens possible.
Pour être interprété de manière juste, le cannibalisme est d’abord
intégré par Montaigne à la grande diversité des pratiques humaines,
puis interprété suivant le sens que lui donnent les Cannibales
eux-mêmes. Or, si nous pouvons comprendre son sens comme pratique
sociale, c’est parce qu’il exprime une passion universelle, un sens qui
le rattache à l’humanité dans son ensemble. Le chapitre I, 31 montre la
force symbolique et l’enjeu passionnel du cannibalisme, mais aussi sa
portée proprement humaine. Malgré des contextes culturels très
différents et des coutumes variables à l’infini, les hommes restent
semblables à la fois dans la manière qu’ils ont d’investir leurs
comportements coutumiers d’un sens, et dans les motivations originelles
qu’ils donnent à leurs actions. Ces similitudes, liées à notre
condition bien plus qu’à des ressemblances contingentes entre coutumes,
permettent de comprendre autrui malgré les différences. Pour Montaigne,
il ne s’agit pas d’abord de souligner un écart plus ou moins grand par
rapport à la nature, norme que nous ne pouvons reconnaître avec
certitude, mais le fait que nous sommes des êtres de coutume, de
passion et de raison. Notre condition commune justifie l’effort que
nous devons faire pour mieux juger du cannibalisme, tout comme elle
doit permettre aussi aux Cannibales de mieux juger des coutumes des
Européens, en les incitant eux aussi à davantage de prudence face à des
coutumes étrangères.
Le jugement montanien sur le cannibalisme est riche d’arguments qui
méritent d’être explicités pour une meilleure compréhension du
cannibalisme, mais aussi pour une meilleure approche de la philosophie
des Essais. Gérard Defaux a souligné « la double réalité d’un désir et
d’un jugement », pour mettre l’accent sur la domination du désir :
l’essayiste serait animé selon lui « d’un désir souverain et d’un
jugement qui, tout bien pesé, en est possédé et conduit [20] ». Nous
pensons à l’inverse qu’il faut mettre l’accent sur l’exercice du
jugement, contre le désir que Montaigne peut avoir de rêver des
Tupinambas comme d’une origine de l’humanité. Il comprend le
cannibalisme comme « coustume », par quoi il faut entendre un
comportement investi d’un sens. Il interprète le cannibalisme comme la
« representation » d’une passion, la vengeance, et montre comment nous
pouvons en comprendre le sens alors même que le cannibalisme comme
coutume nous est, au premier abord du moins, socialement et moralement
très étranger. Du gouvernement de l’homme par la nature, on peut sans
doute rêver, et du gouvernement de l’homme par la coutume, on peut sans
doute se lamenter, comme Montaigne est tenté de le faire. Mais l’effort
pour bien juger, dont l’homme est toujours capable, reprend le dessus.
L’essayiste apprend à bien juger du sens d’une action qui lui est a
priori étrangère, tout en communiquant sa méthode et ses résultats.
Dans l’approche du cannibalisme qu’il fait partager à son lecteur, il
apparaît ainsi comme un pédagogue du jugement. Il montre qu’il faut se
placer du point de vue de l’agent, afin de comprendre quelle peut être
la motivation originelle de son action. Si le comportement de l’homme
relève de la coutume, cela veut dire qu’il est nécessairement investi
d’un sens vécu. L’action coutumière implique les affects, les croyances
et la raison, c’est-à-dire l’homme tout entier.
En l’absence d’une connaissance directe de la nature comme origine,
sans doute destinée à rester voilée, la passion traduit l’une des
motivations les plus originelles d’une manière coutumière de penser et
d’agir. En posant qu’il faut envisager le cannibalisme comme coutume,
c’est-à-dire comme une action douée de sens, le chapitre 31 du livre I
des Essais enrichit non seulement notre approche des Cannibales, mais
aussi notre approche philosophique de la coutume. Pour avoir compris
que la signification des actions humaines est constitutive d’une
culture donnée, Montaigne sera salué au XXe siècle par Claude
Lévi-Strauss comme le père de l’ethnologie. Cela ne veut pas dire que
Montaigne souscrit au déterminisme culturel, et pose l’homme comme
irrémédiablement conditionné par sa culture ; l’essai qu’il met en
œuvre au sujet du cannibalisme, comme effort pour bien juger et
réflexion sur la conduite de son jugement, garde la première place. Le
comportement humain dépend de la coutume comme d’un ensemble de
pratiques et de représentations animées d’un sens. Il appartient à
l’observateur étranger de travailler sur son propre jugement pour mieux
comprendre les coutumes qui ne sont pas les siennes. Le sens commence
toujours par aveugler, que ce soit par son évidence ou son absence. En
montrant que nous ne pouvons pas juger d’une société au nom d’un
critère absolu, Montaigne apporte à la philosophie et à la civilisation
une contribution précieuse : il n’y a pas de critère valable
absolument, sinon sous l’effet d’une illusion de la coutume elle-même.
Il existe en revanche des conditions ou des éléments universels de
l’expérience humaine qui nous permettent de comprendre le comportement
d’autrui. D’autres chapitres des Essais examinent en ce sens la
coutume, le temps, la mort ou le désir. Certaines sociétés se
passent-elles de commerce, d’écriture ou de justice instituée ? Aucun
homme, en revanche, ne pourrait vivre humainement sans coutume, sans
passion et sans jugement.
Notes
[1] Gérard Defaux, Marot, Rabelais, Montaigne : l’écriture comme
présence, Champion-Slatkine, Paris-Genève, 1987, p. 169.
[2] Ibid., p. 172.
[3] Frank Lestringant, Le Cannibale, grandeur et décadence, Paris,
Perrin, 1994, p. 131-132.
[4] G. W. F. Hegel, Principes de la philosophie du droit,
tr. F. Kervégan, Paris, PUF, 1998, p. 86.
[5] Les références textuelles sont données dans l’édition Villey et
Saulnier, PUF, troisième édition, 1999.
[6] Jean de Léry, Histoire d’un voyage faict en terre de Bresil,
éd. F. Lestringant, 1994, chap. XV, p. 365-366.
[7] Bénédicte Boudou la formule dans l’édition des Essais coordonnée
par Jean Céard, La Pochothèque, LGF, 2001, note 12, p. 324. La source
des historiens du cannibalisme est Flavius Josèphe, dans La Guerre des
Juifs (IV, 3). Concernant les Scythes, cités par Montaigne, il s’agit
d’Hérodote : « Pour la guerre, voici les usages qu’ils observent : tout
Scythe qui tue pour la première fois boit du sang de sa victime… »,
écrit-il dans L’Enquête (IV, 64, tr. A. Barguet, Gallimard, 1964).
[8] André Thevet, Les Singularités de la France Antartique,
Chapitre XLI : « Que ces sauvages sont merveilleusement vindicatifs » :
« Il n’est trop admirable si ce peuple cheminant en ténèbres, pour
ignorer la vérité, appète non seulement vengeance, mais aussi se met en
tout effort de l’exécuter… », Le Brésil d’André Thevet. Les
Singularités de la France Antartique (1557), éd. F. Lestringant,
Chandeigne, 1998, rééd. 2011.
[9] Voir par ex. G. Defaux, op. cit., p. 152-153 ; F. Lestringant,
op. cit., p. 99-102.
[10] Selon l’interprétation donnée par Gérard Defaux, dans ce « on »,
Montaigne reconnaîtrait son insertion culturelle dans la culture
humaniste occidentale. Le pronom à la troisième personne signifierait
un obstacle à la compréhension juste et à la description exacte de
l’autre (op. cit., p. 153).
[11] Hubert Vincent, Éducation et scepticisme chez Montaigne, Paris,
L’Harmattan, 1997, p. 25-26.
[12] Marc Foglia, Montaigne, pédagogue du jugement, Paris, Classiques
Garnier, 2011, p. 52.
[13] Gérard Defaux écrit ainsi : « …nous sommes toujours bien, en
définitive, ramenés au niveau d’une lectio, d’un énoncé à prétentions
didactiques, d’une sorte de discours de la méthode avant la lettre »
(op. cit., p. 147).
[14] David Quint fait la critique de l’interprétation structuraliste du
chapitre proposée par Gérard Defaux, selon qui Montaigne, prisonnier de
son code culturel, ne pourrait atteindre l’idéal d’un récit objectif :
« Even the most confirmed structuralist is conscious that alien
cultures do communicate with each other, with greater and lesser
degrees of understanding and accommodation… », Montaigne and the
Quality of Mercy. Ethical and Political Themes in the Essais,
Princeton, Princeton University Press, 1998, p. 78.
[15] « Toute société apparaît sauvage ou barbare quand on juge ses
coutumes au critère de la raison ; mais jugée au même critère, nulle
société ne devrait apparaître sauvage ou barbare, puisqu’à toute
coutume replacée dans son contexte un discours bien conduit pourra
trouver un fondement », écrit ainsi Claude Lévi-Strauss dans son
chapitre « En relisant Montaigne », in Histoire de lynx, Plon, 1991,
p. 281.
[16] Voir sur ce point Thierry Gontier, « Intelligence et vertus
animales, Montaigne lecteur de la zoologie antique », Rursus, 2, 2007,
en ligne : http://rursus.revues.org/115.
[17] Voir sur ce point Claude Lévi-Strauss, « Un petit verre de rhum »,
Tristes Tropiques, Paris, Plon, 1955, chap. XXXVIII.
[18] David Quint, op. cit., chap. I.
[19] Gianfranco Mormino, « “Douce passion naturelle” ou “qualité
maladive” ? La vengeance dans les Essais de Montaigne », in Bulletin de
la Société des Amis de Montaigne, 2011-2, n° 54, p. 77-90.
[20] G. Defaux, op. cit., p. 176.
__________________________________________________________________
Pour citer l'article:
Marc FOGLIA, « Bien juger du cannibalisme : « c’est pour représenter
une extreme vengeance » » in Rouen 1562. Montaigne et les Cannibales.
Actes du colloque organisé à l’Université de Rouen en octobre 2012 par
Jean-Claude Arnould (CÉRÉdI) et Emmanuel Faye (ÉRIAC).
(c) Publications numériques du CÉRÉdI, "Actes de colloques et journées
d'étude (ISSN 1775-4054)", n° 8 , 2013.
URL:
http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/public/?bien-juger-du-cannibalisme-c-
est.html
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(ISSN 1775-4054)
* Séminaires de recherche
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Rouen 1562. Montaigne et les Cannibales
Table
Denis BJAÏ, « Je parlay à l’un d’eux fort long temps… » : où et
quand Montaigne a-t-il (peut-être) rencontré des cannibales ?
José Alexandrino DE SOUZA FILHO, Rouen pour Bordeaux : hypothèses
pour expliquer une énigme littéraire
Jacques LÉVÊQUE DE PONTHAROUART et Jean-Marc MONTAIGNE, Note sur la
communication de M. de Souza Filho : Montaigne, trois Indiens et un
truchement
Leyla PERRONE-MOISÉS, Le voyage de Gonneville : un défi à
l’historiographie
Jacques LÉVÊQUE DE PONTHAROUART et Jean-Marc MONTAIGNE, Note sur la
communication de Mme Leyla Perrone-Moisés
Brigitte QUIGNARD, Document : La fête cannibale de 1550
André TOURNON, « Arrête-toi couleuvre… » L’alexandrinisme des
Tupinambas
Marc FOGLIA, Bien juger du cannibalisme : « c’est pour représenter
une extreme vengeance »
Raffaele CARBONE, « Voye de la raison » et « voix commune »
(Essais I, 31) : reconnaissance de l’autre et mise en cause de la
logique duelle
Celso Martins AZAR FILHO, Les cannibales et la loi naturelle
Sylvia GIOCANTI, Les cannibales modèle de société ?
João Ricardo MODERNO, Montaigne et le paradoxe de la barbarie. Le
royaume des cannibales et les cannibales du royaume
Enrico DONAGGIO, La Boétie et Montaigne. Les cannibales et la tribu
occidentale
Alexandre GUIMARÃES TADEU DE SOARES, Remarques sur l’idée
d’anthropophagie. Montaigne et le mouvement anthropophage brésilien
Christian FERRIÉ, Les cannibales de Montaigne à la lumière
ethnologique de Clastres
Hélène CLASTRES, Les beaux-frères ennemis. À propos du cannibalisme
Tupinamba
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Vendetta (justice privée)
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La Justice et la Vengeance Divine poursuivant le Crime, 1808 (musée du
Louvre) de Pierre Paul Prud'hon.
La vendetta, si elle est globalement connue, est définie de nombreuses
façons^[Note 1].
Pour cet article, elle désigne dans les régions méditerranéennes la
vengeance d'un meurtre ou d'une simple offense qui implique tous les
parents et engendre l'affrontement de deux familles sur une longue
période. Des personnes se sentant offensées décident de « faire justice
elles-mêmes », c'est-à-dire que la punition se fait en dehors de
l'État.
Sommaire
* 1 Histoire
+ 1.1 Dans la littérature
+ 1.2 Une géographie bien identifiée à la Méditerranée
+ 1.3 Le droit coutumier
* 2 Les aspects contemporains
+ 2.1 Dans la littérature
+ 2.2 Une géographie mouvante
* 3 Solutions envisagées
+ 3.1 La logique du clan
o 3.1.1 La conciliation
o 3.1.2 L'exil
o 3.1.3 Les solutions collectives : l'amnistie générale
+ 3.2 La logique étatique
o 3.2.1 Au Monténégro
o 3.2.2 En Turquie
o 3.2.3 En Albanie
* 4 Conclusion
* 5 Annexes
+ 5.1 Notes
+ 5.2 Références
* 6 Pour aller plus loin
+ 6.1 Bibliographie
+ 6.2 Articles connexes
Histoire[modifier | modifier le code]
Le couple domination/résistance joue un rôle important dans le
développement du phénomène de la vendetta. Domination au travers d'une
structure familiale au sens large, qui porte le nom de clan ou de
tribu, et qui réunit plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de
personnes affiliées, redevables ou employées. Elles peuvent mobiliser
de véritables bandes aptes à organiser la vengeance et à s'assurer de
complicités pour échapper à une arrestation. Elles peuvent également
décourager toute velléité d'intervention de la police par une fuite
organisée, dans le maquis corse, par exemple.
Le cas de figure existe en Haute Albanie. La vendetta s'y déroule de
tribu à tribu et entraîne de véritables guerres, obstacles à toute
circulation d'un territoire à un autre. Le clan est aussi un instrument
de domination : il peut contraindre le membre désigné de la famille à
accomplir son devoir, en reprenant le sang et en respectant le Kanun en
Albanie, ou le code de l'honneur, ailleurs.
En cas de résistance du responsable, les vexations pleuvent. La perte
de l'honneur est assimilée à la perte de la vie et celui qui ne se
venge pas subit des humiliations destinées à lui rendre l'existence
impossible. Il ne peut prendre la parole en public, on ne lui tend que
la main gauche, on lui passe le verre ou la cuillère par-dessous la
jambe.
La vendetta est également un outil de domination politique, que ce soit
sur un village ou sur un territoire beaucoup plus étendu. L'objectif
est toujours le même : éliminer l'adversaire, alimenter les motivations
de la vendetta, pour permettre de souder le clan.
Les exemples sont nombreux, y compris dans la littérature et notamment
dans Colomba de Mérimée où le conflit entre deux familles corses, les
Barricini et les Della Rebbia, recoupe une opposition politique entre
conservateurs royalistes et bonapartistes. Un des enjeux est le pouvoir
sur le village au travers de la mairie. On retrouve les mêmes enjeux en
Crète avec l'affrontement de deux familles, les Sarzetakis et les
Pentarakis, pendant plus d'un siècle.
Pour éliminer un adversaire politique en l'obligeant à se retirer de la
scène publique le recours à la vendetta s'est révélé très efficace. Non
limitée dans le temps elle permet d'aboutir à l'élimination physique de
l'adversaire au nom de l'honneur…
Mais la vendetta se nourrit également de la résistance à une domination
politique. C'est le sentiment d'injustice, d'inégalité de traitement
qui est bien souvent à l'origine du développement de cette forme de
justice privée, de justice primitive. La Corse dominée par les Génois,
puis par les Français a cultivé ce sentiment d'injustice et de
résistance associées.
En Albanie, les tribus catholiques du Nord, s'appuyant sur une
topographie très favorable à la résistance du fait de leur
inaccessibilité, ont ainsi développé une pratique de la justice basée
sur le Kanun en opposition à la justice ottomane. L'administration de
l'Empire les a abandonnées à leur sort, dans une quasi-autonomie.
En Grèce et Crète, c'est l'Église orthodoxe qui a servi de base à la
résistance contre le pouvoir ottoman. Là encore, l'éloignement par
rapport au pouvoir central a permis, tout particulièrement en Crète, de
maintenir cette forme de justice traditionnelle. En Turquie, ce sont
les Turkmènes qu'évoque Yachar Kemal qui ont maintenu cette forme de
justice traditionnelle.
Dans la littérature[modifier | modifier le code]
Au XIX^e siècle, des écrivains français se sont intéressés au phénomène
de la vendetta en Corse et ont trouvé matière à faire œuvre littéraire.
En quelques dizaines d'années (entre 1830 et 1890) Balzac, Mérimée et
Maupassant et même Alexandre Dumas, pour ne citer que les plus
célèbres, traitèrent de ce sujet dans des nouvelles ou plus rarement,
dans des romans. Mérimée reconnaissait lui-même qu'il adorait se faire
raconter des histoires de vendetta. Une sorte de mode littéraire était
lancée.
Le caractère à la fois héroïque et scandaleux de la vendetta offre
toutes sortes de possibilités pour mettre en scène des héros
romantiques. Le « bandit d'honneur » en est l'archétype et en tant que
sujet romanesque, il connut un véritable succès sur fond de paysages
corses, alors considérés comme exotiques, car peu connus et peu
accessibles aux voyageurs.
Mérimée.
L'ouvrage le plus célèbre est bien entendu Colomba, de Prosper Mérimée
qui avait visité la Corse en 1839, en tant qu'inspecteur des monuments
historiques. Son intérêt d'ethnologue s'attache au-delà des monuments
aux constructions quotidiennes et à ce qu'elles révèlent des
traditions. Il décrit les maisons corses comme des habitations austères
en granit aux fenêtres étroites qui peuvent servir de meurtrières en
temps de vendetta. Souvent ces habitations comportent un four et un
puits pour soutenir un siège…
On lui raconta, dans ses pérégrinations en Corse, le récit d'une
vendetta qui opposa en 1833 deux familles du village de Fozzano, près
de Sartène, les Carabelli et les Durazzo. (On peut noter que Durazzo
est le nom italien de la ville albanaise de Durrës.)
Il fit également la connaissance de celle qui servit de modèle à
Colomba, l'héroïne « qui excelle dans la fabrication des cartouches et
s'entend même fort bien pour les envoyer aux personnes qui ont le
malheur de lui déplaire. » Dans la nouvelle, son frère Orso, officier
bonapartiste réduit à l'état de demi-solde après la chute de l'Empire,
revient au pays et se trouve plongé dans un conflit entre son clan
familial et celui du maire du village. Déchiré entre le respect de la
justice et la nécessité de la vengeance et influencé par sa sœur,
Colomba, il se trouve progressivement pris dans l'engrenage de la
vendetta.
Guy de Maupassant par Félix Nadar, 1888.
Près de cinquante ans plus tard Maupassant publie en 1883 une très
courte nouvelle de quatre pages intitulée Vendetta, dans le journal Le
Gaulois. Cette effroyable mais captivante histoire sera reprise dans
Les contes du jour et de la nuit en 1885. En voici la trame : à
Bonifacio une mère perd son fils unique, tué d'un coup de couteau, à la
suite d'une dispute. Le meurtrier s'enfuit en Sardaigne, de l'autre
côté du détroit dans un village sarde « où se réfugient les bandits
corses traqués de trop près. Ils peuplent presque seuls ce hameau en
face des côtes de leur patrie en attendant là le moment de revenir et
de retourner au maquis ». La mère devant le cadavre de son enfant lui
promet la vendetta en déclarant: « Va, va, mon garçon, mon pauvre
enfant ; dors, dors, tu seras vengé entends-tu ? C'est la mère qui le
promet. » Enfermée chez elle avec pour seul compagnon sa chienne, elle
cherche le moyen de venger son fils, malgré son grand âge et son
infirmité. Ayant affamé sa chienne, elle construit un mannequin qu'elle
recouvre de boudin noir. Pendant trois mois elle la force régulièrement
à jeûner avant de lui donner l'autorisation d'attaquer le mannequin et
de le dévorer. En récompense, l'animal reçoit un morceau de boudin
grillé. Une fois l'animal totalement conditionné, elle part en
Sardaigne, identifie le meurtrier puis lâche sa chienne sur le
coupable. Elle rentra ensuite le soir chez elle en Corse et « elle
dormit bien ».
Ces quelques exemples, centrés sur la Corse, montrent l'intérêt des
écrivains et des lecteurs pour l'aspect, archaïque mais non dénué d'une
certaine grandeur, des mœurs de cette région. Quand Maupassant
s'écrie :
« Quelle terrible coutume que cette vendetta ?
- Que voulez-vous, on fait son devoir, lui répond-on. »
Honoré de Balzac par l'un des Frères Bisson.
Ce thème du devoir, on le trouve également chez Balzac qui prend part à
cette vogue en écrivant en 1830 un curieux récit intitulé bien sûr La
Vendetta. Il présente la particularité de se dérouler uniquement à
Paris, ce qui exclut donc toute description des paysages sauvages de la
Corse. Il est consacré autant à Napoléon qu'à la vengeance familiale.
La vendetta ne servirait-elle que de prétexte ? Ce n'est pas si sûr
dans la mesure où le succès de Mateo Falcone de Mérimée avait retenu
l'attention de Balzac et que le thème de la famille est une constante
dans son œuvre.
Le récit balzacien raconte l'histoire d'une famille, les Piombo, qui
quittent l'île à la suite d'une vendetta ; malgré une apparente
réconciliation, les Porta assassinent le fils Piombo, brûlent la maison
familiale et la vigne. En représailles le clan Piombo assassine sept
membres de la famille Porta, à l'exception d'un enfant dénommé Luigi.
Quand les Piombo viennent à Paris exposer leur situation au Premier
Consul Bonaparte, dont ils avaient protégé la mère poursuivie par les
partisans de Paoli, Balzac attribue à Bonaparte une série de propos qui
sont à la fois un diagnostic historique et une ligne de conduite à
tenir pour la Corse.
« En conscience dit-il, je suis devenu le chef d'une grande nation, je
commande la République et dois faire exécuter les lois. Mais je peux
fermer les yeux, reprit Bonaparte. Le préjugé de la vendetta empêchera
longtemps le règne des lois en Corse ajouta-t-il en se parlant à
lui-même. Il faut cependant le détruire à tout prix. »
Un peu plus tard il ajoute « nous penserons à toi. Mais plus de
vendetta ! Il n'y pas de maquis ici. Si tu y joues du poignard, il n'y
aurait pas de grâce à espérer. Ici la loi protège tous les citoyens et
l'on ne se fait pas justice soi-même. » Bartholomeo di Piombo, fidèle
parmi les fidèles de Napoléon, devint un riche baron d'Empire. Mais
vouant un amour exclusif à sa fille, il s'opposera à son mariage avec
un proscrit, caché dans l'atelier où elle s'exerce à la peinture. Il
s'avère que celui-ci est le dernier fils de la famille Porta à laquelle
les Piombo vouent une haine mortelle. Passant outre l'opposition de son
père et la vendetta qui oppose les deux familles, ils se marient.
D'abord heureux, ils sombrent bientôt dans la misère et le désespoir.
Ces écrivains ont contribué sans nul doute à donner une image du pays
et de ses coutumes qui deviendra un cliché : terre à la fois sauvage et
cruelle, peuplée de héros romantiques.
Une géographie bien identifiée à la Méditerranée[modifier | modifier le code]
Les Balkans.
La vendetta en Europe est présente dans trois régions principales: les
Balkans, l'Italie méridionale et, dans une moindre mesure, la Corse.
Mais on constate que l'histoire et la géographie se croisent. Ne
serait-ce que dans le mot « Balkans », « montagnes boisées » en turc,
qui désigne cette partie de l'Europe du Sud-est. Il est significatif
que pour la nommer, on s'est référé au relief plutôt qu'à des termes
culturels ou politiques déjà très sensibles à l'époque.
Du point de vue de la vendetta elle était très présente dans la zone
albanophone (Albanie, Kosovo, Macédoine) mais aussi au Monténégro et en
Grèce (le Magne notamment).
De plus cette région a été occupée pendant plusieurs siècles par
l'empire ottoman qui a dû y faire face à ce phénomène de vendetta comme
en Turquie. La plupart de ces territoires englobent des peuples dont
l'identité passe par la religion (catholique, musulmane, orthodoxe) et
les langues d'origine latine, slave, turque ou même illyrienne pour les
Albanais. En Albanie, les zones montagneuses et catholiques du Nord ont
été plus touchées par ce phénomène que celles du centre (musulmane) ou
du sud (orthodoxe). Mais au Kosovo à population largement musulmane,
comme en Grèce, dans le Magne, à population orthodoxe, la vendetta est
pratiquée à grande échelle.
Le facteur religieux ne permet pas de différencier ces comportements.
Les îles (Corse, Sardaigne, Crète et Sicile) sont, quant à elles, de
véritables foyers de vendettas. L'isolement insulaire, l'éloignement
administratif par rapport à un gouvernement (Piémont pour la Sardaigne,
Gênes, puis France pour la Corse, empire ottoman pour la Crète et le
Magne) ont entretenu la vendetta.
La Sardaigne est un cas assez intéressant dans la mesure où le
banditisme y est plus présent que la vendetta. Sa position
géographique, face à Bonifacio a fait d'elle un refuge pour les Corses,
notamment de la région de Bonifacio, en délicatesse avec la justice
comme le soulignait Maupassant, tout comme la Corse a parfois fait
office de refuge dans des circonstances extrêmes, lorsque des bandits
sardes ne trouvaient plus aucun lieu pour se cacher sur leur île.
La vendetta y est restée présente même si elle a culminé au
XVIII^e siècle où l'une des bandes était conduite par une femme
d'environ quarante ans, nommée Lucia Delitala. Elle portait une
moustache digne d'un grenadier et ne s'était jamais mariée par refus
d'être dépendante d'un homme ! Des vendettas au cours de laquelle
s'affrontèrent diverses familles et des groupes d'hommes armés
continuèrent de défrayer la chronique au XIX^e siècle.
Le droit coutumier[modifier | modifier le code]
Cette notion de droit coutumier non écrit sans appui d'un appareil
extérieur d’exécution et de contrainte est aujourd'hui difficile à
appréhender pour les habitants d'un pays doté d'un code civil ou pénal
dans lequel un Etat à peu près efficace et normalement impartial
distribue la justice de façon régulière.
Dans le cas de l'Albanie les montagnes du nord (les Mirdites, la
Zadrime, les montagnes de Lezhe et la région de Shkoder) et le Kosovo
(régions albanophones de Pejë, Gjakovë et Prizren) ont été régies
depuis des siècles par un droit coutumier connu sous le nom d'origine
byzantine de Kanun. Il en existe de nombreuses versions souvent
apparentées entre elles. Le principal code coutumier est celui de Lekë
Dukagjini qui l'aurait établi au XV^e siècle. Ses dispositions sont,
d'après M. Gut, traducteur du Kanun en français, très semblables à
celles qui existent, dans les tribus monténégrines. Le Kanun de Lekë
Dukagjini est connu grâce au travail réalisé au début du XX^e siècle
par le franciscain Shtjfen Gjeçov et qu'il a publié entre 1913 et 1933.
Il faut souligner que le Kanun visait, il y a cinq siècles, à encadrer
et à limiter les effets de la reprise du sang pour éviter un carnage
entre clans. En Albanie, la vendetta porte le nom de gjakmarrja
c'est-à-dire prise du sang ou plus justement « reprise du sang » comme
le note M. Gut. Elle consiste, en effet, dans le droit pour la famille
de la victime d'un homicide de venger celui-ci par le meurtre d'un
parent de l'assassin.
D'après un commentateur du Kanun, une âme en demande une autre et celui
qui tue dans ces conditions est pardonné par Dieu. Les principales
dispositions du Kanun sont désormais bien connues même s'il faut
distinguer le Kanun ancien du Kanun moderne. Ce dernier est,
semble-t-il, plus laxiste dans la mesure où il ouvre la porte à la
gjakmarrja qui concerne non seulement l'assassin mais aussi tous les
hommes de sa maison jusqu'aux enfants au berceau.
Dans le Kanun ancien, celui qui avait utilisé l'arme est le seul à
devoir le sang : « le sang suit le doigt qui a appuyé sur la détente du
fusil. »
En Corse, la vendetta était soumise également à des règles :
* un véritable conseil de famille était réuni afin de décider si
l'offense reçue pouvait donner lieu à vengeance,
* la famille de l'offenseur était avertie avec une certaine solennité
(Vardati, eiu mi vardu !)
* la vengeance ne pouvait prendre la forme du vol,
* celui qui avait fait l'objet d'une vendetta devenait bandit
d'honneur et prenait le maquis. Il était dans ce cas nourri et
soutenu par le clan pour échapper à la loi.
* selon les pays des différences de comportement existent : en
Albanie si quelqu'un doit un sang, il lui faut aller se cacher
(art. 212 du code de Lek Dukagjin). L'assassin se promène la nuit
et se cache dès le lever du jour.
Cela empêche toute activité économique et notamment l'agriculture, la
principale activité de ces régions. Les femmes, exclues de la
gjakmarrja, doivent prendre le relais et effectuer les travaux des
champs, aussi pénibles soient-ils, comme les labours.
En Corse, les hommes en situation de vendetta restaient également
enfermés des mois et des années dans leurs maisons. Un certain niveau
d'activité économique était maintenu sous leur responsabilité, mais ils
ne sortaient qu'en prenant de nombreuses précautions, notamment pour
travailler aux champs. Dehors on portait un fusil appuyé sur le bras
gauche, à la façon des chasseurs prêts à tirer. On marchait l'œil et
l'oreille aux aguets. Les paysans piochaient leurs champs avec le fusil
posé sur le sillon, à leur côté. Le laboureur gardait le fusil en
bandoulière, prêt à lâcher le manche de sa charrue pour faire le coup
de feu.
Le rôle de la femme dans ces deux sociétés patriarcales est différent
même s'il reste difficile de le qualifier de plus enviable dans l'une
ou l'autre société.
Les aspects contemporains[modifier | modifier le code]
En Albanie, la vendetta et le Kanun ont fait un retour en force
inattendu depuis 1992 et la chute du régime communiste (pendant cette
période les cas de vendetta étaient punis avec la plus extrême sévérité
et leurs auteurs fusillés en place publique).
Les causes de cette reprise ont été nombreuses :
* L'effondrement de l'autorité de l'État: police, justice, prison,
autrefois redoutées, ne disposaient plus ni de la légitimité ni de
moyens d'action pour remplir leur mission. Les policiers pas ou mal
payés ne faisaient plus de zèle pour rechercher les présumés
coupables, d'autant que dans les villages ils avaient souvent des
liens familiaux avec l'un ou l'autre camp. Arrêter un auteur de
vendetta n'aurait fait que conduire à des représailles immédiates
de la part de la famille du suspect. Trop proches de l'ancien
régime, les responsables de ces institutions n'étaient pas
considérés comme fiables ni équitables. Le nord du pays (région de
Shkoder et de la grande Malesi), en grande majorité catholique
pratiquante, avait subi des persécutions religieuses à l'époque
d'Enver Hoxha, qui voulait faire de l'Albanie le premier État athée
du monde ; l'hostilité dont fit preuve cette région prit aussi un
tour politique.
* Face à Tirana, dirigé par les successeurs du parti communiste, le
nord du pays ne reconnut plus la légitimité de nombreuses
décisions. Dans une atmosphère de révolte et de contestation du
pouvoir central, de nombreux conflits se réglèrent en dehors des
structures de l'État. Bien souvent ils concernaient la propriété de
la terre. En 1992, après cinquante ans de régime communiste il n'y
avait plus de cadastre et les terres avaient été toutes
collectivisées par le régime communiste. Avec la dissolution des
coopératives, la redistribution des terres entraîna de nombreux
conflits et rivalités qui se réglèrent souvent de façon violente.
Le Kanun se révéla un moyen bien pratique (grâce à son
interprétation souple) pour appuyer des initiatives qui se
transformèrent en application de la loi du plus fort.
* Lors des crises institutionnelles qu'a connues ce pays, d'abord en
1992 avec le renversement du régime, puis en 1997 avec
l'effondrement des pyramides financières et enfin en 1999 avec la
guerre du Kosovo, qui a placé ce pays en situation de guerre avec
la Serbie, la vendetta fut pratiquée, le Kanun invoqué et la
justice court-circuitée.
* Outre ces raisons politiques, il ne faut pas sous-estimer les
causes traditionnelles et notamment le poids de la famille et du
clan, ainsi que le mauvais fonctionnement de la justice qui
justifient au regard des populations le maintien de cette forme de
règlement des conflits. En témoigne cette histoire qui s'est
produite en 2003 et dont s'est fait l'écho la presse albanaise en
avril dernier. Tonin Tosku avait émigré depuis plusieurs années aux
États-Unis. En l'an 2000, il retourne au pays pour s'y marier. En
une semaine, la famille lui trouve dans la plus pure tradition, la
fille qui convient, originaire de surcroît du même bourg. Au
lendemain du mariage le verdict est sans appel ; la jeune mariée
doit retourner chez ses parents « ce n'est pas une femme pour
moi », s'est écrié Tonin. Aussitôt informés les deux frères de la
femme désormais déshonorée, saisissent leurs armes, courent chez
Tonin et abattent celui-ci à bout portant. Les deux justiciers ne
cherchent pas à fuir. La police les arrête et le tribunal de la
petite ville de Laç prononcera une peine de quinze ans de prison à
l'encontre de chacun d'eux. Mais en appel la cour annulera cette
décision semblant donner raison à l'acte de vengeance des deux
hommes. Devant ce qu'il considéra comme une injustice le frère de
Tonin, policier de profession, se sentit pris dans l'engrenage de
la reprise du sang. Il tenta de s'adresser au président de la
République, M. Moisiu en tant que garant des institutions et donc
de la justice, pour lui remettre une lettre expliquant le drame
qu'il vivait. À ce moment, il est arrêté par les gardes du corps du
président qui le prennent pour un terroriste car il portait son
arme de service. Il est emprisonné. La vendetta au travers de cette
histoire semble avoir tous les atouts pour se perpétuer.
Dans la littérature[modifier | modifier le code]
Ismail Kadaré.
Les œuvres littéraires consacrées au thème de la vendetta sont
aujourd'hui principalement albanaises et particulièrement présentes
dans les livres d'Ismail Kadaré, le plus grand écrivain de ce pays.
Mais la modernité de Kadaré, par rapport aux auteurs du XIX^e siècle,
vient du fait qu'il abandonne la vision romantique de la vendetta et de
ses prétendus héros.
Dans Avril brisé, Gjorj le jeune montagnard devenu criminel pour cause
de reprise du sang médite à plusieurs reprises sur le fait que « toute
cette angoisse, ces nuits d'insomnie, la querelle silencieuse avec son
père, ses hésitations, ses méditations, ses souffrances n'avaient
engendré que ces pierres nues et vides de sens » : une petite mourane,
tumulus de pierres installé au bord d'un chemin pour sa victime.
Un médecin apostrophe un peu plus tard l'écrivain mondain, venu dans le
nord de l'Albanie par intérêt pour la vendetta en lui disant : « vos
livres, votre art, sentent tous le crime. Au lieu de faire quelque
chose pour les malheureux montagnards, vous assistez à la mort, vous
cherchez les motifs exaltants, vous recherchez ici de la beauté pour
alimenter votre art. Vous ne voyez pas que c'est une beauté qui tue. »
Kadaré lui, réussit avec talent à traiter de ce sujet à la fois sous la
forme de métaphores, de contes mais aussi en tant qu'ethnologue au
travers d'une connaissance approfondie du Kanun.
Dans son œuvre trois textes traitent de la vendetta bien sûr de manière
tragique (Avril brisé et Froides Fleurs d'avril) mais aussi, et c'est
plus surprenant, de manière humoristique (Le Concours de beauté).
Avril brisé est le seul roman véritablement centré sur la vendetta et
le Kanun. Écrit en 1978 mais traitant d'une situation se déroulant sous
la royauté, donc dans les années 1930, il met en scène un couple dont
le mari, écrivain veut en se rendant dans cette région montagneuse du
nord de l'Albanie comprendre les mécanismes de la vendetta et du Kanun.
Pénétrant dans ce royaume de la mort, le couple va lui aussi au-devant
d'un destin tragique. La mort, il la rencontrera tout d'abord sous les
traits de Gjorj, jeune montagnard qui vient de venger son frère en
tuant le meurtrier (cette mort est la quarante quatrième d'une vendetta
qui dure depuis soixante-dix ans).
Devenu assassin, il sera à son tour menacé de la reprise du sang. Mais
d'après le Kanun il bénéficie avec l'accord de la famille de la victime
d'une trêve de trente jours durant laquelle il doit payer l'impôt du
sang au tout puissant seigneur de la région. Gjorj doit ensuite
échapper à ses poursuivants en se réfugiant dans une tour de
claustration réservée aux personnes menacées par la Gjakmarrja.
Quant à l'écrivain, l'étranger qui voulait se mêler de ces histoires,
il devra également payer un tribut: ce sera sa femme qui a commis le
geste fou de pénétrer dans une tour de claustration bravant ainsi
l'interdit ancestral. À la fin du roman, elle est devenue un être
aliéné vidé de toute émotion, « un simple corps qui aurait laissé son
âme là-haut ».
Vingt ans après, Ismail Kadaré reprend à nouveau le thème de la
vendetta dans une fiction qui n'est pas sans rapport avec le roman
précédent, ne serait ce que par le titre : Froides Fleurs d'avril
succèdent à Avril brisé.
Le roman se déroule dans une petite ville du nord de l'Albanie qui se
réveille après les années de dictature.
Mais le Kanun, dix ans après la chute du communisme, essaye lui aussi
de refaire surface, malgré un demi-siècle d'hibernation. Sur fond de
romance amoureuse entre un peintre et son modèle, l'ombre du Kanun fait
son retour au travers de l'oncle de la jeune femme. Ce dernier estime
que « la dégénérescence se répandait partout. La bravoure et le sens de
l'honneur, dont il avait pensé qu'ils se régénéreraient après la chute
du communisme, ne cessaient de perdre du terrain. Le seul espoir
résidait dans la résurrection de l'ancien coutumier. Les jeunes doreras
ou exécuteurs, la fine fleur du pays à la différence de leurs
congénères qui voyaient se lever le petit jour au bingo, allaient eux
au-devant de la mort. »
Son neveu Angelin, désireux de s'identifier à un héros s'est saisi de
cette vieille querelle familiale. Une fois le meurtre accompli on tenta
désespérément d'arrêter l'engrenage en faisant appel à l'État. Dans
cette période de transition que connaissait l'Albanie, tout semblait
possible. Le plan était simple, le jeune meurtrier se rendrait à la
police et l'État le condamnerait à une peine sévère, la plus
implacable. Non pas quinze ans de réclusion, comme le prévoyaient les
textes en vigueur, mais la peine capitale. L'objectif était que l'État
assumât le rôle de l'exécuteur de la vengeance du clan adverse.
Le médiateur n'ignorait pas que « dans des circonstances normales,
cette requête aurait été considérée comme insensée, mais en cette
période où les lois changeaient du jour au lendemain et où les dossiers
allaient et venaient en pagaille entre la capitale et le Conseil de
l'Europe, c'était quelque chose d'envisageable. » « D'ailleurs le parti
nationaliste, le Ferment de la nation, réclamait l'intégration du Kanun
séculaire dans le nouveau code pénal. »
La réponse de l'État albanais, d'après le roman, fut de « refuser de
conformer ses dispositions à celle du Kanun. Parmi les motifs invoqués
figurait une directive tout juste arrivée du Conseil de l'Europe^[1]. »
Le concours de beauté masculin dans les cimes maudites se déroule lui
aussi dans une région où sévit la vendetta, à l'époque du roi Zog 1^er.
Le bruit d'un concours de beauté concernant uniquement la gent
masculine de 19 à 99 ans court au travers de la montagne. La vendetta
est alors suspendue pour permettre à ceux qu'elle menaçait de
participer au concours. Il semble que le futile puisse l'emporter sur
le drame.
Sur ce thème, cette nouvelle sert de prétexte à de passionnantes
digressions imaginées par Kadaré qui sont autant de références au Kanun
et à la vendetta :
* La participation au concours des « vengeurs » cloîtrés dans les
tours sera-t-elle admise ?
