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Histoire de l'Écriture

Giorgio Carboni, Juillet 2005. Mis à jour en aout 2011
Traduit par Caroline Varin

 


 

 

TABLE DES MATIERES

PRESENTATION
L'INVENTION DE L'ECRITURE
Avant l'écriture
Des origines multiples
Des lents progrès
L'écriture cunéiforme
L'écriture hiéroglyphique
Les écritures linéaire A et B
Les écritures alphabétiques
L'écriture alphabétique phénicienne
Diffusion de l'alphabet phénicien
Les autres écritures
Expériences sur l'écriture
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

 

Présentation

Sans doute, un des plus importants progrès de l’humanité a été l’écriture, mais bien souvent les gens ignorent les difficultés et le temps que cette conquête a demandé. À l'école on présente l’écriture comme quelque chose qui a toujours existé. De cette façon, les enseignants perdent l’occasion de décrire une histoire fascinante qui pourrait enchanter les enfants et augmenter leur curiosité pour apprendre ces techniques d’expression et de communication anciennes et raffinées.

Non seulement les enfants, mais aussi de nombreux adultes ne réfléchissent pas au processus complexe qui a amené l'écriture dans notre existence. Si vous êtes intéressés à connaitre un peu plus sur la naissance de l’écriture, rejoignez moi dans les paragraphes suivants pour un retour dans le temps à des milliers d’année de notre époque. Nous ferons aussi quelques expériences sur l’écriture. La naissance de l’écriture est un processus long et très intéressant, et je suis convaincu qu’à la fin de cet article vous voudrez en savoir plus sur ce sujet.


L'invention de l'écriture

Dans les temps anciens, personne de savait que l’écriture devait être inventée et sa découverte à été le fruit d’avancées continues, à travers un processus qui s’est déroulé pendant des milliers d’années qui s’est enrichis au fur et à mesure de différents développements. L’invention de l’écriture s’est fait de manière indépendante en différents endroits du globe et a suivi à chaque endroit les mêmes étapes fondamentales. Au début, pour indiquer une chose les gens utilisaient une image ou un symbole conventionnel. Ils ont eu ensuite progressivement recours à une écriture phonétique semblable à celle utilisée pour les rébus, puis ont utilisé une écriture syllabique pour enfin arriver à une écriture alphabétique.


Avant l'écriture

Vers la fin du paléolithique, il y a 30 – 40 000 ans de cela, les hommes commencèrent à tracer des graffitis et des peintures sur la roche et les murs des grottes. C’est à peu près à la même époque que remontent les plus anciens fragments d’os et les galets avec des encoches que l’on a trouvé. Malheureusement, nous ne connaissons précisément ni le but de ces magnifiques images d’animaux peintes sur les grottes, ni le but des signes répétés. Les peintures d’animaux étaient probablement l’objet de rites magiques pour les chasseurs, alors qu’il semble que les encoches gravés sur les os ou la pierre pouvaient être un moyen de compter des choses, comme par exemple les jours qui passaient, les mois lunaires, ou les proies capturées.


Des origines multiples

Il n’y a pas une origine unique à l’écriture; elle est née de manière indépendante dans différentes parties du monde. Il semblerait que les premières civilisations qui utilisèrent l’écriture furent les Sumériens et les Egyptiens dans les alentours de 3500 – 3300 av.JC. Il n’est pas possible de dire précisément laquelle des deux civilisations inventa l’écriture en premier, bien qu'il parait que l'écriture égyptienne ait eu des influx sumériens et non vice versa. C’étaient deux civilisations qui maitrisaient l’agriculture et le commerce depuis des millénaires et qui éprouvaient le besoin d’un système de notation des produits de l’agriculture. Souvent, les souverains imposaient des taxes à leurs sujets, taxes prélevées en pourcentages de la production agricole. Ils utilisaient ces ressources pour payer la construction des palais et des temples, pour maintenir l’armée, la cour, etc. Pour faciliter les échanges les gens éprouvèrent le besoin d’annoter les denrées. Il en allait de même pour les offrandes acheminées au temple. L’invention de l’écriture fut suivie de prés par des inventions typiques de l’âge Néolithique, comme la construction des cites, l’utilisation du bronze, l’invention de la roue, le tour de potier et du métier à tisser. A cette époque, l’agriculture et l'élevage s'étaient affirmés et il était de plus en plus important d’être capable de tenir le compte des denrées et des personnes sur des documents et lors des transactions commerciales.


