¤ Addis-Abeba soutient le gouvernement somalien, et l'Erythrée les combattants islamistes. ¤ L 'escalade en Somalie entre les Tribunaux islamiques et le Gouvernement fédéral de transition (TFG), installé à Baidoa et soutenu par l'Ethiopie voisine, a franchi un nouveau cap, jeudi 30 novembre. Le Parlement éthiopien a voté une motion autorisant "toutes mesures légales ou constitutionnelles nécessaires pour contrer et surmonter toute forme d'attaque et d'incursion en Ethiopie". Le texte avertit solennellement qu'"un danger grandissant plane sur l'Ethiopie" et affirme qu'"en collaboration avec l'Erythrée", les forces des Tribunaux islamiques "entraînent, abritent et arment des groupes d'Ethiopiens qui veulent renverser le gouvernement (éthiopien)". Chronologie 5 juin 2006 : les milices des Tribunaux islamiques s'emparent de la majeure partie de Mogadiscio, dominée par des chefs de guerre soutenue par les Etats-Unis. Elles prendront le contrôle total de Mogadiscio le 10 juillet. 24 août : les Tribunaux islamiques menacent l'Ethiopie d'une "guerre totale" si elle ne retire pas ses troupes de Baidoa. Addis-Abeba nie ce déploiement. 18 septembre : onze morts dans un attentat-suicide à Baidoa, visant à assassiner le président Abdulahi Yusuf Ahmed, selon le gouvernement. 9 octobre : les tribunaux islamiques déclarent la "guerre sainte" contre le gouvernement et l'Ethiopie. 1^ER novembre : échec et report sine die des négociations de paix. Ce feu vert légal donné par le Parlement pour faire la guerre en Somalie survient alors que toutes les conditions d'un conflit à dimension régionale ont été réunies depuis la prise de Mogadiscio, en juin, par les forces du Conseil suprême islamique de Somalie (CSIS). Entre-temps, les milices des Tribunaux islamiques ont étendu leur emprise sur le sud du pays. Chacun des deux camps a aussi constitué son propre réseau d'alliances régionales, impliquant les deux frères ennemis de la Corne de l'Afrique, l'Erythrée et l'Ethiopie. Les deux pays soutiennent, respectivement, les Tribunaux islamiques et le Gouvernement fédéral. SAISIE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ Selon des experts indépendants, l'Ethiopie, qui a massé des troupes, des blindés, des avions de chasse et des hélicoptères d'attaque près de la frontière, disposerait également sur le sol somalien une force de 6 000 à 8 000 hommes. L'Erythrée, de son côté, disposerait de 2 000 hommes en Somalie. Ce n'est donc pas seulement une "guerre par procuration" entre Ethiopie et Erythrée qui menace d'embraser la Somalie, comme s'en est inquiété le département d'Etat américain, mais une confrontation directe entre leurs armées, dont des éléments se trouvent déjà, à certains endroits de Somalie, à une dangereuse proximité. Dans la région de Baidoa, par exemple, leurs hommes s'approchent à seulement vingt kilomètres de distance, selon un expert des Nations unies. Pour sauver le TFG, dont les forces, modestes, parviennent tout juste à garder le contrôle d'une partie de Baidoa, l'Ethiopie peut compter sur le soutien des Etats-Unis. Ceux-ci avaient déjà tenté d'écraser les forces des Tribunaux islamiques en appuyant, en pure perte, des chefs de guerre à Mogadiscio au début de l'année. Depuis, l'idée du déploiement d'une force régionale, l'Igasom, a été réactivée avec un fort soutien américain. Washington a échoué, mercredi, à faire adopter par le Conseil de sécurité de l'ONU une résolution permettant une levée partielle de l'embargo sur les armes à destination de la Somalie, dans le but d'équiper cette force dont l'objectif serait d'empêcher l'anéantissement du TFG. En Somalie, chaque camp se dispense d'autorisation pour obtenir des livraisons massives d'armes depuis des mois. Lorsqu'un gros porteur Ilyouchine chargé d'armes et de munitions, en provenance d'Erythrée et affrété par la Libye, est arrivé récemment à l'aéroport de Mogadiscio, les organisations humanitaires ont été informées qu'une livraison de "machines à coudre" était en cours. C'est dans cette montée des tensions qu'un attentat à la voiture piégée a frappé, jeudi 30 novembre, un barrage des forces du TFG à l'entrée de la ville de Baidoa. Au moins huit personnes ont trouvé la mort. Quelques jours plus tôt, un convoi éthiopien avait été touché dans la région de Baidoa par l'explosion d'une mine actionnée à distance, faisant vingt morts. Quelques semaines auparavant avait eu lieu le premier attentat-suicide de l'histoire de la Somalie. Il avait frappé, à Baidoa, le cortège du président Yusuf, épargnant ce dernier par miracle. ¤ Toutes les composantes de l'opposition prosyrienne ont appelé à manifester dans le centre de Beyrouth pour réclamer la démission du premier ministre, Fouad Siniora. ¤ D es centaines de milliers de personnes (800 000 selon la police, plus d'un million selon le Hezbollah) se sont rassemblées, vendredi 1^er décembre à Beyrouth, dans le centre de capitale libanaise placée sous haute surveillance. Réunis à l'appel de l'opposition prosyrienne menée par le Hezbollah, les manifestants ont réclamé la démission du premier ministre, Fouad Siniora. Hurlant "Siniora va-t-en !", "Mort à l'Amérique ! mort à Israël !", agitant des drapeaux libanais, la marée humaine blanc et rouge a envahi les abords du palais du gouvernement transformé en camp retranché. Des centaines de soldats et de policiers d'élite, appuyés par des dizaines de blindés, s'étaient déployés autour du bâtiment, encerclé par des barbelés de près de 2 mètres de haut. Le Hezbollah avait aussi mis sa branche militaire au service de la manifestation et mobilisé des milliers d'hommes pour assurer le service d'ordre. Le camp de l'opposition comme celui de la majorité antisyrienne avaient multiplié les appels au calme avant cette manifestation, alors que la crise politique qui paralyse le pays a connu ces derniers jours une dangereuse escalade. Le dispositif militaire mis en place depuis l'assassinat, le 21 novembre, du ministre chrétien Pierre Gemayel a été renforcé et, vendredi, les chars de l'armée ont été déployés en nombre dans les rues de Beyrouth. DES APPELS DE NASRALLAH ET AOUN Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui vit dans la clandestinité, avait appelé jeudi "tous les Libanais, de toutes les régions et de tous les courants politiques, à participer à la manifestation populaire, pacifique et civilisée de vendredi". Son allié, le général Michel Aoun, avait lancé la veille un appel dans le même sens. Prenant la parole sur une estrade derrière une vitre pare-balles, le chef de l'opposition chrétienne a demandé au premier ministre et à tout le gouvernement, "qui ont commis beaucoup d'erreurs, de démissionner". "Ce gouvernement a fait de la corruption une ligne de conduite", a-t-il lancé, acclamé par la foule. Le mouvement chiite, Amal, et des partisans du président pro-syrien, Emile Lahoud, participaient eux aussi à la manifestation. Ce rassemblement doit être suivi d'un sit-in d'une durée illimitée. Des tentes ont été dressées sur l'une des places du centre de Beyrouth, comme au printemps 2005 lorsque les partisans de Rafic Hariri, l'ancien premier ministre assassiné, s'étaient mobilisés jour et nuit pour réclamer le départ des troupes syriennes du Liban. "Nous resterons sur cette place jusqu'à la chute du gouvernement Siniora, vendu aux Américains et aux Français", assurait un manifestant. Cette manifestation et cette "occupation" ont pour but affiché de faire tomber le gouvernement de Fouad Siniora, issu de la majorité parlementaire antisyrienne au pouvoir depuis les élections de mai-juin 2005, et de provoquer des élections législatives anticipées. Fouad Siniora a prévenu jeudi que son gouvernement "ne cédera pas" aux tentatives de rétablir la "tutelle" étrangère sur le Liban. CRISE GOUVERNEMENTALE Le camp antisyrien soupçonne Damas de vouloir rétablir sa tutelle sur le Liban et torpiller le projet de tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri, tué à Beyrouth le 14 février 2005. Des responsables syriens et libanais ont été mis en cause dans cet attentat, mais Damas a toujours proclamé son innocence. Depuis plusieurs semaines, le Hezbollah, soutenu par la Syrie et l'Iran, réclame pour lui et ses alliés chrétiens une plus large représentation au sein du gouvernement, dont cinq ministres chiites et un sixième prosyrien ont claqué la porte en accusant la majorité antisyrienne d'accaparer le pouvoir. Depuis, la légitimité du gouvernement n'est plus reconnue, ni par le chef de l'Etat, ni par le président du Parlement, Nabih Berri, deux proches de Damas. Les tensions se sont encore aggravées après l'assassinat de Pierre Gemayel, pour lequel les dirigeants de la majorité ont une nouvelle fois mis en cause la responsabilité de la Syrie. La majorité avait transformé les obsèques du ministre, le 23 novembre à Beyrouth, en un immense rassemblement contre le régime de Damas. ¤ Déjà, derrière les discours indignés et les défilés hargneux se profile le désir de renouer. ¤ A première vue, aucun signe d'hostilité. Simplement des têtes qui se tournent quand s'amorcent les questions, des rendez-vous qui ne tiennent pas. Difficile de percer ce mur d'apparente passivité et de permanente gravité. De savoir comment les Rwandais ont accueilli, douze ans après les faits, les accusations du juge français Jean-Louis Bruguière accusant leur président Paul Kagamé d'être l'instigateur de l'attentat contre l'avion de son prédécesseur, Juvénal Habyarimana, qui a donné le signal du génocide des Tutsis. Bien sûr, deux défilés hostiles ont eu lieu. "A bas les Français. Ras-le-bol de votre néocolonialisme !", proclamait, en anglais, une banderole brandie par des manifestants, lundi 27 novembre, dans la capitale rwandaise, après la rupture des relations diplomatiques. Mais la marche, organisée par le pouvoir, si elle exprime l'évident ressentiment des rescapés du génocide, traduit-elle un mouvement général ? "Les gens ne s'expriment pas car ils sont profondément divisés, analyse un diplomate étranger. Les uns pensent que c'est un succès d'avoir descendu l'avion, les autres que c'est une catastrophe. Mais personne n'y voit un acte de terrorisme sur lequel un juge d'instruction français puisse être compétent." La gêne se mêle à la colère et à la division, dans le contexte d'un pays dirigé par un pouvoir autoritaire et dépourvu de presse libre. L'expression d'opinions contradictoires sur le génocide contrevient à la politique officielle de neutralité ethnique et de réconciliation nationale. "A côté des 800 000 morts du génocide, les trois Français morts dans l'attentat (dont les familles ont déclenché l'enquête du juge Bruguière) sont considérés comme des dommages collatéraux", commente un observateur rwandais. La réserve de la population s'expliquerait aussi par une certaine reconnaissance à l'égard du volontarisme économique et social du régime, qui a remis le pays sur la voie du développement. Kigali est saisi par une frénésie de chantiers, et ses motos-taxis systématiquement équipés de casques évoquent une discipline rare en Afrique. Qui a tiré sur l'avion ? L'énigme que n'ont voulu résoudre ni la justice internationale, ni la France, ni le Rwanda, se trouve pourtant à nouveau posée publiquement. La relance de la polémique risque d'affaiblir la cuirasse d'un Etat dont les Occidentaux hésitent à dénoncer les faiblesses démocratiques. "SÉQUELLES DU GÉNOCIDE" "La question ne m'empêche pas de dormir car l'attentat n'a pas provoqué le génocide, rétorque Servilien Sebasoni, figure du Front patriotique rwandais (FPR) au pouvoir. Nous n'avons pas peur de la vérité, mais notre pays a d'autres priorités : gérer les séquelles du génocide avec nos faibles moyens, ce qui n'est pas une mince affaire." D'ailleurs, appuie M. Sebasoni, "la France, amie des génocidaires, est le dernier pays à pouvoir mener une telle enquête". Après la riposte diplomatique viendra celle de la contre-offensive judiciaire avec la reprise, le 11 décembre à Kigali, des auditions devant la Commission chargée d'éclaircir le rôle de la France pendant le génocide. Le rapport qui en découlera servira de support à des actions devant des juridictions nationales et internationales, annonce-t-on. Le responsable du FPR espère cependant que le prochain locataire de l'Elysée "profitera de ce qu'il n'est pas mêlé à ce passé pour innover" en adressant "un signal fort", à l'inverse de "ces ministres français qui, de passage au Rwanda, ont refusé de visiter le mémorial du génocide" et de cette France "qui veut nous contraindre à la considérer comme un pays à part". Déjà, derrière les discours indignés et les défilés hargneux se profile le désir de renouer. La "note verbale" éconduisant l'ambassadeur de France évoquait la perspective de retrouvailles "quand la France sera redevenue moins agressive". Et, la semaine dernière, l'hebdomadaire pro-gouvernemental Focus "invitait" les dirigeants rwandais à "perdre l'habitude de blâmer les Français pour un crime commis par le seul gouvernement de François Mitterrand". ¤ La coalition de centre-gauche du premier ministre italien, Romano Prodi, avait fait du retrait total des troupes italiennes un des thèmes majeurs de sa campagne électorale lors des législatives d'avril. ¤ "I ls seront tous partis d'ici à l'après-midi" : c'est dans ces termes laconiques que le commandant Charlie Burbridge, porte-parole britannique de la coalition, a annoncé le départ d'Irak de ses derniers compagnons d'armes italiens, vendredi 1^er décembre. Les hommes encore présents sur le terrain transiteront par le Koweït avant de rejoindre l'Italie. Les Italiens ont remis le contrôle de leur dernière base, à Nassiriya, dans le sud du pays, aux forces de sécurité irakiennes. Augmentation de 43 % du nombre de civils tués en novembre Le nombre de civils tués en Irak en novembre a augmenté de 43 % par rapport au mois d'octobre, déjà particulièrement meurtrier, selon des chiffres obtenus vendredi auprès des ministères de l'intérieur et de la défense. 1 847 civils ont été tués en novembre à travers l'Irak, contre 1 289 en octobre, marqué par des attaques meurtrières à l'occasion du ramadan. Les chiffres des ministères de sécurité sont généralement inférieurs de moitié à ceux publiés par les Nations unies, qui collectent leurs données auprès du ministère de la santé et des morgues du pays. (Avec AFP.) La coalition de centre-gauche du premier ministre italien, Romano Prodi, avait fait du retrait total des troupes italiennes un des thèmes majeurs de sa campagne électorale lors des législatives d'avril. Le précédent gouvernement de droite dirigé par Silvio Berlusconi, un des principaux alliés européens de l'administration américaine, avait déployé quelque 3 000 soldats dans le sud de l'Irak, en juin 2003. Trente et un soldats italiens sont morts au cours de cette mission. Ce départ intervient au lendemain de la rencontre entre George W. Bush et Nouri Al-Maliki à Amman, en Jordanie, à l'issue de laquelle le premier ministre irakien a annoncé sur la chaîne américaine ABC News que "les forces irakiennes seront prêtes, tout à fait prêtes", à prendre le commandement des forces de sécurité en Irak "en juin prochain". Il a cependant refusé de se prononcer sur un éventuel retrait des forces américaines. ¤ Gouverneur de l'Etat pétrolier du Zulia, âgé de 53 ans, le candidat n'a ni le charisme, ni les talents d'orateur de M. Chavez. ¤ C andidat à un nouveau mandat de six ans, le président vénézuélien, Hugo Chavez, ne quitte plus sa chemise rouge. A la veille du scrutin présidentiel du 3 décembre, il inaugure à tour de bras, ici un nouveau métro, là une clinique ou une école. Le 13 novembre, il accueillait son homologue brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, pour la mise en service du deuxième pont sur l'Orénoque (Sud). "Je ne doute pas que le peuple qui m'a élu va t'élire à nouveau président du Venezuela, a vaticiné le président Lula, lui-même récemment réélu. Au Venezuela, cela faisait très longtemps qu'un gouvernement ne s'était pas soucié des pauvres comme tu t'en soucies." Après huit ans au pouvoir, Hugo Chavez continue de susciter chez les démunis une véritable ferveur. "Chavez a rendu espoir aux pauvres, qui constituent 60 % de la population", estime l'historienne Margarita Lopez Maya. La flambée des prix du pétrole sert la cause de sa "révolution bolivarienne". La croissance du pays, cinquième exportateur mondial de brut, devrait dépasser 9 %. Le chômage est à la baisse. "LES PAUVRES COMPTENT" "Un certain désenchantement est toutefois perceptible", note M^me Lopez Maya. Les électeurs de M. Chavez se plaignent de l'insécurité urbaine grandissante, de la corruption et de l'incurie des fonctionnaires. "Chavez est mal entouré, estime Silvia Benitez, vendeuse à Caracas. Au lieu d'insulter Bush et de filer de l'argent à Cuba et à la Bolivie, il ferait mieux de régler les problèmes du pays." Mais elle ira voter pour ce président, "qui reste le meilleur que nous ayons jamais eu". Selon M^me Lopez Maya, "l'opposition, qui regroupe des forces politiques diverses, de l'extrême droite au centre gauche, peine à présenter un programme clair". L'institut de sondage Datanalisis crédite le chef de l'Etat de 52 % des intentions de vote. Le candidat de l'opposition, le social-démocrate, Manuel Rosales, en obtient 25,5 %, contre 6 % en juin. "Cette percée ne permet pas à Rosales de menacer Chavez, faute de temps", pointe le président de Datanalisis, José Antonio Gil. Les partisans de M. Rosales, ne croient pas aux sondages. "Les gens vivent dans la peur d'annoncer leur vote", affirme Diego Arria, un des responsables de la campagne de l'opposition, rappelant l'expérience de la "liste Tascon". En 2004, les noms des 3 millions de pétitionnaires ayant demandé l'organisation d'un référendum révocatoire contre le président avaient été rendus publics. Certains avaient souffert des mesures de rétorsion, perdant leur emploi dans la fonction publique, ou se voyant refuser le renouvellement de leur passeport. Aujourd'hui, les fidèles de M. Rosales affichent un moral à toute épreuve. "Manuel Rosales a réussi l'exploit de rendre confiance aux électeurs de l'opposition", note M. Gil. Gouverneur de l'Etat pétrolier du Zulia, âgé de 53 ans, le candidat n'a ni le charisme, ni les talents d'orateur de M. Chavez. Mais il parle simple et, surtout, il parle social. "L'opposition a enfin compris que les pauvres comptent", souligne un diplomate en poste dans la capitale. Pour les responsables de la campagne, "Mi Negra" (Ma Négresse) est le meilleur atout de M. Rosales. Le candidat a promis de créer une carte de débit qui permettra aux pauvres et aux chômeurs de tirer directement une sorte de RMI sur un fonds alimenté par 20 % de la rente pétrolière, promu dans les spots de campagne par une femme noire. "Les économistes jugent le projet irréaliste, mais il plaît aux électeurs", explique un militant de l'opposition. "Il faut combattre Chavez avec ses propres armes", plaide un autre adepte, qui s'étonne de la surenchère populiste. ¤ Une visite éclair de trois heures, jeudi 30 novembre, et deux gagnants : le premier ministre français, Dominique de Villepin, et le président tchadien, Idriss Déby. ¤ U ne visite éclair de trois heures, jeudi 30 novembre, et deux gagnants : le premier ministre français, Dominique de Villepin, et le président tchadien, Idriss Déby. Au moment où, en France, Nicolas Sarkozy officialise sa candidature à la présidentielle, le M. de Villepin prend le large et obtient du président tchadien un signe diplomatique "visible", son accord pour le déploiement d'une force internationale à ses frontières. Réciproquement, Idriss Déby voit le soutien de la France se confirmer à un moment critique où des rebelles de plusieurs groupes installés jusqu'ici sur le sol soudanais ont pénétré dans le pays il y a une semaine, et menacent d'y étendre leurs attaques. Pour la France, l'engagement aux côtés du Tchad, auquel le lient seulement des accords de coopération militaire, est délicat. S'agit-il de porter une assistance politique et militaire à un régime en difficulté, au risque de se trouver pris dans un engrenage incontrôlable et de se placer en porte-à-faux avec l'opinion publique africaine et tchadienne, sans parler de l'hypothèse de combattre les rebelles directement ? Evoquant la "responsabilité spécifique (de la France) vis-à-vis du Tchad et de la région", le premier ministre français a préféré insister sur le rôle stabilisateur de Paris, en affirmant que la France menait une "politique de dissuasion par rapport à ceux qui pourraient être tentés par la déstabilisation". Depuis les premières incursions rebelles, en avril, lorsqu'une colonne était arrivée aux portes de N'Djamena, les avions militaires français suivent en direct la progression des groupes armés, qu'ils communiquent à l'armée tchadienne, et transportent les troupes tchadiennes en fonction des offensives. La France est-elle prête à s'engager un cran plus loin ? Le président Déby ne l'a pas exclu, rappelant que "le jour où nous estimerons nécessaire d'appeler nos amis à nos côtés, nous le ferons". En Centrafrique voisine, liée à la France par un accord de défense, les militaires français, appuyés par des Mirage, participaient encore, jeudi, à des opérations de reconquête du nord du pays tenu par des rebelles depuis plusieurs semaines. Cette intervention a à la fois stoppé la progression des rebelles vers Bangui et coupé l'un des couloirs d'accès au Tchad de rebelles tchadiens. Mais, face à la dimension régionale de la crise, la France préférerait voir l'entrée en scène d'une force internationale. L'accord du président Déby en est une étape, alors qu'une mission d'exploration de l'ONU se trouve actuellement au Tchad pour tenter d'en définir les contours. Pour Dominique de Villepin, l'accord du Soudan est indispensable à la création d'une telle force. ¤ Au moins 388 personnes ont été tuées par une gigantesque coulée de boue, provoquée par le passage du typhon Durian. Il est intervenu au moment où l'archipel se relève du passage du cyclone Cimaron. En septembre, Manille avait été touchée par un autre typhon, Xangsane, qui avait tué près de 200 personnes. ¤ A u moins 388 personnes ont été tuées et 96 portées disparues à la suite d'une gigantesque coulée de boue provoquée dans l'est des Philippines par le passage du cyclone Durian, a indiqué, vendredi 1^er décembre, Teresa Arguelles, une porte-parole de la Croix-Rouge philippine. "Nous n'avons pas de chiffres précis mais nous parlons d'environ deux cents morts... principalement aux alentours du volcan Mayon", à 350 kilomètres au sud-est de la capitale, Manille, avait indiqué dans un premier temps Glenn Rabonza, directeur général du Conseil national de coordination des catastrophes. L'ensemble des morts sont survenues dans la province orientale d'Albay, a précisé Teresa Arguelles, avertissant qu'elle s'attendait à un alourdissement du bilan, à mesure que les secouristes atteignent les endroits jusqu'à présent isolés par les mauvaises conditions météorologiques. Ce nouveau cyclone intervient au moment où l'archipel philippin récupère encore du passage du typhon Cimaron, le plus puissant à avoir frappé le pays depuis plus de dix ans. Il avait fait 38 morts et disparus en octobre. En septembre, la capitale, Manille, avait été touchée par un autre typhon, Xangsane, qui a fait plus de deux cents morts. ÉLECTRICITÉ, LIGNES TÉLÉPHONIQUES ET EAU COURANTE COUPÉES Dans la région située sur le flanc du volcan Mayon, les précipitations se sont mêlées aux cendres volcaniques, déclenchant une coulée de boue qui a enseveli jusqu'au toit de nombreuses habitations, ont indiqué des témoins."Cela va probablement s'alourdir" a averti le responsable de la Croix-Rouge philippine, le sénateur Richard Gordon. Le responsable provincial des opérations de secours, Cedric Daep, a quant à lui indiqué que 108 corps avaient été sortis du torrent de boue qui a enseveli de nombreuses maisons dans les villages de Daraga, Busay et Santo Domingo. Un habitant du village de Padang estimait que 500 personnes pourraient avoir été ensevelies. Le travail des secouristes était ralenti par la coupure de l'électricité, des lignes téléphoniques et de l'eau courante à travers la plus grande partie de la péninsule de Bicol, où se trouve le volcan. Les routes étaient également impraticables en raison de l'éboulement de roches. Près de 14 000 personnes avaient été évacuées dans la région de Bicol à l'approche du cyclone. L'armée attendait une amélioration des conditions météo pour faire décoller ses hélicoptères. L'aéroport de Legaspi, ville principale de la région, a été fermé en raison de débris qui obstruent ses pistes et de coupures d'électricité. Une bonne partie de Legaspi était inondée, selon les secours. ¤ Des centaines de milliers de partisans du Hezbollah et de ses alliés chrétiens ont manifesté dimanche à Beyrouth, pour demander le départ du gouvernement de Fouad Siniora. ¤ U ne immense foule de manifestants s'est rassemblée dimanche 10 décembre après-midi dans le centre de Beyrouth, au milieu d'une forêt de drapeaux libanais et aux cris de "Siniora dehors", en allusion au chef du gouvernement. Un porte-parole de l'armée a fait état d'une marée humaine "sans précédent" , composée de "centaines de milliers" de personnes. Des responsables de l'opposition, emmenée par le mouvement chiite Hezbollah, ont avancé le chiffre de deux millions de manifestants, dans un pays qui compte 4,9 millions d'habitants. Les manifestants étaient massés sur les deux grandes places en face du Grand Sérail, le palais gouvernemental où sont installés depuis la fin novembre le premier ministre Fouad Siniora et son équipe, et devant lequel des milliers de partisans de l'opposition campent depuis la grande manifestation du 1^er décembre. Outre des milliers de drapeaux libanais, les manifestants arboraient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "le changement arrive" ou "nous voulons être représentés, pas faire de la représentation". Des haut-parleurs géants diffusaient à tue-tête le dernier discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'en prenant au gouvernement. "IL N'Y A PAS DE DIVORCE ENTRE LES LIBANAIS" Des centaines de piétons, de voitures, d'autobus, venus des régions à dominante chiite (banlieue de Beyrouth, sud et est) comme des régions chrétiennes, principalement du Mont-Liban et du nord, ont afflué vers la capitale quadrillée par quelque 20 000 policiers. Ils arboraient des drapeaux jaunes et verts du Hezbollah, de l'autre mouvement chiite, Amal, ainsi que des portraits de leur allié Michel Aoun, le principal leader chrétien. Selon la chaîne télévisée du Hezbollah, Al-Manar,les partisans du général Aoun étaient cette fois-ci "très nombreux". L'opposition, soutenue par Damas et Téhéran, veut faire de cette journée le tournant "historique" de son offensive populaire contre le gouvernement antisyrien, qu'elle accuse d'être aux ordres de Washington. Elle a promis de durcir son mouvement, qui vise à obtenir un gouvernement d'union nationale dans lequel elle aurait un droit de veto. Selon la presse, ces actions pourraient prendre la forme d'un blocage des administrations, de l'aéroport de Beyrouth et de routes principales. Fouad Siniora a déclaré à l'AFP que de telles actions équivaudraient à "une violation du droit à l'expression" , qui "jetterait le pays dans un cycle de violence qui n'est dans l'intérêt de personne". Mais il estimé que l'opposition ne mettrait pas ses menaces à exécution. Le chef du gouvernement, qui a reçu ces derniers jour des marques de soutien répétées de ses alliés occidentaux, a promis dans un discours dimanche que "le régime politique et démocratique" libanais est "capable de faire face à de tels défis (..) sans tomber à nouveau sous tutelle" étrangère. Il a voulu minimiser les divisions, assurant "qu'il n'y a pas de divorce entre les Libanais" et a lancé un nouvel appel au dialogue entre les camps pro et anti-syrien. "Notre main est tendue. Nous ne fermerons aucune porte", a-t-il affirmé. Au même moment, une grande manifestation pro-gouvernementale avait lieu à Tripoli, la ville sunnite du nord du Liban. ¤ Jalal Talabani a estimé, lors d'un entretien dimanche avec des journalistes dans sa résidence à Bagdad, que le projet américain "porte atteinte à la souveraineté" de l'Irak. ¤ L e président irakien Jalal Talabani a "rejeté dans son ensemble" le rapport Baker recommandant un changement de la stratégie américaine en Irak, qui selon lui, "porte atteinte à la souveraineté" du pays, lors d'un entretien dimanche avec des journalistes dans sa résidence à Bagdad. "Le rapport Hamilton-Baker est injuste. Il contient des articles dangereux qui portent atteinte à la souveraineté de l'Irak et à sa constitution. Je le rejette dans son ensemble", a affirmé vivement le président irakien, qui recevait des journalistes dans sa résidence à Bagdad. Le président irakien, un Kurde, s'est montré particulièrement hostile à l'implication des anciens Baasistes dans le processus politique en Irak, recommandé dans le rapport du Groupe d'étude sur l'Irak, rendu public le 6 décembre."Cela s'inscrit contre la longue lutte que le peuple irakien a mené contre la dictature", a-t-il assuré. M. Talabani a également critiqué la recommandation, contenue dans le rapport, d'une menace d'un retrait de l'aide américaine en cas de manque de progrès. "Cela revient à traiter l'Irak comme une jeune colonie et non un pays souverain", a-t-il jugé. "PAS BESOIN DE L'IRAN" Quelques heures plus tôt, le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien, Mohammad Ali Hosseini, a déclaré que les Etats-Unis n'avaient pas besoin de négocier avec l'Iran pour quitter l'Irak, lors de sa conférence de presse hebdomadaire."Si les Etats-Unis fixent un calendrier pour le départ de leurs forces d'Irak, ça veut dire qu'ils sont sérieux dans leur décision. A ce moment là, il n'y aurait pas besoin de négocier avec l'Iran, ils pourraient faire partir leurs troupes tout seuls", a déclaré M. Hosseini. Réagissant aux propos de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice qui a conditionné tout dialogue avec l'Iran, notamment à propos de l'Irak, à la suspension de ses activités d'enrichissement d'uranium, M. Hosseini a déclaré : "Les Etats-Unis ressemblent à un quelqu'un en train de se noyer et qui veut fixer une condition pour son sauvetage"."Nous sommes prêts à apporter toute sorte d'aide et avoir toute sorte de coopération avec le gouvernement irakien pour assurer stabilité et sécurité dans ce pays", a-t-il affirmé. "Mais nous estimons que la présence des forces d'occupation (américaines) est une cause importante de la poursuite de l'insécurité et l'instabilité", a-t-il ajouté. "Les forces d'occupation doivent quitter l'Irak et la région et laisser aux pays de la région les affaires de la région", a-t-il dit encore. RUMSFELD CHEZ LES MARINES EN IRAK Le secrétaire américain à la défense démissionnaire, Donald Rumsfeld, a rendu visite samedi aux soldats américains en Irak, à Balad et al-Assad, a indiqué dimanche le site internet du Pentagone."Le secrétaire est en Irak pour exprimer sa satisfaction des services rendus par les troupes et remercier les familles pour les sacrifices qu'ils ont faits chaque jour pour tous les Américains", avait expliqué samedi soir un porte-parole du département de la Défense, Todd Vician. "Je quitte mes fonctions avec la conviction que la vraie force de l'armée des Etats-Unis ne se trouve pas à Washington, ni au Pentagone, ni dans nos armes. Elle est dans le coeur des hommes et des femmes qui servent : c'est votre patriotisme, votre professionnalisme et votre détermination", a déclaré M. Rumsfeld devant 1 200 soldats et Marines, dans la base aérienne d'al-Assad, dans la province d'Anbar (ouest), dans des propos rapportés sur le site internet du Pentagone. ¤ Pierre-Antoine Braud, ex-conseiller politique au Nations unies, évoque l'irrésistible montée en puissance des Chinois en Afrique. L'Asie apparaît comme une alternative à l'Europe. ¤ L a Chine multiplie ses investissements en Afrique. Un journal chinois vient d'être créé au Nigeria. L'Afrique sera-t-elle bientôt terre chinoise ? Il est trop tôt pour dire si les Chinois s'inscrivent dans une logique hégémonique. Mais des structures politiques et économiques sont en place pour que cette percée bien réelle puisse s'étendre. Plus de 800 entreprises de l'empire du Milieu y sont déjà présentes, le volume des échanges a triplé en quatre ans. Officiellement, le continent accueille 130 000 Chinois, mais ils sont probablement davantage. On s'attend à un doublement, voire à un triplement, d'ici cinq ans. CHRONOLOGIE 1994 . Premier investissement pétrolier chinois en Afrique, au Soudan. 1999 . Le pouvoir chinois élabore une stratégie plus ambitieuse sur l'Afrique. 2000 . Première banque chinoise en Afrique, EximBank, au Soudan. Premier forum de coopération Chine-Afrique. 2004 . Prêt chinois de 2 milliards de dollars (peut-être 6 en 2008) à l'Angola. 2005 . Accord avec l'Afrique du Sud de développement dans le nucléaire civil. À LIRE Chine-Afrique : le dragon et l'autruche, d'Adama Gaye (L'Harmattan, 294 p., 25,50 ). "La Chine en Afrique", n^o 8 de la revue Monde chinois, 2006. Pour autant, nous n'assisterons pas à la création d'une "Chinafrique" à l'image de la "Françafrique" du XXe siècle. La relation française reposait notamment sur des dimensions idéologiques et sentimentales. L'essor chinois, actuel et futur, répond à des intérêts économiques et politiques bien compris des deux côtés. En quoi la percée chinoise est-elle une tendance de fond ? Le continent africain représente l'opportunité pour la Chine de sécuriser durablement un accès aux matières premières nécessaire à sa croissance. Ce développement s'intensifie depuis deux ans, mais il s'est amorcé en 1993, quand la Chine est devenue importatrice nette de pétrole. Une réflexion stratégique s'est mise en place depuis 1999. En important d'Afrique, les Chinois échappent à la zone du Proche-Orient, où les Etats-Unis sont omniprésents. Les Chinois ont tout d'abord saisi des opportunités là où la compétition était moins forte : Soudan, Angola, Nigeria, Zimbabwe... Souvent au moment où ces pays connaissaient des conflits et étaient délaissés par des compagnies occidentales. Ils se sont créé des niches à partir desquelles ils rayonnent Hormis le pétrole, vers quels types de secteurs les investisseurs chinois vont-ils se diriger ? Nous assistons à une sorte de "remontée de filière". L'Afrique est désormais un "laboratoire" pour exporter des produits manufacturés à plus forte valeur ajoutée. La percée a suivi quatre phases : le pétrole, le minerai puis le BTP, et enfin les exportations avec des acteurs privés, pas forcément liés à l'appareil d'Etat, comme le textile. Un système financier est maintenant en place pour les développements futurs : des banques chinoises prêtent localement à des compagnies pour se développer. La récente nomination d'une Chinoise de Hongkong à la tête de l'OMS est-elle un des premiers fruits de la politique clientéliste chinoise en Afrique ? C'est un des éléments, et nous ne sommes peut-être qu'au début d'une politique d'influence croissante dans les organisations internationales. Cette élection est une première. Pour obtenir une agence, il est utile d'avoir le vote des 48 pays africains qui représentent 25 % des voix aux Nations unies. Quels avantages les Africains vont-ils retirer de cette percée ? Dans un contexte de crispation et de fermeture européenne, l'Asie apparaît comme une alternative. Les dirigeants africains veulent diversifier leurs interlocuteurs internationaux. En clair, faire monter les enchères, et cela marche très bien. Certains dirigeants africains semblent également fascinés par ce qu'ils appellent le "modèle chinois" : un autoritarisme politique doublé d'une ouverture économique, source de croissance. Il existe une certaine compréhension mutuelle entre des régimes qui ont des fonctionnements communs : le rapport aux services de renseignements, le lien entre compagnies parapubliques et gouvernement... Quelle pourrait être la réaction des Occidentaux ? L'inquiétude est différente de part et d'autre de l'Atlantique. En Europe, les anciennes puissances coloniales - France, Belgique - y voient une illustration du déclin de leur influence. Aux Etats-Unis, c'est un élément supplémentaire dans un jeu de rivalité pour le rayonnement international et la sécurité énergétique. Ces craintes futures montrent que les Occidentaux arrivent très difficilement à s'accorder dans certaines instances internationales pour s'adapter à cette nouvelle tendance durable. Comment réagissent les opinions publiques africaines ? Des stéréotypes sont profondément enracinés, tant côté chinois qu'africain. Globalement, les sentiments sont ambigus. Des commerçants sénégalais jugeant la concurrence chinoise déloyale ont manifesté au Sénégal en 2004, avant de bénéficier des produits chinois. Mais il est vrai qu'on assiste à une montée des sentiments sinophobes dans toute une série de pays : Afrique du Sud, Zimbabwe, Zambie, où le sujet a fait l'objet de débat lors de l'élection présidentielle. Des émeutes antichinoises ne sont pas à exclure dans ces prochaines années. Est-ce que cela pourra freiner leur percée ? On peut l'envisager. Contrairement aux Occidentaux, les Chinois ne posent pas de conditions en termes de bonne gouvernance... Les Occidentaux imposent leurs conditions, mais, concrètement, les effets sur la bonne gouvernance de ces pays sont limités. Cela dit, l'arrivée des puissances économiques émergentes, chinoise, indienne, brésilienne dans une moindre mesure, risque de conforter les travers existants. Comment voyez-vous, à plus long terme, l'impact de cette percée ? On peut penser que les dirigeants africains utiliseront, comme dans les années 1960-1970, ces revenus financiers supplémentaires pour maintenir des régimes autoritaires, ou semi-autoritaires, en entravant donc la diversification de l'économie et la montée d'un secteur privé autonome. Autant de blocages source de conflits. Déjà les tentatives de museler les velléités de transition démocratique dans les années 1990 se sont accompagnées d'explosions de violence. On pourrait rentrer dans une période similaire d'ici à 2020, date à laquelle la manne pétrolière se sera probablement tarie. Avec, in fine, ce discours type : l'Afrique n'est pas prête pour la démocratie, il leur faut un homme à poigne. Mais ce penchant pour l'autoritarisme est une bombe à retardement qui légitime la violence au quotidien. Les Chinois peuvent jouer un certain rôle, mais, pour éviter une telle évolution, c'est avant tout de la responsabilité des dirigeants africains. ¤ Lors d'une réunion de l'OLP samedi, le président de l'Autorité palestinienne s'est prononcé en faveur de scrutins anticipés si les négociations avec le mouvement islamiste en vue d'un gouvernement d'union nationale restent au point mort. Le Hamas, à la tête du gouvernement, dénonce un "coup contre la démocratie". ¤ L e Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) s'est prononcé samedi 9 décembre en faveur d'élections anticipées pour sortir de la crise politique, faute d'accord entre le Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas, à la tête du gouvernement, en vue de former un gouvernement d'union nationale et de faire cesser le boycott international. "Le Comité exécutif a demandé au président Mahmoud Abbas d'organiser des élections législatives et présidentielles anticipées", a déclaré un membre du Comité, Saleh Rafaat. Il a précisé que M. Abbas, qui assistait à cette réunion à Ramallah (Cisjordanie), avait soutenu l'appel de l'OLP. Coups de feu lors d'une manifestation des services de sécurité à Gaza Deux gardes palestiniens de faction devant le bâtiment du Conseil législatif palestinien à Gaza ont été légèrement blessés samedi lors d'un échange de tirs avec une foule de quelque 1 400 membres des services de sécurité qui manifestaient pour réclamer le paiement d'arriérés de salaires, ont indiqué des témoins. ( -Avec Reuters). (fl-sq.gif) Amnesty craint un "désastre" dans les territoires palestiniens "Nous assistons à une spirale croissante de violations impunies des droits de l'Homme (dans les territoires palestiniens), qui sème les germes d'un désastre aux conséquences catastrophiques pour les civils", écrit samedi la secrétaire générale d'Amnesty International, Irene Khan, dans une lettre ouverte aux chefs d'Etats de l'Union européenne à l'issue d'une tournée d'une semaine en Israël et dans les territoires palestiniens. Elle prévoit "une extension de la violence, l'effondrement des institutions palestiniennes déjà défaillantes et l'aggravation de la crise des droits de l'Homme". La responsable de l'ONG recommande la mise en place d'un mécanisme de surveillance du respect des droits de l'Homme, prévoyant enquêtes et poursuites contre pour les responsables de crimes punis par la loi internationale. Elle préconise aussi la cessation immédiate des livraisons ou transferts d'armes à toutes les parties impliquées dans le conflit, le démantèlement des colonies israéliennes en Cisjordanie ainsi que celui de la 'barrière de sécurité' érigée par Israël, la fin du strict bouclage israélien de la Cisjordanie et une juste solution du problème des réfugiés palestiniens. - (Avec AFP) Des participants ont indiqué que M. Abbas prévoyait un discours officiel la semaine prochaine. "A la fin de cette intervention, il indiquera qu'il appelle à des élections présidentielle et législatives anticipées, mais qu'il garde la porte ouverte" à des négociations avec le Hamas, a indiqué Khalida Jarar, un autre participant. Le mouvement islamiste Hamas, à la tête du gouvernement palestinien, a rejeté la décision de l'OLP. "Il s'agit là d'un coup contre la démocratie dans le but d'éliminer le Hamas de la scène politique", a déclaré le chef du groupe parlementaire du Hamas, majoritaire au Conseil législatif palestinien, Khalil Al-Hiyya. "Cette décision ne sert pas les intérêts nationaux palestiniens et ne va qu'aggraver la situation", a-t-il averti. ¤ La dépouille mortelle en grand uniforme de l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, décédé dimanche à l'âge de 91 ans, a été exposée lundi à Santiago pour un hommage strictement militaire, après le refus du gouvernement socialiste de lui rendre les honneurs dus à un chef d'Etat. ¤ A près le refus du gouvernement chilien d'organiser des funérailles nationales habituellement prévues pour un chef d'Etat, la dépouille mortelle de l'ancien dictateur Augusto Pinochet, décédé dimanche à l'âge de 91 ans, a été exposée lundi 11 décembre à Santiago, pour un hommage strictement militaire. La cérémonie a eu lieu en présence de la famille du défunt et de quelque 300 personnes rassemblées à l'Académie militaire. Plusieurs messes et prières aux défunts sont prévues dans le hall de l'école militaire pour évoquer le souvenir de celui qui a dirigé d'une main de fer le pays, de 1983 à 1990. Nombre de ses symphatisants sont attendus. Une chapelle ardente a été dressée dans l'école du "Libérateur Bernardo O'Higgins" et le corps de l'ancien commandant de l'armée de terre et ex-chef des armées, transféré dans la nuit, a été placé dans un cercueil vitré, montrant le visage et le buste du général, revêtu de son grand uniforme de gala de couleur grise. Le cercueil est exposé dans le hall de l'Académie militaire où fut formée la junte militaire qui désigna Pinochet à sa tête, après le coup d'Etat sanglant du 11 septembre 1973 contre le président socialiste Salvador Allende. FUNÉRAILLES PUBLIQUES MARDI Entre deux énormes cierges, une garde d'honneur de huit cadets veille sur le cercueil jusqu'aux funérailles, prévues mardi à 11 heures (15 heures, heure de Paris), dans la cour de l'école militaire. L'armée a fait savoir que les diverses cérémonies auraient un caractère public, même si un contrôle de sécurité sera effectué à l'entrée de l'Académie. Le fils cadet de Pinochet, Marco Antonio, a déploré l'absence de funérailles nationales pour son père, qui, selon lui, "s'était totalement engagé pour le pays et l'avait sorti d'un chaos indescriptible". La fille de Salvador Allende, Isabel, a applaudi la décision de la présidente socialiste, Michelle Bachelet qui fut elle-même victime de la torture sous Pinochet, comme près de 30 000 autres Chiliens, tandis que 3 000 sont morts ou disparus. La dépouille mortelle de l'ex-dictateur sera remise à la famille pour être incinérée au crématorium du cimetière du parc du Souvenir. Les cendres seront ensuite transportées jusqu'à la propriété familiale de Los Boldos, sur la côte chilienne, un endroit où Pinochet passait l'été austral, selon son entourage. ¤ Agés de 6 à 9 ans, trois enfants d'un colonel considéré comme une bête noire du Hamas ont été tués, lundi matin, par des hommes armés qui ont réussi à prendre la fuite. Aucune revendication n'a été formulée pour l'instant. ¤ S alam, 6 ans, Ahmad, 7 ans, et Oussama, 9 ans, fils de Bahaa Baaloucha, colonel du service des renseignements palestiniens fidèle au parti du Fatah, ont été enterrés, lundi 11 décembre, au cimetière des martyrs, à Gaza, après avoir été assassinés dans la matinée par des hommes armés. Des milliers de Palestiniens en colère ont assisté à leurs funérailles. En recevant les condoléances, le colonel Baaloucha, littéralement cerné de gardes du corps, a affirmé que l'attaque "est liée à des parties qui veulent l'échec de la présidence palestinienne et de son service de renseignements". "Je ne pense pas que cela restera impuni", a indiqué cet ancien enquêteur en chef des renseignements, considéré comme l'une des bêtes noires du mouvement islamiste Hamas, qui dirige le gouvernement depuis mars. Il a lui-même échappé à une tentative d'assassinat il y a quelques mois. Une source sécuritaire a estimé que c'est le colonel Baaloucha qui était visé par l'attaque, mais il est également possible que, faute de pouvoir l'atteindre, ses adversaires aient volontairement pris pour cible ses enfants. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a vivement condamné cette attaque. "C'est un crime atroce commis contre des enfants de notre peuple", a-t-il déclaré depuis Ramallah, en Cisjordanie. "J'ai demandé au ministre de l'intérieur de faire arrêter au plus vite les assaillants", a-t-il ajouté. Pour le moment, personne n'a revendiqué ce crime, mais le groupe parlementaire du Fatah, le parti de M. Abbas, a fait porter la responsabilité au gouvernement issu du Hamas et appelé à son limogeage. "Nous appelons le président Abbas à limoger ce gouvernement impuissant et incapable et dont la politique nous conduit vers les affres de la guerre civile", a affirmé le groupe dans un communiqué. Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a pour sa part dénoncé des meurtres commis selon lui "par des ennemis du peuple palestinien". ATTENTAT CONTRE LE MINISTRE DE L'INTÉRIEUR Le colonel Baaloucha se trouvait à son domicile quand des hommes masqués, qui ont réussi à prendre la fuite, ont tiré plus de soixante balles sur le véhicule où se trouvaient ses trois fils, dans le quartier Rimal de la ville de Gaza. Le chauffeur qui les conduisait à l'école est également mort. Un garde du corps, qui se trouvait à bord de la voiture, a été blessé, et au moins deux autres enfants, qui se trouvaient à proximité de la voiture, ont également été blessés, selon les sources médicales. Des inconnus avaient, la veille, tiré sur la voiture du ministre de l'intérieur palestinien issu du Hamas, Saïd Siam, sans faire de blessé. Des affrontements souvent meurtriers ont opposé ces derniers mois, dans la bande de Gaza, des militants du Hamas à des militants du Fatah, sur fond d'impasse politique et de grave crise financière. La tension est montée d'un cran ces derniers jours, après que le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a recommandé samedi à M. Abbas de convoquer des élections présidentielle et législatives anticipées. ¤ Les habitants de cette province séparatiste du nord de Sumatra ont voté, lundi, pour désigner leurs élus locaux. Un ex-combattant du Mouvement pour un Atjeh Libre (GAM) arriverait largement en tête, selon des résultats partiels. ¤ L es Indonésiens de la province d'Atjeh ont voté, lundi 11 décembre, pour choisir leurs gouverneur et vice-gouverneur, chefs de districts et maires. Des élections particulièrement attendues car, pour la première fois, les 2,6 millions d'électeurs atjehnais pouvaient désigner des candidats indépendants, dont certains issus du Mouvement pour un Atjeh libre (le GAM), une organisation séparatiste qui a mené, de 1976 à 2005, une guérilla dans cette région du nord de Sumatra. C'est d'ailleurs un ex-combattant du GAM, Irwandi Yusuf, qui pourrait l'emporter, et ce dès le premier tour, selon les résultats partiels d'un institut indépendant. "Selon les résultats de notre dépouillement partiel, Irwandi Yusuf gagne avec 39 % des voix" l'élection au poste de gouverneur de la province, a déclaré Denny Januar Ali, directeur de Lingkaran Survei Indonesia. Si ces résultats se confirment et que M. Yusuf obtient plus de 25 % des suffrages, il sera directement élu, sans second tour. "Je suis certain qu'il n'y aura pas de second tour, car il s'agit d'une victoire avec une large avance", a ajouté M. Januar Ali. CONDAMNÉ À NEUF ANS DE PRISON POUR RÉBELLION Né en 1960, Irwandi Yusuf est considéré, au sein des rebelles du GAM, comme le leader de la faction des "jeunes-turcs" qui puisent leur légitimité dans les combats qu'ils ont menés sur le terrain. En 2003, il a été arrêté à Djakarta, jugé et condamné à sept ans de prison pour rébellion, une peine portée à neuf ans en appel. Il s'est échappé de sa prison, inondée, quand le tsunami a frappé le 26 décembre 2004 la province d'Atjeh, et s'est très rapidement imposé au sein du mouvement tandis que se déroulaient, à Helsinki, des négociations de paix entre les guérilleros et le gouvernement de Djakarta. Depuis l'accord de paix, signé le 15 août 2005 à Helsinki, les rebelles ont déposé les armes, et le gros des forces armées indonésiennes se sont retirées de la province jusqu'alors fermée et quadrillée de militaires, accusés de nombreuses violations des droits de l'homme. Les élections de lundi apparaissent paradoxalement comme une conséquence indirecte et heureuse du tsunami de 2004, qui a imposé l'ouverture de la province aux humanitaires internationaux et de nouvelles négociations entre le gouvernement et les rebelles du GAM. ¤ Dans un pays dévoreur d'énergie, les accidents miniers font au moins 6 000 morts par an. Le mécontentement grandit contre l'incurie des responsables privés et les carences de l'Etat. ¤ L es "gueules noires" d'une Chine toujours plus assoiffée d'énergie continuent de payer de leurs vies le prix de la croissance. On assiste ici à une accumulation de tragédies en sous-sol, à un rythme d'environ 6 000 mineurs tués par an ces dernières années, selon les sources officielles, sans doute beaucoup plus si l'on tient compte du fait que de nombreux responsables locaux et des patrons de mines privées minimisent ou ne signalent pas nombre d'accidents. Les derniers mois de 2006 ont été meurtriers : rien que durant la dernière semaine de novembre, on a dénombré au moins 86 morts dans quatre mines situées d'un bout à l'autre du pays, de l'extrême Nord-Est mandchou jusqu'à la province tropicale du Yunnan (sud-ouest), en passant par les franges tibétaines. Souvent, en ces temps de flux rapide de la diffusion d'informations sur Internet, lors de catastrophes dont l'ampleur ne peut plus être passée sous silence, les familles des victimes protestent et conspuent les autorités locales, demandant justice et réparation. Même dans cet empire sous contrôle, le régime est bien obligé de prendre la mesure des réalités, ne serait-ce que pour enrayer un flot toujours grandissant de manifestations plus ou moins violentes contre les carences de l'Etat. Le gouvernement central a choisi de durcir son attitude contre les patrons véreux de mines souvent illégales, ainsi qu'à l'égard des responsables d'entreprises d'Etat. Le 29 novembre, le directeur et l'adjoint d'une mine de la province du Shaanxi, région du nord de la Chine située au sud-ouest de Pékin, ont été condamnés à cinq ans de prison. Deux ans auparavant, presque exactement jour pour jour, le 28 novembre 2004, la plus grave catastrophe minière en quarante-quatre ans avait endeuillé le pays : 166 mineurs avaient trouvé la mort dans un coup de grisou ayant provoqué une grave explosion dans cette mine d'Etat de Chenjiashan, qui produisait 2,6 millions de tonnes de charbon par an. Un cas emblématique d'une tragédie nationale quand on sait le nombre de paysans, de miséreux partis des campagnes, d'ouvriers au chômage désormais prêts à aller risquer leur vie "au fond" pour empocher les 150 euros mensuels d'un salaire enviable dans un pays où les inégalités sociales sont grandissantes. Ce jour-là, un journaliste d'un quotidien régional est le premier reporter à arriver sur les lieux de la tragédie. Dans le blog qu'il a récemment créé, il relate l'événement. Il raconte d'abord que le coup de grisou s'est produit à l'aube, alors que 293 ouvriers se trouvaient au fond du puits. A son arrivée, vers 10 heures, une foule d'un demi-millier de personnes, des familles de mineurs, est massée devant les portes de la mine. Une femme hurle : "Laissez-moi entrer ! Je veux voir mon mari !" Des ambulances entrent et sortent à toute vitesse, ne laissant à personne le loisir de voir le visage des victimes. Le va-et-vient des sauveteurs et des ambulances commence ensuite à se tarir, laissant supposer que, pour l'instant, d'autres survivants - ou d'autres cadavres - n'ont pas été remontés. En début d'après-midi, se souvient le journaliste, les policiers qui font barrage devant l'entrée du puits éprouvent les plus grandes difficultés à contenir la foule. Une jeune femme, mariée depuis un an avec l'un des disparus, s'effondre. Elle hurle qu'elle regrette d'avoir reproché à son homme de trop boire. "Oui, maintenant je sais, crie-t-elle, boire est pour les mineurs un moyen de conjurer la peur, le noir et le froid au fond du trou !" Elle entre dans une transe pendant laquelle elle s'adresse à lui : "Reviens, mon amour ! Fume tant que tu veux, bois tant que tu veux ! Je ne t'obligerai plus jamais à redescendre dans le puits. Reviens-moi !..." A ses côtés, une vieille femme s'agenouille devant les forces de l'ordre dans une posture de supplication. Un policier lui répond, les larmes aux yeux : "Grand-mère, je suis aussi triste que vous, mais les sauveteurs ne pourront plus continuer à faire leur travail si tout le monde se presse autour de l'entrée du puits." Peu avant minuit, dans un froid glacial, des centaines de personnes attendent toujours. Une autre femme, qui a perdu son mari dans un accident similaire en 2001, attend désespérément son fils, disparu dans le coup de grisou du matin. Elle demande qu'on lui laisse préparer pour lui un bol de nouilles. Elle finit par tomber, épuisée, avant d'être emmenée en ambulance. Un homme, Cheng Zensheng, explique être sans nouvelles de ses quatre frères et du mari de sa soeur. "Douze enfants ont peut-être perdu leur père aujourd'hui", dit-il. Quelques jours après le désastre, le quotidien anglophone et gouvernemental China Daily estimait déjà qu'à l'évidence, il n'y avait aucune chance de retrouver la centaine de mineurs encore "portés disparus" : "Après l'explosion de gaz, les températures à l'intérieur du puits s'élèvent jusqu'à 2 000 degrés et la pression atmosphérique est dix fois plus forte qu'en surface..." Des experts chinois ont par la suite souligné que la "structure géologique" de ce genre de mine est complexe, dans la mesure où l'on y trouve à la fois du charbon, du pétrole et du gaz, le tout formant un mélange détonant. "La densité de gaz étant très élevée, les risques d'incendies et d'explosion sont donc très fortes", précisaient-ils. Le 1^er janvier 2005, désireux de montrer que le gouvernement central se soucie de la condition des mineurs, le premier ministre chinois, Wen Jiabao, s'était rendu sur les lieux du drame. Le chef du gouvernement s'était recueilli dans une salle dédiée au souvenir des morts, avait déposé une gerbe et s'était incliné en mémoire des victimes. Après avoir serré les mains des parents des mineurs morts, il avait déclaré : "Il nous faut tirer les leçons d'un accident payé au prix du sang. Il faudra à l'avenir faire plus attention aux conditions de sécurité afin qu'un pareil événement ne se produise à nouveau. Nous serons tenus responsables devant les mineurs, leurs familles et leurs enfants." Et dans un geste amplement diffusé à l'époque dans les médias, Wen Jiabao était descendu au fond d'une mine voisine et avait partagé le repas du premier jour de l'année 2005 avec les mineurs. En 2004, 5 900 "gueules noires" ont péri, selon les sources officielles, au fond des puits chinois. Début 2005, les autorités ont déclaré que l'objectif pour l'année était de réduire ce chiffre à... 5 730. Même s'il ne faut pas se fier aux statistiques de la République populaire, il apparaît que ce but aussi précis que modeste a été manqué : avec près de 6 000 morts officiellement répertoriés, la tragédie chinoise en sous-sol s'est poursuivie. ¤ Le rapport 2007 de l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance), publié lundi, est entièrement consacré à la place des femmes au sein de la famille, dans la vie économique ou en politique, et à son incidence sur les enfants. ¤ L 'amélioration du sort des enfants dans le monde et l'élimination des discriminations envers les femmes "sont inextricablement liés", souligne l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) dans son rapport annuel, publié lundi 11 décembre. Ce document est cette année entièrement consacré à la place des femmes au sein de la famille, dans la vie économique ou en politique, et à son incidence sur les enfants. Aujourd'hui,"malgré des avancées", "la vie de millions de filles et de femmes est encore dominée par la discrimination, la dépendance et la pauvreté", souligne le rapport publié à l'occasion du 60^e anniversaire de l'organisation. Pourtant, à travers des données portant sur trente pays en voie de développement, il établit un lien étroit entre le degré de responsabilité des femmes sur les dépenses familiales, leur propre santé, leurs sorties et le bien-être des enfants. POUVOIR DE DÉCISION ET MALNUTRITION Le document de l'Unicef souligne que dans les familles où les femmes ont le pouvoir de décision, la proportion des ressources consacrées aux enfants est de loin supérieure à celles où les femmes ont un rôle moindre. Or dans un tiers des pays seulement, plus de la moitié des femmes participent aux décisions. Si l'égalité régnait dans le couple, 13,4 millions d'enfants de moins de trois ans seraient mieux nourris en Asie du Sud. De même en Afrique subsaharienne, où un tiers des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition : l'égalité des sexes bénéficierait à 1,7 million d'enfants. Les enfants gagneraient aussi à une meilleure égalité dans le travail. Aujourd'hui, si les femmes ont plus largement accès à l'emploi, elles n'ont pas acquis les droits qui l'accompagne. Elles ont des journées plus longues que les hommes, et cette activité rémunératrice n'a pas fait baisser leur part de travail domestique. Leurs salaires sont inférieurs de 20 % en moyenne par rapport à ceux des hommes. Enfin, alors que l'engagement politique des femmes a un impact positif sur la situation des enfants, elles représentent un peu moins de 17 % de toutes les assemblées parlementaires dans le monde. RECOMMANDATIONS CONTRE LE SEXISME Le rapport fait plusieurs recommandations pour lutter contre les discriminations sexistes. Il plaide notamment pour la gratuité de l'école. Alors que près d'une fille sur cinq entrant à l'école primaire dans les pays en voie de développement ne finit pas ce cycle, les études montrent que les femmes éduquées meurent moins en couches et envoient plus souvent leurs enfants à l'école. Il recommande également de réformer le droit de propriété et d'héritage, et se prononce, en politique, en faveur des quotas. Selon le document, 17 des 20 pays qui ont le plus grand nombre de femmes députées ont adopté un tel dispositif. Enfin, l'Unicef souligne que lutter contre l'inégalité homme-femme, le troisième des "objectifs du Millénaire" fixés par l'ONU, permettra d'atteindre d'autres buts : faire disparaître l'extrême pauvreté, développer l'éducation, combattre les grandes épidémies et défendre l'environnement. ¤ Le chef d'Etat malgache sortant a été réélu dès le premier tour de l'élection présidentielle du 3 décembre avec 54,80 % des voix, selon les résultats provisoires complets publiés dimanche. ¤ L e chef d'Etat malgache sortant, Marc Ravalomanana, a été réélu dès le premier tour de l'élection présidentielle du 3 décembre avec 54,80 % des voix, selon les résultats provisoires complets publiés dimanche 10 décembre par le ministère de l'intérieur. M. Ravalomanana, un chef d'Etat sûr de lui et un entrepreneur à succès, était donné grand favori de ce scrutin sans suspense. Il avait annoncé à plusieurs reprises être "convaincu" de l'emporter dès le premier tour, après une campagne atone qui n'avait pas suscité d'enthousiasme. Parmi les treize autres candidats, l'ancien président de l'Assemblée nationale, Jean Lahiniriko, arrive en seconde position avec 11,68 % des voix, suivi de Roland Ratsiraka, neveu de l'ex-président Didier Ratsiraka, à 10,09 % et du chef d'entreprise Herizo Razafimahaleo, qui obtient 9,05 % des voix. Le juriste Norbert Ratsirahonana recueille quant à lui 4,20 % des suffrages. Le taux de participation s'élève à 61,45 % avec un nombre d'inscrits d'un peu plus de 7,3 millions. Ces résultats provisoires doivent encore être validés par la Haute cour constitutionnelle (HCC) malgache. Elle disposera de 20 jours à compter de la réception du dernier pli contenant le matériel électoral pour examiner les recours et proclamer les résultats définitifs. RECOURS ANNONCÉS D'AUTRES CANDIDATS Les organisations internationales d'observation des élections présentes dans la Grande Ile pour surveiller le scrutin avaient toutes donné un satisfecit global aux organisateurs de l'élection, malgré de nombreuses défaillances. Le directeur de campagne de Jean Lahiniriko a dénoncé des résultats provisoires "faux", affirmant que son candidat obtient "aux alentours de 13% (...) et le président 49,23 %", soit moins que les 50 % nécessaires pour l'emporter au premier tour. Plusieurs candidats ont annoncé leur intention de déposer des recours devant la HCC, notamment sur "la non-conformité des procès-verbaux". Madagascar, l'un des pays les plus pauvres du monde, reste hanté par les violences post-électorales de 2002, provoquées en partie par la contestation des résultats du premier tour de la présidentielle de décembre 2001. A l'issue de ce scrutin, des affrontements entre partisans de MM. Ravalomanana et Ratsiraka, qui a régné sur l'île pendant près de 30 ans, avaient fait des dizaines de morts et laissé le pays exsangue sur le plan économique. ¤ Les partisans du Hezbollah et de Michel Aoun ont envahi les rues de Beyrouth, dimanche, pour réclamer une minorité de blocage pour l'opposition au sein du cabinet libanais. ¤ A u dixième jour de son mouvement de protestation contre le gouvernement, l'opposition libanaise, proche de la Syrie dans sa grande majorité, a relevé le pari d'organiser, dimanche 10 décembre, un rassemblement monstre au coeur de Beyrouth. Le beau temps aidant, le climat était à la kermesse dans la foule, mais les discours des tribuns menaçants à l'endroit du gouvernement. Une initiative arabe pour trouver une sortie de crise Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah et leader de l'opposition, a donné un accord de principe à une médiation arabe pour résoudre la crise libanaise, a annoncé, dimanche 10 décembre, Moustapha Osman Ismaïl, envoyé spécial du président soudanais Omar Al-Béchir, dans un entretien à la chaîne de télévision Al-Arabiya. M. Nasrallah "m'a assuré qu'il ne visait ni un coup d'Etat ni la chute du gouvernement (présidé par Fouad Siniora), et qu'il accepterait tout premier ministre choisi par la majorité", à condition que "l'opposition participe d'une manière effective à la prise des décisions fondamentales", a déclaré M. Ismaïl. Selon lui, "le gouvernement a donné son accord de principe, mais souhaite obtenir des détails". Après une première visite, l'émissaire soudanais, dont le pays préside la session actuelle de la Ligue arabe, était attendu lundi à Beyrouth pour de nouveaux entretiens. - (Corresp.) "Jaune, vert, orange !", scandait la foule, en référence aux bannières flottant au vent des trois principales formations de l'opposition : le Hezbollah, Amal (chiites) et le Courant patriotique libre (CPL, chrétiens) de Michel Aoun. Les partis ont hissé haut leurs propres bannières aux côtés du drapeau libanais et chanté leurs hymnes. Les partis chrétiens davantage encore que les autres, comme pour affirmer par la couleur et la parole qu'ils sont aussi membres de l'opposition. Jamais les bannières orange n'avaient en effet été aussi grandes, ni les T-shirts orange aussi voyants, ni les casquettes et les bandeaux orange, noués "à la pirate" ou en écharpe, aussi nombreux, ni les sonos du CPL aussi puissantes. M. Aoun lui-même était vêtu d'un blouson orange et s'était coiffé d'une casquette de la même couleur lors de son intervention diffusée sur écrans géants. Presque tous groupés d'un même côté du rassemblement, les "orange" constituaient une masse compacte dont nul ne pouvait ignorer l'existence. Les "pistache", aussi, étaient plus visibles qu'à l'ordinaire. Les "pistache" sont les partisans des "Marada" (les Géants) dont le chef est l'ancien ministre Soleiman Frangié (chrétien) notable du Liban nord et très proche allié du pouvoir syrien. Les partisans du Hezbollah et d'Amal n'avaient pas besoin d'un tel étalage. La majorité des protestataires venaient de leurs rangs. "Lors du prochain rassemblement, les places (du centre de Beyrouth) ne suffiront plus, les barbelés ne protégeront plus le (Grand) Sérail (siège de la présidence du conseil) et les gens voudront naturellement s'étendre sans être incités à le faire", a déclaré M. Aoun. C'est là une menace implicite de briser le cordon de protection établi par l'armée et interdisant l'accès au bâtiment qui surplombe les deux principales places du centre de Beyrouth, où l'opposition a pris ses quartiers depuis dix jours. L'opposition use des "moyens pacifiques, mais d'autres moyens sont également permis", a ajouté M. Aoun. Si, dans "quelques jours", le gouvernement de Fouad Siniora n'a toujours pas accepté d'accorder à l'opposition une minorité de blocage en son sein, alors, "nous refuserons formellement ce gouvernement et réclamerons un gouvernement de transition qui organisera des élections anticipées", a prévenu le chef du CPL. Le pari n'est pas gagné d'avance, dans la mesure où l'opposition ne dispose pas de la majorité parlementaire constitutionnellement requise - deux tiers des députés - pour former un gouvernement. De son côté, le cheikh Naïm Qassem, numéro deux du Hezbollah, a affirmé que l'opposition continuerait, pendant des mois s'il le faut, de protester dans la rue jusqu'à obtenir satisfaction. Il a qualifié le dirigeant druze Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste (PSP) et le leader chrétien Samir Geagea, qui dirige le parti des Forces libanaises (FL), de spécialistes "des guerres intestines, des tueries et de la discorde, comme en attestent leurs passés respectifs". Il a invité le premier ministre, Fouad Siniora (sunnite), très critiqué ces derniers jours, à se désolidariser d'eux pour que l'opposition "lui tende la main pour construire le Liban". ¤ Alors que Pyongyang avait fait part fin octobre de son intention de revenir à la table des négociations, Pékin a annoncé lundi la reprise des pourparlers à six, suspendus il y a plus d'un an. ¤ A lors que Pyongyang avait fait part, fin octobre, de son intention de revenir à la table des négociations, Pékin a annoncé, lundi 11 décembre, que les pourparlers, à six, sur l'arsenal nucléaire nord-coréen reprendront lundi prochain. La Corée du Nord, qui boycottait les discussions depuis novembre 2005, a procédé à son premier essai nucléaire il y a deux mois, suscitant la réprobation de la communauté internationale. "Après accord entre toutes les parties, la deuxième phase de la cinquième série des pourparlers à six se déroulera le 18 décembre à Pékin", a indiqué, lundi, le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Qin Gang. Ces discussions débutées voilà plus de trois ans, qui réunissent la Chine, les Etats-Unis, les deux Corées, le Japon et la Russie, visent à convaincre la Corée du Nord à renoncer à ses programmes nucléaires militaires. "OBTENIR DES RÉSULTATS" En septembre 2005, Pyongyang avait accepté d'abandonner "toutes ses armes nucléaires et ses programmes nucléaires existants" en échange d'une aide internationale et de garanties de sécurité. Le régime nord-coréen était ensuite revenu sur ses promesses deux mois plus tard, invoquant des sanctions imposées par les Etats-Unis. Américains, Japonais et Coréens du Sud ont souligné leur volonté d'obtenir des résultats lors de la reprise des négociations. "Nous ne sommes pas intéressés par de simples discussions, mais par certains résultats, et nous aimerions les obtenir dès la première session", a déclaré fin novembre à Tokyo le négociateur américain Christopher Hill. Lundi, la Corée du Sud a également espéré "qu'un progrès pratique serait réalisé en vue de la résolution du dossier nucléaire nord-coréen". De son côté, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, a déclaré vouloir des résultats "rapides" mais"concrets". Il a également averti que Tokyo mettrait une nouvelle fois sur la table la question des enlèvements de ressortissants nippons par des Nord-Coréens. Immédiatement, la Corée du Nord a répliqué en réfutant le droit au Japon de figurer à la table des pourparlers. La présence du Japon "ne produirait aucun bénéfice, entraînerait des complications sur des dossiers sans importance et nous ferait perdre notre temps", a indiqué, lundi, le Parti du travail au pouvoir. ¤ Dans l'ouest de cette région du Soudan, des habitants ont empêché de partir des soldats de l'Amis, venus enquêter sur une attaque qui avait tué 22 civils samedi. ¤ L a recrudescence de la violence au Darfour a provoqué un rare mouvement de la population contre la force de paix africaine (Amis), dont une équipe a été retenue plusieurs heures par des villageois victimes samedi 9 décembre d'une attaque qui a fait 22 morts et 10 blessés. Ce mouvement exprime l'exaspération de la population face à l'impuissance à prévenir les attaques de cette force mal équipée et peu financée, composée de 7 000 soldats. Après avoir annoncé que l'équipe, formée de huit soldats et de l'équipage d'un hélicoptère, était retenue sur le lieu de l'attaque depuis "samedi soir", le porte-parole de la Force africaine a indiqué qu'elle a été libérée dimanche en milieu d'après-midi. Selon un rapport de l'Amis, l'équipe est arrivée par hélicoptère à Sirba, à 40 km de Geneina, capitale du Darfour ouest, pour enquêter sur une attaque contre un bus menée samedi par des "hommes armés non identifiés". "Elle a été escortée à son arrivée par les habitants sur le lieu de l'attaque à 5 km de Sirba. Les habitants ont insisté auprès de l'équipe pour prendre des photographies des morts et des blessés", dont certains ont été brûlés vifs, leur bus ayant été incendié par un roquette antichar, selon ce rapport."L'équipe a été ensuite prévenue de se rendre par hélicoptère à Geneina, et a été retenue dans le poste de police de Sirba", ajoute le texte, faisant état de négociations avec les autorités locales pour la libérer. Si l'Amis n'a pas désigné les auteurs de l'attaque de samedi, le gouverneur par intérim de l'Etat du Darfour ouest, Mohammed Youssef Al-Tulib, l'a attribuée à des rebelles du Front national de salut, "engagés dans une escalade militaire". Selon lui, la coalition de groupes non-signataires de l'accord de paix, "cherchent ainsi à déstabiliser le Darfour ouest", limitrophe du Tchad. Il a parlé d'un bilan moins lourd, de 15 tués et 14 blessés. KHARTOUM REFUSE TOUJOURS LE DÉPLOIEMENT DE CASQUES BLEUS L'attaque est intervenue sur fond de tension dans le nord du Darfour, où, selon l'Amis, deux civils ont été tués samedi à Al-Facher par des "éléments armés", terme généralement utilisé pour désigner les janjawids, miliciens pro-gouvernementaux. La même ville, où le couvre-feu a été imposé dimanche, avait été le théâtre lundi d'affrontements entre janjawid et hommes du Mouvement de libération du Soudan (SLM), qui ont fait cinq morts et dix blessés. Le chef du SLM, Minni Minnawi, le principal signataire de la paix avec Khartoum, avait alors menacé de quitter le gouvernement si rien n'était entrepris contre les milices des janjawid. Le gouvernement, sous pression internationale pour accepter le déploiement de Casques bleus à la place de la force africaine, avait minimisé les incidents du début de la semaine, tout comme l'ampleur des violences dans la région de l'ouest du pays, où selon les Nations unies, quelque 200 000 personnes sont mortes de la guerre et de ses conséquences, et deux millions d'autres ont été déplacées. Dimanche, les autorités soudanaises ont indiqué avoir clarifié leur position à un émissaire américain, Andrew Natsios, consistant à accepter un soutien logistique et financier de l'ONU à l'Amis, mais à refuser des Casques bleus sur le terrain. ¤ Une gigantesque bousculade entre photographes a ponctué l'arrivée de l'ancien capitaine des Bleus à Alger lundi. "Zizou" commence une visite humanitaire de cinq jours dans le pays dont sont originaires ses parents. ¤ U ne gigantesque bousculade entre photographes a ponctué l'arrivée de Zinédine Zidane à Alger, lundi 11 décembre. A l'invitation du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, l'ancien capitaine de l'équipe de France de football commence une visite de cinq jours dans le pays, où il était attendu comme un "héros". Fait exceptionnel, l'avion de Zidane est venu s'immobiliser juste devant le salon d'honneur de l'aéroport d'Alger. Lorsque la vedette est apparue, accompagnée de ses parents, les photographes qui avaient déjoué la vigilance des services de sécurité se sont rués vers le tarmac dans un désordre indescriptible. Des personnalités ont failli être écrasées dans la bousculade, et la cérémonie protocolaire prévue pour accueillir la star a dû être annulée. Protégé par une garde rapprochée de policiers en civil débordés, Zidane a finalement été arraché à la foule et mis en sécurité dans le salon de l'aéroport. Il a ensuite été poussé dans une voiture banalisée aux vitres teintées, sans qu'il ait pu faire de déclarations. RENCONTRE AVEC M. BOUTEFLIKA MERCREDI L'ex-capitaine des Bleus est attendu dans la journée à Boumerdès, à l'est d'Alger, où un violent séisme a fait 2 300 morts et plus de 11 000 blessés en mai 2003. Il doit y inaugurer une cantine scolaire et une unité de soins pour enfants inadaptés, financés grâce aux recettes d'un match de solidarité organisé en octobre 2003 entre les champions du monde 1998 et l'Olympique de Marseille. Mercredi, l'agenda de Zidane comporte un programme spécial avec le président Bouteflika, sur lequel aucune indication n'a été communiquée. La vedette donnera jeudi le coup d'envoi d'une rencontre entre deux équipes de la division 1 algérienne devant 60 000 spectateurs, au stade du 5-Juillet. Enfin, il doit se rendre, vendredi, à Béjaia, en Petite Kabylie, le village natal de ses parents, pour un déjeuner offert en son honneur par les habitants. Zidane, dont c'est la première visite en Algérie depuis 1986, s'était rendu pour la première fois en Kabylie à l'âge de 15 ans, en compagnie de ses parents. Il n'y était plus retourné depuis. ¤ Depuis un an, les élections présidentielles ont vu la gauche triompher partout, sauf au Mexique et en Colombie. Explication d'un basculement. ¤ A la faveur d'une année électorale très intense (dix-sept scrutins depuis décembre 2005 si l'on inclut le référendum sur l'élargissement du canal de Panama), l'Amérique latine a basculé à gauche. Un basculement que seul l'échec, de peu, de son candidat au Mexique a freiné. A quelques exceptions près, les "Latinos" ont accouru massivement aux urnes. Partout, les scrutins ont été perçus comme de véritables enjeux, alors qu'on disait les électeurs déçus par la démocratie représentative. Références Atlas de l'Amérique latine, d'Olivier Dabène (dir.), Autrement, 2006 ; 15 . Altérité et mondialisation : la voie latino-américaine, de Renée Fregosi, Ellipses, 2006 ; 15,20 . "Amérique latine, le tournant à gauche ?", Mouvements, n° 47-48, 2006 ; 16 . "Amérique latine : nouvelle géopolitique", Hérodote, n° 123, 2006 ; 21 . Une forte poussée, pas un raz-de-marée. La nouvelle carte politique confirme l'évolution globale de l'électorat vers la gauche ou le centre-gauche. Pour autant, la droite n'est pas sortie totalement laminée. Contre toute attente, au Mexique, le plus grand pays du sous-continent après le Brésil, le candidat de la gauche à la présidence, Andres Manuel Lopez Obrador, a perdu d'une courte tête. Pourtant, les Mexicains ont fait de son Parti de la révolution démocratique la deuxième force au Congrès après le Parti d'action nationale (droite), renvoyant au dernier rang le Parti révolutionnaire institutionnel (centre), au pouvoir pendant 71 ans (1929-2000). Outre le Mexique, la droite est restée au pouvoir au Salvador et en Colombie. En revanche, l'alternance a eu lieu en Bolivie, au Costa Rica, en Haïti, au Pérou, au Nicaragua et en Equateur. Et la gauche a été largement reconduite au Chili, au Brésil et au Venezuela. Le président panaméen, Martin Torrijos, lui, a remporté son référendum sur le canal. Le tournant à gauche remonte à quatre ans ou même