* Disposeront-ils d'une « bessa particulière », sorte de sauf conduit
leur permettant de sortir ?
* « Quels critères pourraient s'appliquer au concours, non seulement
ceux relatifs à l'aspect extérieur de l'individu mais aussi la part
invisible c'est-à-dire le comportement et les hauts faits des
concurrents au nombre desquels surtout la façon de tirer en cas de
reprise de sang, l'élégance et la régularité de l'acte ? »
Dans tous les cas, la réponse fut affirmative, les cloîtrés étant « la
fine fleur de la masculinité ».
Le concours se déroulant en pleine montagne, au nord du pays, est
l'occasion d'une confrontation entre citadins et ruraux albanais.
« Malgré leurs efforts pour dissimuler leur étonnement, les autochtones
contemplaient avec des yeux ronds tous ces gens dans le regard desquels
ne se lisaient ni les affres précédant le meurtre, ni la frustration
d'un sang non repris. » Le plus bel homme des montagnes fut un cloîtré
pour cause de vendetta, un certain Prenk Curri dont on ne manqua pas
d'évoquer en même temps que la beauté, son allure et « le beau coup de
fusil » qu'il avait tiré le jour où le Kanun l'avait exigé de lui.
L'histoire aurait pu s'arrêter là mais le drame se devait de continuer:
le lauréat est assassiné le jour même dans des circonstances totalement
mystérieuses. La vendetta est dans un premier temps mise en cause
malgré la bessa. Mais la famille à laquelle Prenk Curri devait un sang
s'est hâtée de déclarer qu'elle n'était mêlée en aucune manière à ce
meurtre et était prête à se soumettre aux plus sévères sanctions
autrement dit à l'expulsion de la bannière de tous ses membres corps et
biens sur quatre générations ; de plus la vengeance, n'ayant pas été
commises avec une arme à feu, l'acte n'était pas homologué par le
Kanun. Une telle mort (la tête écrasée par une pierre) était considérée
comme la honte la plus cuisante en ces régions. Il s'avéra en
définitive qu'un tueur à gages payé par un des concurrents de Prenk
Curri avait organisé le meurtre.
Au travers de ce roman, Kadaré montre la logique totalitaire du Kanun
qu'on peut appliquer à toutes les situations y compris les plus
futiles, au moins en apparence. Est évoquée également la distance
existant dans les comportements entre les gens venus de Tirana,
relativement épouvantés par le type de questions et de codes mis en
œuvre dans les montagnes, et la population du Nord repliée sur
elle-même et un peu autiste.
Deux autres auteurs, l'un turc, Yachar Kemal, l'autre kosovar, Adem
Demaçi, ont consacré une part importante de leur œuvre au problème de
la vendetta dans leur pays.
Yachar Kemal a décrit la vendetta dans un roman fleuve de 1 200 pages
en traduction française Les Seigneurs de l'Aktchasaz qui comprend deux
tomes Le Meurtre au marché des forgerons et Tourterelle ma tourterelle.
Deux familles descendant de nomades turkmènes sédentarisés sont
obsédées par la vendetta dans la région de l'Anti-Taurus. Le puissant
Derviche Bey fait assassiner le frère de Moustafa Bey, lequel poussé
par sa mère se trouve dans l'obligation impérieuse de venger les siens.
Les va-et-vient de la mort oscillent d'un camp à l'autre. Moustafa Bey
multiplie les embuscades dans les marais. Derviche Bey les déjoue et
finit par capturer son ennemi. Suprême humiliation, il lui accorde la
vie sauve mais le renvoie à sa mère nu, ficelé sur un cheval.
La vendetta ne s'arrête pas là, mais tandis que les beys s'épuisent à
se tendre des pièges mortels, de nouveaux maîtres apparaissent, « les
aghas », des parvenus avides de conquérir le pouvoir économique des
beys. Ils parviendront à éliminer légalement leurs anciens maîtres. La
rivalité entre les deux familles se double d'un conflit de générations
au sein de chaque famille. Les enfants ne croient plus dans les valeurs
tribales de leurs parents : ils ont perdu les qualités qui font d'un
homme un homme. Ils ne se battront pas, ils ne pensent pas à venger le
sang répandu, ce ne sont pas des hommes…
« Nous sommes les derniers représentants d'une époque, d'une race
d'hommes^[2]. »
Le titre du roman d'Adem Demaçi, Les Serpents de la vendetta^[3] s'est
inspiré d'une allégorie décrivant trois serpents de différentes
couleurs qui s'étaient attachés à trois hommes : un Turc, un serviteur
rayah et un Albanais, qui voyageaient à la recherche de leur destin.
Dans la nuit ils furent tous les trois piqués par les serpents à
différents endroits du corps. Un sage leur expliqua alors leur destin :
« « Toi le Turc tu as été piqué par le serpent du plaisir. Tu es
destiné à vivre sans travailler. C'est Dieu qui a décidé que tu
règnerais et tu jouiras des plaisirs terrestres. Toi rayah tu as été
piqué par le serpent de la souffrance. Tu es destiné à peiner ta vie
durant. Toi l'Albanais tu as été piqué par le serpent de la vendetta.
Tu tueras ton propre frère et ton frère te tuera et ceci jusqu'à la fin
des temps. Dieu a ordonné que tu boives et vomisses le sang. »
Ce livre est également le récit d'un conflit de génération. Le
patriarche, chef d'un clan kosovar, ne voit pas d'alternative à la
poursuite de la vendetta dans la mesure où c'est la seule manière de
préserver l'honneur masculin. Son fils mesure les effets destructeurs
et lutte en vain pour y mettre fin. Il finit par supplier ses propres
enfants d'écraser la tête du serpent.
Ces romans ont été écrits par des militants. Militant de la cause
Kosovare pour Adem Demaçi emprisonné à de nombreuses reprises par les
Serbes depuis 1958 ; il fut même surnommé le Mandela du Kosovo et à ce
titre conscient du rôle destructeur de la vendetta face à l'enjeu de la
lutte de libération nationale engagée par les Albanais. Yachar Kemal
fut également soupçonné d'activités jugées subversives, en tant que
membre du parti ouvrier de Turquie dissous en 1971.
Bien sûr d'autres écrivains traitent dans leurs œuvres de la vendetta.
Parmi eux il faut signaler Luan Starova, Macédonien d'origine albanaise
qui, dans son livre Le Musée de l'athéisme, insiste sur le caractère
sacrificiel de la vendetta.
Une géographie mouvante[modifier | modifier le code]
Le champ de la vendetta en ce début de XXI^e siècle s'est
considérablement réduit.
Dans les îles dépendant de l'Italie (Sardaigne et Sicile) mais aussi
dans le sud du pays (en Calabre notamment, mais également en Campanie
et dans les Pouilles) les problèmes de vendetta ont sensiblement décru,
même si dans certains lieux, comme Orgosolo en Sardaigne, des clans
rivaux se sont affrontés pendant plus d'un siècle. Actuellement, dans
la région de Foggia (Pouilles), deux familles et leurs alliés
s'affrontent depuis 1981^[4]. En Calabre, la faida dei boschi (« faide
des forêts »), qui a commencé dans les années 1970, faisait encore de
nombreux morts en 2010 dans la province de Catanzaro (une quinzaine
entre janvier et août 2010)^[5]. Toujours en Calabre, la faide qui
ensanglanta la petite ville de Taurianova (15000 hbts) entre 1989 et
1991, fit 32 morts en 18 mois^[6]. En Campanie, la faida di Scampia
(dite aussi faida di Secondigliano), opposant depuis 2004 deux clans de
la camorra (la mafia napolitaine), n'était pas encore terminée en 2011.
Au total, plus de 70 personnes^[7] (une cinquantaine entre 2004 et
2005) ont été abattues dans les quartiers nord de Naples, dont
plusieurs innocents^[8]. Entre 1981 et 1983 dans la province de Naples,
une "guerre" opposant deux clans de la camorra, la NCO ("Nuova Camorra
Organizzata") et la Nuova Famiglia, fit 858 morts (295 assassinats en
1981, 273 en 1982 et 290 en 1983)^[9].
En Corse : depuis 1931, le cas des bandits corses et des bandits
d'honneur a été réglé à la suite d'une véritable opération militaire
qui a mobilisé plus de cinq cents hommes disposant d'un matériel lourd
(automitrailleuses) ; les villages ont été passés au peigne fin grâce à
des perquisitions et des confiscations d'armes. Cette opération permit
l'arrestation des principaux bandits, morts ou vifs, et mit presque fin
à la vague de banditisme en Corse.
En Grèce et tout particulièrement en Crète la question semble résolue
depuis quelques dizaines années.
Dans les Balkans, si elle est encore très présente en Albanie pour des
raisons que nous avons pu voir précédemment, sa présence s'est
considérablement réduite au Kosovo depuis l'amnistie générale décrétée
en 1988 avant le conflit avec la Serbie.
En Albanie, le nombre d'assassinats liés aux affaires de gjakmarrja est
passé de 45 en 1998 à 12 en 2002, tandis que le nombre de familles
cloîtrées a décru de 2500 à 1378 en 3 ans, entre 2000 et 2002.
Cependant on note indéniablement une extension géographique du
phénomène en raison de l'exode rural qui permit à partir de 1992 à la
population du nord de s'installer, sans autorisation, dans la capitale
Tirana.
Loin de restreindre la gjakmarrja, l'exode a contribué à sa diffusion
dans des zones où jusque là elle était absente, c'est-à-dire Tirana et
le sud de l'Albanie. Les statistiques sont tout à fait éloquentes : 140
familles cloîtrées à Tirana, 98 à Durrës, 111 à Vlora, 62 à Berat et 13
à Lushnja.
Le déracinement, loin de favoriser la rupture avec les pratiques
traditionnelles de justice clanique en référence plus ou moins
lointaine avec l'antique Kanun, et de permettre l'intégration dans une
culture urbaine, s'est traduit par une marginalisation de cette
population à la périphérie de la ville. Incapable de trouver un travail
correspondant à ses qualifications principalement agricoles, elle s'est
trouvée placée en situation de dépendance et d'assistanat. Chômage,
misère sont le lot quotidien dans la banlieue de Tirana et de Durres.
Dans le district de Kruja (trente kilomètres de Tirana) qui est
désormais pour une part inclus dans la grande banlieue de la capitale,
sur douze meurtres constatés en 2002, deux ont été causés par la
vendetta ; dans les neuf premiers mois de 2003 sur neuf meurtres
recensés, deux correspondaient à la gjakmarrja. Dans ce district,
environ 20 % des crimes peuvent donc lui être imputés, ce qui montre
l'ampleur du problème.
Aujourd'hui en Corse, la vendetta familiale au sens traditionnel
n'existe que de façon ponctuelle. Les vendetta inter-clans restent
elles très actives (plus ou moins 20 morts par an, pour une population
de moins de 300 000 habitants, faisant de l’île la région la plus
criminogène d'Europe en pourcentage de la population).
Solutions envisagées[modifier | modifier le code]
Face à la vendetta les tentatives de réponses se réfèrent soit à une
logique clanique soit à celle de l'État. De plus dans ces situations se
mettent en place des solutions individuelles et des solutions
collectives en fonction de l'évolution de la crise et du degré de
tension.
La logique du clan[modifier | modifier le code]
La conciliation[modifier | modifier le code]
Elle fait partie des règles coutumières. En Corse on s'en remettait aux
« paceri arbitrattori », (référence à pace, la paix) ; ces hommes
réputés pour leur sagesse, pouvaient être désignés comme ceux qui
apportent la paix. Grâce à leur diplomatie et leur autorité, ils
faisaient taire rancune et fusils.
Parmi les solutions proposées il en est une qui peut sembler a priori
paradoxale mais qui a permis de résoudre beaucoup de situations jugées
inextricables : le mariage.
La réconciliation passait par le mariage d'un garçon et d'une fille
choisis dans l'une et l'autre famille. Elle entrait dans une logique
selon laquelle unir le sang de deux familles ennemies effaçait la dette
du sang versé.
En Crète, on a eu recours à ce type de solution lors de l'une des plus
célèbres vendettas qui provoqua la mort de 140 personnes appartenant
aux familles Pentarakis et Sartzetakis. Un ancien président de la
République grecque, Christos Sartzetakis, est issu de cette dernière
famille. Cette vendetta avait obligé la famille Sartzetakis à fuir la
Crète pour se réfugier à Thessalonique et c'est seulement il y a un peu
plus de dix ans que grâce à un mariage il put être mis fin à cette
vendetta.
En Albanie, on a également recours aux services de médiateur. La trêve
est prévue d'ailleurs par le Kanun et l'on dit que c'est un honneur
plus grand de pardonner que de tuer. À Shkoder, la grande ville du nord
de l'Albanie, s'est installée une commission de réconciliation dirigée
par Emin Spahiu. En un an, elle a enregistré la fin de soixante-quatre
vendettas sur environ 2 000 situations recensées.
Les formes de réconciliation nécessitent beaucoup de temps et peuvent
revêtir des procédures très diverses.
Pour la famille Hasani qui vit dans les montagnes du Nord de l'Albanie
et plus particulièrement dans le village d'Ura e Shtrenjte, tout a
commencé en 1941 pendant la Seconde Guerre mondiale. C'était le jour où
les troupes italiennes ont débarqué dans le village. Arrêté par les
soldats, le chef de famille a exigé, depuis sa prison, les excuses d'un
habitant des hautes terres qu'il soupçonnait de collaborer avec
l'ennemi. Comme les excuses ne venaient pas, l'oncle a pris une
carabine et ainsi les deux familles s'engagèrent dans une vendetta qui
dura cinquante-cinq ans.
Après la chute du communisme, la famille Hasani a tenté une
réconciliation ; les démarches ont duré neuf ans pour s'achever en
1999. L'aîné des Hasani est allé à Tropoja, le village de la famille
adverse, avec l'imam et le prêtre catholique. Les mains liées avec des
cordes, il s'est présenté à la famille adverse.
Quand il s'est approché, le chef de famille pouvait soit lui couper la
gorge soit couper la corde et le sang être pardonné. Il a coupé la
corde et le pardon lui a été accordé.
Cette histoire montre notamment le rôle de médiateur des hommes
d'église (prêtre catholique et imam pour l'islam). De plus la procédure
du repentir est directement inspirée de la religion catholique : le
pêcheur se livre poings liés pour obtenir le pardon de l'église (ici de
la famille mais en présence des représentants de Dieu). Il est clair
que l'église catholique romaine qui est très majoritaire dans cette
région où la pratique religieuse est très forte peut, non seulement
assurer une médiation, mais obtenir une réconciliation. Encore faut-il
qu'elle accepte de s'engager !
Autrefois ainsi que le mentionne Frédéric Gibert dans son livre paru en
1914 Les Pays d'Albanie et leur histoire, les autorités religieuses
surtout les catholiques dont les ouailles étaient particulièrement
atteintes par ces vendettas imposèrent deux trêves annuelles : la
première, de la Saint Antoine à la Toussaint, et la seconde du jour des
morts à la Saint Nicolas. Celui qui les enfreignait était banni. Elles
avaient établi une sorte de tarif en compensation de la perte d'une vie
humaine. On le payait autrefois en têtes de bétail et à l'époque de la
rédaction du livre, en piastres : quinze cents (soit 300 francs en
1914) pour un mort, et la moitié pour une blessure grave.
Aujourd'hui les trêves religieuses, comme le tarif des réparations
financières, n'ont plus la même efficacité.
En cas d'échec de médiation, il ne reste plus que l'enfermement et
l'attente interminable d'un événement extérieur permettant la
réconciliation ou l'exil.
L'exil[modifier | modifier le code]
C'est souvent vers cette solution que s'orientent ceux qui ont un
minimum de moyens, même si elle implique d'abandonner la plupart de ses
biens (maisons, terres), ce qui rebute plus d'une famille.
Plusieurs villages, notamment en Crète, se sont vidés de leurs
habitants ; un des plus célèbres est Aradena au cœur de la Crète où
vers la fin des années 1940, une vendetta entre les familles Tsontakis
et Koukouvitis (voir supra) provoqua la fuite de la plus grande partie
de la population. Sans retour…
Autre situation évoquée en 1999 par un journal grec : un village non
loin de Chania comptait plusieurs centaines d'habitants il y a cinq
ans. Aujourd'hui il n'en reste plus que dix. Tous les membres de la
famille d'un criminel ou portant tout simplement son nom ont été
contraints de fuir pour éviter la mort.
Toujours en Grèce, mais mettant en cause deux familles albanaises ayant
émigré dans l'île de Hydra, un meurtre se produisit en 1996 : une jeune
fille ayant été insultée et malmenée par le garçon d'une autre famille,
le frère de celle-ci vengea l'honneur de la famille en le tuant.
La police de l'île procéda à l'arrestation du meurtrier et le traduisit
en justice où il fut condamné à douze ans d'emprisonnement.
Cependant, consciente des risques de vendetta entre les deux familles,
la police grecque conseilla aux parents du meurtrier de trouver refuge
ailleurs que dans l'île de Hydra qui ne compte que 2400 habitants
permanents et de s'installer à Athènes pour se fondre dans les trois
millions de métropolitains. La famille suivit ce conseil.
De plus son patriarche envoya un émissaire pour demander d'accepter ses
regrets ou toute autre forme de réparation qui satisferait la famille
du mort. Un refus s'ensuivit assorti d'une menace : trois personnes de
la famille du meurtrier seraient tuées en représailles. Dès lors
certains membres du clan visés par la gjakmarrja décidèrent de partir à
l'étranger, notamment au Canada où leur demande d'asile fut examinée
par les tribunaux.
En Albanie une affaire récente suscita une émotion à la fois sur place
et à l'étranger : Ndoc Cefa, président du conseil municipal de la ville
de Shkoder et directeur du théâtre Migjeni, institution culturelle de
renommée nationale, est conduit à vivre enfermé chez lui depuis que son
neveu a assassiné à Londres en décembre 2000 un autre Albanais. Le
coupable, considéré comme un déséquilibré, est enfermé dans un hôpital
psychiatrique en Albanie. Malgré ces circonstances, une gjakmarrja est
réclamée par la famille de la victime qui refuse de prendre en
considération l'irresponsabilité pénale du meurtrier. Ndoc Cefa, le
représentant le plus connu de la famille tant pour des raisons
politiques que par ses responsabilités professionnelles, se voit
rapidement menacé de mort notamment par téléphone et de préférence la
nuit. Les médiateurs locaux reconnus par la population et par les
institutions officielles échouèrent dans leurs démarches.
Contraint de limiter au maximum ses déplacements, il dut organiser chez
lui toutes les réunions relatives à la gestion du théâtre. Dans
l'incapacité de remplir son mandat électoral il fut conduit en 2003 à
envisager de fuir à l'étranger. Cette affaire est dramatiquement
exemplaire car elle démontre la capacité d'étouffement que peut
entraîner un tel processus sur des individus. De plus si un aspect
politique n'est pas à exclure dans cette affaire comme dans beaucoup
d'autres vendettas en Albanie et ailleurs, sa mise à l'écart et qui
plus est son départ permettent de se débarrasser d'un responsable
politique important sur une ville. Enfin la voie de l'exil ne permet en
aucune façon de clore la gjakmarrja ; elle n'est qu'une solution
individuelle et les hommes de la famille demeurés sur place restent
redevables du sang.
La vengeance est une façon d'organiser l'emprise d'une famille et plus
largement d'un clan sur un autre.
Les solutions collectives : l'amnistie générale[modifier | modifier le code]
Chez les populations albanophones, ce mode de réconciliation à grande
échelle s'est produit à deux reprises. En Albanie, alors partie
intégrante de l'état ottoman, les chefs de tribus décidèrent de faire
cesser au préalable les querelles intestines entre les différentes
familles avant de s'engager dans la lutte pour l'indépendance qui
aboutit à la création en 1913 d'un État albanais.
Au Kosovo, beaucoup plus récemment, dans les années 1980, un groupe de
jeunes qui avaient été emprisonnés par les Serbes décidèrent de
s'engager dans la voie de l'éradication de la vendetta qu'ils
considéraient comme une tradition anachronique pour notre époque et
très dangereuse dans le combat face à Milosevic.
Ils ont fait appel au conseil des droits de l'homme de Prishtina et en
particulier à Anton Çetta, un universitaire albanais fondateur du
mouvement de bonne compréhension de la paix.
Ensemble ils ont formé des groupes de réconciliation qui se sont
déplacés dans les communes et ont expliqué aux familles combien il
était archaïque de régler les problèmes de cette façon. La
réconciliation était un moyen bien plus constructif.
L'initiative se développa à partir du 23 février 1990. À l'époque les
Albanais disposaient encore de médias. Ils y ont diffusé un certain
nombre de messages en faveur de cette action progressiste. En mars
1990, vingt-trois communes ont fondé spontanément des groupes de
« réconciliation du sang » et annoncèrent soixante réconciliations.
Elles eurent lieu en public pour une action éducative en direction de
l'ensemble de la population et tout particulièrement de la jeunesse. Le
plus souvent c'est cent à deux cents personnes qui y participaient mais
certaines réunions ont rassemblé jusqu'à cent mille personnes. À Décani
c'est une foule de cinq cents mille personnes qui répondit à l'appel,
dont certaines venaient du Monténégro, de Macédoine, de Serbie du Sud.
Les lieux où des cérémonies de réconciliation se sont déroulées ont été
appelés : collines, vallées de réconciliation. Au total, ce sont près
de mille meurtres, cinq cents cas de blessures et sept cents conflits
divers qui ont pu être résolus, y compris avec des américano-albanais.
Pour Anton Çetta « c'est un rapprochement de tout un peuple, une
solidarité, une union nationale sans distinction de religions, de
classes sociales. » Grâce à cette nouvelle solidarité, Ibrahim Rugova a
pu engager le peuple du Kosovo dans la voie d'une résistance non
violente. Cette mobilisation a été vraiment importante pour résister
aux provocations de la police serbe et à sa volonté d'utiliser la
vendetta pour diviser le mouvement albanais et freiner l'émergence du
KLA et de l'UCK dans les années 1997. La région de la Drenica, le cœur
traditionnel du Kosovo et l'âme de la résistance aux serbes, a été le
plus touchée. La police effectua des descentes se traduisant par des
emprisonnements et des expulsions ciblés contre certains clans et en
épargna volontairement d'autres. Il s'agissait d'inciter les Albanais à
reporter leur vengeance sur des clans épargnés en les soupçonnant de
trahison.
Devant le projet de plus en plus évident de procéder à un véritable
nettoyage ethnique de cette région peuplée à 90 % d'Albanais, ces
manœuvres échouèrent.
Là encore l'autorité morale et la médiation d'une personnalité reconnue
ont permis d'aboutir à ce résultat.
Ces deux faits historiques prouvent donc que l'intérêt national
parvient à dépasser les intérêts particuliers et notamment claniques
dans des circonstances qu'il faut qualifier d'exceptionnelles.
De telles initiatives sont encourageantes pour l'avenir.
La logique étatique[modifier | modifier le code]
De longue date les États ont tenté de réagir énergiquement contre le
phénomène de la vendetta.
Pour ne prendre que l'exemple de l'empire ottoman, les autorités
avaient créé par un décret loi de 1908, des commissions de conciliation
dites de Musalâhat-Dem en vue de prévenir l'enchaînement des meurtres,
notamment en Albanie qui était alors une province de l'empire. Ces
commissions étaient chargées de réunir les chefs des familles ennemies,
si nécessaire manu militari et de leur imposer la paix ; elles
décidaient également d'un prix du sang à verser par la famille du
meurtrier à celle de la victime. En cas d'échec de cette tentative de
pacification, les commissions étaient habilitées à décider de la
déportation de l'une des familles dans une autre localité.
On ne dispose pas d'informations précises sur les résultats de cette
pacification musclée mais l'arrivée des guerres balkaniques puis de la
Première Guerre mondiale rendit caduque cette initiative.
Au Monténégro[modifier | modifier le code]
Dès 1855, « Daniel I^er, prince et seigneur des libres du Monténégro et
Berda, d'accord avec les chefs et vieillards institue un code général
d'après lequel tous seront jugés… »
Une disposition, l'article 39, concerne directement les cas de
vendettas :
« Les Monténégrins ayant directement l'usage de la vendetta non
seulement contre l'assassin et le coupable mais encore contre son frère
ou ses parents innocents, une semblable vendetta est défendue et celui
qui tuera un innocent sera condamné à mort. L'assassin seul qui sera
recherché par la police, pourra être tué ; on ne devra molester en
aucune façon son frère ou ses parents qui n'ont commis aucune faute ;
mais l'assassin et aucun autre payera le meurtre de sa tête. »
En Turquie[modifier | modifier le code]
Après l'installation de la république des mesures spécifiques furent
prises pour lutter contre la vendetta; elles privilégiaient
l'éloignement des familles, (certains évoquaient le terme de
déportation) pour éradiquer ce phénomène. De plus cette loi de 1937
retenait le principe de responsabilité collective contraire à celui de
la responsabilité individuelle. Les familles déportées étaient
cependant libres de s'établir là où elles le souhaitaient dès lors
qu'elles ne s'approchaient pas à moins de cinq cents kilomètres de leur
localité d'origine.
Inutile de préciser que cette législation fut considérée non seulement
comme vexatoire mais aussi comme un moyen d'appauvrir les familles,
celles-ci perdant à la fois leurs terres et leurs maisons. Loin
d'atténuer les ressentiments, elle a contribué à nourrir la haine et le
désir de vengeance.
De nombreuses pétitions émanant des familles de déportées furent
adressées à l'Assemblée nationale turque.
Géographiquement dans les années 1940, seize départements sur les
soixante-trois que comptait alors la Turquie, principalement en
Anatolie et autour de la Mer Noire, tombaient sous l'effet de cette
loi.
C'est en 1964 qu'une nouvelle législation fut introduite après que la
cour constitutionnelle l'eut invalidé notamment parce qu'elle violait
le principe d'individualité des peines ainsi que le droit de choisir
son domicile. L'article 450 du code pénal turc considère que la
vengeance est une circonstance aggravante pouvant justifier la peine de
mort ; peine de mort qui est aujourd'hui abolie et qui n'était plus
appliquée depuis 1984 aux cas de vendetta.
Les effets de cette politique répressive ne sont pas évidents : Artun
Unsal dans son livre Tuer pour survivre : la vendetta donne des
indications chiffrées sur la période 1972-1976 qui montrent que les
zones traditionnelles (Anatolie et Mer Noire demeuraient les plus
actives: 28,3 % des villages de la Mer Noire étaient concernés par la
vendetta et 21,5 % du sud-est de l'Anatolie et mentionne 9700 cas de
vendetta durant cette période.
Quant aux condamnations, elles font l'objet quasiment systématiquement
de circonstances atténuantes. Les juges traitent les crimes d'honneur
avec plus de compréhension que les crimes crapuleux. De plus profitant
des dispositions plus clémentes du code pénal à l'égard des mineurs,
les familles, ainsi que le souligne Artun Unsal, peuvent charger un de
leurs membres de l'exécution de cette affaire d'honneur.
Enfin l'exode rural, loin de régler le problème, l'a déplacé ; les
populations rurales ne sont guère intégrées et ont maintenu les liens
de solidarité mais aussi de haine. Désormais la vendetta des villes
existe au même titre que la vendetta des champs
En Albanie[modifier | modifier le code]
Depuis l'indépendance, l'Albanie notamment en 1929 à l'époque du roi
Zog I^er a essayé de se doter d'un code pénal inspiré des législations
occidentales avec des résultats très variables selon les régions.
Même les Français, qui administrèrent une partie de l'Albanie durant la
Première Guerre mondiale et jusqu'en 1920, s'attaquèrent à ce fléau.
Selon Jacques Boucart qui participa à cette opération et publia en 1921
un ouvrage intitulé L'Albanie et les Albanais. Il nota que la guerre
avait permis de suspendre les crimes d'honneur et l'administrateur
français décida de constituer une cour d'honneur qui avait pour mission
de réconcilier les adversaires. Tout meurtre après un certain délai
serait puni de mort et la famille du meurtrier prise comme otage.
D'après lui, ces mesures particulièrement répressives eurent un effet
décisif contre la vendetta.
Il signalait également que l'Église, en instituant une trêve
perpétuelle, pourrait aider à éradiquer la vendetta dans la partie
catholique de l'Albanie. Il concluait en soulignant que c'était une
condition nécessaire pour le développement à venir de l'Albanie.
Depuis 1998, ce pays s'est doté d'une constitution : l'article 25
mentionne que la loi protège la vie des personnes. Un code pénal a
succédé, en 1999, à celui de l'époque communiste. Il respecte les
principes de l'État de droit. De plus, depuis deux ans le Parlement a
renforcé les dispositions relatives à la lutte contre la vendetta.
À l'article 78 de ce code pénal, un paragraphe 17 a été ajouté : « les
homicides pour intérêts, vengeance ou vendetta » sont passibles de
condamnations pouvant aller jusqu'à vingt ans de prison.
L'article 83 du même code vise la menace de vengeance ou de vendetta
envers un enfant et la rend passible d'amende et de peines pouvant
aller jusqu'à trois ans de prison.
Cette dernière disposition est tout à fait nécessaire pour dissuader
les vendettas appliquées aux enfants mais jusqu'à présent elle n'a pas
eu l'efficacité espérée dans la mesure où ils restent des cibles de
choix dans la gjakmarrja. D'après le ministère de l'éducation cent
quarante-deux enfants seraient privés de scolarité parce que cloîtrés
chez leurs parents. D'après d'autres sources ils seraient entre quatre
cents et huit cents.
Conclusion[modifier | modifier le code]
Il faut s'attarder encore un peu sur ce qui est à l'origine de toute
vendetta : le conflit d'honneur. L'honneur invoqué à tout propos et à
tous les moments de la vie est devenu dans certains groupes ou
populations une obsession.
Chez les nationalistes corses, dans certaines populations anatoliennes
ou albanaises, l'invocation permanente de l'honneur pour les choses les
plus graves comme les plus futiles est une attitude qui permet de
régler ses comptes.
En effet si tout est régi par un code de l'honneur à l'interprétation
très élastique, voire auto-interprétative, cela se révèle bien pratique
pour légitimer la vengeance y compris crapuleuse.
Il résulte de ce rapide survol de la confrontation entre État de droit
et droit coutumier au travers de l'exemple de la vendetta que celle-ci
en tant que vengeance d'honneur reste un phénomène actif dans cette
partie de la Méditerranée.
Il ne sert à rien de pointer du doigt un pays, actuellement de
préférence l'Albanie, et d'occulter ce qui se passe, sous des formes
très diverses en Turquie, Italie, Grèce ou même en France. Il ne sert à
rien non plus de nier son existence ou de la classer au rang des
archaïsmes de l'histoire.
En effet, la tentation est parfois grande dans nombre de pays de
refuser de voir la détresse de certaines familles, taxées d'attardées
ou de rurales. En dehors du mépris dont cette stratégie est porteuse,
elle ne peut camoufler durablement le phénomène et ses variantes.
Aujourd'hui la vendetta s'est modernisée, sortant des zones rurales ou
excentrées, elle s'est adaptée au milieu urbain. Fuir Shkoder pour
Tirana, ou Hydra pour Athènes puis l'Amérique ne met plus forcément à
l'abri de la vengeance. Fait heureusement encore rare, la vendetta
franchit les frontières ainsi qu'en témoignent certaines affaires en
Allemagne à propos de ressortissants turcs. De même en France en 2002 à
Luynes (Bouches-du-Rhône) le père de l'auteur d'un double meurtre
passionnel entre familles kossovares a été victime d'une vendetta. Il a
été exécuté sur le parking de la prison de Luynes où il venait de
rendre visite à son fils écroué. Pourtant se sachant menacé, il avait
averti les autorités et avait même mis sa maison en vente.
Phénomène plus inquiétant encore, peuvent se développer des formes
politiques et économiques mafieuses. L'arrière plan politique de la
vendetta reste une constante, tant en Corse qu'en Albanie ou en
Turquie.
L'autre constante c'est le défi à l'État de droit, défi au code pénal
en court-circuitant les instances judiciaires, défi à la démocratie en
éliminant un adversaire politique. Aujourd'hui plus encore qu'hier, il
est décisif de convaincre les populations que l'État de droit peut leur
apporter justice, respect des droits des enfants, des femmes et des
hommes.
La mise à l'index de la vendetta implicite ou explicite qui existe dans
le droit pénal de tous ces pays n'est malheureusement pas suffisante.
Tant que ces populations se sentiront exclues du développement,
méprisées par les élites politiques de leur pays, elles écouteront les
chefs de familles et de clans, à la recherche d'une forme de protection
et de solidarité que ne parvient pas à leur offrir la société du
XXI^e siècle.
Des rendez-vous importants attendent les Balkans et peut-être la
Turquie dans le cadre des procédures d'adhésion à l'Union européenne, à
la suite du sommet des chefs d'État et de gouvernements de
Thessalonique en juin 2003 qui a réaffirmé d'emblée que « nous
partageons tous les valeurs de la démocratie, de l'État de droit, du
respect des droits de l'homme. »
Des progrès sensibles ont déjà été faits dans tous ces pays par la mise
en place de l'État de droit. Constitution et code pénal dans la plupart
des pays sont inspirés par les valeurs universelles des droits de
l'homme.
En outre en Albanie, les médias et tout particulièrement les quotidiens
se font l'écho des affaires de vendetta et de gjakmarrja accentuant la
prise de conscience de la gravité de la situation et de son caractère
anormal. Le Parlement et le président de la République, Alfred Moisiu,
s'en préoccupent. Il a pris une initiative en se rendant à Shkodër en
juin 2003 et dans son intervention, a insisté sur la mobilisation
nécessaire de la police et de la justice pour faire appliquer la loi.
L'un des aspects les plus révoltants de la vendetta, la réclusion des
enfants fait l'objet aujourd'hui d'une réflexion et de propositions
concrètes : l'idée de faire protéger les enfants par la police pour se
rendre à l'école est une mesure envisagée à court terme pour enfin leur
permettre de sortir de leur situation d'enfermement et d'accéder au
savoir qui est une des conditions du développement.
D'autres propositions ont été établies, notamment dans le cadre de
l'Union de l'Europe occidentale (UEO). Cette institution a été chargée
par l'Union européenne en 1997 de mettre en place dans l'Europe du
Sud-est un élément multinational de conseil en matière de police
(EMCP). Un rapport détaillé a été rédigé en 2000 par Michael Hancock et
Lord Ponsonby. Ils plaçaient l'élimination du Kanun parmi leurs trois
priorités, avec la lutte contre la corruption et le crime. Ils
soulignaient qu'il n'y avait pas suffisamment de centres de résolution
des conflits dans le nord de l'Albanie. Ce type de centre fait prendre
conscience à l'ensemble de la communauté de l'existence d'autres
méthodes de résolution des conflits et permet, entre familles ennemies
de se rencontrer dans un lieu neutre pour tenter de régler leurs
problèmes. Ils regrettaient que le centre, créé par l'anthropologue
Antonia Young qui effectuait un excellent travail, ait dû fermer par
manque de fonds.
Si l'éradication de la vendetta sous toutes ses formes n'est pas
envisageable à brève échéance, la confrontation à l'échelon européen
des expériences et des initiatives, qu'elles relèvent de l'État, du
mouvement associatif et bien entendu des intéressés (qui sont de moins
en moins silencieux), devrait être d'actualité.
Annexes[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
1. ↑ La vendetta est définie par le Dictionnaire de l'Académie
française (8^e édition, 1932-1935) comme un « mot emprunté de
l’italien [signifiant] haine, hostilité qui existe dans le bassin
méditerranéen et dans les Balkans entre deux familles, et qui cause
souvent des meurtres. ». Pour le Robert en revanche (2^e éd., 1986,
t. 9, p. 669), il s'agit d'une « coutume corse, par laquelle les
membres de deux familles ennemies poursuivent une vengeance
réciproque jusqu'au crime. ». Cela peut aussi désigner un couteau
corse qui sert à saigner le gros gibier ou le bétail, au contraire
de l'usage traditionnel pour couper le fromage ou comme coupe
ficelle, auquel on le consacre aujourd'hui.
Références[modifier | modifier le code]
1. ↑ P. 220.
2. ↑ Tome 1, pp. 243-244.
3. ↑ Gjarpijt e gjakut.
4. ↑ (it) Faida Garganica: 26 anni di morte, 13 septembre 2007
5. ↑ (it) Pregiudicato freddato sotto l'ombrellone a Soverato in
Calabria, 23 août 2010
6. ↑ Voir en italien "Faida di Taurianova"
7. ↑ (it) La faida di Scampia non è mai finita, ilfattoquotidiano.it,
10 août 2011
8. ↑ (it) Scampia, omicidio Francesco Attrice: attirato in trappola da
uomo del clan, 13 août 2010
9. ↑ (it) Article de La Repubblica du 19 octobre 1984.
Pour aller plus loin[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
* Prosper Mérimée, Colomba, 1839
* Maupassant, Vendetta, 1883
* Honoré de Balzac, La Vendetta, 1830
* Ismail Kadaré, Avril brisé, 1980
* Ismail Kadaré, Froides Fleurs d'Avril, 2000
* Ismail Kadaré, Concours de beauté
* Yachar Kemal, Les seigneurs de l'Aktchasaj
* Adem Demaçi, Les serpents de la vendetta
* Luan Starova, Le musée de l'athéisme
* Franceschi, René Combats et souffrances d'un village corse:
Frasseto, 2^e éd., 2010, CC
* Francis Pomponi, Vendetta, justice et politique en Corse :
l'Affaire Viterbi, 2010 (Colonna édition)
Articles connexes[modifier | modifier le code]
* Kanun
* Kanun (droit)
* Justice privée : vengeance, loi du Talion
* Portail de la criminologie Portail de la criminologie
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Loi salique
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Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Loi
salique (homonymie).
Copie manuscrite sur velin du VIII^e siècle de la loi salique. Paris,
Bibliothèque nationale de France.
L'expression loi salique désigne deux réalités distinctes.
* Dans le haut Moyen Âge, il s'agit d'un code de loi élaboré, selon
les historiens, entre le début du IV^e siècle et le VI^e siècle
pour le peuple des Francs dits « saliens », dont Clovis fut l'un
des premiers rois. Ce code, rédigé en latin, et comportant de forts
emprunts au droit romain^[1], portait surtout sur le droit pénal et
les compositions pécuniaires^[2] car l'objectif de la loi salique
était de mettre fin à la faida (vengeance privée) en imposant le
versement d'une somme d'argent et établissait entre autres les
règles à suivre en matière d'héritage à l'intérieur de ce peuple.
* Plusieurs siècles après Clovis, dans le courant du XIV^e siècle, un
article de ce code salique fut exhumé, isolé de son contexte,
employé par les juristes de la dynastie royale des Capétien pour
justifier l'interdiction faite aux femmes de succéder au trône de
France. À la fin de l'époque médiévale et à l'époque moderne,
l'expression loi salique désigne donc les règles de succession au
trône de France. Ces règles ont par ailleurs été imitées dans
d'autres monarchies européennes.
Par ailleurs, il ne faut pas confondre « loi salique » et
« primogéniture masculine », la loi dite salique constituant un
élargissement de la primogéniture masculine pour éliminer les femmes de
la succession au trône, y compris les filles du souverain décédé.
Sommaire
* 1 Un code de loi
+ 1.1 Composition de la loi salique
+ 1.2 Nature de la loi salique
+ 1.3 Auteurs de la loi salique
+ 1.4 Contenu de la loi salique
* 2 Un article-clé : le De allodis
+ 2.1 La loi salique et la succession des alleux
+ 2.2 Nature de la « terre salique »
* 3 Historiographie entre le VII^e siècle et le XIV^e siècle
* 4 La loi salique comme loi de succession au trône de France
+ 4.1 Les problèmes de succession au début du XIV^e siècle
o 4.1.1 La succession de Jean I^er (1316-1317)
o 4.1.2 La succession de Charles IV (1328)
+ 4.2 Interprétation de la loi salique sous Jean II et Charles V
+ 4.3 La loi salique sous Charles VII
* 5 Usages de la loi salique dans les monarchies européennes
+ 5.1 Usages en France
+ 5.2 Usages dans d'autres monarchies
* 6 Les étymologies du mot salique
* 7 Célébration de la loi salique à partir du XV^e siècle
* 8 Contestation de la loi salique
* 9 Notes et références
+ 9.1 Notes
+ 9.2 Références
* 10 Annexes
+ 10.1 Bibliographie
+ 10.2 Articles connexes
+ 10.3 Liens externes
Un code de loi[modifier | modifier le code]
Composition de la loi salique[modifier | modifier le code]
* Le texte de la loi salique est d'autant moins monolithique qu'il a
été remanié dans des contextes différents, jusqu'à Charlemagne. On
possède soixante-dix manuscrits de la loi salique^[3] mais aucun
d'époque mérovingienne^[4].
