Il ne sert à rien de critiquer la démocratie, tant que l'on n'essaie pas d'en saisir l'essence (et il n’est pas certain que nous soyons bien avancés dans la compréhension de cette essence , la « démocratie » , qui de par son évidence pourrait bien ne pas être si évidente … les évidences sont toujours des manques à comprendre, et sortir ainsi de ce « régime le moins mauvais » , saisit uniquement selon un trait négatif et non pas dans sa positivité dont on ne sait pas jusqu’où elle s’étend). Si on en saisit l'essence, on pourra valider les revendications (et on en a tous des quantités, encore faudrait-il que nous disposions des outils intellectuels, cad les concepts, pour en effectuer le tri). Valider les réformes de par l'essence même de ce qui doit être respecté, validé, refusé, proposé surtout, projeter ; de par l’essence même et non pas en accumulant des modifications périphériques qui ne changent que peu le statut même du démocratique. Le propre de la démocratie, ce serait, c’eût été, la capacité de se réformer intelligemment ; et cela on en peut déduire de son essence. Qu’il faille les années soixante pour une refonte globale des mœurs et de l’humanisation de la vieille société triste qui précédait, prouve que les « gens » en sont capables ; autrement dit ; qu’il existe un potentiel humain … que ce potentiel, c’est justement ce sur quoi on n’a pas suffisamment investi.