De lents progrès

En Syrie, il y a 10 000 ans, les gens utilisaient jetons en argile de différentes formes pur indiquer les produits agricoles. Par exemple, un jeton en forme de coin et avec une croix gravée représentait un mouton. Une jeton conique faisait référence à une mesure de blé, un jeton ovoïdal indiquait une amphore d’huile, etc. pour faire la différence entre les moutons, les brebis et les agneaux, les jetons étaient gravés avec différentes marques. Pour signifier 20 moutons, les gens utilisaient 20 jetons. Ce système sera encore utilisé pendant des millénaires. En 3500 av.JC, les fonctionnaires des magasins du palais pour éviter de perdre des jetons les rangeaient dans des boules d’argile creuses et scellés (bullae). Sur ces bulles, ils représentaient la forme et la quantité des jetons qu’elles contenaient. Apres 300 ans environ, les jetons furent supprimés et les boules d’argile creuses laissèrent la place à des tablettes d’argile sur lesquelles on représentait simplement la forme et la quantité des jetons. Ces tablettes étaient plus petites et plus faciles à utiliser que les lourdes boules creuses. Ainsi, les objets tridimensionnels du départ furent remplacés par des tablettes plates figurant des objets en deux dimensions, plus pratiques à transporter et à ranger.

 

Figure 2 – Jetons d’argile utilisés pour représenter
des animaux de la ferme ou des produits de l’agriculture.
(copies faites au début du III ème millénaire ap.JC, c'est à dire il y a peu de jours).

 

Si toutefois vous vouliez représenter 43 amphores, vous deviez graver 43 dessins d’amphore. Quelqu’un a pensé à simplifier les choses en indiquant en premier le nombre et ensuite le dessin de l’objet compté. En pratique, les scribes commencèrent à représenter les unités avec des lignes tracées à l’aide de la pointe d’un stylet et les dizaines par des marques circulaires obtenues en enfonçant le bout du stylet sur la tablette. Apres ces nombres suivait le symbole de ce qu’on comptait. De cette manière, pour indiquait 43 amphores on ne devait plus dessiner 43 fois le symbole de l’amphore. Il suffisait d’indiquer : OOOO III et le dessin d’une seule amphore. Ce système était plus rapide à utiliser que le précédent. Après cela les signes indiquant les nombres et ceux indiquant les denrées se séparèrent en  deux systèmes de signes différents : le système comptable et le système d’écriture.

S’il était assez facile de nommer les produits agricoles grâce à un dessin (pictogramme) ou par un symbole conventionnel (idéogramme), il était en revanche plus difficile d'écrire le nom de quelqu’un. Pour résoudre ce problème, quelqu’un pensa d'utiliser des mots courts, avec une ou deux syllabes et à les unir comme nous le faisons aujourd’hui avec un rebus. Donc aux alentours de 3000 av.JC, d’autres signes furent introduits, qui n’étaient pas utilisés pour désigner un objet, mais un son (phonogrammes). Par exemple, en Sumérien la tête était nommée « lu » et la bouche « ka ». En lisant ces signes l'un à la suite de l'autre comme des phonogrammes, il était possible d’obtenir le nom de « Luka » (« Luc »). Avec cette innovation importante, il était aussi possible d’écrire le nom de personnes qui étaient impliquées dans une transaction et non plus seulement les denrées.  Les personnes étaient aussi capables d’écrire des mots abstraits.

Plusieurs siècles passèrent avant que quelqu’un ait l’idée d’utiliser l’écriture pour autre chose que pour la comptabilité. L’un des plus vieux écrits funéraire Sumériens date de 2700/2600 avant JC et indique le nom et les titres de la personne décédée. En 2400 avant JC, un souverain Sumérien décrivit ces propres exploits dans un long texte. En 2000 avant JC, l’écriture était utilisée à des fins légales, pour la littérature, pour les textes d’écoles, etc. l’écriture Sumérienne était un système mixte qui utilisait des symboles conventionnels, dont quelques-uns représentaient des objets et d’autres des sons.


L'écriture cunéiforme

Le terme d’écriture cunéiforme vient du fait que cette écriture se composait de signes qui ressemblaient à de petits coins, en latin : cuneus. Au tout début, l’écriture cunéiforme n’était pas composée du tout de coins et sur les tablettes d’argile les scribes gravaient la forme des objets à représenter et les signes indiquant des nombres. En général, les animaux domestiques et les produits de l’agriculture étaient représentés par des signes conventionnels alors que pour d’autres objets et pour les animaux sauvages il était de coutume de les dessiner en représentant leurs caractéristiques distinctives. Malheureusement, quand les scribes gravaient l’argile avec un stylet pointu ils causaient des fissures et le détachement de fragments argileux. Ils devaient donc nettoyer en permanence les dessins pendant qu’ils les gravaient sur la tablette. Pour éviter ces désagréments ils commencèrent à imprimer des marques droites à l’aide d’un stylet.

Ceci avait pour conséquence d’altérer le dessin. Les courbes étaient remplacées par des marques droites et les figures perdaient de leur réalisme. Au fil des siècles, les pictogrammes utilisés par les Mésopotamiens se transformèrent en un procédé de schématisation. A la fin, les figurant étaient méconnaissables. Elles étaient devenues des symboles abstraits. Leur signification n’était plus reliée à l’image originale que les gens n’étaient plus capable de reconnaître (figure 3).

