L'économie des pays du printemps arabe plombée par la révolution

Par , le 26 octobre 2011 à 16h20 , mis à jour le 26 octobre 2011 à 16h54

Le "Printemps arabe" déprime l'activité économique en 2011 partout où il est passé, selon un rapport du Fonds monétaire international. Perspectives encore plus sombres pour la Libye qui devrait s'enfoncer dans la récession.

Egypte © TF1/LCI

Une croissance nulle pour la Tunisie, à peine 1 % pour l'Egypte, le pays arabe le plus peuplé. Toute révolution a un prix et les pays du "printemps arabe" ne font pas exception à la règle. Plus grave, la Libye devrait, elle, s'enfoncer dans la récession. A contrario, les riches pays pétroliers du Golfe, épargnés par la contestation, vont connaître des niveaux de croissance supérieurs à ceux de l'année dernière. Voilà les perspectives du du Fonds monétaire international, publiées dans un rapport mercredi. 
 
En Tunisie, berceau de la contestation, la croissance sera nulle en 2011 alors qu'elle avait atteint 3,1% en 2010. La croissance va également chuter en Egypte, où le PIB ne devrait progresser que de 1,2% en 2011 contre 5,1% en 2010. Les incertitudes politiques et économiques dans ces deux pays importateurs de pétrole, conjuguées à la faiblesse de l'économie européenne, partenaire commercial de premier plan, vont continuer de peser sur leur économie en 2012. Les troubles ont causé des "baisses de deux chiffres du nombre de touristes en Egypte, en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Tunisie dans les cinq premiers mois de l'année", souligne le FMI, qui prévoit un processus de reprise de longue haleine.
 
La Libye, qui s'est soulevée en février mais n'a réussi à éliminer Mouammar Kadhafi qu'après huit mois d'un conflit armé dévastateur, présente des perspectives bien plus sombres. "Le PIB réel devrait se contracter de plus de 50%", écrit le FMI à propos de ce pays qui exportait 1,65 million de barils de pétrole par jour avant la révolte contre le pouvoir  et qui peine à rétablir sa production. Les violences en Libye ont rejailli sur les pays voisins puisqu'elles ont contraint 1,5 million d'émigrés, en particulier égyptiens et tunisiens, à quitter le pays.

Une croissance de 18,7% pour le Qatar
 
Le FMI prévoit aussi une contraction de 2% de l'économie syrienne, où le régime de Bachar al-Assad tente depuis mars d'écraser un mouvement de contestation sans précédent, après des années de croissance robuste.   Le Yémen, théâtre de manifestations massives contre le régime depuis janvier, devrait aussi voir son économie se contracter de 2,5% en 2011, après une croissance de 8% en 2010, selon le FMI.
 
Si Bahreïn, monarchie du Golfe la plus touchée par la contestation, verra sa croissance limitée à 1,5% en 2011 contre 4,1% en 2010, les perspectives sont excellentes pour les pays pétroliers du Golfe épargnés par la contestation.  Tandis que les prix du pétrole s'envolaient (31% de plus qu'en 2010), le Koweït, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont en effet augmenté leur production pétrolière pour compenser le manque libyen. L'économie du Koweït devrait croître de 5,7% et celle des Emirats arabes unis de 3,3%. L'économie du Qatar va continuer à exploser à  +18,7%, après un +16,6% en 2012. Oman, qui semble avoir mis derrière lui des troubles sociaux limités au printemps, va enregistrer une croissance de 4,4%, contre 4,1% en 2010.

Par Véronique Buonomano le 26 octobre 2011 à 16:20
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