* La formation du Pactus Legis Salicae au IV^e siècle dans l'Empire
romain est acceptée par de nombreux historiens^[5]^,^[6]^,^[7]. La
loi salique serait issue d'un pacte oral conclu en 350-353 entre
les lètes et leurs officiers germano-romains, pacte par lequel les
parentèles avaient renoncé à la vengeance au bénéfice des amendes
de composition^[8]. Autant qu’un accord entre un peuple germanique
et ses chefs, elle serait un compromis entre la coutume gentilice
des lètes francs, relevant du système vindicatoire, et les
nécessités de l’ordre public romain^[9]. Sa mise par écrit à la
demande d'un premier roi des Francs non nommé serait plus
tardive^[10].
* On distingue trois grandes strates dans sa rédaction^[11] :
+ Sous les Mérovingiens : d'abord mémorisée et transmise
oralement, elle fut mise par écrit en latin à la demande du
premier roi des Francs non nommé dans la loi^[12]. La première
version écrite de la loi portait le nom de pactus legis
salicæ, « pacte de la loi salique », composé de Soixante-cinq
titres. Le début du texte précise que quatre grands du royaume
des Francs, Wisogast, Arogast, Salegast, Widogast, ont fixé
par écrit la teneur de cette loi après trois assemblées,
tenues dans les villages de Ratheim, Saleheim et Widoheim,
situés outre-Rhin^[13]. La loi salique fut complétée sous
Childebert I^er et Childebert II^[3]. Cette première version
comprend des mots isolés et même une phrase entière en vieux
bas francique ; les termes utilisés dans la version écrite et
les principes appliqués témoignent autant de larges emprunts
au droit romain qu'à la tradition germanique ;
+ Sous Pépin le Bref : le « pacte de la loi salique » fut
complété et refondu en 763 et 764, appelée Lex salica à
proprement parler ;
+ Sous Charlemagne : peu après 800, la version ultime de la loi
fut promulguée, appelée Lex salica carolina ; cette version
fut réordonnée de façon plus cohérente par l'abbé Loup de
Ferrières à la demande d'Évrard de Frioul, gendre de Louis le
Pieux et une traduction en germanique fut réalisée au même
moment dans le monastère de Fulda.D'autres versions de la loi
furent en effet élaborées jusqu'au milieu du IX^e siècle : à
chaque fois, la loi fut augmentée, modifiée et adaptée aux
circonstances du moment. Il est donc difficile de dater
précisément certains articles.
* Une de ces révisions consista à ajouter un long prologue, « Vivat
Christus, qui Francos diligit ». Une autre datant de Charlemagne
fit passer de soixante-cinq à cent le nombre des articles de la
loi^[13].
* Alors que les premières traductions s'attachent surtout au droit
privé, le caractère de pacte politique s'accentue dans les
révisions postérieures^[14]. Ainsi, parmi ces remaniements, on
constate ainsi le remplacement progressif du wergild, système où la
peine est négociée par l'amende imposée par l'autorité royale. La
situation politique se troublant passablement au V^e siècle, les
rois mérovingiens supportent de moins en moins toute autorité autre
que la leur (en l'occurrence celle des parentèles influentes et des
conseils d'anciens) et durcissent ainsi leur emprise sur la
société. À cet égard, la loi salique réalise bien la transition
entre les structures germaniques et la royauté médiévale.
Nature de la loi salique[modifier | modifier le code]
* La première loi salique était un code pénal et civil propre, mis
par écrit pour les seuls Francs dits « saliens » au IV^e siècle.
Elle est avant tout un tarif de compositions pécuniaires qui fixe
précisément pour chaque dommage causé (meurtre, mutilation, vol) la
somme destinée à apporter une réparation à la partie lésée :
l'apparition en cas d'homicide d'une lourde peine appelée wergeld
avait pour but d'empêcher la perpétuation du cycle des vengeances
privées (la faide) et introduisait l'idée romaine que la justice
relevait de la sphère privée^[11].
* Le texte est en latin sauf quelques gloses dites « gloses
malbergiques » ; elle reflète une société de paysans et d'éleveurs,
où tous les délits sont répertoriés avec précision^[15] ; les
dispositions du Pacte de la loi salique paraissent correspondre à
une société relativement égalitaire, où le roi joue un rôle
secondaire d'arbitre et dont les horizons économiques sont
restreints ; des historiens en ont conclu qu'elle avait été mise
par écrit pour un petit groupe de guerriers francs afin de
permettre le règlement de leurs conflits, peut-être dès le IV^e
siècle et à l'occasion de leur installation en Toxandrie^[11].
Cependant, des articles renvoient à une époque où les Francs
étaient parvenus à une situation éminente dans la société romaine,
ce qui fait penser à une époque plus tardive, de même que le fait
que la loi salique se veut un droit proprement franc concurrent des
droits romain, wisigothique, burgonde, ce qui correspondrait aux
ambitions de Clovis^[16]. Mais l'absence de référence au
christianisme, de citation du nom de Clovis dans le prologue mais
d'un premier roi des Francs non nommé, l'image modeste de la
société franque renvoyée par le Pactus, militent pour une datation
moyenne, dans le courant du V^e siècle, au moment où les Francs
commençaient une première expansion et ambitionnaient de se
comporter à l'image des autres grands peuples fédérés de la
Gaule^[16].
* Historiographiquement, on a longtemps vu en cette loi une
transcription des coutumes germaniques. Or, son introduction
présente quatre chefs francs comme les instigateurs de la loi et
nomme les villes où elle fut proclamée. Les termes utilisés sont
ceux du droit romain et on retrouve autant d'usages militaires
bas-impériaux que de traditions germaniques dans le texte. Il est
donc plus prudent d'y voir la spécificité des Francs, en ce qu'ils
sont plus largement héritiers de l'Empire romain que toutes les
autres nations barbares : c'est un texte de compromis.
Auteurs de la loi salique[modifier | modifier le code]
Jean-Pierre Poly a proposé d'identifier les quatre chefs francs
mentionnés dans la loi salique à quatre officiers impériaux d’origine
germanique au service de Magnence^[17].
* Arogast serait Arbogast, comme l’avaient avancé Zöllner et
Heinzelmann, « exilé barbare, de race transrhénane », peut-être
l’otage de Julien, fils de Nébigast roi des Chamaves, ensuite comte
titulaire et lieutenant de son parent Flavius Bauto, maître de la
milice en 380 et consul en 385, à qui il succéda en 388-394^[18].
C’est sur la finale de son nom que la tradition modela celle des
trois autres dont la forme diminutive du IV^e siècle manquait
d’ampleur épique.
* Salegast serait Salia, parent de Flavius Salia, maître de la
cavalerie en 344-34^[19].
* Widogast serait Flavius Nevitta / *Hnef-Wido, « Gui frappe-tête »,
prévôt de cavalerie en 358 lors de la campagne de Rhétie puis
maître de la cavalerie en 361-363 et consul en 362.
* Wisogast serait Wisuasc ou Wiso, prononcé à la Gauloise Gaiso,
maître de la milice en 350, consul en 351, mort dans la défaite de
354^[20]^,^[21]^,^[Note 1].
Hormis Wisogast, les trois autres, encore jeunes apparaissent plus tard
dans la prosopographie ; les officiers impériaux pouvaient rester
actifs longtemps tels Q. Etuvius Capreolus, quarante ans de service à
l’âge de 58 ans, mort à 60 ans ; dès le III^e siècle, le service
s’allonge, au moins 28 ans avec des maximums à 30-40^[22]^,^[23].
Arbogast pouvait avoir la soixantaine à sa mort en 394 et 20 ans en
350-353 ; Salia officier, en 371, ou Nevitta, officier dès 358,
auraient été moins jeunes^[24].
Les fonctions assumées en 340-353 par Arbogast, Salia et Nevitta se
déduisent de l’identification des lieux où se tinrent les assemblées :
ce seraient les villages de Bodegem, Zelhem et Wittem sur la rive
gauche du Rhin^[Note 2]. Ces lieux correspondent à trois grandes
préfectures létiques, les bannières de Brabant, de Hesbaye et d’un
premier Ostrebant en Masau. Ces villages devraient leur noms aux chefs
qui y résidaient et dont ils étaient la tenure fiscale, sauf dans le
cas de l’exilé Arbogast, protégé de Bauto, qui demeure à Bodegem, le
domaine de celui-ci ; les officiers qui entourent Gaiso seraient les
prévôts des préfectures létiques où sont levées les unités qu’ils
commandent ensuite avec d’autres, comme officiers supérieurs^[25]. Des
traces du système de levées subsistaient à l’époque carolingienne.
Ainsi dans les anciennes régions létiques, quatre pays portaient le
titre de band ou bannière : le Brabant, le Caribant, l’Ostrevant,
auxquels s’ajoutaient la Hesbaye ^[26]^,^[Note 3]. Les établissements
déditices dans l’Empire seraient un aboutissement du Völkerwanderung
qui eut des effets plus importants et plus durables que les invasions
dans les formations de l’Europe médiévale ; Karl Ferdinand Werner
rappelle qu'une très large partie des groupes de populations barbares
en Gaule sont issues non de la colonisation de laeti et dediticii
germaniques organisée par l’administration romaine^[27].
Contenu de la loi salique[modifier | modifier le code]
Les soixante-cinq ou cent titres portent sur les sujets les plus
variés.
* Ainsi, un article de la loi salique ordonne, entre autres, les
tarifs de composition que font payer la partie coupable à la partie
lésée. Le but de cet article était, en cas de violence faite aux
femmes, d’empêcher les faides^[Note 4] (vengeances obligatoires).
La loi dispose aussi qu'un individu tué par faide devait voir sa
tête plantée sur un pieu de fortification ou au bout d’une lance
par son meurtrier afin que ce dernier fût signalé aux autorités.
+ toucher la main d’une femme : amende de quinze sous ;
+ toucher une femme de la main au coude : amende de trente
sous ;
+ toucher une femme du coude à l’épaule : amende de trente-cinq
sous ;
+ toucher une femme jusqu’au sein : amende de quarante-cinq
sous ;
+ meurtre d’un Franc ou d’un Romain : amende allant de cent à
six cents sous.
* Un autre article issu du droit romain indique qu'un refus de
comparaître entraîne une perte de la protection du roi et la
confiscation des biens par le trésor public : procédure dite de
foris banitio (« mise au ban »).
* Les mariages incestueux aussi sont interdits : « Si quelqu’un s’est
uni par un mariage scélérat avec la fille de sa sœur ou de son
frère ou d’un cousin à un degré plus éloigné, ou à l’épouse de son
frère, ou de son oncle maternel, qu’ils subissent la peine de la
séparation et, s’ils ont eu des fils, ils ne seront pas les
héritiers légitimes et seront considérés comme infâmes ». Cet
article permit l’éviction des oncles et cousins de la famille
royale de la succession.
* En 511, dans la loi salique publiée par Clovis, la transmission des
biens se fait par les agnats (parents par le père) et les cognats
(parents par la mère).
Le cinquante-neuvième, ou le soixante-deuxième titre dans la révision
de Charlemagne, De Allodis, concerne la dévolution successorale des
biens du clan familial.
Un article-clé : le De allodis[modifier | modifier le code]
La loi salique et la succession des alleux[modifier | modifier le code]
L'article 62 du pactus initial porte sur la transmission des alleux,
c'est-à-dire des terres détenues en pleine propriété par un groupe
familial. À la suite de plusieurs articles autorisant les femmes à
hériter desdites terres, un court passage était promis à une longue
postérité. Ce texte a connu une évolution restreignant de plus en plus
les droits successoraux des femmes ; en effet :
* alors que la version initiale précise que « Si quis mortuus fuerit
et filios non demiserit, si mater sua superfuerit, ipsa in
hereditatem succedat. (si quelqu'un meurt sans enfant et que sa
mère lui survive, c'est elle qui hérite) » et que « tunc si ipsi
non fuerint, soror matris in hereditatem succedat. (si ceux-là
aussi sont décédés et qu'il demeure des sœurs de la mère, elles
héritent) » ;
* la version finale du texte énonce que « De terra salica nulla
portio hereditatis mulieri veniat, sed ad virilem sexum tota terræ
hereditas perveniat. » (quant à la terre salique, qu'aucune partie
de l'héritage ne revienne à une femme, mais que tout l'héritage de
la terre passe au sexe masculin). Cette dernière formulation
apparaît dans les versions carolingiennes.
Nature de la « terre salique »[modifier | modifier le code]
La définition exacte de la « terre salique » n'est pas précisée dans le
texte.
* Godefroid Kurth parle d'une « terre franque » correspondant à un
territoire gaulois situé entre la Loire et la forêt
Charbonnière^[28].
* Une autre hypothèse propose qu'il s'agisse de la terre transmise de
manière héréditaire, ou peut-être de la demeure familiale, au cœur
du domaine.
* L'article n'a rien d'une loi « constitutionnelle » et rien ne
permet de dire que la « terre salique » renvoie à la possession du
royaume des Francs saliens. De fait, les rois mérovingiens
considérèrent le royaume des Francs comme un bien patrimonial
qu'ils partageaient entre leurs seuls fils et jamais entre leurs
filles, preuve que l'idée d'exclure les femmes ayant présidé à la
rédaction de la loi salique dictait aussi les pratiques
institutionnelles, voire « constitutionnelles » et politiques. De
plus, les limites géographiques assignées à la Loi correspondent
non à des royaumes mais à des préfectures létiques où des généraux
romains d'origine franque (ou d'autres peuples « barbares »)
exerçaient leur autorité au nom de l'empereur. Cependant, certains
de ces généraux francs furent parfois assimilés à des rois par leur
peuple.
* Cet état de fait introduit une autre hypothèse. Ces vétérans
romains à qui l'on a confié une région stratégiquement sensible
(une bordure en contact avec des ligues germaniques dont certaines
sont encore belliqueuses) n'auraient-ils pas voulu « graver dans le
marbre » les principes militaires dont ils ont pu apprécier la
redoutable efficacité ? Cette interprétation s'appuie sur des
textes remontant au III^e siècle, qui décrivent la politique
frontalière de l'empereur Alexandre Sévère. Il installait ses
soldats sur les bordures en leur donnant des terres vierges
(saltus) ou conquises, ainsi que des esclaves, afin de renforcer
ces régions. Cette terre était transmissible à leurs enfants, mais
tout occupant était redevable d'un service militaire, puisque c'est
la condition de soldat qui avait permis de jouir de ces terres.
L'usage fut repris et généralisé par les empereurs suivants, et la
proximité avec le statut de Lètes est frappante. La terra salica,
serait alors peut-être celle des provinces dans lesquelles les
Francs saliens ont été originellement implantés en tant que Lètes
(soumis à l'armée donc), ce qui expliquerait que les femmes n'y
aient pas droit, ne pouvant servir dans l'armée romaine. Le but de
ce passage serait donc d'assurer que ces terres, obtenues grâce à
un régime militaire létique, restent entre les mains d'hommes
mobilisables pour l'armée. Cette hypothèse est corrélée par le fait
que les terres « non-saliques », dont la possession par des femmes
est attestée, sont toujours hors des provinces sur lesquelles les
sources administratives romaines signalent des Lètes francs.
* Quoi qu'il en soit, sauvegarder l’intégrité du bien patrimonial est
chose fort importante dans une société où la terre est toute la
richesse et où sa possession permet d’aller à la guerre et donc
d’appartenir réellement à la classe privilégiée des hommes
libres^[29].
Historiographie entre le VII^e siècle et le XIV^e siècle[modifier | modifier
le code]
* L’origine de la fortune historique de la loi salique est à chercher
dans le Liber Historiae Francorum composé vers 660. Pour meubler le
règne de Faramond sorti probablement de son imagination, Frédégaire
raconte la fixation par écrit de la loi salique outre-Rhin, par
quatre grands du royaume. Il établit une relation forte entre le
premier roi des Francs et les premières lois. Le commencement de la
monarchie et l'application de la législation franque coïncident
dans le temps sans que Faramond soit présenté personnellement comme
un législateur. Les Gesta Regum Francorum au VIII^e siècle répètent
la version de Frédégaire, en transformant les grands du royaume en
conseillers^[30].
* On dit généralement que la loi salique fut ensuite oubliée jusqu’au
règne de Charles V. Ce n'est qu'en partie exact. Certes les Grandes
Chroniques de France ne mentionnent la loi, ni au règne de Faramond
ni aux événements de Philippe V et Philippe VI^[30]. Mais si on
abandonne le champ de l’histoire nationale et monarchique pour
revenir aux histoires universelles d’origine monastique, le silence
cesse car elle est citée par Sigebert de Gembloux, dont la
Chronographia, l’une des chroniques universelles du XII^e siècle,
consacre un long paragraphe à la loi. Il reproduit les détails
donnés par Frédégaire, et cite exactement une bonne partie du
prologue de la loi^[31].
* C’est sans doute à Sigebert de Gembloux que Bernard Gui doit les
informations de ses Flores chronicanum. Pour lui comme pour son
prédécesseur, la loi salique est un code juridique datant du règne
de Faramond et rédigé outre-Rhin par les quatre conseillers de
celui-ci. Il n’évoque pas la loi à propos de l’exclusion des femmes
du trône en 1314 ou en 1328 : quand sont évoquées ces deux
successions, les textes officiels, l'histoire nationale, les
traités des juristes l’ignorent et seule la coutume de France est
évoquée pour la succession au royaume. François de Meyronnes,
écrivant entre 1320 et 1328 une défense de la Lex Voconia ne parle
point de loi salique^[32].
* C'est sous Jean II puis Charles V que cette règle de droit privé
fut de nouveau invoquée avec une nouvelle interprétation, pour
appuyer les prétentions de la dynastie des Valois au trône de
France^[33]. Issus d'une branche cadette de la dynastie des
Capétiens, les Valois se trouvaient en effet opposés aux
Plantagenêts d'Angleterre qui, descendant des Capétiens par les
femmes, prétendaient eux aussi à la couronne. Le recours à la
fiction juridique de la loi salique permettait de justifier
l'exclusion des femmes et de prêter un fondement juridique ancien à
la monarchie des Valois.
La loi salique comme loi de succession au trône de France[modifier | modifier
le code]
Cette illustration de la fin du Moyen Âge représente un « roi des
Francs » dictant la loi salique. Il s'agit d'une représentation tardive
peu fidèle à la réalité historique qui témoigne de l'intérêt renouvelé
pour ce code de loi à partir du XIV^e siècle.
Les problèmes de succession au début du XIV^e siècle[modifier | modifier le
code]
* Depuis Hugues Capet jusqu'à Louis X, puis, très brièvement, au fils
de ce dernier, Jean I^er, mort peu après sa naissance, la couronne
de France a été continûment transmise de père en fils^[Note 5].
Cette succession sans souci, dans une continuité parfaite de 987 à
1316 (un héritier mâle aîné était à chaque génération prêt à
succéder à son père), amena les historiens à qualifier ces
générations de « miracle capétien ».
* Entre 1316 et 1328, les rapports de force entrent en jeu et
déterminent les successions des derniers Capétiens directs : ce
sont donc essentiellement des choix politiques, effectués sans
qu'on évoque l'ancienne loi salique. Par la suite, le principe de
masculinité deviendra une des lois fondamentales du royaume de
France. Les lois fondamentales du royaume de France se forment à
partir des événements, et édictent la norme à partir d'anciens
exemples. Ainsi, la succession de 1316 et plus encore celle de 1328
seront à l'origine de cette coutume juridique.
* Dès le XIII^e siècle, dans les quaestiones qui parlent des rapports
roi-empereur, il est habituel d’arguer de la supériorité de la
monarchie héréditaire sur un pouvoir électif : la monarchie
héréditaire offre un héritier certain, naturellement aimé de ses
sujets, elle évite les troubles de succession et les rivalités
princières^[34]. Mais, en revanche, il n'y a pas d’arguments pour
l'exclusion des femmes, problème ignoré jusqu’au XIV^e siècle.
* Les successions de 1316 et 1328 se firent au nom de la coutume du
royaume ou de l'approbation des États, voie qui pouvait
réintroduire les dangers de l’élection. Ce principe était exprimé
par divers adages^[35] : « Le royaume ne tombe point en quenouille…
Le royaume des lys ne tombe pas en quenouille… Les lys ne filent
point… » Pour défendre cette coutume, on trouve une série
d'arguments pour la plupart religieux. Raoul de Presles invoque
l'histoire biblique des filles de Saphaad (qu'on retrouve chez Jean
de Montreuil et Jouvenel des Ursins) et le fait que le royaume est
une trop grande dignité, quasi sacerdotale. Or, les femmes ne
peuvent exercer ni sacerdoce, ni office. C’est la dimension
sacerdotale du trône de France qui en exclut les femmes, qui ne
peuvent participer au sacre. Ce genre d'arguments avait l’avantage
d'expliquer que l'exclusion des femmes était particulière à la
France et ne s’appliquait pas forcément aux autres royaumes. Quand
on eut l'idée d'utiliser la loi salique pour justifier l'exclusion
des femmes du trône, tout un corpus d’arguments avait déjà été
utilisé pour la justifier indépendamment de celle-ci^[36].
La succession de Jean I^er (1316-1317)[modifier | modifier le code]
* En 1316, Louis X le Hutin, roi de France et de Navarre, fils de
Philippe IV le Bel, meurt sans héritier mâle. Il laisse une fille
en bas âge issue du premier lit, Jeanne II de Navarre, fille de
Marguerite de Bourgogne, et une femme enceinte, Clémence de
Hongrie.
* Le frère de Louis X, Philippe, comte de Poitiers, y voit alors
l'occasion de devenir roi de France et de Navarre : il conclut un
accord avec Eudes IV de Bourgogne, oncle maternel de Jeanne II,
pour être le régent de l'enfant à venir au cas où ce dernier serait
un fils. Si, en revanche, l'enfant est une fille, elle sera exclue
du trône comme sa sœur aînée, mais cela seulement jusqu'à sa
majorité. Il semble alors qu'il y ait possibilité pour les deux
jeunes filles, et particulièrement pour Jeanne, de monter sur le
trône de France. Cette disposition laisse toutefois un répit à
Philippe de Poitiers pour se faire admettre comme roi.
* L'enfant de la reine Clémence, qui naît le 15 novembre 1316, est un
fils. Il reçoit le prénom de Jean (on l'appelle en général Jean
I^er le Posthume). Mais l'enfant royal meurt cinq jours plus tard.
* Philippe bouscule alors les accords passés avec Eudes de
Bourgogne : il se fait proclamer roi de France et de Navarre, et se
fait sacrer le 6 ou le 9 janvier 1317 sous haute protection
militaire. Philippe, surnommé le Long, est tenu pour un usurpateur
par Agnès de France, mère de Marguerite de Bourgogne, grand-mère de
Jeanne et fille de saint Louis. Elle réclame le rassemblement des
pairs, ce que Philippe V le Long accepte. Une assemblée de prélats,
de seigneurs, de bourgeois de Paris et de docteurs de l'Université,
connue sous le nom d'États généraux de 1317 est rassemblée en
février. Philippe V lui demande de rédiger un argumentaire
justifiant son droit à monter sur le trône de France^[37]. Ces
« états généraux » s'accordent pour déclarer que « femme ne succède
pas au royaume de France » formalisant l'impossibilité pour une
femme de monter sur le trône de France, principe en vigueur jusqu'à
la fin de la monarchie en France, Restauration comprise. La loi
salique, à ce moment, n'est pas encore invoquée : l'argumentaire
mis en avant au profit de Philippe V ne s'appuie que sur le degré
de proximité de Philippe V avec saint Louis. Philippe a le soutien
de la noblesse : ce qui compte ici est qu'il a les moyens de ses
ambitions.
* Le 27 mars 1317, un traité est signé à Laon^[38] entre Eudes de
Bourgogne et Philippe V : Jeanne renonce à ses prétentions à la
couronne de France^[Note 6].
La succession de Charles IV (1328)[modifier | modifier le code]
Une nouvelle crise successorale éclate lorsque Charles IV le Bel, qui a
succédé à son frère Philippe V, meurt à son tour en 1328. Son épouse,
la reine Jeanne d'Évreux, est enceinte. Le même problème qu'en 1316 se
pose donc : il faut à la fois se préparer à une éventuelle régence (et
donc choisir un régent) et préparer une possible succession au trône. À
ce moment, il semble désormais acquis que les femmes ne peuvent
prétendre à la couronne de France (sans qu'aucune règle écrite ne le
stipule encore).
En vertu de l'application du principe de masculinité, sont donc a
priori exclues :
* les filles de Louis X, de Philippe V et de Charles IV dont une
éventuelle fille à naître de la grossesse de la reine Jeanne
d'Évreux ;
* Isabelle de France, la sœur de Louis X, de Philippe V et de Charles
IV, épouse du roi Édouard II d'Angleterre.
Isabelle
d'Aragon
†1271
Philippe III
†1285 Falkorona (heraldika).PNG
Marie
de Brabant
†1322
Philippe IV
†1314 Falkorona (heraldika).PNG
Charles
de Valois
†1325
Louis
d'Évreux
†1319
Louis X
†1316 Falkorona (heraldika).PNG
x Marguerite de Bourgogne
Philippe V
†1322 Falkorona (heraldika).PNG
x Jeanne de Bourgogne
Isabelle
x Édouard II Red crown.png
Charles IV
†1328 Falkorona (heraldika).PNG
x Blanche de Bourgogne
Philippe VI de Valois
Falkorona (heraldika).PNG
Philippe d'Evreux
Jeanne II
de Navarre Héraldique meuble couronne.svg
x Philippe d'Evreux
Jean I^er
†1316 Falkorona (heraldika).PNG
Jeanne
x Eudes IV
de Bourgogne
Marguerite
x Louis Ier
de Flandre
Édouard III
d'Angleterre
né en 1312 Red crown.png
MAISON DE VALOIS
Charles le Mauvais
né en 1332 Héraldique meuble couronne.svg
Philippe
de Bourgogne
né en 1323
Louis II de Flandre
né en 1330
À la mort du roi en 1328, quatre prétendants se font connaître.
* Philippe d'Evreux, par les droits de son épouse Jeanne de Navarre,
fille de Louis X le Hutin, puis en principe à compter de 1332, au
nom de leur fils Charles le Mauvais.
* Jeanne de France, duchesse de Bourgogne, fille de Philippe V le
Long et de Jeanne II de Bourgogne, non directement compromise dans
l'affaire de la tour de Nesle, au nom de son fils Philippe de
Bourgogne^[Note 7].
* Édouard III d'Angleterre, par les droits de sa mère Isabelle de
France, fille de Philippe IV le Bel.
* Philippe de Valois, par les droits du plus proche héritier mâle,
neveu de Philippe IV le Bel.
C'est ce dernier qui règnera comme roi de France sous le nom de
Philippe VI, choisi par une assemblée des principaux seigneurs du
royaume de France par application de la règle de primogéniture
masculine. Il restitua la Navarre à laquelle il ne pouvait prétendre à
son héritière légitime, Jeanne II, qui avait épousé en 1317 son cousin
Philippe d'Evreux, roi consort de Navarre sous le nom de Philippe III
de Navarre. Deux raisons principales expliquent qu'Édouard III n'ait
pas été reconnu roi de France :
* À supposer que les femmes puissent transmettre des droits au trône
de France, les fils des filles de Louis X, Philippe V et Charles IV
auraient dû passer avant le roi d'Angleterre. Ainsi, dans les
années 1360, Charles II de Navarre (Charles le Mauvais), fils de
Jeanne (la fille de Louis X), à qui Philippe VI avait rendu la
Navarre, est soutenu par l'opinion publique et espère monter sur le
trône^[Note 8].
* Une autre raison du choix des légistes et des barons, est que la
monarchie française possède une forte dimension nationale. Or,
Édouard III est déjà roi d'Angleterre, perçu comme étranger au
royaume bien que de langue et d'origine françaises, ce qui pousse
les barons à rejeter sa candidature.
Édouard III se résigne alors et reconnaît Philippe VI comme roi de
France : il prête même un hommage lige au roi de France en 1331, au
titre de duc de Guyenne. Il revient cependant sur son acceptation en
1337 après que Philippe lui a repris Bordeaux et la Guyenne, provoquant
ainsi la guerre de Cent Ans.
Interprétation de la loi salique sous Jean II et Charles V[modifier |
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Traditionnellement, c'est à Richard Lescot qu'on attribue la
redécouverte de la loi. Ce n'est pas tout à fait exact. En effet, un
texte très répandu mais qui n'appartient ni aux ouvrages juridiques ni
aux ouvrages historiques, comporte un passage sur ce sujet : la
traduction des Échecs moralisés de Jacques de Cessoles a été faite
entre 1337 et 1350 par Jean de Vignay pour Jean, duc de Normandie, père
de Charles V. Cette interpolation n'existe ni chez Jacques de Cessoles
ni dans aucune des autres traductions des Échecs. Or la traduction de
Du Vignay, promise au plus grand succès, contient un passage sur la loi
salique dans le chapitre consacré à la reine du jeu d'échecs : « Et fut
cette constitution [que femme ne succède pas] faite moult de temps
avant Charlemagne et a été gardée par tous les rois depuis icelui
temps… Les rois de France peuvent faire tels établissements… et cette
ordonnance est bien à louer… » Certes, ni le nom de la loi salique, ni
celui de Faramond ne sont prononcés. Mais c'est bien de la loi salique
qu'il s'agit et le traducteur sait qu'elle peut être utilisée pour la
succession au royaume. Il enchaîne sur l'indépendance de la France
vis-à-vis de l'Empire prouvée par l'indépendance de la législation, si
bien que la résurrection de la loi salique semble être au carrefour de
deux des préoccupations principales des juristes du XIV^e siècle : les
rapports de la France avec l’Angleterre, d'une part, et avec l’Empire,
d'autre part^[39].
En 1358, un moine de Saint-Denis, l'historiographe chroniqueur, Richard
Lescot^[40] exhume le texte originel de la « loi des Francs
saliens »^[41]. L'abbaye possédait une des plus importantes
bibliothèques du temps et l’une des mieux classées. De plus, les
mérites intrinsèques du monastère qui abritait les tombes et les
insignes des rois rejaillissaient sur les manuscrits qui y étaient
conservés : leur valeur probatoire était supposée meilleure
^[42]^,^[43]^,^[Note 9]. À la demande d'un conseiller du roi Jean II,
le moine rédige une généalogie des rois de France en mentionnant cette
fameuse loi^[44].
Charles V, fils et successeur de Jean II, fait formuler une règle de
succession claire et indiscutable. Si nous mettons à part le cas de
Richard Lescot, le seul à connaître dans la deuxième moitié du
XIV^e siècle un manuscrit de la loi^[45]^,^[Note 10], plusieurs textes
émanant de l'entourage de Charles V font à celle-ci des références plus
ou moins importantes^[46]. C'est sous son règne que son précepteur et
secrétaire Nicolas Oresme reprend plus concrètement l'argumentation de
François de Meyronnes et de Raoul de Presles. Dans son Livre de
Politique, il définit trois moyens d'accession au trône :
* par transmission dynastique – au fils aîné du roi ;
* par élection – comme pour Hugues Capet ;
* par élection de lignage – comme Philippe VI.
Ainsi, Nicolas Oresme justifie l'accession au trône des Valois par deux
moyens : ils ont été désignés à la fois par l'élection et en raison de
leur appartenance à la dynastie régnante. Mais on voit bien que ces
justifications sont encore fragiles : des succès militaires d'Édouard
III ou de Charles le Mauvais pourraient parfaitement entraîner une
nouvelle réunion des barons et le choix d'un autre souverain.
Vers 1378, le juriste Évrart de Trémaugon, docteur en droit civil et en
droit canon, dans son ouvrage Le Songe du Vergier, va chercher dans le
droit romain une justification qui invoque la « faiblesse du sexe »
(imbecillitas sexus). Cette justification est intéressante, mais elle
ne permet pas de justifier l'exclusion des descendants masculins des
femmes, qui ne sont pas touchés par cette « faiblesse ».
Ce n'est finalement qu'en 1388 que l'article 62, intitulé De allodis,
de la « loi des Francs saliens », c'est-à-dire de la loi salique
originelle, est utilisé dans le cadre d'une loi de succession. Le
recours à cet article permet d'affirmer que, dès le règne de Clovis,
fondateur du royaume, la femme ne pouvait « avoir en héritage aucune
part du royaume ». Il va de soi qu'il s'agit d'une interprétation
abusive de ce texte du VI^e siècle, qui, rappelons-le, légiférait sur
le droit privé des successions, et n'avait donc rien à voir avec la
succession royale, qui relevait du droit public même si à l'époque
mérovingienne la distinction entre les deux n'était pas nette^[Note
11].
On doit donc conclure sur ce point en observant que la plupart de ces
« lois » furent en réalité des justifications apportées a posteriori
pour étayer des positions de principe dont la légitimité est devenue
efficiente par l'usage, dans la mesure où le parti qui les prônait fut
le plus « fort » politiquement et militairement.
La loi salique sous Charles VII[modifier | modifier le code]
Privé des archives de la couronne, le gouvernement de Charles VII a
cherché à localiser d'autres manuscrits de la loi salique, à les faire
lire et copier pour pouvoir les utiliser comme preuves contre les
Anglais. Vers 1430, alors qu'on commence à préparer les négociations
trilatérales qui aboutiront au traité d’Arras, un groupe de conseillers
jouissant de la confiance du roi en fut chargé : Christophe d'Harcourt,
Geoffroy Vassal, archevêque de Vienne, le chancelier Renaud de
Chartres, Gérard Machet et le secrétaire du roi originaire de Normandie
qui écrivit le « Miroir historial » de 1451. En fait, on semble en
avoir trouvé deux mais le travail a été effectué sur un seul manuscrit
trouvé par Geoffroy Vassal à Savigny de Poitou, et transcrit par Gérard
Machet^[47]. Après la découverte, Gérard Machet est allé a Savigny et
il a « translaté pour le roi » le manuscrit qui est resté dans son
dépôt d'origine. Il faut comprendre qu'il l'a transcrit de l'écriture
caroline en écriture de son temps, fabriquant une sorte de copie
conforme et authentique de l'original, propre à servir de preuve dans
les dossiers diplomatiques pour la paix d’Arras^[48].
Ainsi, sous le règne de Charles VII, malgré les difficultés rencontrées
pour retrouver un manuscrit de la loi salique, le texte de l'article
soixante-deux s'impose en français comme en latin avec les termes
exacts de la "lex salica carolina" et sa formulation intégrale.
Désormais, le texte est définitivement fixé mais on n'a pas fait de
traduction intégrale bien qu'on y ait pensé. Une traduction intégrale
était difficile et peu maniable. Il était plus commode de résumer en
une page l'essentiel des prologues historiques, d’incorporer la
traduction de l'article soixante-deux, le seul important et de
vulgariser ainsi l'essentiel de ce que les sujets de Charles VII
avaient à croire. Cette tendance amorcée dans la deuxième version du
« Miroir » de Noël de Fribois trouve sa forme définitive et en même
temps le succès dans le Grand Traité anonyme sur la loi salique des
environs de 1450^[49].
Le moment décisif se situe entre 1435 et 1450, avec l’interprétation de
la terre salique comme le royaume. Il suffisait d’établir que la terre
salique était le royaume avec tous ses caractères et avec toutes ses
dépendances, y compris les apanages. Sous-entendue chez Jean de
Montreuil, l'idée est clairement exprimée par Jouvenel des Ursins. Le
Grand traité de 1450 l'affirme aussi^[50].
En revanche, ce fut d'une manière insensible qu’entre 1350 et 1450 la
loi salique changea d'essence et passa de la rédaction d'une coutume à
la promulgation royale d’un statut. Quand elle fut adoptée comme loi
suprême, la loi salique remplaça simplement la coutume immémoriale du
royaume qui avait été invoquée en 1316 et 1328. Longtemps, on put
alléguer comme à peu près équivalentes la coutume de France et la loi
salique et se féliciter de leur conformité. La loi salique ne fait que
renforcer la coutume. Les femmes sont exclues comme le dit la coutume
prescrite de France à laquelle s'accorde la loi salique : la loi
salique est imaginée comme la rédaction des coutumes des Francs avant
leur christianisation et cette conception, se retrouve dans tous les
textes antérieurs à Raoul de Presles.
Avant le milieu du XV^e siècle, les auteurs insistent sur le caractère
quasi-démocratique de la rédaction de la loi. Ainsi, Aimery de Peyrac,
soutient que la loi est faite « des coutumes utilisées par les Francs
saliens auparavant, quand ils habitaient autour de Cologne » : les
ancêtres des Français ou leurs barons élisent des conseillers qui
donnent des réponses à tous les problèmes juridiques quotidiens. C'est
aussi l'opinion de Guillebert de Metz, de Jouvenel des Ursins, de Noël
de Fribois qui fait la louange des Français qui, « par mûre
délibération conclurent qu'ils voulaient des lois… et composèrent un
très bel livre nommé la loi salique par quatre des plus notables
hommes, élus pour déterminer les débats entre les Français »^[51].
Après le milieu du XV^e siècle, on insiste sur le fait que la loi
salique émane du pouvoir central, que c'est une norme venue d'en haut
et non donnée à soi-même par le peuple. On la trouve qualifiée d’édit,
de constitution, d’ordonnance, tous termes qui renvoient à un pouvoir
législatif qui se concentre désormais de plus en plus dans le roi. Elle
n'a plus qu'un responsable qui l’institue, la promulgue, la constitue
ou l'ordonne, après avoir pris conseil mais on le mentionne de moins en
moins »^[52]. La loi salique est donc bien désormais une loi, la
première des Français, distincte des lois de l’Empire et des autres
royaumes et non plus une simple coutume.
Usages de la loi salique dans les monarchies européennes[modifier | modifier
le code]
Usages en France[modifier | modifier le code]
Après quelques tâtonnements dans la première moitié du XV^e siècle, la
loi salique réinterprétée par les juristes de Charles V devient la
principale loi de succession au trône, et l'une des règles
fondamentales du royaume. Elle entraîne l'exclusion systématique des
membres d'autres familles royales liées par mariage à la famille royale
française. Elle garantit donc que seul un prince français peut accéder
au trône de France et renforce le caractère national de la monarchie.
La première moitié du XV^e siècle précise la connaissance de la loi
salique : les juristes fixent le texte, lui trouvent des précédents.
L'arsenal des arguments se complète et la loi salique se transforme peu
a peu en une vérité officielle, désormais systématiquement
mentionnée^[53]. À la fin du XV^e siècle, la loi jouit d'un prestige
incontesté et il est possible que son souvenir ait dissuadé Charles VII
d'écarter un aîné, le futur Louis XI, pour lequel il avait peu de
sympathie. À partir de 1475, directement ou indirectement, officiers
royaux et bourgeois connaissent l'existence de la loi et en gros son
contenu^[54]. C'est en son nom qu'à la fin du siècle, Louis XII et
François I^er cousins éloignés de leurs prédécesseurs arrivent au
trône^[55].
L'une des principales applications de cette loi eut lieu dans la
seconde moitié des années 1580. Henri III, dernier roi Valois, avait
prévu que le prince Henri de Bourbon, roi de Navarre, lui succéderait.
Mais cette succession n'était pas due au fait qu'Henri de Navarre avait
épousé Marguerite, sœur de Henri III ; elle était due au fait qu'Henri
de Navarre descendait en ligne masculine ininterrompue du roi Louis IX
(1226 -1270). Il était, en ligne masculine, le plus proche parent
d'Henri III. Les grandes difficultés d'Henri IV au début de son règne
(Henri III est assassiné en 1589) s'expliquent plus par sa religion (il
était protestant alors que la majorité de la population était
catholique) que par le fait qu'il était un parent très éloigné du
précédent roi en ligne masculine (mais ils étaient cousins issus de
germain, puisque Marguerite de Navarre, grand-mère d'Henri IV, était la
sœur de François I^er). Au contraire, on peut dire que la loi salique
était tellement entrée dans les mœurs qu'il paraissait quasiment
impossible de choisir un autre roi que celui désigné par l'application
de ces règles de succession.
De même, dans les premières années du XVIII^e siècle, le roi Louis XIV
vieillissant, et ayant perdu la plupart de ses descendants légitimes,
voulut modifier les règles de succession et permettre au duc du Maine
(bâtard légitimé) de devenir régent pendant la minorité du nouveau roi.
Cette décision fut, dès la mort du roi en 1715, cassée par le Parlement
de Paris, en raison de l'intangibilité des règles de succession, la loi
salique étant considérée comme une « loi fondamentale du royaume », et
comme telle ne pouvant être modifiée, même par le roi.
Même s'il ne fut pas fait référence à l'antique loi des Francs, sous
les deux empires napoléoniens, les constitutions impériales reprirent à
leur compte le principe de l'exclusion des femmes de la succession au
trône.
Usages dans d'autres monarchies[modifier | modifier le code]
Le système de la loi salique pour la succession au trône est ou a été
en vigueur dans de nombreux régimes monarchiques.
