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Ecologie/ énergie - 
Article publié le : mercredi 26 mai 2010 - Dernière modification le : mercredi 26 mai 2010

A Orly, une source d’eau chaude pour chauffer proprement l’aérogare ?
Aéroports de Paris
Par RFI

Un derrick haut de 40 mètres creuse, creuse, creuse et creuse encore aux abords de l'aéroport d'Orly ! Jour et nuit. Il fore le sol à la recherche d'une source d'eau chaude nichée à quelque 1700 m de profondeur, qui devrait permettre, dès l'hiver prochain, de chauffer partiellement l'aérogare sans rejeter de C02.

L'imposante machine ne connaît aucun répit depuis fin avril, cherchant à atteindre une nappe d'eau souterraine de plusieurs milliers de mètres cubes, le « Dogger », dont la température atteint par endroits 85°C.

A terme, il est prévu d’acheminer cette eau très corrosive par un premier puits vers un échangeur où elle réchauffera - par conduction et sans rejeter de C02 -- l'eau alimentant le circuit de chauffage de l'aéroport. Une fois refroidie, elle sera rejetée dans les profondeurs via un second puits.

Dès l'hiver prochain, ce réseau géothermique devrait permettre de couvrir « entre
25% et 30% » des besoins de chaleur des installations d'Orly (aérogares, bâtiments de pistes...), soit l'équivalent de 3.200 logements, précise André Galvez, chef du projet à Aéroports de Paris (ADP). Le reste des besoins sera assuré par l'actuelle centrale au gaz, située à deux pas du chantier.

Moins connue que l'éolien ou le solaire, la géothermie ...

Toutefois les aléas ne manquent pas : « Creuser la terre n'est pas une science exacte. C'est un peu comme chercher de l'or », souligne Philippe Pinto, du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l'organisme public maître d'oeuvre du chantier. Le forage d'Orly devrait en principe déboucher sur un point d'eau à 74°C mais les prévisions des géologues ne sont pas infaillibles et ADP s'est d'ailleurs assuré contre le risque que la nappe d'eau soit plus froide qu'espéré.

Moins connue que l'éolien ou le solaire, la géothermie pourrait elle aussi tirer profit de ce projet et gagner en visibilité. Si la manne est aussi riche qu’espérée, la nouvelle installation permettra à l'aéroport d'Orly de rejeter quelque 9 000 tonnes de CO2 en moins chaque année -dans la droite ligne du Grenelle de l'environnement. Le gain pourrait également être financier car, certes, le coût du chantier est loin d'être négligeable (environ 12 millions d'euros) mais une flambée des énergies fossiles (pétrole, gaz) amortirait rapidement l'investissement.

« Le fait qu'une société comme ADP avec ses énormes impératifs économiques se tourne vers cette énergie démontre un certain regain d'intérêt », se réjouit Michel Van Den Bogaard, de la Direction régionale de l'industrie de la recherche et de l'environnement (Drire) de l'Ile-de-France.

Géothermie

Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le contexte énergétique, environnemental et politique n'a jamais été aussi favorable à la géothermie. Plusieurs sites dont energiegeothermique.com -ainsi que france-geothermie.com, expliquent comment « le chauffage géothermique, également dénommé chauffage thermodynamique à capteurs enterrés, consiste à capter l'énergie dans le sol ou dans l'eau et à la redistribuer sous forme de chauffage dans la maison ».

L’Ademe rappelle que la terre est active et la géothermie (mot issu du grec « gê » = terre et « thermos » = chaud) est une spectaculaire manifestation de son énergie. La première utilisation d’eaux chaudes naturelles remontent à des milliers d’années avant J-C. La région Midi-Pyrénées, par exemple, en a d’ailleurs gardé la mémoire à travers ses sites de thermalisme.

La géothermie occupe actuellement en France la 3ème place des énergies renouvelables, en terme d’énergie produite, derrière la biomasse et l’hydraulique.

En Ile-de-France, la géothermie n'en est pas à ses débuts. Mis au jour grâce à des forages pétroliers dans les années 1950, le « Dogger » permet déjà de chauffer l'équivalent de 150.000 logements franciliens. Le site de L'Oréal à Chevilly-la-Rue (Val-de-Marne) y a également recours. « Mais c'est la première fois que cette source d'énergie est utilisée à une telle échelle dans le tertiaire », relève Norbert Bommensatt, de l'Ademe, partenaire financier du projet avec la région Ile-de-France.

L'expansion de la géothermie devrait toutefois rester limitée. Les nappes souterraines comme « Dogger » sont rares et les coûts d'exploitation réservent le projet à de gros porteurs. « Un particulier n'installera jamais de forage dans son jardin », résume Norbert Bommensatt.

Pour en savoir plus :

Visiter les sites

- de Futura sciences / Dossier > Qu'est-ce que la géothermie ?

- et différentes vidéos sur le sujet

tags: Energies - Environnement - Nouvelles technologies
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