Comme je l’ai dit, l’écriture qui était née à des fins administratives s’est enrichie de signes ayant une valeur phonétique qui permettaient d’écrire des mots qu’on ne pouvait pas représenter par une image, comme les noms de familles et les concepts abstraits. Cette écriture s’est enrichie de figures qui dépeignaient des objets de la nature, des actions, etc.… le système d’écriture qui s’est développé était mixte, contenant aussi bien des pictogrammes, des phonogrammes que des symboles numériques.

 

 

L’écriture cunéiforme se répandit dans une bonne partie dans l’ancien Moyen Orient et était utilisée par des peuples différentes comme les Sumériens, les Akkadiens, les Babyloniens et les Assyriens. La plupart de ces peuples parlaient un langage sémitique, mais le système cunéiforme était aussi utilise par des peuples qui parlaient des langages Indo-Européens, comme les Hittites. Il était aussi utilise par les Egyptiens pour communiquer avec les princes de la cote orientale de la Méditerranée. L’écriture cunéiforme fut utilisée pendant des millénaires jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par l’écriture alphabétique, qui était beaucoup plus facile à apprendre et à utiliser. Cependant l’écriture cunéiforme n’a pas disparue au moment ou l’écriture alphabétique est entrée en vigueur. Elle a survécu pendant de nombreux siècles parce que les scribes la considéraient comme supérieure pour exprimer les subtilités du langage et de la pensée.


L'écriture hiéroglyphique

Les origines de l’écriture hiéroglyphique fut à peu prés contemporaine de l’écriture cunéiforme. Elle n’évolua pas vers la structure cunéiforme, mais garda un aspect pictographique des symboles. Cela était probablement du au fait que les Egyptiens n’utilisaient pas de support en argile pour écrire mais des papyrus, des bois et des murs en pierres polies comme ceux des temples. Durant son évolution, l’écriture hiéroglyphique eut quelques influencés par les sumériens, mais développa sa voie originale. Ses symboles dérivaient des objets de la vie de tous les jours du peuple égyptien. A la différence de l’écriture sumérienne, qui pendant longtemps a été utilisée dans les documents de comptes exclusivement, assez vite l’écriture égyptienne a rapidement été utilisée pour écrire, c’est ainsi que les Egyptiens commencèrent à écrire des documents et des textes de littérature bien longtemps avant les Sumériens.

A l’instar des Sumériens, les Egyptiens utilisaient des pictogrammes pour indiquer des objets et des phonogrammes pour représenter des sons. La langue égyptienne n’était pas exactement une langue sémitique, mais lorsqu’ils écrivaient les Egyptiens utilisaient principalement des consonnes. Selon le nombre de consonnes qu’ils représentaient, les phonogrammes étaient séparés en quatre-lettre, trois-lettre, deux-lettres et une-lettre. En raison du fréquent usage des phonogrammes, l’écriture hiéroglyphique était pour la plupart phonétique. Plus tard, les phonogrammes composés d’une seule lettre furent appelés “signes alphabétiques”. Depuis le début, les Egyptiens disposaient de lettres alphabétiques qu’ils utilisaient comme n’importe quel signe parmi tant d’autres. Ils avaient la possibilité d’utiliser une écriture purement alphabétique mais ils ne l’ont pas fait parce qu’ils ont toujours préféré utiliser le riche répertoire de hiéroglyphes dont ils disposaient. En utilisant les phonogrammes, pictogrammes et déterminatives, les hiéroglyphes étaient aussi un langage mixte et pour la plupart phonétique.

 

Le terme de hiéroglyphe vient du Grec et signifie écriture sacrée, en effet, pour les Egyptiens l’écriture était un cadeau divin. Quand on considère la lecture comme le fait d’entendre une voix dans son esprit, on peut facilement imaginer comment ce phénomène étonnant peut avoir été considéré en ce temps là divin.

Pour les égyptiens les hiéroglyphes étaient sacrés et ces symboles conservaient les propriétés des objets auxquels ils faisaient référence, ils étaient donc magiques, vivants et exerçaient une influence et un pouvoir à part entière. Les Egyptiens avaient la possibilité d’écrire la même chose en utilisant différents symboles. Par la biais des références mythologiques qu’il était possible de trouver dans les symboles choisis, leur écrit était enrichi par des significations et des subtilités qu’il n’était pas possible de transmettre ou d’obtenir en passant par une écriture alphabétique.  