L'abrogation de la loi salique mena à des contestations et même à
plusieurs guerres civiles en Espagne, où elle avait été adoptée à la
suite de l'accession au trône, en 1700, de Philippe V, prince français.
En 1830, le roi Ferdinand VII abrogea la loi salique en promulguant la
pragmatique sanction, ce qui faisait de sa fille Isabelle son héritière
et excluait du trône son frère Charles. Cette décision mena à une
importante crise de succession en Espagne, la première guerre carliste
(1833-1846).
On prétend souvent que la loi salique a été utilisée pour séparer le
Grand-Duché de Luxembourg des Pays-Bas. En fait, après la mort du roi
Guillaume III en 1890 sans descendance mâle, Wilhelmine d'Orange-Nassau
devenait reine des Pays-Bas, tandis qu'Adolphe de Nassau-Weilburg
montait sur le trône luxembourgeois. Ceci en vertu d'un contrat
d'héritage passé en 1783 entre les deux branches survivantes de la
Maison de Nassau, la lignée ottonienne (la Maison d'Orange-Nassau) et
la lignée walramienne (la Maison de Nassau-Weilburg). Cette séparation
n'était donc pas basée sur une loi luxembourgeoise ou néerlandaise mais
sur une convention dynastique.
La loi salique a été abrogée au Danemark en 1953 et en Belgique en
1991. La Suède a aboli la primogéniture masculine.
Les étymologies du mot salique[modifier | modifier le code]
L'étymologie réelle, salique c'est-à-dire relatif aux Francs saliens,
donc germanique, est alléguée par Aimery de Peyrac dans le Stromatheus
Tragicus Karoli Magni : « Elle n'est pas dite salique à cause de son
auteur Salegast mais elle l'est parce que ceux qui en usaient étaient
des Francs Saliens lesquels habitaient autour de Cologne. »
D'autres étymologies furent avancées au Moyen Âge. Elles ont été
étudiées par Colette Beaune et sont révélatrices de l'idée que se
faisaient de la loi ceux qui les avançaient :
* Salique viendrait du lieu où fut faite la loi, Saleheim outre-Rhin,
par des Francs avant qu'ils ne migrent en Gaule : c'est l'avis du
Grand Traité anonyme du milieu du siècle, de Guillaume Benoît, de
Jean Ferrault, de Guillaume Crétin^[56].
* Salique signifierait « noble » : c'est l'avis de Raoul de Presles
pour qui la loi fut nommée salique « pour ce que les gens du pays
étaient noble peuple », ce qui s’accorde avec l’étymologie très
répandue de franc comme libre ou noble.
* Salique signifierait « raisonnable » et serait une allusion au fait
que la loi a été rédigée par des Sages^[57].
* Salique viendrait de sel car comme le sel, la loi conserve le
royaume et le préserve à travers le temps^[56] en empêchant que le
royaume ne tombe entre des mains étrangères : c'est l'avis de
l'auteur anonyme du Grand Traité de la loi salique et de Nicole
Gilles.
* Salique signifierait « royal » : c'est l'avis de Jean Divry qui
célèbre la loi de France ou loi royale ; pour cet auteur, terre
salique renvoyant à la terre royale et donc au royaume, loi salique
veut donc dire loi royale, qui ne concerne que l’administration et
la succession à la royauté^[58].
Célébration de la loi salique à partir du XV^e siècle[modifier | modifier le
code]
À partir du XV^e siècle, les auteurs français célébrèrent de plus en
plus la loi salique.
* En 1406, Pierre d’Ailly, parlant du caractère semi-ecclésiastique
du roi lié à l'onction, cite aussi parmi les signes divins, la
succession héréditaire sans dépendre de quiconque^[59].
* La loi salique est comptée dans la liste des privilegia regni dès
le règne de Charles VII. Ainsi, aux environs de 1430, l’anonyme De
quadam puella cite parmi les privilèges du royaume de France : les
lys, la sainte ampoule, les écrouelles et l’absence de succession
féminine.
* Après 1461, Le jardin des nobles donne la même liste avec la
succession héréditaire par les mâles depuis Faramond dont il cite
tous les avantages^[60].
* Sous Charles VIII, on proclame qu'elle « conduit, maintient et
garde en honneur et autorité le royaume^[61], puisqu'elle « évite
conflits et partitions »^[58] ».
* À la fin du XV^e siècle, Jean Ferrault fait figurer dans son
premier privilège la loi salique, synonyme de l'indépendance
vis-à-vis de tout autre pouvoir^[62], idée que l'on trouvera
également chez Jean Feu^[63] : pour ces auteurs, la loi salique
signifie « l'indépendance et la spécificité du royaume^[60]. »
* Vers 1500, la loi salique quasiment inconnue vers 1450 mais qui
avait fait l'objet depuis d'un intense travail juridique et d'une
vulgarisation croissante était devenue la base et la règle de
l'organisation politique du royaume : on vit dans cette loi
successorale du royaume, destinée à assurer à celui-ci stabilité et
permanence, l'un de ses privilèges, « le premier monument de son
génie et de son indépendance juridique^[60] ».
* Sous Louis XII, Vincent Cygault célèbre cette loi « juste, sainte,
inviolable, bonne pour le roi et le royaume » et qui exalte le
« gallicanum nomen^[64] » ; Jean Divry affirme que grâce à elle,
les « Français fleurissent en vertueuses mœurs, s’adonnent
paisiblement aux lettres et aux arts à l’intérieur d’un cadre
politique stable^[65] ».
* En 1517, dans le De Lege salica et regini successione, édité en
1517 et entièrement dédié à la loi salique, le juriste Jean-Pyrrhus
Angleberme, après un prologue consacré à l'auteur, à la date de la
loi et aux étymologies possibles de la loi salique, aligne une
série d’arguments "contra" puis d’autres "pro", pour conclure en
faveur de ces derniers. Il termine son livre en célébrant les
mérites exhaustifs de la loi : des vingt arguments alignés pour
défendre la loi, on peut conclure selon lui que celle-ci est juste
et conforme aux Écritures, au droit canon, au droit féodal et à loi
naturelle. Par elle, Faramond a donné à la France de « très saints
auspices ». Ce droit spécial reflète l’identité française et
l’honneur du royaume. Car chaque peuple a ses rites, ses lois et
ses droits, et en défendant la loi salique, Angleberme a la
conviction de « combattre pour sa patrie, tel un soldat
romain^[66]^,^[67] ».
* En 1575, Guglielmus Benedicti affirme que la loi salique tira les
Français de leur barbarie et de leur anarchie^[68].
* En 1615, Laurent Bouchel exalte la loi salique qui permit la
défense du royaume de France contre les Anglais : « On a bien dit
que la loi salique était le palladium de la France, car tout ainsi
que les Troyens ont eu cette opinion que leur royaume demeurerait
ferme et stable tant qu'ils conserveraient leur image de Pallas,
laquelle perdue leur royaume fut ruiné, ainsi l'observation de la
loi salique a été cause de la conservation de cet état et s'il
advient qu'elle soit abolie ou ostée, ce sera le comble de la
ruine^[69]. »
Le Parlement de Paris contribuera à la célébration de la loi salique
car on voyait son origine dans les sages qui entouraient Faramond et de
fait l'orgueil cette institution où l'esprit de corps s’affirme,
s'enracine bien plus dans cette loi que dans les références au Sénat
romain^[70].
Pour Colette Beaune, « tout cet ensemble de conceptions liées à la loi
salique reflète l'importance nouvelle dans la société politique du
temps des juristes et des officiers royaux, plus sensibles que d'autres
à l'originalité juridique et politique de la nation^[60] ».
Contestation de la loi salique[modifier | modifier le code]
La loi salique a fait l'objet de contestation. L'éviction des femmes du
trône, et non du pouvoir (qu'elles exercèrent notamment lors des
régences) par cette loi, s'appuie sur un certain nombre de faux et
d'omissions de l'histoire, étudiés par l'historienne Éliane
Viennot^[71]. Celle-ci montre aussi que cette éviction a suscité dès le
XIII^e siècle des résistances et des conflits.
Ces contestations furent ponctuelles et minoritaires. Elles se
manifestèrent lors de deux périodes historiques :
* lors de la guerre de Cent ans par les Anglais et les partisans des
descendants de la fille de Louis X, Jeanne II (1311-1349), reine de
Navarre de 1328 à 1349 ;
* à la suite de la mort d' Henri III, dernier roi de la Maison de
Valois, tué par les sympathisants de la Ligue catholique, hostiles
à l'arrivée sur le trône d'un prince protestant en la personne
d'Henri IV^[Note 12] et souvent partisans de la fille du roi
d'Espagne, l'infante Isabelle, descendante directe d'Henri II.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
1. ↑ L’indécision sur le second radical -ast/-gast montre que le nom
avait d’abord échappé à l’assonance ; on restitue Wisuasc /*
WiseAesc « Frêne du sage » (le géant Maer) qui renvoie aux rois
exécutés en 306, AscRic et MéroGaiso, Pan 7.10-11. En Gaule, w
initial = g, cf. germain wise, coutume, devenu français guise.
2. ↑ Outre-Rhin signifie sur la rive gauche car la tradition franque
pensait, comme on le voit par Grégoire de Tours et le Liber
Historiae Francorum, en termes de passage de la rive droite à la
rive gauche.
3. ↑ On parle de Hesbaye pour éviter le peu euphonique Hasbanbant.
4. ↑ La faide était une tradition de justice tribale qui consistait à
se venger d’une offense entre parentèle. La famille de la victime
se voyait dédommagée par le montant du prix du crime, « l’or du
sang » (wergeld). Ce versement était une « amende de composition ».
En cas de non-paiement, une guerre éclatait entre les membres des
familles.
5. ↑ les premiers Capétiens prenant la précaution d'associer leur fils
aîné au trône, ce qui amena progressivement la couronne,
initialement élective, à devenir héréditaire
6. ↑ C'est sans doute que ce débat s'ouvre au moment même où les
femmes ont un rôle des plus importants en politique ; ainsi Mahaut
d'Artois, mère de Jeanne II de Bourgogne (l'épouse de Philippe V),
est-elle nommée pair du royaume. En outre, Philippe V est dans une
situation contradictoire : du vivant de Louis X, Philippe avait
demandé à son frère la permission de transmettre son apanage du
Poitou à sa fille… pourquoi la fille de Louis X n'aurait-elle pas
pu dès lors hériter du royaume de France ?
7. ↑ En 1330, pourraient s'intercaler, en principe, dans l'ordre de
succession Marguerite de France, duchesse de Bourgogne, sœur
cadette de la précédente, au nom de son fils Louis II de Flandre,
tandis que les dernières filles de Phillippe V le Long, Isabelle de
France (†1348) et Blanche de France (†1358) n'auront pas de
descendance comme celles de Charles IV, Marie de France (†1342) et
Blanche de France (†1393).
8. ↑ Cette succession contestée par le roi d'Angleterre fut une des
raisons principales de la guerre de Cent Ans, alors que même en
mettant en doute la légitimité de Jeanne II de Navarre, dans le cas
d'une transmission directe de la couronne d'une princesse de France
à son fils, Philippe de Bourgogne le précédait dans la ligne de
succession à la date de la mort de Charles IV. Une telle règle
aurait également été une source de conflit, dans le cas où le fils
d'une fille cadette ayant accèdé au trône, son ainée aurait
ultérieurement donnée naissance à un fils, auquel le roi aurait dû
de son vivant restituer la couronne, ce qui aurait justement pu se
produire avec la naissance de Charles le Mauvais quatre ans plus
tard en 1332.
9. ↑ Pour les Grandes Chroniques, par exemple, l’exemplaire de
Saint-Denis était la norme officielle.
10. ↑ Selon Colette Beaune, Gérard Machet, confesseur de Charles VI, a
vu et lu dans la bibliothèque de Saint-Remi de Reims dont il est
originaire, un manuscrit de la loi salique avant 1418. Il existe
bien à la bibliothèque de Saint-Remi de Reims au XV^e siècle un
manuscrit tellement semblable au LAT. 4628 A qu'il en est
probablement l'original : le LAT. l0758, actuellement à la BNF.
Saint-Remi conservait la sainte ampoule et les manuscrits
carolingiens y étaient nombreux.
11. ↑ On ajouta par la suite bien d'autres justifications diverses et
historiquement peu vraisemblables. Ainsi, on a pu mettre en avant
une expression tirée de l'Évangile selon Matthieu, où le Christ
déclare que « les lis ne tissent ni ne filent ». La fleur de Lys
(l'iris jaune) étant le symbole de la monarchie française, et le
filage une activité typiquement féminine, on en a déduit, en jouant
sur l'homonymie des deux fleurs, que Jésus Christ lui-même avait
déclaré que les femmes ne pouvaient succéder au trône de France.
12. ↑ Henri IV était pourtant l'héritier de la fille de Louis X et de
la branche d'Évreux. Que l'on fasse abstraction ou non de la loi
salique, il était dans les deux cas par la suite des successions
l'héritier du trône de France.
Références[modifier | modifier le code]
1. ↑ Bruno Dumézil, Les Francs ont-ils existé ?, dans la revue
L'Histoire, n° 339, février 2009, pp. 80-85.
2. ↑ Usages du mot compensation
3. ↑ ^a et b Pierre Riché, Patrick Périn, Dictionnaire des Francs. Les
Mérovingiens et les Carolingiens, éd. Bartillat, 2013, p. 337.
4. ↑ Geneviève Bührer-Thierry, Charles Mériaux, La France avant la
France (481-888), éd. Belin, 2010, p. 73.
5. ↑ Olivier Guillot, La justice dans le royaume franc à l'époque
mérovingienne, Settimane del CISAM, Spolète, 1955, II,p. 677.
6. ↑ P. Geary, Le Monde mérovingien (1988), Paris 1989.
7. ↑ Elisabeth Magnou-Nortier, Remarques sur la genèse du Pactus Legis
Salicae dans Clovis : histoire & mémoire / Sous la dir. de Michel
Rouche, Paris : Presses de l'Univ. de Paris-Sorbonne, 1997, p. 495.
8. ↑ Jean-Pierre Poly, Le premier roi des Francs, dans Auctoritas.
Mélanges offerts à Olivier Guillot, éd. par Giles Constable et
Michel Rouche, Paris (PUPS) 2006, p. 127.
9. ↑ Sur le système vindicatoire R. Verdier et al., La Vengeance,
I-IV, Paris, 1984.
10. ↑ Jean-Pierre Poly, Le premier roi des Francs, dans Auctoritas.
Mélanges offerts à Olivier Guillot, éd. par Giles Constable et
Michel Rouche, Paris (PUPS) 2006, p. 99.
11. ↑ ^a, b et c Geneviève Bührer-Thierry, Charles Mériaux, La France
avant la France (481-888), éd. Belin, 2010, p. 74.
12. ↑ Jacques Marseille, Le royaume des Francs, p. 25.
13. ↑ ^a et b Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993,
folio histoire, éd. Gallimard, p. 357.
14. ↑ K.A. Eckhardt, Pactus legis salicae, M.G.H., Leges, I, 4,
Hanovre, 1962.
15. ↑ Pierre Riché, Patrick Périn, Dictionnaire des Francs. Les
Mérovingiens et les Carolingiens, éd. Bartillat, 2013, p. 338.
16. ↑ ^a et b Geneviève Bührer-Thierry, Charles Mériaux, La France
avant la France (481-888), éd. Belin, 2010, p. 75.
17. ↑ Conférence citée par P. Geary, Le Monde mérovingien (1988), Paris
1989, p. 114 ; Jean-Pierre Poly, « La corde au cou. Les Francs, la
France et la Loi salique », dans Genèse de l’État en Méditerranée,
Rome, 1993, p. 287.
18. ↑ M. Heinzelmann, Gallische Prosopographie, dans Francia, 1983.
19. ↑ Salia, comes thebaeorum per Thracias, Amm. 29.1.26.
20. ↑ Jones et Martindale, Prosopography of the Late Roman Empire.
21. ↑ M. Waas, Prosopographie der Germanen im römischen Dienst des 4
Jahhrhunderts, Bonn, 1965.
22. ↑ Y. Le Bohec, L’Armée romaine, Paris, 1989, p. 66.
23. ↑ F. Tasseaux dans M. Reddé, L’Armée romaine en Gaule, Paris, 1996,
p. 162.
24. ↑ Jean-Pierre Poly, Le premier roi des Francs, dans Auctoritas.
Mélanges offerts à Olivier Guillot, éd. par Giles Constable et
Michel Rouche, Paris (PUPS) 2006, p. 98.
25. ↑ Jean-Pierre Poly, Le premier roi des Francs, dans Auctoritas.
Mélanges offerts à Olivier Guillot, éd. par Giles Constable et
Michel Rouche, Paris (PUPS) 2006, p. 98-99.
26. ↑ Jean-Pierre Poly, Le premier roi des Francs, dans Auctoritas.
Mélanges offerts à Olivier Guillot, éd. par Giles Constable et
Michel Rouche, Paris (PUPS) 2006, p. 115.
27. ↑ Karl Ferdinand Werner, Les Origines, Histoire de France, 1984, p.
251
28. ↑ Godefroid Kurth, Clovis, éditions Tallandier, 2000, p. 467.
29. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 358.
30. ↑ ^a et b Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993,
folio histoire, éd. Gallimard, p. 359.
31. ↑ Sigebert de Gembloux, Chronique universelle, P.L., t. 160, c. 78.
32. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 360.
33. ↑ Laurent Theis, « Loi salique : il n'y aura pas de reine de
France », Les collections de L'Histoire, n° 34, p. 47.
34. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 388.
35. ↑ François Olivier Martin, membre de l'Institut, professeur à la
Faculté de droit de Paris, Précis d'histoire du droit français,
1938, p. 227.
36. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 388-389.
37. ↑ Claire Saguez-Lovisi, Les lois fondamentales au XVIII^e siècle :
recherches sur la loi de dévolution de la couronne, 1983, p. 116.
38. ↑ Henri Boulainvilliers, Philippe Mercier, État de la France : dans
lequel on voit tout ce qui regarde le gouvernement ecclésiastique,
le militaire, la justice, les finances, le commerce…', 1752,
p. 468.
39. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 362-363.
40. ↑ Chronique de Richard Lescot, religieux de Saint-Denis par Jean
Lemoine (1896).
41. ↑ Page 197 dans Introduction à l'histoire du droit et des
institutions (2004) de Guillaume Bernard, professeur d'histoire et
de philosophie du droit dans l'enseignement supérieur.
42. ↑ B. Guénée, Histoire et culture historique dans l’Occident
médiéval, Paris, Aubier, 1980, p. 137-138
43. ↑ Colette Beaune, Histoire et politique : la recherche du texte de
la loi salique de 1350 à 1450, Actes du 104^e Congrès des Sociétés
savantes, Paris, 1981, p. 25-35.
44. ↑ Page 137 dans Jean le Bel, maître de Froissart, grand imagier de
la guerre de Cent Ans (1996) de Nicole Chareyron, agrégée de
lettres modernes, maître de conférences en langue et littérature
médiévales à l'Université Paul Valéry (Montpellier III).
45. ↑ Richard Lescot, Chronique (1328-1344) et continuation
(1344-1364), éd. J. Lemoine, Paris, S.H.F., 1896, p. 173-176.
46. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 363.
47. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 369.
48. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 370.
49. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 371.
50. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 376.
51. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 377.
52. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 378.
53. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 364.
54. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 379.
55. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 389.
56. ↑ ^a et b Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993,
folio histoire, éd. Gallimard, p. 385.
57. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 386.
58. ↑ ^a et b Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993,
folio histoire, éd. Gallimard, p. 387.
59. ↑ Pierre d'Ailly, Proposition au concile de 1406 et autres discours
au même concile, ffos 48 et 430.
60. ↑ ^a, b, c et d Colette Beaune, Naissance de la Nation France,
1993, folio histoire, éd. Gallimard, p. 391.
61. ↑ BNF 1192, Harangue de la France au roi Charles VIII f° 18.
62. ↑ Jean Ferrault, Tractatus jura seu privilegia regni Franciae
continens, Paris, 1545, p. 349-351.
63. ↑ Jean Feu, Opera omnia, Orléans, 1541, f° 73.
64. ↑ Vincent Cygault, Allegationes supra bello gallico, Paris, 1512,
ffos 29-30.
65. ↑ Jean Divry, Les Triomphes de la France et l'origine des Français,
Paris, 1508, f° 1 v°.
66. ↑ Colette Beaune, Naissance de la Nation France, 1993, folio
histoire, éd. Gallimard, p. 392.
67. ↑ Jean-Pyrrhus Angleberme, De rege salica, Paris, 1517, ffos M 4 v°
0 m 8 v°.
68. ↑ Guglielmus Benedicti, Opera omnia, Lyon, 1575, t. 1, p. 196 et t.
2, p. 115.
69. ↑ Laurent Bouchel, Bibliothèque de droit français, Paris, 1615, t.
3, p. 399.
70. ↑ G. Dupont-Ferrier, « Les institutions françaises du Moyen Âge
vues à travers les institutions romaines », Revue historique, 1933.
71. ↑ Éliane Viennot, La France, les femmes et le pouvoir -L'invention
de la loi salique (V^e-XVI^e siècle), Volume 1, Éditeur Perrin,
2006.
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
* Colette Beaune, Naissance de la nation France, Folio Histoire,
1985, pp.357-392.
* Bernard Barbiche, Les Institutions de la monarchie française à
l'époque moderne, XVI^e-XVIII^e siècle, Paris : PUF, 1999, 2^e éd.
2001.
* Jean Barbey, Frédéric Bluche et Stéphane Rials, Les lois
fondamentales et succession de France, DUC, 1984 ;
* Marc Ferro, Histoire de France, Poches Odile Jacob, 2001.
* Éliane Viennot, La France, les femmes et le pouvoir, Volume 1,
L'invention de la loi salique (V^e-XVI^e siècle), Perrin, 2006.
* Sylvain Soleil, Introduction historique aux institutions - du IV^e
au XVIII^e siècle, ChampsUniversité, Flammarion, 2002.
* Craig Taylor, ed., Debating the Hundred Years War. “Pour ce que
plusieurs” (La Loy Salique) and “A declaration of the trew and dewe
title of Henrie VIII”, Royal Historical Society, Camden 5th series,
Cambridge University Press, 2006, ISBN 0-521-87390-8.
* Michel Rouche, Clovis, Paris, Éditions Fayard, 1996
(ISBN 2-2135-9632-8).
* Ralph E. Giesey, Le Rôle méconnu de la loi Salique. La succession
royale XIV^e-XVI^e siècles, Éditions Les Belles Lettres, Paris,
2006 (ISBN 978-2-251-38082-7) ; p. 391
Articles connexes[modifier | modifier le code]
* Droit des royaumes barbares (Haut Moyen Âge)
* Lois fondamentales du royaume de France
* Jean Le Maistre
Liens externes[modifier | modifier le code]
* La France, les femmes et le pouvoir - La loi salique, quelques
repères par Éliane Viennot
* La France, les femmes et le pouvoir par Éliane Viennot.
* La loi salique (Traduction et annotation de J. P. A. Peyré 1828)
* Informations sur la loi salique sur le site de la Bibliotheca
legum. A database on Carolingian secular law texts (allemand et
anglais)
v · d · m
Francs
Peuples francs Ampsivariens • Bructères • Chamaves • Chattuaires •
Saliens • Sicambres • Tenctères • Tubantes • Usipètes Statuette d'un
Franc Le mans.png
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Droit
La justice est-elle une forme de vengeance?
par julixx, juin 2010 | 6 Pages (1488 Mots) | 4 Vus
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Dissertation
Sujet : La justice est-elle une forme de vengeance?
La vengeance consiste à se dédommager d'un affront ou d'un préjudice
subi. La justice est considérée comme le pouvoir defaire respecter le
droit et l'exercice de ce pouvoir, ou alors peut être perçue comme
vertu morale de celui qui reconnaît les mérites et respecte les droits
de chacun. D'instinct, si on nous inflige unmal, on veut le rendre.
Pour cela, on peut recourir à la vengeance, de façon personnelle, ou à
la justice, c'est à dire au nom de toute la société. En quoi la justice
est-elle une forme de vengeance? Enquoi diffère-t-elle totalement de
cette dernière? Pourquoi l'intervention d'un libre arbitre est-elle
nécessaire pour arrêter le cycle de la violence? Peut-on se venger
contre la justice?
" Leplus fort n'est jamais assez fort pour être le maître, s'il ne
transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir." Le droit est
juste, il fait référence à la justice. Par opposition à la force,la
vengeance. Pour Rousseau, la vrai force vient de ce qui est juste,
ainsi la justice est une force indispensable pour assurer le bon
fonctionnement et la sécurité de la société. La justice constituele
pouvoir judiciaire de l'Etat, c'est à dire qu'elle consiste à contrôler
l'application de la loi. Elle est donc supérieure hiérarchiquement par
rapport à la vengeance qui est l'affaire d'un ou d'ungroupe d'hommes.
La vengeance induit une logique infinie. Une violence enclenchée,
quelle qu'elle soit, ne peut plus être arrêtée, chaque réaction de l'un
envers l'autre accentue le besoin devengeance qui ne peut plus être
assouvie. Chacun veut être le dernier à se venger. Par opposition, la
justice aura toujours le dernier mot. Dans La violence et le sacré de
René Girard, les Chouchki ontconscience de se cercle sans fin et
craignent la vengeance et tout le mal qu'elle pourrait entraîner, c'est
à dire la destruction de la société, voir même la guerre. Lors du
cercle vicieux de la... [à continuer]
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me-De/61503.html
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"La justice est-elle une forme de vengeance?" Etudier.com. 06
2010. 2010. 06 2010
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"La justice est-elle une forme de vengeance?." Etudier.com.
Etudier.com, 06 2010. Web. 06 2010.
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"La justice est-elle une forme de vengeance?." Etudier.com. 06,
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Vengeance
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(homonymie).
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La Justice et la Vengeance Divine poursuivant le Crime, 1808 (musée du
Louvre) de Pierre Paul Prud'hon.
La vengeance est un acte d’attaque d'un individu contre un second,
motivée par une action antérieure du second, perçue comme négative
(concurrence ou préjudice) par le premier^[1]. Il peut s'agir de
personnes, de personnes morales, de groupes familiaux ou ethniques,
d'institutions, notamment pour le second individu^[2].
Ce comportement n'est pas exclusivement lié aux humains, bien que la
vengeance soit la plus fréquente chez eux. Chez les animaux, notamment,
des éléphants de cirque qui attaquent leur dresseur qui les
maltraitent. En décembre 2000, le journal saoudien Al Riyadh a rapporté
qu'un groupe de babouins hamadryas s'étaient embusqués sur le bord de
la route pendant trois jours afin de lapider un automobiliste, qui
avait précédemment écrasé un des membres du groupe de singes^[3].
Sommaire
* 1 Origine et objectif
* 2 Médias
* 3 Notes et références
* 4 Liens externes
Origine et objectif[modifier | modifier le code]
La vengeance peut provenir de la frustration (justifiée ou non) et est
un acte d'origine émotionnelle (qui peut être ou non passionnel) auquel
on ne peut se soustraire. La justice publique a très tôt servi à
juguler la vengeance, ou « justice privée », souvent destructrice de
société (mais qui peut aussi construire une communauté, unie par ce
désir commun). De ce fait, les textes de lois les plus anciens,
décrivent une forme de loi du Talion, dans le but de définir une
réponse proportionnée au tort causé par l'agresseur. Des variantes de
la vengeance existent : la vendetta, est la vengeance d'un meurtre ou
d'une simple offense qui implique tous les parents et engendre
l'affrontement de deux familles sur une longue période^[4] ; ce type de
vengeance s'effectue dans certaines régions méditerranéennes comme la
Corse, la Sardaigne, et la Sicile^[4].
Médias[modifier | modifier le code]
La vengeance est citée et montrée dans une variante de médias à savoir
les films^[5], séries télévisées, la musique et les jeux vidéo.
Certains films ont, par ailleurs, comme thème unique la vengeance. Dans
le film Kill Bill, et sa suite, Beatrix Kiddo (incarnée par Uma
Thurman) tente de se venger de son ex-boss Bill en le tuant^[6]^,^[7].
D'autres titres sur ce thème unique incluent La Vengeance d'une femme
et La Vengeance dans la peau. D'autres titres montrant la vengeance
incluent Le Comte de Monte-Cristo, Colomba (nouvelle), Old Boy, Hamlet,
et V pour Vendetta (film).
Notes et références[modifier | modifier le code]
1. ↑ (fr) « Larousse - Vengeance », sur Larousse (consulté le 18 mai
2013)
2. ↑ (fr) « Définition de la vengeance », sur CNRTL (consulté le 18
mai 2013)
3. ↑ (fr) « Un babouin rancunier et tenace », sur Libération, 4
décembre 2000 (consulté le 18 mai 2013)
4. ↑ ^a et b (fr) « Définition - Vendetta », sur Larousse (consulté le
18 mai 2013)
5. ↑ (fr) « Clip de la Semaine - Black Keys, Howlin' For You », sur
Brain-Magazine, 17 février 2011 (consulté le 18 mai 2013)
6. ↑ (fr) [http://www.imdb.com/title/tt026669 L'histoire trouve son
inspiration dans le film de François Truffaut,La mariée était en
noird'après le roman de William Irish. Il faut quand même préciser
que l'œuvre originale au contraire de l'adaptation
cinématographique montrait une vengeance fautive dans le droit que
l'héroïne se reconnaissait à se faire justice elle-même : les gens
qu'elle tuait, étaient innocents du meurtre de son mari.
/plotsummary?ref_=tt_ql_6 « Kill Bill vol.1 »], sur IMDB (consulté
le 18 mai 2013)
7. ↑ (fr) « Kill Bill vol.2 », sur IMDB (consulté le 18 mai 2013)
Liens externes[modifier | modifier le code]
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Justice ou vengeance
Avant de commencer ma planche j ai d abord cherch la d finition de ces
deux mots :
JUSTICE est un principe moral qui fonde le droit de chacun. Il tire son
origine du mot latin JUS qui veux dire DROIT. Il a plusieurs acceptions
: dans le sens moral c est une vertu un id al. En droit on l utilise
pour d signer un ensemble d institutions qui portent le nom de cours
tribunaux ou conseils endroits o l o rend la justice.
Historiquement PLATON soutient que le cosmos ou son harmonie parfaite
repr sente pour la justice humaine un mod le. La justice consiste
respecter l harmonie des tres que chaque individu occupe dans la cit
la fonction pour laquelle il est fait.
CICERON estime que la justice est quelque chose d ternel qui gouverne
le monde entier montrant ce qu il est sage de prescrire ou d interdire
C est par ce qu il est dou de raison que l tre humain peut discerner
le juste de l injuste.
Apr s que l on a pens que la justice relevait du divin au 18e si cle
KANT pense que le juste est ce qui justifi devant le tribunal de la
raison.
J. J. ROUSSEAU d nonce le faux contrat social qui sous pr texte de
prot ger les biens de chacun livre au bon vouloir des poss dants ceux
qui n ont rien.
Au 19e si cle MARX estime que la justice n est en fait que la
manifestation du droit le plus fort. Pour lui la justice ne sera
r alis e que dans une soci t sans classe.
La vengeance est le d dommagement moral de l offens par la punition de
l offenseur. La vengeance est douce tous les coeurs offens s a
dit Marivaux. L enivrante jouissance de la vengeance satisfaite
relate BALZAC Va cours vole et nous venge dit CORNEILLE.
La vengeance est un acte d attaque d un premier acteur contre un
second motiv e par une action ant rieure du second per ue comme
n gative concurrence ou agression par le premier. Il peut s agir de
personnes de personnes morales de groupes familiaux ou ethniques
d institutions notamment pour le second acteur. Ce comportement n est
pas exclusivement humain mais c est chez eux que la vengeance est la
plus fr quente. On conna t notamment ces l phants de cirque qui
attaquent leur dresseur qui les maltraite. En d cembre 2000 le journal
saoudien Al Riyadh a rapport qu un groupe de babouins hamadryas
s taient embusqu s sur le bord de la route pendant trois jours afin de
lapider un automobiliste qui avait pr c demment cras un des membres
du groupe de singes.
? La justice est-elle un acte de vengeance
Pour viter qu on ne perde trop de temps je rappelle :
1 que la vengeance consiste se faire justice soi-m me
c est- -dire se d dommager souvent avec violence en punissant une
personne qui nous a fait offense. L id e est quand m me qu on ne passe
pas lors d une vengeance par les voies l gales tribunaux etc. soit
qu ils n existent pas soit qu on les juge incomp tents laxistes
stupides...etc.
2 que la justice d signe d abord le minist re de la justice
c est- -dire justement les tribunaux les juges les greffiers...et on
voit tout de suite o a pose probl me. Qu elle d signe ensuite le
droit positif en tant qu ensemble de r gles l gales applicables
dans un pays donn un moment donn pas seulement le droit p nal
mais aussi le code de la route le droit de la famille le droit des
contrats le droit administratif le droit de la nationalit ... .
Ces r gles d cident les droits et les obligations de chaque citoyen.
Dans une troisi me acception la justice d signe le crit re par
lequel muni des lois d un c t et des faits de l esp ce de l autre le
juge rend sa d cision. Dans ce sens la justice d passe les seules
questions juridiques et touche l ensemble des probl mes moraux voire
esth tiques on peut juger la valeur d une oeuvre d art par rapport
aux autres . Enfin la justice peut d signer cette vertu
particuli re qui fait que quelqu un juge bien proche de l quit
et de l impartialit .
3 que d ordinaire on distingue la justice commutative chacun la
m me chose de la justice distributive chacun selon ses
besoins . Quand il s agit de partager un g teau on peut couper en
parts r guli re et en donner une chaque convive. On peut aussi
d cider de d couper le g teau en fonction de l app tit des besoins
nutritionnels et de la gourmandise de chaque personne autour de la
table.
On confond souvent justice et vengeance comme lorsqu on utilise
l expression contradictoire : se faire justice soi-m me . Mais il
est plus difficile d tre anim par l esprit de justice que par
l esprit de vengeance.
La vengeance r action spontan e une affaire personnelle. On dit
parfois que la vengeance est un plat qui se mange froid parce qu on
peut remettre plus tard son accomplissement dans un but d efficacit .
Cependant le recours la vengeance est fondamentalement spontan :
l individu qui se croit victime d un tort c de au d sir imm diat de
faire en contrepartie du tort l individu jug responsable. Il s agit
d une logique passionnelle pour une affaire principalement
personnelle.
Punir les malfaiteurs est g n ralement futile. La plupart des
m cr ants ind pendamment de leur cruaut se voient comme des victimes
et leur punition imm rit e. Et ceux qui acceptent comme m rit e n a pas
besoin d tre punis.
Pourquoi Salomon voulut que le secret du crime et de la punition rest t
concentre parmi les ma ons...
Pour r pondre ce questionnement j ai choisi volontairement la
version racont par G rard de Nerval dans son ouvrage Voyage en
Orient car c est celle qui me permet en premier lieux de valider
cette notion de justice de classe.
En effet quel int r t Salomon avait-il garder secret le crime et la
? punition dans le cercle des initi s
Plantons les d cors : Salomon tait un joueur inv t r . Il dilapidait
l argent du royaume en d pensant sans compter - celui qu il n avait
pas. Il se trouvait donc la merci d Hiram de Tyr. Lorsque ce dernier
lui demanda de commencer rembourser sa dette Salomon ne pouvant pas
le faire. Il dut pour cela lui donner 20 villages d Isra l en paiement.
Cet acte de haute trahison qui aurait d le faire mettre imm diatement
mort fut touff avec la complicit des l vites qu il avait achet s
contre des privil ges exceptionnels. Ils touchaient 10 sur tous les
revenus des fid les sur les r coltes sur les levages de b tail etc.
Pour avoir encore plus d argent ils cr rent m me une seconde d me qui
taxait les p lerins sur les sommes qu ils d pensaient durant leur
s jour J rusalem. Gr ce au salaire que leur versa Salomon les
l vites furent les premiers fonctionnaires au monde
Salomon devait donc une fortune au roi de Tyr qui lui avait avanc des
sommes colossales pour b tir le temple de J rusalem. Temple qui servit
Salomon pour s emparer du pouvoir politique et religieux d tenu
jusqu alors par les chefs des douze tribus.
Dans cette all gorie On peu se demander ce que faisait Hiram dans ce
petit temple qui n tait qu une p le copie en plus pauvre d un
modeste temple gyptien b ti par Rams s III.
Une autre l gende Ma onnique fait intervenir la Reine de Saba qui porte
sa pr f rence sur l architecte Hiram et rend fou de col re et de
jalousie le roi Salomon. Dans ce contexte il para t vraisemblable que
ce soit Salomon qui par jalousie et pour se d barrasser d un rival
g nant aurait envoy les trois mauvais Compagnons pour tuer le Ma tre.
On comprend mieux Le fait accompli pourquoi Salomon se serait trouv
dans l obligation de faire chercher les meurtriers d Hiram. Tout
simplement parce que Hiram l architecte n tait pas juif et qu il tait
l envoy sp cial du roi Hiram de Tyr.
En effet ayant des comptes rendre au roi Hiram de Tyr Salomon
devait prot ger la vie de tous les Tyriens qui valaient infiniment plus
aux yeux du roi Hiram que les nomades mis reux des tribus d Isra l. En
vertu de cette responsabilit morale et politique Salomon ne pouvait
pas faire autrement que de faire rechercher les meurtriers d Hiram.
Comme il semblerait fort vraisemblable qu il fut le commanditaire de ce
crime il ne fallait surtout pas que les criminels fussent retrouv s ou
captur s vivants. Salomon choisit lui-m me les membres du commando les
9 lus secrets pour qu ils liminent ces trois hommes de main et ne
les ram nent en aucun cas vivants.
Les invraisemblances des l gendes ma onniques tonnent par leurs r cits
et en voici deux exemples anachroniques qui valident cette notion de
justice de classe. Mais ce qui est en fait le plus anachronique ce sont
les interrogations que soul vent ce r cit dans la recherche de la
v rit . Car l important ce n est pas l Histoire. Mais pourquoi
l histoire est construite ainsi et surtout comment traverser cette
histoire pour en sortir plus volu .
La libert initiatique ne peut se concevoir que dans la justice. Il
convient cependant pour le comprendre de d velopper ce concept si
difficile appr hender. Dans la tradition classique occidentale la
justice appara t comme une disposition int rieure une vertu morale
qui tend rendre l homme parfait. Elle est sup rieure toutes les
autres vertus et Platon la consid re plus lev e que la sagesse le
courage et la temp rance. Cette justice l pousse l individu
r aliser autour de lui un ordre juste : Le Rituel initiatique fait
sienne cette conception et le Ma tre Elu y adh re.
Si la justice revient au contraire au seul fait de juger le Ma tre
Elu fait en effet partie des juges autoproclam s et exp ditifs. A
partir de quel fondement s arroge-t-il le droit de juger le mauvais
? compagnon Comment peut-il punir sans m me entendre l accus en sa
? d fense Comment se permet-il de juger seul en se pr tendant
? infaillible
La th se du rituel consistant vouloir venger la mort de ma tre
Hiram peut appara tre ici comme antima onnique. Elle est l oppos de
toutes les vertus. Elle viole la Loi mosa que laquelle devait
imp rativement ob ir Salomon. La vengeance est bestiale d moniaque
indigne. Comment un ma on qui s est engag lever des temples la
vertu et creuser des tombeaux pour les vices pourrait-il se
? comporter ainsi Comment un aspirant l initiation qui doit d couvrir
ce que sont la Beaut la Force et la Sagesse pourrait-il se comporter
? en champion de la violence en b te fauve
Si le Ma tre Elu r pond ces questions il est perdu car il s loigne
de son v ritable travail. Il faut comprendre que l all gorie n existe
que pour notre justice int rieure.
C est seulement dans cet espace que nous pouvons dire qu il s agit
d une justice de classe de notre propre justice. Car au plus profond
de nous m me le secret du crime et la punition reste une affaire
personnelle une instruction que notre libert de conscience donne
l intellect pour tuer ego.
Ainsi l Elu des neuf remonte effectivement la source de son
fonctionnement. Il se d fie de ses d sirs d id ologie qui le conduisent
s vader d un monde auquel il appartient et avec lequel il va
apprendre vivre tout en acc dant au monde imm diatement sup rieur.
Sur le trajet qui va d une facette ext rieure comme lui sugg re le
Rituel il se mobilise sous la houlette d un tranger et s oriente
d lib r ment vers le centre vers sa caverne l ou est le secret de
son existence. Le d sir de se lib rer de l emprise de l ego l espoir
qu il est possible d une certaine mani re de se retourner contre les
puissances du corps t n breux pour veiller un corps de lumi re font
que neuf ma tres en nous neuf personnages d sesp r s pr ts s vader
se divisent se s parent de notre conscience pour atteindre apr s un
prouvant parcours le lieu secret le centre de fonctionnement o se
noue myst rieusement notre esclavage mental.
