L’image de Jeffrey Sachs qui harangue les militants de Occupy Wall Street sous les fenêtres de Wall Street renvoie à l’image de Jean Paul Sartre juché sur son baril et s’adressant ouvriers à l’usine Renault de Boulougne Billancourt. Cette image de Sachs qui dénonce de façon violente l’hypocrisie de Wall Street à elle seule vaut plus que tous les mots et toutes les théories sur la crise. Sachs n’est pas dernier des gauchistes ni un anarchiste militant. C’est tout le contraire. Ce prof d’économie sorti de Havard, enseignant à Columbia, conseiller spécial du Secrétaire Général de l’ONU et seul universitaire à être classé plusieurs fois par Times Magazine comme l’une des personnalités les plus influentes du monde vaut à lui seul plusieurs bataillons d’indignés parce qu’il jouit d’une grande légitimité académique et morale. Sachs dénonce le fait que « 1% des américains ait pris non seulement les profits, violé la loi mais aussi le pouvoir et invite les 99% à se battre contre l’hypocrisie de Wall Street qui privatise les profits et collectivise les déficits ». Apres son Occupy Wall Street Sachs a encore revêtu son manteau d’intellectuel tapageur cher à Zola sur le plateau Global Public Square de Fared Zakaria pour dénoncer « l’inégalité scandaleuse dans un pays où patrons qui gagnent 100 fois plus que leurs employés et exiger plus de décence chez les élites et la fin du démantèlement de l’Etat, des services sociaux et éducatifs commencé avec Reagan qui avait dit aux américains que l’Etat n’est pas la solution mais le problème d’où des décennies de démonisation de l’Etat, des taxes » . La grosse colère de Sachs contre Wall Street montre au moins qu’avec lui la pensée ne s’est pas endormie dans le confort académique parce que Sachs a gardé toute sa capacité d’indignation que partagerait aussi les pères fondateurs de l’Amérique qui n’auraient jamais imaginé que « Nous le peuple » ( 99%) la première phrase de la constitution serait reléguée à l’arrière plan par « Nous les marchés » ( 1%).
7 milliards de bouches mais 14 milliards de bras
Si dans la tradition des Philippines il y avait le lakh, celui qu’on aurait préparé pour le baptême de Denica May Camacho aurait été grandiose. Imaginez ce qu’aurait du être ce lakh préparé spécialement pour accueillir celle va nous permet à nous autres terriens de franchir le cap des 7 milliards. Le débat sur la capacité ou non de notre terre à accueillir 7 milliards de personnes rappelle le débat entre Lin Chao chi ( chaque bébé est une bouche à nourrir) et Mao ( chaque bébé apporte deux bras pour travailler. C’est ce débat entre les pro natalistes et les antinatalistes date de Malthus pour ne pas dire de Mathusalem qui est encore revenu en force. L’histoire semble avoir donné raison à Mao parce que la Chine grâce à ses progrès économiques est devenue l’usine du monde et ne connait plus les grandes famines qui ont jalonne son histoire. L’Inde a réussi sa révolution verte et a aussi vaincu la famine malgré sa démographie débridée. L’Inde et la Chine ont montré que Malthus ( la population croit de façon géométrique alors les ressources de façon arithmétique d’où la famine) avait tort. D’ailleurs la révolution industrielle avait ouvert une grande brèche dans que les theories de Malthus parce que l’Europe confronté à la révolution démographique a réalisé sa révolution industrielle pour tripler sa production. Ce qui est intéressant, c’est qu’on voit que dans la balance de Malthus, on peut soit activer le levier démographique ( limitation des naissances ) ou le levier économique ( révolution industrielle en Europe, révolution économique en Chine et révolution agricole en Inde). Depuis la révolution industrielle l’Europe, la Chine et l’Inde ont surtout privilégié le levier économique. Il n’y a qu’en Afrique où l’on nous demande de privilégier le levier démographique. Si on prend l’exemple du Senegal, seul un regard synoptique permet de penser que nous avons un problème démographique. Ce n’est pas parce qu’il y a plus cinquante milles étudiants à l’Ucad, ou le quart de la population du pays soit concentré à Dakar ( 0, 23 %) du territoire ou que les cars rapides soient toujours bondées qu’on a un problème de population. Nous avons un problème économique. Il n’y a pas trop d’étudiants mais insuffisance d’universités. La population a augmenté et les infrastructures n’ont pas suivies. C’est ça le sous développement. En dehors de la macrocéphalie de Dakar cœur du Sénégal utile (la cote) le reste du pays est un désert démographique, ce qui est un problème d’aménagement du territoire. Les politiques anti-natalistes encouragées dans le sud et le politiques natalistes au nord visent à rétablir un équilibre démographique entre un milliards de riches au Nord et 6 milliards de pauvres au Sud que les technologies de l’info connectent et rapprochent virtuellement de plus en plus à l’oasis. Quand ils sont fatigués du virtuel, ils prennent les pirogues et se lancent à l’assaut de l’Atlantique.
Wari
Si je vous dis Cellular System International. Non ça vous dit rien. Si je vous dis Wari. Eureka. Ca vous dit certainement quelque chose surtout à la veille de cette tabaski où la demande sociale augmente de façon géométrique alors que le revenus stagnent. Wari c’est ce système de transfert d’argent très original qui s’appuie sur les stations d’essence et dépassant ainsi les limites des banques et de la Poste qui ne fonctionnent que lors des heures ouvrables. C’est cette entreprise sénégalaise à la pointe de l’innovation qui été sélectionnée dans le top 10 d’Africa Awards qui a aura lieu à Nairobi le 08 décembre. Les sedars de Nouvel Horizon peuvent se glorifier d’avoir été le premier à primer ce projet d’entreprise très original lors des sedars 2011. A Nairobi Kabirou Mbodj le fondateur de Wari pourra faire du speed dating avec Richard Bronson et le convaincre d’investir dans ce projet ou dans un autre. C’est ce Sénégal la qui gagne et non celui du Haka politique qui joue à se faire peur.
La Palestine à l’Unesco
Apres des décennies d’errements dans les méandres du terrorisme et de la lutte armées, les palestiniens semblent avoir découvert le talon d’Achille d’Israël. Depuis l’histoire de la flottille turque les palestiniens ont compris que Israël étant une grande démocratie, l’opinion est son talon d’Achille. C’est ce changement de stratégies qui explique les victoires palestiniennes à l’ONU et récemment à l’Unesco. Les victoires des palestiniens ont plus d’éclat grâce aux maladresses de Nethayahou qui ne comprend la logique du soft power initiée par les palestiniens. La première demande palestinienne en 1989 avait été rejetée parce que personne n’aurait pu comprendre qu’on puisse laisser accéder à l’Unesco une organisation suspecté de terrorisme et qui prônait ouvertement la destruction d’un membre de l’Unesco ( Israel) mais depuis beaucoup d’eau a coule sous les ponts. La réaction des Etats Unis à l’entrée de la Palestine est fort intéressante. Elle montre que la défense aveugle d’Israël est plus qu’une constante dans la politique extérieure des Etats Unis au Moyen Orient. Il est évident que l’Etat palestinien est dans l’intérêt d’Israel et des Etats Unis mais etant donné que Netanyahou est débordé par la Droite et Obama est dans une électorale, les décisions raisonnables mais impopulaires attendront.