High-Tech et Web
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Un système parmi les plus sophistiqués au monde, capable d'intercepter et de décrypter toutes les télécommunications qui transitent dans le pays. Voilà l'arsenal numérique déployé ces derniers mois par l'Iran et activé à l'occasion de l'élection présidentielle, selon des témoignages d'experts cités lundi par le Wall Street Journal. L'existence de cet outil contrôle, qui empêche les Iraniens de rendre compte sur internet des manifestations dans le pays, avait déjà été évoqué. La participation de sociétés occidentales à sa conception, détaillée par le quotidien américain, était elle restée jusqu'à présent bien plus discrète.
Selon le Wall Street Journal, la co-entreprise européenne Nokia Siemens figure ainsi parmi ces groupes qui ont fourni, fin 2008, du matériel d'analyse à l'Iran. «Si vous vendez des réseaux, vous fournissez aussi, intrinsèquement, la capacité d'intercepter les communications qui y circulent», a d'abord justifié un porte-parole, Ben Roome. Dans la soirée, le groupe s'est ensuite employé à fortement minimiser son rôle. Les matériels vendus ne permettraient pas d'intercepter toutes les communications sur internet, mais seulement vocales, et respecteraient tous les standards internationaux, a précisé le même Ben Roome.
Car ce matériel est utilisé dans d'autres pays que l'Iran. En occident, des opérateurs télécoms recourent en effet à l'analyse de leur trafic pour établir des statistiques. Cette «inspection en profondeur» est aussi utilisée par des gouvernements dans des procédures de lutte contre le terrorisme ou contre la pédopornographie. Avec ce procédé, les paquets de données qui transitent séparément sur le réseau sont réassemblés afin de procéder à une analyse par mots-clés, le tout en quelques secondes. L'activation de ce système expliquerait les ralentissements des connexions internet ressentis en Iran depuis les élections, avance le Wall Street Journal.
Dans ce pays, l'inspection des connexions des 23 millions d'internautes est en effet centralisée, là où la Chine, aux 300 millions d'internautes, a bâti un outil d'analyse éclaté en plusieurs pôles. «L'Iran est une raison de plus pour laquelle l'usage de certaines technologies doit être limité», a plaidé Ed Black, président d'un groupe de défense de l'industrie informatique. «Quand des opérateurs de réseaux utilisent l'inspection en profondeur, le respect de la vie privée des usagers du net est compromis. Et entre de mauvaises mains, la violation de la vie privée devient très vite une violation des droits de l'homme», a-t-il ajouté.
» Tout notre dossier sur la crise iranienne.
gozor
Voila ce qu'on appelle de la satire intelligente, bravo, j'adore. IL faut en faire un épisode des guignols.
Si ce n'est pas de l'intelligence avec l'ennemi, c'est qu'on en a rien à faire de la défense des droits de l'Homme!
Pierre158333
L'industrie allemande est coutumière du fait : les affaires sont les affaires, et tant pis pour les libertés.
L'alternative lors de la préparation de la loi Hadopi était claire: soit mesurer le volume émis sur l'Internet pour détecter par exception les producteurs indélicats, soit analyser le contenu chargé par chaque utilisateur pour poursuivre les fraudeurs.
Comment s'étonner que la seconde solution, la plus complexe et la plus coûteuse, ait été choisie quand on sait que, pour le GSM, le régulateur a exigé de tout opérateur que les communications ne soient pas acheminées au plus court mais transitent par le commutateur gérant l'abonné, afin de pouvoir si nécessaire le mettre sur écoute?
Certes on nous dit qu'il y a d'un côté le totalitarisme, et de l'autre la défense "démocratique" des créateurs, mais au nom du respect de quelles libertés sur les communications privées oserons-nous critiquer l'Iran ou la Chine, quand, officiellement pour d'autres raisons, nous allons nous équiper d'une technologie analogue?
jungmat
HADOPI & SUITE ne sont pas autre chose ! et pour la remarque du "sauf que personne n'en meurt", oui peut-être, mais ça risque d'arriver aussi en France, car souvenez-vous, ce ne sont pas les nazis allemands qui ont fait arrêter tous les déportés, juifs ou non-juifs...
generic
..de systèmes qui leur permettent de controler et
d'intercepter le trafic Internet venant de et allant vers leur territoire. Les fournisseurs de ces équipements sont multiples (européens, américains, chinois, indiens,..). Souvenez vous des blocages chinois au moment des 20 ans de Tien-an-Men et des
50 ans de l'invasion du Thibet. Souvenez vous de l'agression russe contre l'Estonie qui déniait la "libération" de son territoire en 1944 par l'armée rouge. Souvenez-vous du blocage du trafic réseau par la junte Birmane. Souvenez-vous de...
Si les pays libres le voulaient, ils pourraient trés facilement bloquer tout le réseau informatique de l'appareil d'état iranien en quelques minutes. Le centre de Nokia-Siemens d'Espoo est à 800 mètres de chez moi. C'est une décision politique.
generic
..de systèmes qui leur permettent de controler et
d'intercepter le trafic Internet venant de et allant vers leur territoire. Les fournisseurs de ces équipements sont multiples (européens, américains, chinois, indiens,..). Souvenez vous des blocages chinois au moment des 20 ans de Tien-an-Men et des
50 ans de l'invasion du Thibet. Souvenez vous de l'agression russe contre l'Estonie qui déniait la "libération" de son territoire en 1944 par l'armée rouge. Souvenez-vous du blocage du trafic réseau par la junte Birmane. Souvenez-vous de...
Si les pays libres le voulaient, ils pourraient trés facilement bloquer tout le réseau informatique de l'appareil d'état iranien en quelques minutes. Le centre de Nokia-Siemens d'Espoo est à 800 mètres de chez moi. C'est une décision politique.
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Les gens critiquent de manière très hypocrite !
Sachez que de tels systèmes, tous les états occidentaux, y compris la France, en sont déjà équipés. Comment croyez-vous que se font les écoutes téléphoniques et la localisation des malfaiteurs ? Et ils ne permettent effectivement pas de filtrer le trafic data, mais seulement la voix (et les SMS) : pour les données, il y a plein d 'outils gratuits sur internet qui peuvent permettre à n'importe qui, même à un Etat, d'espionner les communications.
Mais ne vous y trompez pas : n'importe quel objet, n'importe quelle intention, peut tout à la fois servir le bien et le mal. Un bistouri tout comme un système d'écoute peut tantôt sauver une personne tantôt lui nuire. Ce n'est que la façon de l'utiliser qui diffère.
Alors faut-il stopper les exportations de bistouri pour éviter que des tortionnaires afghans n'en usent ? faut-il arrêter de leur vendre ces même portables grâce auxquels nous pouvons voir ce qui se passe en Iran, sous prétexte que leur police et leur milice les utilisent aussi ?
Et pour être encore très bassement matériel... préférez-vous que ce soit une société européenne qui ait vendu ces équipements, ou bien une société chinoise dont on sait le net penchant pour la liberté d'expression ?