Le chemin maintenant est aussi difficile comprendre qu d crire. Le
mental est devenu esprit esprit du coeur parce qu il comprend par
effusion par treinte par amour. Alors que l ego lui n coute pas la
raison du mental il agit suivant ses pulsions et ses habitudes et
refuse toute transformation. Il va falloir la fougue l impatience
l exigence d mesur e d une partie de nous-m mes pour triompher dans
l absolue.
En p n trant dans notre caverne la lumi re vacillante de notre
faible conscience qui br le comme la m che d une fragile lampe huile
se l ve le bras arm pour commettre l acte meurtrier.
Par ce coup de poignard port l agitation du mental nous nous
trouvons cet instant au seuil d une nouvelle tape de fonctionnement
de notre centre intellectuel. Pass e la crainte de l acte de justice
nous devons constater que notre mental jusque l enfoui sous les
d combres du savoir accumul s au cours de notre vie doit s veiller
lentement une conscience spirituelle qui doit nous permettre de mieux
comprendre le sens de notre recherche et de la vie quotidienne.
Je ne peux pas m emp cher ce propos de vous citer l exp rience de
Notre Fr re Alain Pozarnik relat e dans La vo te Sacr e tant elle
est riche en enseignements : Chacun d entre nous doit devenir neuf
pour d capiter la moindre vell it de nos motions de nos certitudes
de nos amours ou de nos respects. Ce qui nous semble ordinaire ou
extraordinaire doit tre d capit ce qui nous semble gentil ou m chant
doit tre d capit ce qui nous semble idiot ou intelligent doit tre
d capit ce qui est r ussite ou chec doit tre d capit tout
absolument tout doit tre d capit . Nous devons arr ter de croire quoi
que ce soit...
Nos questions sur le chemin de la sagesse notre interrogation sur
notre conduite nos sentiments nos passions nos arbitrages m me
notre fraternit et notre recherche tout ce qui est tout ce qui fait
partie de nous aujourd hui doit tre d capit . Pour devenir
radicalement nouveau nous devons radicalement d capiter tout l ancien
il n y a rien trier sauvegarder ou pr server. C est dur
entendre c est encore plus dur r aliser et pourtant pas une id e
pas un personnage pas une habitude ne doit survivre dans l immense
action d une vengeance cr ative. Car l homme ordinaire l assassin de
l Etre doit tre d capit ...
Voil pourquoi Mes FF E le secret du crime et la punition doit
rester concentrer parmi les Initi s car chacun d entre nous accompli
sa propre justice pour se transformer r ellement et pour pouvoir
affronter sereinement la justice des Hommes et parfois celle des
Francs-Ma ons.
M C
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#Yahoo Questions/Réponses : réponses et commentaires pour La vengeance
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La vengeance est-elle une forme de justice ?
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Meilleure réponseChoix du demandeur
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* toulek a répondu à la question : il y a 5 ans
*
NutsOphelie...La vengeance est incompatible avec la liberté. Une
vengeance trop prompte n'est plus une vengeance ; c'est une riposte
La vengeance est donc l'acte de se «faire justice soi-même» comme le
traduit le lieu commun. Ceci consiste à punir personnellement quelqu'un
d'une offense qu'il nous a fait subir. La loi du Talion, qui était en
vigueur en Grèce antique justifiait cette pratique. En effet elle
instituait un code qui exigeait que le coupable subisse une punition du
même ordre que le tort qu'il avait commis. Ceci donc rendait la
vengeance personnelle légale puisqu'elle apparaissait déjà comme
légitime. En effet la vengeance repose avant tout sur un principe
d'honneur. On ne peut laisser une action impunie si elle salit
l'honneur d'une famille. Celui-ci étant le garant du rang d'un homme
dans la société.
Pour bien faire la distinction entre justice et vengeance, il nous faut
nous pencher sur certains aspects de la nature humaine qui en sont les
prémisses. Pour Spinoza « ...nulle société ne peut subsister sans des
lois qui modèrent et contraignent l'appétit du plaisir et les passions
sans frein » car ce sont ces « passions sans frein » qui sont, entre
autres choses, à l'origine de la vengeance.
Spinoza considère que la faiblesse humaine vient de la recherche de
richesse, de plaisirs sensuels et de gloire : des biens périssables.
Les hommes observent leur intérêt suivant leur seul instinct et sans
jamais se soucier d'autrui ou de l'avenir. C'est une vision presque «
animale » de l'homme, présenté comme un être déraisonnable gouverné par
ses seuls désir et instinct. Et bien qu'elle puisse sembler exagérée,
elle nous éclaire sur la nécessité des lois pour éviter que le monde ne
soit constamment le théâtre de conflits d'intérêts personnels.
Dans "La République" de Platon, la question de la justice est posée,
dans le face à face de Socrate avec Céphale, puis Polémarque et enfin
Thrasymmaque.
La vengeance ne peut être considérée comme justice d'un point de vue
strictement juridique et qu'il convient de lui substituer une autre
forme de «réparation»
Évaluation du demandeur et commentaire
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* [c067f1e8d3bed95e8fdaa80ea6f3e34f_96.jpg]
Odette a répondu à la question : il y a 5 ans
Allez savoir? Mais comme disait si bien mon ami Nietzsche,,,,,<
Dans la vengeance et en amour, la femme est plus barbare que
l'homme.>
Source(s) :
Extrait de Par-delà le bien et le mal
+ 4
2
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+ Commentaire
* [profile_b96.png]
GPL a répondu à la question : il y a 5 ans
la vengeance est un plat qui se mange froid... à savourer sans
modération : c'est mon point de vue
+ 2
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* [profile_b48.png]
AngE TeRResTRe a répondu à la question : il y a 5 ans
C'est une forme de justice mais pour soi-même...
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* [6781c1d9e9567e748991088d84c4e70a_96.jpg]
Captain Nemo a répondu à la question : il y a 5 ans
C'est la loi du Tallion.
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+
+ Commentaire
* [560fede8299aea3ab72ad320a3944e75_96.jpeg]
>>!<< a répondu à la question : il y a 5 ans
Un gosse qui bave à ses parents que son frère ou sa soeur lui a
pris son jouet, c'est dans quelle intention? -pour informer, tout
simplement, sans rien attendre, une simple remarque ; sinon c'est
pour récupérer son jouet, via une intervention extérieur - une
extension (l'autre) ; soit encore il accuse et plaide non-coupable
pour que l'autre s'en prenne plein la tête (baffe, pensum, coup de
pied, privations multiples et sévisses punitifs en tout genre!).
Dans le dernier cas cela relève bien de la vengeance.
Déjà, le coeur battant la justice à plein nez! / ce miracle de
l'homme / le bambin en soi-même se dit :
il m'a pris mon jouet! -vengeance! qu'il se prenne une bonne et
juste branlée en retour! >>>
+ 1
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+
+ Commentaire
* [9aa40129f564245a5c3011c885bca50e_96.jpeg]
Babylon Sancta a répondu à la question : il y a 5 ans
la vengeance est une justice personnelle ! mais la veritable
Justice est celle qui est reconnue par la societe des hommes et pas
seulement la victime ! la vengeance est la justice des betes
sauvages, pas cele des hommes ! la veritable justice est la
reparation des fautes et la correction du fauteur ! la vengeance
peut seulement detruire celui qui vous a detruit ! la justice
vraie, permet à chacun de regler ses comptes en continuant de vivre
!
la vengeance est la justice de la Nature ! la Justice de l'Homme
est d'abord une correction et n'est une punition que lorsque la
correction et la redemption ne sont plus possible !
+ 1
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+
+ Commentaire
* [profile_b48.png]
Chiasmos petit Papa des Peuples a répondu à la question : il y a 5
ans
la loi du Tallion est une des plus vielles lois de l'humanité.
c'est archaïque.
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0
+
+ Commentaire
* [9db28dedea8446d2a7112e9d71696c68_96.jpg]
Coril..... a répondu à la question : il y a 5 ans
non....... mais parfois dans certaines circonstances ........ la
vengeance est tout ce qui reste...... je parle bien sûr des cas les
plus graves ....... comme par exemple...... si on touchait à mes
enfants je n'aurait de cesse que de me venger....... sinon pour le
reste bof...... la vengeance ne sert pas à grand chose.......
bisous
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+
+ Commentaire
* [7d65e0855586e9fe376dac51131cfc4c_96.jpg]
Obelix a répondu à la question : il y a 5 ans
Bonsoir,
Si oui, c'est la plus lamentable... et bien malheureusement assez
fréquente.
+ 0
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+ Commentaire
La vengeance est-elle une forme de justice ?
[7d65e0855586e9fe376dac51131cfc4c_96.jpg]
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* [profile_b48.png]
Dane a répondu à la question : il y a 5 ans
non. elle est une aliénation mentale. la justice fait son cours et
l'effet du boomerang se manifeste à un moment précis indépendamment
des lois de l'homme.
+ 1
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+ Commentaire
* [profile_b96.png]
paulmaurice59 a répondu à la question : il y a 5 ans
Je ne conçois pas la Justice sans la Clémence.
Jusqu'à preuve du contraire la vengeance exclus la clémence.
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* [profile_b48.png]
Vincent L a répondu à la question : il y a 5 ans
La vengeance n'est qu'un moyen pour essayer de se soulager dans un
premier temps. Une forme de justice? Non, je ne crois pas. La
justice est le jugement d'une personne de manière tout à fait
neutre et donc cela n'implique pas la vengeance, qui a un parti
pris.
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+ Commentaire
* [95ba21b7a202b3b54380adca0f954df6_96.png]
Claudia a répondu à la question : il y a 5 ans
je fait comme Israel, oeil pour oeil, dent pour dent, faut bien se
défendre non !!
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+ Commentaire
* [profile_b96.png]
Soleil brillant a répondu à la question : il y a 5 ans
C'est une méchanceté mais je ne sais pas si la méchanceté est une
forme de justice?
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+ Commentaire
* [profile_b48.png]
zeupa a répondu à la question : il y a 5 ans
justice définit quelque chose de juste ,la vengeance est
l'expression d'un sentiment d'injustice basée uniquement sur un
attachement, une saisie du moi,ce qui peut à l'extrême nous amener
à nous venger de qqchose dont nous sommes réellement
responsable,parce que nous rejetons la "faute" sur un
bouc-émissaire.Jésus conseillait de tendre l'autre joue,les trente
sept pratiques des bodhisattvas(êtres qui marchent vers l'éveil) de
Gyelsé Thogmé énonce dans la stance n°13: par le pouvoir de la
compassion,prendre sur nous tous les actes nuisibles même de celui,
qui, en dépit de notre innocence, nous tranche la tête, c'est agir
en bodhisattva! En quelque mots:se venger demande du courage,mais
pardonner en demande d'avantage!
Source(s) :
les trente sept pratiques des bodhisattvas
la bible
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+ Commentaire
* [1LZ1KXCL0AAEBrIJVkAtyITiqbJUF.medium.jpg]
jeanclaude a répondu à la question : il y a 5 ans
Nul ne peut se faire justice soi-meme.
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+ Commentaire
* [3573444903fdfebe7bfdbebe55906e7b_96.jpeg]
FRANY...☺ a répondu à la question : il y a 5 ans
la vengeance est un plat qui se mange froid
bizzzzzzz
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2
+
+ Commentaire
* [c0ac7e365429600164e97ce64636c782_96.png]
Lure a répondu à la question : il y a 5 ans
Oui l'épée de Damoclès
+ 0
2
+
+ Commentaire
* [profile_b48.png]
. a répondu à la question : il y a 5 ans
Oui chacun fait ce qu il peut .. doux bisous
+ 0
2
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janvier 20th, 2013
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La vengeance est un sentiment, un désir d’agir puis parfois un acte
dont nous sommes tous capables, dès le plus jeune âge. Qui, dans une
cour de récréation, une salle de classe, par exemple, n’a pas ressenti
si cruellement une offense qu’il a voulu reconquérir sa dignité ? Il y
a certes des caractères vindicatifs, mais même les êtres les plus
pacifiques, les plus indulgents sont cependant capables sinon de se
venger, du moins d’être habités par une envie de vengeance. Il s’agit
certainement de la passion la plus tenace tant qu’elle n’est pas
assouvie et paraît toujours laisser son empreinte dans notre âme. Les
plus grandes histoires de vengeance se déroulent sur des années,
parfois au point d’envahir une vie entière. « La vengeance est un plat
qui se mange froid » dit avec justesse le proverbe.
Après avoir consacré un essai à la cruauté, Michel Erman se penche sur
la vengeance. Le mot d’éloge dans le titre de son ouvrage ne signifie
pas que l’auteur fait son apologie. Il ne la condamne pas non plus
systématiquement et se livre plutôt à une analyse essentiellement
philosophique de cet acte en nourrissant sa démonstration d’exemples
littéraires et de faits divers ou historiques.
La souffrance, l’humiliation sont toujours à l’origine de la vengeance.
A la différence d’autres passions dont on est parfois en partie
l’acteur dès la naissance, le désir de nous venger vient d’une
agression d’autrui. Comme l’explique bien Michel Erman tout le long de
son essai, la vengeance est un rapport à l’autre, qu’il s’agisse
d’ailleurs d’une vengeance collective ou privée.
La justice, les sociétés démocratiques contemporaines condamnent la
vengeance que chacun pourrait exercer sur un agresseur. Mais la justice
est une entité indifférente, certes, elle peut reconnaître la
souffrance de l’offensé en punissant l’offenseur, mais elle agit
d’abord pour elle, c’est-à-dire pour garantir un équilibre et la paix
sociale et ne parvient pas à réparer le préjudice. Bien souvent laisser
la justice décider ce n’est pas se faire justice et la victime reste
sur sa faim. Elle ne se sent pas reconnue pleinement.
Si tout le monde se faisait justice, ce serait le chaos, cependant le
désir de vengeance est juste : il est une façon d’imposer notre être
humilié, mais aussi notre liberté, notre puissance de révolte et
d’action. Dès lors, même les vengeurs qui s’exécutent dans la violence
extrême ne sont pas des salauds, ils sont égarés, ils souffrent, ils ne
sont pas touchés peut-être par cette grâce qui leur permettrait de
pardonner ou celle qui leur permettrait de rendre leur combat
vindicatif non comme une destruction de l’autre, mais une construction
plus grande de soi.
Jeanne Moreau dans La Mariée était en noir de Truffaut
La vengeance est une passion et par là même, elle prend des formes
variées et s’appuie sur des réactions, des sentiments et des pensées
irrationnels. La vengeance apparaît comme un acte sinon beau, du moins
non condamnable, justifiable quand elle semble remplacer la justice qui
ne peut agir ou refuse de le faire. Ainsi cet épisode dans le Comte de
Monte-Cristo qui se déroule en 1815 : Bertuccio, qui deviendra le
majordome de Dantès, vient voir le procureur du Roi pour réclamer
justice car son frère a été assassiné lâchement alors qu’il demandait
l’hospitalité. Villefort, le procureur, refuse de chercher le criminel,
arguant que la victime était un bonapartiste, donc faisait partie des
usurpateurs et qu’il n’a été tué que par de (justes) représailles de la
part des royalistes. Bertuccio, en Corse qui se respecte, jure de se
venger lui-même, non pas des assassins de son frère, mais du procureur.
Il blessera gravement Villefort qui est également l’un des acteurs du
malheur de Dantès. Dans cet épisode, Bertuccio apparaît comme le
personnage positif et digne de compassion malgré son dessein criminel.
Michel Erman revient plusieurs fois sur le cas de Julie Kohler,
l’héroïne de La Mariée était en noir, film de Truffaut inspiré du roman
de William Irish. Le jour de son mariage, des hommes en essayant un
fusil de chasse tuent son mari sur le parvis de l’église. Julie va
assassiner ces hommes les uns après les autres en recourant à
différents stratagèmes. C’est un personnage purement tragique : sa
vengeance ne lui rendra pas son mari, ne lui rendra pas le bonheur,
tout juste ces meurtres les uns après les autres participent-ils à son
travail de deuil. Michel Erman rapproche Julie de Médée, l’un des
personnages les plus emblématiques de cette passion.
Médée et Jason de Charles van Loo
La vengeance s’oppose à la morale, à la raison. S’il arrive que la
vengeance aveugle, il n’est pas rare que des vengeurs aient conscience
que leur acte vindicatif ne réparera rien, ou si peu. Il ne comble pas
la perte qui est au cœur de tout acte de vengeance, acte qui est
d’abord un projet avant d’être exécuté. C’est une passion douloureuse,
qui obsède, qui, rappelle Michel Erman, nous renvoie au passé : « La
durée va de pair avec le refus d’oublier l’offense. En rendant le mal
pour le mal, la vengeance signe un contrat de fidélité avec un passé
qui ne passe pas. » (p. 42). Julie Kohler et Edmond Dantès vivent ainsi
dans un temps parallèle. Qu’importe les années passées, la passion
vindicative se nourrit d’un futur qui permettra l’assouvissement.
Se venger, c’est aussi s’imposer, se réimposer comme un être à la fois
libre et digne de respect. C’est exister, faire exister sa colère, son
chagrin, son ressentiment, son honneur, tous ces éléments dont ceux qui
veulent raisonner le vengeur vont tenter d’atténuer l’importance. Se
venger, c’est défendre son moi intime, c’est se relever d’un tort,
d’une humiliation. Il me semble que c’est bien cet aspect qui nous fait
accepter la vengeance, la tenir sinon pour juste, du moins admissible
car humaine. En outre, celui qui se venge a d’abord été un offensé, il
n’a pas dégainé en premier. A l’absence de scrupule de l’un répond
l’absence de scrupule de l’autre. La loi du talion.
Si donc le principe peut être compréhensible, ce sont généralement les
actes, l’assouvissement qui peuvent être critiqués, voire condamnés,
d’autant plus condamnés que, comme on l’a vu, l’acte ne répare pas
forcément le préjudice. Médée et Julie Kohler vont rester seules et
malheureuses et Edmond Dantès cherche finalement à se racheter,
conscient qu’il aurait dû laisser à Dieu le soin de lui faire justice.
La vengeance est parfois un impossible dialogue, soit que l’offensé
reste sur sa position, ne laisse pas à l’autre la possibilité de
s’expliquer, de s’excuser. Soit que l’offenseur refuse de reconnaître
ses torts : dès lors il est impossible à l’offensé de pardonner puisque
son offense est niée, dès lors il ne lui reste que la vengeance pour
reconquérir son honneur, son être.
Le terme d’éloge dans le titre de l’ouvrage de Michel Erman trouve sa
justification à la fin. En effet, l’auteur explique qu’un certain type
de vengeance réalisée, « vengeance de fidélité à soi » ou bien le
pardon permettent de rester dans un rapport humain. L’offenseur, même
si on prend le pas sur lui, reste l’autre. « L’offenseur qui demande
pardon risque une parole de compassion et de confiance, tandis que
l’offensé qui se venge commet un acte d’agression et de défiance.
Cependant, dans les deux cas, il y a un geste de reconnaissance grâce à
l’établissement d’une relation à autrui équivalent à une recherche de
proximité à travers un lien social retrouvé. » (p. 118). Ainsi, la
vengeance en gardant une fidélité à soi peut-elle être violente, mais
elle n’est pas négation de l’autre, elle n’est pas destruction de cette
altérité, destruction qui dans le cas de Médée ou de Julie Kohler
aboutit au désespoir et à la solitude des offensées.
Pour rester dans un rapport humain avec l’offenseur et faire de la
vengeance un acte seulement symbolique, il faudrait suivre la sagesse
de Montesquieu : « Nous sommes assez vengés quand celui qui nous a
offensés est persuadé du pouvoir que nous avons de la vengeance ; le
refus que nous faisons de nous en servir, fait voir autant de grandeur
d’âme que de mépris pour notre ennemi. »
La vengeance est souvent une affaire privée qui implique des émotions
intimes, irrationnelles. « La vengeance est inséparable de ces affects
qui, par leur puissance, modifient le rapport que la conscience
entretient avec le monde », note Michel Erman (p.81) Dans ces cas, elle
me semble alors être pleinement passion (subie et fatale).
Michel Erman donne comme exemples deux femmes blessées dans leur cœur.
D’abord Hélène, jouée admirablement par Maria Casarès dans Les Dames du
Bois de Boulogne de Bresson, librement inspiré d’un extrait de Jacques
le fataliste. Hélène, rejetée par Jean, son amant, va essayer de se
venger de lui. L’humiliation née de son amour blessé est le sentiment
qui la gouverne.
Le second personnage féminin analysé par l’auteur est la fameuse
cousine Bette de Balzac qui, jalouse de sa jolie cousine qui a fait un
beau mariage, cherche à nuire à cette dernière. Lorsque j’ai lu ce
roman de Balzac, je me souviens avoir tout de même été prise de pitié
pour Lisbeth. Certes, elle trahit la confiance de sa famille, elle
souhaite le malheur de ceux qui sont bons pour elle, mais Balzac sait
nous rendre ce personnage humain, malgré tout. Elle est égarée, elle
est cruelle d’abord parce qu’elle ne s’aime pas. De fait, tous ses
rapports avec les autres deviennent humiliation.
On est aussi pris de pitié face à Hélène, dans le film de Bresson. Ici,
le jeu bouleversant de Casarès, qui déjà dans Les Enfants du paradis
jouait le rôle d’une femme jalouse et délaissée, tient sans doute pour
beaucoup à la sympathie qu’on éprouve tout de même pour elle. Cette
pitié est certainement possible aussi parce que les projets vindicatifs
n’aboutissent pas.
Senso de Visconti
Je pense aussi au film de Visconti, Senso. Dans ce film, Livia va se
venger de son amant, le lieutenant Mahler, pour lequel elle a quitté
son mari. Elle part le rejoindre et le trouve avec une prostituée. Elle
comprend qu’il a aussi utilisé l’argent destiné aux patriotes italiens
et qu’elle lui avait confié. Le lieutenant ne nie pas sa
responsabilité, mais montre aussi à Livia qu’elle s’est aveuglée sur
les sentiments qu’il éprouvait pour elle. Livia part dénoncer le
lieutenant comme déserteur. Il est vite arrêté et exécuté. Ici, la
vengeance s’exerce rapidement, dans un moment d’égarement et Livia à la
fin est, je crois, aussi désespérée d’avoir été ainsi trahie que
d’avoir causé la mort de son amant. Livia, par ailleurs ardente
patriote italienne, est avant tout une victime de sa passion amoureuse
qui la pousse à cet acte vindicatif tragique. Comment ne pas la trouver
bouleversante et finalement sympathique, même s’il y a mort d’homme ?
Je me demande si la vengeance liée à l’amour ou au rejet n’est pas plus
une attitude féminine. Un homme peut se venger d’une femme qui l’a
trahie si elle s’avère moralement indigne, une coquette. Une femme se
venge plus facilement d’un homme qui l’abandonne, lors même que cet
homme agit sans rien avoir à se reprocher moralement (il est simplement
lassé et n’aime plus). L’orgueil d’une femme amoureuse conduit plus
facilement à la vengeance alors qu’un homme soit cherchera à
reconquérir la femme aimée qui lui échappe, soit en prendra acte et
passera à autre chose. C’est le cas de Swann par exemple, d’abord, très
amoureux, il s’accroche à Odette au prix de bon nombre d’humiliations
puis renonce à se venger d’Odette qui l’a tant trompé, alors qu’il en
aurait la possibilité.
« Mais alors qu’autrefois, il avait fait le serment, si jamais il
cessait d’aimer celle qu’il ne devinait pas devoir être un jour sa
femme, de lui manifester implacablement son indifférence, enfin
sincère, pour venger son orgueil longtemps humilié, ces représailles
qu’il pouvait exercer maintenant sans risques (car que pouvait lui
faire d’être pris au mot et privé de ces tête-à-tête avec Odette qui
lui étaient jadis si nécessaires), ces représailles il n’y tenait plus;
avec l’amour avait disparu le désir de montrer qu’il n’avait plus
d’amour. Et lui qui, quand il souffrait par Odette eût tant désiré de
lui laisser voir un jour qu’il était épris d’une autre, maintenant
qu’il l’aurait pu, il prenait mille précautions pour que sa femme ne
soupçonnât pas ce nouvel amour. » (A l’ombre des jeunes filles en
fleur)
La vengeance même assouvie donne naissance à un vide car comme toute
passion, elle se nourrit de son objet et l’assouvissement fait
disparaître ce dernier.
Le pardon est peut-être la meilleure délivrance. Michel Erman explique
ainsi que l’on peut aussi imposer sa puissance dans le pardon comme
dans le désir de la vengeance. Le désir et non l’acte. Le désir n’est
pas assouvissement et pardonner après avoir désiré se venger, c’est une
façon d’être reconnu comme offensé, une façon d’être et de dépasser
l’offenseur non en lui rendant la monnaie de sa pièce, ce qui est se
rabaisser à son niveau, mais le dépasser par un sens de l’honneur plus
grand. C’est le sens des propos de Montesquieu cités plus haut.
L’expression positive de la vengeance me semble être la revanche, telle
qu’on l’emploie couramment. C’est reprendre l’avantage sur un autre,
mais sans lui nuire et sans se nuire par des sentiments douloureux que
font naître toute vindicte. La revanche, c’est dépasser son émotion
destructrice et, sans oublier le mépris, agir de façon plus
constructive. Rappeler à celui qui nous a offensé, qui nous a méprisé
non seulement notre existence, mais s’imposer, démontrer que nous ne
méritions pas le mépris qu’il nous affligé. Se battre non contre
l’offenseur, mais pour soi, s’élever au niveau de l’autre et lui
montrer même qu’on peut le dépasser.
La revanche me parait plus douce, plus noble, elle naît des mêmes
émotions que la vengeance, étant désignée comme un synonyme mais
choisit un autre chemin. C’est la voie qu’aurait pu choisir Hélène des
Dames du Bois de Boulogne ou la cousine Bette : parvenir à être plus
heureuses que l’homme qui la dédaigne ou la cousine à qui tout sourit.
Défi plus grand peut-être que la vengeance, mais qui mobilise une part
de notre être, de notre cœur, de notre intelligence plus positive.
Eloge de la vengeance de Michel Erman, Puf
Michel Erman sera l’invité des Rendez-vous littéraires le 29 janvier à
19h15 à l’Entrepôt (14^e)
http://www.lentrepot.fr/-Litteratu re-.html
Le prochain Ciné Philo de l’Entrepôt, animé par Daniel Ramirez sera
aussi consacré à la vengeance avec la diffusion de Lady Vengeance de
Park Chan-Wook, suivie d’une discussion, le dimanche 27 janvier à 14h15
http://www.lentrepot.fr/Lady-Vengeance.html
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Tags: Balzac, Dames du bois de boulogne, Daniel Ramirez, Edmond Dantès,
Jeanne Moreau, Julie Kohler, la Cousine Bette, La mariée était en noir,
Le Conte de Monte Cristo, Maria Casarès, Médée, Michel Erman,
Montesquieu, Park Chan-Wook, Robert Bresson, Senso, Visconti, William
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vengeance
Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le
dictionnaire libre Wiktionnaire.
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Sommaire
* 1 Français
+ 1.1 Étymologie
+ 1.2 Nom commun
o 1.2.1 Vocabulaire apparenté par le sens
o 1.2.2 Expressions
o 1.2.3 Traductions
+ 1.3 Voir aussi
+ 1.4 Références
* 2 Anglais
+ 2.1 Étymologie
+ 2.2 Nom commun
o 2.2.1 Synonymes
o 2.2.2 Antonymes
+ 2.3 Prononciation
+ 2.4 Références
Français[modifier | modifier le wikitexte]
Étymologie[modifier | modifier le wikitexte]
De l’ancien français venjance. Analysé rétrospectivement comme
composé de venger avec le suffixe -ance.
Nom commun[modifier | modifier le wikitexte]
Singulier Pluriel
vengeance vengeances
/vɑ̃.ʒɑ̃s/
vengeance /vɑ̃.ʒɑ̃s/ féminin
1. Peine causée à l’offenseur pour la satisfaction personnelle de
l’offensé.
+ La vengeance est le plaisir des dieux ; et, s’ils se la sont
réservée, comme nous le disent les prêtres, c’est parce qu’ils
la regardent comme une jouissance trop précieuse pour de
simples mortels. — (Walter Scott, Ivanhoé, Traduction de
l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
+ La vengeance est permise, […], c’est le droit imprescriptible
du faible et de l’opprimé ; cependant, elle doit être
proportionnée à l’injure reçue. — (Gustave Aimard, Les
Trappeurs de l’Arkansas, 1858)
+ La vengeance est un plat qui se déguste glacé, mais se délivre
brûlant. — (Maurice G. Dantec, Laboratoire de catastrophe
générale : Journal métaphysique et polémique 2000-2001, Paris,
Éditions Gallimard, 2001)
2. (Par extension) Le désir de se venger.
+ On passe ainsi de la jalousie à la vengeance, et on sait que
la vengeance est un sentiment d'une puissance extraordinaire,
surtout chez les êtres faibles. — (Georges Sorel, Réflexions
sur la violence, Chap.V, La grève générale politique, 1908,
p.229)
Vocabulaire apparenté par le sens[modifier | modifier le wikitexte]
* représaille
* vendetta
Expressions[modifier | modifier le wikitexte]
* la vengeance est un plat qui se mange froid : il ne faut accomplir
sa vengeance sans l’avoir bien préparée
* la vengeance est douce au cœur de l’Indien
* tirer vengeance : se venger.
Traductions[modifier | modifier le wikitexte]
Peine causée à l’offenseur pour la satisfaction personnelle de
l’offensé
* Ancien français : venjance (*)
* Anglais : revanche (en) ; revenge (en) ; vengeance (en)
* Chinois : 复仇 (zh) (復仇) (fùchóu)
* Espéranto : venĝo (eo)
* Finnois : kosto (fi)
* Grec : εκδίκηση (el) (ekdhíkisi) féminin
* Ido : venjo (io)
* Italien : vendetta (it)
* Kazakh : кек (kk) (kek), өш (kk) (öş)
* Latin : ultio (la)
* Occitan : venjança (oc)
* Portugais : vingança (pt)
* Roumain : razbunare (ro)
* Tchèque : pomsta (cs)
* Sicilien : vinnitta (scn)
Désir de se venger
* Indonésien : dendam (id)
Voir aussi[modifier | modifier le wikitexte]
* vengeance sur Wikipédia Article sur Wikipédia
Références[modifier | modifier le wikitexte]
* Tout ou partie de cet article est extrait du Dictionnaire de
l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (vengeance), mais
l’article a pu être modifié depuis.
Anglais[modifier | modifier le wikitexte]
Étymologie[modifier | modifier le wikitexte]
Du français vengeance.
Nom commun[modifier | modifier le wikitexte]
Singulier Pluriel
vengeance
/ˈvɛnˌdʒəns/ vengeances
/ˈvɛnˌdʒənsɪz/
vengeance
1. Vengeance.
2. Revanche.
Synonymes[modifier | modifier le wikitexte]
* reprisal
* retaliation
* retribution
* revenge
Antonymes[modifier | modifier le wikitexte]
* reconciliation
Prononciation[modifier | modifier le wikitexte]
* États-Unis : écouter « vengeance [ˈvɛnˌdʒəns] »
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Références[modifier | modifier le wikitexte]
* Cet article est adapté ou copié (en partie ou en totalité) de
l’article du Wiktionnaire en anglais, sous licence CC-BY-SA-3.0 :
vengeance, mais a pu être modifié depuis.
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* anglais
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L’hyperactivité en question A propos de la souffrance psychologique des
adolescents
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17 septembre 2014
Jalousie : de la possession à la vengeance
Un « règlement de compte » entre deux personnalités importantes sur la
scène médiatique nous en a fait les témoins récemment : l’affect
d’envie, le sentiment de trahison et le désir de vengeance sont de
puissants moteurs pulsionnels qui peuvent engendrer des catastrophes,
tant sur le plan individuel que social. En disant cela, nous pensons
aussi bien à des vécus d’enfance ou d’adolescence que d’existences
d’adultes.
Chez l’enfant, dès son plus jeune âge, dans la relation à la mère
notamment, mais pas seulement, le lien affectif d’attachement exclusif,
premier modèle d’une passion fusionnelle, peut être l’objet, à la
faveur d’un événement de vie familiale – naissance d’un autre enfant,
séparation des parents, nouvelles relations amoureuses de ceux-ci, etc.
– d’une profonde déception, d’émotions violentes difficiles à
contrôler, et d’attaques affectives vis-à-vis de celui ou celle
supposé(e) être la cause de cet « effondrement ». Pensons à cet enfant
de 5-6 ans disant à sa mère, à l’arrivée d’un petit frère : « ton bébé,
je le mettrai dans les cabinets et je tirerai la chasse ».
Heureusement, c’était l’époque où il commençait à avoir de « vrais
amis », à l’école, qui le faisaient sortir du cocon familial et donc
« grandir », au point de pouvoir dire à ses parents, un peu plus tard,
« c’est pas mal, finalement, d’avoir un petit frère parce que comme ça
je sais que je serai plus jamais tout seul à la maison ». Beaucoup
d’enfants, quelles que soient les circonstances, sont amenés à faire
l’expérience de mise à distance, quelquefois d’ « arrachement », de
liens affectifs profonds, uniques, les amenant à éprouver des affects
d’abandon, de jalousie, de déception intense. Mais, généralement, une
fois exprimée et surmontée la tristesse ou (et) la colère, ils y
gagnent une position d’indépendance et de responsabilité.
Les adolescents ont eux aussi de multiples occasions, dans leur
évolution par nature conflictuelle, de faire l’expérience de la
dépendance affective, puis de la trahison, pour finalement être tentés
par la projection sur l’autre d’une violence intérieure difficile à
contenir émotionnellement. Ces relations amicales et amoureuses
foisonnantes mais incertaines, caractéristiques de cet âge de la vie,
peuvent constituer le terrain propice à beaucoup d’illusions, puis de
désillusions, d’excitations jouissives mais aussi de souffrances
cachées. On le sait, chez les jeunes, la tentation du passage à l’acte
est fréquente pour conjurer des sentiments d’échec, de honte,
quelquefois même d’humiliation. Dans la relation aux adultes également,
parents ou professeurs, des adolescents peuvent éprouver des vécus
d’injustice, de déception, de non-reconnaissance, mettant à mal leur
image d’eux-mêmes au point de provoquer des pensées et des désirs
destructeurs. Je pense à ce garçon qui disait avoir envisagé, un temps,
de crever les pneus de la voiture de son professeur de Français qu’il
admirait beaucoup, du reste, mais avec qui il n’arrivait pas à
communiquer, à qui il n’osait pas exprimer les difficultés qu’il
rencontrait, depuis toujours, dans cette matière. Ce professeur, très
aimé par tous les élèves bien que très « sérieux », était plutôt amical
avec la plupart d’entre eux, et surtout avec les meilleurs. Mais lui,
plutôt timide avec les adultes, passait comme inaperçu dans la classe,
jusqu’au jour où le professeur en question l’avait interpellé, devant
tous ses camarades, d’une façon qu’il avait jugée humiliante, au rendu
d’une dissertation qu’il savait, honteusement, avoir ratée. Ce jour-là,
pour lui, le monde s’était effondré et il n’avait eu qu’une envie : se
venger et quitter l’école à tout jamais.
Chez les adultes, le terrain privilégié du sentiment de jalousie et de
la pulsion de vengeance est bien sûr celui de la relation amoureuse,
notamment conjugale. C’est là que se déploient les affects de
« possession », d’emprise, de fidélité et de sécurité affective.
Lorsque surviennent le mensonge et la trahison, la rupture s’annonce
violente, inéluctable. A l’humiliation, vécue comme l’expression de la
négation du sentiment d’existence, peut succéder la pulsion de
destruction, de soi – sacrificielle – ou (et) de l’Autre – meurtrière.
Le sujet est alors totalement aliéné à son désir d’anéantissement.
Comme si ce désir était sa dernière expression de vie.
Il n’est pas rare que des personnes ayant eu à traverser un tel enfer
passionnel les ayant amenées à effectuer un travail psychologique pour
s’en dégager, retrouvent dans leur histoire – infantile notamment – le
souvenir d’affects déjà vécus sur ce mode-là, dans des circonstances de
séparation, modification de relation, deuil, etc. Ainsi, quelque chose
d’une douleur insurmontable serait resté enfoui dans la mémoire
affective profonde, mais n’attendrait que l’occasion d’une nouvelle
épreuve majeure de rupture d’un lien affectif vital – à l’adolescence
ou plus tard encore à la « maturité » – pour envahir la psyché et
l’être au monde. Comme ces volcans, bouillonnant de lave incandescente
très en profondeur, « réveillés », et dévastateurs, à la suite d’une
imprévisible secousse sismique, très longtemps après leur dernière
éruption.
Francis Moreau
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abandon, anéantissement, arrachement, cocon familial, colère,
communication, conflit, déception, désillusion, désirs destructeurs,
destruction, effondrement, émotion, envie, épreuve, excitation
jouissive, humiliation, illusion, indépendance, injustice, jalousie,
lien affectif, mise à distance, passion fusionnelle, possession,
pulsion, relation amoureuse, responsabilité, séparation, souffrance,
trahison, tristesse, vengeance. Vous pouvez la mettre en favoris avec
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A propos de la souffrance psychologique des adolescents →
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7 commentaires à Jalousie : de la possession à la vengeance
1. Mais alors, que faire?
Rédigé par : Boulet Rouge | le 18 septembre 2014 à 21:41 |
RépondreSignaler un abus |
+ Prozac ™. Et ça repart.
Rédigé par : mt14 | le 19 septembre 2014 à 09:24 |
RépondreSignaler un abus |
o Ça fera 60 euros. Merci.
Rédigé par : blabla | le 19 septembre 2014 à 10:40 |
RépondreSignaler un abus |
2. Merci monsieur Moreau, c’est un résumé très bien fait d’une
situation (vecue) qui demande des mois voire des années à mettre en
évidence (quand on y arrive).
Rédigé par : Marchanddesable | le 19 septembre 2014 à 13:48 |
RépondreSignaler un abus |
3. Sigmund, Oh qu’as-tu fait, mais qu’as-tu fait, Ô toi que voilà, de
ma jeunesse ?
Le coup du « ça » bouillonnant et occulte, et du « sur-moi »
transcendant, dont nous serions sans aucun doute les tributaires
inconscients, on a déjà donné. Freud est loin de n’avoir
actuellement que des inconditionnels. On en est revenu dare-dare.
Jusqu’à, à l’époque, pour certains pro Américains, d’expliquer
qu’une telle était tombé sur son bras droit, fracturé, plutôt que
sur le gauche, avec la volonté « enfouie » d’un arrêt de travail
ponctuel. Affligeante « science » de l’âme.
Rédigé par : Verco | le 19 septembre 2014 à 16:02 |
RépondreSignaler un abus |
4. Belle Dissertation,bravo 20/20 pardon je voulais dire A+.
C’etait quoi le sujet,déjà?Madame Trierweiler?
Rédigé par : rabainp | le 19 septembre 2014 à 16:09 |
RépondreSignaler un abus |
5. Une fois ça m’était arrivé une fille avec laquelle j’étais sorti,
2-3 semaines après elle rompt pour un motif bidon (c’est pas le
moment pour moi blablabla), peu de temps après je suis avec une
autre fille, la première l’apprend et plus tard j’apprends qu’elle
a sérieusement songé à se venger de moi !!! J’ai toujours pas
compris pourquoi, c’est elle qui casse et elle m’en veut ensuite
d’être avec une autre.
Rédigé par : Irgendeinbis | le 21 septembre 2014 à 20:07 |
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Informations sur l'auteur
Marine C.
CFPB en 2010
Niveau
Grand public
Etude suivie
droit pénal
Ecole, université
Faculté...
Informations sur le doc
Date de publication
09/12/2009
Langue
français
Format
Word
Type
dissertation
Nombre de pages
5 pages
Niveau
grand public
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La vengeance peut-elle être un droit ?
1. La vengeance, un sentiment légitime et humain
1. La vengeance, une punition arbitraire et subjective
2. La nécessité d'un équilibre de la vengeance et de la justice
2. La vengeance, un sentiment dangereux ne pouvant être reconnu comme
un droit
1. Les dérives de la vengeance face à la légalité des délits et
des peines
2. La répression de la vengeance personnelle
Du latin « vindicare », aller en justice, la vengeance est la peine
causée à un offenseur pour la satisfaction personnelle de l’offensé.
La vengeance provient généralement d’une peine causée, d’une
frustration, d’une attaque. C’est ainsi un acte personnel d’origine
émotionnelle auquel il est difficile de se soustraire. C’est un
sentiment humain et compréhensible jusqu’à un certain point.
