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Retour à Sidi Bouzid, berceau du printemps arabe
Mots clés : Démocratie, Printemps arabe, Elections, Sidi Bouzid,
TUNISIE
Par Thierry Oberlé Publié le 23/10/2011 à 06:49 Réactions (15)
Sidi Bouzid, la ville où commença la protestation arabe. (Crédits
photo: AP)
Sidi Bouzid, la ville où commença la protestation arabe. (Crédits
photo: AP)
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REPORTAGE - La Tunisie a vécu dimanche une journée historique avec son
premier vote démocratique. À Sidi Bouzid où Mohamed Bouazizi s'était immolé
par le feu en décembre dernier, certains pronostiquent une nouvelle
insurection si les promesses ne sont pas tenues.
[coeur-.gif]
L'histoire les a happés à Sidi Bouzid, une ville maussade du «pays
inutile», l'intérieur des terres appelé ainsi en opposition aux riches
régions côtières. Fayda Hamdi, Lamine Bouazizi (un homonyme de Mohammed
Bouazizi, le «premier martyr de la révolution», NDLR) et Nsiri
Bouderbala sont des acteurs en apparence ordinaires des bouleversements
tunisiens.
La première est agent municipal, le deuxième anthropologue et le
troisième médecin de famille. L'auxiliaire de police a réprimandé
Mohammed, 26 ans, le vendeur à la sauvette qui s'est immolé par le feu
le 17 décembre. Elle est indirectement associée à la chute de Ben Ali
et au déclenchement du printemps arabe. L'intellectuel est l'un des
animateurs des émeutes de Sidi Bouzid, un soulèvement qui a fini par
submerger par vagues successives la dictature. Le docteur est un
opposant de toujours. Il a été nommé pour superviser dans le
gouvernorat de Sidi Bouzid le premier rendez-vous avec la démocratie.
Fayda Hamdi n'arrête pas de se repasser un film qui la dépasse.
Souriante, le visage cerclé par un foulard chamarré, elle revoit
l'interpellation le matin du 17 décembre de Mohammed Bouazizi, un
marchand ambulant de quatre saisons. «Il était en infraction, j'ai
appliqué le règlement», dit-elle. Elle se remémore les cris, la
bousculade, la dispute pour la balance qu'elle essaye de lui arracher
des mains et de confisquer. Elle apprend plus tard par un appel
téléphonique la tentative de suicide du jeune chômeur. «J'ai eu peur.
J'ai eu le pressentiment que quelque chose de terrible allait arriver»,
confie-t-elle à cinquante kilomètres de Sidi Bouzid, au domicile de ses
parents, une maison en lisière de champs d'oliviers où, depuis le
drame, elle vient souvent se réfugier.
L'affaire de la gifle
Elle se souvient de son arrestation la nuit du 28 décembre sur ordre
personnel d'un président Ben Ali aux abois. De la prison de Gafsa où
les matons la faisaient passer pour une institutrice qui avait battu un
élève pour qu'elle échappe à d'éventuelles représailles. De ses
difficultés psychiques. «J'avais la main bloquée, je ne pouvais même
plus me faire des sandwichs.» De l'impression d'avoir été oubliée
pendant des semaines. Et enfin de la sortie du cauchemar. Le 19 avril,
elle passe en audience devant le tribunal de la ville. L'affaire de la
gifle occupe une bonne partie des débats. Un oncle de Mohammed Bouazizi
est le seul témoin à confirmer avoir vu l'agent frapper le petit
vendeur de fruits et légumes. Un témoignage insuffisant selon la cour.
À l'annonce du non-lieu, les applaudissements d'un public venu nombreux
la soutenir fusent. Après tout n'est-elle pas, elle aussi, la victime
de l'arbitraire? Mais sa réputation la poursuit. «Lorsqu'Obama a
commenté la mort de Kadhafi à la télé, il a répété que j'ai tapé le
marchand. Mais qu'est-ce qu'il en sait? Moi, je jure que jamais je n'ai
fait une chose pareille», lâche-t-elle.
Fayda Hamdi a repris ses fonctions d'auxiliaire de police en juin. Elle
reste depuis enfermée dans son bureau comme les autres employés
municipaux car «la situation sociale ne permet pas de travailler dans
la rue». Elle se déclare «heureuse de la révolution». Dimanche, elle
n'a pas voté. «C'est trop tôt. Je n'y vois pas clair avec tous ces
partis, mais je me déplacerai la prochaine fois pour la
présidentielle», promet-elle.
Vigies de la révolution
Lamine Bouazizi, l'activiste, a participé au scrutin malgré le
«désenchantement» des jeunes qui espéraient un changement plus rapide.
«L'élection paraît loyale mais les gens n'ont pas d'expérience de la
démocratie. Certains demandent qui est le chef pour déterminer leur
choix. Ils sont un peu désemparés», observe-t-il. Installé à la
terrasse du café Salamandre, un bistrot aux tables et aux chaises en
plastique disposées dans le jardin d'une place publique, il pronostique
une «deuxième insurrection si les promesses ne sont pas tenues». Ici on
discute politique, encore un peu plus qu'ailleurs. Des instituteurs,
des petits fonctionnaires et des jeunes chômeurs diplômés se prennent
pour les vigies de la révolution.
Quatre ou cinq listes sur un total de 65 défendent, selon ces purs et
durs, les principes du «17 décembre».