huit, selon que l'on prend comme point de départ l'avènement emblématique de l'ancien syndicaliste métallurgiste Luiz Inacio Lula da Silva au Brésil ou celle du remuant lieutenant-colonel Hugo Chavez au Venezuela. Cette tendance devrait se poursuivre en 2007. Le président argentin, Nestor Kirchner, ancien péroniste de gauche, semble en mesure d'assurer sa réélection - ou sa succession au cas où il céderait la place à son épouse, la sénatrice Cristina Kirchner. Les raisons du succès. Elles ne sont pas les mêmes dans le cas d'une réélection et dans celui d'une première victoire. Les programmes sociaux mis en oeuvre par la gauche ont motivé les Chiliens, les Brésiliens et les Vénézuéliens. Après seize ans de centre-gauche, le Chili détient le record du sous-continent en matière de réduction de la pauvreté. Au Brésil, au bout de quatre ans, le programme d'aide "bourse famille", qui touche 11,5 millions de foyers, a permis d'éloigner le spectre de la faim. Au pouvoir depuis huit ans, M. Chavez n'est parvenu ni à réduire la pauvreté ni à éliminer la malnutrition, alors que le prix du pétrole est passé de 10 dollars le baril à plus de 60 dollars. Mais les dix-huit "missions" (programmes sociaux) lancées par son gouvernement, malgré la gabegie, la corruption et le clientélisme, ont redistribué une partie de la manne pétrolière. En Bolivie et en Equateur, la gauche est parvenue à incarner une alternative suite à l'essoufflement des partis traditionnels. C'est moins vrai au Costa Rica, au Pérou et au Nicaragua, où l'on a assisté au retour de trois "vieux routiers" de la gauche dans ses facettes multiples : les anciens présidents Oscar Arias, Alan Garcia et Daniel Ortega. Le trait commun aux différents scrutins est la participation de nouvelles couches sociales et ethniques, qui se reconnaissent dans des visages inhabituels, comme la présidente chilienne Michelle Bachelet ou son homologue bolivien, Evo Morales. Contrairement aux pronostics d'un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) sur la démocratie en Amérique latine, qui estimait, en 2004, les Latino-Américains prêts à de nouvelles aventures autoritaires, l'inclusion citoyenne y a précédé l'inclusion sociale. Comme le montre le sondage Latinobarometro 2006, le bulletin de vote est apparu comme un outil adéquat pour améliorer le sort du plus grand nombre ou de minorités longtemps délaissées. Deux gauches, ou plus encore ? L'ancien guérillero communiste Teodoro Petkoff, fondateur du Mouvement pour le socialisme (MAS, social-démocrate), puis ministre du plan du Venezuela et enfin directeur du quotidien d'opposition Tal Cual, a été un des premiers à décrire les "deux gauches" (titre d'un ouvrage édité à Caracas en 2005). Il distingue "une gauche archaïque, conservatrice, faussement radicale, autoritaire et messianique", et "une gauche moderne", capable de combiner "le réformisme avancé, la sensibilité sociale, le développement économique équitable et l'élargissement de la démocratie". Ces deux gauches ont, l'une et l'autre, connu des succès électoraux en 2006. De plus, dans les systèmes présidentiels, les différences de formation et de style entre d'anciens syndicalistes comme Lula ou Morales et un militaire comme Chavez ne sont pas négligeables. Cela dit, à l'intérieur d'une même catégorie, des différences notoires peuvent exister : les métallos de Sao Paulo, d'où est issu le président Lula, ne renvoient pas aux mêmes traditions politiques que les cultivateurs de la feuille de coca, dont M. Morales reste le dirigeant. Quant à l'exception argentine, depuis soixante ans, la scène politique est dominée par le péronisme, une forme de nationalisme qui brouille les pistes entre gauche et droite. A l'exception du Mexique et du Venezuela, la gauche n'a guère misé sur la mobilisation. Ses succès électoraux sont souvent un dérivatif pour des mouvements sociaux qui ont tendance à marquer le pas, comme en Bolivie ou en Equateur. Enfin, le degré variable de complexité des sociétés détermine aussi de façon différente le comportement des hommes politiques. Les singularités des pays, des partis et des dirigeants amènent donc certains analystes à parler de "plusieurs gauches", plutôt que de deux. A vrai dire, le clivage ne sépare pas les pays en deux camps, il passe aussi au sein de la gauche de chaque pays, quand ce n'est pas au sein d'une même organisation, comme dans le cas du Front Farabundo Marti de libération nationale, la gauche salvadorienne. La principale différence entre les gauches réside, finalement, dans la manière de gouverner : au moyen d'alliances, voire d'une coalition, ou par l'exercice solitaire du pouvoir. Les présidents qui disposent d'une majorité (Venezuela, Bolivie, Argentine) sont peu enclins à chercher le consensus, tandis que les autres (Chili, Brésil) sont bien obligés de négocier leurs réformes. Au Brésil, avant l'adoption du programme phare "bourse famille", le débat a opposé, à la tête de l'Etat, les tenants d'une conception républicaine, universelle et institutionnelle de la distribution des aides publiques aux partisans d'une orientation militante, qui aurait passé par les mouvements sociaux... et débouché ainsi sur une pratique clientéliste. Le populisme est une tentation récurrente de toute la gauche "latino". ¤ Il a vivement rejeté, dimanche 10 décembre, le rapport sur l'Irak rédigé aux Etats-Unis par la commission bipartite Baker-Hamilton, estimant qu'il "porte atteinte à la souveraineté de l'Irak". ¤ L e président irakien, Jalal Talabani, a vivement rejeté, dimanche 10 décembre, le rapport sur l'Irak rédigé aux Etats-Unis par la commission bipartite Baker-Hamilton, estimant qu'il "porte atteinte à la souveraineté de l'Irak". M. Talabani a jugé le texte "injuste". "Il contient des articles dangereux qui portent atteinte à la souveraineté de l'Irak et à sa Constitution. Je le rejette dans son ensemble", a-t-il affirmé. M. Talabani a notamment dénoncé la proposition d'impliquer les anciens baasistes du régime de Saddam Hussein dans le processus politique en Irak qui, selon lui, "s'inscrit contre la longue lutte que le peuple irakien a menée contre la dictature". De son côté, la branche irakienne d'Al-Qaïda a également critiqué le rapport Baker en le qualifiant de "nouvel accord Sykes-Picot", dans un communiqué dont l'authenticité n'a pu être établie avec certitude. Les accords Sykes-Picot, signés en secret en mai 1916 entre la France, la Grande-Bretagne et la Russie tsariste, prévoyait le partage du Moyen-Orient entre ces trois puissances. Selon Al-Qaïda, le rapport est un moyen "d'empêcher les musulmans d'établir leur Etat islamique"partout dans le monde. L'organisation jihadiste a appelé ses combattants à "faire échouer" son éventuelle application. Alors que les violences intercommunautaires ont encore causé la mort d'au moins 28 personnes dimanche, le secrétaire à la défense démissionnaire, Donald Rumsfeld, s'est rendu en Irak, samedi, pour saluer une dernière fois les soldats américains. "Nous devons avoir de la patience pour voir notre tâche menée à bien. Les conséquences de l'échec sont inacceptables", a affirmé M. Rumsfeld. Enfin, le conseil de la province irakienne de Wassit (sud) a décidé, dimanche, de cesser de travailler avec les Américains, pour dénoncer l'arrestation, la veille, d'un responsable du mouvement du chef radical chiite Moqtada Sadr accusé d'avoir organisé des opérations armées. Les Etats-Unis demandent, depuis des semaines, que le gouvernement irakien agisse contre les milices chiites qui alimentent, selon eux, les troubles interconfessionnels. - (AFP.) ¤ De Washington à Madrid en passant par Paris, elle est le porte-voix des partisans de l'indépendance du Sahara occidental. Kidnappée à l'âge de 20 ans, elle a passé trois ans dans les geôles marocaines. ¤ L es Marocains ont raison de se méfier de cette femme aux allures de madone, silhouette fugitive perdue dans un grand châle multicolore qui la couvre de la tête aux pieds. Elle évoque la souplesse et la légèreté d'une fille du désert, mais quelques phrases bien senties suffisent à dissiper l'illusion. Haminatou Haidar est une militante, de celles qui ont mis leur vie au service d'une cause sacrée. La sienne s'appelle le Sahara occidental, un territoire désertique grand comme la Grande-Bretagne, disputé depuis plus de trente ans entre les indépendantistes du Front Polisario et le Maroc qui l'a annexé et, depuis le départ du colonisateur espagnol, en exploite les richesses - des eaux parmi les plus poissonneuses du monde, des phosphates. Parcours 1967 Naissance à Centre Akka, une ville du sud du Maroc. 1976 Décès de son père dans un accident de la route. 1987 Kidnappée à son domicile par la sûreté marocaine. 1991 Libérée après trois ans et sept mois de détention, sans jugement. 2005 Nouvelle arrestation à la suite d'une manifestation à El-Ayoun. 2006 Reçoit à Madrid le prix Juan Maria Bandres des droits de l'homme. Vu d'Europe, le devenir du Sahara occidental est une affaire sans importance. Pour la monarchie marocaine, en revanche, c'est depuis trente ans le dossier numéro un, celui qui conditionne le devenir du trône. Trop d'argent a été investi dans "les provinces du Sud", comme on les appelle à Rabat ; trop de militaires stationnent dans les sables du désert pour imaginer que le Sahara occidental puisse sans drame devenir indépendant. Haminatou Haidar est la pasionaria des Sahraouis, la plus flamboyante de leurs icônes. Qu'il s'agisse d'aller prêcher la bonne parole à Washington, de partir à la rencontre d'associations amies à Madrid ou au fin fond de la banlieue parisienne, d'aller plaider la cause d'un référendum d'autodétermination devant une commission des Nations unies, c'est sur ses épaules à elle, frêle mais intransigeante femme de 39 ans au franc-parler, que la tâche incombe. Ainsi, elle vient d'achever une tournée de plusieurs mois qui l'a conduite d'Afrique du Sud aux Etats-Unis en passant par l'Europe. Son engagement remonte aux années Hassan II lorsque, jeune militante indépendantiste, elle a connu la prison. "J'avais 20 ans. J'ai été kidnappée à mon domicile et torturée pendant trois semaines. Allongée sur une table, la tête en arrière, pieds et poings liés, on mettait sur ma bouche, mes yeux, mon nez un bâillon imbibé d'un liquide au goût d'eau de Javel, raconte-t-elle. J'ai reçu des coups de pied, j'ai été battue avec un câble électrique, giflée, agressée par des chiens policiers. Ensuite, mes ravisseurs m'ont envoyée dans un ancien dépôt d'armes espagnol reconverti en centre de détention secret. J'ai passé des mois dans un couloir, assise sur un banc, muette, les yeux bandés 24 heures sur 24, un gardien à mes côtés avant d'aller m'entasser avec d'autres femmes sahraouies dans une cellule minuscule. C'était épouvantable." De ce séjour "en enfer" elle a gardé des séquelles que n'ont pas complètement effacées des interventions chirurgicales en Espagne. Quant à ses yeux, restés trop longtemps plongés dans l'obscurité, ils ne supportent plus les lumières crues. L'épreuve l'a endurcie. Libérée au bout de trois années et sept mois de détention sans être jamais passée devant un quelconque tribunal ni avoir reçu la visite d'un avocat, la jeune femme, que sa famille croyait morte, est devenue une adversaire irrécupérable pour "l'occupant marocain". Les études, la carrière professionnelle, la vie familiale - elle est la mère de deux enfants -, Haminatou Haidar a choisi de tout sacrifier à la cause sahraouie jusqu'à risquer sa vie en 2005 lorsque, à nouveau incarcérée et condamnée pour "incitation à la violence" et "appartenance à une bande criminelle", elle a entamé une grève de la faim pour arracher une amélioration des conditions de détention. Elle n'a rien gagné, sinon des problèmes de santé supplémentaires qui la tourmentent encore. Désormais libre, elle poursuit sa mission, imperméable aux conseils de prudence de la frange familiale rangée du côté marocain - l'autre est résolument pro-Polisario. Dans la famille, il y a ceux qui sont restés à El-Ayoun, la "capitale" administrative du Sahara occidental, et ceux qui, fuyant les Marocains, ont trouvé refuge dans des camps de fortune, de l'autre côté de la frontière, dans la région de Tindouf, en Algérie. La récupération - non sans mal - d'un passeport marocain grâce auquel elle peut voyager ne contribue pas à nuancer son jugement sur le roi Mohammed VI. "Il y a eu une ouverture au début du règne. C'était de l'habillage", tranche-t-elle, au risque de passer pour dogmatique. "Haminatou fait partie de ces anciens prisonniers incapables de dépasser cette terrible expérience. Elle se venge de ce qu'elle a subi dans le passé au risque d'insulter l'avenir", juge Larhdaf Eddah, un Sahraoui qui dirige la télévision locale d'El-Ayoun. De ces critiques, elle n'a cure. Ce qui l'intéresse, c'est de faire avancer la cause des Sahraouis. Tout au long du périple qu'elle vient de boucler, elle a vu des ministres et des militants de base, des hommes de pouvoir et des sympathisants anonymes. Sa fierté ? Etre repartie de Washington avec en poche la copie d'une lettre adressée par des membres du Congrès à la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice pour qu'elle pousse le Maroc à respecter les droits de l'homme au Sahara occidental. "Mission remplie. J'ai fait avancer la cause du Sahara occidental", résumait Haminatou Haidar lors de son étape parisienne. C'est à Paris qu'elle a obtenu le moins de succès. Les partis de droite n'ont pas donné suite à ses offres de rencontre. Quant au Quai d'Orsay... " Le ministère des affaires étrangères a refusé de rencontrer Haminatou, explique Annie Delay, d'Amnesty International France. C'est une première. Jusqu'à présent, ils avaient toujours accueilli nos invités." Venant d'une diplomatie française qui n'a jamais marchandé son appui à Rabat, la fin de non-recevoir ne surprend pas. Vue de Paris, Haminatou Haidar est une activiste sahraouie déguisée en militante des droits de l'homme. Le fait est qu'elle a tenu sur les bords de Seine des propos au vitriol. Il était question des "autorités coloniales marocaines" et de la "complicité de la France", qui n'en finit pas de "soutenir aveuglément le gouvernement marocain". "Je ne suis pas membre du Front Polisario, se défend Haminatou Haidar, simplement une femme engagée." ¤ Le texte adopté par les législateurs américains, et qui devrait être prochainement promulgué par le président George Bush, ne met pas totalement fin au malaise exprimé par de nombreuses critiques en Inde. ¤ L 'Inde a accueilli avec un soulagement mêlé d'inquiétude la signature, samedi 9 décembre, par le Congrès américain, du projet de loi qui va permettre à Washington de fournir à l'Inde du combustible et de la technologie nucléaire civile en dépit du fait que New Delhi n'est pas signataire du traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Cette "exception indienne" au régime de non-prolifération est "le symbole du nouveau partenariat stratégique entre l'Inde et les Etats-Unis", a affirmé, à New Delhi, le sous-secrétaire d'Etat américain, Nicholas Burns. Le texte adopté par les législateurs américains, et qui devrait être prochainement promulgué par le président George Bush, ne met pas totalement fin au malaise exprimé par de nombreuses critiques en Inde. Elles estiment que Washington cherche à exercer une sorte de contrôle sur le programme nucléaire indien. Principale formation d'opposition, le Parti du peuple indien (BJP, nationalistes hindous), qui réclame une discussion approfondie au Parlement, a demandé, dimanche 10 décembre, au gouvernement "de rejeter l'accord plutôt que d'accepter les conditions humiliantes qu'il comporte". Parmi les sujets de contentieux figurent, en dépit même des objections faites au Congrès par l'administration américaine, une condition qui interdit de facto le transfert à l'Inde d'équipements destinés à l'enrichissement et au retraitement du combustible nucléaire. PLUSIEURS OBSTACLES DEMEURENT Une autre source d'irritation est l'obligation faite au président américain "d'évaluer" - une première version utilisait le mot certifier - chaque année si l'Inde travaille avec les Etats-Unis pour circonscrire et limiter le programme nucléaire iranien. Les critiques de l'accord font valoir que cette clause constitue une atteinte à la souveraineté du pays. Tout en se réjouissant du vote du Congrès le ministère indien des affaires étrangères a ainsi souligné qu'"aucune législation d'un pays étranger ne peut nous dénier le droit souverain de conduire notre politique étrangère en fonction de nos intérêts nationaux". La décision du Congrès américain est une victoire personnelle pour le premier ministre indien, Manmohan Singh. Cet accord a été durement négocié. Il est au coeur de l'alliance avec les Etats-Unis dont M. Singh a fait le pilier de sa politique étrangère. Mais plusieurs obstacles demeurent avant que Washington et New Delhi ne développent leurs échanges dans le domaine nucléaire. Le Congrès américain, qui basculera dans le camp démocrate au 1^er janvier 2007, devra voter l'accord de coopération nucléaire civile (accord 123) proprement dit. Ce texte détaillera les modalités techniques d'application entre les deux pays, le vote de samedi ayant uniquement fixé les conditions pour la ratification de l'accord. L'Inde doit également obtenir une exception aux règles du Nuclear Suppliers Group (NSG), groupe de pays fournisseurs de combustible ou de technologie nucléaires. New Delhi doit enfin négocier un accord de sauvegarde avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui aura accès aux quatorze réacteurs nucléaires inscrits sur la liste des installations civiles par l'Inde, qui gardera hors de toute inspection huit réacteurs pour son programme militaire. L'Inde, qui a fait exploser sa première bombe nucléaire en 1974, a procédé à cinq autres essais en mai 1998. ¤ En exil au Zimbabwe, le "Négus rouge", au pouvoir de 1974 à 1991, est jugé par contumace dans son pays pour la mort ou disparition de 100 000 personnes pendant la "terreur rouge" ce 1977-1978. La sentence n'a pas encore été prononcée. ¤ I l aura fallu dix ans à la justice éthiopienne pour prononcer son verdict : mardi 12 décembre, elle a reconnu l'ex-dictateur communiste Mengistu Haïlé Mariam coupable de génocide pendant la "terreur rouge" de 1977-1978. En exil au Zimbabwe depuis qu'il a été renversé en 1991, le "Négus rouge" était jugé par contumace avec une soixantaine d'anciens responsables de son régime. Tous, sauf un, ont été reconnus coupables de génocide. Douze, dont l'ancien dictateur, ont également été reconnus coupables des autres chefs d'accusation : homicide, emprisonnement abusif, confiscation de biens. La sentence pourrait être prononcée lors de la prochaine audience de ce procès-fleuve, le 28 décembre. Il revient d'ici là aux avocats de présenter des circonstances atténuantes qui pourraient permettre d'alléger les peines encourues par les accusés. ASSASSINAT DE L'EMPEREUR HAÏLÉ SÉLASSIÉ Les procès des hauts responsables du régime Mengistu ont débuté à Addis Abeba le 13 décembre 1994. Les accusés comparaissent pour avoir fait exécuter et disparaître environ cent mille Ethiopiens entre 1977 et 1978, période désignée depuis par l'expression "terreur rouge". Les dix-sept années du "règne" de Mengistu ont vu la mort de milliers d'autres Ethipiens, victimes de la faim ou des purges du régime militaire arrivé au pouvoir en 1974. En 2005, cinq cents à six cents accusés, sur six mille au total dans les dossiers de la "terreur rouge", avaient été libérés, après avoir purgé des peines de prison de deux à dix ans. Le gouvernement du premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, a plusieurs fois tenté d'obtenir l'extradition de l'ancien homme fort du pays, mais le président zimbabwéen Robert Mugabe, un proche de longue date, s'y est jusque-là opposé. Le colonel Mengistu est aussi accusé du meurtre de l'empereur Haïlé Sélassié, du patriarche orthodoxe Abuna Tefelows, et de dizaines de dignitaires de l'Empire. ¤ L'ancien dictateur chilien, mort dimanche à 91 ans, a reçu uniquement les honneurs militaires dus à un ancien chef de l'armée, après le refus de la présidente socialiste Michelle Bachelet de lui accorder des funérailles nationales. ¤ L es funérailles d'Augusto Pinochet ont commencé, mardi 12 décembre à 10 h 45 locales (14 h 45 à Paris), à l'Académie militaire de Santiago. Le général, qui est mort dimanche à l'âge de 91 ans, doit recevoir les honneurs militaires dus à un ancien chef de l'armée, mais la présidente socialiste Michelle Bachelet a refusé des funérailles nationales à l'ancien dictateur, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat le 11 septembre 1973. Outre la famille, la veuve et les cinq enfants du général ainsi que les dignitaires des forces armées, quelque quatre mille sympathisants et invités particuliers ont assisté aux honneurs militaires. Un autel a été dressé où une messe était célébrée par l'évêque aux armées avant que, conformément à sa volonté, Pinochet ne soit incinéré. La ministre de la défense chilienne, Vivianne Blanlot, seule représentante du gouvernement chilien, a été sifflée par les partisans de l'ex-homme fort du pays à son arrivée dans le patio de l'école militaire. Priée à grands cris de quitter les lieux, elle n'a pas salué la famille Pinochet avant de s'asseoir au premier rang des invités officiels. Plus d'un millier de défenseurs des droits de l'homme et d'opposants à l'ancien dictateur ont manifesté à Santiago, au même moment, pour rendre hommage à Salvador Allende, le président socialiste renversé par le putsch du général Pinochet, en 1973. ¤ Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat a affirmé lundi être à l'origine de l'attaque perpétrée dans l'ouest d'Alger qui a fait dimanche un mort et neuf blessés, dont huit étrangers. ¤ L e Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a affirmé, lundi 11 décembre, être responsable de l'attaque qui a fait dimanche un mort et neuf blessés, dont huit étrangers, à Bouchaoui, à l'ouest d'Alger. Si l'authenticité de cette revendication se confirme, ce serait le deuxième attentat perpétré par les islamistes dans le Grand Alger depuis des années, après le double attentat au camion piégé qui a fait trois morts le 30 octobre. "Les moujdahidins ont mené une attaque à la bombe contre un bus transportant au moins vingt croisés, qui a fait un nombre indéterminé de tués et de blessés, avant de regagner leurs bases sains et saufs", affirme le GSPC dans un communiqué. Mis en ligne sur le principal site islamiste, l'authenticité de celui-ci n'a jusqu'à présent pas pu être vérifiée. "La conquête de Bouchaoui" constitue "un cadeau modeste à tous nos frères moudjahidins qui sont en train d'endurer les affres de la nouvelle croisade contre l'islam", ajoute le texte. Le groupe islamiste appelle également les musulmans d'Algérie à "s'éloigner des intérêts des infidèles pour éviter d'être atteints durant les attaques contre les croisés". LE GSPC EST AFFILIÉ À AL-QAIDA Dimanche, l'attentat a été commis contre un bus transportant des employés d'une société américaine travaillant dans le secteur pétrolier. Le chauffeur de nationalité algérienne a été tué, alors que les neuf blessés étaient un Algérien, un Américain, quatre Britanniques, un Canadien et deux Libanais. L'attaque a eu lieu dans une zone résidentielle réputée sûre, à proximité de l'hôtel Sheraton qui abrite les bureaux de plusieurs sociétés étrangères. L'ambassade des Etats-Unis a diffusé une note à l'intention des quelque 800 Américains résidant en Algérie pour les inviter à la plus grande vigilance, notamment dans la région d'Alger. En juin 2004, le GSPC avait déclaré la guerre aux entreprises étrangères et à leurs employés, sans passer à l'acte. Le mouvement a fait allégeance cet été au réseau terroriste Al-Qaida, son ralliement ayant été officiellement annoncé le 11 septembre par Ayman Al-Zawahiri, numéro deux de l'organisation. ¤ Au moins 60 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dans un attentat-suicide à la voiture piégée, commis mardi matin à Bagdad, au milieu d'une foule de travailleurs occasionnels en majorité chiites. C'est la quatrième attaque menée cette année au même endroit contre des travailleurs journaliers. ¤ A u moins 60 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dans un attentat-suicide à la voiture piégée qui a eu lieu mardi matin, à Bagdad, au milieu d'une foule de travailleurs occasionnels en majorité chiites, a annoncé le ministère de l'intérieur irakien. Selon des témoins sur place, il y a eu deux explosions. La deuxième, la plus importante selon eux, a été provoquée par un kamikaze et a ravagé Tayaran Square, une place très fréquentée dans le quartier de Rusafa, dans le centre-ville de Bagdad à 7 heures locales (5 heures, heure de Paris) . "Il y a eu un incident entre une BMW et une voiture de police,", a raconté Khaled Nasser, un travailleur chiite. "La BMW a heurté la voiture de police. Les policiers ont ouvert le feu et la voiture a explosé. Les gens se sont réfugiés près d'un immeuble, c'est à ce moment qu'une camionnette est arrivée là où il y avait le plus de monde, et a explosé." "L'explosion a été énorme. Plus personne n'était debout. Je croyais que tout le monde était mort. Je travaille avec quatre collègues. Ils sont tous morts", a-t-il poursuivi, précisant qu'il n'entendait plus d'une oreille. LE PLUS DE PERTES HUMAINES POSSIBLE Une source de sécurité avait déclaré auparavant : "Le kamikaze est arrivé en proposant du travail. Les gens se sont agglutinés autour comme des abeilles. Et cela a explosé." Les kamikazes ont déjà utilisé cette technique par le passé pour infliger le plus de pertes humaines possible. Les murs de la façade d'un immeuble de quatre étages se sont partiellement effondrés. Les premiers bilans, établis de source sécuritaire, avaient fait état de 40, puis de 45 morts. C'est la quatrième attaque menée cette année au même endroit, contre des travailleurs journaliers, en majorité chiites, a indiqué une source de sécurité. D'autres explosions ont été entendues dans la ville par la suite. Le 23 novembre, l'explosion de plusieurs voitures piégées dans le quartier radical chiite de Sadr City avait tué au moins 205 personnes, lors de l'attentat le plus sanglant en Irak depuis l'invasion en 2003. ¤ Selon des résultats officieux qui ne semblent pas être contestés, Irwandi Yusuf a recueilli près de 39 % des suffrages des 2,6 millions d'électeurs. ¤ U n ex-guérillero indépendantiste est arrivé largement en tête, à la surprise générale, des premières élections libres organisées sous supervision internationale dans la province indonésienne d'Atjeh (nord-ouest de Sumatra), presque deux ans après le tsunami qui avait indirectement provoqué l'arrêt des hostilités dans un conflit vieux de trois décennies. Selon des résultats officieux qui ne semblent pas être contestés, Irwandi Yusuf a recueilli près de 39 % des suffrages des 2,6 millions d'électeurs pour le poste de gouverneur de la province, dans un scrutin qui s'est déroulé, lundi 11 décembre, dans le calme. Son principal concurrent n'aurait remporté que 15 % à 17 % des votes, loin sous la barre des 25 % qui permettrait un éventuel second tour. Plus de 80 observateurs internationaux, majoritairement de l'Union européenne (UE), étaient présents pour attester de la validité du scrutin, qui portait également sur les postes de vice-gouverneur, maires et édiles locaux. Agé de 46 ans, Yusuf est une des figures de la jeune garde du Mouvement pour un Atjeh libre (GAM), qui a conclu, en août 2005 à Helsinki, un accord de paix avec Djakarta sous les auspices de l'UE, accord favorisé par le tsunami de décembre 2004, qui fit près de 200 000 morts ou disparus. Combattant de terrain à la différence des leaders historiques du GAM exilés en Suède depuis une trentaine d'années, maquisard trapu perpétuellement pendu à son téléphone mobile, il a séjourné dans les geôles de l'armée indonésienne à Atjeh. Il raconte avoir vu "la prison lui échapper" quand la mer l'a envahie lors du tsunami, occasion pour lui de reprendre sa liberté. Il a salué les résultats initiaux du scrutin comme "la réalisation du rêve des Atjehnais", rétifs depuis des siècles à toute autorité extérieure. Le gouvernement indonésien semble sonné par cette percée électorale indépendantiste dans la seule province du pays, plus grande nation musulmane du monde, qui soit régie par la charia (loi islamique) - avec le consentement des militaires indonésiens. Le président Susilo Bambang Yudhoyono avait reconnu d'avance l'issue du scrutin. Mais la reconversion de l'aile combattante du GAM en mouvement politique, légitimé par les urnes, constitue un précédent délicat pour un archipel peuplé de centaines d'ethnies à l'allégeance élastique face au gouvernement central. ¤ "Ce n'est pas une menace. Nous ne voulons pas de bombe (atomique)", a souligné le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal. ¤ O fficiellement, la décision prise, dimanche 10 décembre, par les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG, Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) de se doter de la technologie nucléaire n'a rien à voir avec le programme nucléaire de l'Iran. Les monarchies du golfe Persique, en dépit de leurs réserves pétrolières, mettent en avant l'accroissement de la demande en électricité pour justifier le lancement d'une étude de faisabilité pour un programme nucléaire commun. "Les Etats de la région ont le droit d'acquérir la technologie nucléaire à des fins pacifiques, conformément aux normes et règles internationales", indique un communiqué du CCG, faisant écho aux explications de l'Iran pour justifier son propre programme. "Ce n'est pas une menace. Nous ne voulons pas de bombe (atomique)", a souligné le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal. En réalité, les efforts déployés par Téhéran pour rassurer ses voisins n'ont pas porté leurs fruits : les monarchies sont inquiètes du programme nucléaire iranien, craignant à la fois la propension hégémonique de Téhéran et le risque d'accident. Elles appréhendent aussi les risques de contagion de la guerre civile en Irak entre sunnites et chiites. Le flou actuel à Washington sur une éventuelle reprise du dialogue avec Téhéran n'est pas fait pour les rassurer. Un Iran devenu puissance nucléaire créerait une situation dangereuse dans une région où Israël possède déjà l'arme atomique, estiment-ils. La décision des pays du Golfe, dont la sécurité dépend de Washington, a donc valeur d'avertissement aux Etats-Unis : ne laissez pas l'Iran se doter de l'arme nucléaire. ¤ La riposte rwandaise contre l'ordonnance du juge Bruguière mettant en cause le président Kagamé est en marche. ¤ L a riposte rwandaise contre l'ordonnance du juge Bruguière mettant en cause le président Kagamé est en marche. Lundi 11 décembre, trois semaines après la charge du magistrat français, les auditions de la commission "chargée de rassembler les preuves de l'implication de l'Etat français dans le génocide perpétré au Rwanda en 1994" ont repris à Kigali. En octobre, une première session, largement tenue à huis clos, a été consacrée à la coopération française avec le pouvoir hutu de l'époque. Cette fois, sont prévues huit journées de dépositions publiques de "témoins de faits", avant une "reconstitution sur le terrain" sur les collines de Bisesero, lieu de tuerie et de controverse sur le rôle de l'armée française. Lundi, devant un public réduit à une quarantaine de personnes dont la moitié de journalistes rwandais, Jean-Baptiste Dushimimana, ex-capitaine des milices interahamwe (extrémistes hutus), a assuré avoir reçu une formation des Rwandais et des Français. "Les (soldats de la) garde présidentielle d'Habyarimana et les Français travaillaient main dans la main", a-t-il répété. Après la création de la "zone humanitaire sûre" lors de l'opération "Turquoise", "les Français ont évacué des gens vers le Congo, mais si c'étaient des Tutsis, ils les mettaient dans un hélicoptère et les jetaient dans la forêt de Nyungwe", a-t-il accusé. L'ancien caporal de l'armée rwandaise Jean-Damascene Kaburare, un autre des quatre témoins appelés lundi, a affirmé avoir été témoin de "l'entraînement" des milices interahamwe par les Français sur la base de Gabiro. Il a aussi décrit le tri des civils entre Hutus et Tutsis opéré, selon lui, par des soldats français à un barrage, à Ngarama. "Si (...) c'étaient des Tutsis, ils les mettaient dans des camions" vers une destination inconnue, a-t-il affirmé. Quant à Isidore Nzeyimana, ancien sous-officier, il a accusé la France, censée être neutre, d'avoir participé aux combats contre les rebelles tutsis du Front patriotique rwandais. "On ne peut pas faire comme s'il ne se passait rien entre le Rwanda et la France (Kigali a rompu ses relations diplomatiques le 24 novembre), mais nous demandons aux témoins d'en faire fi et de dire la vérité, rien que la vérité", déclare Jean-Paul Kimonyo, l'un des sept membres de la commission. Créée en avril 2005, un an après les premières révélations sur l'enquête du juge Bruguière, cette instance explicitement chargée de mettre la France en accusation doit remettre son rapport en avril 2007. Ce document devrait nourrir des plaintes visant des personnalités politiques et militaires françaises. ¤ Les discussions ont repris lundi à l'ONU sur un projet de résolution visant à sanctionner l'Iran pour son refus de suspendre l'enrichissement d'uranium. Le texte a obtenu l'aval de Moscou. Ses promoteurs espèrent une adoption avant Noël. ¤ L es ambassadeurs des six pays chargés du dossier nucléaire iranien à l'ONU Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne se sont réunis, lundi 11 décembre, pour discuter d'une version amendée du projet de résolution présenté le 23 octobre au Conseil de sécurité par les Européens, remanié pour tenir compte des préoccupations russes. La France devait présenter le projet dans l'après-midi devant le Conseil de sécurité réuni en séance plénière, avant que les négociations ne démarrent. Ces discussions préliminaires étaient simplement destinées à faire le point sur les positions des différentes parties. Les diplomates restaient prudents sur les chances d'aboutir de ce texte, après des semaines de piétinements dus à des désaccords concernant les sanctions à imposer à Téhéran. "Nous voulons un vote avant la fin de l'année, de préférence avant Noël", a déclaré un autre diplomate occidental. Réitérant le souhait de maintenir l'unité du Conseil, il a ajouté : "L'unanimité a un prix que nous sommes prêts à payer mais jusqu'à un certain point". Le nouveau texte, extrêmement technique, prévoit des sanctions économiques et commerciales contre l'Iran dans les domaines jugés sensibles, les "activités d'enrichissement, de retraitement et celles liées aux réacteurs à eau lourde ou au développement de systèmes de lancement d'armes nucléaires". Il prévoit également des sanctions individuelles interdiction de voyager et gel des avoirs financiers à l'étranger contre des Iraniens personnes physiques ou morales associés à ces activités. Une liste est annexée à la résolution, contenant les noms de douze personnes et de onze entités impliquées dans les programmes nucléaires et balistiques iraniens. La position de la Russie sur ce volet du projet n'était pas connue lundi, Moscou ayant auparavant souhaité la suppression de toute sanction individuelle. L'ambassadeur de Chine, Wang Guangya, a émis quelques réserves sur les sanctions individuelles qui, a-t-il averti, seront toujours considérées par l'Iran comme "une humiliation". LA RUSSIE ESTIME QUE LE TEXTE TIENT COMPTE DE SES PROPOSITIONS L'ambassadeur de Russie, Vitaly Tchourkine, a estimé que le nouveau texte "n'a pas un caractère punitif mais vise à une solution diplomatique du problème". Son ministre, Sergueï Lavrov, avait salué lundi la nouvelle version du projet, estimant qu'elle tient compte des "propositions russes". A la demande de Moscou, le nouveau texte ne mentionne plus la centrale nucléaire civile iranienne de Bouchehr, à laquelle la Russie coopère. De son côté, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a répété que son pays riposterait à toute sanction internationale qui lui serait infligée à cause de son programme nucléaire. "Compte tenu de votre insistance à affronter la nation iranienne, nous considérons un tel geste comme un acte hostile et nous y riposterons", a déclaré M. Ahmadinejad, quelques heures avant les discussions de New York. ¤ Son arrivée, lundi 11 décembre, en compagnie de ses parents à l'aéroport d'Alger, à bord d'un avion de la présidence algérienne, a été marquée par une gentille pagaille qui a bousculé la cérémonie protocolaire prévue. ¤ L 'arrivée, lundi 11 décembre, de Zinédine Zidane en compagnie de ses parents à l'aéroport d'Alger, à bord d'un avion de la présidence algérienne, a été marquée par une gentille pagaille qui a bousculé la cérémonie protocolaire prévue. Fébriles, les photographes et journalistes, maintenus à distance hormis quelques cameramen autorisés à aller sur la piste, ont provoqué un début d'émeute. Ils ont envahi le tarmac dès l'immobilisation de l'appareil devant le salon d'honneur. Le service d'ordre n'a pas résisté. Certains officiels et invités présents à l'aéroport ont été pris de panique. Le ministre algérien de la solidarité, Djamel Ould Abbès, s'époumonait à demander qu'on lui "laisse le passage". Zidane, souriant et timide, a été entouré dès sa descente d'avion par des policiers en civil visiblement inquiets. Les services de sécurité ont dû faire preuve de vigueur pour lui ouvrir un passage parmi la nuée de photographes et le faire entrer au salon d'honneur. Là, au milieu de la cohue, une cérémonie d'accueil de substitution a été organisée. Puis, pour pouvoir faire sortir l'ancien capitaine de l'équipe de France, il a fallu évacuer les journalistes, Djamel Ould Abbès leur expliquant que le joueur était présent pour cinq jours et qu'ils auraient le temps de "travailler avec lui". REÇU COMME UN CHEF D'ETAT Zidane s'est alors engouffré dans une voiture sous les crépitements des appareils photos. Officiellement invité par le président Abdelaziz Bouteflika, il devait être reçu comme un chef d'Etat. Passée la cohue de l'aéroport, Zidane a entamé au pas de charge un programme particulièrement chargé par une visite à la Wilaya de Boumerdes, touchée par un violent séisme en mai 2003. Les Algériens ont accueilli Zidane en enfant du pays. Il a visité une école primaire à Sidi Daoud, qu'il a contribué à reconstruire avec la Fondation de France, ainsi que des infrastructures sanitaires. Partout, l'accueil de la population et principalement des jeunes a été enthousiaste. Zidane a fini par déclarer aux journalistes qu'il était très content de se retrouver en Algérie : "C'est le pays de mes parents et je suis fier d'être un Algérien. Je suis très heureux d'être ici parmi tout le monde." Le père de Zidane a souhaité que l'Algérie "retrouve plus de sérénité et de paix". Mardi 12 novembre, Zidane