#L'enfant face au miroir * Qui sommes-nous ? * Manifestations réalisées * Photos * Plan d'accès * Les liens Accueil espace famille L'enfant face au miroir "Quiconque sauve une vie sauve le monde entier" Le Livre du mois Comprendre le monde de l'enfant Univers bien plus complexe qu'on ne croit, le monde de l'enfant est bien sûr fait de magie, d'insouciance, de naïveté... mais aussi de fragilité, de peurs, de doute et de culpabilité - sans parler d'une extrême réceptivité à ce qui se passe autour, dans la sphère des adultes. Sommes-nous assez vigilants, par exemple, aux propos tenus " entre grandes personnes " devant des enfants, y compris des bébés, aux oreilles écarquillées ? voir la page complète ____________________ Menu principal * Accueil * Prochain colloque * Documentation * Bibliographie * Adhésions * Contact Conseils pratiques * espace famille * espace jeunes * espace santé * espace bien-être * Espace Réflexion Membres adhérents * Lois, règles et directives * Documents disponibles * Rapports de réunions * Notre petit journal Asso. Familles d'Accueil * Région de Provins * Passerelles * Région de Meaux Identification Identifiant __________________ Mot de passe __________________ Se souvenir de moi [ ] Connexion * Mot de passe oublié ? * Identifiant oublié ? * Créer un compte Visiteurs Nous avons 1 invité en ligne L'enfant face au miroir PDF Imprimer Envoyer Écrit par Agnès Lucas et Marianne Gérard Rencontre tête à tête Rencontre en tête à tête Comment l'enfant réagit-il à son reflet qu'il découvre dans la glace ? Sait-il que c'est son image ? A quel âge le comprend-il ? Et comment la perception de son image dans le miroir participe-t-elle à la construction de soi ? Il sourit, il vocalise, il tend les bras, il cherche à saisir et à toucher l'image, gratte, frotte la surface du miroir et passe même la main derrière la glace. Jusqu'à 15 mois, l'enfant croit que ce qu'il voit dans le miroir est un être en chair et en os. Il réagit comme s'il était en présence d'une personne réelle. Et puis, petit à petit, au fil des mois, le petit enfant découvrira que ce reflet n'est qu'une image, et l'image de lui-même. René Zazzo et Anne-Marie Fontaine, psychologues et chercheurs, ont observé le jeune enfant face à un miroir et tenté d'explorer son cheminement. L'enfant se heurte à une double question : ce qu'il voit dans le miroir, est-ce réel ou fictif ? Et qui est dans le miroir : quelqu'un d'autre ou lui-même ? Vers 9-10 mois, placé devant une glace, le bébé, dans les bras de sa mère, la regarde dans le miroir et se retourne vers elle. On pourrait croire que ce retournement signifie qu'il a compris que cette image dans la glace est un reflet. Le bébé a sans doute perçu des similitudes entre l'image de sa mère et sa mère réelle, mais il n'a pas encore compris qu'il s'agit d'un reflet. Il continue à chercher sa mère derrière le miroir. A cet âge, l'image qui est dans le miroir a valeur de réalité. Dans les premiers mois de la vie, "l'enfant est entièrement focalisé sur l'image, happé par elle", souligne Anne-Marie Fontaine. Comme les animaux, qui essaient de communiquer avec cet autre animal qu'ils voient dans la glace. Constatant que ce dernier n'a pas les réactions adaptées, l'animal aura une réaction de malaise, puis d'évitement et d'indifférence. Il va s'arrêter là. Au contraire, le petit enfant va se montrer de plus en plus intrigué par le miroir. Il multiplie les expériences. Debout, face à la glace, il essaie de grimper dessus. Ou il tente de saisir quelque chose en refermant la main sur le miroir. "Il bouge comme moi !" Entre 15 et 24 mois, l'enfant va présenter deux sortes de réactions : la fascination et l'évitement. Il se lance dans la recherche de similitudes entre ses propres mouvements et ceux observés dans la glace. Il fait toutes sortes de mimiques, de grimaces, de mouvements répétitifs. Il tire la langue, plaque sa main contre la glace, la faisant bouger puis l'immobilisant brusquement. Cet autre dans la glace, "il bouge comme moi". "Les réactions d'arrêts se prolongent le plus souvent par la reprise du mouvement qui avait surpris. Mais cette fois l'enfant refait le geste au ralenti et le répète plusieurs fois tout en gardant les yeux fixés sur l'image", observe Anne-Marie Fontaine. L'enfant ressemble à un petit chercheur qui se pose des questions, cherche des liens de cause à effet : il y a un "truc" à comprendre. Et puis, progressivement, il change d'humeur vis-à-vis du miroir, devenant plus sérieux, voire plus inquiet jusqu'à éviter de le regarder. Ces conduites d'évitement et de malaise, fréquentes entre 18 et 24 mois, interrogent. "Elles seraient le signe d'une prise de conscience de quelque chose d'étrange dans la conduite du partenaire, par référence à l'expérience sociale que l'enfant est en train de se constituer", propose Anne-Marie Fontaine. Cet autre dans la glace n'est pas comme les autres ! Il faudra attendre l'âge d'un an et demi environ, selon René Zazzo, pour que l'enfant perçoive le synchronisme de ses mouvements et ceux de l'image. L'enfant comprend alors que ce reflet dans la glace est une image et non un être réel. Il ne cherche plus alors à entrer en relation avec lui. "C'est moi dans la glace !" C'est entre 2 et 3 ans que l'enfant reconnaît que cette image dans le miroir est son image. Cette compréhension est précédée de la reconnaissance de l'image d'autres