En principe, chaque mot se composait de trois parties: la première était formée par des signes phonétiques ou phonogrammes qui suggéraient la prononciation du mot, la deuxième partie (qui était souvent omise) était compose d'un pictogramme qui représentait l’objet, la troisième partie était compose par un déterminatif qui indiquait le domaine auquel faisait référence le mot. Ce déterminatif aidait à placer le mot dans un contexte donné. Il n'avait pas un valeur phonétique et indiquait la fin du mot.

Figure 4 – Elèves d’une école de scribes, peut être
occupés à écrire quelque chose sous la dictée.

 

L’écriture hiéroglyphique était donc à la fois phonétique, figurative et symbolique. Souvent, les égyptiens fusionnaient des scènes de la vie de Pharaon ou même de personnes ordinaires avec l’écriture hiéroglyphique et d’une manière très moderne, l'écriture et les images s'éclairant les uns les autres. L’écriture hiéroglyphique à été utilisée depuis 3300 av.JC jusqu’à 394 ap.JC, donc pendant à peu prés 4000 ans.

Dans la figure 5, vous pouvez voir un exemple de hiéroglyphe. Les deux premiers signes sont des phonogrammes. Le signe en forme de bouche indique un R et le signe circulaire indique le son KH. Le mot est lu REKH, qui en vieil Egyptien signifie “connaitre”. Le pictogramme manque. Le déterminant est un papyrus roulé, qui signifie abstraction. Donc, dans ce cas on entend connaitre par l'esprit. Dans la bibliographie, vous pouvez trouver un texte qui explique comme lire et écrire des hiéroglyphes.

 

 

Les écritures Linéaire A et Linéaire B

Dans la première moitié du IIème millénaire av.JC, les Minoens en Crète utilisaient une écriture qui n’a pas encore été décryptée: la linéaire A, de claire dérivation Egyptienne. Quand les Mycéniens conquirent Crête, ils adoptèrent la linéaire A pour écrire dans leur propre langue, le grec ancien. Cette écriture, appelée la linéaire B, remplaça la précédente. Ces deux écritures étaient écrites sur des tablettes d’argile, mais ce n’était pas du cunéiforme. Elles utilisaient des caractères syllabiques et n'avaient rien à voir avec l’écriture alphabétique. La linéaire B disparut à cause de la destruction des palais Mycéniens qui eut lieu entre le XIII et le XIIème siècle av.JC. A cette période, les grandes civilisations de l’âge de bronze, de la mer Egée s'éteignirent soudainement. Des siècles de difficultés sérieuses suivirent et la population de cette région diminua de manière drastique. La Grèce redécouvrit l’écriture seulement 4 siècles plus tard, avec l’arrivée de l’alphabet Phénicien.


Les écritures alphabétiques

Dans le moyen Orient, on a trouvé des témoignages diffus d’essais d’une écriture plus simple que celles cunéiforme ou hiéroglyphique. Au XIV ème siècle av.JC, à Ougarit, une ville au nord sur la cote Syrienne, un alphabet cunéiforme se développa. L’écriture ougaritique fut utilisé jusqu’à la destruction de la ville en 1180 av.JC. Un autre alphabet cunéiforme fut utilisé dans le 500 av.JC dans la région de l'actuel Iran pour écrire en Perse ancien.


L'écriture alphabétique phénicienne

Maintenant, imaginez qu’entre 1900 et 1800 av.JC. Vous étiez un mineur et que vous travailliez pour les Egyptiens dans des mines de cuivre et de turquoise. Souvent vous côtoyez des hiéroglyphes et vous savez qu’ils font partie d'une écriture mais vous ne savez pas la lires, aussi car vous parlez un langue sémitique, différente de celle des Egyptiens. Vous voulez écrire des inscriptions votives aux Dieux, afin qu’ils vous protègent dans votre travail dangereux, mais vous ne savez pas comment vous y prendre. En observant les hiéroglyphes, vous aves l’idée d’en utiliser certains pour faire référence à des sons. De manière à mieux les mémoriser, chaque figure indique le premier son de son nom (acrophonie). Par exemple, la tête de taureau ou de bœuf (en sémitique ‘aleph) pour indiquer la lettre A (dans ce cas là il est orienté avec le museau vers le haut et les cornes vers le bas), la plante de maison (en sémitique Beth) pour indiquer le b, la paume de la main (kaph) pour indiquer le k, l’eau (Mem) pour signifier le m et ainsi de suite (figure 7).

De cette manière, vous obtenez un système d’écriture contenant seulement 22 signes. De par sa simplicité, il peut être appris par tous et ne demande plus des années d’étude comme pouvaient le demander le système cunéiforme ou hiéroglyphique. Les signes employés furent appelés les lettres. La collection de lettres fut nommée alphabet, et le système d’écriture qui utilisait ce genre de signes (acrophonique) fut appelé système alphabétique.