«C'est difficile de s'y retrouver au milieu de tant de candidats, on va
avoir des surprises», pronostique, pour sa part, Nsiri Bouderbala, le
président de l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) du
gouvernorat de Sidi Bouzid. Ce médecin généraliste a abandonné son
cabinet pour sa nouvelle mission. «J'ai considéré que j'étais plus
utile pour la victoire de la démocratie en servant l'ISIE plutôt qu'en
entrant dans le combat politique dans les rangs d'un parti»,
affirme-t-il. «J'ai une double chance: celle de participer à des
élections libres comme aucun pays arabe n'en a encore connu et
d'exercer ce privilège du lieu d'où est partie la première étincelle»,
ajoute le vieux militant des droits de l'homme. Les locaux qui abritent
son quartier général hébergeaient dans un passé pas si lointain le
siège du RCD, le parti de Ben Ali. Nsiri Bouderbala se déclare
particulièrement «fier» de les avoir transformés en «maison de verre».
LIRE AUSSI:
» La chaîne Nessma, symbole du renouveau de la Tunisie
» Les Tunisiens ont massivement répondu à l'appel des urnes
» DOSSIER SPÉCIAL - Révoltes dans le monde arabe
Par Thierry Oberlé
Commentaires (10)
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.
Avatar thom monteillet
quand c'est un peuple musulman qui vote sa voix ne devrait pas conter :
c'est ça la démocratie à la française !
Le 31/10/2011 à 14:39 Alerter Répondre
Avatar walkuren
Sarkozy va t-i inviter aussi les islamistes à camper à l'Elysée ?
Le 24/10/2011 à 19:35 Alerter Répondre
Avatar oursauvergnat
et voila comment les Occidentaux se sont fait rouler dans la semoule
par les Islamistes...où est la Démocratie et que sommes nous allés
faire en cette galère ? un joli conte arabe des "milles et un
ennuis"...amis de la Liberté, bonjour !
un ours d'Auvergne
Le 24/10/2011 à 15:11 Alerter Répondre
Avatar Kheiredidne Riahi
Vous êtes allergique aux islam ou quoi , pourquoi vous avez le droit
d'avoir des partis chrétiens comme les chrétiens démocrates et nous ,
nous avons pas le droit d'avoir des partis inspirés de l'islam , vous
revendiquez la liberté et les droit des l'homme et .. , et vous mêmes
vous êtes les grands dictateurs que n'acceptent pas l'autre à cause de
sa religion, en Tunisie il n'y a pas des l'islam radical, les
islamistes en Tunisie sont modérés et respectent les libertés
individuelles et les droits de l'homme et ça fait partie de leurs
programme électoral , arrêtez de dire de connerie et soyez ouverts aux
autres et tirez de leçons de ce peuple que ne dépasse pas le 10
millions et qui a montré un haut niveau de culture de réflexion et de
sagesse
Le 28/10/2011 à 00:49 Alerter Répondre
Avatar Lotfi Benchikha
C'est juste la meilleure réponse qu'il faut
Le 7/12/2011 à 21:19 Alerter Répondre
Avatar Chad15
Très démocratique de voter pour le parti islamique !!! Des femmes
voilées sont heureuses, les autres ont peur... Abdul Hamid Ahmad,
rédacteur en chef de Guld News, a déclaré: "Mustafa Abdul Jalil vient
de donner une preuve au monde entier que les soulèvements arabes se
termineront tous en États Islamiques." Selon des indiscrétions
recueillies auprès des représentants de la commission électorale
indépendante, les Tunisiens de France ont placé le parti islamiste
Ennahda (la Renaissance) en tête des élections à la Constituante
tunisienne. Le mouvement de Rachid Ghannouchi, aurait recueilli entre
30 et 35 % des voix. La France est divisée en deux circonscriptions
électorales, les 600 000 Tunisiens résidant dans l'hexagone élisent dix
représentant à l'Assemblée constituante. Le Congrès pour la République
de Moncef Marzouki, l'opposant historique de Ben Ali, serait autour de
20 %.
Le 24/10/2011 à 14:15 Alerter Répondre
Avatar thom monteillet
les femmes non voilées ont peur? c'est pour cela quelles votes pour un
partie musulman ou qu'elles en font partie en majorité ?
Le 31/10/2011 à 14:40 Alerter Répondre
Avatar antoine BOTTALICO
Pauvre homme! Il n'a encore rien compris.
Le 17/12/2011 à 13:00 Alerter Répondre
Avatar geolion16
Quand on voit l'évolution vers la "démocratie charia" en Egypte,
Tunisie et Libye, on peut se poser la question suivante : est-ce qu'il
ne vaut pas mieux, finalement et pour les pays arabes, une dictature
personnelle dont les victimes ne seraient, comme toujours, que les
opposants au dictateur, plutôt qu'une dictature islamiste dont les
victimes seraient, là aussi comme toujours, tous les laïques et les non
musulmans. Car, dans le second cas, les victimes seront bien plus
nombreuses que celles d'un dictateur.....La France a peut-être dépensé
300 millions d'euros inutilement pour "libérer" la Libye...
Le 24/10/2011 à 13:54 Alerter Répondre
Avatar micro brise le silence
printemps arabe ?
Le 24/10/2011 à 13:14 Alerter Répondre
Avatar Aimable
Belle expression que "le printemps arabe", saison du retour des barbus
...
Le 24/10/2011 à 11:47 Alerter Répondre
Avatar Michèle francois
les tunisiens de l'étranger ont voté massivement pour le parti
islamique, qu'attendent tous ses tunisiens pour retourner dans leur
pays
Le 24/10/2011 à 11:33 Alerter Répondre
Avatar mario Rivas Espejo
IL faut avancer vers la démocratie, respecter les droits humains et la
laicité!
La Tunisie c'est un beau pays avec des gens remarquables et adorables!
Il faut avancer! Mes salutations!
Le 24/10/2011 à 11:28 Alerter Répondre
Avatar Verdi12
Printemps arabe pour les Islamistes.
Le 24/10/2011 à 10:53 Alerter Répondre
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