devait inaugurer un centre hospitalier dans la Wilaya de Boumerdès. Mercredi, une "rencontre spéciale" est prévue avec Abdelaziz Bouteflika qui, après le célèbre "coup de boule" de la finale de la Coupe du monde, lui avait apporté son soutien. "Face à ce qui ne pouvait être qu'une grave agression, vous avez réagi, d'abord, en homme d'honneur avant de subir, sans sourciller, le verdict", lui avait écrit le président algérien. L'ancien capitaine de l'équipe de France doit enfin se rendre vendredi au village familial d'Aguemoun, à une trentaine de kilomètres de Bejaïa. La dernière visite de Zinédine Zidane au pays natal de ses parents remonte à 1986. ¤ Dans l'un des derniers discours de son mandat, le secrétaire général de l'ONU appelle les Etats-Unis à rester fidèles à leurs principes, y compris dans la lutte contre le terrorisme ¤ A moins de trois semaines du terme de son mandat, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Kofi Annan, a exhorté, lundi 11 décembre, les dirigeants américains à faire preuve de "clairvoyance" en réinvestissant les organisations multilatérales et en respectant les droits de l'homme, "y compris dans la lutte contre le terrorisme". Mme Rice "très fière" de la "libération" de l'Irak "Non seulement je n'ai pas de regret d'avoir participé à la libération de l'Irak et au renversement de Saddam Hussein, mais je suis très fière que mon pays ait finalement aidé à libérer 25 millions d'Irakiens d'un tyran", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, à l'AFP, lundi 11 décembre. Interrogée sur son principal regret dans la gestion de la guerre en Irak, la chef de la diplomatie américaine a cité pour seul exemple la structure inadaptée du programme de reconstruction après l'invasion en 2003. Ce programme, dans lequel les Etats-unis ont investi plus de 20 milliards de dollars (15,2 milliards d'euros) depuis trois ans, était "trop centralisé, trop gros", a-t-elle estimé. M^me Rice a reconnu que la situation en Irak était "très mauvaise", mais elle a réaffirmé l'engagement des Etats-Unis à soutenir les Irakiens. "En tant qu'historienne, je sais que l'Histoire jugera ce qui se révélera des erreurs et ce qui se révélera de bonnes décisions", a-t-elle ajouté. Elle a également prévenu la Syrie et l'Iran que l'avenir du Liban n'était "pas négociable", même en échange d'un rétablissement de la sécurité en Irak. - (AFP.) Pour cette allocution, présentée par ses proches comme "l'un de ses derniers grands discours", Kofi Annan, qui passera le relais, le 1^er janvier 2007, au Sud-Coréen Ban Ki-moon, s'est rendu à Independence, dans le Missouri, dans la bibliothèque présidentielle de Harry Truman, un "champion de l'Organisation (des Nations unies) dans ses premières années", a-t-il dit. Le secrétaire général a déclaré, citant à dessein le successeur de Franklin D. Roosevelt, que "la responsabilité des grands Etats est de servir, et non de dominer, les peuples du monde". Affirmant que les Etats-Unis ont "historiquement été à l'avant-garde du mouvement des droits de l'homme", Kofi Annan a estimé que "ce leadership ne peut être maintenu que si l'Amérique reste fidèle à ses principes, y compris dans la lutte contre le terrorisme". "Lorsqu'ils semblent abandonner leurs propres idéaux et objectifs, leurs amis à l'étranger sont naturellement troublés", a-t-il ajouté, sans jamais mentionner le conflit en Irak ou la prison de Guantanamo Bay. Dans un monde où les menaces, terroristes ou sanitaires, ne connaissent pas de frontières, "aucun pays ne peut assurer sa sécurité en tentant d'imposer sa suprématie à tous les autres", a prévenu M. Annan, tirant les leçons de dix années à la tête de l'ONU au cours desquelles sa relation avec les Etats-Unis s'est rapidement détériorée, lorsqu'il a jugé "illégale", en 2003, la guerre en Irak. Les Etats "avec le pouvoir d'intervenir" ont aussi, selon Kofi Annan, pour responsabilité de "protéger les populations du génocide" et des crimes graves, au besoin par "le muscle militaire", mais n'ont "manifesté qu'un intérêt de pure forme" face aux "meurtres, viols et famine auxquels le peuple du Darfour est soumis". Kofi Annan a par ailleurs appelé Washington à "faire plus, et urgemment, pour prévenir ou ralentir le changement climatique", lutter contre "la pauvreté abjecte" et "sauver" le cycle de négociations de Doha destiné à ouvrir les marchés agricoles des pays riches. Affirmant que "la civilisation (est) en jeu", Kofi Annan a conclu en interpellant son auditoire : "Vous, Américains, avez fait tant, au cours du siècle dernier, pour bâtir un système multilatéral efficace, avec les Nations unies à son coeur. En avez-vous moins besoin aujourd'hui, et a-t-il moins besoin de vous qu'il y a soixante ans ? (...) Pour fonctionner, ce système a désespérément besoin d'un leadership américain clairvoyant, dans la tradition de Truman. Je prie pour que les dirigeants américains d'aujourd'hui et de demain le fournissent." La secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a regretté, dans un entretien accordé à l'AFP, "une occasion manquée" d'évoquer "tout le travail accompli ensemble", alors que des élus républicains s'en sont pris à la gestion de Kofi Annan. ¤ Le premier ministre israélien, en voyage en Allemagne, a commis, lundi 11 décembre, un lapsus significatif. ¤ L a possession par Israël de l'arme atomique n'est un secret pour personne. Les experts estiment que l'Etat juif possède entre 80 et 200 ogives nucléaires. Mais les autorités israéliennes n'avaient jamais voulu le reconnaître, ni adhérer au traité de non-prolifération (TNP), se réfugiant derrière ce que Shimon Pérès - considéré comme le "père" de la bombe israélienne - a appelé la "politique d'ambiguïté". Désormais, "l'ambiguïté" ne semble plus faire illusion. Le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, en voyage en Allemagne, a commis, lundi 11 décembre, un lapsus significatif. Interrogé à propos du programme nucléaire iranien, il a répondu : "L'Iran a menacé (...) de rayer Israël de la carte. Pouvez-vous dire que c'est une menace comparable, quand on cherche à obtenir l'arme nucléaire, à celle de pays comme la France, les Etats-Unis, Israël ou la Russie ? Israël ne menace aucun pays de quoi que ce soit et ne l'a jamais fait", a-t-il ajouté. Miri Eisin, porte-parole du premier ministre, a immédiatement fait savoir que ce dernier n'avait pas voulu dire qu'Israël possède la bombe atomique, précisant qu'"Israël ne sera pas le premier pays à introduire l'arme nucléaire dans la région". Déjà, la semaine dernière, le nouveau secrétaire à la défense américain, Robert Gates, avait mis à mal la "politique d'ambiguïté" d'Israël en déclarant que "l'Iran est entouré de puissances nucléaires avec le Pakistan à l'est, la Russie au nord et Israël à l'ouest". Ses propos avaient provoqué des réactions courroucées. Cette fois, l'opposition de droite comme celle de gauche ont critiqué le premier ministre et demandé sa démission. ¤ La "conférence" organisée à Téhéran sur la Shoah - qui doit se conclure, mardi, par un message du président iranien - a suscité une vague de protestations indignées en Israël, aux Etats-Unis, en Europe. ¤ L a "conférence" organisée à Téhéran sur la Shoah - qui devait se conclure, mardi 12 décembre, par un message du président iranien Mahmoud Ahmedinejad - a suscité une vague de protestations indignées en Israël, aux Etats-Unis, en Europe. Jamais une tribune internationale n'avait été ainsi offerte aux négationnistes de la Shoah comme Robert Faurisson et Georges Thiel, condamnés par la justice française, l'Américain David Duke, ex-dirigeant du Ku Klux Klan de Louisiane, ou l'Australien Fredrick Toeben, qui fut détenu en Allemagne pour incitation à la haine raciale. Les interventions rapportées par les agences de presse soulignent que cette "conférence", sous couvert d'antisionisme, réveille un vieux révisionnisme à prétention scientifique. Histoire Shoah. C'est un mot tiré de l'hébreu biblique voulant dire "catastrophe". Il s'est peu à peu substitué à "holocauste". Solution finale. C'est à Wannsee (Berlin) le 20 janvier 1942 que fut arrêté par le régime nazi le plan d'extermination de la race juive. Camps. Les principaux (Chelmno, Sobibor, Belzec, Treblinka, Maïdanek et Auschwitz-Birkenau) étaient situés sur le territoire polonais occupé. 6 millions de morts. Ce chiffre s'est imposé dès l'après-guerre. Il représentait 60 % des juifs d'Europe et 35 % de la population juive mondiale. (fl-sq.gif) Mahmoud Ahmadinejad conspué par des étudiants Lors d'une visite du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à l'université Amir-Kabir de Téhéran, lundi 11décembre, un petit groupe d'étudiants a crié "Mort au dictateur !" et brûlé ses photos sous ses yeux, selon l'agence estudiantine ISNA. M. Ahmadinejad a répliqué qu'il avait "l'honneur de brûler pour le bénéfice des idéaux de la nation et la défense du régime", ajoutant : "Les Américains doivent savoir que, même si le corps d'Ahmadinejad est brûlé mille fois, Ahmadinejad ne reculera pas d'un centimètre sur ses idéaux." Quelques échauffourées ont suivi et fait rare la télévision d'Etat a montré des images. On ne sait pas si des arrestations ont eu lieu. Dimanche, des centaines d'étudiants avaient dénoncé la répression contre l'association islamique des étudiants (réformateurs) et la "suspension" de 20 de ses membres. La veille, des étudiants avaient publié un communiqué critiquant "l'interdiction d'accès aux universités des professeurs indépendants" et soulignant la "banqueroute" et la "dégradation de l'image internationale" du pays. La semaine dernière, 2 000 à 3 000 étudiants avaient manifesté à Téhéran, pour la première fois depuis deux ans. (AFP, Reuters.) Selon l'AFP, Fredrick Toeben est venu à Téhéran avec une maquette du camp de concentration de Treblinka pour tenter de démontrer que l'existence des chambres à gaz est un "mensonge absolu". De son côté, Robert Faurisson a rendu hommage au président Ahmadinejad "pour son courage, son héroïsme, sa clarté". Après lui, il a répété que l'Holocauste est un "mythe". Cette "conférence" a d'ailleurs tourné au culte de la personnalité du président iranien, qui a compris "l'importance de l'Holocauste comme dogme qu'on ne peut pas questionner dans le monde occidental", comme l'a dit Fredrick Toeben. Dès son discours d'ouverture, Manouchehr Mottaki, ministre iranien des affaires étrangères, avait levé l'équivoque sur le sens de la conférence : la dénonciation d'Israël à travers la mise en cause du sionisme, dont les "méthodes" sont comparées à celles du nazisme. "Aujourd'hui, ceux qui prétendent être antinazis sont eux-mêmes des racistes et colonialistes et ce qu'ils ont fait à des gens n'est pas différent des crimes des nazis", a affirmé M.Mottaki. Pour lui, l'antisémitisme est un "phénomène européen" et "dans la longue histoire de l'Iran, il n'y a a aucun document établissant une seule manifestation d'antisémitisme". Quelques rabbins antisionistes participent à la réunion, comme le Britannique Ahron Cohen, pour qui "la Shoah a réellement existé et nous lui avons survécu. Mais elle ne peut en aucune manière être utilisée pour justifier les injustices qui frappent les Palestiniens." La communauté juive d'Iran (25000 personnes contre 60000 avant la révolution khomeiniste de 1979) a exprimé son opposition. Seul député juif du pays, Moris Motamed a déclaré que "nier l'Holocauste est une immense insulte". Cet amalgame de thèses révisionnistes et antisionistes a suscité un tollé dans le monde. Surtout en Israël : "Cette conférence est nauséabonde et prouve l'ampleur de la haine vis-à-vis des juifs et d'Israël", a commenté le premier ministre, Ehoud Olmert. A Washington, l'administration américaine a évoqué un "geste honteux". A Paris, Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, a exprimé l'"inquiétude" du gouvernement. A Berlin, lors d'une réunion du Centre pour l'éducation politique qui refuse d'apparaître comme une "contre-conférence" qui ferait trop d'honneur à Téhéran Raul Hilberg, l'un des principaux historiens de la Shoah, a dressé un nouveau bilan du génocide et répété que "tous les documents sont là pour prouver que ceux qui nient cette réalité ont tort". Pierre Besnainou, président du Congrès juif européen, appelle les dirigeants européens à "prendre toutes les sanctions qui s'imposent" contre Téhéran. ¤ Les islamistes somaliens ont lancé mardi un ultimatum aux troupes éthiopiennes, qu'ils accusent d'être déployées aux côtés du gouvernement de transition. Ils les menacent d'un "bain de sang" si elles n'évacuent pas le pays. ¤ L es islamistes somaliens ont lancé, mardi 12 décembre, un ultimatum aux troupes éthiopiennes, qu'ils accusent de soutenir le gouvernement de transition. Ils les menacent "d'un bain de sang" si elles n'évacuent pas le pays. "Nous donnons un délai aux envahisseurs, a déclaré Yusuf Mohamed Siad, le chef de la sécurité du Conseil suprême islamique de Somalie. Si les forces éthiopiennes présentes sur notre territoire ne se sont pas retirées d'ici une semaine, nous n'hésiterons pas à lancer des attaques à grande échelle contre elles." "A compter d'aujourd'hui, tous les Ethiopiens doivent commencer à quitter la Somalie. S'ils ne le font pas, ils seront responsables du bain de sang qui suivra", a-t-il prévenu. MOUVEMENTS DE TROUPES Par ailleurs, les miliciens islamistes ont indiqué qu'ils se dirigeaient vers Beynulay, à l'est de Baidoa, siège du gouvernement de transition. "Après Beynulay, nous avancerons vers Baidoa depuis le front est. Notre objectif est de prendre le contrôle de toute la région", a déclaré Cheikh Mohamed Ibrahim Bilal, commandant islamiste pour la région de Bay, dans le Sud. Les tribunaux islamiques ont également indiqué avoir pour cible la ville de Tiyeeglow, à environ 150 kilomètres au nord de Baidoa, afin de consolider leur emprise sur la région de Bakol. A plusieurs reprises déjà, les islamistes ont appelé au djihad contre l'Ethiopie. Ils l'accusent d'avoir engagé son armée en Somalie pour défendre le gouvernement de transition. Addis Abeba dément, reconnaissant uniquement l'envoi d'instructeurs militaires. Le gouvernement éthiopien a toutefois prévenu qu'il se tenait prêt à une opération militaire contre les tribunaux islamiques. La Somalie est en guerre civile depuis 1991. Les institutions de transition, mises en place en 2004, se montrent incapables de rétablir l'ordre devant la montée en puissance des islamistes depuis 2006. ¤ Surmontant de fortes divergences Nord-Sud, les 47 Etats membres sont parvenus mercredi à un compromis sur l'envoi d'experts plutôt que de personnalités pour "évaluer la situation des droits de l'homme au Darfour et les besoins du Soudan". ¤ L es 47 Etats membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU sont parvenus par consensus, mercredi 13 décembre, à un accord sur l'envoi d'une mission d'experts pour "évaluer la situation des droits de l'homme au Darfour" (dans l'ouest du Soudan). Après une journée et demie de débat général souvent passionné, et des tractations serrées à huis clos, les pays membres ont accepté un texte présenté par le président du Conseil, l'ambassadeur du Mexique, Luis Alfonso de Alba. Ce compromis écarte l'envoi d'une mission politique composée de représentants au Conseil des droits de l'homme, préconisée par l'Algérie au nom du groupe africain. La session devait initialement être bouclée en une journée, mardi, mais le Conseil a dû poursuivre ses travaux un jour de plus en raison des désaccords sur ce point. L'Union européenne et les pays occidentaux qui soutenaient l'envoi d'une mission exigeaient qu'elle soit composée d'experts indépendants. Pour l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), cette journée supplémentaire de travail aurait été une "farce" si des représentants de gouvernements avaient été envoyés sur le terrain. "DEMANDER DES COMPTES AUX RESPONSABLES DES NOMBREUX CRIMES DÉJÀ COMMIS" Le débat qui opposait les partisans des deux projets de résolution a ainsi donné à la session extraordinaire sur le Darfour des allures de test de la capacité du Conseil à surmonter la traditionnelle fracture Nord-Sud, et à maintenir l'usage d'envoi d'experts indépendants pour des missions d'enquête dans des pays soupçonnés de violations des droits de l'homme. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, avait appelé le Conseil à "ne pas perdre de temps pour envoyer une équipe d'experts indépendants et universellement respectés". Il faut "demander des comptes aux responsables des nombreux crimes déjà commis", avait-il dit dans un message adressé au Conseil à l'ouverture de la session. S'exprimant pour les autorités de Khartoum, le vice-gouverneur du Darfour-sud, Mustafa Farah, avait accusé mardi de "mensonge" ceux qui dénoncent les violations des droits de l'homme dans la région. Louise Harbour, haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, avait en effet dressé un véritable réquisitoire contre les exactions commises au Darfour par les forces gouvernementales soudanaises et leurs milices supplétives, tout en reconnaissant que les rebelles ainsi que des bandes de brigands commettaient également des atrocités. "Les faits que nous avons décrits ne peuvent être contestés", avait insisté le chef des secours d'urgence de l'ONU, Jan Egeland. "Rien n'est fait pour lutter contre la violence des milices, y compris dans les zones où il n'y a pas de rebelles et où sont positionnées d'importantes forces militaires et policières", avait-il relevé. La guerre civile au Darfour et ses suites ont fait environ 200 000 morts depuis 2003, et ont jeté plus de deux millions de réfugiés sur les routes, selon l'ONU. ¤ Pour la première fois mercredi, le Tribunal pénal international pour le Rwanda a reconnu un prêtre catholique, l'abbé Athanase Seromba, coupable de génocide et d'extermination lors du génocide de 1994 au Rwanda. ¤ L e premier prêtre catholique jugé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), l'abbé Athanase Seromba, a été condamné mercredi 13 décembre. "La Chambre, statuant publiquement et en première instance, après vous avoir déclaré coupable de génocide et d'extermination, vous condamne à la peine unique de quinze ans d'emprisonnement", a déclaré la présidente de la Chambre, la Sénégalaise Andrésia Vaz. "Par ses faits et gestes, il (l'abbé) a contribué de manière substantielle" à la destruction de son église de Nyange, dans l'ouest du Rwanda, où au moins deux mille Tutsis qui s'y étaient réfugiés ont trouvé la mort, en avril 1994, a ajouté la présidente. Les juges ont conclu qu'il n'avait pas ordonné la destruction de l'église, mais avait approuvé la décision des autorités communales en ce sens. Le prêtre, âgé aujourd'hui de 43 ans, avait plaidé non coupable. Selon l'accusation, il aurait ordonné à un conducteur de bulldozer de détruire son église de Nyange. Témoignant pour la défense, le conducteur de l'engin condamné à la prison à vie au Rwanda a déclaré que l'ordre de démolir avait été donné par des autorités administratives et non par le jeune prêtre. DEUX AUTRES PRÊTRES CATHOLIQUES EN ATTENTE DE JUGEMENT Après le génocide de 1994, le religieux s'était brièvement réfugié au Zaïre aujourd'hui République démocratique du Congo , puis au Kenya avant d'être accueilli en Italie, dans le diocèse de Florence, qui lui avait permis d'exercer dans un village de Toscane. A la suite de pressions internationales et d'un mandat d'arrêt du TPIR en 2001 que l'Italie avait refusé d'exécuter, le prêtre rwandais s'était rendu au TPIR en février 2002 "pour que la vérité se manifeste". Deux autres prêtres catholiques, les abbés Emmanuel Rukundo et Hormisdas Nsengimana sont détenus par le TPIR. Un autre homme d'Eglise, le pasteur adventiste Elizaphan Ntakirutimana, est sorti du centre de détention du tribunal la semaine dernière, après avoir purgé sa peine de dix ans de détention. Le TPIR, basé à Arusha, en Tanzanie, a été créé par l'ONU pour rechercher et juger les principaux responsables du génocide rwandais qui a fait, selon l'ONU, environ huit cent mille morts dans la communauté tutsie et parmi les Hutus modérés. ¤ Après le rapport Baker-Hamilton, le président américain consulte et reporte son discours au début 2007. ¤ L e président George Bush n'est pas prêt à exposer aux Américains la nouvelle approche qu'il entend poursuivre en Irak. Alors qu'il avait prévu de s'adresser à ses concitoyens avant Noël pour tirer la synthèse du rapport Baker-Hamilton, M. Bush a reporté son discours. "Il a décidé que ce n'est pas prêt", a expliqué, mardi 12 décembre, son porte-parole, Tony Snow. Aucune nouvelle date n'a été annoncée mais, selon la Maison Blanche, le discours devrait être tenu en janvier 2007. Sondages Washington Post/ABC News. 69 % des Américains souhaitent le retrait de l'essentiel des troupes de combat d'Irak d'ici à 2008. Six Américains sur dix sont favorables à des discussions directes avec l'Iran et la Syrie, recommandées par la commission Baker. USA Today. 76 % estiment que Washington doit aider à trouver une issue au conflit israélo-palestinien, autre recommandation de la commission. Près de 61 % assurent que les Etats-Unis ne gagneront pas la guerre. CBS News. 52 % pensent que la situation s'aggrave en Irak et 8 % qu'elle s'améliore. Seuls 15 % affirment que le pays est en train de gagner la guerre. Ce pourcentage n'a jamais été aussi bas. L'annonce du report est intervenue après l'entretien que le président américain a eu par téléconférence avec l'ambassadeur en Irak, Zalmay Khalilzad, et les chefs militaires américains à Bagdad. Dans l'après-midi, le président a reçu le vice-président irakien, Tarek Al-Hachémi, un sunnite qui l'a mis au courant de la "terrible violence" qui sévit dans certains quartiers de Bagdad, a expliqué M. Bush. Ces consultations font partie du processus de révision de la politique américaine en Irak, entrepris après la publication, le 6 décembre, du rapport de la commission bipartite dirigée par l'ancien secrétaire d'Etat républicain James Baker et le parlementaire démocrate Lee Hamilton. Lundi, M. Bush a rencontré des experts à la Maison Blanche - trois anciens généraux et deux universitaires -, qui se sont tous montrés sceptiques sur l'une des principales propositions du plan : le retrait des troupes de combat d'ici avril 2008. Le président a reçu beaucoup de conseils contradictoires, selon la presse. S'il a reporté sa décision, ce n'est pas par "désarroi", mais parce qu'il "ne veut pas se laisser pousser à la précipitation" et qu'il veut "faire les choses bien", a dit le porte-parole. Pour la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, il est normal que M. Bush prenne "un délai raisonnable" pour avoir "le sentiment qu'il a pleinement consulté (...) et qu'il dispose d'une voie dans laquelle il a confiance pour aller de l'avant". Plusieurs éléments sont en débat. Du côté militaire, l'administration réfléchit à une augmentation des troupes (actuellement 144 000 soldats) pour une courte période, afin de faire un dernier effort pour sécuriser Bagdad. Cette solution ferait partie d'une stratégie visant à faire mieux accepter le vote de nouveaux crédits pour la guerre, dès le début 2007. Actuellement, les militaires ne sont pas demandeurs de troupes supplémentaires. Ils estiment que le problème ne peut être résolu de manière militaire exclusivement. Du côté politique, la discussion porte sur la solution dite "des 80 %". Elle consisterait à privilégier le soutien aux chiites, en laissant tomber les sunnites, puisqu'ils continuent la guérilla. Cette idée serait approuvée par le vice-président Dick Cheney, alors que M^me Rice préférerait une formule plus inclusive. Elle est évidemment mal perçue en Arabie saoudite. Selon le New York Times, Riyad a convié M. Cheney il y a deux semaines pour lui signaler que le royaume aiderait financièrement les sunnites irakiens plutôt que de les voir assaillis par les chiites dans une guerre inter-confessionnelle. Selon les premiers sondages publiés après la sortie du rapport Baker-Hamilton, une majorité d'Américains souhaitent l'application des principales recommandations de la commission. ¤ Les cendres de l'ancien dictateur doivent être emportées par la famille du général Pinochet dans sa propriété de Los Boldos, en bordure du Pacifique. ¤ L a dépouille mortelle de l'ex-dictateur chilien Augusto Pinochet a été incinérée dans la nuit de mardi 12 à mercredi 13 décembre au cimetière du Parc de la mer, dans la ville côtière de Cóncón, à 130 km au nord-ouest de Santiago. Le corps d'Augusto Pinochet avait été transporté à Cóncón depuis Santiago à bord d'un hélicoptère des forces aériennes. Après l'incinération, un cortège funèbre composé de huit voitures a quitté le cimetière, transportant les cendres de l'ancien dictateur vers une destination inconnue. HONNEURS MILITAIRES Selon des sources non confirmées, l'urne contenant les cendres devait être emportée par la famille du général Pinochet dans sa propriété de Los Boldos, en bordure du Pacifique, où l'ancien président avait coutume de se rendre en fin de semaine et en été. L'ancien dictateur chilien avait reçu mardi les honneurs militaires en présence de sa famille et de milliers de sympathisants au cours d'une cérémonie de funérailles. ¤ Maryam Radjavi est la présidente du Conseil national de la résistance iranienne, vitrine politique du mouvement des Moudjahidins du peuple. ¤ M ardi 12 décembre a été une bonne journée pour Maryam Radjavi, la présidente du Conseil national de la résistance iranienne, vitrine politique du mouvement des Moudjahidins du peuple : elle a été reçue officiellement au Parlement européen par le groupe politique qui y est le plus important, celui du Parti populaire européen-démocrates européens (PPE-DE, conservateurs et centre-droit), afin d'y présenter son action politique. Au Parlement, de plus en plus d'eurodéputés estiment, à l'instar du socialiste portugais Paulo Casaca, qu'elle représente "la seule organisation d'opposition au régime des mollahs". Le PPE-DE avait invité Maryam Radjavi en juillet, mais le gouvernement iranien avait alors menacé de rompre les négociations sur le dossier nucléaire et la visite avait été repoussée. Lorsque M^me Radjavi s'est présentée devant le groupe, mardi, les eurodéputés de l'UMP sont sortis pour marquer leur mécontentement : "Les Moudjahidins du peuple assassinent à tour de bras. Nous ne fréquentons pas ces gens-là", a expliqué Alain Lamassoure, porte-parole de l'UMP. M^me Radjavi a assuré, au cours d'une conférence de presse, que c'est à tort que les Moudjahidins du peuple ont été placés sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne, et que leurs avoirs ont été gelés, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, puisqu'ils auraient renoncé à toute activité militaire depuis juin 2001. M^me Radjavi s'est félicitée de ce que la Cour de justice des Communautés européennes ait annulé, mardi, une décision relative au gel de ces avoirs, prise en 2005 par le Conseil de l'Union européenne. Le tribunal de première instance de l'institution luxembourgeoise a jugé que la décision n'était pas motivée, que les droits de la défense n'avaient pas été respectés et qu'il n'avait pu lui-même en contrôler la légalité, faute de savoir avec certitude sur quelle décision nationale elle se fondait. Selon l'Ecossais Struan Stevenson (PPE-DE), qui participait à la conférence de presse de M^me Radjavi, "c'est le Royaume-Uni qui a réclamé le gel de ces avoirs, parce que les mollahs l'ont demandé à Jack Straw". NOUVELLE DÉCISION A Bruxelles, le chef du service juridique du Conseil, Jean-Claude Piris, a indiqué que l'Union européenne allait, à l'avenir, améliorer ses procédures afin de les rendre plus transparentes et plus respectueuses des droits de la défense. Une nouvelle décision devrait être prise prochainement, selon ces nouvelles procédures, sur le gel des avoirs. En attendant, celui-ci est maintenu, la décision annulée ayant été, entre-temps, remplacée par une autre... qui n'a pas encore été attaquée. M^me Radjavi a assuré que l'arrêt du tribunal allait permettre de rayer les Moudjahidins du peuple de la liste des organisations terroristes. "Cet arrêt confirme l'argument de la résistance iranienne, selon lequel l'étiquette de "terroriste" est, depuis le début, une question purement politique destinée à apaiser les mollahs", a-t-elle déclaré. Questionnée sur la raison pour laquelle elle porte un foulard, alors que sa compatriote Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix, a refusé de porter le hidjab, obligatoire en Iran, pour recevoir son prix en Norvège, M^me Radjavi a répondu : "Personne ne me l'a imposé ; c'est le choix libre de chaque femme de porter ce qu'elle veut." ¤ Les "révélations" de l'armée interviennent alors que la position du chef de l'Etat est fragilisée. ¤ S elon l'armée ivoirienne, l'affaire est sérieuse. Dans un communiqué lu, mardi 12 décembre à la télévision, le porte-parole des Forces de défense et de sécurité (FDS) a affirmé qu'un "coup d'Etat" a été déjoué in extremis. Conçu par "une personnalité militant activement au sein d'un parti politique", il devait intervenir avant la fin de la semaine et entraîner "des assassinats d'autorités politiques (dont le président Laurent Gbagbo) et de chefs militaires". Toujours selon le communiqué, le coup d'Etat devait se faire "avec l'appui d'une force militaire présente en Côte d'Ivoire", en clair les Français de l'opération "Licorne". Pour enfoncer le clou, le communiqué établit un parallèle entre les "principaux acteurs connus" de la crise au Rwanda il y a dix ans et la situation actuelle en Côte d'Ivoire. "La Côte d'Ivoire et ses valeureuses populations n'ont pas besoin d'un tel scénario", dit le texte. Peu après la lecture du message à la télévision, l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, André Jannier, est intervenu auprès du président Gbagbo pour démentir une quelconque implication de la France dans ce complot dont la réalité est loin d'être avérée. MANIFESTATIONS MORTELLES Les "révélations" de l'armée interviennent alors que la position du chef de l'Etat est fragilisée. Des manifestations de rue mortelles ont eu lieu ces dernières semaines pour protester contre la réintégration, voulue par Laurent Gbagbo, de responsables mis en cause dans le scandale du déversement de déchets toxiques à Abidjan. Le limogeage par la présidence de patrons de presse jugés insuffisamment dociles suscite également des remous - jusqu'à l'ONU. Enfin, les relations entre Laurent Gbagbo et son premier ministre de cohabitation, Charles Konan Banny, sont tendues. Les deux hommes s'évitent depuis plusieurs semaines. Ce n'est sans doute pas un hasard si la presse proche du régime accuse Adama Bictogo, le plus écouté des conseillers du chef du gouvernement, d'être le "cerveau" du complot contre Laurent Gbagbo. ¤ Idrees Boufayed, un opposant libyen, médecin de profession, a disparu depuis le 5 novembre, peu après avoir regagné la Libye après seize années d'exil en Suisse. ¤ I drees Boufayed, un opposant libyen, médecin de profession, a disparu depuis le 5 novembre, peu après avoir regagné la Libye après seize années d'exil en Suisse. D'après Human Rights Watch (HRW), Idrees Boufayed, 50 ans, s'est vu confisquer son passeport dès son arrivée à l'aéroport de Tripoli, le 30 septembre. Alors qu'il séjourne dans sa famille à Gheyryan, à une centaine de kilomètres de la capitale, cet opposant pacifiste reprend ses activités politiques sur Internet. Il écrit et publie une lettre sur deux sites, réclamant notamment le multipartisme en Libye, le respect des droits de l'homme et la liberté d'association. Au lendemain de ces écrits, M. Boufayed est convoqué par la sécurité intérieure libyenne à Tripoli. Convocation à laquelle il répond le 5 novembre. Depuis cette date, nul ne l'a revu. HRW et Reporters sans frontières (RSF) se disent convaincus qu'il est toujours aux mains de la sécurité libyenne. Plusieurs de ses amis affirment, quant à eux, qu'il a été transféré dans un hôpital psychiatrique de Tripoli. "La Libye s'ouvre peut-être au monde, mais le pouvoir, lui, continue de bannir toute critique", souligne Sarah Leah Whitson, responsable du département Afrique du Nord et Moyen-Orient à HRW. MILITANT PACIFISTE D'après son entourage, c'est lorsqu'il a été envoyé d'office au Tchad, comme des milliers de Libyens, à l'époque du conflit tchado-libyen (1973-1990), qu'Idrees Boufayed s'est forgé une conscience politique. Dépêché comme médecin dans ce conflit meurtrier, il est fait prisonnier et transféré à N'Djamena. Pendant trois ans, le jeune médecin va prodiguer des soins à ses frères de détention et s'occuper des obsèques de ceux qui meurent en captivité ou au combat. "Nous avons passé ces années-là ensemble. J'avais 16 ans. On m'avait envoyé de force faire la guerre au Tchad, comme 500 autres lycéens, kidnappés de la même façon. Boufayed était le seul médecin. Il a été admirable", raconte un de ses amis, Mabrouk Alzweiy, exilé aux Etats-Unis et membre de l'organisation Libya Alwafa (Mémoire libyenne), qui s'occupe des rescapés de ce conflit. Selon lui, ce qui a fait basculer Idrees Boufayed dans l'opposition, comme beaucoup d'entre eux, "c'est d'apprendre que (le chef de l'Etat libyen, le colonel) Khadafi niait être en guerre avec le Tchad, et, du même coup, nous niait le statut de prisonnier de guerre". Quand il finit par quitter les geôles tchadiennes, en 1990, Idrees Boufayed réclame et obtient l'asile politique en Suisse. Il s'y marie et a un enfant. Il complète ses études de médecine et obtient le droit d'exercer sa profession en Suisse et en Grande-Bretagne. Secrétaire général d'un petit parti de l'opposition en exil, l'Union nationale pour la réforme, il milite pour un changement de régime en Libye, mais toujours de façon pacifique. En juin, il participe à Londres à un rassemblement des opposants au colonel Khadafi. Ceux-ci vivent, pour l'essentiel, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en Suisse. "On ne peut créditer Boufayed d'aucun appel à la violence", souligne-t-on à HRW, où l'on dénonce le silence des Etats-Unis et de l'Union européenne à propos de la Libye au nom d'intérêts communs, en particulier "le pétrole et la lutte contre le terrorisme". ¤ Réfugié au Zimbabwe, l'ex-dictateur était poursuivi par contumace depuis douze ans par la justice éthiopienne. Harare refuse d'extrader "le camarade Mengistu". ¤ A u terme de douze années d'un procès fleuve, la justice éthiopienne a reconnu coupable, mardi 12 décembre, l'ancien dictateur Mengistu Haïlé Mariam de "génocide", un terme qui, en droit éthiopien, inclut l'élimination de groupes non seulement ethniques mais également politiques. Les membres de la junte "présents aujourd'hui devant la Cour (...) ont conspiré pour détruire un groupe politique et tuer des individus en toute impunité (...) Ils ont mis en place des commandos de tueurs pour décimer, torturer et détruire des groupes d'opposants au régime", indique le jugement. Ce verdict, prononcé par deux des trois juges de la Haute Cour fédérale à Addis-Abeba, la capitale, devant une assistance qui n'a pas réagi, devrait valoir à celui que l'on surnommait le "Négus rouge" une condamnation à mort, le 28 décembre, date du prononcé de la peine. D'ici là, les avocats du colonel Mengistu peuvent présenter des circonstances atténuantes susceptibles de transformer la condamnation à mort en une peine de réclusion. Il y a d'ailleurs peu de probabilité qu'une condamnation à mort soit exécutée : Mengistu vit en exil au Zimbabwe où, fort du soutien de son président, Robert Mugabe, il s'était réfugié après avoir été chassé du pouvoir en 1991. Depuis quinze ans, partageant sa vie entre une villa dans la capitale, Harare, et une propriété à la campagne, Mengistu garde le silence. Les journalistes qui tentent d'entrer en contact avec lui se heurtent au veto des autorités zimbabwéennes. Dès l'annonce de la condamnation, le ministre zimbabwéen de l'information, Paul Mangwana, a d'ailleurs affirmé que les autorités ne le livreraient pas à la justice éthiopienne. "Le camarade Mengistu a demandé asile et l'asile lui a été accordé. Cette position ne changera pas", a-t-il indiqué à l'Agence France-Presse. Le "Négus rouge" n'était pas le seul accusé. Soixante-treize responsables de l'ancien régime marxiste, dont certains jugés par contumace, devaient répondre de 211 chefs d'inculpation. Parmi eux, figuraient le numéro deux du régime, l'ancien premier ministre Fikré Sélassié Wogderesse, et l'ex vice-président Fisseha Desta. A une exception près, tous les accusés ont été déclarés coupables de génocide. Les accusations de la justice renvoient à une période sanglante de l'histoire de l'Ethiopie, celle qui vit tomber en 1973, sans effusion de sang, le Négus, Haïlé Sélassié, devenu un vieillard sénile que les souffrances de son peuple, victime d'une sécheresse, laissaient indifférent. Dans cette période crépusculaire, peu à peu, un organisme mystérieux va faire son apparition, le Comité militaire d'administration provisoire (DERG), d'où émerge un obscur officier de moins de 40 ans, Mengistu Haïlé Mariam. C'est cet homme-là, natif du sud de l'Ethiopie, passé par les Etats-Unis mais tardivement imprégné de vulgate marxiste, qui va s'imposer avec brutalité. Est-ce de ses propres mains, comme on le dit, qu'il a étouffé sous un oreiller imbibé d'éther le dernier "Roi des rois" ? La sauvagerie de son comportement donne du crédit à l'hypothèse. Le nouvel homme fort d'Addis-Abeba ne recule devant rien. Dans la capitale, à l'image de ce que fut la période stalinienne, les purges sanglantes se succèdent contre les "contre-révolutionnaires" supposés, tandis qu'une "terreur rouge" gagne les campagnes où les étudiants ont été envoyés, les armes à la main, prêcher la bonne parole à partir de 1976. Des dizaines de milliers de personnes - dont des milliers d'enfants et d'adolescents - y perdront la vie dans des conditions souvent atroces. Au cours du procès, des témoins sont venus raconter comment les opposants présumés étaient exécutés par le supplice du garrot, puis leur dépouille abandonnée dans la rue. "Ceux qui examinaient les piles de corps à la recherche de leurs amis étaient eux-mêmes arrêtés et exécutés", pouvait-on lire dans un rapport de l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch. C'est en référence à ces années sanglantes que le colonel Mengistu et d'autres membres du DERG viennent d'être reconnus coupables par la Haute Cour fédérale. Il reste à instruire le procès des années postérieures. Faites de règlements de comptes au sein du pouvoir, de bombardements de villages au napalm, de déplacements forcés de populations paysannes, de guerres, elles furent tout aussi barbares. ¤ L'envoyé spécial de l'organisation a été relayé mardi à Beyrouth par le secrétaire général. Qui a rencontré le premier ministre Fouad Siniora et un chef de l'opposition, Nabih Berri, avant de voir Hassan Nasrallah. ¤ L e secrétaire général de la Ligue arabe, l'ancien ministre des affaires étrangères égyptien Amr