L'Internet sud-coréen est-il censuré?

La Corée du Sud est l'un des pays les plus "connectés" de la planète. Mais le monde virtuel sud-coréen est restreint par diverses formes de contrôle, que certains n'hésitent pas à qualifier de "censure".

S'il est un point ou la Corée du Sud excelle, c'est bien Internet : non seulement le pays à l'un des taux d'accès au web le plus haut du monde, mais il dispose également du réseau le plus rapide, selon un récent rapport.

Mais en Corée du sud, le cyber-espace n'est pas aussi libre que l'on pourrait le croire, et la liberté d'expression sur Internet n'est pas toujours garantie.

On se souvient de l'affaire Minerva, ce bloggeur qui passé plus de trois mois en prison pour avoir publié des analyses économiques géantes et de fausses informations sur Internet.

Si l'homme avait finalement été acquitté, le web sud-coréen est toujours l'objet d'un contrôle assez sévère pour une démocratie, ce qui lui vaut régulièrement des critiques de l'association Reporters Sans Frontières.

Par exemple, un système d'identification par son véritable nom est désormais en place sur plusieurs forums de discussions très populaires, et les participants s'inscrivant sur des sites web doivent enregistrer leur numéro national d'identité.

De plus, la diffusion de fausses informations peut amener à une condamnation jusqu'à un maximum de cinq ans de prison, plus une amende.

Egalement objet de critiques, la Commission Coréenne des Standards de la Communication, créée en 2008, fait débat. A priori indépendante, elle est pointée du doigt par certains comme un outil de censure du gouvernement.

En effet, si sa mission officielle est de promouvoir un "environnement sain et sympathique", elle dispose du pouvoir de "conseiller" aux sites de retirer des articles contenant de fausses informations, des obscénités ou des opinions favorables à la Corée du Nord et tombant sous le coup du "National Security Act".

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Mais ces "conseils" peuvent s'accompagner d'ordres administratifs qui, si ils ne sont pas respectés, peuvent être sanctionnés par la loi. Inutile de dire qu'en règle générale, ils le sont.

Pour Chang Ha-joon, de l'université de Cambridge, cela est contre-productif. "Ce n'est plus les années 80, quand on pouvait se contenter de couper quelques lignes téléphoniques, a-t-il déclaré à The Economist. Limiter la liberté d'expression à un endroit ne fera que démarrer un feu de brousse ailleurs".

Mais les accusations de censure touchent aussi le monde du jeu vidéo en ligne. Depuis 2006, la Corée du sud est dotée d'un organisme chargé d'encadrer leur diffusion. Sorte de CSA du jeu vidéo, le Game Rating Board est composé de 4 échelons : "Tout public", "12 ans et plus", "15 ans et plus", et "Interdit aux mineurs".

L'intention est louable, mais selon certains joueurs, le Game Rating Board pousse ses prérogatives un peu loin : par exemple, le très populaire GTA 3 ne leur est pas accessible.

Sans compter le système de couvre-feu dit "cendrillon" qui interdit l'accès aux jeux vidéos en ligne aux enfants de moins de 16 ans de minuit à 6 heures du matin.

En raison des plaintes répétées d'associations de parents, ce système devrait bientôt être étendu aux smartphones.

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Portrait de shitakunai

le CSA, oui, en france, aussi on est sous controle depuis tres longtemps.
la corée du sud est en avance sur internet et veux les vrais noms des internautes.ah bon ? et en france, on y arrive aussi mais en pire !!!!!
le citoyen lambda se fait seulement controler par ces pourris de politiciens !



Portrait de goja

Tout ça ne fera qu'augmenter le talent et l'envie des hackeurs..



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