La vengeance est aujourd’hui limitée par la justice dans les sociétés
démocratiques. Le juge fait ainsi office d’arbitre entre les deux
parties et sanctionne les mauvais agissements de façon objective et non
pas subjective et arbitraire comme le serait la vengeance personnelle.
En effet, la vengeance est une peine causée à l’offenseur pour la
satisfaction personnelle de l’offensé. Or, comme le disait François de
Laroche Foucault « la vengeance procède toujours de la faiblesse de
l’âme, qui n’est pas capable de supporter les injures ».
La vengeance est la manifestation de la colère intérieure et de la
peine ressentie par une personne, elle peut donc être destructrice et
porter atteinte aux droits d’une personne. La vengeance peut ainsi
constituer une nouvelle violation de droits par la seule volonté d’une
personne et aboutirait à une société anarchique. Il est donc question
de la conciliation entre l’acte de se venger et le respect des droits
et libertés.
Peut-on considérer qu’il existe un droit à la vengeance ? Quelle est la
conciliation possible entre la volonté de vengeance et la justice ?
[...] Ainsi, d’abord manifestée en tant que vengeance privée afin de se
venger personnellement ou sa famille, la punition étatique a rapidement
servi à juguler la vengeance, passant ainsi à la vengeance organisée
puis à la répression de l’Etat. La vengeance privée s’exerçait à
l’intérieur de la famille ou clan contre une autre famille ou clan. Le
chef du clan était investi des pouvoirs les plus absolus pour faire
régner l’ordre. Ce type de vengeance persiste encore aujourd’hui dans
certains secteurs, tel qu’en Corse avec la Vendetta malgré ses aspects
négatifs de vengeance personnelle potentiellement illimitée et
dangereuse. La vengeance est aujourd’hui limitée par la justice dans
les sociétés démocratiques. [...]
[...] Selon lui, La loi ne peut établir que des peines strictement et
évidemment nécessaires et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi
établie et promulguée antérieurement au délit La loi prend la place de
la religion car c’est le législateur qui détermine la ligne de
conduite. Selon Rousseau il s’agit d’une religion civile Néanmoins, il
faut veiller à ce que le législateur n’abuse pas de son pouvoir
répressif, la punition ne peut intervenir que dans la proportion où
elle est utile à la défense de la société. Beccaria invite les
législateurs futurs à supprimer la peine de mort, les supplices et les
spectacles de cruauté. [...]
[...] La vengeance peut-elle être un droit ? Le sang se lave par les
larmes et non par le sang Cette citation de Victor Hugo concerne en
premier lieu son combat pour l’abolition de la peine de mort mais
également en filigrane le refus d’une vengeance suprême. La vengeance
constitue un thème phare de la culture et des arts, on la retrouve
ainsi dans Othello et Hamlet de Shakespeare, ou dans des films tels que
la vengeance dans la peau (2007) de Paul Greegrass. [...]
[...] La mise en place d’un juge délégué aux victimes par le décret du
13 novembre 2007, ainsi que d’un bureau d’aide aux victimes suite à la
loi du 1er juillet 2008 sur l’indemnisation des victimes d’infractions
en est une illustration. Ainsi, la vengeance est certes en filigrane de
la justice mais en saurait constituer un droit en tant que tel. La
vengeance doit rester modérée et proportionnée à l’atteinte de la
personne victime trop impliquée pour être objective sur la meilleure
sanction à prononcer, d’où la nécessaire intervention de l’Etat pour
pacifier et limiter la vengeance. [...]
[...] La répression doit être expiatoire et exemplaire. Expier c’est
réparer un crime par une peine fixée par le juge. Le crime apparaît
comme un phénomène social qui impose de venger la victime et prévenir
les crimes futurs avec force. La justice de l’ancien régime avait
davantage les traits de la vengeance qu’aujourd’hui. Les peines étaient
alors extrêmement sévères et humiliantes, infligeant une souffrance au
délinquant afin de le mettre hors d’état de nuire. Toutes les peines
étaient arbitraires et dépendaient du juge. [...]
...
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vive les sociétés modernes - abécédaire
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V comme Vengeance
17 mai 2014
V comme Vengeance
Dans notre culture, il est habituel de considérer la vengeance comme un
acte archaïque et arbitraire. Or se venger n’est pas un acte de
violence gratuit : il s’agit d’une réplique, qui a priori ne s’étaye ni
sur la haine ni sur l’intérêt, à un affront ou à un tort auquel on ne
reconnaît pas de raison suffisante afin d’obtenir réparation du
préjudice subi, et, partant, de trouver l’apaisement. Les Grecs
nommaient Némésis la déesse qui distribue à chacun son dû comme un
juste retour des choses ; c’est cette attention à l’équilibre des
échanges dans la cité qui faisait dire à Aristote que si la colère à
l’origine de la vengeance était mesurée, elle était bien préférable à
l’indifférence. Sénèque et, plus tard, Montaigne reprocheront durement
au Stagirite son attitude considérant la colère comme une impulsion
n’ayant rien de noble.
Cette passion qu’est la vengeance a fasciné romanciers, dramaturges et
cinéastes mais elle a moins inspiré les philosophes qui l’ont en
général condamnée comme irrationnelle. Dans notre tradition marquée par
le platonisme, selon lequel le mal est le produit d’une âme qui ne sait
pas ce qu’elle fait, ainsi que par le christianisme et son renversement
de la loi du talion en éthique du pardon, la vengeance n’est pas un
objet de pensée. De plus, sa pratique renvoie au temps des sociétés
holistes quand la violence primait le droit, situation que les normes
de la justice auraient invalidée au long du processus de civilisation.
Mais n’est-ce pas précisément sur la loi du talion que les philosophes
des Lumières ont construit leurs principes de droit pénal en tenant que
seul le mal rétributif était garant du rétablissement de l’ordre
social ? Sans le vouloir, ils dévoilaient la continuité existant entre
la vindicte et l’établissement de la loi tout en signifiant (peut-être
sans le vouloir) que la substitution n’excluait pas la rémanence.
Montesquieu prônait la peine capitale en cas de vol ou de meurtre afin
de maintenir la sûreté publique et Kant voyait le crime comme une
négation volontaire de la loi morale ne pouvant qu’entraîner une peine
rétributive. Autrement dit, la punition judiciaire n’est pas exempte de
volonté vindicative même si, en considérant que l’affront a été fait à
la loi et non pas à la victime, elle prétend punir et prévenir la
récidive plutôt que compenser un mal. Autrement dit, la justice
sanctionnerait un coupable au nom de la sauvegarde de la société tandis
que la vengeance répare et cherche à restaurer l’intégrité de la
victime. Mais les choses ne sont pas aussi tranchées : selon Paul
Ricoeur, la justice demeure « une forme atténuée, filtrée, civilisée de
la vengeance (« L’acte de juger » in Le Juste).
Si l’on revient au point de vue de l’individu, on dira que se venger
est avant tout un désir qui se prévaut de la réciprocité et de
l’échange équilibré comme lien entre les hommes. Mais lorsque le désir
se fait appétit de vengeance, on voit surgir le droit archaïque du
sang. Pensons à un fait divers comme celui où un homme décide de monter
une expédition punitive après que l’un des siens a été victime d’une
mauvaise querelle : deux jeunes qui n’y sont pour rien meurent
poignardés. On songe au loup de la fable : « Si ce n’est toi, c’est
donc ton frère (…) il faut que je me venge ». Pensons aussi aux
règlements de comptes entre voyous qui font souvent la une de
l’actualité ; l’escalade de la brutalité y ramène l’homme à être « un
loup pour l’homme ». Ces actes, qui relèvent d’une violence
compensatoire pratiquée depuis la nuit des temps dans les sociétés
claniques au nom de l’honneur, ressurgissent aujourd’hui dans les
sociétés politiques au nom de l’orgueil (cette forme dégradée de
l’honneur) quand l’état de droit ne peut, ou ne veut, s’imposer dans
certains territoires. Ils s’étayent sur un sentiment de défiance envers
les institutions, lequel libère les pulsions agressives, et s’incarnent
dans l’esprit de représailles. Le règlement de compte, qui se prévaut
des passions tristes que sont la haine et l’intérêt, est donc une forme
exacerbée et furieuse de la vengeance. Tout le contraire de la position
d’Aristote sur la question !
Mais quand elle n’est pas fureur, la colère n’est-elle pas une réaction
saine, signe de liberté pour qui veut que sa dignité et son intégrité
soient rétablies ? Le désir de vengeance s’étaye sur une durée et prend
la forme d’un projet – les grands récits de vengeance comme Le Comte de
Monte-Christo montrent à l’envi que c’est un plat qui se mange froid...
Y céder serait sans doute risquer de répondre à un dommage ou à un
crime par un autre dommage ou un autre crime. Mais y renoncer serait se
condamner à la passivité, au repli sur soi, voire au ressentiment.
Comment alors réparer un préjudice sans passer du côté de l’hubris ? La
justice pénale, quand elle concède à la victime le statut de « partie
civile » et reconnait publiquement à celle-ci une existence tente
d’apporter une réponse en prenant en compte symboliquement le désir
vindicatif. De plus, certaines procédures destinées à apaiser les
conflits ont été introduites en droit français depuis quelques années.
Ainsi le Parquet peut engager des missions de médiation entre un
délinquant et sa victime ou demander au premier de dédommager la
seconde.
L’ultime apaisement passe bien sûr par le pardon. Notre société
judéo-chrétienne met en avant le pardon oblatif qui repose sur le
commandement d’aimer ses ennemis mais tout le monde sait qu’il s’agit
là d’une chose impossible, destinée, en réalité, à faire comme si
l’offense n’avait jamais existé. Pour pardonner vraiment, ne
convient-il pas de regarder le mal en face et de ne pas refouler le
désir de vengeance par l’effacement du vécu ? Ce qui n’implique pas
nécessairement de passer à l’acte mais de mettre l’offenseur en face de
ses responsabilités : c’est le cas avec les procédures de la justice
dite transitionnelle qui substitue à la responsabilité juridique la
responsabilité morale. L’exemple de la commission « Vérité et
réconciliation » dans l’Afrique du Sud post-apartheid est éloquent : la
confession des crimes commis valait amnistie et promesse de
réconciliation. Ainsi, grâce à l’aveu des bourreaux qui se retrouvaient
non pas face à des juges mais face à leur conscience, grâce également à
la reconnaissance accordée aux victimes, la réparation propre à la
vengeance a peut-être pu se transformer en vertu de pardon. Comme le
disait le philosophe Max Scheler, pour pouvoir pardonner, il faut avoir
le désir de se venger.
La Némésis moderne commande sans doute de conjuguer la vengeance en
puissance et le pardon en actes.
Michel Erman, Université de Bourgogne, auteur de Eloge de le vengeance
(PUF 2012)
Posté par pierregautier75 à 09:07 - Commentaires [21] - Permalien [#]
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trait à l'étude et aux soins portés aux...
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Commentaires sur V comme Vengeance
[default_pp.png]
La vengeance s'appuie sur de la haine, éventuellement "forcée",
pour l'offenseur. Il faut choisir entre la haine pour soi, disposé
à la lâcheté, et celle pour l'offenseur, dont il faut se venger.
C'est le principe de la vendetta, où c'est l'honneur de la famille
qui est en jeu, et qui interdit tout pardon. Mais de vengeance en
vengeance les meurtres s'accumulent sans annuler la dette. Il y a
toujours un dernier qui doit être vengé.
Le tabou du meurtre a été la première défense contre ce risque
d'enchainement, et a été l'ébauche d'une justice se substituant à
la victime ou à ses proches.
À l'honneur de la vengeance s'est substitué le principe:"nul ne
peut se faire justice."
Posté par Y.L., 17 mai 2014 à 09:54 | | Répondre
* [default_pp.png]
Nul ne peut se faire justice... Maintenons nettement la nécessité
de ce principe (des sociétés modernes) et que soient sanctionnés
ceux qui y portent atteinte en agissant comme s'ils ignoraient ou
refusaient cette délégation du droit de juger, condamner,
réparer... à la seule autorité du seul Etat.
Mais à peine ai-je écrit que j'adhère pleinement à la nécessité de
cette délégation et ma détestation des familles, bandes, mafias et
autres qui prétendent se faire justice elles-mêmes... que je me
sens un peu mal à l'aise car rien ne me semble plus naturel que la
tentation de la vengeance! Et je sais gré à l'auteur du texte
d'avoir apporté quelques éclairages sur ce qu'on peut quand même
penser de la vengeance même si l'usage philosophique est de la
tenir pour condamnable, inacceptable, impensable et au bout du
compte condamnée sans autre forme de procès.
Pas facile, quand même, de se débarrasser d'une inclination si
partagée: oui, elle est irrationnelle (le désir et la foi
aussi...), oui elle est inconciliable avec l'amour des lois (la
révolution l'est-elle mieux?), oui elle renvoie à une conception
antique et terrible dont la tragédie grecque nous a montré
l'horreur et la nécessité de sortir. Mais faudrait-il qu'au nom de
la répression de la tentation de la vengeance on cultive un
entraînement à faire comme si l'on n'est pas offensé quand on l'est
et que les agresseurs n'aient pas aussi à considérer qu'un des
risques auxquels ils s'exposent est que l'agressé se rebiffe et se
rebelle? Il faut sans aucun doute pour l'honnête homme prendre avec
méfiance et prudence la tentation ou même l'idée de la vengeance
qu'il pourrait sentir monter en lui. Mais l'entraînement à la
passivité et au repli sur soi peut non seulement mener au
ressentiment (pour reprendre les termes de Michel Erman) mais aussi
développer un esprit d'indifférence dont notre société pourrait
également pâtir.
Posté par JCH, 19 mai 2014 à 17:08 | | Répondre
* [default_pp.png]
Le désir de vengeance est naturel et, sûrement pas, "impensable".
Mais sa prise en charge générale par la loi et ses représentants
est un fait de culture, laquelle est une spécificité de l'homme.
Le désir de vengeance(sauf délire de persécution) est plus
rationnel que le désir ou l'état amoureux. Quant à la foi, elle est
la condition, vécue comme rationnelle, de la logique propre d'une
religion.
Un problème d'actualité "judiciaire" est la définition de la limite
entre "légitime défense" et "vengeance". Des juges ont tendance à
contester la légitime défense quand elle aboutit à la mort de
l'agresseur.
Posté par Y.L., 20 mai 2014 à 07:39 | | Répondre
* [default_pp.png]
....ou à des blessures sérieuses (souvenir de quelques affaires).
Parfois, si le motif de l'agression est le vol, l'usage d'une arme,
même autorisée, peut être contesté.
Posté par Y.L., 20 mai 2014 à 08:43 | | Répondre
* [170885.jpg]
Comme les commentateurs précédents je suis sensible à l'idée
développée par Michel Erman de façon très convaincante et selon
laquelle il n'est ni possible ni souhaitable de se débarrasser
comme ça de la vengeance.
Rousseau dans une note de l’Emile (livre IV), consacrée à la
question du duel, me semble aller dans le même sens : en matière
d’honneur (de fierté, dirait peut-être Michel Erman), dit-il en
substance, nul tribunal ne peut se substituer à moi : « Un soufflet
et un démenti (insulte) reçus et endurés ont des effets civils que
nulle sagesse ne peut prévenir, et dont aucun tribunal ne peut
venger l’offensé ». Un tribunal peut sanctionner celui qui m’a
déshonoré : il n’y a que moi qui puisse récupérer mon honneur. « Il
ne dépend pas de l’homme le plus ferme d’empêcher qu’on ne
l’insulte, mais il dépend de lui qu’on ne se vante longtemps de
l’avoir insulté ».
Aujourd'hui seul un tribunal peut punir celui qui m'a offensé, et
c'est sans doute un progrès décisif dans l'ordre de la
civilisation, mais on peut douter que cela suffise pour rétablir
qui que ce soit dans son honneur.
Certains progrès de la civilisation coûtent parfois bien cher.
Posté par pierregautier75, 20 mai 2014 à 09:37 | | Répondre
* [default_pp.png]
Quel progrès de la civilisation ne coûte pas cher? Je n'en vois
aucun. Heureusement, pour nos sociétés, il est....progressif. La
résistance qui lui est opposée est partielle, fait des vieux,
surtout.
Outre le coût lié à l'innovation et à "sa valeur ajoutée", il y a
le coût psychique du changement d'habitudes et de vision globale de
notre culture. Le "bon-vieux-temps" fait toujours de la résistance!
L'adaptation doit être dure pour les immigrants, qui doivent
ressentir un décalage important, et déroutant.
Renoncer à se venger ne supprime pas le mot et ce qu'il représente.
Posté par Y.L., 20 mai 2014 à 10:50 | | Répondre
* [default_pp.png]
Le Coup de boule donné par Zidane n'a pas été ridiculisé comme il
le méritait...
Par ailleurs, j'approuve le désir de faire subir au coupable
l'équivalent du mal qu'il a fait, à condition de pas se faire
justice soi-même. Le pardon n'est dû qu'à celui qui se repent,
sinon, non.
Posté par senik, 20 mai 2014 à 12:51 | | Répondre
* [default_pp.png]
Les footballeurs bénéficient d'un statut privilégié, à moins "qu'on
leur pardonne beaucoup". Pierre Desproges a parlé pour la majorité
silencieuse.
Posté par Y.L., 20 mai 2014 à 15:50 | | Répondre
* [default_pp.png]
....Ce sont nos gladiateurs, libres.
Posté par Y.L., 20 mai 2014 à 16:16 | | Répondre
* [170885.jpg]
Aristote : sur la colère et la vengeance ( qui, si elle est
"mesurée, est préférable à l'indifférence" (Erman))
Rhétorique (II) :
: « La colère sera un désir, accompagné de peine, de se venger
ostensiblement d’une marque de mépris manifesté à notre égard, ou à
l’égard de ce qui dépend de nous, contrairement à la convenance.
Nécessairement aussi, toute colère est accompagnée d’un certain
plaisir, celui que donne l’espoir de la vengeance. En effet, on se
plaît à la pensée d’obtenir ce qu’on désire ; or personne ne désire
les choses dont l’obtention lui apparaît comme impossible ; mais la
personne en colère désire des choses qu’elle croit possibles. Aussi
rien de plus juste que ces vers sur la colère :
« Qui, plus douce encore que le miel, qui coule avec limpidité, se
gonfle dans la poitrine des hommes » (Homère) »
Ethique à Nicomaque (V) :
« Celui donc qui se laisse aller à la colère dans des occasions, ou
contre des gens qui la méritent et qui de plus s’y laisse aller de
la manière, dans le moment et durant tout le temps qu’il convient,
celui-là doit recevoir notre approbation (…)
Mais le défaut en ce genre, soit qu’on l’appelle une impuissance à
se mettre en colère, soit qu’on le qualifie de tout autre nom, est
toujours digne de blâme (…) c’est une lâcheté digne d’un esclave de
supporter une insulte et de laisser attaquer ses proches
impunément. »
Posté par pierregautier75, 21 mai 2014 à 09:53 | | Répondre
* [default_pp.png]
Le mot "indifférence" me pose problème. Peut-elle être authentique
en cas d'offense? Comme je l'ai écrit, il peut se présenter le
choix entre haine de soi, et haine exprimée ou agie, à l'encontre
de l'offenseur. Mais aussi, un réel mépris, qui n'est pas
indifférence, pour l'offense et l'offenseur réunis. La vengeance
est écartée.
Considérer comme une lâcheté "digne d'un esclave" de supporter une
insulte n'a plus de sens avec le christianisme. Laisser attaquer
ses proches est une autre histoire.
La société gagne à la réserve des sentiments "bruts", à
l'abstention d'actes violents.
Posté par Y.L., 21 mai 2014 à 10:18 | | Répondre
*
+ [170885.jpg]
" La société gagne à la réserve des sentiments "bruts", à
l'abstention d'actes violents", écrivez-vous sans aucun doute
à juste titre; mais cette abstention et cette réserve ne
comportent-elles pas aussi quelque risque, pour la société
elle-même? Je pense au risque d'encourager les entreprises des
violents dès lors qu'ils n'auront plus à craindre que la loi.
Je ne fais que reprendre là ce que, dans un commentaire
précédent, JCH avait écrit: "Mais faudrait-il qu'au nom de la
répression de la tentation de la vengeance on cultive un
entraînement à faire comme si l'on n'est pas offensé quand on
l'est et que les agresseurs n'aient pas aussi à considérer
qu'un des risques auxquels ils s'exposent est que l'agressé se
rebiffe et se rebelle?"
La vengeance doit être interdite. Mais peut-être est-il bon,
voire nécessaire, que tout en étant interdite chacun sache
qu'elle est toujours possible.
Posté par pierregautier75, 21 mai 2014 à 12:16 | | Répondre
* [default_pp.png]
"La vengeance est un plat qui se mange froid", dit, il me semble,
un dicton. Votre réserve me semble parler de la réaction immédiate
à l'agression. Il s'agit alors, plutôt, de légitime défense, à
laquelle peu de citoyens des sociétés modernes, policées, sont
préparés. Il vaut mieux, le plus souvent, ne pas réagir, que de
risquer un coup de couteau, ou un coup de feu. Mais par contre,
enregistrer tous les détails qui pourront aider la police. Une
façon courageuse de préparer la vengeance de la société.
Posté par Y.L., 21 mai 2014 à 13:29 | | Répondre
* [default_pp.png]
Django unchained et autres…
Ce passionnant billet de Michel Erman me fait penser à plusieurs
films récents qui ont bien illustré ce problème de la vengeance.
Ah que la vengeance est jubilatoire au cinéma ! Dans le récent
Millenium, quel n’est pas notre plaisir quand l’héroïne tatoue «
violeur » sur le torse de son tortionnaire (censé la protéger)
après lui avoir infligé l’équivalent des sévices qu’il lui a fait
subir (et dont il semble coutumier). Seuls ces mots me sont venus à
l’esprit « Bien fait ! » « Quel plaisir de voir ainsi la faiblesse
triompher de l’ignoble plus fort que vous ! » … et quelle bonne
idée de l’écrire et de le montrer au cinéma. Car c’est juste. Enfin
les victimes ne sont plus victimes ! Enfin les victimes disent
merde ; forcément jubilatoire.
De la même façon, dans Dango unchained, on est tellement content
quand la force libérée (l’esclave affranchi), et l’intelligence
déterminée (le lecteur des philosophes des Lumières, adepte de bons
mots) peuvent enfin dégommer la bêtise, la cruauté et la brutalité
arrogante (Brad Pitt, en l’occurrence Brad « pitre »). On ne se
sent plus de joie ! (au passage, le cinéma américain a été très
bien inspiré de diffuser juste au même moment le film Lincoln qui
montrait le côté « juridique », et pourtant à main d’homme car
artisanale, de la lutte pour l’élaboration des lois mettant fin à
l’esclavage. Voir les deux films en peu de temps d’intervalle fut
un grand moment pour moi.)
Alors quoi ? Le cinéma nous permettrait de jouir sadiquement à bon
compte (les deux premiers films cités sont une succession de scènes
ultra violentes). Pour moi pas du tout. J’ai horreur du sadisme et
de la violence gratuite au cinéma. Ça me dégoute. Je n’y trouve
strictement aucun intérêt et je préfère regarder les films
animaliers sur les poissons si j’ai le choix.
Je pense qu’il est troublant et pose des questions ce réel plaisir
jubilatoire provoqué par le spectacle d’une juste vengeance. Les
transports dans lesquels nous entrons n’ont d’équivalent que dans
ce qu’on nomme les émois amoureux. C’est bien de l’ordre du corps.
On a chaud, on est content. Le cœur nous étreint. On a envie de
rire etc.… Bien sûr il faut que la vengeance soit juste. Aucune de
ces sensations ne se produit dans une vengeance, compréhensible
intellectuellement, mais à laquelle nous nous sentons quelque peu
étrangers : film noirs à La Melville avec vengeance entre truands
etc.… Avec la juste vengeance, ce qui me trouble dans l’existence
de ces symptôme corporels, c’est que, contrairement à l’amour, je
ne vois pas comment on peut en faire une étude éthologique.
Beaucoup de philosophes matérialistes expliquent l’amour comme une
forme d’instinct, une chimie complémentaire, des odeurs qui se
combinent etc.… Pourquoi pas ? Admettons. Dans la vengeance c’est
comme si à l’intérieur de notre corps il y avait un petit pendule
qui se dérègle quand les choses sont injustes, ne sont pas en
équilibre, et notre corps retrouve son bonheur et nous en fait part
quand une « réplique » (Erman) a été donnée au coup qui modifiait
cet équilibre, redonnant à la balance du bien et du mal son
équilibre en faveur du bien. Cette réflexion un peu nouvelle pour
moi est peut-être lourde de conséquences : on aurait, inscrit en
nous le bien et le mal ??? Rien de très matérialiste ou éthologique
là-dedans…Suite plus tard.
Posté par marianne, 22 mai 2014 à 18:18 | | Répondre
* [default_pp.png]
Ce rappel, par Marianne, de ce que le cinéma fait de la question de
la vengeance, ses "choux gras", montre que la répression,
préventive, de la vengeance, n'en efface pas le désir et les
fantasmes.
Le cinéma est un art, mais aussi, un "bizeness", qui a besoin de
spectateurs, qui demandent de l'émotion, pas des leçons. C'est
pourquoi il est "suiviste", et exploite les travers humains, les
débauches dont ils rêvent.
La préoccupation de l'ordre public n'est pas celle des cinéastes.
Qui nous rappellent notre réalité.
Ellei n'a pas besoin de se forcer pour survivre.
Posté par Y.L., 23 mai 2014 à 06:56 | | Répondre
* [170885.jpg]
YL a sans doute raison de nous mettre en garde contre une nostalgie
déplacée de la vengeance. J’ai quand même envie d’insister encore
un peu.
Un argument souvent avancé contre la vengeance consiste à dire
qu’elle ne sert à rien, qu’elle ne supprimera pas le mal subi : «
Peut-être notre adversaire nous a-t-il fait perdre notre fortune,
notre rang, nos amis, nos enfants, — la vengeance ne rachète pas
ces pertes… » écrit Nietzsche dans une page d’ « Humain trop humain
» que je viens de découvrir et où il distingue deux sortes de
vengeance, la "vengeance de conservation" qui vise à détruire ce
qui nous menace (le terme de vengeance est-il adéquat ? se
demande-t-il) et la "vengeance de réparation" qui vise à toucher à
l’endroit sensible celui qui nous a blessé, quitte à mettre en
danger notre propre conservation pour y parvenir. Mais il poursuit
: « la vengeance ne rachète pas ces pertes, la réparation ne se
rapporte qu’à une perte accessoire qui s’ajoute à toutes les pertes
mentionnées. La vengeance de la réparation ne garde pas des
dommages futurs, elle ne répare pas le dommage éprouvé, — sauf dans
un seul cas. Lorsque notre honneur a souffert par les atteintes de
l’adversaire, la vengeance est à même de le rétablir. Or ce
préjudice lui a été porté de toute façon, lorsque l’on nous a fait
du mal intentionnellement : car l’adversaire a prouvé par là qu’il
ne nous craignait point. Notre vengeance démontre que, nous aussi,
nous ne le craignons point : c’est en cela qu’il y a compensation
et réparation. (L’intention d’afficher l’absence complète de
crainte va si loin, chez certaines personnes, que le danger que la
vengeance pourrait leur faire courir à elles-mêmes — perte de la
santé ou de la vie, ou autres dommages — est considéré par elles
comme une condition essentielle de la vengeance. C’est pourquoi
elles suivent le chemin du duel, bien que les tribunaux leur
prêtent leur concours pour obtenir satisfaction de l’offense :
cependant elles ne considèrent pas comme suffisante une réparation
de leur honneur où il n’y aurait pas un danger, parce qu’une
réparation sans danger ne saurait prouver qu’elles sont dépourvues
de crainte.) »
Posté par pierregautier75, 23 mai 2014 à 09:18 | | Répondre
* [default_pp.png]
Je suis sorti au bout d'une demi-heure de la projection de Django
Unchained: je ne supportais plus ce niveau de violence représentée,
ni d'être amené à une sorte de délectation morbide, de sidération,
et de sentiment d'impuissance face au spectacle de l'horreur... On
m'assure que j'ai eu grand tort et que j'aurais dans la suite du
film trouvé de quoi apprécier et me réjouir. Peut-être...
En tout cas, ma réaction ne m'empêche pas d'avoir bien apprécié le
commentaire de Marianne et ce qu'elle dit sur notre jubilation de
spectateurs quand, dans le film, vient le moment où les méchants
sont punis (et d'autant plus si c'est par là où ils ont agi...), où
les victimes sont vengées...Je ne crois pas qu'il s'agisse là d'une
exploitation de nos travers, mais d'une nouvelle forme de l'antique
surgissement de l'horreur et de la pitié, et peut-être d'un temps
de catharsis. Certes en cela, c'est un tréfonds de sentiments et de
conceptions très archaïques qui est remis au jour et ce n'est
évidemment pas comme ça que se construit l'organisation d'une
société de sûreté et de justice. Mais enfin, nous ne pouvons
peut-être pas tous tout le temps et en toutes occasions prétendre
accéder à cette sagesse prudente qui nous mène à ne pas réagir et à
opposer à ce qui nous agresse ou nous révolte le souverain mépris
du juste pour l'injuste!
La défense peut-être (dans des conditions très précises)
"légitime". La vengeance ne l'est pas, surtout si elle est le plat
qui se mange froid comme dit le proverbe. En tout cas, elle n'est
pas légale. Elle est peut-être compréhensible et, si elle doit être
jugée, elle peut ne pas être condamnée. Je pense en écrivant cela
au procès qui s'ouvre, celui du père qui a organisé l'enlèvement et
la remise à la justice du meurtrier de sa fille... qui sinon aurait
sans doute continué à couler des jours paisibles. Rien pour ce père
ne rachètera la perte (cf le texte de Nietzsche) et il est
certainement bon que son procès ait lieu... J'espère que le verdict
sera juste...et clément.
Posté par JCH, 23 mai 2014 à 11:02 | | Répondre
* [default_pp.png]
Les animaux ne se vengent pas (sauf les mules, mais pas n'importe
lesquelles). Pourquoi le désir de vengeance tenaille-t-il les
humains? À cause de notre mémoire, condition nécessaire à la
vengeance. Mais pas suffisante, à cause de nos règles sociales.
Dont nous sous souvenons aussi, en majorité.
"L'ignorance ne s'apprend pas."(Gérard de Nerval). Donc, nous
n'ignorons pas nos motifs, et nos désirs, de vengeance. Reconnaitre
leur vanité n'est pas leur déni.
Posté par Y.L., 23 mai 2014 à 11:33 | | Répondre
* [default_pp.png]
Je suis bien d'accord qu'il vaut mieux ne pas se venger. Mais il
reste passionnant d'essayer de comprendre. Nietzsche est si
précieux : "car l’adversaire a prouvé par là qu’il ne nous
craignait point. Notre vengeance démontre que, nous aussi, nous ne
le craignons point : c’est en cela qu’il y a compensation et
réparation.".
Voilà : c'est la possibilité du courage et de la dignité retrouvée
quand on est faible. Ce qui fait si plaisir c'est le courage du
faible.
Marianne
Posté par marianne, 28 mai 2014 à 15:20 | | Répondre
* [default_pp.png]
Hamlet ! Une autre réflexion sur la vengeance est toujours aussi de
l’ordre du corps : c’est le symptôme d’Hamlet. Absolument dépourvu
de passion triste, on peut aussi mourir à petit feu ou s’étioler
physiquement et moralement à de ne pas venger (et non se venger).
On peut n’en vouloir à personne, comprendre l’humain et savoir
qu’on manque à ses devoirs à ne pas venger. Venger le déshonneur et
la mort d’un proche par exemple, un fils ou un père, que par
bêtise, lâcheté, ignorance, arrogance, (rien que de très humain)
les autres ont condamné à mort moralement et physiquement.
L’injustice totale en un mot. La figure (peut-être hugolienne ou
balzacienne) du « bienfaiteur » accusé, méprisé, vilipendé qui en
meurt. (Aussi un cas de figure certainement plus répandu qu’on ne
croit. Il y a souvent un moment où les hommes forts, justes et bons
sont insupportables pour les autres. Ressort de bien des romans).
Et il y alors ce fameux déséquilibre qui reste, qui est là. Dans
Hamlet, par exemple, dans un western, dans une petite communauté,
il y a un individu qui est la victime oubliée, disparue, niée,
victime de la communauté, de l’institution, de la doxa. Là il y a
un problème. Comment se venger de la communauté injuste alors qu’on
le pourrait, sans s’exclure de cette communauté pour la vie. C’est
lourd pour un jeune homme comme Hamlet (qui en plus comprend
l’humain, trop humain). Mais il le pourrait ; car c’est encore un
individu face à une communauté restreinte. Et il le devrait ; car
sans cesse les souffrances de ce proche lésé, oublié par les autres
sont présentes et vivantes pour lui. Je parle de situation grave ou
la mort est le prix que la victime a payé. Et je parle de situation
ou la justice de la société ne peut rien pour remplacer la
vengeance puisque c’est la société qui est injuste et qui commet
l’injustice. Rarement la société ne reconnait une injustice commise
par elle sauf si elle est faite à des millions d’hommes. Et là,
comment ces millions d’hommes peuvent-ils venger leurs morts ? Là
on parle de L’Histoire avec un grand H et c’est encore une autre
histoire. Mais dans le cas du proche de la victime d’une communauté
restreinte et d’une doxa, la vengeance c’est peut-être comme dit
Michel Erman, mettre les autres en face de leurs responsabilités.
Plus facile à dire qu’à faire. Et le déséquilibre reste là comme
une malédiction pour tous.
Posté par marianne, 28 mai 2014 à 15:56 | | Répondre
*
+ [default_pp.png]
La vengeance appelle la vengeance,
Le meurtre appelle le meurtre ,
La vendetta appelle la vendetta....
Que devient la civilisation ?
Posté par M&J, 28 mai 2014 à 18:04 | | Répondre
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* Comme M&J j'ai tendance à penser que la sur X comme Xénophobie ou
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* L'Étranger, de Camus, n'est pas étranger à son sur X comme
Xénophobie ou intégration (le choix des sociétés modernes)*
* La présentation d'André Senik est claire et bien sur X comme
Xénophobie ou intégration (le choix des sociétés modernes)*
* Je me permets d'ajouter à propos du film sur X comme Xénophobie ou
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* La xénophobie est une question importante, ne sur X comme
Xénophobie ou intégration (le choix des sociétés modernes)*
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Note des utilisateurs: / 1
Mauvais ( ) ( ) ( ) ( ) (*) Très bien Note
Lundi, 17 Janvier 2011 21:13
Voilà quelques temps que je cogite sur le thème de la revanche et de la
vengeance, car je constate grâce à ma propre existence que c'est l'un
des principaux facteurs des maux de notre société. Ce temps de
réflexion a duré plus que de coutume car je n'arrivais à trouver ni
porte d'entrée ni porte de sortie. Le thème ne mérite que peu de lignes
s'il n'est abordé dans le but de faire tourner une grande page au
lecteur, ce qui est mon dessein après tout.
La revanche est le prix que l'homme souhaite faire payer à celui qui
lui a fait du mal. Tu m'as trompé, je te trompe pour que tu te rendes
compte aussi du mal que cela peut faire. Par cet acte je tranquillise
mon propre ego qui a subi un heurt, du moins je le crois, car un mal
pour un mal nous donne l'illusion de nous soulager et de nous mettre en
paix. C'est une gigantesque erreur, certainement la plus grande et la
plus courante qui ait pu rythmer jusqu'ici les pseudo-équilibres de
justice entre les humains. En effet, nombre de morales issues de textes
religieux prônent un donné pour un rendu et mettent l'homme dans une
logique de destruction sans fin. Le fameux oeil-pour-oeil et
dent-pour-dent présent dans plus d'un ouvrage religieux oblige le
croyant à appliquer une loi de vengeance basée sur le paiement à même
hauteur du mal subi. Certes celui qui connaît cette loi avant de faire
l'acte de mal sait à quoi s'attendre s'il va de l'avant dans son projet
malveillant, mais la peine de mort qu'appliquent nombre de pays
suffit-elle à éviter que les actes délictueux soient commis?
Certainement pas, il y a donc une absurdité de logique.
Le Nouveau Testament ainsi que l'enseignement du Bouddha excluent le
principe de vengeance en prônant celui du pardon et de la non-violence.
Cela n'a pas non plus changé fondamentalement l'humain puisqu'il
continue d'appliquer son esprit de revanche au nom de Dieu ou du Bien.
Nous avons tous le souvenir de ce cher George W. Bush prônant la guerre
du bien contre le mal lors de son projet de vengeance de l'attaque du
11 septembre, par ce biais il obtint le ralliement de l'opinion
publique et politique pour aller massacrer plus de 100'000 irakiens qui
n'avaient rien à voir avec les attentats de New York. En prétextant ces
« saintes » représailles, il put enfin venger son papa resté sur sa
faim lors de la première guerre du Golfe. Malgré ses desseins assouvis,
ce stupide président n'obtint plus le soutien de la population et
laissa place au contre-balancier que représente Obama, en opposition à
tout résultat logique lié à sa guerre. C'est signe que la revanche fait
partie intégrale de l'être, mais qu'elle ne répond pas à une saine
logique. Partant du principe qu'appliquer la revanche est un acte
malsain et néfaste, il faut donc maîtriser cette pulsion; le chemin qui
mène à sa libération passe par le travail sur soi, c'est un peu comme
d'autres défauts tels que la cupidité. Je dirais donc que l'esprit de
revanche ou de vengeance est un acquis naturel de l'ego, il est à
combattre et à éliminer, condition sine qua non de la saine évolution,
continuer à agir par vengeance mène à la ruine de l'être.
[israel-palestine-paix-maintenant-l-5.jpg] Lorsqu'on se sent floué ou
blessé, le sentiment premier qui envahit est donc naturellement un
besoin de vengeance. La difficulté dans le chemin de sa libération
consiste à contrôler et éloigner cette pulsion, de sorte qu'elle ne
pollue pas nos actes par une récidive provoquant une possible cascade
de vengeances en retour. Lorsqu'on observe la réalité
israélo-palestinienne, voilà plus d'un demi-siècle que de part et
d'autre un mort est vengé par un autre, cette situation n'en finit pas
et flirte souvent avec des paroxysmes traduits par des affrontements
lourdement armés. Plus intimement, au sein du partenariat de couple,
les erreurs et blessures rythment la dynamique entre hommes et femmes
en alimentant une tension furtive mais bien réelle. Chacun s'adonne à
maintenir l'autre dans une forme de soumission perverse par le rappel
du prix à payer des erreurs passées. Qu'il s'applique à l'individu ou
au groupe, l'esprit de vengeance mène au blocage et à la frustration
mutuelle, il faut donc apprendre à le reconnaître, à l'identifier quand
il s'éveille afin de commencer à le dompter, car il s'agit bien
d'apprivoiser un sentiment dont nous sommes tous dotés pour aller
au-delà des blocages qu'il provoque, notre évolution et notre survie en
dépendent. Aussi avons-nous besoin de sentir des vibrations positives
pour voir la vie avec optimisme, le sentiment de revanche nous enferme
dans une spirale néfaste qui sollicite tout notre être au service de
plans machiavéliques et malveillants, nous vaquons alors dans le
négatif et ce qu'il engendre comme destruction de l'esprit et du corps.
Si nous considérons que notre évolution spirituelle constitue largement
le sens de notre existence matérielle, est-il possible d'acquérir une
quelconque sagesse par l'accumulation de revanches et de vengeances? A
mon sens pas le moins du monde...
La connaissance de son ego est une condition incontournable pour
identifier l'esprit de revanche. En effet comment imaginer pouvoir
isoler cette pulsion si l'on est encore aveuglément assujetti à l'ego?
Pour ceux et celles qui n'ont pas encore connaissance de ce qu'est
l'ego, j'en résume ici quelques fondements, pour en savoir plus je les
invite à faire leurs propres recherches.
[vengeance.jpg] L'ego est le moi, ce fameux « je » qu'on apprend à dire
dès l'âge de 2-3 ans, cet être qui tantôt domine, possède, jalouse, cet
affamé de compétition, de flatteries et d'admirations. L'ego est
essentiel dans notre existence, mais ne constitue qu'une partie de nous
et peut parfois causer bien des dégâts. L'ego nous permet d'assumer
notre individualité par son affirmation, il est preuve que mon être est
différent d'un autre, mais il n'a rien à voir avec l'esprit qui nous
habite, il appartient à une couche inférieure liée à notre bloc de
conscience. Il revient donc à chacun de connaître son propre ego afin
de savoir quand c'est lui qui dirige ses pensées et ses actions. Les
enfants sont souvent de l'ego pur, c'est à l'âge adulte qu'en général
ce chemin de reconnaissance et d'identification devient possible (bien
qu'à mon sens il ne s'agisse que d'un point de vue occidental, je reste
persuadé que cela serait possible dès l'école primaire). Souvent c'est
l'ego qui domine l'être, par son besoin de reconnaissance ou de
domination; l'esclave de l'ego peine à discerner clairement les
éléments d'une situation donnée, il manque de recul et prend presque
toujours des décisions faisant fi de l'intérêt de son prochain, seul
compte son avantage, c'est l'égoïsme ou encore l'égocentrisme.