Cette écriture était aussi utilisée par les travailleurs occupés à la construction des palais et des temples, par les mercenaires au service du pharaon, et aussi par les marchands. Les inscriptions de Wadi el-Hol, qui sont l’un des premiers exemples de l’écriture alphabétique d’où provenait l’écriture Phénicienne, fut gravée entre 1900 et 1800 av.JC., sur une paroi de roche qui longeait une route militaire reliant Abidos et Thèbes dans la Vallée des Rois.

L’écriture appelée par les archéologues Proto-Sinaitic, parce que cette première inscription fut trouvée dans les mines de cuivre et de turquoise de la Péninsule du Sinai, était utilisée par des hommes de bas rang social pour marquer des courtes inscriptions. Petit à petit l’écriture, aussi connue comme Proto-Canaanite, se répandit et fut ensuite utilisée couramment par les Phéniciens. En observant les figures 6 et7, vous pouvez voir que de nombreux signes de l’écriture ancienne sont similaires à ceux que nous utilisons aujourd’hui. En effet, notre alphabet provident justement de celui Proto-Sinaitique. Pendant des siècles, ces lettres ont été modifiées et plus tard d’autres ont été ajoutée. Nous pouvons dire que chaque lettre de notre alphabet a une histoire propre.

 

 

L’écriture cunéiforme et hiéroglyphique comprenaient des centaines de symboles; elles étaient donc de ce fait compliquées à apprendre et difficiles à utiliser. Elles étaient réservées à une caste de spécialistes, les scribes. A l’inverse, du fait de son petit nombre de symboles, l’écriture alphabétique est plus simple à l’écrire et peut être facilement apprise et utilisée par tout le monde. Alors que l’écriture cunéiforme devait être gravée sur des tablettes d'argile, l’alphabet Sinaïtique et après lui l’alphabet Phénicien, pouvaient être écrits sur des papyrus, des peaux ou du bois. Cet alphabet répondait bien aux besoins des phéniciens, des gens qui voyageaient et échangeaient, leur permettant d'avoir à leur disposition un système d'écriture simple à apprendre et rapide à utiliser.


Expansion de l'alphabet phénicien

Les Grecs furent parmi les premiers à maitriser l’alphabet Phénicien. En effet, les Grecs et les Phéniciens étaient géographiquement proches et ils marchandaient activement ensemble, comme beaucoup d’autres navigateurs méditerranéens. Les Grecs reconnaissaient franchement l’origine Phénicienne de leur alphabet et appelèrent leurs signes la Phoinika Grammata, les lettres Phéniciennes. La première preuve de l’écriture Phénicienne date du XIIeme ou XIeme siècle avant JC, mais la transmission au peuple Grec semblait dater du VIIIeme siècle avant JC.

La langue Phénicienne était sémitique et son alphabet était composé uniquement de consonnes. Dans un langage Sémitique, l’utilisation seule des consonnes est suffisante pour comprendre le texte. A la lecture, le contexte aide à réduire les ambiguïtés et parfois certaines personnes ajoutaient de petits signes pour signaler des voyelles. A l’inverse en Grec ancien, comme dans toutes les langues Indo-Européennes, il était impossible d’écrire à l’aide des seules consonnes, parce que les gens auraient été confrontés à de trop grandes ambiguïtés. Par exemple en Français, si vous écrivez seulement avec les voyelles, vous aurez un texte incompréhensible. Le mot « rt » pourrait être route, rite, rate, etc. Face à ce problème, les Grecs adaptèrent quelques lettres de l’alphabet Phénicien à leurs besoins.  De cette manière ils introduisirent les voyelles dans l’alphabet.

 

La première preuve de courts écrits en Italie date du VIIIeme siècle avant JC, mais c’est seulement aux alentours de l’an 700 avant JC, que les inscriptions Etrusques se multiplièrent. Les Etrusques ont aussi adapté l’alphabet Grec à leur propre langage, changeant la forme de nombreuses lettres. Successivement, l’alphabet Etrusque fut transmis aux Latins qui l’adaptèrent à leur tour. L’alphabet Latin fut alors exporté dans toutes les contrées colonisées par l’Empire Romain, mais les régions orientales continuèrent à utiliser l’alphabet Grec. Au début, l’alphabet Latin était composé des seules lettres capitales, mais avec l’utilisation courante de cet alphabet, l’écriture cursive a vu le jour. Au Moyen âge de l'écriture coursive dérivèrent des écritures minuscules qui aux temps de Charlemagne trouvèrent dans la gracieuse et claire écriture minuscule caroline un accomplissement unitaire. Dans le XV siècle, avec la découverte des textes classiques par les humanistes, de la minuscule caroline furent dérivés les écritures humanistique libraire et humanistique coursive desquelles dérivent les minuscules d'aujourd'hui.