Moussa, a commencé, mardi 12 décembre, une mission de médiation à Beyrouth pour tenter de renouer le dialogue entre le gouvernement et l'opposition, mission qui s'annonce délicate au moment où les deux camps semblent refuser le compromis. Doutes sur la tenue de la conférence des donateurs du Liban Interrogé pour savoir si la crise politique dans laquelle est plongée le Liban pouvait provoquer un report de la la conférence des donateurs sur le Liban, prévue le 25 janvier à Paris, le porte-parole du ministère des affaires étrangères français a répondu, mardi, que le président Jacques Chirac "appréciera en fonction de tous les éléments que l'on connaît". "Mais nous travaillons à l'organisation de cette conférence", a-t-il ajouté. Initialement conditionnée à la mise en uvre de réformes économiques qui n'ont jamais vu le jour, la conférence aura essentiellement pour but de soulager l'énorme dette publique qui écrase le Liban, accrue sous l'effet de la guerre de juillet-août entre Israël et le Hezbollah et qui est estimée à 41 milliards de dollars. (Avec AFP.) (fl-sq.gif) Coopération "globalement satisfaisante" de la Syrie avec l'ONU La Syrie coopère de manière "globalement satisfaisante" à l'enquête de la commission internationale sur l'assassinat de l'ex-premier ministre libanais Rafic Hariri, estime le sixième rapport d'étape de cette commission, publié mardi. Ce document de l'équipe dirigée par Serge Brammertz ne présente pas d'éléments nouveaux dans ses investigations. (Avec AFP). A son arrivée dans la capitale libanaise, M. Moussa a déclaré qu'"il n'y a pas d'initiative arabe (pour résoudre la crise), mais des idées. Il y a des efforts dans ce sens depuis ma première visite" à Beyrouth, le 3 décembre. Interrogé sur ses chances de réussite, le responsable arabe a indiqué : "J'y crois." M. Moussa, dont la durée du séjour au Liban n'est pas connue, a rencontré mardi le premier ministre, Fouad Siniora, ainsi que l'un des chefs de l'opposition, le président du Parlement, Nabih Berri. Il devrait également s'entretenir avec le chef du Hezbollah chiite, Hassan Nasrallah. Sa visite suit celle, lundi, de l'envoyé spécial de la Ligue arabe, le Soudanais Moustapha Ismaïl, laquelle n'a "pas abouti", selon la plupart des journaux libanais. "M. Ismaïl n'a pas pu contourner le principal obstacle, à savoir, proposer un règlement (...) qui conviendrait aux deux camps", écrivait notamment L'Orient-Le Jour, mardi matin. "La mission arabe, qui avait soulevé un vent d'optimisme, paraît dans l'impasse, les divergences entre les deux camps étant toujours aussi profondes et l'initiative telle que présentée ne constituant pas une issue à la crise", estimait pour sa part As-Safir. BLOCAGE DU PROJET DE TRIBUNAL INTERNATIONAL AU PARLEMENT Le plan de la Ligue arabe prévoirait notamment "l'arrêt de l'escalade (des violences) dans la rue", "un accord pour la formation d'un gouvernement avec une minorité de blocage (ce que réclame l'opposition), conformément à des règles à définir", "le retour au dialogue", suivi d'un accord sur les questions litigieuses. A savoir, la création d'un tribunal international pour juger les assassins de l'ancien premier ministre Rafic Hariri, les élections législatives et présidentielle et la tenue de la conférence des donateurs, prévue fin janvier à Paris. Concernant le tribunal à caractère international, le cabinet du premier ministre Fouad Siniora, jugé illégitime par l'opposition depuis la démission le mois dernier des ministres chiites d'Amal et du Hezbollah, a transmis, mardi après-midi, le projet au Parlement. Il revient maintenant à Nabih Berri de convoquer les députés pour discuter du projet. Or le président du Parlement, proche de Damas, ne semble pas prêt à franchir le pas. "Le Parlement ne se réunira pas avant un règlement de la crise gouvernementale", avait-il averti la semaine dernière. En attendant, le sit-in de l'opposition devant le siège du gouvernement, dans le centre de Beyrouth, s'est poursuivi mardi pour la douzième journée consécutive. Une initiative que Fouad Siniora dénonce comme une tentative de coup de force pour empêcher le jugement des assassins de Hariri et d'autres personnalités antisyriennes libanaises. ¤ En concluant la "conférence" sur la Shoah, le président iranien a de nouveau souhaité la "disparition" de l'Etat juif. Israël et les capitales occidentales se disent "choqués". ¤ J usqu'à son terme, la conférence négationniste sur la Shoah, organisée par le régime iranien, aura donné dans la provocation. Mardi 12 novembre, à Téhéran, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s'est lui-même rendu devant les 300 participants et intervenants - dont la plupart ont mis en cause le fait historique de la Shoah - et a une nouvelle fois annoncé la disparition de l'Etat d'Israël. Pour le président iranien, qui avait déjà déclaré lors de sa prise de fonctions, en août 2005, qu'Israël constituait une "tumeur" au Proche-Orient et devait être "rayé de la carte", les jours du "régime sioniste" sont comptés. "Lorsque j'avais dit que ce régime disparaîtrait, j'avais exprimé ce que les peuples avaient dans leur coeur. Les réseaux du régime sioniste m'ont alors beaucoup attaqué. Mais tout comme l'URSS a disparu, le régime sioniste va bientôt disparaître", a déclaré M. Ahmadinejad sous les applaudissements. L'existence d'Israël, a-t-il insisté, est de moins en moins assurée, et sa disparition est "ce que Dieu a promis et ce que toutes les nations veulent". La "conférence" de Téhéran sur la Shoah a largement donné la parole à des révisionnistes occidentaux célèbres, comme le Français Robert Faurisson et l'Australien Frederick Toeben, qui nient le génocide des juifs pendant la seconde guerre mondiale. La seconde journée de ce colloque a traité de thèmes ainsi définis : "Défi à l'histoire officielle de l'Holocauste", ou encore "L'Holocauste, talon d'Achille d'un cheval de Troie juif". A sa diatribe contre Israël, le président Ahmadinejad a ajouté : "L'Iran est votre pays et le pays de tous les libres-penseurs. Aujourd'hui, l'Holocauste est devenu une idole pour les grandes puissances. Peu importe que l'Holocauste se soit produit ou pas, peu importe si son ampleur est grande ou limitée, il s'agit d'un prétexte pour créer une base pour agresser et menacer les pays de la région." Le président iranien a aussi exprimé le souhait de créer une "commission de la vérité, formée par des chercheurs internationaux pour faire des recherches sur l'Holocauste", sans que cette commission soit soumise aux pressions "des grandes puissances". Ces interventions de Mahmoud Ahmadinejad ont soulevé une nouvelle tempête de réactions indignées dans le monde. En visite à Berlin, le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, et la chancelière allemande Angela Merkel ont rejeté "avec la plus grande fermeté" cette initiative révisionniste iranienne. "L'Allemagne n'acceptera jamais cela", a martelé Angela Merkel. Cette conférence a montré le "caractère inacceptable" du gouvernement iranien et le "danger" qu'il représente pour l'Occident, a ajouté Ehoud Olmert. Le premier ministre britannique, Tony Blair, qui doit se rendre prochainement au Proche-Orient, s'en est aussi pris à l'Iran, qu'il a accusé de "menace stratégique majeure" pour la région. Il s'est dit "incroyablement choqué" par la conférence sur la Shoah, qualifiée de "symbole de sectarisme et de haine envers les gens d'une autre religion". A Washington, le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a déclaré que le comportement du président iranien était "méprisable" et a qualifié ses propos de "totalement révoltants", avant d'ajouter : "A notre époque et dans une région qui tente de tourner la page sur son passé, ce genre de déclaration est absolument sidérant." L'Union européenne (UE) a également fait part, mardi, de sa "profonde inquiétude" et condamné "toute tentative de nier ou de remettre en question la Shoah". La présidence finlandaise de l'UE s'est déclaré "choquée par les efforts continus du gouvernement iranien pour remettre en question ou banaliser les faits historiques indéniables de l'Holocauste et de ses horreurs". Pour le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, les déclarations du président iranien ne manqueront pas d'avoir des conséquences dans les discussions en cours au Conseil de sécurité de l'ONU sur un projet de résolution sanctionnant l'Iran pour son programme nucléaire. Ehoud Olmert a poursuivi, mercredi 13 décembre à Rome, sa tournée européenne. Il devait rencontrer le président du Conseil, Romano Prodi, et le pape Benoît XVI. A cette occasion, le Vatican a aussi rappelé sa position sur la Shoah : "L'Eglise aborde l'expérience vécue par le peuple juif durant la seconde guerre mondiale avec un grand respect et une grande compassion", déclare un communiqué, qui ajoute : "Le souvenir de ces faits terribles doit rester un avertissement pour les consciences, afin d'éliminer les conflits, de respecter les droits légitimes de tous les peuples et d'exhorter à la paix, dans la vérité et dans la justice." ¤ Bassam Al-Farra, cadre de la branche armée du Mouvement de la résistance islamique, a été pris pour cible par des hommes armés mercredi à Khan Younès. Les Brigades Ezzedine Al-Qassam accusent le Fatah. ¤ U n juge d'un tribunal islamique, cadre de la branche armée du Hamas, a été tué par des inconnus, mercredi 13 décembre, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a-t-on appris des services de sécurité. Les Brigades Ezzedine Al-Qassam, l'aile militaire du Hamas, accusent des membres de forces de sécurité fidèles au Fatah. Bassam Al-Farra se rendait à son travail en voiture quand il a été pris pour cible par des hommes armés qui ont ouvert le feu depuis un autre véhicule, a-t-on indiqué de même source. L'homme était juge au tribunal de Beni Souheila, à Khan Younès, et chef local de la branche armée du Hamas. Un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a condamné ce "crime" et la "poursuite du chaos" dans la bande de Gaza, deux jours après le meurtre des trois enfants d'un responsable des renseignements palestiniens proche du Fatah. "Ces criminels appliquent un agenda israélien. Ces incidents surviennent après l'échec des discussions sur un gouvernement d'union nationale mais le Hamas ne laissera pas couler le sang de ses fils", a-t-il noté. "Il travaillera avec toutes les parties pour retrouver ces criminels." "NOUS NOUS VENGERONS DE CES AGENTS CRIMINELS" Dans un communiqué, les Brigades Ezzedine Al-Qassam ont accusé "l'escadron de la mort composé d'éléments suspects de la sécurité préventive et du Fatah" d'avoir assassiné le juge Al-Farra. Le groupe a affirmé que ce dernier "avait été menacé à plusieurs reprises par ce gang suspect" et promis "de traquer les assassins et ceux qui sont derrière eux et de les poursuivre en justice". "Nous nous vengerons de ces agents criminels", ont averti les Brigades. Cet assassinat intervient deux jours après le meurtre des trois fils d'un proche du Fatah et au lendemain d'une manifestation qui a viré à l'affrontement, faisant au moins trois blessés, mardi 12 décembre, à Khan Younès. La tension monte dangereusement entre le Hamas et le Fatah, qui s'affrontent fréquemment depuis plusieurs mois dans la bande de Gaza, sur fond d'impasse politique et de grave crise financière. ¤ La majorité du Sénat américain se joue actuellement à une voix près. Si Tim Johnson venait à disparaître ou à démissionner, c'est le gouverneur, républicain, du Dakota du Sud qui nommerait son successeur. ¤ L e contrôle du Sénat américain était suspendu, jeudi 14 décembre, à l'état de santé d'un discret parlementaire du Dakota du Sud, dont l'éventuelle disparition à la suite d'un soudain accident vasculaire pourrait coûter aux démocrates une majorité tout juste conquise. Admis en urgence dans un hôpital de Washington après un malaise révélé lors d'une téléconférence, le sénateur Tim Johnson était jeudi dans un état "critique", dans une unité de soins intensifs. Selon le médecin du Congrès, il a subi une opération chirurgicale "réussie" à la suite d'une hémorragie cérébrale due à une malformation congénitale, mais il est encore trop tôt pour déterminer si une nouvelle opération sera nécessaire. La majorité du Sénat américain se joue actuellement à une voix près, à la suite des élections parlementaires de novembre qui se sont soldées par une sévère défaite pour le parti républicain du président George W. Bush. De quoi expliquer que l'état de santé de M. Johnson, élu discret de l'un des Etats les moins peuplés du pays, guère habitué à l'attention de la presse nationale, domine soudain tous les bulletins d'actualité. S'il venait à disparaître, ou à démissionner, c'est le gouverneur du Dakota du Sud, Mike Grounds, un républicain, qui lui nommerait un successeur, chargé de siéger jusqu'au terme de son mandat, dans deux ans. Le choix d'un républicain rendrait au parti du président Bush la majorité perdue aux élections : chaque camp disposerait de cinquante élus, mais le vice-président Dick Cheney, président en titre du Sénat, accorderait une voix déterminante aux républicains. Résultat, les républicains continueraient à contrôler l'ordre du jour du Sénat et à présider toutes les commissions. LAURA BUSH : "NOUS PRIONS" Seule la Chambre des représentants, où les démocrates disposent de 233 sièges sur 435, aurait les moyens de contester véritablement l'action de l'administration Bush, principalement par le biais d'enquêtes parlementaires, notamment sur la guerre en Irak. L'annonce de l'hospitalisation de M. Johnson, âgé de 59 ans, a fait l'effet d'un coup de tonnerre à Washington, où se prépare activement l'entrée en fonctions du nouveau Congrès, le 4 janvier, avec la répartition des postes à responsabilité et des bureaux. Les prières et vux de bon rétablissement ont afflué de toutes parts, de la part des démocrates, bien sûr, mais aussi de la première dame, Laura Bush. "Nous prions, comme tous les gens du Dakota du Sud, pour qu'il se rétablisse très très vite, j'espère qu'il va bien", a déclaré jeudi M^me Bush. Selon un historien du Sénat, qui a cité plusieurs précédents où des élus sont restés en fonctions plusieurs années en dépit d'une incapacité de se rendre à Washington, une convalescence prolongée de Tim Johnson n'aurait sans doute aucune conséquence sur le contrôle de la Chambre haute. ¤ Dans un entretien au Monde.fr, le général chrétien, l'un des leaders de l'opposition, dénonce la politique du gouvernement de Fouad Siniora. Il estime par ailleurs que "la situation vis-à-vis de la Syrie a changé". ¤ V ous manifestez, avec le Hezbollah et Amal, depuis plusieurs semaines dans le centre de Beyrouth. Que demandez-vous au gouvernement de Fouad Siniora ? Sa politique a mené à un échec terrible. Depuis dix-huit mois, il n'a jamais respecté le programme promis. Aucun point n'a été appliqué et il refuse de modifier son gouvernement. Dix-huit mois, c'est six fois la période de grâce pour un nouvel exécutif. Il doit être plus représentatif d'une globalité de la population libanaise. Mais aussi que ses décisions soient d'intérêt global, pas sectaires comme actuellement. Fouad Siniora a, dans une première phase, marginalisé les chrétiens, en refusant qu'ils soient représentés par les vrais élus chrétiens. Et maintenant, il n'a plus le soutien des chiites. Donc deux communautés, qui représentent 70 % du peuple libanais, sont en dehors du pouvoir. C'est contraire à notre Constitution, qui est basé sur deux éléments : d'abord, la représentativité des communautés libanaises, et une majorité de deux tiers pour que le gouvernement soit légitime. Il a la légalité sur la forme, mais il lui manque cette deuxième dimension. Vous êtes alliés, contre le gouvernement, avec Amal et le Hezbollah, deux partis chiites qui sont accusés d'être prosyriens... Il n'y a plus de prosyriens au Liban, à part des minorités qui sont hors de Amal et du Hezbollah. Nous avons une nouvelle approche des relations avec la Syrie, qui est basée sur l'égalité. Nous voulons des relations équitables, un échange de relations diplomatiques. C'est l'objet d'un accord que nous, le Courant patriotique libre, avons passé avec le Hezbollah. La situation a changé vis-à-vis de la Syrie. Ce n'est pas ce que dit le gouvernement Siniora... ... Nous n'avons pas l'approche agressive de MM. Siniora et Hariri. Nous sommes plutôt pour une approche positive, pour construire de nouvelles relations. Il n'est pas dit que deux pays limitrophes doivent être forcément en guerre. Au contraire, ils doivent tout faire pour être en paix et avoir des relations saines. Mais la Syrie est régulièrement accusée d'avoir commandité des assassinats politiques, dont celui de Pierre Gemayel le 21 novembre dernier... ... Depuis deux ans, ces accusations sont fictives. On accuse la Syrie d'avoir assassiné Hariri. Je ne dis pas que la Syrie a assassiné ou n'a pas assassiné qui que ce soit. On a confié ça à un comité d'investigation international et on est en train de former un tribunal international pour juger de ce crime. Jusqu'à maintenant, personne n'a des preuves. Malgré les rapports des juges d'instruction tous les trois mois, on n'a aucune certitude. On a pris toutes les mesures pour découvrir les vrais auteurs de ces crimes. Il ne faut pas faire d'accusations politiques sans qu'elles soient basées sur les faits. Il faut respecter la présomption d'innocence. Soutenez-vous la création d'un tribunal international pour juger les responsables de l'assassinat de Rafic Hariri ? Bien sûr ! Je l'ai toujours soutenue, j'étais même le premier à réclamer la formation d'un tel tribunal. Mais il y a beaucoup de désinformation sur ce sujet. Une télévision racontait l'autre jour que j'avais ordonné de bloquer la route de l'aéroport, alors que c'est absolument faux. On essaye d'intoxiquer l'opinion publique avec de fausses informations. Si le gouvernement de Fouad Siniora ne cède pas, qu'allez-vous faire ? Le rapport de forces n'est pas en sa faveur. Il est en train de vivre sur l'oxygène étranger. C'est docteur (Condoleezza) Rice qui lui donne son repas trois fois par jour pour qu'il puisse survivre à cette crise. C'est un gouvernement qui est dans le coma, il suffit de lui enlever l'oxygène qui vient de Washington et de Paris, et il s'en ira. Vous ne craignez pas que la situation dégénère, qu'il y ait des affrontements armés entre les deux camps ? L'opposition contrôle très bien la situation. Il y a eu beaucoup d'incidents fomentés par les partisans du gouvernement, des agressions contre des manifestants, mais ça n'a pas dégénéré en conflit. A chaque incident, il n'y aura pas de riposte. Ce sera toujours perçu comme des agressions de la part de l'opinion publique. Quand on peut faire bouger deux millions de gens sans qu'il y ait une vitre cassée, les gens savent qu'ils n'ont rien à craindre de ces manifestations. ¤ Une "délégation poids lourd" en provenance de Washington est attendue à Pékin, jeudi 14 et vendredi 15 décembre, pour des pourparlers. ¤ L a venue à Pékin, jeudi 14 et vendredi 15 décembre, pour des pourparlers d'une "délégation poids lourd" en provenance de Washington confirme à qui en doutait encore que la Chine est bel et bien devenue l'obsession numéro un des Etats-Unis en matière de relations commerciales : on y trouve le secrétaire d'Etat américain au Trésor Henry Paulson, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, la représentante pour le commerce Susan Schwab, ainsi qu'à peu près tout ce que compte l'administration Bush de secrétaires d'Etat liés de près ou de loin aux questions économiques. Pékin a désigné sa négociatrice la plus aguerrie, la vice-premier ministre Wu Yi, comme interlocutrice en chef des Américains. Les pourparlers en question lancent le nouveau "dialogue économique stratégique", qui sous forme de rencontres semestrielles, doit permettre de régler les "distorsions" économiques et commerciales entre les Etats-Unis et depuis cette année, leur second partenaire commercial (après le Canada). Les dossiers sont nombreux : les excédents chinois vis-à-vis des Etats-Unis dépasseront en 2006 de 15 % le record établi en 2005 de 202 milliards de dollars (153 milliards d'euros). L'explosion du commerce extérieur chinois, perçue comme une anomalie en 2005, deviendrait structurelle : le surinvestissement productif et la sous-consommation des ménages se conjuguent dans l'empire du Milieu pour créer des surcapacités productives et des surplus commerciaux colossaux, au prix de sérieux défis à l'environnement, et à la répartition des ressources énergétiques mondiales. De surcroît, dans un contexte de non-convertibilité du yuan, les investissements étrangers en Chine et les exportations dopent les réserves en devises détenues par Pékin, et placées en majeure partie en bons du Trésor américain. Si les réponses américaines à l'équation chinoise ne sont pas nouvelles - réduction des excédents commerciaux chinois, introduction d'une plus grande flexibilité du yuan, et protection accrue, sur le marché chinois, de la propriété intellectuelle -, on est en droit d'attendre de M. Paulson, qui lorsqu'il était président de la banque d'affaires Goldman Sachs s'est largement frotté au dossier chinois, des propositions plus précises de réforme. "Toute économie vigoureuse et forte implique des marchés de capitaux compétitifs capables d'attirer les investissements et de les allouer de la manière la plus productive possible. De tels marchés contribueront à une croissance soutenue et à créer de l'emploi en Chine. (Ils) conduiront en fin de compte les Chinois à laisser flotter librement leur devise", a, par exemple, exposé M. Paulson dans une tribune publiée par le Washington Post quelques jours avant son arrivée. Or, la nouvelle politique aux Etats-Unis pose la question du rythme des réformes. Pour Stephen Roach, de Morgan Stanley, la Chine "ne se rend pas compte de la prééminence désormais au Congrès et au Sénat, des deux côtés du spectre politique, d'un sentiment antichinois très profondément enraciné". "Les vents politiques ont changé en Amérique au moment même où la Chine s'apprête à négocier en grande cérémonie avec des canards boiteux", écrivait début décembre l'économiste en chef de la banque d'affaires américaine sur son forum économique global en ligne, estimant que quelque 27 projets de législation commerciale anti-chinoise ont été introduits au Congrès depuis début 2005 et "qu'il y a de plus en plus de chance que l'un deux passe en 2007". La période choisie par les deux parties pour le coup d'envoi de leur "dialogue économique stratégique" n'est pas innocente : la Chine marquait ainsi, le 11 décembre, les cinq ans de son entrée à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) par une vague de reportages dans la presse officielle sur l'impressionnant chemin parcouru par l'économie chinoise depuis lors. Le même jour, le bureau du représentant américain au commerce publiait de son côté un rapport beaucoup plus critique de l'état des promesses faites par Pékin en 2001 : "Le bilan global est décidément en demi-teinte", avait alors déclaré M^me Schwab, parlant des "barrières frustrantes que rencontrent certaines industries quand elles veulent faire des affaires en Chine", et "des signes de plus en plus inquiétants que les efforts de libéralisation se sont ralentis la dernière année". M^me Schwab avait également fustigé le "taux outrageusement élevé" de piratage. Préoccupée par la qualité de sa croissance, et soucieuse de monter en grade dans la division internationale du travail, la Chine partage certains des objectifs mis en avant par Washington. Mais son entrée à l'OMC a précipité l'ouverture de l'économie chinoise au monde, l'exposant à la demande extérieure plus qu'aucune économie de cette taille ne l'a jamais été. Le commerce extérieur constituera cette année 70 % du produit intérieur brut (PIB) chinois, et les exportations, près de 40 %. Dès lors, tout ralentissement américain, pour des raisons conjoncturelles ou protectionnistes, l'expose à un choc violent. ¤ L'ancien président socialiste Ricardo Lagos estime que la mort de l'ex-dictateur "ferme un chapitre de l'histoire qui a divisé profondément les Chiliens". ¤ L a disparition du général Augusto Pinochet "ferme un chapitre de l'histoire qui a divisé profondément les Chiliens", estimait l'ancien président socialiste Ricardo Lagos, mercredi 13 décembre, au lendemain des funérailles de l'ancien dictateur. "Dans une quinzaine de jours, on ne parlera plus de Pinochet au Chili, assure le politologue Oscar Godoy. Sa mort a fait beaucoup de bruit, mais les hommages qui lui ont été rendus sont le fait d'un groupe très minoritaire de nostalgiques." Sa disparition est "un soulagement, ajoute M. Godoy, surtout pour l'armée, qui a dû soutenir ces dernières années celui qui fut son commandant en chef pendant vingt-cinq ans". Un petit-fils du caudillo exclu de l'armée chilienne Les funérailles du général Augusto Pinochet, mardi 12 décembre à Santiago, ont été marquées par deux incidents. En grand uniforme, un petit-fils de l'ancien dictateur, le capitaine Augusto Pinochet Molina, a fait un éloge de la dictature militaire et une critique des juges qui ont "humilié" son grand-père. Ce discours a provoqué la colère de la présidente Michelle Bachelet et du commandant en chef de l'armée, le général Oscar Izurieta, qui l'a qualifié de "faute très grave". Mercredi, le jeune officier a été exclu des rangs de l'armée. Petit-fils d'un autre général, Francisco Cuadrado Prats a, de son côté, réussi à s'introduire pendant la nuit dans l'enceinte de l'Ecole militaire, où la dépouille mortuaire était veillée. Il a ensuite craché sur le cercueil d'Augusto Pinochet. Durement agressé par les partisans du défunt, il a été escorté jusqu'à la sortie par des soldats. Son grand-père, Carlos Prats, ancien commandant en chef de l'armée, fut assassiné, avec son épouse, en septembre 1974 à Buenos Aires. L'attentat contre ce militaire loyal au président socialiste Salvador Allende avait été attribué aux agents de la dictature chilienne. - (Corresp.) Les militaires avaient pris leurs distances à la suite des procès pour corruption et violations des droits de l'homme intentés contre Augusto Pinochet. En 2003, l'armée a reconnu sa responsabilité dans les crimes commis pendant la dictature (1973-1990) et fait son mea culpa. Après son arrestation à Londres, en 1998, et les procès dont il faisait l'objet, le général Pinochet était devenu, estiment certains analystes, "un cadavre politique". "Le caudillo ne laisse aucun héritier", affirme l'historien Alfredo Jocelyn-Holt. Il a été abandonné par ses alliés de droite après la découverte de comptes bancaires secrets à l'étranger, mettant en cause la probité des militaires. Ancien fonctionnaire de la dictature, Joaquin Lavin, chef de l'Union démocrate indépendante, a déclaré qu'il aurait voté "non" au plébiscite de 1988, organisé pour maintenir le général au pouvoir, s'il avait eu connaissance des violations des droits de l'homme. Entrepreneur milliardaire, Sebastian Piñera, de Rénovation nationale (RN), le candidat qui avait mis en ballottage la socialiste Michelle Bachelet au premier tour de l'élection présidentielle, se revendique, lui, d'une droite plus moderne et démocratique et surtout n'ayant rien à voir avec la dictature. Ces deux dirigeants n'ont pas assisté aux obsèques. Du côté de la Concertation démocratique, la coalition gouvernementale regroupant socialistes, démocrates-chrétiens et radicaux, le politologue Patricio Navia considère que le centre-gauche pourrait perdre sa cohésion, bâtie sur le rejet de la figure d'Augusto Pinochet. D'autant que le gouvernement Bachelet est ébranlé par des affaires de corruption de fonctionnaires. Au lendemain de la mort du caudillo, la présidente de la démocratie chrétienne, Soledad Alvear, s'est cependant empressée de réaffirmer l'unité, en déclarant que la coalition avait su "proposer un projet de pays", au-delà du rejet de la dictature. LES GRANDS PATRONS AUX OBSÈQUES La disparition de l'ex-homme fort du Chili, qui n'a jamais été condamné dans son pays ni à l'étranger, n'a pas apaisé les familles des victimes de la dictature. Les défenseurs des droits de l'homme disent qu'ils continueront à se battre "pour la vérité et la justice". La présidente Bachelet a révélé mardi que le gouvernement étudiait un projet d'annulation de la loi d'amnistie imposée en 1978 pour protéger les militaires et leurs collaborateurs. En matière économique, la page n'a pas été tournée. Les principaux chefs d'entreprise ont assisté aux obsèques de l'ancien dictateur. De façon unanime, ils ont salué la contribution du régime militaire à la mise en place d'un système économique ultralibéral, qui a permis au Chili d'être vu comme un modèle en Amérique latine. "La modernité dont jouit aujourd'hui le Chili est la conséquence du gouvernement de Pinochet", a résumé l'un d'eux. Sans remettre en question les fondements du "miracle chilien", M^me Bachelet a néanmoins axé son programme de gouvernement sur la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales. ¤ Dans son rapport annuel sur les catastrophes dans le monde, l'organisation relève que le tsunami de décembre 2004 a suscité 50 fois plus de dons que les catastrophes les moins financées. Le rapport relève également que la couverture médiatique des catastrophes est souvent déséquilibrée. ¤ L a Croix-Rouge a dénoncé jeudi l'oubli touchant "les crises de l'ombre" et les inégalités qui affectent les victimes de catastrophes, selon l'importance que leur accordent leurs propres gouvernements, les médias, les organismes d'aide et les donateurs. Dans son rapport annuel sur les catastrophes dans le monde, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge relève que le tsunami du 26 décembre 2004 a suscité en 2005 une aide humanitaire de 1 241 dollars (938 euros) en moyenne par victime, soit 50 fois plus que les catastrophes les moins financées. Les appels à l'aide internationale d'urgence pour le Tchad, la Côte d'Ivoire, le Malawi ou le Niger n'ont ainsi recueilli en moyenne que moins de 27 dollars (20 euros) par bénéficiaire. La Croix-Rouge appelle en conséquence "les gouvernements, les donateurs, les médias, les organismes d'assistance et le grand public à s'attaquer aux profondes inégalités qui condamnent des millions de gens à la misère et à l'oubli". Le rapport relève que la couverture médiatique des catastrophes est souvent déséquilibrée. "Pourquoi l'ouragan Katrina, qui a fait quelque 1 300 morts (dans le sud des Etats-Unis), a-t-il généré 40 fois plus d'articles de presse que Stan, qui a fait près de 1 600 morts au Guatemala peu de temps après ?", s'interroge la Croix-Rouge. CINQ FOIS LES FONDS NÉCESSAIRES Les catastrophes ont suscité l'an dernier un élan de générosité sans précédent de plus de 17 milliards de dollars (12,8 milliards d'euros), dont 14 milliards (10,5 milliards d'euros) sont allés aux victimes du raz de marée du 26 décembre 2004 dans l'océan Indien. L'appel en faveur des victimes a reçu près de cinq fois les fonds nécessaires, contre deux fois pour le séisme au Cachemire qui a tué plus de 80 000 personnes en octobre 2005. Mais les appels en faveur du Congo, de Djibouti et du Centrafrique n'ont été financés qu'à moins de 40 % par rapport aux objectifs. Les catastrophes ont fait l'an dernier près de 100 000 morts dans le monde, dont 84 % lors du séisme au Cachemire, selon les chiffres de la Croix-Rouge. Elles ont coûté au total 160 milliards de dollars (121 milliards d'euros), soit plus du double de la moyenne des dix années précédentes. Le rédacteur en chef du rapport, Jonathan Walter, a souligné que les crises humanitaires dues à la pauvreté étaient souvent plus meurtrières que celles causées par une catastrophe naturelle ou industrielle, plus suivies par les médias. Il a ainsi reproché à la presse d'avoir accordé plus d'importance au conflit politique au Népal depuis dix ans qu'à la mort chaque année de 5 000 jeunes mères et de 30 000 nouveau-nés dans ce même pays. "Le nombre de décès des mères sur cette période représente 25 fois le nombre de morts du conflit", a-t-il souligné. Au-delà du retentissement médiatique, certaines crises souffrent aussi d'un manque d'informations sur ce qui se passe vraiment sur le terrain, comme au Darfour (ouest du Soudan), où la guerre civile a fait entre 60 000 et 380 000 morts depuis 2003 selon les différentes estimations, a rappelé la Croix-Rouge. ¤ L'insurrection s'étend contre le gouvernement de Kaboul soutenu par les troupes de l'OTAN. ¤ I mpuissant à freiner la montée des violences dans son pays, le président afghan, Hamid Karzaï, a une nouvelle fois rejeté sur le Pakistan voisin la responsabilité de la situation. Après avoir publiquement pleuré, dimanche, sur les "enfants afghans tués par les terroristes venant de l'autre côté de la frontière", puis affirmé, mardi, que "l'Etat pakistanais soutient les talibans", il a, mercredi 13 décembre, martelé que "le Pakistan espère faire de nous des esclaves, mais nous ne nous rendrons pas". Bilan des violences Victimes. Près de 4000 personnes, essentiellement des insurgés et des civils, mais également des policiers et des soldats afghans, ont été tués dans des combats ou des attentats depuis le début de l'année, soit quatre fois plus qu'en 2005. 