Comme pour le besoin de reconnaissance, celui de revanche ou de
vengeance se situe dans le même mécanisme dicté par l'ego. Si quelqu'un
me traite d'idiot, le heurt que je ressens quasi-instantanément
enclenche un processus de vengeance qui me pousse à l'insulter à mon
tour, voire à lui faire du mal de quelconque façon. L'ego est blessé,
l'amour propre a pris un coup, je ne dois pas perdre la face et je fais
en sorte de trouver le meilleur moyen d'avoir le dernier mot en lui
clouant le bec. Quand l'ego domine, il est pratiquement impossible de
prendre le recul nécessaire pour me dire que j'ai peut-être agi de
façon idiote, ou que mon interlocuteur est lui-même en déséquilibre
émotionnel, que ses paroles n'en sont que le reflet, ou encore qu'il
est dans l'erreur et que je peux le démontrer sans animosité. Il
m'appartient donc de faire un chemin d'apprentissage et de
domestication de mon propre ego pour comprendre qu'il me voile le
regard et me pousse à des réactions primaires et destructrices. Quand
deux egos non contrôlés s'affrontent et enclenchent les mécanismes de
revanche, l'escalade devient vertigineuse et conduit inévitablement à
des situations extrêmes que tous deux regretteront un jour. Le
processus de la revanche passe forcément par une blessure d'ego, un
heurt à notre amour propre. Souvent la colère est de mise dans les
premiers pas de la planification de la vengeance, ce sentiment si fort
qu'il pousse certains au crime.
Il est donc primordial de connaître les mécanismes intérieurs qui
enclenchent l'esprit de revanche, de faire plusieurs fois l'exercice du
recul lorsque nous nous sentons heurtés, de garder la bouche fermée et
de se mettre en observation quand la colère s'éveille. En agissant
ainsi, non seulement on arrivera à mieux comprendre l'enchaînement qui
mène à la spirale de la vengeance, mais on s'apercevra que le jeu n'en
valait pas la chandelle la plupart du temps. « Qu'ai-je vraiment gagné
en me vengeant? » La réponse est pratiquement tout le temps « dans
l'absolu: rien ! » On a l'impression de vivre un soulagement, mais la
vérité est que nous nous faisons du mal en faisant du mal à autrui, et
que le bénéfice n'existe pas!
La vengeance est une ruine de l'âme et de l'être, mais il n'est pas
toujours facile d'en rester éloigné. Par le travail méditatif, on peut
se concentrer sur des cas réels vécus afin d'examiner les causes
véritables du heurt de l'ego, constater au fil du temps qu'il est tout
à fait possible de s'éloigner de ces maux en domptant l'ego justement.
En fait comprendre qu'une blessure n'en est en fait pas une, permet de
surpasser les pulsions qui mènent à la revanche et à la vengeance.
Celui qui a causé le mal est en fait bien plus malheureux et bien plus
pauvre en conscience, il reste bloqué à un stade d'évolution fort
primaire, et il est finalement plus à plaindre qu'autre chose, dans le
fond c'est lui qu'il faut aider...
Si chaque humain pouvait faire ce travail sur lui-même alors la paix
véritable, celle avec son voisin, avec son prochain, verrait son
application réelle et à large spectre puisque transmissible d'humain en
humain. Encore une fois c'est chaque petit grain de sable qui doit
changer intégralement de couleur pour que la plage puisse changer de
couleur durablement...
Orlandres
*******
Contrat Creative Commons
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Commentaires
+3 # France 20-01-2011 01:36
Je suis loin d'être quelqu'un qui ressent le besoin de se venger,
plutôt celui de se protéger de ces personnes "en déséquilibre
émotionnel" qui n'hésitent pas à blesser autrui.Actuellement,
gentillesse, générosité, altruisme et empathie sont malheureusement
trop souvent associés à faiblesse.Comme tu le soulignes à la fin,il
reste l'espoir que ces grains de sable, peu à peu, parviennent à
modifier la couleur de la plage. Cela requiert temps et patience. Grâce
à ce texte, je me sens moins seule. Il me conforte dans mes convictions
(instinctives)et met en évidence des valeurs qui me sont précieuses.
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Le changement viendra de nous, sachant que les découvertes
scientifiques peuvent aussi être insufflées par de sages amis ET (pas
besoin de se présenter physiquement pour ça…). La pensée, l’esprit, la
conscience sont la chose la plus puissante qui soit, ne pleurons pas et
découvrons en nous-mêmes les vérités et les pouvoirs occultés depuis si
longtemps.
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08 oct 2014
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08 oct 2014
Des clés pour comprendre la notion de vengeance à l’adolescence
Pour commencer à réfléchir sur le sujet de la vengeance et de la
légitime défense il faut d’abord pouvoir définir ces deux termes.
Une définition générale de la vengeance et de la légitime défense
Le verbe venger vient du latin « vindicare » pouvant être compris dans
un sens étymologique comme « affirmer sa force ». La vengeance est
définie, par le Larousse, comme l’ « action de se venger, de se
dédommager d’un affront, d’un préjudice ». Le verbe se venger exprime
quant à lui l’idée de « se procurer une réparation d’une offense, d’un
préjudice en en punissant l’auteur ».
Il y a dans cette définition la notion de réparation et de punition. En
se vengeant, la victime devient auteur : elle peut penser qu’elle
répare le préjudice subi en punissant l’auteur. De ce fait l’auteur
devient à son tour une victime. Ces deux concepts contiennent l’idée
d’un laps de temps entre le préjudice et la vengeance. Cette
temporalité est essentielle pour la différencier de la légitime
défense.
La légitime défense est définie, quant à elle, par le Larousse, comme
le « droit de riposter par la violence [homicide, blessures, coups], en
cas de nécessité actuelle, à une agression dirigée contre soi-même ou
autrui ». C’est également un terme juridique qui correspond à une
autorisation légale de se défendre ou de défendre autrui lors d'une
agression, y compris en utilisant des moyens qui seraient interdits
dans d'autres circonstances (blessures coups, voire homicide).
L’adolescent et la vengeance
Dans l’idée de la vengeance, on retrouve la notion du regard d’autrui,
de la réputation. Beaumarchais disait : « quand un déshonneur est
public il faut que la vengeance le soit aussi ». Cette idée est
particulièrement présente à l’adolescence où l’image renvoyée par les
pairs prend une place prédominante dans la construction de l’image de
soi et de l’identité.
L’adolescence est une période de construction identitaire, où les
jeunes ont besoin de s’affirmer pour exister. Les sentiments sont
exacerbés, ce qui amène certains jeunes à être particulièrement
susceptibles, et tentés de se venger lorsqu’ils se sentent offensés,
agressés, ou touchés dans leur honneur. Le passage à l’acte devient
ainsi un des moyens d’expression privilégié pour les adolescents. C’est
un langage, une réponse à un sentiment d’impuissance. Dans la vengeance
: c’est moi ou l’autre, car elle est vue comme un moyen de se protéger
contre un sentiment d’humiliation ou d’injustice. On se répare sur le
dos de l’autre. La vengeance est perçue comme étant légitime dans la
mesure où elle vient réparer un sentiment douloureux, et l’honneur.
Le recours à la vengeance est d’une part motivé par le manque de
confiance envers les adultes et les institutions en général. D’autre
part par le besoin de se prouver et de prouver à leurs pairs qu’ils
sont autonomes, qu’ils n’ont pas besoin de l’aide d’un adulte. L’enjeu
étant aussi de se bâtir une bonne réputation.
En effet le recours à l’adulte pour mettre un terme à un conflit est
très mal perçu par les pairs, car ils sont rapidement catalogués de «
balance », de faible et donc incapable de résoudre les problèmes tout
seul.
L’adolescent et la parole
Certains adolescents ont parfois du mal à formuler ce qui ne leur
convient pas : plutôt que d’exprimer leur désaccord et argumenter, ils
optent pour un comportement inadapté, qui se traduira par des
agressions verbales. Ceci fera violence aux adultes qui n’arrivent pas
à toujours à décoder ce qui est sous-jacent.
Confusion entre dénonciation et délation
Il est important de développer avec les élèves la notion de balance,
très réprouvée à l’adolescence car le sens qu’ils donnent est confus.
Une balance c’est quelqu’un qui rapporte un fait à un adulte, sans
tenir compte du contexte, par exemple : même si j’ai fait du mal à
quelqu’un, mes camarades n’ont pas à le dire à un adulte, sinon ce
sont des balances. Voici quelques clés pour aider les jeunes à faire la
distinction entre délation et dénonciation :
* Dénoncer une agression consiste à protéger la victime et à
sanctionner les coupables. De plus la loi prévoit dans le code
pénal une obligation de dénonciation dans certains cas. Par exemple
: si on a connaissance d’une situation de maltraitance sur un
mineur de moins de quinze ans et qu’on n’informe pas les autorités
judiciaires ou administratives, on risque trois ans
d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
* La délation est une dénonciation, souvent secrète, inspirée par des
motifs contraires à la morale. Elle relève de la trahison, c’est
une dénonciation dont l’intention n’est pas celle de protéger mais
de nuire: elle est souvent motivée par la jalousie, la vengeance
etc.… Le but étant d’en tirer un bénéfice, et plus particulièrement
d’obtenir les grâces de ses supérieurs (de ses profs, de sa
hiérarchie etc.…)
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le sentiment de vengeance et la responsabilit parentale
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le sentiment de vengeance et la responsabilit parentale
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1. 27 01 2007 - 16h49
Amon GAIA
______________________________________________________________
Date d inscription
avril 2005
Messages
125
le sentiment de vengeance et la responsabilit parentale
J aimerais essayer de d velopper comment le sentiment de vengeance
sur ce que l on vit peut transiter travers nos comportements.
On dit souvent d un enfant battu qu il risquera de recommettre la
m me erreur lorsqu il sera adulte...parce que soit il aura broy du
noir toute se vie et de ce fait le destin le remettra plus ou moins
face la m me situation pour que cette derni re la situation
puisse tre exorcis e qu elle ne se reproduise plus jamais et
qu elle soit comprise tout jamais....
Si l on essaye de tricher avec le destin ou de cummuler une
frustration en soi en se for ant d oublier une situation on
risque de laisser vivre cette frustration qui se r percutera dans
un comportement par l invisible et les choix dans la vie face
l ducation que l on donnera nos enfants...
Donc quand je parle d un enfant battu je parle d un mal dont on
sait par l observation du monde ext rieur et par l volutionet la
compr hension.
Maintenant si l on prend une situation o le mal ne serait pas
? officiellement expos qu en serait-il
Une succession de l erreur jusqu exorcisme de la situation par la
prise de conscience et de la r solution du probl me par
l introspection souvent ...
Donc j expose cela pour amener une reflexion sur l volution
permanente que la Nature a nous offrir A partir du moment o
l on s tablit religieux avec une ducation religieuse donc dat e
? du pass rend-on hommage cette volution Ne laisse-t-on pas
notre ducation au pass qui n aurait pas soit r gler ses probl mes
soit tout simplement voluer Est-ce comme l enfant battu une
violation qui se transmettrait de g n rations en g n rations jusqu
? exorcisme du mal pour l annihiler
On peut bien voir plein des maux dans nos soci t s actuelles :
pollution mal-bouffe pesticides ogm additifs... repr sentation
politique foireuse et profiteuse mauvaise parole mauvais acte
r signation des responsabilit s de tout chacun idolatre aveugle
...
? Tout cela ne sont-ils point des violations Violations qui seront
elles aussi transmises nos enfants jusqu leur propre
? destruction ou jusqu exorcisme des maux
Si vous voulez vous refugiez dans le positivisme vous vous direz
que cela va changer et patati et patata ... Donc au meilleure
des cas vous leur transmettez tous vos maux en vous disant qu ils
changeront et en portant vos espoirs vers eux Mais cela n est-il
? point une fuite une violation Croyez-vous que eux aussi feront la
m me erreur et se diront que leur enfants volueront et qu ils
? ? ? vivront dans un monde meilleur
______________________________________________________________
Alt Aujourd hui
Publicit
_________________________________________________________
2. 27 01 2007 - 19h52
bardamu
______________________________________________________________
Date d inscription
ao t 2003
ge
45
Messages
2 279
Re : le sentiment de vengeance et la responsabilit parentale
Bonjour
a priori il s agit de philosophie morale et pas de philosophie des
sciences. Le rapport aux sciences me semble trop flou pour un
transfert dans la partie Ethique des sciences et l introduction
du th me religieux est hors charte.
Et donc je ferme d sol ...
Ethica IV 43 : Titillatio excessum habere potest et mala esse.
Spinoza
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b b s de 18 mois savent rep rer les faux sentiments
f02033f289_stevejobs-tablette.jpg Neurologiquement l adoration
d Apple ressemble au sentiment religieux
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Accueil du site > Autres > Justice > La punition n’est pas une
vengeance
La punition n’est pas une vengeance
VEDCA.fr | Par Rémi Oudoul | Publié le 1er mai 2012 (mis à jour le
31 août 2012)
Face à quelqu’un qui a commis quelque chose de mal, on peut soit le
punir (i.e. lui attribuer une peine) soit se venger. Les mots en
eux-mêmes donnent déjà une idée de la distinction : la vengeance est
une réparation obtenue par un acte de la partie lésée (« se » venger)
tandis que l’autre est l’œuvre d’un juge.
Le point commun est que, dans les deux cas, elles sont un « mal » du
point de vue de celui qui la subit : enferment carcéral, travaux
forcés, atteinte physique, peine de mort (même si nous verrons que
celui qui se repent peut trouver que sa peine est un bienfait et que,
pour Platon, on fait le mal pour le bien de celui qui a commis quelque
chose de mal).
Le fait qu’un tribunal punisse (i.e. condamne) un coupable permet-il
pour autant de venger la victime ?
Analyse des termes
La vengeance
La notion de vengeance (ou de loi du talion : « œil pour œil, dent pour
dent ») appartient au domaine du sentiment, de la subjectivité et
s’éloigne donc de celui du de la justice et du droit. La vengeance
suppose une intention de nuire, de voir l’autre souffrir. En cela elle
peut sembler primaire et inhumaine.
La punition
La punition n’est pas toujours légale
Toutefois, la punition n’est pas toujours liée au droit et n’est pas
toujours sanctionnée par un tribunal : exemple de la loi parentale qui
conduit à punir son enfant (le priver de dessert est une punition qui
n’a aucune conséquence légale). Pour nuancer, on pourrait dire que même
cette dernière relève, bien qu’indirectement, du droit.
Le fondement du droit de punir
Pour bien saisir la distinction, il est important de comprendre le
fondement du droit de punir, qui existe partout où il y a une autorité
étatique (et qui est lié à la fois au pouvoir législatif – chargé de
voter la loi - et au pouvoir exécutif – chargé de la faire respecter).
Sans quoi, la punition pourrait être perçu comme aussi injustifiée que
la vengeance (c’est-à-dire quelque chose de subjectif, d’aléatoire). En
effet, l’instance qui punit est « objective » et désincarnée : le juge
n’est alors pas une personne ni un individu, mais l’instrument d’une
notion, en occurrence la loi. Il n’y a donc pas vengeance car on sort
du subjectif (sur ce dernier point, relatif à l’obéissance à la loi, on
se réfèrera au "Contrat Social" de Rousseau)
En quoi l’État a-t-il le droit de nous punir ?
La punition est justifiée car elle guérit l’âme (Platon)
L’idée de « juste punition » (développée par Platon dans le Gorgias)
est censée justifier la légitimité que l’État a à nous punir. Pour lui,
la punition est non seulement rationnelle (et non pas arbitraire) mais
elle est surtout nécessaire : la punition est pensée sur le modèle
médical et a pour but de guérir l’homme qui a commis une injustice (le
châtiment suprême consisterait donc à ne pas être puni puisque cela
signifierait ne pas être guéri de son mal). Même si le malade trouve le
remède désagréable, il est nécessaire à sa guérison : on a donc bien
ici l’idée d’un mal nécessaire (ce qui permet à l’État de donner une
légitimité à sa punition).
La punition ne peut être fondée sur une base théologique et personnelle
(Kant, Locke)
La critique de cette « juste punition » est fondée sur le fait qu’elle
est plus théologique que rattachée à l’idée de justice : guérir l’âme
de ses vices ne devrait pas être du ressort de l’État et devrait rester
quelque chose de personnel. La vision platonicienne conduit aussi à des
impasses puisqu’elle permettrait de punir les mauvaises intentions
(même sans qu’une action s’ensuive) car cela serait déjà moralement
répréhensible.
L’histoire a montré, à travers l’exemple de l’inquisition (qui était un
tribunal, relevant du droit canonique), que cela conduit à justifier la
torture des hérétiques. Cette volonté de fonder la punition sur une
volonté de « parfaire les âmes » amène aussi à justifier la lapidation
à mort du couple d’Afghans survenue en Août 2010 pour cause d’adultère.
En effet, les décapitations et lapidations sont justifiées par
l’application à la lettre de la charia (qui est une loi) : la punition
vise la guérison de l’âme, son retour dans le droit chemin.
Heureusement, il n’en va généralement pas ainsi du point de vue du
droit. C’est ainsi que Kant distingue la morale du droit, la
législation intérieure du devoir extérieur :
C’est un devoir extérieur de tenir la promesse donnée dans un
contrat mais le commandement d’agir ainsi uniquement parce que c’est
un devoir sans tenir compte d’un autre mobile n’appartient qu’à la
législation intérieure "
(Kant, Doctrine du droit, III, p.94).
Si le droit fait l’objet d’une législation extérieure, c’est parce
qu’il concerne le rapport externe entre deux individus : il détermine
si l’action de l’un s’accorde avec la liberté de l’autre. John Locke,
dans « La lettre sur la tolérance » (1689), insiste aussi sur le fait
que le prince n’a pas à s’occuper du salut de ses sujets mais seulement
de la chose commune :
La punition a une utilité sociale (Cesare Beccaria)
De même que Kant et Locke, Cesare Beccaria (juriste et philosophe
italien du 18ème siècle, qui se signala notamment en développant la
toute première argumentation contre la peine de mort) refuse de fonder
la punition sur une notion comme le juste châtiment. Pour lui, la
légitimité de la punition se trouve dans son utilité sociale : si
l’État ne punissait pas, la société ne pourrait être conservée. La
fonction de la punition est donc moins d’améliorer le criminel que
d’assurer la conservation de la cité.
Beccaria ne négligera pas non plus l’importance de la protection des
droits du condamné. S’inscrivant pleinement dans les revendications des
philosophes des Lumières, il estime qu’une réforme de la justice est
nécessaire afin de la faire évoluer dans le sens d’une plus grande
humanité (i.e. améliorer les conditions de vie des détenus et arrêter
les exactions [1] et supplices commis dans les prisons). La philosophie
de Beccaria se retrouve aussi dans l’œuvre de Jeremy Bentham, inventeur
d’un concept de système pénitentiaire modèle : le "panoptique". Pour ce
dernier, la peine ne doit plus être conçue comme une punition mais
comme une occasion pour le condamné de de s’améliorer. C’est donc toute
une réflexion sur l’objectif de la détention qu’il propose : la prison
doit devenir un endroit où le prisonnier va entamer une rééducation qui
lui permettra une meilleure réinsertion dans la société
Metro :
Dans le cadre du festival vous allez jouer à la Maison d’arrêt de
Bois d’Arcy, dans les Yvelines. Ce sera un moment particulier ?
Youssoupha (rappeur français) :
(...) Attention, la privation de liberté est une sanction que je ne
conteste pas. Ce pourquoi je milite, c’est l’existence d’une vie
culturelle en prison. Parce qu’elle éduque, parce qu’elle élève.
Qu’il s’agisse de musique, de littérature ou d’expositions.
Coût et condition de détention
On aurait aussi pu aborder le débat sous l’angle du coût de la
détention : une place de prison coûte à l’état 111 360 €...Pourquoi les
Norvégiens devraient payer pendant 21 ans pour la rétention d’Anders
Behring Breivik ? Etre relâché (même si c’est dans 21 ans et que cette
peine pourra être prolongée) est-il acceptable lorsqu’on a tué 77
personnes ? A Halden, prison de haute sécurité en Norvège, chaque
cellule dispose d’une télévision à écran plat, d’une douche
individuelle avec de belles serviettes blanches. "Ils avaient droit à
des cours de langue, de yoga, à une bibliothèque, une salle de sport".
La prison symbolise un système norvégien davantage tourné vers la
réadaptation des criminels que sur leur punition. Le débat est
difficile : certes les prisons Norvégiennes sont parmi les plus
confortables du monde...mais le taux de récidive est aussi parmi les
plus bas. la Norvège a sans doute le pourcentage de récidives le plus
bas chez les condamnés d’Europe (moins de 20%), ce qui peut indiquer
que le traitement des criminels est bon
La différence entre punition et vengeance peut sembler minime
En conclusion, quelle que soit la justification donnée à la punition,
cette dernière se doit de s’écarter du subjectif afin de ne pas être
assimilée à la vengeance. De plus, la punition est institutionnalisée
alors que la vengeance est personnelle et arbitraire.
Cependant, le principe même de la punition, qui consiste à faire faire
à la personne coupable un acte qui lui est pénible semble
contradictoire. Faire du mal à celui qui a fait du mal consiste à se
montrer soi-même coupable d’un dommage : celui qui punit n’entre-t-il
pas finalement toujours dans le cercle vicieux de la volonté de faire
le mal ?
JPEG - 153.1 ko
Planche n° 13 du Fluide Glacial n° 20 (cercle vicieux de la guillotine)
Toutefois, on peut aussi dire qu’en punissant on ne fait pas du "mal"
mais plutôt du "juste". De plus, comme énoncé précédemment, personne ne
punit, sinon la loi ou la société.
La punition n’a pas un but personnel
On peut toutefois penser que si la vengeance a pour but de faire
souffrir l’autre autant qu’il nous a fait souffrir, la punition a
d’autres buts, moins personnels : perfection de l’âme (Platon) ou
conservation de la cité (Cesare Beccaria).
La punition donne des droits à l’accusé
La punition donne des droits au criminel alors que la vengeance n’en a
que faire : punir le criminel (selon Hegel), c’est lui faire honneur
car on le traite alors comme un être ayant des droits. La vengeance ne
s’embarrasse pas de ces droits. Ainsi, le fait que la justice française
ne permettra jamais la torture dans aucun de ses jugements montre bien
que le condamné sera puni mais que cela ne fera pas de la victime un
homme vengé.
A l’inverse, le souci de l’essence rétributive de la justice que
développe Kant (dans « Doctrine du droit », qui débute la
« Méta-physique des mœurs », 1785) semble (en apparence seulement) se
rapprocher de la vengeance : « Si le criminel a commis un meurtre, il
doit mourir » ; la sévérité de la peine est nécessaire « afin que
chacun éprouve la valeur de ses actes ». Le droit pénal européen va
donc devoir manifester une grande force argumentative pour contrer cet
argument de Kant (Jean-Jacques Rousseau et Hegel étaient eux aussi
favorables à la peine capitale). Il faudra d’ailleurs attendre encore
près de deux siècles pour que soit entendue la condamnation de la
guillotine par Victor Hugo ou Albert Camus.
Pour prolonger la réflexion, on pourrait se demander pourquoi Hegel est
favorable à la peine de mort alors qu’il défend justement une idée de
la punition qui doit s’écarter à tout prix de celle de la vengeance. La
peine capitale ressemble en effet plus à une volonté de vengeance qu’à
une volonté de rendre la justice.
En fait, pour Hegel (mais encore plus pour Kant et Rousseau), la peine
de mort est une "juste punition", et non une vengeance car le criminel
- s’écartant de la communauté - doit périr pour assurer le bon
fonctionnement de celle-ci. Il s’agit donc encore de justice. En effet,
la notion de vengeance n’est pas liée à la gravité de la peine, mais au
fait qu’on en reste à une appréciation subjective, ce qui n’est pas le
cas ici.
Texte présentant un exemple
La vengeance se distingue de la punition en ce que l’une est une
réparation obtenue par un acte de la partie lésée, tandis que
l’autre est l’œuvre d’un juge. Il faut donc que la réparation soit
effectuée à titre de punition, car, dans la vengeance, la passion
joue son rôle, et le droit se trouve troublé.
De plus, la vengeance n’a pas la forme du droit, mais celle de
l’arbitraire, car la partie lésée agit toujours par sentiment ou
selon un mobile subjectif. Aussi bien, quand le droit se présente
sous la forme de la vengeance, il constitue à son tour une nouvelle
offense, n’est senti que comme conduite individuelle, et provoque
inexpiablement, à l’infini, de nouvelles vengeances.
HEGEL, Propédeutique Philosophique
Notes
[1] Actes de violence sur quelqu’un
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Commentaires ( 1 )
* La punition n’est pas une vengeance  4 septembre 2014, par
eupmr64
mutuelle auto entrepreneur comparatif
comment résilier un contrat de mutuelle santé vous direz comparatif
mutuelle santé aussi mutuelle omfam vous regrettez croix bleue
assurance santé Alors ce mutuelle familiale corse
Répondre à ce message
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* La punition n’est pas une vengeance
* Un acte considéré comme "illégal" peut être "légitime"
* Pourquoi avoir crée des lois ?
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Hitler contre le peuple juif. Ce 27 janvier ...Plus
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Après l’élimination en Syrie de 6 miliciens chiites et de 6 officiers
iraniens ...Plus [resample.php?file=art_5548.jpg&w=150&max=150]
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[side- orange.png] La prochaine Knesset prend forme
À deux mois des Législatives, la campagne électorale a pris un nouvel
élan avec la formation de la plupart des listes électorales, certaines
dans le cadre de primaires, d’autres arbitrairement ...Plus
[resample.php?file=art_5549.jpg&w=150&max=150]
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[trans.gif]
La vengeance
[trans.gif] Par Yonathan Bendennnoune, Bookmark and Share
[trans.gif]
[bullet-blue.gif] No 26 décembre 2012, Torah
En règle générale, la vengeance est considérée comme une attitude
vivement réprouvée, comme le souligne la Torah avec insistance : « Ne
te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple » (Vayikra 19,
18). Mais dans certains contextes, cette disposition semble au
contraire favorable…
Un exemple particulièrement probant de ce type de vengeance apparaît
dans la Haftara de cette semaine : « Les jours de David approchant de
leur fin, il dicta ses volontés à Chlomo son fils en ces termes :
‘Obéis fidèlement à l’Eternel, en marchant dans Ses voies (…). Tu as
dans ton entourage Chimi, le fils de Guéra : celui-là m’accabla des
plus violents outrages lorsque je me retirai à Ma’hanayim. Mais il vint
à ma rencontre vers le Jourdain, et je jurai par l’Eternel que je ne le
ferai pas périr par le glaive. Eh bien, ne le laisse pas impuni, car tu
es un homme avisé : tu sauras comment agir à son égard, et tu feras
descendre, ensanglantée, sa vieillesse dans la tombe’ » (Rois I 2,
1-9).
Quelle étrange scène : David, dont la vie fut entièrement consacrée à
D.ieu et au bien, a pour tout souci, dans les derniers instants de sa
vie, que Chimi ben Guéra ne s’en tire pas à bon compte ! Et comme il
n’avait pas pu venger lui-même son affront – compte tenu du serment
auquel il était lié –, il charge son successeur Chlomo de venger son
affront. Un testament bien insolite…
Certes, la Halakha stipule que « quiconque se rebelle contre le roi est
passible de mort ». Et par ailleurs, il est établi qu’un roi n’a pas la
possibilité de renoncer, même ponctuellement, aux honneurs qui lui sont
dus. À cet égard, Chimi ben Guéra méritait donc bien la sentence
capitale, en raison des injures qu’il avait adressées au roi David.
Cependant, étant donné que David ne pouvait pas lui-même appliquer
cette sentence, à quoi bon s’entêta-t-il à vouloir faire périr ce
rebelle ? A priori, même le plus ordinaire des hommes n’a guère ce
souci en tête à sa dernière heure…
L’esprit de Navot
Selon rav ‘Haïm Shmulevitz (Si’hot Moussar chap. 27), ceci nous amène à
comprendre que la notion de vengeance ne se résume pas au sentiment
ordinaire de rancune, dont chacun est par nature plus ou moins habité.
La vengeance peut en effet être une valeur supérieure, que le roi David
chercha ici à préserver dans ses dernières heures.
Et de fait, nous voyons que même dans le Monde spirituel des âmes – le
Monde de l’absolue vérité –, la notion de vengeance existe, une
vengeance nullement alimentée par les bassesses de la nature humaine.
Nous en avons la preuve dans cet autre récit extrait du Livre des Rois,
concernant le sinistre roi A’hav : « [Le prophète Mikhayahou dit :] Je
vis l’Eternel assis sur son trône, tandis que toute l’armée céleste se
tenait près de Lui, à droite et à gauche. Et l’Eternel dit : ‘Qui ira
inciter A’hav à partir en guerre à Ramot, en Guilad, afin qu’il y
succombe ?’ (…) Un Esprit s’avança devant l’Eternel et dit : ‘Moi,
j’irai l’égarer (…), j’irai et je serai un esprit de mensonge dans la
bouche de tous ses prophètes…’ » (Rois I 22, 19-21).
Nos Sages ajoutent à ce sujet : « Qui était donc cet esprit ? C’était
celui de Navot. » On se souvient que le roi A’hav avait convoité la
vigne de Navot, située proche de son palais, et que ce dernier avait
refusé de la lui céder. Sur les conseils d’Izével, la femme du roi, un
complot fut fomenté contre Navot, qui périt lapidé par le peuple. Et
depuis sa mort, précise Rachi (ad loc.), « l’esprit de Navot n’aspirait
qu’à séduire A’hav pour le faire tomber ». Et de fait, l’esprit de
Navot parvint à induire les prophètes d’A’hav en erreur, et celui-ci
périt dans les combats.
Faire régner la Justice
Il est donc établi que même dans le Monde de vérité – où ne règnent ni
le mauvais penchant, ni les pulsions humaines primaires –, la notion de
vengeance est toujours bel et bien présente. En quoi consiste cette
valeur supérieure ?
Selon rav ‘Haïm Shmulevitz, pour bien saisir cette notion, il nous faut
distinguer deux types de vengeance : il y a d’une part la vengeance
punitive, et d’autre part celle exercée par pur esprit de Justice. À
nos yeux, se venger signifie avant tout infliger à l’autre ce qu’il
nous a fait endurer – c’est-à-dire le punir « œil pour œil », pour
effacer l’affront subi. Mais à un niveau nettement plus élevé, il
existe une vengeance émanant de la Justice absolue, réclamant que
chacun reçoive exactement ce qu’il mérite, que ce soit en bien ou en
mal. À cet endroit, le désir de vengeance peut revêtir la plus haute
valeur, car il est mû par la volonté de faire régner la Justice divine
sur terre.
Ceci apparaît dans cette sentence talmudique : « La vengeance est de la
plus haute valeur, car dans le verset, elle apparaît entre deux Noms
divins : ‘D.ieu de vengeance, Eternel…’ (Téhilim 94, 1). » Plus loin
dans ce passage, la Guémara ajoute : « ‘D.ieu de vengeance, Eternel,
D.ieu de vengeance, apparais !’ – que désignent ces deux ‘vengeances’ ?
L’une pour le bien, et l’autre pour le mal. » En clair, même une
récompense accordée en vertu d’une bonne action, est considérée comme
une forme de « vengeance ». Car la Vengeance divine n’est que justice
et droiture, que ce soit en bien ou en mal.
Cette soif de vengeance – de Justice – se manifesta également pendant
l’enterrement de Yaacov, relaté dans notre paracha. Lorsque les douze
fils du patriarche arrivèrent à la Caverne de Makhpéla pour y inhumer
leur père, Essav s’interposa, soutenant qu’il avait lui aussi droit à
une part dans le caveau. Finalement, ‘Houchim, le fils de Dan,
intervint et tua Essav. A ce moment, disent nos Sages, « Yaacov ouvrit
les yeux et sourit. C’est en ce sens qu’il est dit : ‘Le juste se
réjouit en voyant la vengeance’ (Téhilim 58, 11) » (Sota 13/a). De
toute évidence, Yaacov n’éprouvait guère plus de sentiment de rancune
envers son frère après son propre décès. Mais lorsqu’Essav vint
réclamer une part dans la Caverne de Makhpéla, il s’avéra que le litige
qui les avait opposés n’avait toujours pas été résolu : après tant
d’années, Essav continuait à prétendre que le droit d’aînesse lui
revenait. Lorsque ce dernier fut finalement mis à mort, Yaacov éprouva
une joie profonde – capable de le ressusciter temporairement – en
voyant que la Justice divine avait finalement été rétablie.
Des préceptes de bonté
Cette explication apportera un éclairage intéressant à une décision du
Rambam, relative aux lois du Chabbat : « Il est interdit de s’atermoyer
lorsqu’il s’agit de transgresser le Chabbat pour un malade dont la vie
est menacée, comme il est dit : ‘L’homme qui pratique Mes commandements
obtiendra, par eux, la vie’ [les mitsvot ne doivent donc pas être
prétextes à laisser un homme mourir]. Il apparaît que les préceptes de
la Torah ne sont pas des actes de vengeance contre les hommes, mais ils
sont clémence, bonté et paix pour le monde » (Hilkhot Chabbat chap. 2,
3).
De prime abord, quelle est donc cette thèse que le Rambam s’efforce de
contester ? Y aurait-il réellement une opinion affirmant que D.ieu
imposa aux hommes Ses mitsvot pour « Se venger » d’eux ?
D’après ce que nous avons vu, il apparaît que la vengeance est
l’expression de la plus stricte Justice au monde, qui n’admet aucune
concession. À cet égard, si l’on plaçait une vie humaine sur le plateau
d’une balance, et le respect du Chabbat sur l’autre plateau, il n’est
pas certain que la première l’emporte. Les lois de la Torah sont en
effet le socle sur lequel repose l’existence entière, comme le dit la
prophétie : « Si ce n’était Mon alliance nuit et jour, Je n’aurais pas
placé les lois du ciel et de la terre ». On aurait donc pu concevoir
qu’une vie humaine ne fasse pas le poids contre un principe aussi
essentiel que le Chabbat. Voilà pourquoi le Rambam explique que « les
préceptes de la Torah ne sont pas des actes de vengeance » –
c’est-à-dire qu’ils ne sont pas gérés uniquement par la Justice la plus
stricte – « mais ils sont clémence, bonté et paix pour le monde » – en
vertu de quoi chaque vie humaine mérite d’être préservée.
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Mali : les risques de la vengeance
Mali : les risques de la vengeance
Mercredi 23 Janvier 2013 à 19:00
Alain Léauthier - Marianne
Dans tout le Nord Mali, après un an d’occupation, de sévices et
d’humiliations, la peur a laissé la place à un fort désir de vengeance.
C’était écrit, diront les bons esprits, hostiles dès le premier jour à
l’intervention française au Mali : pas de guerre sans bavures ! Or
voilà qu’à peine remise sur pieds, les forces de sécurité malienne sont
soupçonnées de graves exactions contre des civils. Pour Thierry
Burkhard, porte-parole de l'état-major français, aucun indice ne
permettrait de l’affirmer. Mais plusieurs reportages évoquent chasse à
l’homme et exécutions sommaires de supposés rebelles islamistes dans la
région de Mopti et les environs de Niono, au sud de Diabali, la ville
reconquise aux djihadistes le 21 janvier dernier.
Dans tout le Nord Mali, après un an d’occupation, de sévices et
d’humiliations, la peur a laissé la place à un fort désir de vengeance.
Contre les combattants d’Aqmi, du Mujao mais aussi contre les touaregs
islamistes d’Ansar Dine et leurs frères ennemis, laïcs et
indépendantistes, du MNLA (Mouvement national de libération de l’
Azawad). Bien qu’en rupture avec les djihadistes, ces derniers sont
tenus pour premiers responsables de la déroute de l’armée malienne en
janvier 2012 et accusés aussi d’être les principaux auteurs du massacre
d'Aguelhok en février 2012 : plus de 80 soldats et gendarmes maliens
égorgés ou exécutés d’une balle dans la tête. « Il ne fait guère de
doute que des éléments de l’armée entendent régler leurs comptes »
estime le chercheur du CNRS André Bourgeot, un des meilleurs
spécialistes du Mali. Mais ce n’est pas toute l’armée, de même que tous
les touaregs ne se reconnaissent pas dans le MNLA ou, à fortiori, Ansar
Dine. »
Pourtant la tentation de l’amalgame menace. Nées autrefois en réaction
aux diverses rebellions touaregs, plusieurs milices d’auto défense
composées de Peuls ou de Songhaïs, ont été réactivées ces derniers
temps. Certains de leurs chefs veulent en découdre avec les touaregs et
d’une manière générale avec les « Rouges », en clair toutes les
populations d’origine méditerranéenne présentes dans le pays. Le danger
est encore limité. Pour combien de temps ?
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La vengeance : droit ou faiblesse ?
nov 2, 2012 Ecrit par Marie Asiyah 5
Œil pour œil, dent pour dent … Qui ne connaît pas cet adage, qui ne l’a
pas cité au moins une fois dans sa vie, même pour rire … ?
L’islam est une religion juste, qui donne son droit à chaque être. De
ce fait, lorsqu’il est porté atteinte aux droits d’une personne
(physiquement – en étant blessé par exemple, mais aussi moralement par
l’atteinte à la réputation, la médisance etc.), il lui est possible de
réclamer réparation (terme que nous préférerons à celui de
« vengeance ») : ceci est un droit reconnu par le Shari’ah.
Car ce que l’on appelle la loi du talion (rendre la pareille lorsqu’il
est porté atteinte aux droits de la personne) est venue justement
encadrer les envies de vengeance, afin d’éviter des dérives telles que
les vendettas qui se déroulent sur des décennies, voire des siècles
entre grandes familles (oui, je sais, ça fait très Roméo et Juliette
tout ça). De même, il est important de noter que l’application du
talion doit être juste et proportionnée au préjudice subi[1] (c’est
beau dit comme ça hein… ?).
Tout ceci est merveilleusement bien résumé par les versets suivants :
« Et qui, atteints par l’injustice, ripostent (se vengent). La sanction
d’une mauvaise chose est une chose [une peine] identique. Mais
quiconque pardonne et réforme, sa récompense incombe à Allah. Il n’aime
point les injustes! Quant à ceux qui se ripostent après avoir été
lésés, ceux-là pas de voie (recours légal) contre eux. Il n’y a de voie
[de recours] que contre ceux qui lèsent les gens et commettent des abus
(en agissant) hors du droit ; ceux-là auront un châtiment douloureux.
Et celui qui endure et pardonne, cela en vérité, fait partie des bonnes
dispositions et de la résolution dans les affaires. » (Sourate Achoura,
versets 39 à 43)
« Et si vous punissez, infligez à l’agresseur une punition égale au
tort qu’il vous a fait. Et si vous endurez, cela est certes meilleur
pour ceux qui endurent. » (Sourate an-Nahl, verset 126)
Mais remarquez-vous qu’à chaque fois qu’il est question de ce droit à
réparation égale, Allah ajoute qu’il est meilleur, pour nous, de
pardonner ?
« Celui qui pardonne cela, ce sera une cause de pardon pour ses
(propres) péchés. » (Sourate al-Ma’idah, verset 45)
De plus notre Prophète (sallallahu ‘alayhi wa salam) a enjoint au
pardon. Ainsi, il est rapporté que « chaque fois qu’un cas où le talion
était applicable était présenté au Prophète (sallallahu ‘alayhi wa
salam), il recommandait (aux proches de choisir) le pardon. » (Rapporté
par Abu Dawud)
Et comme j’aime bien raconter ma vie… il y a peu, une sœur partageait
sur Facebook un lien menant vers un téléfilm américain. Curieuse, j’ai
cliqué, et me suis laissée embarquée par l’histoire : celle d’une
communauté Amish, qui a vécu un terrible drame : un homme est entré
dans leur école et tué plusieurs enfants. Les parents des victimes,
malgré leur immense tristesse, pardonnèrent au tueur (qui s’était
suicidé). Alors quand on est là, devant sa télé, on regarde, un brin
incrédule, les belles phrases énoncées, les nobles comportements
exposés, et l’on se dit « mais bien sûr, il a tué ta fille et toi tu
pardonnes ». Puis ils expliquent que garder la colère est trop lourd,
trop oppressant, et que finalement, mieux vaut laisser Dieu se charger
de rendre Sa Justice, ici-bas, ou dans l’au-delà. Et là, malgré le mélo
américain, la petite propagande pro-Amish, et tous ces trucs agaçants
typiques des téléfilms outre-Atlantique, on se dit : « Ah ouais, quand
même … Et moi, serais-je capable de faire pareil ? D’abandonner ma
colère, si oppressante mais qui me semblerait si réconfortante dans un
moment aussi difficile ? Mes pensées se tourneraient-elles de façon si
abandonnées vers Lui … ? »
Pardonner, sur le papier, est facile. Mais comme tout combat, une fois
qu’il se concrétise dans nos vies, il est bien plus ardu à mettre en
œuvre. Allah, dans Sa grande Bienveillance le sait, et nous rappelle,
dans de nombreux versets, combien est meilleur le pardon. Et il y a
dans Son Envoyé (sur lui la grâce et la paix) un exemple parfait de
mansuétude et de pardon. Repensez à l’épisode de Ta’if : rejeté, chassé
à coup de pierres, ses seules paroles furent « Seigneur, pardonne mon
peuple car ils ne savent pas« , alors qu’il aurait pu appeler Son
châtiment sur la ville.