L’alphabet Latin s’est répandu dans l’Europe entière et après les grandes découvertes géographique, fut emmené jusqu’en Amérique et en Océanie. De nombreux pays comme le Vietnam, les Philippines et l’Indonésie adoptèrent l’alphabet Latin. En 1928, la Turquie remplaça l’alphabet Arabe par l’alphabet Latin. Après la chute du mur de Berlin, d’autres pays possédant des langages similaires à celui de la Turquie, remplacèrent l’alphabet cyrillique par l’alphabet Latin.

Figure 8 – Jeune femme avec stylet
et tablettes. Fresque trouvée à Pompéi.

 

L’alphabet Grec connut un fort essor dans le monde Hellénique, mais aujourd’hui il n’est encore utilisé qu’en Grèce. Du fait de l’importance de la littérature et de la philosophie des Grecs anciens, l’alphabet Grec et le Grec ancien sont encore étudiés dans de nombreux pays dans le monde. Au IXeme siècle après JC, l’évêque Cyril adapta l’alphabet Grec aux cultures Slaves. Cet alphabet fut répandu en Russie et parmi les peoples Slaves Orthodoxes qui l’appelèrent alphabet Cyrillique. De nombreux pays unis par le pacte de Varsovie adoptèrent cet alphabet. L’écriture des Araméens, des Syriens, des Hébreux, des Arabes et des Perses dérive aussi de l’alphabet Phénicien et sont écrits à l’aide de consonnes. De nombreux pays musulmans utilisent l’alphabet arabe.


Les autre écritures

Les traces les plus anciennes de l’écriture Chinoise remontent à la dynastie des Shang (1500 – 1028 avant JC). L’écriture Chinoise est composée de signes qui ont à la fois une valeur sémantique et syllabique. Leurs évolution fut similaire à celle de l’écriture cunéiforme, et des hiéroglyphes, mais elle n’atteint jamais le stade de l’alphabet. En général, dans ces écritures, chaque idéogramme combine une indication sémantique et une phonétique. Ce qui veut dire que chaque idéogramme ne se contente pas d’indiquer seulement une chose mais il indique aussi une prononciation. Au début, l’écriture chinoise avait une fonction religieuse, puis elle fut utilisée à des fins administratives et enfin pour les textes littéraires. Pour comprendre cette écriture, on a besoin de comprendre un minimum de 2400 caractères mais le nombre total d’idéogrammes est beaucoup plus important. En 1716, un dictionnaire de 47.043 caractères a été élaboré.

Au Mexique, l’écriture apparut aux alentours de 700 avant JC. Il semble que les Mayas tirèrent leur écriture d’une autre plus ancienne, utilisées par d’autres peuples. L’écriture Maya était syllabique et était utilisée pour décrire les évènements les plus importants qui concernaient les familles aristocratiques. Aux alentours de 250 après JC, l’écriture Maya était déjà utilisée et cela dura jusqu’au XVIIeme siècle après JC. Maintenant, ces scriptes sont activement déchiffrés.

Un grand nombre d’autres écritures a été mis en place au cours de l’histoire et en différents endroits du globe. Malheureusement, dans cet article d’introduction nous ne pouvons pas traiter de chacune, mais nous avons placé des références bibliographiques avec lesquelles vous pourrez étancher votre soif d’approfondissement du sujet. L’histoire de l’écriture est un sujet très complexe et passionnant. Nous sommes convaincus qu'il vaut surement la peine de mieux le connaitre.


Expériences sur l’écriture

Quand je vous dis d’écrire des phrases, vous pouvez indifféremment les inventer ou les recopier dans un livre ou un magazine.
Dans les rebus, les écritures syllabiques et les écritures mixtes, quelques imprécisions sont permises.

1 - COMPTABILITÉ
- En vous référant à la figure 9, combien d'amphores sont indiqués au point 3?

2 - REBUS
Pour vous entrainer au mécanisme du rebus:
- en vous référant à la figure 9, résolvez le rébus en 4, 5, 6 et 7 ;
- Résolvez les rébus que vous trouvez sur les magazines ou sur le net ;
- avec des figures utilisées comme des phonogrammes écrivez des mots ou des phrases.
Quelques simplifications sont permises, et vous pouvez intégrer des lettres de l’alphabet dans la phrase.

3 – ECRITURE CONSONANTIQUE
quels mots lisez vous dans les exemples suivants:
1. – brnrd (nom de personne)
2. – l ss mrn jn; whn th snt g mrchg n;
3. – mrc bcp;
4. – l fx mrrn grmp rpdmnt sr l chn llng;
5. – l jr d Nl st l vngt cnq dcmbr;
6. – ls bcycltt nt dx rs lrs q ls trcycls n nt trs.
7. – en utilisant seulement des consonnes, écrivez quelques phrases. Demandez à un ami de les lire et vérifiez quelles soient compréhensibles. Discutez des ambiguïtés possibles.
8. – en utilisant les voyelles seules, faites de même.