189 soldats étrangers sont morts cette année en Afghanistan. Attentats. Une centaine d'attaques-suicides ont eu lieu en 2006 dans le sud du pays. Forces en présence. Le contingent de l'OTAN compte 32 000 soldats originaires de 35 pays, auxquels s'ajoutent 8500 soldats américains. Le Pakistan a déployé 80 000 soldats sur sa frontière avec l'Afghanistan. L'armée afghane dispose d'environ 35 000 hommes. Le dîner de conciliation organisé en septembre à la Maison Blanche par le président américain George Bush entre le président pakistanais, le général Pervez Mucharraf, et le président Karzaï est définitivement oublié. Tout comme semble enterrée la proposition lancée alors par le président afghan d'une "jirga" (assemblée tribale) commune pour étudier les moyens de faire face à la montée des talibans. Les accusations portées par le président afghan semblent toutefois s'adresser aussi à la communauté internationale, et aux Etats-Unis en particulier, qu'il accuse de ne pas en faire assez pour convaincre le Pakistan. Celles-ci risquent en tout cas de braquer encore plus Islamabad, qui cherche avant tout à s'assurer un gouvernement ami à Kaboul. En rejetant tous les maux de son pays sur le Pakistan, le président Karzaï refuse aussi de voir que le soutien acquis au fil des mois par les talibans en Afghanistan doit beaucoup à l'incurie de son propre gouvernement. Les talibans, qui étaient très largement rejetés par la population en 2001, ont petit à petit regagné des appuis à cause de la criminalité des officiels, de leur incapacité à répondre aux besoins des Afghans, et aussi à cause des erreurs répétées des forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis - et aujourd'hui des forces de l'OTAN - vis-à-vis de la population locale. Le Pakistan, de son côté, et malgré le déploiement de 80 000 hommes le long de sa frontière avec l'Afghanistan, n'a rien fait pour stopper les talibans. Dans un rapport très critique sur les zones tribales pakistanaises frontalières de l'Afghanistan, l'International Crisis Group (ICG), un "think-tank" (cercle de réflexion) spécialisé dans la prévention des conflits, affirme : "L'approche ambivalente du gouvernement Mucharraf et l'incapacité à conduire une action efficace déstabilisent l'Afghanistan." L'ICG dénonce l'accord signé le 5 septembre entre le gouvernement et les insurgés de la zone tribale du Nord-Waziristan. "Utilisant la région pour se regrouper, se réorganiser et se réarmer, ils (les combattants pro-talibans) lancent des attaques transfrontalières de plus en plus graves contre les troupes afghanes et internationales", écrit l'ICG, qui affirme que cet accord a créé un mini-Etat taliban dans cette région. La nature de cet accord n'est cependant pas différente de celui signé par les troupes britanniques de l'OTAN dans le district de Musa Qala, dans la province afghane d'Helmand. COMMANDO-SUICIDE Le président Karzaï était venu, mardi, à Kandahar (Sud-Est) pour voir avec le commandant en chef de l'OTAN, le général britannique David Richard, et les ambassadeurs des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, du Canada et des Pays-Bas, comment éviter les pertes civiles lors des opérations militaires. "Nous avons des incidents avec des convois de l'OTAN qui tirent indistinctement à Kaboul, à Kandahar et cela nous inquiète sérieusement. L'OTAN est aussi concerné et travaille avec nous pour réduire ces incidents", a affirmé le président, ignorant sans doute que, pendant sa visite, un motocycliste qui ne s'était pas arrêté à temps à un barrage de l'OTAN a été abattu à Kandahar. Une fillette a aussi été tuée dans un raid dans la province de Khost. Le même jour, dans la province voisine d'Helmand, un commando-suicide s'est fait exploser à l'entrée du gouvernorat. Huit personnes sont mortes, dont le chef du district de Washer. Un soldat britannique a aussi été tué, portant à 189 le nombre de soldats étrangers tombés en 2006 en Afghanistan, où la violence a fait près de 4 000 morts. ¤ C'est presque un traitement de chef d'Etat qui est réservé à Zinédine Zidane depuis son arrivée en Algérie, lundi 11 décembre. ¤ C 'est presque un traitement de chef d'Etat qui est réservé à Zinédine Zidane depuis son arrivée en Algérie, lundi 11 décembre. Mercredi, son voyage a ouvert le journal télévisé après qu'il a été reçu pendant plus de deux heures et demi en compagnie de sa mère Malika et de son père Smaïl par le président Abdelaziz Bouteflika, visiblement enchanté. "C'est une audience symbolique, aussi bien pour moi que pour mes parents et je suis surtout heureux d'être venu en Algérie parce que je suis l'invité du président Bouteflika, a déclaré le sportif. Je suis content et heureux d'avoir partagé un moment avec monsieur le président." L'ancien capitaine de l'équipe de France de football, dont la présence en Algérie suscite une ferveur populaire intense, a reçu des mains de M. Bouteflika la médaille Athir, la plus haute distinction de l'Ordre algérien du mérite. Héros populaire, Zidane devient un héros national en recevant une décoration réservée aux combattants de l'indépendance et aux chefs d'Etat. Elle lui a été décernée, selon un texte déclamé en langue arabe, en reconnaissance d'une "notoriété exceptionnelle" édifiée avec une "volonté et une sportivité uniques en leur genre". L'exemplarité de Zidane pour la jeunesse algérienne, sa générosité et son attachement au "pays d'origine" sont également cités. La cérémonie a eu lieu après un déjeuner au Palais du peuple en présence des membres du gouvernement et de personnalités sportives dont l'équipe de football mythique du FLN. Parmi eux, Rachid Mekhloufi, une ancienne célébrité de l'équipe de Saint-Etienne. Elle s'est terminée par une séance photos. Les Algériens, qui font à Zidane un accueil triomphal, trouvent normal les honneurs officiels qui lui sont faits. Dans le vent de Zizoumania ambiant, parler de "récupération politique" du joueur suscite incompréhension et agacement. On aurait mal vu que le président ne marque pas aussi fortement l'événement. La presse algérienne s'insurge contre les journaux français qui suggèrent une récupération politique. Liberté considère qu'une telle démarche n'est pas absente mais qu'elle est le "prix à payer pour ces heureuses retrouvailles". El Watan n'accepte pas que l'on réduise "la dimension humanitaire" du voyage à un "prétendu soutien à la politique de Bouteflika". De fait, l'émotion domine dans ce séjour où Zidane s'est abstenu de tout propos politique hormis le souhait de voir l'Algérie "redevenir la terre paisible qu'elle a toujours été". El Watan trouve une grande vertu politique au séjour algérien de Zidane. Celle d'avoir montré qu'un "grand génie du foot peut réussir à rapprocher deux peuples autour de son image et son héritage, contrairement aux politiques qui se regardent en chiens de faïence". ¤ Le prochain secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, devait prêter serment, jeudi 14 décembre, devant l'Assemblée générale, avant de succéder à Kofi Annan, le 1er janvier 2007, à la tête d'une institution plus que jamais en quête de réforme et de modernisation. ¤ E n prenant ses fonctions, le 1^er janvier 2007, le nouveau secrétaire général de l'ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, trouvera une organisation qui, à l'image de son quartier général de Manhattan, a grand besoin d'être rénovée. Inauguré en 1951 sur les bords de l'East River, le bâtiment de verre, avant-gardiste en son temps, a mal résisté aux outrages des ans : fuites d'eau, système électrique décrépit, climatisation préhistorique, normes sécuritaires antédiluviennes... Conçue pour accueillir 70 Etats membres, "la maison commune" des Etats du monde abrite aujourd'hui, tant bien que mal, 192 pays. Seule la mission fondatrice de l'ONU, inscrite en préambule de la Charte, n'a pas vieilli : "Nous, peuples des Nations unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre..." En soixante et un ans d'existence, l'institution a surmonté la guerre froide, les catastrophes du Rwanda et de la Bosnie, a survécu à l'intervention américaine en Irak, pour s'imposer comme le seul forum mondial dont la légitimité soit universellement reconnue. Alors que Kofi Annan s'apprête à passer le relais, les Nations unies sont plus sollicitées que jamais pour résoudre les conflits dans le monde, contrôler la prolifération des armes de destruction massive, porter à bout de bras des Etats en faillite, éradiquer la misère, intervenir en cas de catastrophe naturelle, lutter contre le sida... Depuis un bureau à l'atmosphère surannée, au sommet du "quartier général" de l'ONU, M. Ban, diplomate de carrière, dominera une institution tentaculaire au budget annuel total de près de 8 milliards de dollars (6,1 milliards d'euros). Il supervisera quelque 130 000 personnes servant sous la bannière de l'ONU partout dans le monde. Plus de la moitié sont des casques bleus, déployés pour beaucoup dans les pays les plus dangereux du globe. Les tâches sont immenses, les attentes souvent démesurées, mais les outils, hérités des années 1950, ont peu évolué. En dix ans à la tête de l'ONU, Kofi Annan n'est pas parvenu à imposer aux Etats membres une réforme en profondeur qui s'imposait pourtant. L'exemple le plus visible en est la composition du Conseil de sécurité, dont l'équilibre des pouvoirs reflète la victoire des Alliés de la seconde guerre mondiale et n'offre toujours pas la place qu'elles méritent à des puissances émergentes comme l'Inde, le Brésil, l'Allemagne, le Japon ou l'Afrique du Sud. Dans l'un de ses derniers grands discours, lundi 11 décembre, Kofi Annan a insisté pour que le Conseil "donne une plus grande représentation à des parties du monde qui ont une voix limitée aujourd'hui". "De nouveaux membres devraient être ajoutés", a-t-il expliqué, plaidant pour que les organisations multilatérales "donnent au pauvre et au faible une influence sur les actions des riches et des puissants". Encore faudrait-il pour cela que les 192 Etats membres, qui débattent en vain du sujet depuis 1992, s'accordent sur les noms, le nombre et les prérogatives des éventuels nouveaux venus. Jusqu'à maintenant, le jeu des rivalités régionales, notamment en Afrique, couplé au souhait de certains membres permanents de continuer à jouir seuls de leur droit de veto - au besoin pour bloquer la réforme -, a empêché l'accession des candidats naturels. En attendant une configuration internationale plus propice, Kofi Annan a exhorté les membres permanents à "accepter les responsabilités particulières qui découlent de leur privilège" et à se comporter comme "le comité de gestion d'un système naissant de sécurité collective" et non comme des acteurs individuels. La réforme administrative de l'ONU, qui visait à débarrasser les services de Kofi Annan de la tutelle pesante de l'Assemblée générale, n'a pas eu plus de succès. Les pays du monde en développement y ont vu une tentative des grandes puissances de réduire un peu plus leur emprise sur une institution qui, pensent-ils, leur échappe déjà. L'affaire a été envenimée par l'ex-ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, l'ultraconservateur John Bolton, dont certaines actions ont accentué une division Nord-Sud déjà attisée par le blocage du processus de paix au Proche-Orient. Au lendemain de l'affaire "Pétrole contre nourriture", qui a prouvé que l'ONU n'était pas immunisée contre la corruption, Christopher Burnham, un "Monsieur Propre" mandaté par Washington pour reprendre en main, à l'ONU, le département de la gestion, a tenté d'imposer "les valeurs du secteur privé en termes d'efficacité" et notamment l'économie, car l'organisation, a-t-il prévenu, "devient chère". Il a créé un "bureau d'éthique", forcé les dirigeants onusiens à dévoiler leurs revenus et mis en place un système de protection des fonctionnaires qui dénoncent des abus. "Si nous n'amenons pas cette institution dans le XXI^e siècle, sa place dans le monde en tant qu'organe prééminent de sécurité collective sera diminuée", a-t-il prévenu lors de son départ, en novembre, comparant l'ONU à un supertanker inerte auquel il faudra des années pour changer de cap. De fait, dans l'immeuble de l'ONU, la bureaucratie est perceptible à tous les étages, aussi ancienne que les bureaux en fer, les partitions métalliques et les dalles de linoléum amiantées. Shashi Tharoor, adjoint de Kofi Annan chargé de l'information, qui a longtemps jugé "exagérées" ces critiques, admet aujourd'hui que l'ONU "met la justice et l'égalité devant l'efficacité". Dans son service, il faut en moyenne un an pour embaucher tout personnel, au terme d'un véritable parcours du combattant, avec un service de traductions qui parfois "prend deux mois pour traduire deux pages de description de poste" et un comité tatillon qui vérifie le respect des procédures les plus obscures. Plus grave, "les personnels ont le droit de refuser d'aller sur le terrain", poursuit le fonctionnaire indien, et déposent au besoin, souvent avec succès, des recours administratifs. A cause de la "culture de cette organisation, très souvent, il est plus facile de tolérer des gens qui ne travaillent pas bien que de perdre du temps dans des processus administratifs pour les muter", dit-il. Le résultat est une ONU à deux vitesses, où "les jeunes fonctionnaires idéalistes, dévoués, travailleurs, et qui prennent des risques, dépendent d'un système dont la lourdeur trahit un peu leurs idéaux". Certains subissent, résignés, la bureaucratie, et ne restent aux Nations unies que pour leurs salaires confortables. ¤ Un tribunal déclare "illégale" l'éviction de la Réserve du Kalahari, en 2002, de ces premiers habitants de l'Afrique australe. ¤ L es Bushmen du Botswana pourront retourner vivre sur leurs terres ancestrales, un territoire aride grand comme la Suisse, situé au coeur du pays. Un tribunal botswanais a estimé, mercredi 13 décembre, au terme de deux ans de procès, que leur éviction de la Réserve animale du centre du Kalahari (CKGR) était "illégale et anticonstitutionnelle". Premiers habitants de l'Afrique australe, les Bushmen, qui s'expriment par des claquements de langue, ont été pendant des siècles maltraités, chassés, exploités, tour à tour par les tribus bantoues et par les colons européens. L'un des juges a estimé que leur ethnie avait été "historiquement traitée avec mépris". Ces petits hommes, aux yeux légèrement bridés et à la peau cuivrée, sont aujourd'hui environ 100 000 dans la région, dont la moitié au Botswana. Un peu plus de 2 000 étaient installés dans le CKGR quand le gouvernement a décidé leur déplacement en dehors de la réserve, au motif qu'ils ne vivaient plus selon leur mode de vie ancestral, élevaient du bétail et des animaux domestiques et mettaient en danger l'équilibre de la faune et de la flore. Contre une compensation financière ou sous forme de bétail, tous les Bushmen ont quitté la réserve. Dix-sept familles seulement ont refusé l'offre. Le gouvernement a interrompu la distribution d'eau comme les autres services municipaux, leur rendant la vie sur place impossible. Pour le gouvernement, dominé par les Tswanas, l'ethnie majoritaire, les Bushmen devaient s'intégrer dans la société moderne. "Tous les Botswanais ont droit au développement, à l'école, à la santé. La pauvreté n'est pas un mode de vie, ce n'est pas une culture ancestrale", expliquait au Monde, pendant le procès, le porte-parole du gouvernement, Clifford Maribe. Les familles déplacées ont été relogées dans des villages construits spécialement en bordure de la réserve. En 2002, un groupe de quelque 200 Bushmen, soutenus par l'ONG britannique Survival International, a lancé une procédure judiciaire pour gagner le droit de retourner dans le CKGR. Survival n'a pas hésité à parler de "génocide" et s'en est pris violemment au diamantaire De Beers, partenaire du gouvernement dans Debswana, premier producteur mondial de gemmes. L'ONG affirme que la vraie raison de l'expulsion des Bushmen aurait été l'exploitation de mines dans le CKGR. Une affirmation que la justice a jugée infondée. Survival a mobilisé quelques personnalités de la mode et essayé, récemment, d'obtenir le soutien de Leonardo di Caprio. Il est l'acteur principal du film Blood Diamond (Le Diamant de sang), qui dénonce le rôle des trafiquants dans les conflits africains. RETOUR DIFFICILE "Les diamants ne sont en aucun cas la cause de l'éviction des Bushmen. Nous n'exploitons aucune mine dans le CKGR. Les premières recherches ont montré que les filons n'étaient pas rentables", a indiqué au Monde, peu avant le jugement, Sheila Khama, directrice exécutive de De Beers au Botswana, avant d'ajouter : "Et même si nous avions eu un projet d'exploitation, il serait ridicule et inutile de demander l'éviction de gens qui habitaient à plus de 200 km de la mine." Plusieurs permis de recherche ont cependant été délivrés dans le CKGR, sans toutefois que les autorités ne mettent en avant le fragile équilibre biologique de la réserve. Après le jugement, l'avocat des Bushmen, Gordon Bennet, a lancé un "appel au dialogue" avec le gouvernement. "Nous ne voulons pas nous retrouver devant une cour d'appel mais à la table des négociations", a-t-il dit. Tout n'est pas réglé. Il sera en effet très difficile, pour les quelque 1 000 Bushmen qui souhaitent rentrer, de vivre dans le CKGR. Le tribunal n'a pas jugé illégale la coupure des services de base et le gouvernement n'est pas contraint de les rétablir. ¤ La réunion, qui devait se tenir dans l'île touristique de Cebu, au centre des Philippines, du lundi 11 au mercredi 13 décembre, a été reportée d'un mois au moins. ¤ U ne opération infructueuse des services de sécurité de Manille contre les réseaux de militants islamistes radicaux des archipels philippin et indonésien a conduit, avec des incertitudes météorologiques, à l'annulation pure et simple d'un sommet annuel des dirigeants d'Asie de l'Est aux Philippines. La réunion, qui devait se tenir dans l'île touristique de Cebu, au centre des Philippines, du lundi 11 au mercredi 13 décembre, a été reportée d'un mois au moins. La crainte d'une attaque émerge de déclarations à la presse d'officiers de police parlant sous couvert de l'anonymat. Ceux-ci contredisent la version officielle selon laquelle l'annulation, décidée le 8 décembre, résultait de l'arrivée prévue, en même temps que celle des chefs d'Etat ou de gouvernement des seize pays de la façade asiatique du Pacifique, du typhon Utor. Ce dernier a traversé le centre de l'archipel, dimanche, en laissant 34 morts et disparus, mais a épargné Cebu. Selon ces officiers, une série de raids, fin novembre à Zamboanga (sud des Philippines) à la recherche de membres du groupe rebelle Abu Sayyaf et de membres du réseau islamiste Jemaah Islamiyah, lié à Al-Qaida, n'a pas permis d'arrestation. En a résulté un avertissement lancé par les ambassades d'Australie, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, sur les risques d'un attentat durant le sommet, prévu depuis un an. C'est la première fois qu'une aussi large assemblée de dirigeants de la planète aurait été différée pour cause de menace terroriste. Le Japon est furieux : son nouveau premier ministre, Shinzo Abe, était arrivé, le 8 décembre, quelques heures avant l'annonce du report de la réunion sans avoir été averti, alors qu'il comptait y effectuer sa première prestation régionale. Le ministre nippon du commerce, Akira Amari, s'est étonné en termes sentis, pour la diplomatie japonaise, du pas de clerc philippin. "Si l'on considère la taille du typhon et le fait qu'il serait passé le dimanche matin, la raison citée pour le report est extrêmement suspecte", a-t-il écrit sur son "blog" personnel, ajoutant que l'épisode "a porté atteinte à la crédibilité du gouvernement philippin". La présidence, à Manille, s'en tenait, jeudi, à la thèse du typhon. La police, à mots couvert, affirme que des indications précises de plans d'attentat lors du sommet avaient été découvertes sur du matériel informatique dès le mois d'août. Malacanang, le palais présidentiel, rétorque qu'elles étaient "imprécises". Sans surprise, l'imbroglio était, ces jours-ci, accompagné de nouvelles rumeurs de coup d'Etat à l'encontre de la présidente Gloria Macapagal Arroyo. ¤ Israël soupçonne le premier ministre palestinien de transporter 35 millions de dollars. Des dizaines d'activistes du Hamas ont attaqué le poste-frontière. ¤ "N ous n'allons pas empêcher Haniyeh d'entrer à Gaza mais empêcher l'argent qui servira au financement d'activités terroristes", a expliqué un responsable israélien sous couvert de l'anonymat. "C'est fermé", a simplement constaté le porte-parole de la Mission d'assistance frontalière de l'Union européenne qui surveille le point de passage de Rafah. C'est par ce point de passage de Rafah, qui sert de frontière entre l'Egypte et les territoires palestiniens, que le premier ministre palestinien du Hamas Ismaïl Haniyeh devait rentrer à Gaza, jeudi 14 décembre, au retour d'une tournée de quinze jours à l'étranger.Des centaines de partisans du mouvement islamiste s'étaient massés au terminal pour attendre le retour du premier ministre en agitant des drapeaux verts. Mais le ministre de la défense israélien, Amir Peretz, a ordonné la fermeture du terminal frontalier. "Il est soupçonné d'apporter des millions de dollars donnés par l'Iran", a indiqué un représentant de la sécurité. Israël soupçonnerait M. Haniyeh de vouloir rentrer à Gaza en possession de 35 millions de dollars en espèces, a-t-on appris de même source. EXPLOSIONS A la suite de cette fermeture, des dizaines d'activistes de la branche armée du Hamas et de la "force exécutive" relevant du ministère de l'intérieur contrôlé par le mouvement islamiste ont fait irruption dans le terminal et occupé les différentes salles, selon les témoins. Deux explosions ont ensuite été entendues, alors que des hommes en armes tentaient de forcer un portail. Haniyeh a passé les deux dernières semaines dans des pays de la région, notamment le Qatar, l'Iran et le Soudan, en vue de réunir des fonds pour son gouvernement. Il a reçu des promesses de financement portant sur près de 350 millions de dollars pour l'an prochain. Plusieurs responsables du Hamas ont franchi ces derniers mois le terminal de Rafah avec d'importantes sommes en espèces. Les banques refusent de transférer des fonds au profit du gouvernement du Hamas de crainte de sanctions, le mouvement islamiste étant considéré comme une organisation terroriste aux Etats-Unis et en Europe. Le terminal de Rafah, seule fenêtre de la bande de Gaza vers le monde extérieur, a été rouvert en novembre 2005, deux mois après le retrait israélien de la bande de Gaza. Sa réouverture a fait l'objet d'un accord israélo-palestinien parrainé par les Etats-Unis et prévoyant notamment le déploiement dans le terminal d'une équipe d'observateurs européens. Aux termes de cet accord, le terminal ne peut fonctionner qu'en étroite coordination entre Israël, qui y dispose de caméras de surveillance, les Palestiniens, l'Egypte, et des observateurs européennes. Un refus d'Israël de coordonner les opérations entraîne la fermeture du point de passage. ¤ Le nouveau chef d'Etat conservateur met l'accent sur la lutte contre les inégalités. Face à la gauche qui conteste sa légitimité, il tente de rallier l'électorat populaire. ¤ D ès son élection controversée à la présidence du Mexique, le 2 juillet, le conservateur Felipe Calderon a promis de "doubler sur sa gauche" le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), afin de répondre aux attentes des millions de Mexicains qui souffrent de la pauvreté et avaient voté massivement pour son rival, Andres Manuel Lopez Obrador (PRD). Depuis son intronisation houleuse, le 1^er décembre, le nouveau président a multiplié les discours aux "accents lopezobradoristes", selon le quotidien de gauche La Jornada, tandis que M. Lopez Obrador doit lutter contre la désertion de ses sympathisants. M. Calderon a réduit de 10 % son propre salaire et celui de ses ministres, qui restent parmi les plus élevés d'Amérique latine. Un plan d'austérité dans l'administration devrait permettre d'économiser 2,5 milliards de dollars et de renforcer les aides sociales. Pour son premier déplacement officiel, le président a choisi une localité misérable de l'Etat du Guerrero, sur la côte pacifique. Il y a annoncé un "plan de développement intégral" pour les cent municipalités les plus démunies du Mexique. "Le principal instrument du gouvernement pour réduire les inégalités, ce sont les dépenses publiques", a-t-il déclaré. Felipe Calderon était accompagné par le gouverneur du Guerrero, Zeferino Torreblanca, membre du PRD. Contrairement au maire PRD de Mexico, Marcelo Ebrard, les gouverneurs PRD du Chiapas, du Michoacan, de Basse Californie du Sud, de Zacatecas et du Guerrero sont prêts à coopérer avec le nouveau gouvernement fédéral, qui reste maître du budget alloué à chaque Etat de la fédération. Selon un récent sondage, la décision de M. Lopez Obrador de se proclamer "président légitime", malgré le verdict du tribunal électoral, est approuvée par 12 % des Mexicains - et 32 % des habitants de Mexico. Le débat s'est ouvert au sein du PRD sur la nécessité d'infléchir la stratégie d'opposition frontale menée depuis cinq mois et d'adopter une attitude plus constructive. Le président du parti, Leonel Cota, qui, le 1^er décembre, voulait à tout prix empêcher la prestation de serment de M. Calderon, a surpris en offrant une "réconciliation" au Parti d'action nationale (PAN, droite), la formation présidentielle. Le nouveau ministre des finances, Agustin Carstens, ancien directeur adjoint du Fonds monétaire international (FMI), a soumis au Congrès un projet de budget qui met l'accent sur les programmes sociaux (+ 6,9 %), mais aussi sur la sécurité : près de 60 % de hausse, pour parer aux 480 conflits "d'impact national" que le ministère de l'intérieur prévoit en 2007. Le gouvernement vient de lancer une offensive militaire pour "reconquérir" l'Etat du Michoacan, où les narcotrafiquants font régner leur loi. On a déjà recensé plus de 2 000 meurtres liés à la criminalité organisée en 2006. L'autre grand défi est économique. Les analystes - notamment la Banque mondiale et l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) - soulignent le rôle néfaste au Mexique des monopoles et oligopoles, publics ou privés, qui freinent la croissance, et donc la création d'emplois. Televisa et TV Azteca dans l'audiovisuel, Telmex dans les télécommunications, Cemex dans la construction, Wal-Mart dans le commerce de détail, Bimbo dans les céréales, ont consolidé leur emprise durant le mandat du président précédent, Vicente Fox (PAN). "Doubler le PRD sur sa gauche n'est pas seulement une affaire de politique sociale", déclare au Monde Jorge Castañeda, ancien ministre des relations extérieures de M. Fox. "On ne peut réussir sans démanteler le système corporatiste, le Léviathan mexicain." Pour asseoir sa crédibilité, affirme M. Castañeda, le président Calderon devrait s'attaquer au monopole le plus emblématique, celui du multimilliardaire Carlos Slim, propriétaire de Telmex et deuxième actionnaire de Televisa. M. Lopez Obrador a lui aussi découvert ce cheval de bataille : "II est intolérable que les Mexicains paient 233 % de plus qu'aux Etats-Unis pour le ciment, 260 % de plus pour l'Internet de haut débit, 312 % de plus pour le téléphone cellulaire et 3 600 % de plus en commissions bancaires pour des achats avec leur carte de crédit", s'est-il écrié, le 20 novembre, sur la place centrale de Mexico. Pour Jorge Castañeda, ce discours est l'indice d'une réorientation du PRD. "Lutter contre la pauvreté, les gouvernements mexicains le font depuis vingt ans, note-t-il. Mais lutter contre les monopoles, à condition de parler aussi du secteur public, voilà un vrai drapeau pour la gauche ! Car c'est ce qui fera la différence entre croissance et non-croissance." ¤ Des milliers de militants du Hamas ont défilé à Gaza, alors que leur parti accuse Mohammed Dahlane d'être à l'origine de la tentative d'assassinat contre le premier ministre palestinien. ¤ L e Hamas a appelé, vendredi 15 décembre, à l'ouverture d'une enquête sur les tirs qui ont visé jeudi le premier ministre palestinien, tout en évoquant "un complot" pour provoquer des confrontations interpalestiniennes. "Nous condamnons fortement cet attentat, il s'agit clairement d'une tentative d'assassinat visant le premier ministre palestinien", a déclaré à Abou Marzouq, vice-président du bureau politique du Hamas. L'attentat "constitue un prélude à la sédition interne, qui vise le peuple palestinien et la cause palestinienne. Il s'agit du prélude à un complot visant la sécurité nationale. Il est impératif de pointer du doigt les responsables de cette sédition", a souligné le responsable du Hamas. Vendredi, des dizaines de milliers de sympathisants du Hamas se sont rassemblés à Gaza pour marquer le dix-neuvième anniversaire du mouvement. Cette manifestation s'est transformée en démonstration de force pour le parti au pouvoir. Face à une mer de drapeaux verts, M. Haniyeh a reçu un accueil triomphal à son arrivée au stade, entouré d'une cohorte de gardes du corps armés. Haranguant la foule, le chef du groupe parlementaire du Hamas, Khalil Al-Hayya, s'en est violemment pris à Mohammed Dahlane, l'homme fort du Fatah, le qualifiant de "collaborateur, de traître et d'apostat". TENSIONS EN CISJORDANIE Le député du Fatah Mohammed Dahlane, ancien ministre chargé de la sécurité et ancien chef des services de la sécurité, est l'un des critiques les plus durs du gouvernement palestinien issu du Hamas, dont il est la bête noire. M. Dahlane, qui se trouvait vendredi à Ramallah, en Cisjordanie, a nié toute responsabilité dans les tirs contre M. Haniyeh."Ces accusations visent à couvrir leurs échecs dans les domaines sécuritaire, politique et économique", a-t-il ajouté, estimant que "le Hamas cherche toujours des prétextes pour couvrir ses échecs". Ces tensions entre les forces loyales au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et les partisans du premier ministre, ont débordé sur la Cisjordanie. Des heurts ont ainsi éclaté vendredi à Ramallah entre les deux camps, faisant trente-quatre blessés parmi les manifestants, les forces de l'ordre palestiniennes contrôlées par le Fatah tentant d'empêcher manu militari un rassemblement du Hamas. M. Abbas a "regretté" les tirs contre le convoi de M. Haniyeh, affirmant qu'il "suit la situation de près". Vendredi matin, le Hamas a déployé des miliciens en armes en différents endroits de la bande de Gaza. Des hommes armés sont également présents en force sur les principales artères du centre-ville de Gaza. M. Haniyeh, qui rentrait d'une tournée dans plusieurs pays musulmans, était resté bloqué, jeudi, durant près de huit heures, au terminal frontalier de Rafah, côté égyptien. Israël refusait de le laisser passer dans la bande de Gaza avec des millions de dollars collectés dans des capitales étrangères, notamment à Téhéran. L'incident a déclenché des affrontements entre partisans du Hamas et du Fatah, et le convoi de M. Haniyeh a été la cible de coups de feu. ¤ Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, évoque des avancées sur le tribunal spécial et la formation d'un gouvernement d'union. ¤ L e secrétaire général de la Ligue arabe (LA), Amr Moussa, a fait état, jeudi 14 décembre, de "progrès" et de "mouvement" qui "ouvrent un bon espace pour une entente" sur certains sujets du contentieux qui opposent la majorité à l'opposition libanaise. Il a néanmoins admis, lors d'une conférence de presse à Beyrouth, au terme d'une mission de médiation de trois jours, que ces questions "nécessitent un surcroît d'efforts". Il a indiqué qu'à cette fin il pourrait revenir au Liban dans les prochains jours. Les "progrès" révélés par M. Moussa concernent la question "prioritaire" du tribunal "à caractère international" qui devra juger les présumés coupables de l'assassinat de l'ex-premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005, et celle de la formation d'un gouvernement d'union nationale. Les deux parties ont convenu, selon lui, de confier à une commission de six membres - quatre juges et deux représentants des deux camps - le soin d'"examiner les dispositions" du règlement intérieur de cette juridiction et de l'accord entre le Liban et l'ONU afférent. Le gouvernement de Fouad Siniora n'a cessé d'affirmer que l'approbation par les opposants de ladite juridiction était la condition sine qua non de toute entente sur d'autres questions. Le gouvernement a déjà approuvé pour sa part les deux documents en question, mais en l'absence de six ministres démissionnaires représentant l'opposition. Or le circuit constitutionnel suppose leur adoption par le Parlement qui ne peut être convoqué que par son président, Nabih Berri, l'une des figures de proue de l'opposition. Toujours d'après M. Moussa, la majorité et l'opposition sont parvenues à un accord sur une formule de gouvernement d'union nationale. Il comprendrait dix-neuf représentants de la majorité, dix de l'opposition, et un trentième neutre. Ainsi la majorité ne disposerait pas automatiquement des deux tiers des voix requises pour adopter, contre l'avis de la minorité, une décision engageant le pays sur des questions fondamentales. De son côté, l'opposition serait privée de la minorité de blocage - un tiers plus un - qu'elle réclamait sous l'appellation "minorité de garantie" ou "de participation". Reste à définir, de l'aveu de M. Moussa, "les garanties" nécessaires au bon fonctionnement de cette équipe, dont la composition a été suggérée depuis plusieurs jours par M. Siniora. Il s'agit de s'entendre sur la manière de désigner ce "ministre-roi", comme l'appelle la presse, et les critères du choix. Les autres questions du contentieux sont relatives à l'organisation d'élections présidentielle et législatives anticipées, à l'adoption d'une nouvelle loi électorale, ainsi qu'à la conférence des donateurs dite "Paris-3" prévue à la mi-janvier 2007. Dès son arrivée à Beyrouth, M. Moussa, accompagné de Moustapha Osman Ismaïl, émissaire du président soudanais Omar Al-Béchir, a précisé que l'ensemble des sujets du contentieux faisait partie d'un "panier" où l'on ne pouvait choisir à la carte. Son objectif est de parvenir à une solution dans laquelle il n'y aurait "ni vainqueur ni vaincu". En attendant, l'opposition continue son mouvement de protestation sur les deux principales places de Beyrouth où elle a installé de grands chapiteaux pour abriter les protestataires par temps de pluie. Les centaines de tentes ont été recouvertes de toiles cirées. ¤ La Cour suprême israélienne a justifié, jeudi 14 décembre, la pratique des assassinats ciblés de Palestiniens par l'armée israélienne à Gaza comme en Cisjordanie. ¤ L a Cour suprême israélienne a justifié, jeudi 14 décembre, la pratique des assassinats ciblés de Palestiniens par l'armée israélienne à Gaza comme en Cisjordanie. Il aura fallu cinq ans à la haute Cour pour se prononcer sur les recours de deux organisations des droits de l'homme et rédiger un arrêt de 62 pages duquel il ressort qu'on ne peut "déterminer à l'avance que toute liquidation ciblée est contraire au droit international de même qu'il n'est pas possible de dire a priori que chaque meurtre ciblé soit autorisé par le droit international. La légalité de chaque assassinat doit être examinée cas par cas". La Cour suprême fournit donc un certain nombre de conditions avant de procéder à "l'exécution" d'un dirigeant politique ou d'un "terroriste". Il faut être tout à fait sûr de l'identité de la cible visée et qu'elle est "directement impliquée dans des activités terroristes". Il faut qu'il soit impossible de l'arrêter ou être sûr que son arrestation va mettre en danger la vie de soldats. Il faut que toutes les précautions soient prises pour éviter de tuer des innocents. "RÈGLES DE PROPORTIONNALITÉ" La Cour donne des exemples et précise notamment que "les règles de la proportionnalité ne sont pas respectées lorsque l'on lâche une bombe sur une maison". Une allusion à la bavure survenue, le 22 juillet 2002, à Gaza, lorsqu'un avion avait lancé une bombe d'une tonne sur un immeuble, tuant 14 personnes, dont huit enfants, afin de supprimer un chef militaire du Hamas. La Cour suprême précise qu'après chaque assassinat ciblé une enquête indépendante doit être menée pour déterminer s'il était justifié ou pas. Dans le cas où il ne le serait pas, les victimes auront droit à des compensations. Dans les attendus, il est toutefois indiqué que contrairement à ce que soutient l'Etat, les "terroristes" ne sont pas "des combattants hors la loi". Ce sont des civils comme les autres mais, parce qu'ils sont impliqués dans des activités hostiles, ils ne bénéficient pas du privilège de ne pas être attaqués comme un civil ordinaire. Depuis le début de la deuxième Intifada en septembre 2000, 339 Palestiniens ont été tués au cours d'assassinats ciblés. Parmi eux figurent 210 activistes et 129 civils selon des chiffres fournis par l'organisation israélienne de défense des droits de l'homme B'tselem. ¤ La vice-premier ministre chinoise a évoqué une "incompréhension" à l'égard de la Chine à l'issue de la réunion des dirigeants des deux pays. ¤ Q uatorze Chinois, treize Américains et des dizaines de "sherpas" de part et d'autre rassemblés dans le Grand Hall du peuple à Pékin : pour sa première édition, jeudi 14 et vendredi 15 décembre, le "dialogue stratégique économique" voulu par Pékin et Washington pour remédier aux distorsions produites par le déséquilibre des échanges entre les deux pays donne la mesure du fossé culturel qui les sépare. Ce fut d'ailleurs le message à peine voilé de la présentation vidéo de l'histoire chinoise effectuée en ouverture de la réunion par la vice-premier ministre chinoise Wu Yi : "Nous avons acquis le sentiment que certains amis Américains non seulement ont une connaissance limitée de la Chine mais montrent beaucoup d'incompréhension à son égard", a ainsi déclaré la chef de la délégation chinoise. Aux préoccupations américaines sur les déséquilibres macro-économiques qui menacent la croissance chinoise, tels l'insuffisance de la consommation et le surinvestissement, les Chinois ont répondu par l'antienne de la sacro-sainte stabilité sociale, avec pour principale référence leur propre passé, une vision qui fait abstraction de l'imbrication récente de la Chine dans l'économie mondiale. Menée par le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, lui-même secondé par le patron de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, la délégation américaine s'était notamment donnée pour mission de sensibiliser la partie chinoise sur les avantages de rendre le yuan "plus flexible". Un thème que M. Bernanke a déjà largement développé dans un exposé à l'Académie des sciences sociales de Pékin en marge de la rencontre. La Chine, dont la devise s'est appréciée d'un peu plus de 5 % depuis l'abandon de son lien fixe avec le dollar, garde un contrôle intégral de son marché des changes. Le prochain "dialogue stratégique", destiné à avoir lieu deux fois par an, se tiendra à Washington. ¤ 46,5 millions d'électeurs iraniens sont appelés à se rendre aux urnes, vendredi. Ils doivent élire 113 000 conseillers municipaux. La mairie de Téhéran devrait être très disputée. ¤ P our la première fois depuis son arrivée au pouvoir à l'été 2005, le président conservateur Mahmoud Ahmadinejad va pouvoir mesurer l'impact de sa politique populiste auprès des 46,5 millions d'électeurs iraniens appelés à se rendre aux urnes, vendredi 15 décembre. Ils doivent élire 113 000 conseillers municipaux dans tout le pays ainsi que les 86 membres de l'Assemblée des experts. En théorie, l'Assemblée des experts est un organe essentiel du régime, dont les compétences vont jusqu'à contrôler et élire le Guide suprême de la révolution. Dans la pratique, reflet pour l'essentiel des luttes entre les clans au pouvoir, son fonctionnement apparaît bloqué à bien des égards. Ce qui explique le faible taux de participation (46 %) en 1998 aux dernières élections. Qu'en sera-t-il cette année où sur près de 4 000 candidats potentiels, ces Modjtahed habilités à interpréter la loi religieuse, seuls quelques centaines se sont présentés et 164 ont été retenus par le filtre du Conseil des gardiens de la Constitution, autre rouage-clé du régime ? Plusieurs intellectuels iraniens ont dénoncé ce système "fermé" dans lequel le Guide actuel, l'ayatollah Ali Khamenei, a fini par être juge et partie. "En effet, nous a confié un ancien député iranien progressiste, c'est le Guide qui nomme lui-même les six membres religieux du Conseil des gardiens, soit la moitié du Conseil. Ceux-ci contrôlent ensuite l'élection à l'Assemblée des experts dont le but est... de surveiller les activités du Guide ! Autrement dit, le Guide contrôle tout le processus, du départ à l'arrivée. Beaucoup de dignitaires religieux, découragés, n'ont même pas voulu se présenter." Depuis son élection en 1989 au lendemain de la mort de l'imam Khomeyni, Ali Khamenei a opéré une vaste reprise en main de l'Assemblée des experts, favorisant l'élection de conservateurs dans sa mouvance, souvent passés par des postes de responsables idéologiques au sein des forces armées. Cette année, l'élection est cruciale pour les conservateurs. Leurs candidats, soutenus par le Guide suprême et le président Ahmadinejad, se rangent sous la bannière ultra de l'ayatollah Mesbah Yazdi de Qom, la ville sainte. Le but avoué est de contrôler totalement l'Assemblée en évinçant les candidats gênants à leurs yeux, soutenus par les réformateurs : Ali Rohani, l'ex-négociateur nucléaire de la présidence Khatami, l'ex-président du Parlement Mehdi Karoubi et surtout l'ancien président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani. Ce dernier, pragmatique et affairiste, s'oppose de plus en plus ouvertement au Guide, notamment sur le dossier nucléaire. ESPOIRS DES RÉFORMATEURS Les élections municipales - si l'électorat déçu par les ratés économiques du gouvernement, la répression des libertés publiques qui a conduit les étudiants à manifester il y a une semaine à Téhéran ou la mauvaise image du pays à l'extérieur, se mobilise - pourraient offrir une lueur d'espoir aux réformateurs. Leurs divisions leur ont fait, en partie, perdre l'élection présidentielle de 2005, mais cette fois, réunis sous la bannière du Front de la participation, ils alignent une liste de technocrates de haut niveau pour rallier des électeurs modérés déçus par leurs timides réformes lorsqu'ils étaient au pouvoir. L'élection la plus disputée sera celle de la mairie de Téhéran, très convoitée depuis qu'elle a servi de tremplin politique à M. Ahmadinejad pour devenir président. Elle est tenue par un de ses rivaux conservateurs malheureux à la présidentielle, Mohammad Bagher Qalibaf, qui se représente avec une liste dans laquelle figurent force transfuges du camp Ahmadinejad. Lequel appuie une autre liste conservatrice (La bonne odeur de servir) qui affiche le nom de sa soeur, Parvine Ahmadinejad. "Le meilleur allié des réformateurs, ironisait il y a quelques semaines à Téhéran, l'essayiste Hamid Reza Jalai Pour, ce sera peut-être Ahmadinejad lui-même. Il gaspille l'argent du pétrole en puisant à pleines mains pour distribuer dans les provinces, sans prévoir l'avenir. L'inflation et les prix s'envolent. Gare à la déception des couches populaires !" ¤ Officiellement pacifiste, le Japon s'est doté, vendredi, d'un véritable ministère de la défense pour la première fois depuis sa défaite à la fin de la seconde guerre mondiale. ¤ L e Japon, officiellement pacifiste, s'est doté, vendredi 15 décembre, d'un véritable ministère de la défense. Il s'agit d'une première depuis sa défaite à la fin de la seconde guerre mondiale. La mesure entrera en vigueur le 9 janvier 2007. Après la Chambre des députés, le Sénat a adopté cette décision à une confortable majorité, le principal parti d'opposition s'étant rallié au projet de loi présenté par la majorité de droite. La naissance de ce ministère est largement symbolique, puisque l'actuelle Agence de défense qui faisait jusqu'à présent office de ministère disposait déjà de puissants moyens. Créée en 1954 au lendemain de la guerre de Corée, l'Agence de défense était placée sous le contrôle direct du premier ministre. Fumio Kyuma, le secrétaire d'Etat qui la dirigeait, devient ministre à part entière avec la nouvelle loi, qui accroît le contrôle politique donc civil sur l'armée. Le patriotisme bientôt au programme des écoles japonaises Le Sénat japonais a adopté, vendredi 15 décembre, une importante réforme de l'éducation, qui instaure notamment l'enseignement du patriotisme dans les écoles, une initiative controversée dans un pays où le sujet reste tabou depuis 1945. Le nouveau texte, adopté le 16 novembre par la Chambre des députés, révise la loi-cadre sur l'éducation promulguée pendant l'occupation américaine (1945-52). Le premier ministre, Shinzo Abe, a fait de la réforme de l'éducation, et en particulier de l'introduction du patriotisme à l'école, son principal cheval de bataille au plan intérieur. Le patriotisme y est défini comme "une attitude de respect de la tradition et de la culture, d'amour pour la nation et la terre qui nous a élevés, et qui contribue à la paix et au développement international". Cette révision divise l'opinion et est très critiquée par les organisations de gauche, tel le Syndicat des enseignants du Japon, qui considèrent que l'enseignement du patriotisme rappelle le Japon impérial du siècle dernier. Quelque 400 enseignants, étudiants et citoyens ont organisé un rassemblement devant le Parlement, vendredi, pour protester contre ce texte. (Avec AFP.) LE POIDS DU JAPON SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE Mais au-delà du changement de nom, se manifeste la volonté de Tokyo de "normaliser" sa politique de défense et d'accroître son rôle sur la scène internationale après plus de soixante ans de doctrine pacifiste. Agé de 52 ans, le premier ministre conservateur, Shinzo Abe, qui a succédé fin septembre à Junichiro Koizumi, appartient à une génération née après la guerre, et qui se définit comme "sans complexes" et soucieuse de sortir le Japon de sa "torpeur pacifiste". Il avait annoncé dès son entrée en fonctions son intention de donner au Japon une présence internationale plus marquée. La création du ministère de la défense s'accompagne d'un texte qui fait des opérations à l'étranger une des missions prioritaires des Forces d'autodéfense (FAD, nom officiel de l'armée japonaise). Promise par le gouvernement au pouvoir, cette refonte administrative s'inscrit dans une large réforme de la politique de défense du Japon, au moment où celui-ci se sent menacé par la montée en puissance militaire de la Chine et par les missiles nord-coréens. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis avaient créé des outils institutionnels pour maintenir l'armée sous le contrôle de la société civile japonaise. UNE RÉVISION DE LA CONSTITUTION PRÉVUE Pour les experts des questions de sécurité, la crise nucléaire nord-coréenne donne des arguments aux "faucons" de la droite japonaise, qui reprochent à la Constitution de 1947 de corseter les ambitions internationales de l'Archipel. L'article 9 de cette Constitution, imposée par l'occupant américain, spécifie que le peuple japonais "renonce à jamais à la guerre" et n'a donc pas besoin d'entretenir une armée combattante. Cet article empêche les FAD, qui disposent pourtant d'un des budgets militaires les plus élevés du monde environ 32 milliards d'euros , de participer à des opérations de défense collective comme les activités de maintien de la paix à l'étranger. A terme, le premier ministre, Shinzo Abe, s'est engagé à réviser la Constitution pour étendre les prérogatives des soldats japonais, qui, pour le moment, n'ont pas le droit de tirer le moindre coup de feu en dehors de cas très strictement définis de légitime défense. Cependant, cette volonté de révision constitutionnelle affichée par M. Abe et la droite nippone est susceptible d'inquiéter les voisins du Japon, Chinois et Coréens, qui disent craindre la résurrection du militarisme nippon dont ils ont eu à souffrir au siècle dernier. ¤ En Irak, Riyad redoute désormais le déchaînement de la guerre civile entre sunnites et chiites en cas de retrait américain. ¤ I l y a eu d'abord la tribune publiée le 29 novembre, dans le Washington Post, par un conseiller saoudien en faveur d'un soutien aux sunnites d'Irak. Puis le brusque départ, le 11 décembre, de l'ambassadeur du royaume à Washington, Turki Al-Faiçal, dont ce conseiller était un proche. Et enfin des informations du New York Times, mercredi 13 décembre, sur les propos prêtés au roi Abdallah lors de sa dernière rencontre avec le vice-président américain Dick Cheney, à Riyad, le 25 novembre. Autant d'éléments qui trahissent l'inquiétude des Saoudiens devant le bourbier irakien, l'éventualité d'un retrait américain, et les ambitions régionales de l'Iran. Londres renonce à une enquête qui embarrasse Riyad A la suite des menaces de l'Arabie saoudite, principal client du groupe d'aéronautique et de défense britannique BAE Systems, d'annuler le contrat d'achat de 72 avions Eurofighter Typhoon, le Bureau de détection des fraudes graves (SFO) a abandonné, jeudi 14 décembre, une enquête susceptible d'éclabousser la famille royale saoudienne. Le bureau des fraudes enquêtait depuis plus de deux ans sur le versement de pots-de-vin par BAE à des membres de la famille régnante, afin d'assurer les contrats Tornado et Eurofighter. "Il a été nécessaire de trouver un équilibre entre la nécessité de faire respecter la loi et l'intérêt général, au nom de l'impératif de préserver la sécurité nationale et internationale", a justifié le SFO. En enquêtant sur la caisse noire présumée de BAE Systems, le SFO avait également exhumé, en pointillé, des questions embarrassantes sur le rôle de personnalités politiques britanniques et les méandres de la diplomatie de la Grande-Bretagne dans le Golfe. - (Corresp.) En Irak, Riyad redoute désormais le déchaînement de la guerre civile entre sunnites et chiites en cas de retrait américain. Dans une telle situation, écrivait Nawaf Obeïd, conseiller diplomatique pour l'ambassade saoudienne à Washington, le royaume n'aurait d'autre choix que d'intervenir pour défendre la minorité sunnite et empêcher des "massacres". Le conseiller faisait état d'appels déjà lancés à la monarchie saoudienne, notamment de la part des chefs des confédérations tribales liés aux confédérations irakiennes, en faveur d'un soutien politique, financier, voire militaire aux sunnites d'Irak. M. Obeïd avait précisé qu'il ne s'exprimait pas au nom des autorités saoudiennes et il était tombé en disgrâce dès la publication de sa tribune. La menace d'un engagement de Riyad en Irak dans le cas d'un retrait américain aurait pourtant été le message principal, selon le New York Times, que le roi Abdallah aurait fait passer à M. Cheney en novembre. La Maison Blanche s'en est démarquée en assurant que cette hypothèse ne s'inscrivait pas dans le cadre de la politique saoudienne. Officiellement, en effet, le royaume n'intervient pas en Irak autrement que pour soutenir financièrement les efforts de reconstruction. LA MENACE IRANIENNE L'impasse en Irak et un éventuel revirement américain alimenteraient des analyses divergentes au plus haut niveau saoudien, et des dissensions qui pourraient expliquer le départ soudain de Washington de l'ambassadeur Turki Al-Faiçal à propos duquel aucune indication n'a été donnée à Riyad, comme c'est la coutume. Arrivé de Londres où il officiait également comme ambassadeur après avoir longtemps dirigé les services de renseignement, Turki Al-Faiçal aurait expliqué sa décision pour des raisons privées. Elle pourrait aussi bien découler des rapports de forces entre les membres de la famille royale. Le prédécesseur de M. Al-Fayçal à Washington, Bandar Ben Sultan est le fils du prince héritier, Sultan Ben Abdel Aziz, du puissant clan des Soudeiri. Après avoir passé plus de vingt ans à Washington, il aurait conservé des contacts étroits avec l'administration américaine. Cet entregent aurait pu compliquer la tâche du nouvel ambassadeur à un moment critique des relations entre les deux pays, alors que la situation pourrait inciter certains, au sein de la famille régnante, à une politique plus agressive. Les marges de manoeuvre saoudiennes en Irak sont pourtant limitées. Une partie des djihadistes sunnites qui opèrent en Irak souhaitent ouvertement la chute de la famille régnante en Arabie saoudite. Les inquiétudes du royaume sont renforcées par les ambitions de l'Iran, dépeint comme une menace majeure par le conseiller diplomatique qui envisageait dans l'article du Washington Post l'utilisation de l'arme du pétrole (réduire les prix en augmentant la production) pour priver le régime de Téhéran de moyens financiers. Son influence grandissante en Syrie depuis cet été et au Liban, de même que ses projets nucléaires, ne peuvent qu'aggraver le malaise saoudien. ¤ Les démocrates, qui fourbissaient leurs armes en prévision de la rentrée parlementaire du 4 janvier, ont été brusquement ramenés à la prudence par l'hospitalisation de l'un des leurs, victime d'une hémorragie cérébrale, mercredi 13 décembre à Washington. ¤ L es démocrates, qui fourbissaient leurs armes en prévision de la rentrée parlementaire du 4 janvier, ont été brusquement ramenés à la prudence par l'hospitalisation de l'un des leurs, victime d'une hémorragie cérébrale, mercredi 13 décembre à Washington. Transporté d'urgence à l'hôpital universitaire George-Washington, le sénateur du Dakota du Sud, Tim Johnson, 59 ans, est devenu soudain l'homme sur lequel reposent les espoirs de la gauche de conserver la majorité au Sénat, sans laquelle elle ne pourra pas mener à bien ses projets d'augmenter le salaire minimum ou de revoir le programme d'écoutes électroniques de la NSA (National Security Agency). S'ils ont remporté, le 7 novembre, une confortable majorité à la Chambre des représentants (233 sur 435), les démocrates n'ont que deux sièges d'avance au Sénat (51 contre 49 aux républicains). Toute la journée de jeudi, les experts médicaux et les spécialistes de l'histoire du Congrès, se sont succédé sur les chaînes de télévision. Les premiers se sont interrogés sur le diagnostic officiel de l'hôpital : "un état critique mais stable". Les politologues, eux, ont examiné toutes les hypothèses. Si le sénateur venait à disparaître, la Constitution ne prévoit pas d'élection partielle. Le gouverneur de l'Etat nomme un remplaçant. N'étant pas tenu de respecter le choix des électeurs, le gouverneur du Dakota du Sud, Michael Rounds, désignerait certainement un républicain, ce qui ferait perdre aux démocrates leur majorité. Il y aurait égalité. Dans ce cas, c'est le vice-président, Dick Cheney (républicain), qui vote pour départager les camps. Si le malade ne se rétablit pas rapidement, rien ne l'oblige à démissionner. Seule l'expulsion par les deux tiers de la Chambre peut contraindre un sénateur à laisser son siège, mais ce n'est pas dans la tradition du Sénat. Dans ce cas, les démocrates continueraient à dominer avec 50 voix contre 49. Le chef de file des démocrates du Sénat, Harry Reid, a indiqué que pour lui "rien n'avait changé". L'affaire rappelle la fragilité de la majorité démocrate au Sénat. Celle-ci tient aussi à la bonne volonté du sénateur du Connecticut, Joe Lieberman, élu sous l'étiquette d'indépendant après avoir été désavoué lors des primaires à cause de ses positions de "faucon" sur la guerre en Irak. Dans leurs cauchemars, les démocrates affirment que le président Bush pense à lui offrir le poste d'ambassadeur à l'ONU pour récupérer la majorité au Sénat. ¤ Lisez l'intégralité de l'article pour plus d'information. ¤ D es silhouettes vagues dansent à petit pas, tournant en rond dans le brouillard et précédées de musiciens soufflant dans leurs sheng - longues flûtes en bambou - qu'ils dressent vers le ciel en produisant une note à deux tons, indéfiniment recommencée. La foule s'est divisée en deux cercles concentriques, l'un pour les femmes, l'autre pour les hommes ; elle forme maintenant une farandole au rythme lent sur la place centrale de Wudong, village de Chine méridionale qui, perché dans la montagne à plus de 1 000 mètres d'altitude, passe une bonne partie de l'hiver la tête dans les nuages. A l'approche du crépuscule, les maisons de bois aux toits de tuiles recourbés disparaissent dans la brume. Ce soir, c'est le Nouvel An de la minorité miao, une occasion de festoyer pour ces paysans-éleveurs dont le revenu par tête et par an oscille autour de la centaine d'euros. La province du Guizhou, où est situé Wudong, est l'une des plus pauvres de Chine. A ce titre, elle est emblématique de ces régions qui n'ont pas encore recueilli les fruits de la nouvelle - et relative - prospérité du pays. Un rapport récent de la Banque mondiale soulignait qu'en dépit de l'enrichissement de l'empire du Milieu et d'un boom économique qui a permis à 400 millions de Chinois de s'arracher à la pauvreté en un quart de siècle, les écarts ne cessent de grandir entre les paysans les plus pauvres et les citadins. Sur les quelque 130 millions de personnes qui vivent avec moins de 1 euro par jour en République populaire, plus d'une vingtaine de millions sont classées - c'est le cas des villageois de Wudong - "comme des pauvres de première catégorie". Ceux-là se situent tout en bas de l'échelle des revenus, explique, à Guiyang, chef-lieu du Guizhou, le responsable du département local de la lutte contre la pauvreté, Zhou Peirong. "Au Guizhou, ajoute-t-il, 2,1 millions de personnes ne mangent pas à leur faim." Les minorités ethniques, au nombre de 55 en Chine, sont souvent les plus touchées par cette pauvreté récurrente. Parmi elles figurent les Miaos, une population de langue tibéto-birmane comptant neuf millions d'âmes et vivant dans les provinces du Sud chinois. Le groupe est apparenté aux Méos (ou Hmong) que l'on retrouve en Birmanie, au Laos, en Thaïlande, au Vietnam. A Wudong, accessible par une route encore en construction, la réalité est plus en demi-teinte que ne le montrent les statistiques. Les paysans miaos vivent certes très modestement de la culture du riz, du maïs, des céréales et élèvent du bétail. Autosuffisants sur le plan alimentaire, ils consomment tout ce qu'ils cultivent et la vente de thé, de cochons et de moutons ne leur rapporte guère qu'une dizaine d'euros par mois. Mais ils s'accordent tous à dire que leur niveau de vie s'est considérablement amélioré en quelques décennies. "Nous produisons suffisamment pour ne plus avoir faim, explique Pan Wanxing, 34 ans, secrétaire local du parti. Des aides gouvernementales ont permis de planter du riz à plus haut rendement, même si, en raison de l'altitude, on ne peut faire qu'une récolte par an." Et il ajoute : "Quand on compare notre situation avec celle des années 1960 ou 1970, le changement est énorme ; à l'époque, Wudong était coupé du monde. Il n'y avait pas de bâtiments administratifs, l'école était une masure en bois, il fallait aller chercher de l'eau de source dans la montagne. Aujourd'hui, une partie de la population dispose de l'énergie du biogaz (manière de recycler les excréments des animaux), chaque foyer ou presque possède une télévision câblée et une trentaine de personnes utilisent même des téléphones portables !" Aussi reculé qu'il soit, Wudong est relié au réseau mobile de China Telecom. La rupture d'un isolement séculaire avec le reste de la province a donc permis au village de s'extirper de la pauvreté extrême, tandis que les réformes économiques ont eu un impact bénéfique sur cette microsociété soudée par des liens culturels et familiaux très forts. A l'approche du crépuscule, les maisons de bois aux toits de tuiles recourbées de ce village traditionnel aux très rares signes de modernité disparaissent dans la brume. Pan Qingrong, 50 ans, la démarche un peu hésitante après de nombreux verres, vient de participer à la ronde des villageois. Petit monsieur coiffé d'une casquette Mao bleue, il est né ici et n'en a jamais bougé. "Le passé ? Je préfère ne pas en parler ! J'ai arrêté l'école après quatre années, mon père est mort quand j'étais très jeune, je garde le souvenir de la faim... Mais aujourd'hui, deux de mes trois enfants vont à l'université, j'en suis très fier." "Vieux" Zidou, 61 ans, qui vient de déposer son sheng près d'un foyer de fortune en plein air, tient un discours similaire. Rigolard, il observe que "dans les années 1950, c'est à cause du modèle soviétique qu'on a crevé de faim !". Il se rappelle cette époque en évoquant "ses courses dans la montagne, durant trois ans pour récolter des herbes sauvages qui étaient ma seule nourriture". Il y a encore quelques années, il ne parlait pas mandarin : il l'a appris en regardant la télévision. Il avoue ne savoir écrire que quelques caractères. A Wudong, les femmes de plus de quarante ans sont encore illettrées et peuvent juste s'exprimer en langue miao. Mais 100 % des enfants sont scolarisés. Accroupis autour du feu, des jeunes d'une vingtaine d'années relaient le discours de l'ancien. L'un travaille dans une usine de chaussettes de la province du Zhejiang, non loin de Shanghaï ; un autre est artisan au Fujian, une province côtière du Sud. "Ici, lâche l'un d'eux, le développement de notre village est très lent. Il n'y a presque pas d'usines dans notre province même si c'est mieux que du temps de Mao, quand personne ne mangeait jamais de viande !" Plus tard, réunis autour d'une grande casserole de poulet au gingembre arrosé d'un puissant alcool de riz local, Pan Wanxing, le chef du parti, et le maire du village, Yang Yu, se féliciteront "de la réussite de la Chine d'aujourd'hui". Et le communisme, dans tout ça ? "C'est vrai qu'il a beaucoup évolué en Chine. Mais c'est un système que nous avons adapté." Sur les 455 habitants, seule une douzaine est inscrite au Parti communiste chinois. Mais Wanxing affirme que le PCC a ici le vent en poupe : "Le nombre des adhérents a doublé depuis l'année dernière." Quant au maire, un jeune homme de 29 ans diplômé des Eaux et Forêts, il ne va pas tarder à devenir membre de plein droit. Pour l'instant, il est encore en "période de probation" et étudie le marxisme et la pensée Mao Zedong. ¤ Samedi, des milliers de Palestiniens ont commencé à se rassembler à Gaza, à l'appel du Hamas, pour protester contre la décision du président Abbas de convoquer des élections générales d'ici trois mois. ¤ D ans un discours retransmis en direct à la télévision palestinienne samedi 16 décembre à Ramallah, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a souhaité que l'organisation d'élections générales anticipées. Il a toutefois semblé faire un geste en direction du Hamas en déclarant que dans la période d'intérim, tout devrait être mis en uvre pour former un gouvernement d'union nationale composé d'experts, afin d'obtenir la levée des sanctions financières imposées par les Occidentaux après l'arrivée au pouvoir du mouvement radical islamiste, en mars dernier. Une décision aussitôt rejetée par le mouvement islamiste du Hamas. Un conseiller du premier ministre issu du Hamas Ismaïl Haniyeh a affirmé que c'était "un appel à la guerre civile", ajoutant que son mouvement tenterait de "l'éviter". Le Hamas a affirmé, dans un communiqué, que cette décision équivaut à un "coup d'Etat contre la volonté du peuple palestinien". En réponse, il a appelé les Palestiniens à descendre dans la rue. "Nous allons organiser de nombreuses manifestations pour prouver au président que nous avons la majorité et que cet appel à des élections anticipées n'est pas acceptable", a affirmé Ahmed Youssef, conseiller politique d'Ismaïl Haniyeh. Samedi en fin d'après-midi, plusieurs milliers de Palestiniens ont commencé à se réunir dans le centre de Gaza. Rassemblés dans l'enceinte du siège du Conseil législatif, ils ont brandi des drapeaux verts du Hamas et ont scandé des slogans accusant Mahmoud Abbas de "collaborer" avec Israël. Des rassemblements similaires ont également commencé dans d'autres localités de la bande de Gaza notamment à Khan Younes et Jabaliya. A Khan Younes, cinq manifestants ont été blessés en début de soirée lors d'échanges de tirs entre des membres du Fatah et du Hamas, selon des sources médicales et des témoins. ISRAËL SOUTIENT ABBAS Selon Saëb Erekat, proche conseiller d'Abbas, des élections anticipées ne pourront pas être organisées avant le milieu de l'année prochaine pour des raisons légales et pratiques. M. Abbas, a-t-il expliqué, doit dans un premier temps signer un décret pour l'organisation des scrutins anticipés, après quoi 90 jours seront nécessaires pour mettre à jour les listes électorales. Yasser Abed Rabbo, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestinienne (OLP) et proche collaborateur de M. Abbas, a ajouté que"les élections anticipées auront lieu d'ici trois mois. Toute opposition juridique à ces élections sera examinée conformément aux pouvoirs du président". Cette décision a été saluée par Israël qui "soutient" le président Abbas. "Le gouvernement israélien soutient les Palestiniens modérés qui tentent de parvenir à des négociations avec Israël sans recourir à la violence. Abou Mazen (Mahmoud Abbas) est un dirigeant de ce type", a déclaré Miri Eisin, porte-parole du gouvernement israélien. "Nous espérons qu'il sera en mesure d'asseoir son autorité sur l'ensemble du peuple palestinien", a-t-elle ajouté. Les affrontements entre les deux principales formations politiques palestiniennes font redouter une guerre civile dans les territoires palestiniens. L'exacerbation des tensions est notamment due à l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. Vendredi, les dirigeants du Hamas ont accusé le Fatah de "tentative d'assassinat" contre M. Haniyeh portées par les dirigeants du Hamas contre la garde présidentielle relevant de M. Abbas. Le convoi de M. Haniyeh a été la cible de tirs qui ont fait un mort jeudi soir, lors de son passage mouvementé au terminal de Rafah alors qu'il regagnait Gaza, après une tournée dans plusieurs pays arabes et musulmans. Ces accusations ont été démenties par le Fatah. ¤ Lors de la conférence de réconciliation irakienne, le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki , a proposé samedi aux anciens militaires du régime de Saddam Hussein de réintégrer l'armée irakienne. ¤ L a participation des Baassistes était l'un des principaux enjeux de la réunion. C'est désormais tranché : le premier ministre irakien Nouri al-Maliki a proposé samedi aux anciens militaires ayant servi le régime de Saddam Hussein de réintégrer l'armée, lors de la conférence de réconciliation irakienne. "L'armée irakienne ouvre ses portes aux officiers et soldats de l'ex-armée qui veulent servir la patrie", a déclaré M. Maliki, à l'ouverture de la conférence de réconciliation à Bagdad. Et "ceci dans la mesure des possibilités des forces armées", a-t-il ajouté, devant plusieurs centaines de responsables politiques rassemblés dans un centre de conférence de la "zone verte", secteur ultra-protégé de la capitale. "Le gouvernement d'union nationale paiera des pensions à ceux qui ne seront pas réintégrés", a ajouté le premier ministre. Adoptée à l'initiative des Etats-Unis après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003, une loi visant les membres de l'ancien parti au pouvoir avait écarté des postes à responsabilité de l'armée, des institutions et de la fonction publique des dizaines de milliers de responsables du Baas. Cette mesure est généralement considérée comme l'une des principales erreurs de l'administration américaine dans sa gestion de l'après-guerre en Irak. Promise par M. Maliki mais restée jusqu'à ces derniers jour incertaine, la conférence de réconciliation s'est ouverte dans un climat de profonde division politique et de violences confessionnelles entre communautés chiite et sunnite. ¤ Les résultats des élections iraniennes à l'Assemblée des experts et aux municipales tombent au compte-gouttes, mais laissent entrevoir dimanche l'échec des ultra-conservateurs proches du président Mahmoud Ahmadinejad. ¤ "L es premiers résultats montrent que les Iraniens sont plutôt favorables aux forces modérées", a affirmé, dimanche 17 décembre, le quotidien réformateur Etemad. A preuve, le véritable plébiscite dont a bénéficié l'ex-président conservateur pragmatique Akbar Hachémi Rafsandjani pour l'élection à l'Assemblée des experts. Cet organe, composé de 86 membres élus tous les huit ans, est chargée de choisir, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, actuellement l'ayatollah Ali Khamenei. Se plaçant au centre de l'échiquier politiquer, en pivot entre conservateurs modérés et réformateurs, M. Rafsandjani a laissé loin derrière ses concurrents dans la circonscription de la province de Téhéran. Selon des résultats officiels partiels, dimanche, il y disposait de plus de 1,2 million de votes, et plus de 400 000 d'avance sur le deuxième, l'ayatollah Ali Meshkini, actuel président de l'assemblée. Son principal adversaire, l'ayatollah ultraconservateur Mohamed Taqhi Mezbah Yazdi, n'arriverait qu'en sixième position. La liste de ce dernier, "les experts des écoles théologiques et de l'université", échoue par ailleurs dans la ville sainte de Machhad. MÊME PRONOSTIC AUX MUNICIPALES L'Assemblée, où les partisans de l'ayatollah Mezbah Yazdi ne compteraient qu'une poignée de membres, restera largement dominée par les membres de l'Association du clergé combattant, bloc conservateur fidèle au guide suprême l'ayatollah Ali Khamenei. Pour les municipales aussi, l'offensive des ultraconservateurs n'a pas réussi. A Téhéran la liste menée par la sur du président, Parvine Ahmadinejad, n'aurait que trois sièges sur les quinze que compte le conseil, selon des résultats portant sur environ 15 % des bulletins dépouillés, cités par l'agence Fars. La liste du maire conservateur modéré Mohammad Bagher Ghalibaf tiendrait neuf sièges, et pourrait compter sur le soutien d'un conservateur modéré indépendant. Les réformateurs reviendraient quant à eux au conseil avec deux sièges, après en avoir été évincés lors du précédent scrutin. Le quotidien Hamshahri, proche du maire, a insisté sur la victoire des conservateurs, mais en faisant la distinction entre les partisans du président Ahmadinejad et ceux de M. Ghalibaf. CONSERVATEURS MINORITAIRES Selon la presse réformatrice, la liste des partisans du président Ahmadinejad, intitulée "la bonne odeur de servir", serait aussi minoritaire dans la plupart des grandes villes du pays. Le principal parti réformateur, le Front de la participation, a affirmé que "les premiers résultats à l'échelle du pays montrent une défaite définitive de la liste d'Ahmadinejad dans les différentes élections". Le président iranien, dont cette double élection était considérée comme le premier test de popularité depuis son arrivée au pouvoir en 2005, a évité toute analyse de fond sur les premiers résultats. "Le peuple a gagné", a dit M. Ahmadinejad, expliquant que "les ennemis qui veulent le mal pour l'Iran pensaient avoir trouvé un point de faiblesse, mais le peuple iranien a montré son intelligence et sa grandeur au monde entier", a-t-il dit. La presse ultra-conservatrice avait donné le ton samedi en insistant sur la forte participation, le quotidien Kayhan évoquant une "épopée ayant pétrifié l'ennemi". Le taux de participation aux élections de vendredi restait officiellement fixé à 60 % dimanche. La publication des résultats officiels définitifs pour les municipales à Téhéran n'interviendra pas avant plusieurs jours. Celle pour l'Assemblée des experts pourrait intervenir dès dimanche soir ou lundi au plus tard. ¤ Arrivé en provenance d'Egypte, M. Blair se trouvait en fin de matinée dans la "zone verte", secteur ultra-protégé du centre-ville de Bagdad. ¤ L e premier ministre britannique Tony Blair est arrivé dimanche à Bagdad pour s'y entretenir avec son homologue irakien Nouri al-Maliki et le président Jalal Talabani, selon un journaliste de l'AFP sur place. Arrivé en provenance d'Egypte, M. Blair se trouvait en fin de matinée dans la "zone verte", secteur ultra-protégé du centre-ville de Bagdad. "Nous reconnaissons aujourd'hui que le gouvernement irakien fait face à des défis énormes. M. Blair veut montrer son soutien au premier ministre Maliki", a indiqué le porte-parole de M. Blair. Au moins 25 personnes enlevées à Bagdad Au moins 25 personnes ont été enlevées dimanche dans le centre de Bagdad par des inconnus au cours d'un rapt collectif visant des locaux du Croissant-Rouge irakien, a-t-on appris de sources concordantes. Selon une source de sécurité, qui a requis l'anonymat, près de 30 civils ont été regroupés enlevés par des hommes armés non-identifiés portant des uniformes militaires. Les ravisseurs sont arrivés sur place à bord de huit véhicules 4X4, et se sont déployés autour du bureau du Croissant-Rouge de Bagdad, située dans cette zone. (-AFP) ¤ Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense française, en visite en Afghanistan, a annoncé dimanche le prochain retrait des 200 militaires d'élite de l'armée française. ¤ L a ministre française de la Défense Michèle Alliot-Marie, en visite en Afghanistan, a annoncé dimanche un prochain retrait des 200 militaires des forces spéciales françaises. Rappelant que la force de l'OTAN était désormais déployée sur tout le territoire afghan, la ministre a indiqué à la presse que la France entendait réorganiser son propre dispositif avec "le retrait des forces spéciales" qui interviendra dans "les prochaines semaines". Quelque 200 hommes des forces spéciales sont stationnés dans l'est du pays dans le cadre de l'opération "Liberté immuable" lancée par les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 pour chasser les talibans du pouvoir et démanteler le réseau Al-Qaida. MORT D'UN SOLDAT CANADIEN Un soldat canadien a été blessé par une mine anti-personnel près de Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, a annoncé samedi un porte-parole du ministère de la défense. "Il a été blessé par une mine alors qu'il patrouillait à pied en compagnie de membres des forces de sécurité afghanes", a déclaré à l'AFP Hugh Johnson. Il a ajouté que la blessure du soldat était "grave" mais que sa vie n'était pas en danger. Le militaire a subi une opération au pied, à l'hôpital militaire canadien de Kandahar, au terme de laquelle il a déclaré "bien se porter", selon M. Johnson. Le soldat a été blessé à environ 25 kilomètres de Kandahar. Le Canada a déployé un contingent de quelque 2.500 militaires dans le sud de l'Afghanistan, où ils luttent contre les talibans. Depuis 2002, 44 soldats canadiens ont perdu la vie en Afghanistan, dont 36 cette année. Un diplomate canadien a également été tué dans un attentat au début de l'année. ¤ 25 personnes ont réchappé samedi du naufrage alors que plus de cent personnes étaient portées disparues en mer dans leur projet de rejoindre clandestinement l'archipel espagnol des Canaries. ¤ V ingt-cinq Sénégalais ont réchappé samedi du naufrage et l'on demeurait sans nouvelles de 102 autres portés disparus en mer dans leur projet de rejoindre clandestinement l'archipel espagnol des Canaries. D'après des témoignages recueillis par l'AFP auprès des rescapés, au total 127 hommes - des jeunes pour la plupart - venus de différentes localités du pays avaient embarqué le 3 décembre dans la même pirogue à Bolongne, dans la région de Ziguinchor, en Casamance (sud), à destination des îles Canaries. Certains avaient déjà effectué plusieurs jours de voyage en pirogue pour rallier le lieu de rendez-vous à Bolongne, selon leurs récits. Des conditions de navigation défavorables en cette période de l'année - particulièrement une vague de froid qui s'est abattue ces derniers jours sur cette partie du continent -, et les difficultés à se frayer de nouveaux chemins évitant les patrouilles mixtes sénégalo-européennes le long des côtes, ont poussé les candidats au départ à renoncer à l'Europe. La traversée s'est transformée en un cauchemar, qui s'est achevé samedi pour 25 des passagers qui ont été secourus par des pêcheurs au large de Saint-Louis. Ils ont été évacués à l'hôpital régional de la ville, où "ils sont arrivés fatigués et déshydratés", blessés aussi, a affirmé à l'AFP le docteur Demba Dieng, du service des urgences. "Visiblement, ils avaient faim et soif", a déclaré le médecin, selon lequel leur vie n'est pas en danger. Ils devraient cependant rester hospitalisés quelques jours. "Nous avions l'espoir de rallier l'Espagne sans problème, parce que nous avions des GPS et du matériel d'orientation de qualité qui nous indiquaient le cap à chaque étape", a raconté à l'AFP Siaka Dieng, qui a arrêté le 25 novembre son petit commerce à Kaolack (centre) pour tenter l'aventure. "Les intempéries nous ont posé problème à partir des côtes marocaines. Les vagues ont stoppé notre progression et nous ont obligés à rebrousser chemin après plusieurs jours sans provisions. Nous étions obligés de boire l'eau de mer", a-t-il ajouté. Aucune information n'était disponible samedi soir sur les 102 personnes portées disparues et une éventuelle opération de recherche les concernant. A Saint-Louis, on estime qu'il y a peu de chance de les retrouver vivantes si les services locaux compétents ne bénéficient pas d'assistance, les moyens pour les opérations d'envergure en mer étant insuffisants ou faisant défaut. Certains rescapés ont indiqué que des passagers étaient "tombés à l'eau" ou avaient été jetés en mer lors de la traversée, mais d'autres ont réfuté ces allégations. Ce nouveau drame survient trois jours après la découverte d'une pirogue échouée sur une plage dans le nord Dakar, avec à bord 29 personnes ayant survécu au froid et à la déshydratation en mer après une tentative de traversée de 16 jours. En se basant sur les premiers éléments de l'enquête, la gendarmerie a estimé que plus de 100 passagers avaient embarqué à Diogué, en Casamance, et avaient rebroussé chemin au large de Nouadhibou (nord-ouest de la Mauritanie voisine). Les voyages clandestins d'Africains vers l'Espagne avaient ralenti entre fin septembre et novembre, mais ils ont repris ces derniers jours, défiant les récents accords signés entre les principaux pays de départ et d'arrivée. Selon l'Espagne, 30 000 clandestins africains sont arrivés depuis le début de l'année dans les Canaries, soit trois fois plus que le dernier record (9.929 en 2002). ¤ Une Palestinienne de 19 ans a été tuée, dimanche, et plusieurs autres personnes blessées, dont le correspondant de "Libération", lors de violents combats entre le Fatah et le Hamas aux alentours des bureaux du président Abbas à Gaza. ¤ D e violents combats opposaient, dimanche 17 décembre, des partisans du Hamas et du Fatah aux alentours de la présidence palestinienne à Gaza. Des membres de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam postés aux alentours et dans les bâtiments du siège de plusieurs ministères, affrontaient des hommes de la garde présidentielle. Mais cette dernière, comptant 4 000 hommes, appuyée par des membres des Brigades des martyrs d'Al-Aksa, groupe armé proche du Fatah d'Abbas, a réussi à prendre le contrôle des ministères de l'agriculture et des transports, tenus par des ministres issus du Hamas, ainsi que d'un vaste secteur du centre de Gaza où le président Abbas dispose d'une résidence. Une Palestinienne de 19 ans, étudiante à l'université, a été tuée lors des affrontements entre les partisans du Hamas et du Fatah. Plusieurs autres personnes, dont une fillette de dix ans et un journaliste français, Didier François, correspondant du journal Libération, ont été blessées. Soigné à l'hôpital Shifa de Gaza, Didier François a indiqué que son état était satisfaisant. En réponse, deux obus de mortier ont été tirées contre l'enceinte de la présidence palestinienne, a indiqué une source sécuritaire qui a précisé qu'ils n'ont pas atteint le bâtiment mais sont tombés à proximité. Le bilan de cette attaque est encore confus : l'agence AFP annonce que deux personnes ont été blessées tandis que l'agence Reuters comptabilise au moins cinq blessés parmi les membres de la garde présidentielle de Mahmoud Abbas qui se trouve actuellement en Cisjordanie. MULTIPLICATION DES VIOLENCES Alors que le premier ministre palestinien issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a rejeté dimanche l'appel à des élections anticipées du président Mahmoud Abbas, les jugeant "anti-constitutionnelles" et créant "la confusion", les violences se sont multipliées dimanche dans les territoires palestiniens. Sept Palestiniens ont été blessés dans des tirs contre une manifestation de partisans du président Mahmoud Abbas dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, ont indiqué des témoins et une source médicale. En milieu de journée, c'est la voiture du ministre des affaires étrangères et membre du Hamas, Mahmoud Zahar, a été la cible de tirs d'inconnus à Gaza. "Des inconnus ont ouvert le feu sur la voiture de Mahmoud Zahar dans laquelle se trouvait le ministre. Personne n'a été blessée", a affirmé son porte-parole. Un peu plus tôt, un membre de la garde présidentielle a été tué, dimanche avant l'aube, dans des affrontements avec des hommes armés du Hamas dans un camp d'entraînement de cette force à Gaza, ont indiqué des sources médicale et sécuritaire. Le président Mahmoud Abbas a fermement condamné cette attaque. Le président palestinien a annoncé samedi sa décision de convoquer des élections présidentielle et législatives dans les territoires palestiniens. Cette initiative a été immédiatement rejetée par le Hamas, à la tête du gouvernement, qui l'a qualifiée de "coup d'Etat" et "d'appel à la guerre civile". Samedi dans la soirée, des manifestations des deux camps dans la bande de Gaza ont été émaillées d'accrochages entre hommes armés, qui ont fait un tué et 19 blessés, dont un se trouve dans un état grave. ¤ Après plusieurs heures de retard, les bureaux de vote se sont ouverts dimanche matin. ¤ L es opérations de vote des élections législatives ont démarré progressivement dimanche au Gabon avec parfois plusieurs heures de retard sur l'horaire officiel d'ouverture des bureaux, selon la Commission électorale. Le vote "est en train de démarrer un peu partout", a déclaré en milieu de matinée à l'AFP le président de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap), René Aboghé Ella. L'ouverture des bureaux de vote était théoriquement fixé à 8 heures. Dans les deux principales villes du pays, Libreville et Port-Gentil (sud-ouest), les opérations ont rarement commencé avant 09H00 et certains bureaux n'étaient toujours pas ouverts, peu avant 10 heures, faute de matériel ou de personnel, ont rapporté des journalistes de l'AFP. Dans le reste du pays, "ça a coincé un peu au départ, mais maintenant tout se déroule normalement", a indiqué et minimisant les problèmes constatés. "Ces retards n'ont rien d'inhabituel", a expliqué M. Aboghé Ella, affirmant que des retards bien plus importants avaient été enregistrés lors de précédents scrutins. Il a précisé qu'aucun incident particulier ne lui avait été signalé. Les Gabonais doivent choisir dimanche leurs 120 députés parmi plus de 850 candidats, lors d'un scrutin à tour unique qui, sauf énorme surprise, devrait redonner une majorité écrasante au Parti démocratique gabonais (PDG) du président Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 1967. ¤ Sous la houlette du Hezbollah, l'opposition a réclamé lundi des élections législatives anticipées. ¤ L 'opposition libanaise, menée par le Hezbollah prosyrien, a appelé lundi à l'organisation d'élections législatives anticipées pour sortir de la crise politique. "L'opposition