Alors nous en sommes là : cette réparation, lorsque l’on a été lésé,
est un droit octroyé par la Shari’ah, et ne constitue donc en aucun cas
une faiblesse. Quant au pardon, il est bien plus grand et constitue,
lui, une vraie force.
_______________________
[1] Bien entendu, et à titre d’exemple, si une personne en calomnie une
autre, la réparation ne pourra pas être une calomnie en retour,
celle-ci étant formellement interdite en islam.
pardon en islam, pardonner, talion, vengeance
Spiritualite
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5 Commentaires
1. Oum Qayyim
nov 2, 2012
just beautiful sis!:)
2. Oum Ismail
nov 3, 2012
Machaa Allah…très bel article, très beau rappel .
Savoir pardonner est une chose difficile quand on a grandi dans une
société où chacun ne vit que pour soi, arriver à pardonner et
arriver à ne plus écouter son égo( nafs) .
Je suis touchée par tes écrits oukhty, quel bel exemple tu nommes
celui de Taif machaa Allah <3
3. bentnass
déc 26, 2013
Salam alaycoum
beau rappel, mais je vous assure je vis en ce moment ceci , je
subit une injustice je patiente cela fait plus de 1ans mais
aujourd’hui je craque, pourtant de nature calme qui a horreur de la
violence etc.. je suis entrain de penser chaque jour à une façon de
me venger , faites des douas pour moi Barak’Allahofikoum afin que
ma colère soit apaisé et que je sois éloigné des gens du mal
4. Aslimtaslam muslima
déc 26, 2013
Salam’alaykoum :)
Oulalaaaaa, je pense que beaucoup de personnes, vu l’épreuve
qu’elles ont endurés ou la situation dans laquelle elles sont, (en
partie à cause d’un être débile ou d’une faiblesse au niveau de sa
foi) rêverait ou serait « naturellement » poussé à se venger! Je ne
cache pas que j’ai été moi-même dôté d’une injustice énorme (wal
HamduliLah, on a de la chance dans nos malheurs) mais j’avoue que
la vengeance m’a éfleuré l’esprit un moment… Seulement, quand on
prend du recul et qu’on essaye de se mettre à l’extérieure de la
scène, on réalise, le bien qu’Allah cachait pour nous, derrière ce
mal… Et peut-être que oui, la vengeance apaise (ou pas du tout,
Allahu a’lam), seulement, laissons à Allah ‘azzawajal, le droit
d’appliquer pour nous, la justice… Si on se venge (par n’importe
quel moyen) on en revient à être au même niveau que « le/la
méchant(e) » que l’on a en face de nous… Et demain, devant Dieu,
nous devrons aussi répondre de nos actes… N’oublions pas que tout
acte a une raisonnance un jour quelque part (positif ou négatif),
là voilà la justice divine… Respironnnnns, inspironnnns,
patiennnntons et invoquonnnns :)
HassbounAllah wa ni’ma lwakil et qu’Allah soubhana wa taâla
facilite nos soeurs et frères qui débutent (peut-être) seulement
leur épreuve et leur combat :)
5. Maryam
déc 26, 2013
MachaAllah! Sopran Allah et hamdoulillah! Merci pour ce merveilleux
article qui me conforte dans ma foi, m’apaise et me rappel pourquoi
je me suis convertie! Qu’Allah veille sur toi
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La vengeance en Islam : sa nature, son fondement, ses effets
Bertrand Ramas Muhlbach
lundi 17 septembre 2012
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Le film « l’innocence des musulmans » produit aux Etats-Unis a mis le
feu aux poudres dans l’ensemble du monde musulman. En guise de
représailles, les symboles américains dans le monde arabe ont fait
l’objet d’innombrables attaques, visant les ambassades américaines, les
biens qui s’y trouvent mais aussi les représentants américains en
fonction. Le 11 septembre 2012, l’Ambassadeur américain en Lybie Chris
Stevens et trois autres personnes américaines ont péri dans le consulat
à Benghazi à la suite d’une attaque menée par des membres de
l’organisation salafiste Ansar al-Charia (qui ont ultérieurement
incendié le bâtiment).
Au Caire, des pierres et des bouteilles explosives ont été lancées sur
les forces de l’ordre chargées d’assurer la sécurité de l’ambassade par
des les salafistes qui ont retiré le drapeau américain pour le
remplacer par l’étendard au couleur de l’Islam. Le 13 septembre 2012 Au
Yemen, l’ambassade (à Sanaa) a été attaquée et des véhicules
diplomatiques incendiés sous les cris « Oh prophète, Oh Mohammad » : 1
mort et 15 blessés. Le 14 septembre 2012, des Bédouins s’en sont pris à
un camp de la Force multinationale dans le Sinaï. Par ailleurs,
plusieurs centaines de manifestants ont pris d’assaut l’ambassade à
Tunis où des véhicules ont été incendiés et des fenêtres brisées : deux
morts et vingt huit blessés (L’école américaine de la capitale a
également été incendiée).
A Téhéran, des milliers de personnes ont crié « Mort à l’Amérique » et
« Mort à Israël ». Au Bangladesh 10 000 manifestants ont brûlé à Dacca
des drapeaux américains et israéliens et lancé, devant la plus grande
mosquée du pays Baitul Mokarram, « Dieu est grand », « Ecrasez les
mains noires des juifs », « Nous ne tolérerons pas d’insultes envers
notre grand prophète »… En Inde, plusieurs centaines de manifestants
ont attaqué un consulat à Madras, dans le sud-est du pays.
A Gaza et à Rafah, il était possible d’entendre des slogans
anti-américains et anti-israéliens pendant que des drapeaux américains
et des portraits de Barack Obama étaient brûlés. Le 15 septembre 2012,
au Soudan, l’ambassade à Khartoum a été incendiée avant qu’un drapeau
islamique ne soit hissé : 2 mort. Au Liban, un manifestant a été tué et
25 autres ont été blessés dans des heurts à Tripoli après que des
centaines d’islamistes aient incendié un fast-food américain. A
Jérusalem des heurts ont éclaté entre des Palestiniens et des policiers
israéliens….
Le déchainement de violences anti-américaines consécutif à la diffusion
du film « L’innocence des musulmans » était prévisible. Il présente, de
façon dévalorisante, la vie du prophète Mahomet (qui serait un bâtard),
notamment à travers son homosexualité, ses tendances pédophiles, son
immoralité, sa violence, sa cupidité. Or, le Prophète Mahomet est le
personnage central de l’Islam ; la sensibilité des croyants ne
pouvaient que s’en trouvé heurtée. D’ailleurs la profession de foi la
plus importante pour les musulmans est une double déclaration : « il
n’y a pas d’Allah en dehors d’Allah (l’équivalent du Chéma Israël chez
les juifs) immédiatement suivie d’une autre « et Mahomet est son
Prophète ». Au principe de l’unicité d’Allah, est ainsi associé la
reconnaissance du Prophète Mahomet comme porteur de sa parole. Or, la
diffusion du film comportant des images rabaissantes du prophète ne
pouvait qu’offenser un très grand nombre de croyants d’une part, en
niant l’aboutissement de la phénoménologie religieuse en Islam (selon
laquelle l’Islam doit embrasser l’humanité), d’autre part. Plus grave,
l’Islam a été décrit par Sam Bacile comme étant un « cancer » et une
« religion de haine », salissant, ridiculisant, dénigrant et humiliant
le système de foi.
Bien évidemment, si Sam Bacile a des comptes personnels à régler avec
l’Islam et que des coproducteurs (qui seraient cooptes) s’interrogent
sur la résonnance de l’Islam dans le monde à travers ses prolongements
violents et de son idéologie destructive, la liberté d’expression ne
doit pas être l’occasion de diffamer ou d’insulter. Les condamnations
de ce film ont donc été quasi unanimes dans le monde qui reconnait bien
volontiers que le long métrage, à petit budget et de piètre qualité,
offensait l’Islam. Pour autant, la question se pose de savoir si les
personnes, les biens et les symboles américains doivent être la cible
des musulmans mécontents, comme si les Etats-Unis étaient responsable
de cette dérive dans la liberté d’expression. La systématisation de la
violence qui s’est propagée dans le monde et en particulier dans les
pays arabes appelle une analyse sur la nature, le fondement et les
effets de la vengeance en Islam.
L’auteur du film controversé est américain tout comme le lieu du
tournage (la Californie). Cela justifie-t-il que les musulmans offensés
s’en prennent aux Etats Unis, aux intérêts américains, aux symboles des
Etats unis et au représentant des Etats Unis à l’étranger. Le principe
de la vengeance vise à s’en prendre à celui qui a porté une atteinte
volontaire (ou non), à l’origine d’un préjudice. En lui portant un
coup, celui qui se venge cherche à obtenir une réparation du préjudice
qu’il a subi en infligeant un autre coup, qu’il soit de même portée (ou
non), équivalent (ou non). Dans le cas de la vengeance des musulmans,
la situation est encore particulière en ce qu’elle consiste à porter
atteinte à un pays, « les Etats-Unis », qui endosseraient la
responsabilité de la faute commise par l’un de ses ressortissants. La
vengeance devient alors aveugle, cruelle, insensée et trouve sa
justification dans l’appartenance d’un délinquant à un groupe qui
endosserait le méfait. Conséquence : des personnes sont touchées alors
qu’elles n’ont aucun lien avec l’auteur du fait fautif.
L’Islam offre alors une justification à la vengeance. Il est en
principe interdit de tuer : « Sauf a bon droit ne tuez point l’homme
dont Allah a rendu la vie sacrée » (sourate 17, verset 33), mais il
reste possible de le faire dans le cadre de la loi du Talion (sourate 5
verset 45). Il est même une obligation de le faire en cas d’attaque.
« Ceux qui ont été attaqués sont autorisés à se défendre parce qu’ils
ont été lésés » (sourate 22, verset 39-40). « Il dit aux anges, je suis
avec vous affermissez les croyants. Je vais jeter la terreur dans le
cœur des mécréants, frappez leur cou et leur doigts » (sourate 8,
verset12-13). Dans le cas du film litigieux, il suffit donc
d’entretenir une confusion entre la nationalité de Sam Bacile, et les
Etats-Unis (grand méchant Satan), pour qu’ils deviennent responsables
de l’attaque portée à l’Islam.
Le mécanisme naturel de la vengeance (ou de la justice privée) a été
jugulé dans les sociétés occidentales avec le principe d’une justice
publique qui protège les sociétés. C’est la collectivité qui doit punir
les responsables, les sanctionner et organiser l’indemnisation des
victimes. Le principe est inspiré de la Bible : « ne te venge, ni ne
garde rancune aux enfants de ton peuple mais aime ton prochain comme
toi-même » (lev 19,18). L’Islam n’appréhende pas le mécanisme de la
vengeance de la même manière : si une personne a blasphémé, c’est tout
le groupe dont il fait partie qui en est responsable. Pire, la religion
de Mahomet cultive une sorte de frustration qui encourage la commission
d’actes instinctifs, irréfléchis et irraisonnés qui trouvent leur
source dans l’émotion ou la passion. Dès lors, si l’Islam est agressé,
il appartient à chaque musulman d’agir pour protéger, défendre ou
venger la parole de Mahomet et de rendre coup pour coup à ceux qui s’en
prennent à lui. C’est le problème central des sociétés occidentalisées
qui deviennent des ennemis de l’Islam en empêchant sa propagation, ou
encore d’Israël dont la simple existence contredit le message
islamique. Alors soit le monde de l’Islam se livre à sa propre
introspection pour corriger ses dysfonctionnement, soit les propos
désagréables de certains à l’égard de l’Islam resteront une
justification pour stimuler la violence des apprentis héros.
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Vengeance ou patience ?
Publié par Zaynab le 21 janvier 2014 | Laisser un commentaire
[INS: :INS]
Nous avons tous, à un moment ou un autre de notre vie, eu la fâcheuse
envie de nous venger du mal que l’on a pu nous causer. L’Islam,
religion parfaite, appelle à la sagesse, au pardon et à la rétribution
égale, ce que l’on appelle « Loi du Talion ». Pour autant, la vengeance
reste un sentiment de colère qu’il faut absolument contrôler, faute de
quoi, des dérives peuvent en découler …
« Et si vous punissez, infligez à l’agresseur une punition égale au
tort qu’il vous a fait. Et si vous endurez, cela est certes meilleur
pour ceux qui endurent. »
Sourate an-Nahl, verset 126
islam
Les actes, reflet de notre foi
Il est évident que céder à la colère est bien plus difficile que de la
contrôler, les attaques physiques ou orales sont douloureuses pour
l’être humain qui se met systématiquement en état de défense face au
danger, quel qu’il soit. Pour autant, Allah azzawajel nous a conseillé,
par Son Immense Sagesse de pardonner à Ses créatures et de s’en
remettre à Lui totalement et ce, même lorsque nous sommes dans notre
droit.
En effet, les musulmans disposent de ce que l’on appelle « la loi du
talion », mais celle-ci s’applique dans des cas précis et non pas pour
des simples commérages. Elle est censé dissuader les musulmans de faire
le mal par peur de subir la même chose.
« Et qui, atteints par l’injustice, ripostent. La sanction d’une
mauvaise action est une mauvaise action une peine identique . Mais
quiconque pardonne et réforme, son salaire incombe à Allah. Il n’aime
point les injustes !
Quant à ceux qui ripostent après avoir été lésés, ceux-là pas de voie
recours légal contre eux. Il n’y a de voie de recours que contre ceux
qui lèsent les gens et commettent des abus, contrairement au droit, sur
la terre : ceux-là auront un châtiment douloureux. Et celui qui endure
et pardonne, cela en vérité, fait partie des bonnes dispositions et de
la résolution dans les affaires. »
Sourate 42 Versets 39 à 43
Pour autant, celui ou celle qui se refuse à la vengeance et patiente
fait preuve de sagesse et prouve à travers son comportement honorable
qu’il contrôle son nafs et attends de la part d’Allah, une rétribution.
Cela ne veut pas dire qu’il pardonne, même si cela est fortement
conseillé en Islam, mais ne pas rétorquer et répondre aux attaques est
un acte louable. Si le croyant arrive à pardonner, à faire de
compassion envers la créature d’Allah et à invoquer Allah pour
celle-ci, cela n’est que mieux devant Allah, mais c’est une épreuve
difficile …
« La sanction d’une mauvaise action est une mauvaise action une peine
identique . Mais quiconque pardonne et réforme, son salaire incombe à
Allah. Il n’aime point les injustes ! »
Sourate 42 Verset 40
La meilleure façon de réparer les torts que l’on a injustement subis
est sans aucun doute d’invoquer Allah, car Il est Le Juge.
La patience, une arme efficace
« Soyez patients, car Allah est avec les patients ».
Sourate 3 Verset 146
La patience fait partie de la foi, et elle ne doit pas être sacrifiée
pour des fioritures. Il incombe au croyant de la préserver et de la
protéger car Allah est Patient et aime les endurants. Allah donne
indubitablement la victoire à celui qui patiente, Il est le Garant des
croyant et Il se charge du sort des injustes.
Par contre, si le croyant cherche à se faire justice lui-même, alors
les conséquences sont à sa charge et peut-être lui seront-elles
nuisibles. Il se peut que sa foi diminue et que son nafs le contrôle et
le mène à la désobéissance.
« La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse le mal
par ce qui est meilleur; et voilà que celui avec qui tu avais une
animosité devient tel un ami chaleureux. Mais ce privilège n’est donné
qu’à ceux qui endurent et il n’est donné qu’au possesseur d’une grâce
infinie. »
Sourate 41 Verset 33-35
La vengeance ne fait qu’accroître le mal et le renforcer, la patience
et le pardon permette au croyant de se tenir à l’abri d’un tel
préjudice. Plus les actes sont bons, plus ils sont difficiles à mettre
en pratique, plus leur récompense est grande devant Allah. Le croyant
ne doit pas jeter du kérosène sur le feu mais tenter soit de l’éteindre
avec douceur soit de s’en éloigner pour ne pas risquer d’être brulé.
Celui qui se venge passe du statut de victime à celui d’agresseur, même
s’il a raison. Il doit absolument se préserver et ne pas tenir compte
des attaques viles et puériles, qui n’ont en réalité aucun impact
devant Allah pour celui qui les reçoit, au contraire, il gagne des
bonnes actions.
Le pardon et la patience sont des armes infaillibles face à
l’adversaire, elle lui rappelle sa faiblesse, sa petitesse et la valeur
de son acte devant Allah. On ne combat pas le mal par le mal, sauf
exception, le meilleur moyen de brûler le nafs des détracteurs, de leur
faire mal dans leur fort intérieur, c’est de les aimer pour Allah,
chose qu’ils ne sont pas capables de faire sur l’instant. Pour réussir
à aimer une personne qui nous fait du mal, il faut regarder au delà de
ses actes, avoir de la compassion pour son ignorance et lui souhaiter
la guidée.
« Y a-t-il d’autre récompense pour le bien que le bien ? »
sourate 55 verset 60
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vengeance islam, Vengeance ou patience ?
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Loi du talion
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La loi du talion, une des plus anciennes lois existantes, consiste en
la juste réciprocité du crime et de la peine. Cette loi est souvent
symbolisée par l’expression Œil pour œil, dent pour dent.
Elle caractérise un état intermédiaire de la justice pénale entre le
système de la vendetta et le recours à un juge comme tiers impartial et
désintéressé.
Sommaire
* 1 Étymologie
* 2 Origine
* 3 De nos jours
+ 3.1 Loi du talion et droit positif
+ 3.2 Loi du talion et la peine de mort
+ 3.3 Loi du talion et légitime défense
+ 3.4 Loi du talion et Théorie des jeux
* 4 Dans la religion
+ 4.1 Dans le Judaïsme
o 4.1.1 Dans la Torah
o 4.1.2 Dans le Talmud
+ 4.2 Dans le Christianisme
+ 4.3 Dans l'Islam
* 5 Dans la culture
+ 5.1 À la télévision
+ 5.2 Au cinéma
+ 5.3 Musique
* 6 Notes et références
Étymologie[modifier | modifier le code]
Le mot talion a pour origine talis, ce qui en latin signifie « tel » ou
« pareil ».
Origine[modifier | modifier le code]
La stèle du Code de Hammurabi où est gravé le Code du même nom
Les premiers signes de la loi du talion sont trouvés dans le Code de
Hammurabi, en 1730 avant notre ère, dans le royaume de Babylone. Cette
loi permet ainsi d’éviter que les personnes ne fassent justice
elles-mêmes et introduit un début d’ordre dans la société en ce qui
concerne le traitement des crimes. Le Code d’Hammourabi se présente
sous la forme d’une liste de plus de deux cents jurisprudences et
nombre d’entre elles sont empreintes de cette juste réciprocité du
crime et de la peine. Comme dans les jurisprudences 229^[1], 230^[2] et
231^[3] où si l'effondrement d'une maison tue, respectivement, le
propriétaire, le fils ou l’esclave du propriétaire, c’est le
constructeur de la maison qui doit être condamné à mort dans le premier
cas, le fils du constructeur dans le second et dans le dernier cas, le
prix de l’esclave doit être versé au propriétaire^[4].
On retrouve la référence à Œil pour œil, dent pour dent dans deux
jurisprudences du Code d’Hammourabi, les 196^[5] et 200^[6].
On lit chez Eschyle (Choéphores, 313) : « Qu’un coup meurtrier soit
puni d’un coup meurtrier ; au coupable le châtiment. » Platon (Lois, X,
872 de), à propos du parricide, fait usage de l’argument d’autorité et
d’antiquité, et il mêle autant la justice humaine que la Providence et
la loi de la réincarnation des âmes :
« Voici donc la doctrine dont l’exposé précis remonte aux
prêtres de l’Antiquité. La Justice, nous est-il enseigné,
vengeresse toujours en éveil du sang familial, a recours à la
loi dont nous avons parlé tout à l’heure, et elle a, dit-on,
établi la nécessité, pour qui a commis quelque forfait de ce
genre, de subir à son tour le forfait même qu’il a commis :
a-t-on fait périr son père ? un jour viendra où soi-même on
devra se résigner à subir par violence un sort identique de la
part de ses enfants ; est-ce sa mère que l’on a tuée ? il est
fatal qu’on renaisse soi-même en participant à la forme féminine
et que, cela fait, on quitte la vie en un temps ultérieur sous
les coups de ceux que l’on a mis au monde ; c’est que, de la
souillure qui a contaminé le sang commun aux uns et aux autres,
il n’y a point d’autre purification… »
Il se peut que la loi du talion entende lutter contre une escalade de
la violence individuelle en limitant celle-ci au niveau de la violence
subie. La notion contemporaine de légitime défense procède du même
esprit en exigeant que toute riposte soit proportionnée à l’attaque.
Un flou d’interprétation subsiste, car il n’est nulle part précisé
clairement que la loi du talion ne représente que le maximum autorisé
de la riposte. Certaines interprétations^[réf. nécessaire] la
présentent au contraire comme la riposte adéquate, ce qui peut conduire
à des violences et contre-violences n’ayant jamais de fin.
Considérée dans ce dernier cas comme barbare, injuste, et de toute
façon contraire aux intérêts de l’ordre public, elle est remplacée pour
certains crimes par des amendes pécuniaires ou des peines
d’emprisonnement, que l’on peut considérer comme les premières peines
alternatives.
Elles ne satisfont pas pour autant forcément la victime, et on peut
sans doute repenser à la sagesse du pionnier Daniel Boone qui, élu juge
par ses concitoyens, prononçait au contraire des peines de réparation,
centrées sur la victime et non sur le malfaiteur. Ainsi, celui qui
avait blessé un cheval se voyait condamné à tirer la charrue à sa place
jusqu’à ce que la bête en soit à nouveau capable.
En anglais courant on retrouve le même principe dans le terme
retaliation qui exprime bien le même sentiment de riposte et qui
partage la même origine.
De nos jours[modifier | modifier le code]
Cet article ou cette section peut contenir un travail inédit ou des
déclarations non vérifiées.
Vous pouvez aider en ajoutant des références. Voir la page de
discussion pour plus de détails.
Le Droit moderne occidental n’applique plus la Loi du talion en matière
criminelle. Elle est considérée comme relevant plus de la vengeance
privée que de la justice. En principe, les peines prononcées
aujourd’hui servent à punir le coupable, mais elles sont doublées d’une
volonté de préparer le condamné à sa réinsertion dans la société après
une période de réadaptation. Parallèlement, en matière civile, le
concept de dommages-intérêts constitue la réparation financière, à
laquelle peut prétendre la personne ayant subi un préjudice moral et/ou
une atteinte dans son patrimoine (préjudice matériel).
Loi du talion et droit positif[modifier | modifier le code]
Bien que la loi du talion soit absente du droit positif dans la mesure
où son énoncé est extrêmement archaïque, on peut considérer que son
esprit s'y retrouve selon une interprétation moderne. En effet, si elle
évoque traditionnellement la vengeance, son énoncé peut aussi être
compris comme un principe d'égalité devant la loi. L'œil du fort vaut
l'œil du faible, la dent du riche celle du pauvre. Ainsi, la loi du
talion peut être vue comme un concept très moderne.
Loi du talion et la peine de mort[modifier | modifier le code]
La Loi du talion est utilisée comme argument par des partisans de la
peine de mort, partageant l’idée de Joseph de Maistre, qui considère
qu’une personne qui a tué mérite la mort, seule peine équitable. Le
point de vue opposé a été largement défendu par Beccaria et Victor Hugo
("Que dit la loi ? Tu ne tueras pas ! Comment le dit-elle ? En
tuant !").
Loi du talion et légitime défense[modifier | modifier le code]
Le concept contemporain de légitime défense, qui doit être
proportionnée à l’attaque, peut sembler être un héritage de la Loi du
Talion dans son acception limitative. La légitime défense consiste à se
protéger soi-même, protéger autrui, ou un bien de l’attaque d’un tiers.
Toutefois, dans le cadre de la légitime défense, il n’est pas question
d’une réponse a posteriori consistant en une vengeance permise et
encadrée par la Loi (comme dans le cadre de la Loi du Talion), mais
d’un acte préventif visant à protéger la personne, autrui, ou un bien
devant une atteinte injustifiée ou illégale.
Code Pénal français, article 122-5 :
« N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte
injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps,
un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou
d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense
employés et la gravité de l’atteinte.
N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre
l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte
de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est
strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens
employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction. »
Loi du talion et Théorie des jeux[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Dilemme du prisonnier - Le dilemme répété.
Il n’y a pas de stratégie optimale dans le problème du Dilemme du
prisonnier itéré. Toutefois de nombreuses expérimentations amènent à la
conclusion qu’il ne semble pas y avoir de stratégie qui soit
systématiquement meilleure que celle, dite Tit for Tat, basée sur la
loi du talion, et que si celle-ci est rarement la meilleure, elle se
classe systématiquement parmi les meilleures. La plupart des
interactions dans une société pouvant se ramener à un jeu à somme non
nulle, il est possible que la loi du talion soit simplement issue d’un
processus de sélection naturelle..
Dans la religion[modifier | modifier le code]
Exode 21,23-25 : "Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil
pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour
brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure."
Lévitique, 9,17-22 : "Si un homme frappe à mort un être humain, quel
qu'il soit, il sera mis à mort. S'il frappe à mort un animal, il le
remplacera - vie pour vie. Si un homme provoque une infirmité chez un
compatriote, on lui fera ce qu'il a fait : fracture pour fracture, œil
pour œil, dent pour dent; on provoquera chez lui la même infirmité
qu'il a provoqué chez l'autre".
Dans le Judaïsme[modifier | modifier le code]
Dans la Torah[modifier | modifier le code]
La formule « œil pour œil, dent pour dent » revient trois fois dans le
Pentateuque :
« Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent
pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure,
blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. »
— Exode 21,23-25
« Si un homme frappe à mort un être humain, quel qu’il soit, il sera
mis à mort. S’il frappe à mort un animal, il le remplacera — vie pour
vie. Si un homme provoque une infirmité chez un compatriote, on lui
fera ce qu’il a fait : fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour
dent ; on provoquera chez lui la même infirmité qu’il a provoquée chez
l’autre. Qui frappe un animal doit rembourser ; qui frappe un homme est
mis à mort. Vous aurez une seule législation : la même pour l’émigré et
pour l’indigène. »
— Lévitique, 24,17-22
« Ton œil sera sans pitié : vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent,
main pour main, pied pour pied. »
— Deutéronome, 19,21
À quoi s’ajoute :
« Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera
versé. »
— Genèse IX:6
Mais contrairement aux codes légaux en vigueur à cette époque au
Proche-Orient, dont le Code d’Hammourabi, la Torah indique clairement
que :
« les pères ne seront pas mis à mort pour les fils et les fils ne
seront pas mis à mort pour les pères : chacun sera mis à mort pour son
propre péché. »
— Deutéronome, 24,16
Divers passages de la Bible prônent par ailleurs une morale de
dépassement, quand la réconciliation est possible :
« Tu ne te vengeras pas, ni ne garderas rancune aux enfants de ton
peuple, mais tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis
l’Éternel. »
— Lévitique, 19,18
« Ne dis pas : Comme il m’a traité, je le traiterai, je rends à chacun
selon ses œuvres. »
— Proverbes, 24,29
Dans le Talmud[modifier | modifier le code]
Cette règle indique la nécessité d’une équivalence compensatrice dans
le châtiment. Le Talmud dans l’ordre Nézikin, traité Baba Kama, fait
valoir l’idée que les versets Exode 21, 23-25 ; Lévitique, 24,17-22 et
Deutéronome, 19,21 précités ne sauraient être pris à la lettre étant
donné qu’il est impossible de déterminer si, par exemple, les
conséquences de la perte d’un œil par une personne équivaudront aux
conséquences de la perte d’un œil pour une autre.
Le principe général retenu par la Loi Juive pour tout dommage physique
reçu est le paiement de dédommagements pour :
* Nezek, la valeur de l’incapacité physique permanente mesurée en
termes de manque à gagner professionnel ;
* Shevet, la perte de revenu pendant la récupération de la blessure
subie ;
* Tzaar, le prix de la douleur ;
* Ripouy, le coût des frais médicaux ;
* Boshet, la honte infligée.
La valeur exacte de ces dédommagements doit être jugée au cas par cas
par un tribunal rabbinique.
Le judaïsme rabbinique ne retient ainsi de la loi du talion que l’idée
de juste compensation financière, sauf pour les crimes capitaux en
vertu du principe que la vie humaine n’a pas de prix et ne peut donc
pas être compensée financièrement.
Dans le Christianisme[modifier | modifier le code]
Jésus dans le Nouveau Testament reprend cette attitude et recommande de
s’y opposer :
« Vous avez appris qu’il a été dit : ‘œil pour œil et dent pour dent’.
Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si
quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. À qui
veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton
manteau. Si quelqu’un te force à faire mille pas, fais-en deux mille
avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne
pas le dos. »
— Matthieu 5,38-4
Dans l'Islam[modifier | modifier le code]
Le Coran s’exprime ainsi :
« Ô les croyants ! On vous a prescrit le talion au sujet des tués :
homme libre pour homme libre, esclave pour esclave, femme pour femme.
Mais celui à qui son frère aura pardonné en quelque façon doit faire
face à une requête convenable et doit payer des dommages de bonne
grâce. Ceci est un allègement de la part de votre Seigneur et une
miséricorde. Donc, quiconque après cela transgresse, aura un châtiment
douloureux. »
— Sourate II, verset 178
« C’est dans le talion que vous aurez la préservation de la vie, ô vous
doués d’intelligence, ainsi atteindrez-vous la piété. »
— Sourate II, verset 179
« Nous avons fait descendre la Thora dans laquelle il y a guide et
lumière. C’est sur sa base que les prophètes qui se sont soumis à
Allah, ainsi que les rabbins et les docteurs jugent les affaires des
Juifs. Car on leur a confié la garde du Livre d’Allah, et ils en sont
les témoins. Ne craignez donc pas les gens, mais craignez Moi. Et ne
vendez pas Mes enseignements à vil prix. Et ceux qui ne jugent pas
d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants. »
« Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie, œil pour œil, nez
pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures tombent
sous la loi du talion. Après, quiconque y renonce par charité, cela lui
vaudra une expiation. Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a
fait descendre, ceux-là sont des injustes. »
— Sourate V, verset 44-45
« Âme pour âme, œil pour œil, nez pour nez, oreille pour oreille, dent
pour dent, le talion pour les blessures^[7] »
— Sourate V, verset 45
Le droit musulman - Le fiqh - établit quatre conditions pour que la
peine de mort pour le meurtrier soit applicable :
* Que la peine de mort soit réclamée par les familles des victimes :
Les juristes musulmans se basent sur une tradition prophétique
(hadith) du Prophète Mahomet : « Celui dont (un proche) a été tué,
ou celui qui a été blessé, a le choix entre trois possibilités :
soit il demande la loi du talion, soit il pardonne, soit il prend
le dédommagement financier ».
* Qu'il y ait des preuves irréfutables de la culpabilité : En effet,
une simple présomption est rejetée par les juristes ou la présence
d'indices réels mais insuffisants. Les juristes musulmans
établissent la règle suivante : « Les peines et le talion sont
caduques dès qu'un doute est présent ».
* Qu'il soit prouvé qu'il y avait intention de tuer : l'homicide
involontaire ou les coups et blessures ayant entrainé la mort sans
intention de la donner ne sont pas sujet à la peine capitale en
Islam.
* Qu'il n'y ait pas présence de circonstances atténuantes: Le droit
musulman rend caduque l'application de la peine capitale s'il y a
présence de circonstance atténuantes malgré la présence des trois
conditions précédentes. Ainsi en est-il du cas de légitime défense.
Dans la culture[modifier | modifier le code]
À la télévision[modifier | modifier le code]
* Stargate SG-1, saison 10, épisode 17 : La loi du talion
* NCIS : Enquêtes spéciales, saison 4, épisode 13 : La loi du talion
* JAG, saison 4, épisode 15 : La loi du talion
* Mes tendres années, saison 1, épisode 11 : La Loi du talion
* Body of Proof, saison 3, épisode 5 : La loi du Talion
* Luther, saison 3, épisode 3 : La loi du talion
Au cinéma[modifier | modifier le code]
* Les 7 jours du talion, film québécois de 2011 (adaptation
cinématographique du roman du même titre de Patrick Senécal)
* Slevin, film américain de 2006 narrant la vengeance d'un homme sur
deux gangs rivaux.
* Cinq cartes à abattre, western américain d'Henry Hathaway, 1968.
Des joueurs de carte qui, un soir, ont lynché par la pendaison un
tricheur, sont à leur tour strangulés l'un après l'autre. Il se
heurte et se lie à la fois à un justicier qui avait tenté
d'empêcher le lynchage.
* Twilight, lorsque Edward tue James, le petit ami de Victoria.
Victoria veut elle tuer Bella, la petite amie d'Edward. C'est
Laurent, ami de James et Victoria qui en parle lorsque'il rencontre
Bella dans la forêt dans Twilight, chapitre II: Tentation.
Musique[modifier | modifier le code]
* La chanson Fight Fire With Fire du groupe de thrash metal Metallica
parle de ce sujet.
* Le rappeur Médine y fait référence dans le titre 11 septembre
(2004)
* La chansons Lex Talionis du groupe de black metal Rotting Christ.
Notes et références[modifier | modifier le code]
1. ↑ (en) Richard Hooker, « The Code Of Hammurabi », 6 juin 1999
(consulté le 13 janvier 2009).
2. ↑ (en) Richard Hooker, « The Code Of Hammurabi », 6 juin 1999
(consulté le 13 janvier 2009).
3. ↑ (en) Richard Hooker, « The Code Of Hammurabi », 6 juin 1999
(consulté le 13 janvier 2009).
4. ↑ La non mise à mort de l’esclave s’explique par le fait que
l’esclave est un bien meuble et non considéré comme un citoyen de
la cité.
5. ↑ (en) Richard Hooker, « The Code Of Hammurabi », 6 juin 1999
(consulté le 13 janvier 2009).
6. ↑ (en) Richard Hooker, « The Code Of Hammurabi », 6 juin 1999
(consulté le 13 janvier 2009).
7. ↑ On remarque une seconde traduction de ce passage par rapport au
verset précédent du même passage, deux traductions qui donnent deux
interprétations différentes, la seconde considérant la loi du
talion pour les blessures applicable de fait contrairement à la
seconde.
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Crime et ch timent en islam partie 4 de 5 : Vengeance et ch timents
discr tionnaires
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Description: Discussion d taill e sur les r gles tablies par lislam
pour traiter les crimes au sein dune soci t . Partie 4 : les deuxi me
et troisi me types de ch timents la vengeance talion et le ch timent
discr tionnaire les types de crimes pour lesquels ils ont t tablis
et la sagesse derri re ces ch timents.
par quipe ditoriale dAbdurrahman al-Muala
Publi le 03 May 2010 - Derni re mise jour le 03 May 2010
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Cat gorie: Articles Le syst me d ordre dans l islam Crime et
ch timent
__________________________________________________________________
2. La vengeance talion
Cest le deuxi me type de ch timent dans la loi islamique. Cest lorsque
celui qui a commis un crime contre une personne est ch ti de la m me
fa on. Sil a tu sa victime il est ex cut . Sil a coup un membre
sa victime ou lui a inflig une blessure la pareille lui sera rendue.
R gles importantes au sujet de la vengeance talion
1. Elle nest permise que si le meurtre ou les voies de fait ont t
commis de fa on d lib r e. Dieu dit :
vous qui croyez La loi du talion vous est prescrite en mati re
de meurtres. Coran 2:178
Il dit galement :
Et Nous y avons prescrit pour eux vie pour vie il pour il nez pour
nez oreille pour oreille dent pour dent et des repr sailles de
nature similaire pour les blessures. Coran 5:45
2. Dans ces crimes o le criminel cause directement du tort une
autre personne lislam accorde la victime ou sa famille le r le
important de d cider si le ch timent doit tre appliqu ou non. Lislam
permet la victime de pardonner son agresseur parce que le
ch timent dans de tels cas est consid r comme le droit de la
victime. Lislam va m me jusqu encourager le pardon promettant une
r compense dans lau-del pour celui qui pardonne. Dieu dit dans le
Coran :
Mais quiconque y renonce par charit cela lui vaudra une
expiation. Coran 5:45
Celui qui pardonne a le droit dexiger le prix du sang compensation
mon taire fixe mais il peut aussi ne rien demander. Dieu dit :
Le renoncement est plus proche de la pi t . Coran 2:237
3. Le ch timent doit tre mis en application par le gouvernement et
non par la famille de la victime.
La sagesse derri re le talion :
Concernant les ch timents islamiques en g n ral et le talion en
particulier les deux poss dent des caract ristiques compl mentaires.
Dabord la s v rit du ch timent qui sert d courager le crime et
le limiter.
Ensuite la difficult d tablir la culpabilit rendant plus difficile
lapplication du ch timent et prot geant par le fait m me laccus . Cest
ainsi quen cas de doute le ch timent est abandonn et que lon accorde
toujours laccus le b n fice du doute. Certains ch timents prescrits
sont m me annul s lorsque laccus se repent comme cela arrive parfois
dans les cas de banditisme de grands chemins. Dans les cas de talion
ils peuvent galement tre annul s lorsquil y a pardon de la part de la
victime et nous avons vu plus haut que le pardon est encourag .
Ces deux l ments se compl tent lun lautre et contribuent d courager
le crime prot ger la soci t et garantir les droits des accus s
par le fait que les sp culations et les accusations faites la l g re
ne peuvent justifier un ch timent. Par le fait galement que les
accus s jouissent dune garantie de justice et quils vitent le
ch timent lorsquil y a le moindre doute sur leur culpabilit . Dans un
tel syst me la grande majorit des gens sabstiennent de commettre un
crime cause de la s v rit du ch timent et les ch timents sont
rarement appliqu s. Cest ainsi que la s curit de la soci t en
g n ral et les droits des individus en particulier sont atteints et
respect s.
3. Ch timents discr tionnaires
Ce sont des ch timents qui sappliquent pour des crimes qui violent soit
les droits de Dieu soit les droits individuels mais qui nont pas t
d termin s par la loi islamique.
La cat gorie des ch timents discr tionnaires est la plus grande de
toutes car tout compte fait il existe peu de crimes pour lesquels le
ch timent est d termin par la loi islamique.
Les ch timents discr tionnaires sont galement les plus flexibles car
ils tiennent compte de la r alit de la soci t de ses besoins et de
ses conditions sociales changeantes. Par cons quent ils sont
suffisamment flexibles pour apporter un maximum de b n fices la
soci t r former les criminels et r duire au minimum les torts caus s
autrui.
La loi islamique fait mention de divers types de ch timents
discr tionnaires allant de la r primande et lexhortation aux coups
de fouet aux amendes et lemprisonnement. La d cision dappliquer ou
non ces mesures discr tionnaires est laiss e aux autorit s l gales et
doit se positionner par rapport au principe universel de lislam o un
quilibre doit tre atteint entre les droits de la soci t tre
prot g e du crime et les droits des individus voir leurs libert s
prot g es.
Pr c. Crime et ch timent en islam partie 3 de 5 : Houdoud :
ch timents prescrits Suivant Crime et ch timent en islam partie 5
de 5 : Les objectifs du syst me p nal islamique
Parties de cet article
Crime et ch timent en islam partie 1 de 5 : Introduction
Crime et ch timent en islam partie 2 de 5 : Types de ch timents en
islam
Crime et ch timent en islam partie 3 de 5 : Houdoud : ch timents
prescrits
Crime et ch timent en islam partie 4 de 5 : Vengeance et ch timents
discr tionnaires
Crime et ch timent en islam partie 5 de 5 : Les objectifs du syst me
p nal islamique
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