personnes familières. Les autres, on voit leur visage, on les connaît, on peut donc les reconnaître dans le miroir. Alors que soi-même, on ne se voit pas et son visage apparaît comme celui d'un étranger. Il faudra donc plus de temps pour reconnaître l'image de soi que celle des autres : drôle d'histoire ! C'est à partir de cet âge que l'enfant se sert du miroir de façon utilitaire, comme l'adulte. Chaque changement qui touche son aspect extérieur, qu'il s'agisse de nouveaux vêtements, d'un maquillage, d'un déguisement ou d'un pansement..., provoque un petit détour par le miroir. L'enfant se familiarise ainsi avec son nouvel aspect. Il va jouer avec son image : il se fait des grimaces, des sourires, des mimiques, se regarde pleurer, rire, crier... Le miroir de l'âme... "Il n'y a pas de pays sans surface réfléchissante, sans miroir, sans photo, sans plan d'eau... Les miroirs existent depuis la plus haute Antiquité." écrit René Zazzo. Il n'y a pas de pays sans croyance étonnante autour du reflet, de l'ombre, ou du double. Certaines sociétés croient que l'âme de la personne se matérialise dans son reflet : on craint alors de se faire voler si on est pris en photo. Pour d'autres, marcher sur l'ombre de quelqu'un est considéré comme une atteinte à sa personne. Dans l'Antiquité, les Grecs pensaient que regarder son propre reflet dans l'eau provoquait la mort (le mythe de Narcisse). Il n'y a pas si longtemps en Europe, à la mort de quelqu'un, on voilait tous les miroirs de la maison par crainte que son âme n'y reste prisonnière. Aujourd'hui, le reflet, l'ombre, la photo, sont des phénomènes physiques dont l'explication scientifique est indiscutable mais, malgré tout, persistent des superstitions nombreuses : casser un miroir est encore mauvais présage ! Nos doubles visuels accompagnent notre vie quotidienne. Ils fixent notre image dans le temps. Cette image matérielle, extérieure et plus ou moins déformée de nous, est ressentie comme une partie de nous-mêmes. Nous entretenons avec elle des rapports complexes. Certains restent des heures devant la glace. D'autres évitent systématiquement de se regarder. Toutes les variations de comportement existent. Il ne s'agit pas seulement de voir et de connaître ses traits physiques renvoyés par le miroir. Il s'agit avant tout de se regarder, c'est-à-dire d'accepter de se confronter à l'image de soi, à la représentation plus ou moins positive que l'on a de soi. La connaissance de son image est beaucoup centrée sur la connaissance de son visage, lieu privilégié de l'expression de ses émotions. L'enfant semble chercher à lier ce qu'il ressent à l'intérieur de lui (les états de bien-être ou de malaise qui sont, pour lui, des expériences connues depuis longtemps) et la façon dont cela se dit à travers son corps. Essaie-t-il de mieux connaître le langage du corps ? Tente-t-il aussi d'apprécier l'effet que ces signaux corporels provoquent sur autrui ? Toutes ces informations que l'enfant collecte sur lui-même semblent contribuer à la construction d'une image globale de son propre corps. C'est ici que le miroir joue un rôle : il aide l'enfant à explorer l'image extérieure et complète de lui-même. "Cette image totale du corps, selon bernard Golse, pédopsychiatre, s'avère structurante pour l'identité du sujet." La perception d'une image corporelle unifiée de soi précède donc le sentiment de l'unité de sa personne, exprimée au niveau du langage par l'utilisation du pronom "je". L'image de soi Pour l'enfant, cette perception totale de son corps soutient tout un travail mental. Il construit une représentation de lui-même comme étant une personne formant un tout uni, fini et unique. Une représentation mentale qui lui donne le sentiment continu d'exister comme une personne à part entière. Une image de lui qu'il porte à l'intérieur de lui, qui se nourrit et se modifie en fonction de ses expériences de vie et de ses relations avec les autres. C'est par exemple la situation d'un petit enfant âgé de deux ans et demi qui souhaite mettre le couvert avec sa maman. Selon la réaction de celle-ci, l'enfant va vivre une expérience positive ou, au contraire, négative. Si elle l'encourage, lui donne la responsabilité d'une tâche, comme mettre les assiettes sur la table, l'enfant se sent compétent pour mener à bien une action, il se sent capable d'aider sa maman et cela lui fait plaisir. Par contre, s'il est renvoyé à ses jeux, de peur qu'il ne casse la vaisselle, l'enfant va se sentir frustré et dévalorisé. C'est le sentiment de confiance en lui qui est touché. Ainsi l'accumulation de petites expériences quotidiennes va contribuer à l'élaboration d'une image de soi plutôt positive ou plutôt négative. Ce n'est pas le miroir qui crée la conscience de soi. Car elle se construit avant tout dans les relations avec les autres et fondamentalement dans la relation avec la mère, premier miroir de l'enfant. Et aussi dans toutes les actions de la vie quotidienne. On apprend à se découvrir soi-même à travers la "fonction-miroir" qu'assure autrui : "Le regard de l'autre nous est nécessaire pour avoir accès à quelque chose de nous-mêmes sinon inaccessible... La connaissance de soi passe par la reconnaissance d'autrui", explique Bernard Golse. Ajouter un Commentaire JComments "Quiconque sauve une vie sauve le monde entier", Powered by Joomla!; Joomla templates by SG web hosting Valid XHTML and CSS.