Voici les différents types d’écritures en fonction des époques :
IXème et XIIème siècle : Caroline minuscule
XIIème et XIIIème siècle : textura gothique
Dès le XIIIème siècle : cursive, dite "bâtarde gothique”
Fin du XIVème siècle : minuscule humanistique
XVème au XVII siècle : humanistique cursive
Dès le XVIIIème siècle : écriture moderne.
Ecriture Caroline Ecriture Romane
Etymologiquement, le mot "écrire" se réfère à l’écriture gravée - sur pierre, sur bois, mais aussi sur tablettes recouvertes de cire : l’outil d’écriture est alors un style (ou stylet) d’os, de métal ou d’ivoire ; dans les cas de tablettes de cire, le style est pointu d’un côté, et forme de l’autre une spatule permettant d’effacer en lissant la cire.
Lorsque les lettres sont tracées à l’encre s’utilise un calame (tige de roseau taillée) sur bois, papyrus et parchemin jusqu’au VIème siècle - époque à laquelle il sera remplacé par une plume taillée (en particulier la plume d’oie).
Parmi les outils du scribe figurent, outre l’encre et l’encrier, des ciseaux et des couteaux affûtés pour tailler calame et plumes, pour couper papyrus et parchemin et pour gratter les fautes "sèches" - à côté de la mie de pain qui permet d’effacer les fautes "fraîches".
Lorsque se diffuse le parchemin, les scripteurs disposent d’écritures issues des alphabets grec et latin : de la contamination des écritures CAPITALES (réservées à des textes solennels par les écritures COMMUNES (plus rapides et plus lisibles) découle l’ONCIALE, souveraine dans les livres du IIIème au VIIIème siècle.
Au Vème siècle, la chute de l’Empire romain d’Occident et les invasions germaniques provoquent la disparition des scribes professionnels et marquent le début de la période MONASTIQUE ; qui durera jusqu’au XIIème siècle l’écriture se réfugie dans les ateliers des abbayes, les scriptoria où se développe l’écriture semi-onciale ; et dans les monastères irlandais où s’exerce un art d’enluminures dites insulaires ; monastères dont les moines vont jouer un rôle essentiel dans la liaison entre les lieux où survit une vie culturelle.
Après les invasions des VIème et VIIème siècles, les peuples dits "barbares", sans écriture, s’approprient en les adaptant les minuscules rapides développées parallèlement à la calligraphie (ou cursives) : ainsi naît en France, l’écriture dite MEROVINGIENNE.
Durant tout le haut Moyen-âge, les textes restent en écriture continue (absence d’espace entre les mots, ponctuation rare et chaotique, majuscule arbitraire)
La lecture est difficile, lente, méditée, et se fait souvent à haute voix.
Devant cette multitude d’écritures, c’est à Charlemagne et à ses conseillers que revient la volonté politique d’instaurer une écriture commune à tous : fruit de recherche raisonnée, la CAROLINE doit permettre une économie du coûteux parchemin, une large diffusion et une meilleure lisibilité.
Contrairement à une idée largement répandue, la graphie de l’écriture gothique n’est absolument pas d’origine germanique, mais découle directement de l’écriture caroline en usage dans tout l’Occident au XIème siècle .Anguleuse et resserrée - et donc difficile à déchiffrer aujourd’hui - sa graphie découle en fait de l’outil utilisé ,de la façon dont il est tenu en main et d’une volonté d’économiser le temps d’écriture.
Apparemment complexe, elle est en fait d’une très efficace simplicité : la plupart des lettres proviennent d’une combinaison de trois traits uniques.
Principal foyer de la culture chrétienne, avec de multiples centres de production aujourd’hui classés en six écoles : Aix-la-Chapelle - Tours - Reims - Metz - Corbie et école franco-insulaire) l’Empire carolingien contribue à la création de manuscrits plus richement décorés _
Une suite est donnée à cet article.« LES ENLUMINURES »
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