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             " Mieux 
              vaut prévenir que guérir " . À 
              l'évidence, mieux vaut ne pas polluer que de chercher à 
              réparer les effets de la pollution. Il convient donc de lutter 
              dans la mesure du possible à la source même de celle-ci 
              en encourageant le développement de technologies plus propres 
              et l'utilisation de produits biodégradables, 
              en limitant la pollution agricole, en gérant mieux les pluies 
              d'orage et en garantissant l'étanchéité des 
              décharges publiques et des dépôts de produits 
              toxiques.
 Pour limiter les pollutions diffuses dorigine agricole, les " bonnes 
              pratiques " conciliant productivité et protection 
              de la nature doivent être favorisées. Mais sur la définition 
              de ces bonnes pratiques, les avis divergent. Pour les tenants dune 
              agriculture dite raisonnée, cela consiste à apporter, 
              aux bons moments, les quantités exactes de produits (eau, 
              engrais ou pesticides) 
              dont les plantes ont besoin. Quelques-uns vont même plus loin 
              en affirmant la nécessité de moduler ces apports au 
              sein dune même parcelle, afin de prendre en compte la 
              variation de qualité de son sol. On peut en effet diminuer 
              la pollution en modérant lépandage d'engrais 
              minéraux et animaux, en fractionnant les apports d'azote 
              dans le temps et en les répartissant mieux entre les différentes 
              cultures, ou encore en agissant sur le choix des techniques de lutte 
              contre les ennemis des cultures, sur les modes de traitement et 
              sur le moment où lon traite.
 
 Mais les tenants de lagriculture biologique condamnent cette 
              façon de raisonner quils estiment fondée sur 
              les mêmes critères de rentabilité et de compétition 
              que les modes de production utilisés jusque-là et 
              qui sont à lorigine des dommages auxquels il faut désormais 
              remédier. Ils craignent la mécanisation à outrance 
              de lagriculture que cette logique va nécessairement 
              engendrer, une mécanisation qui coûtera cher, sans 
              succès assuré du point de vue de la préservation 
              de lenvironnement, qui maintiendra les agriculteurs à 
              distance du processus de production et qui standardisera lalimentation. 
              Ils préconisent de revoir entièrement les modes de 
              production, lesquels, fondés sur la monoculture intensive 
              de variétés à hauts rendements, ont engendré 
              la dépendance des cultures notamment vis-à-vis des 
              pesticides. Ils prônent lusage de variétés 
              agricoles plus résistantes, la rotation des cultures, le 
              travail du sol, la réduction de la densité des semis 
              et la limitation des semis précoces (deux facteurs favorisant 
              laccroissement des risques de maladie), lutilisation 
              de produits biologiques, ou encore une meilleure occupation des 
              sols afin de limiter le ruissellement et le transfert des engrais 
              et des pesticides vers les cours deau (couverture hivernale 
              dans les vignes, couvert végétal sur les parcelles 
              entre deux récoltes, enherbement des bords des cours deau 
              et des fossés 
).
 
 Par ailleurs, dans les zones urbaines, les pluies d'orage peuvent 
              être très néfastes pour les cours deau. 
              Après avoir ruisselé sur les sols imperméabilisés 
              (rues, trottoirs, parkings, 
) et les toitures, les eaux de 
              pluie entraînent en effet, jusque dans les égouts, 
              poussières, détritus, hydrocarbures automobiles, et/ou 
              suies de combustion et d'incinération d'ordures ménagères 
              qui sy étaient accumulés. Or, lorsque les eaux 
              de pluie sont collectées en même temps que les eaux 
              usées domestiques dans des réseaux dits " unitaires " , 
              ceux-ci peuvent déborder en cas d'orage et entraîner 
              la pollution domestique directement et sans traitement dans les 
              rivières. Il en résulte alors une pollution brève 
              mais intense, à laquelle de nombreux poissons ne résistent 
              pas, par manque doxygène. 
              En revanche, quand les eaux de ruissellement et les eaux domestiques 
              usées sont collectées séparément, dans 
              des réseaux " séparatifs " , 
              la pollution reste limitée à celle des eaux de ruissellement 
              : elle est donc beaucoup moins forte.
 Pour éviter ce type de pollution, le développement 
              de réseaux séparatifs devrait être préconisé 
              pour les zones très urbanisées, et les eaux de pluie 
              pourraient en outre être elles-mêmes assainies. Dautres 
              solutions existent comme de construire des chaussées poreuses 
              destinées à réduire le débit de pointe 
              dans les égouts durant les orages, ou encore daménager 
              des bassins de stockage afin de récupérer et de stocker 
              le trop plein deffluents par temps de pluie, lequel pourrait 
              ensuite être assaini.
 En attendant, divers remèdes ont été développés 
              pour pallier le manque d'oxygène induit dans les rivières 
              par les pluies d'orage. À Paris, des rampes d'oxygénation 
              ont été mises en place dans la Seine, afin de créer 
              des zones où les poissons peuvent se réfugier. Sur 
              la Tamise, des " bateaux bulles " , 
              équipés de pompes et de diffuseurs, insufflent de 
              fines bulles d'oxygène dans l'eau en cas d'orage estival.
 
 Établissements publics de l'Etat, les Agences de l'eau (voir 
              le chapitre En France) apportent 
              des conseils techniques aux élus, aux industriels et aux 
              agriculteurs. Elles leur fournissent des aides financières 
              afin d'entreprendre les travaux nécessaires à la lutte 
              contre la pollution des eaux et à la protection des ressources 
              en eau.
 Les agences de l'eau perçoivent des redevances auprès 
              des différents usagers de l'eau pour la pollution que ceux-ci 
              occasionnent ou pour les prélèvements d'eau qu'ils 
              effectuent. Ces fonds sont ensuite redistribués sous forme 
              d'aides financières (prêts, subventions) aux collectivités 
              locales, aux industriels et aux agriculteurs pour la réalisation 
              de travaux de lutte contre la pollution (construction, extension 
              ou amélioration des stations d'épuration et des réseaux 
              de collecte des eaux usées, mise en place de procédés 
              de production plus propres
).
 
 
  
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