 

 

4 – ECRITURE HIEROGLYPHIQUE
- Ecrivez des mots avec une écriture hiéroglyphique (seulement pour ceux qui auront lu le livre [1])

5 – ECRITURE ALPHABETIQUE
en référence au site indiqué:
- en utilisant l’alphabet Ugaritique, écrivez les noms et les mots http://www.omniglot.com/writing/ugaritic.htm  alphabet Ugaritique
- en utilisant l’alphabet Egyptien écrivez les noms et les mots http://www.fortunecity.com/victorian/barchester/79/id6.htm  alphabet Egyptien
- en utilisant l’alphabet Proto-Sinaitique, écrivez des noms et des mots http://en.wikipedia.org/wiki/Proto-Sinaitic_alphabet  alphabet Proto-Sinaitique
- en utilisant l’alphabet Phénicien, écrivez des noms et des mots http://www.crystalinks.com/phoenician.html  alphabet Phénicien
- en utilisant l’alphabet Grec, écrivez des noms et des mots http://www.omniglot.com/writing/greek.htm  alphabet grec
Si nécessaire vous pouvez aussi utiliser cette table : http://www.peak.org/~jeremy/dictionary/chapters/pix/alphabet.gif 
Si possible, faite les exercices avec l’alphabet Ugarique sur des tablettes d’argile.
Si les liens ne fonctionnent plus, faites une autre recherche avec les mots clés indiqués à la fin de chaque ligne.

6 – NOUVEAU ALPHABET
- En vous référant à la figure 9 quel mot est écrit au point 8 si chaque symbole représente le premier son de son nom?
- En suivant l’exemple Proto-Sinaitique et en vous aidant du système acrophonique, inventez un alphabet en utilisant des dessins (pictogrammes) d'objets d’aujourd’hui. Par exemple une maison pour la lettre M. Utilisez cet alphabet pour écrire des mots et des phrases.
- Simplifiez ces lettres et essayez d’obtenir un groupe de base avec des lettres majuscules et minuscules. Dans cet alphabet, vous pourrait avoir des lettres homophones. Le choix d'une au lieu d'une autre aurait la capacité de changer un peu le sens de ce qu'on écrit.

Si vous faites cela avec des camarades vous disposerez d’une écriture que les autres seront capable de décrypter, sinon seulement vous serez en mesure de vous relire. Dans ce cas, il peut être utile d’écrire les messages ou les notes sans que personne d’autre ne puisse les décoder. Alors cette écrire aura le petit coté mystérieux des symboles des écritures anciennes et semblera indécodables à ceux qui ne connaissent pas son secret.

7 – PROPOSITIONS LOGIQUES:
- essayez d’écrire des propositions logiques (seulement pour les étudiants de hautes écoles).

8 – CHASSE AU TRESOR
organisez une chasse au trésor dans laquelle les instructions de chaque étape et tout ou une partie des énigmes reposent sur les exemples de codage proposes dans ce chapitre.

9 – TRANSCRIPTION DES EMOTIONS
Lors des conversations sur le net (utilisant uniquement le clavier et l’écran) les premiers internautes réalisèrent que les phrases pouvaient être mal interprétées. Du fait de l’incapacité de voir l’autre personne, il n’était pas possible d’observer les gestes qui accompagnent généralement les conversations. Il n’était pas non plus possible de percevoir les inflexions de la voix. Pour palier se problème certains internautes commencèrent à terminer leurs phrases par des sourires (ou smileys, ou émoticons) symbolisés à l’aide de l’alphabet classique et de symboles de ponctuation (voir plus bas). Ces symboles se propagèrent rapidement et son encore utilisés régulièrement par les cybernautes durant leurs conversations. Même ceux qui envoient des messages à l’aide de leur téléphone portable les utilisent régulièrement. L’utilisation de ces personnages est allée plus loin que leur utilité d’origine et son maintenant utilisées pour exprimer rapidement des émotions des sentiments qui pourraient aussi être exprimés avec des mots ou en écrivant de longues phrases. Evidemment une émoticône n’est pas suffisante pour déclarer sa flamme, votre présence sera nécessaire et tout le monde devra trouver les bons mots. A l’inverse, dans de nombreux autres cas, les smileys sont une aide précieuse.

L’idée d’écrire des émotions est intéressante. D’une certaine manière, c’est une innovation dans l’écriture. Pour compléter les exercices proposés, vous pouvez vous pencher sur le problème que représente la transcription des émotions et y remédier de manière subtile. Par exemple, vérifiez si les émotions principales sont présentes et cherchez à représenter celles qui manquent. Ces symboles ne sont pas encore entrés dans l’écriture conventionnelle, et qui sait si ils y entreront jamais.

Quelques exemples de smiles:
 :-| normale
 :-) sourire
 :-( triste
pour plus de smileys:
http://www.astro.umd.edu/~marshall/smileys.html  La liste des smileys de base.
http://en.wikipedia.org/wiki/Emoticon Emoticones (Wikipedia)
http://www.businessweek.com/bwdaily/dnflash/apr2001/nf20010423_785.htm  L’homme qui imprima un :-) sur votre écran
- écrivez des phrases et terminez les en exprimant une émotion à l’aide de smileys. Avec d’autre camarades, évaluez et discutez de comment l’utilisation de ces symboles change le sens des phrases.
- Inventez certains idéogrammes pour indiquer les émotions principales que l’on peut utiliser dans une écriture mixte.
Souvenez vous qu’avec les ordinateurs il est possible de composer et d’utiliser des caractères personnalisés. Vous pouvez aussi dessiner de petites images et les mettre les unes à la suite des autres.


CONCLUSION

Après avoir jeté un coup d’œil à l’histoire de l’écriture, l’écriture n’est plus un fait aussi banal et anodin qu’avant. Cela devient quelque chose de plus intéressant. On réalise que chaque lettre a son histoire propre qui remonte souvent à des milliers d’années. Maintenant les lettres de l’alphabet vous parlent. Le A vous dit “bonjour, vous vous souvenez de moi? Je suis la tête du taureau.”, le B nous dit “Et je suis la maison”, le M vous dit “Je suis les vagues de la mer », le N dit « je suis le serpent » etc…. du fait de leur évolution dans le temps et au gré des populations qui les ont utilisés, ces lettres nous parlent de l’Egyptien ancien, des ouvriers Sémitiques qui travaillaient dans la vallée des Rois en Egypte, des Phéniciens, de Grecs, des Etrusques et pour finir des Romains. Les petites lettres nous parlent des temps anciens et avec l’arrivée de l’écriture en cursives des périodes plus récentes, au fil desquelles elles ont revêtu de nombreux styles différents.

L’histoire de l’écriture est beaucoup plus complexe que ce que je l’ai décrite. Malheureusement j’ai du me contraindre à aller à l’essentiel pour éviter de transformer cet article en roman, mais pour raconter l’histoire de l’écriture même un livre ne serait pas suffisant. J’espère que vous aurez l’envie d’en savoir plus à ce sujet. Souvenez vous qu’il y a de nombreux ouvrages qui traitent ce thème. Aujourd’hui Internet aussi fournit de nombreux documents sur cette aventure importante dans l’histoire de l’Homme.


BIBLIOGRAPHIE

LIVRES :
1 - Christian Jacq; comment lire les hiéroglyphes égyptiens, un guide pas à pas pour apprendre par vous même
2 - Louis Godart; L'Invention de l'écriture.

PAGES INTERNET:
1 - http://www.usc.edu/dept/LAS/wsrp/information/wadi_el_hol/  Inscriptions de Wadi el-Hol
2 - http://www.peak.org/~jeremy/dictionary/chapters/pix/alphabet.gif  développement des lettres de l’alphabet
3 - http://www.ancientscripts.com/ws.html  Ecritures anciennes
4 - http://www.jimloy.com/egypt/egypt.htm  Hiéroglyphes Egyptiens de Jim Loy et pages d’égyptologie.
5 - http://www.egyptvoyager.com/hieroglyph_archives.htm  Leçons sur les hiéroglyphes
6 - http://en.wikipedia.org/wiki/Middle_Bronze_Age_alphabets  Naissance de l’alphabet
7 - http://www.asor.org/outreach/Teachers/DigDeeper/Digging_Deeper1.htm  Activités archéologiques pour les enfants.
8 - http://www.ancientscripts.com/sumerian.html  symboles cunéiformes
9 - http://www.apples4theteacher.com/coloring-pages/interactive-alphabet/index.html  Lettre de l’alphabet (images)
10 - http://www.tug.org/TUGboat/Articles/tb26-3/tb84wilson.pdf  L’arbre de l’alphabet.  Une description magnifique de l’histoire du développement de l’alphabet principal avec de très belles reproductions des lettres.

MOTS CLES INTERNET:
histoire de l’écriture, tablettes d’argile, écriture cunéiforme, écriture Egyptienne, hiéroglyphes, Proto-Sinaitique, Proto-Canaanite, alphabet Ugaritique, Alphabet Egyptien, alphabet Proto-Sinaitique, alphabet Phénicien, alphabet Grec, alphabet Etrusque, rebus, tokens, bullae.

 


SOLUTIONS AUX QUESTIONS DE LA FIGURE 9:
Point 3 : 23 amphores
Point 4 : roi + aile = royale;
Point 5 : chat + eau = château
point 6 : franc + anchois = François
point 7 : car + eau + lit + ne = Caroline
point 8 : sauterelle + avion + lunettes + unicorne + trompette = salut


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