a décidé d'exiger en priorité l'organisation d'élections législatives anticipées pour résoudre la crise provoquée par l'obstination du gouvernement illégitime" de Fouad Siniora, a affirmé à la presse l'ex-premier ministre prosyrien, Omar Karamé. M. Karamé, qui a dirigé de septembre 2003 à mars 2005 le dernier gouvernement prosyrien du Liban, a indiqué que "les différentes composantes de l'opposition réunies lundi avaient décidé d'appeler en priorité à des élections législatives anticipées". Ces élections législatives anticipées font partie des objectifs que s'est fixés l'opposition, qui organise depuis le 1^er décembre un sit-in permanent dans le centre de Beyrouth, devant le Grand Sérail où siège le gouvernement. ¤ En tournée dans la région pour tenter de débloquer le processus de paix israélo-palestinien, le premier ministre britannique a annoncé lundi son intention de soutenir les Palestiniens et de favoriser une solution "à deux Etats". ¤ E n tournée dans la région pour tenter de débloquer le processus de paix israélo-palestinien, le premier ministre britannique, Tony Blair, a annoncé, lundi 18 décembre, son intention de soutenir les Palestiniens et de favoriser une solution "à deux Etats". Il a qualifié de "tournant" la décision de Mahmoud Abbas d'organiser des élections anticipées."SOLUTION À DEUX ÉTATS" "J'espère que nous serons en position dans les prochaines semaines d'établir une initiative qui nous permette de soutenir tout particulièrement le développement et la reconstruction, qui allège la souffrance et l'épreuve du peuple palestinien", a déclaré M. Blair à Ramallah, en Cisjordanie. Il est "crucial" que cette initiative "nous donne un cadre dans lequel nous pourrons progresser vers une solution à deux Etats", Israël et la Palestine, a-t-il poursuivi. "J'espère, je crois que cela peut être fait. Cela doit aujourd'hui être la position de la communauté internationale", a-t-il affirmé. "Nous nous tenons prêt à faire tout ce qui est en notre capacité pour vous donner les moyens de réaliser ce que vous souhaitez pour votre peuple", a ajouté M. Blair en évoquant la décision de M. Abbas, annoncée samedi 16 décembre, de procéder à des élections anticipées. Il a qualifié cette intervention de "tournant". De son côté, le président Abbas a appelé le premier ministre britannique à "uvrer pour la fin du blocus économique" imposé aux Palestiniens. Il s'est également dit prêt à des "négociations sérieuses" avec Israël pour mettre fin au conflit. "FIN DU BLOCUS ÉCONOMIQUE" "Nous avons eu des discussions importantes sur la grave situation dans les territoires palestiniens et la région, et sur les moyens de sortir de cette crise", a déclaré M. Abbas à l'issue de l'entretien à Ramallah. "Nous avons insisté auprès du premier ministre sur la nécessité d'uvrer à la fin du blocus économique, la réouverture des points de passage, la libération des détenus palestiniens, dont les ministres, les députés et les dirigeants, et la fin de l'expansion des colonies et du mur" de séparation, a-t-il précisé. "Nous répétons devant vous notre disposition à rencontrer le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, pour engager des discussions sérieuses et directes en vue de mettre fin au conflit et au cycle des violences dans la région", a-t-il poursuivi. M. Blair doit rencontrer M. Olmert lundi à Jérusalem. Par ailleurs, M. Abbas a aussi défendu sa décision de convoquer des élections anticipées pour mettre fin à la crise politique avec le Hamas, qui contrôle le gouvernement palestinien depuis mars. "J'ai appelé à des élections présidentielle et législatives anticipées pour que le peuple tranche sur la base d'un programme susceptible de préserver ses intérêts nationaux et mettre fin au blocus et à la crise" politique, a-t-il dit. La formation d'un gouvernement d'union, composé de technocrates, reste toutefois "la priorité", a-t-il ajouté. ¤ "Le gouvernement a ordonné à la banque centrale de remplacer le dollar par l'euro", a annoncé lundi un porte-parole du gouvernement iranien. ¤ L e gouvernement iranien a décidé de remplacer le dollar par l'euro dans ses échanges extérieurs et pour ses avoirs à l'étranger, a annoncé, lundi 18 décembre, le porte-parole du gouvernement iranien, Gholamhossein Elham. "Les sources de l'étranger et les revenus pétroliers seront calculés en euros, et nous les recevrons en euros pour mettre fin à la dépendance à l'égard du dollar", a déclaré le porte-parole, lors de son point de presse hebdomadaire. "Nous procéderons aussi à ce changement pour ce qui concerne les avoirs iraniens à l'étranger", a-t-il ajouté, sans préciser la nature des "sources de l'étranger", qui pourraient inclure aussi bien les revenus d'exportation que des sources de financement international. DIFFICILE CONCLUSION DE CONTRATS À L'ÉTRANGER "Le gouvernement a ordonné à la banque centrale de remplacer le dollar par l'euro pour limiter les problèmes des organes exécutifs dans les échanges commerciaux pour l'ouverture de lettres de crédits", a encore expliqué M. Elham, en référence aux difficultés croissantes des organismes iraniens à conclure des contrats à l'étranger en raison des pressions américaines sur les banques pour ne plus traiter avec des clients iraniens. M. Elham a aussi indiqué que "la base de calcul du budget, qui reposait sur les rentrées en devises en dollars, est en train d'être changée". Les exportations pétrolières représentent jusqu'à 80 % des rentrées en devises de l'Iran. Pour l'heure, cette annonce n'a pas été commentée par les responsables européens ou américains. ¤ L'intérêt des investisseurs reste toutefois limité aux régions chinoises limitrophes des villes de Hongkong, de Shanghaï ou de Pékin et disposant d'une avantageuse façade maritime sur la mer de Chine. ¤ L es performances commerciales de la Chine ne semblent pas porter ombrage à la place stratégique de Hongkong. Les autorités de ce territoire chinois, bastion du capitalisme en Asie, s'enorgueillissent des avantages proposés aux investisseurs étrangers. Mais, si l'île continue d'attirer le plus gros des investissements étrangers, le continent semble vouloir la rattraper. En 2005, les sommes investies à Hongkong par des compagnies étrangères ont atteint 533 milliards de dollars (407 milliards d'euros), en hausse de 17 %, quand ceux en direction de la Chine continentale atteignaient 318 milliards de dollars (+ 29 %), selon le "Rapport sur l'investissement dans le monde en 2006" de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). "La liste des impôts que nous n'avons pas est plus longue que celle que nous avons", affirme Mike Rowse, directeur général de la promotion des investissements à Hongkong. En 2007, de nouvelles mesures fiscales favorisant l'utilisation de l'île comme tremplin d'investissement en Chine verront le jour. UN PAYS, DEUX SYSTÈMES Selon le principe d'"un pays, deux systèmes", en vigueur depuis sa rétrocession à la République populaire de Chine en 1997, l'ancienne colonie britannique, devenue région administrative spéciale (SAR) chinoise, jouit d'une certaine autonomie par rapport au pouvoir de Pékin. Elle bénéficie d'une devise convertible, d'un système bancaire privé, où l'Etat n'intervient que comme régulateur, d'un flux libre d'informations, et d'un état de droit exercé par un pouvoir judiciaire indépendant. A contrario, l'hyper-réglementation ou le vide juridique rencontrés en Chine continentale découragent certains investisseurs. "Nous avons préféré délaisser Shenzen ou Shanghaï, où le marché des prix est instable et capricieux et les questions de propriété intellectuelle posent problème", explique Didier Dutronc, président pour la région Asie-Pacifique de la société Wavecom. Mais, depuis l'accession de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il y a cinq ans, et alors que Hongkong y siège à part entière, la donne a changé. "Cette franchise presque exclusive est aujourd'hui remise en question par les entreprises étrangères qui choisissent de s'installer directement sur le continent", précise Donald Tsang, chef de l'exécutif du territoire de Hongkong. L'intérêt des investisseurs reste limité aux régions chinoises limitrophes des villes de Hongkong, de Shanghaï ou de Pékin et disposant d'une avantageuse façade maritime sur la mer de Chine. D'après une étude de la Banque mondiale, Shanghaï, et ses 17 millions d'habitants, a attiré à elle seule, en 2004, près de 362 dollars d'investissements directs étrangers par habitant. Pékin et le Tianjin n'en ont recueilli que 172, et les dynamiques provinces du Jiangsu, du Zhejiang et du Guangdong, dans le sud-est du pays, 128 dollars en moyenne, soit 25 fois plus que la moyenne des provinces du nord-ouest du pays. ¤ L'enlèvement de son garçon en juin par un groupe armé palestinien, sur la frontière sud de la bande de Gaza, a bouleversé la vie de cet Israélien tranquille. ¤ N oam Shalit était un ingénieur anonyme dans une usine de production de machines-outils. Il menait une vie sans histoire à Mitzpe Hilla, un minuscule village niché sur une colline de Galilée, avec sa femme et ses trois enfants. L'un des deux fils, Gilad, effectuait son service militaire dans une unité de tanks stationnée en lisière de la bande de Gaza. Quand est tombée, à l'aube du 25 juin, la nouvelle d'une attaque palestinienne à proximité du kibboutz Kerem Shalom, Noam n'a pas jugé bon de l'appeler. Il le pensait en patrouille, une quarantaine de kilomètres plus au nord du lieu de l'infiltration dans laquelle deux soldats avaient été tués et un troisième, capturé. Parcours 1954 Naissance à Haïfa (Israël). 1983 Mariage avec Aviva, le 21 octobre. 1986 Naissance de Gilad Shalit, le 28 août. 2006 Capture de Gilad Shalit, le 25 juin, par un commando palestinien. 2006 Rencontre des Palestiniens blessés à Beit Hanoun après un bombardement. 2006 Rassemblement en faveur de la libération de Gilad à Bruxelles. C'est en fin de matinée, quand des officiers et un médecin militaire ont frappé à la porte de son bureau, que la vie de Noam a basculé. Quelques heures plus tard, les premiers cameramen dressaient leur trépied devant la maison des Shalit pour recueillir les réactions de la famille du soldat enlevé. Et le lendemain, son sourire de garçon sage faisait la "une" de la presse. Depuis ce jour, Noam Shalit n'est plus le même. Cet homme taciturne, qui répugne à parler de lui, a appris à manier les diplomates et les journalistes dont il conserve les cartes de visite dans un épais classeur noir. Lui qui travaillait à une poignée de kilomètres du domicile familial, court désormais les meetings de soutien en Europe et les briefings secrets à Jérusalem ou Tel-Aviv. Capable de concilier son emploi du temps de ministre avec ses obligations professionnelles, il empoigne la cause de son fils avec une force tranquille qui tranche sur son allure effacée. "Je fais feu de tout bois en espérant qu'un jour ou l'autre mes efforts finiront par payer", dit-il. Dans cette opération de sauvetage qu'il gère avec l'aide d'un chargé de communication, la nationalité française qu'il a héritée de sa mère et qu'il a transmise à son fils est un précieux atout. Elle lui a ouvert les portes du Quai d'Orsay et lui permet de s'insérer sur l'agenda des personnalités politiques hexagonales de passage en Israël. L'effet de ses mots, à la fois doux et tenaces, est tel qu'à la sortie d'un déjeuner avec lui Françoise de Panafieu, la candidate de l'UMP à la Mairie de Paris, imaginait déjà accrocher la photo de Gilad sur la façade de l'Hôtel de Ville, comme ce qui avait été fait en 2004 pour les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot, enlevés. "Pourquoi pas ?", dit Noam, indifférent au fait que son fils ne portait pas l'uniforme de l'armée française lors de sa capture. "Paris dispose de nombreux relais au Moyen-Orient. Il faut les actionner." Sur la scène médiatique israélienne, Noam Shalit avance avec la même énergie. A rebours du cliché patriote, qui veut que, dans une telle situation, les familles assurent que "le gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir" pour récupérer ses soldats, il met en doute ouvertement la détermination du premier ministre, Ehoud Olmert. A l'armée qui pilonne la bande de Gaza, il reproche de soigner son blues d'après-guerre du Liban sur le dos de son fils. Alors que la droite rêve de l'ériger en symbole de l'inflexibilité sioniste, il appelle sans rougir à un échange avec des prisonniers palestiniens qui sont près de 10 000 incarcérés en Israël, dont environ 500 femmes et enfants. "Pourquoi hésiter, alors qu'en 2004 Ariel Sharon lui-même avait relâché 400 détenus contre les dépouilles de trois soldats et la libération d'un civil ?" Mi-novembre, quand une pluie d'obus dévaste une famille de Beit Hanoun, au nord de Gaza, après quatre mois et demi d'opérations militaires qui ont fait près de 400 morts palestiniens, Noam Shalit part rendre visite aux blessés hospitalisés en Israël. Tout en condamnant les tirs de roquettes artisanales Qassam sur Israël et les manigances du Hamas, il appelle à un arrêt des hostilités. "Qu'on le veuille ou non, il y a un peuple en face de nous. Même si ce n'est pas exactement la même chose, notre conflit ressemble à celui qui a opposé les Français aux Algériens." Une telle comparaison pourrait le ranger dans la mouvance pacifiste israélienne qui pourfend l'occupation des territoires. Mais il refuse cette étiquette. Pondéré par nature, persuadé de la capacité de la Cour suprême israélienne à encadrer l'action de l'armée, il veille à se distinguer des militants d'extrême gauche en rupture avec le consensus national. "Je ne suis ni de gauche ni de droite. J'ai soutenu le retrait de Gaza. Mais j'ai été déçu de voir qu'au lieu de créer des emplois, les Palestiniens ont préféré produire des roquettes." Gershon Baskin, codirecteur d'un centre de réflexion israélo-palestinien, qui épaule Shalit dans son combat, est admiratif. "C'est un homme étonnant, dit-il, qui fait preuve de compassion dans une situation où très peu d'entre nous en seraient capables. Il s'est retrouvé plongé du jour au lendemain dans un monde qui n'est pas le sien et qui n'a pas les mêmes priorités que lui." Il poursuit en expliquant que, si Ehoud Olmert veut minimiser le prix qu'il devra payer pour résoudre la crise, quitte à la faire traîner en longueur et à mettre la vie de Gilad en danger, Noam Shalit, lui, n'est intéressé que par une seule chose : "Le retour le plus rapide possible de mon fils." Pour contourner la raison d'Etat, Noam Shalit a son idée : aller à Gaza, parler au Hamas et demander à voir son fils. Depuis plusieurs semaines, il planche sur ce projet. Face à l'interdiction faite à tout citoyen israélien d'entrer dans l'étroite bande de terre palestinienne, il songe à utiliser son passeport français. Tentera-t-il le coup ? Noam refuse de dévoiler ses intentions exactes. Il n'est probablement pas encore fixé. Car pour un Israélien, fût-il un père parti à la rescousse de son fils, rentrer dans le volcan gazawi est tout sauf un acte anodin. Prendre le risque de serrer la main d'un homme comme Mahmoud Zahar, actuel ministre des affaires étrangères, qui rêve à haute voix d'un Moyen-Orient débarrassé de "l'entité sioniste", est un geste lourd de sens. Peut-être trop lourd pour Noam Shalit. Mais qui sait ? Souvent il pense à Ron Arad, un navigateur israélien dont l'avion avait été abattu en 1986 au-dessus du Liban. Capturé par la milice Amal (chiite), vendu, selon Israël, aux Gardiens de la révolution iranienne, l'homme n'est jamais réapparu. Plus le temps passe, plus Noam Shalit se sent prêt à tout faire pour que son fils ne subisse pas ce sort. ¤ Des opérations ont été lancées, dimanche 17 décembre, pour tenter de retrouver une centaine d'immigrés clandestins portés disparus en mer alors qu'ils tentaient de rejoindre les îles Canaries, plusieurs centaines de kilomètres plus au nord. ¤ D es opérations ont été lancées, dimanche 17 décembre, pour tenter de retrouver une centaine d'immigrés clandestins portés disparus en mer alors qu'ils tentaient de rejoindre les îles Canaries, plusieurs centaines de kilomètres plus au nord. Vingt-cinq occupants avaient été retrouvés vivants, samedi, à proximité de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal. Selon le récit des rescapés, 127 Sénégalais avaient pris place, le 3 décembre, à bord d'une embarcation partie des côtes de la Casamance, au sud du Sénégal, avec comme destination les îles Canaries, un territoire espagnol au large du Sahara occidental. Victime des intempéries, fréquentes en cette saison, le bateau aurait chaviré à deux reprises, faisant plusieurs morts. Le froid, la faim et la soif ont également fait des victimes, ont raconté les survivants transportés, épuisés et souffrant de déshydratation, dans un hôpital de Saint-Louis au Sénégal. Il y a une semaine, une embarcation du même type avait été découverte à proximité de Dakar avec à son bord une trentaine de personnes qui avaient échoué à rallier les Canaries après deux semaines passées en mer. Au moins 4 personnes avaient péri dans la tentative. Depuis janvier, 25 000 clandestins environ ont réussi à rejoindre les îles Canaries à bord d'embarcations de pêche venues du Sénégal, de Gambie, du Cap- Vert, de Mauritanie et du Maroc. Au cours de la même période, 5 000 Sénégalais ont été rapatriés vers leur pays d'origine par l'Espagne. Outre le mauvais temps, les candidats à l'immigration doivent affronter les navires espagnols qui patrouillent au large des côtes africaines dans le cadre de l'opération Frontex menée sous la bannière de l'Union européenne (UE). Pour éviter l'interception, les clandestins ont tendance à repousser toujours plus vers le sud leur lieu d'embarquement, ce qui augmente d'autant les risques de la traversée. ¤ Les adolescents et les jeunes adultes américains vont passer cinq mois de l'année 2007 à regarder la télévision, à surfer sur l'Internet, à écouter leur lecteur de musique numérique ou à lire les journaux. ¤ L es adolescents et les jeunes adultes américains vont passer cinq mois de l'année 2007 à regarder la télévision, à surfer sur l'Internet, à écouter leur lecteur de musique numérique ou à lire les journaux. Ces prévisions ont été publiées à la mi-décembre par le bureau du recensement américain (Census Bureau). Par média, cela devrait représenter soixante-cinq jours - soit un peu plus de deux mois - devant le téléviseur, quarante et un jours - soit près d'un mois et demi - à écouter la radio et une semaine (ce qui paraît peu) à naviguer sur le Net. Ces activités devraient générer une dépense d'environ 937 dollars (soit environ 715 euros) par personne en 2007. ¤ Né à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale haïtienne, il a émigré à 9 ans aux Etats-Unis où il est devenu une des stars du hip-hop avec son groupe The Fugees. ¤ "A rrêtez les kidnappings pour que les investissements reviennent en Haïti." Le rappeur Wyclef Jean s'époumone face à plus de 20 000 fans massés sur la plage de Jacmel, une jolie ville sur la côte sud d'Haïti, loin des violences de Port-au-Prince. Né à la Croix-des-Bouquets, près de la capitale haïtienne, il a émigré à 9 ans aux Etats-Unis où il est devenu une des stars du hip-hop avec son groupe The Fugees. Pour venir en aide à son pays natal, Wyclef Jean a fondé, il y a deux ans, Yelé Haïti. "Un mouvement plus qu'une fondation, pour aider en priorité les enfants", dit-il. Avec ses amis célèbres comme les acteurs Angelina Jolie et Brad Pitt et l'appui du Programme alimentaire mondial, il a lancé dix-huit projets humanitaires dans les bidonvilles les plus touchés par la violence : depuis la réhabilitation d'enfants recrutés par les gangs jusqu'au ramassage des ordures en passant par la distribution de rations alimentaires et de bourses d'études. Comme son idole Bob Marley, dont il reprend plusieurs hits en créole, il veut, par la musique, donner la parole aux jeunes des bidonvilles. En offrant un "mégaconcert" gratuit en clôture, le 1^er décembre, du Festival du film de Jacmel, Wyclef Jean a voulu attirer l'attention sur cette localité dont le potentiel touristique ne demande qu'à être développé. Fondateur du festival avec le cinéaste américain David Belle, le jacmélien Patrick Boucard se félicite de la présence de Wyclef Jean. "LA FIERTÉ D'ÊTRE NÈGRE" Déjà, il songe à un autre festival musical, tous les ans au mois de mai. "Il faut changer l'image d'Haïti. Le Sud n'est pas touché par la violence. On peut relancer rapidement le tourisme avec de petits bateaux de croisière qui relieraient Jacmel, la Jamaïque et la République dominicaine", rêve ce fils d'un négociant en café qui a créé Fosaj, une coopérative de peintres et d'artisans. "Pour moi Wyclef, c'est un nouveau Toussaint Louverture (dirigeant de la révolution de la fin du XVIII^e siècle, puis gouverneur de l'île). Il nous redonne la fierté d'être haïtien et d'être nègre malgré deux cents ans de misère. C'est un modèle pour les jeunes. J'ai eu la chair de poule quand je l'ai vu à la télévision brandir le drapeau haïtien pendant son concert avec Shakira, à la finale de la Coupe du monde de football", s'enthousiasme Prince Luc, un jeune peintre dont les toiles s'inspirent de Préfète Dufaut, l'un des maîtres de l'art pictural haïtien. "Je commence à me sentir comme Obama", plaisante le chanteur peu avant le concert. Interrogé sur les cris de "Wyclef président" entendus lors de sa parade dans les rues de Jacmel, il fait allusion à Barack Obama, le démocrate afro-américain qui convoite manifestement la présidence des Etats-Unis. "Seul Dieu connaît l'avenir. Moi, je ne peux le prédire mais je n'écarte rien", ajoute-t-il. Le rappeur, qui a voté en faveur de René Préval car il veut "envoyer les enfants à l'école et leur donner à manger", juge que le président avance dans la bonne direction, trop lentement. "Il faut faire la paix dans les bidonvilles. Il faut une véritable trêve et créer des emplois. On ne peut faire la démocratie avec des gens qui meurent de faim", martèle la star du hip-hop. ¤ Surnommé le "cheikh aveugle", l'Egyptien Omar Abdel Rahman, 68 ans, non voyant, emprisonné à vie aux Etats-Unis pour avoir inspiré le premier attentat, en 1993, contre le World Trade Center à New York, est gravement malade. ¤ S urnommé le "cheikh aveugle", l'Egyptien Omar Abdel Rahman, 68 ans, non voyant, emprisonné à vie aux Etats-Unis pour avoir inspiré le premier attentat, en 1993, contre le World Trade Center à New York, est gravement malade. Il a été admis d'urgence, il y a deux semaines, après une hémorragie, dans un hôpital de Springfield, dans le Missouri, non loin de la prison spécialisée pour les détenus malades où il est enfermé. Il aurait reçu une transfusion sanguine. Il souffrirait d'un cancer du foie, de diabète et de problèmes cardiaques et serait, selon le terme employé sous le couvert de l'anonymat par un membre du FBI (police fédérale), "dans un grand état de délabrement physique". Des propos contredits par une porte-parole du bureau fédéral des prisons, Tracy Billingsley, qui affirme qu'il "n'est pas mourant". "Sa condition s'est améliorée. Il est revenu dans sa prison et sa situation est désormais stable". Sa santé se dégradant, Omar Abdel Rahman a été transféré, en septembre 2003, de la prison Supermax, dans le Colorado, la plus sévèrement gardée des Etats-Unis, où se trouve, par exemple, Zacarias Moussaoui, à Springfield. En 2004, le "cheikh aveugle" aurait tenté d'aggraver son état de santé en consommant de grandes quantités de sucre. Il avait été condamné, en 1995 aux Etats-Unis, à la prison à vie pour avoir commandité l'attentat du 26 février 1993 contre le World Trade Center, qui fit six morts et un millier de blessés, et participé à la préparation d'autres attaques visant la métropole américaine, notamment le siège des Nations unies, des ponts et des tunnels et des lieux de culte israélites. Il est impliqué dans l'assassinat, en 1981, de l'ancien président égyptien Anouar Al-Sadate et avait lancé une opération pour abattre Hosni Moubarak, l'actuel chef de l'Etat égyptien. Omar Abdel Rahman était le principal dirigeant, dans les années 1980, du Gamaa Al-Islamiya égyptien, responsable, entre autres, de l'attentat de Louxor en 1997 qui fit 62 morts, dont 58 touristes européens. Il est venu s'installer aux Etats-Unis en 1990 et a commencé à prêcher le djihad dans les mosquées new-yorkaises. En mai 1998, lors d'une conférence de presse, Al-Qaida a distribué un texte, présenté comme les dernières volontés du "cheikh aveugle", qui demandait à ses partisans de "ne pas laisser son sang être répandu en vain" et de prendre "la revanche la plus violente possible, si les Américains me tuent, ce qu'ils feront certainement". La menace est prise au sérieux par le FBI, qui craint des attentats islamistes contre des intérêts américains dans le monde et même sur le sol américain. Omar Abdel Rahman est une figure du terrorisme islamique, qui le considère comme un de ses leaders spirituels. Oussama Ben Laden et Ayman Al-Zawahri, le numéro deux d'Al-Qaida, ont juré de venger sa disparition. Dans une cassette vidéo diffusée à l'occasion du cinquième anniversaire des attaques du 11-Septembre, Ayman Al-Zawahri a lancé un appel "à chaque musulman d'utiliser toutes les occasions qui se présentent à lui pour se venger de l'emprisonnement aux Etats-Unis de cheikh Omar Abdel Rahman". Le FBI a envoyé, il y a quelques jours, un bulletin d'alerte aux autorités de police locales, et notamment à celles de New York, leur demandant de renforcer leurs dispositifs en cas de disparition du "cheikh aveugle". ¤ Pyongyang a fait monter les enchères lundi à la reprise des pourparlers à six sur son programme nucléaire, à Pékin, en exigeant la levée des sanctions imposées par l'ONU après son premier essai atomique. ¤ L a Corée du Nord a fait monter les enchères à la reprise des pourparlers sur son programme nucléaire, lundi 18 décembre, en exigeant la levée des sanctions imposées par l'ONU après son premier essai atomique. Washington a réagi en prévenant que sa patience "avait des limites".LEVÉE DES SANCTIONS DE L'ONU La première journée de négociations à six, qui ont redémarré à Pékin après plus d'un an d'interruption, ont à nouveau mis en lumière les divergences entre gouvernements. Les Etats-Unis, avec le Japon et la Corée du Sud, insistent pour que la Corée du Nord démantèle ses installations avant d'envisager la normalisation des relations et des aides. Pyongyang, au contraire, réclame des garanties avant de s'engager à renoncer à ses ambitions nucléaires. "Les Nord-Coréens ont dit qu'ils prendraient toutes les mesures pour renforcer la dissuasion nucléaire tant que les sanctions et la pression seraient maintenues", a indiqué une source participant aux discussions. Alors que le régime de Kim Jong-il insistait jusqu'à présent sur la levée des sanctions américaines, il a ajouté lundi une nouvelle condition à l'abandon de son programme nucléaire : dès la reprise des négociations, les émissaires nord-coréens ont exigé la levée des sanctions imposées par l'ONU après l'explosion de sa première bombe, le 9 octobre. "Les Nord-Coréens ont insisté sur le fait que les discussions sur l'application de l'accord de septembre 2005 ne pourraient être possibles que si les sanctions financières américaines et les sanctions de l'ONU étaient d'abord levées", a indiqué cette source anonyme. "NOUS DEVRIONS ÊTRE MOINS PATIENTS" Réagissant à cette nouvelle exigence nord-coréenne, le principal négociateur américain, Christopher Hill, a manifesté son exaspération : "Nous devrions être un peu moins patients, reprendre le rythme et travailler un peu plus vite", a-t-il déclaré. "Il y a eu beaucoup de dégâts dans le processus des négociations à six. Il y a eu trop de retards. J'ai souligné que notre patience avait peut-être excédé les demandes internationales de patience", a-t-il ajouté. Le Japon a également jugé inacceptable lundi la position nord-coréenne. En septembre 2005, la Chine, les Etats-Unis, les deux Corées, le Japon et la Russie avaient signé une déclaration commune dans laquelle Washington reconnaissait à Pyongyang le droit de se doter d'une industrie nucléaire civile. En contrepartie, le régime de Kim Jong-il s'engageait à renoncer à son programme militaire et à rejoindre le traité de non-prolifération nucléaire. Les discussions avaient été suspendues en novembre suivant par la Corée du Nord, qui entendait protester contre des sanctions financières américaines. Par ailleurs, le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits humains en Corée du Nord, Vitit Muntarbhorn, a appelé lundi Pyongyang à consacrer ses ressources à l'alimentation de sa population, victime de malnutrition, plutôt qu'au renforcement de son arsenal nucléaire. ¤ Robert Gates a prêté serment lundi, en tant que nouveau secrétaire américain à la défense. Il lui incombe de changer la politique américaine en Irak, incarnée par son prédécesseur Donald Rumsfeld. ¤ R obert Gates a prêté serment lundi 18 décembre, en tant que nouveau secrétaire américain à la défense. Il succède à Donald Rumsfeld, l'ancien chef du Pentagone, figure impopulaire de la guerre en Irak. Tôt lundi matin, aux Etats-Unis, Robert Gates, l'ancien directeur de la CIA (l'agence de renseignement américaine), a prêté serment devant le secrétaire général de la présidence, Joshua Bolten. Une cérémonie d'investiture est programmée en début d'après-midi. Le président George Bush devrait y participer. Gates, 63 ans, aura la lourde tâche d'incarner un changement très attendu dans la politique des Etats-Unis en Irak, dont l'échec, jusqu'ici, a coûté cher aux républicains. Son prédécesseur, Donald Rumsfeld, était devenu le point focal de l'opposition à l'intervention américaine en Irak. Il a démissionné après le fiasco républicain aux élections de mi-mandat et pris sa retraite officielle vendredi 15 décembre. PRAGMATISME Considéré comme un pragmatique, Robert Gates a franchi haut la main le premier obstacle en obtenant sans encombre au début du mois la confirmation du Sénat, après un vote unanime en sa faveur à la Commission des forces armées. Il devra pacifier l'armée, dont l'encadrement s'est divisé autour de la personne de M. Rumsfeld. Robert Gates a expliqué que le président attendait de lui un regard neuf sur la guerre et que toutes les options étaient envisagées. George Bush a plusieurs fois cité son nom pour répondre aux détracteurs qui lui reprochent de ne pas avoir de stratégie alternative en Irak. Au sénateur démocrate du Michigan, Carl Levin, futur président de la Commission des forces armées, qui lui demandait récemment si les Etats-Unis étaient en train de l'emporter en Irak, Robert Gates a répondu : "Non, monsieur." ¤ Selon les premiers résultats, les ultraconservateurs sont tenus en échec aux municipales. Mentor politique de M. Ahmadinejad, l'ayatollah Mezbah Yazdi est devancé à l'Assemblée des experts. ¤ L e président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad vient-il d'enregistrer son premier revers électoral depuis son arrivée au pouvoir à l'été 2005 ? Les Iraniens qui, contre toute attente, s'étaient fortement mobilisés - avec une participation record de 60 % - semblent avoir mis en échec la stratégie du clan conservateur au pouvoir, qui voulait s'imposer lors du double scrutin du vendredi 15 décembre. Il s'agissait à la fois d'élire les conseillers municipaux dans tout le pays, de même que les 86 membres de l'Assemblée des experts, ce rouage clé du régime chargé de contrôler, voire désigner ou révoquer le guide suprême de la révolution. Or, selon les premiers résultats officiels donnés dimanche soir par le ministère de l'intérieur et cités par l'agence Isna, les partisans de M. Ahmadinejad arrivent souvent derrière les conservateurs modérés et les réformateurs aux municipales et ne réussissent pas à évincer leurs adversaires à l'Assemblée des experts. C'est même le contraire qui est en train de se produire : l'ancien président iranien, le pragmatique et affairiste Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, devenu récemment, en raison de ses prises de position plus ouvertes et moins antioccidentales sur le dossier nucléaire, l'adversaire le plus craint par M. Ahmadinejad, est en voie de remporter un véritable plébiscite à l'Assemblée des experts, avec l'appui des réformateurs. Il aurait plus de 1,5 million de voix à Téhéran. Et même si, au final, l'Assemblée reste dominée par les conservateurs, mis en place patiemment ces dernières années par le Guide, l'ayatollah Ali Khamenei, l'échec de l'ayatollah fondamentaliste Mezbah Yazdi, mentor politique du président Ahmadinejad, qui ne finirait qu'à la sixième place, est très symbolique. Aux municipales, l'offensive des ultraconservateurs est également contenue. A Téhéran, la bataille a été particulièrement disputée. Les premiers résultats au conseil municipal de la ville, qui compte quinze sièges, montrent que sept candidats de la liste des conservateurs modérés de l'actuel maire de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf, rival malheureux de M. Ahmadinejad à la présidentielle, sont en tête. "LE PEUPLE A GAGNÉ" Les réformateurs, évincés du conseil municipal en 2003, ont quatre candidats qualifiés, contre trois seulement pour la liste de M. Ahmadinejad, intitulée "La bonne odeur de servir". Parvine Ahmadinejad, soeur du président, n'arrive qu'en onzième position. Enfin, petite originalité de cette élection, plusieurs femmes sont en tête dans des villes importantes comme Chiraz, au sud du pays, où c'est une étudiante de 25 ans qui semble l'emporter ; de même à Arak, au centre et Ardébil au nord. Le seul commentaire de Mahmoud Ahmadinejad, dimanche, a été des plus laconiques : "Le peuple a gagné, a-t-il affirmé, les ennemis qui veulent le mal pour l'Iran pensaient avoir trouvé un point de faiblesse, mais le peuple iranien a montré son intelligence et sa grandeur au monde entier." La presse réformatrice, en revanche, avant même les résultats définitifs attendus entre lundi et mercredi, tirait la leçon de cette double élection. "Les premiers résultats montrent que les Iraniens sont plutôt favorables aux forces modérées", commentait le quotidien réformateur Etemad-e-melli. Dans l'entourage de l'ex-président réformateur Mohammad Khatami, une lueur d'espoir est revenue après la série d'échecs infligés à ses partisans, qui avaient successivement perdu les élections municipales de 2003, les législatives de 2004 et la présidentielle de 2005. Reste à savoir, commentaient certains analystes iraniens joints par téléphone lundi matin, ce qui a été le plus déterminant dans ce "réveil" réformateur, entre le succès de leur stratégie de présenter un front uni (en 2005 ils avaient largement perdu en raison de leur dispersion) ou les premières déceptions de l'électorat devant une politique populiste qui tient mal ses promesses ? Peu avant les élections, M. Ahmadinejad avait reconnu publiquement qu'il avait épuisé son budget trois mois avant la fin de l'année iranienne qui s'achève le 20 mars et avait précisé qu'il demanderait une rallonge au Parlement. ¤ Une délégation du Congrès des Etats-Unis, la plus importante depuis la révolution castriste de 1959, a effectué une visite de trois jours à La Havane, du vendredi 15 au dimanche 17 décembre. ¤ U ne délégation du Congrès des Etats-Unis, la plus importante depuis la révolution castriste de 1959, a effectué une visite de trois jours à La Havane, du vendredi 15 au dimanche 17 décembre. Composée de dix membres de la Chambre des représentants, quatre républicains et six démocrates, la délégation a recommandé à l'administration Bush de répondre "positivement" à l'offre de dialogue faite par Raul Castro, qui remplace son frère Fidel Castro depuis le 31 juillet. Après avoir rencontré le ministre des relations extérieures, Felipe Perez Roque, et le président du Parlement, Ricardo Alarcon, l'un des chefs de la délégation américaine, le représentant républicain de l'Arizona Jeff Flake, a indiqué, dimanche, que les officiels cubains avaient donné des nouvelles rassurantes sur l'état de santé de Fidel Castro. Le directeur des services de renseignement américains, John Negroponte, avait affirmé, vendredi, que le dirigeant cubain était proche de la mort. "Tous nous ont dit que sa maladie n'est pas un cancer, qu'il n'est pas en phase terminale et qu'il reviendra", a dit M. Flake. Dans une déclaration commune, les membres de la délégation ont pris le contre-pied de la position de Washington, qui a rejeté les offres d'ouverture faites à deux reprises par Raul Castro. L'administration Bush, qui a renforcé ces dernières années l'embargo imposé sur l'île depuis 1960, pose comme préalable la libération des prisonniers politiques et l'organisation d'élections libres. "Nous croyons unanimement que les Etats-Unis devraient répondre positivement à la proposition faite par Raul Castro le 2 décembre", indiquent les parlementaires. Le responsable cubain avait proposé de "régler à la table des négociations le contentieux prolongé" entre les deux pays. "Personne ne doit se faire d'illusions sur le fait qu'une négociation avec Cuba puisse être facile ou que les résultats soient garantis. Mais si nous nous refusons à nous impliquer dans une diplomatie formelle, nous sommes sûrs de n'obtenir aucun résultat", a ajouté M. Flake. Interrogé, vendredi, sur la visite, le porte-parole du département d'Etat Sean McCormack a espéré que les parlementaires saisiraient l'occasion de "souligner l'importance du fait que la transition qui est en train de se dérouler à Cuba - et nous savons tous qu'il y a une transition en cours à Cuba - ne soit pas que le passage d'un dictateur à un autre". Il a exclu tout changement de politique. Le débat sur l'embargo "dure depuis un moment", y compris au Congrès, a-t-il rappelé. "Nous avons des vues opposées à celles de la délégation". Et, a-t-il souligné, "la formulation et la mise en oeuvre de la politique étrangère sont du ressort de l'exécutif". La délégation américaine a indiqué lors de sa conférence de presse, dimanche, qu'elle n'avait pas rencontré Raul Castro, contrairement à ses espérances. Elle n'avait pas prévu d'entretiens avec les dissidents cubains. ¤ S'agissant du sort des membres de l'ancien parti unique Baas, la conférence a repris la proposition du premier ministre, samedi, de les réintégrer dans l'armée, ou de leur verser des pensions. ¤ L a conférence de réconciliation nationale irakienne convoquée le 16 décembre par le premier ministre, Nouri Al-Maliki, s'est conclue, dimanche soir 17 décembre, par une série de "recommandations" dont les principales concernent les anciens cadres du régime de Saddam Hussein. Ces derniers avaient été brutalement écartés après l'intervention américaine de 2003. Parmi les autres "recommandations" figurent la réinstauration du service militaire, la clarification des compétences des régions, et la mise au point d'un calendrier de départ des troupes étrangères. S'agissant du sort des membres de l'ancien parti unique Baas, la conférence a repris la proposition du premier ministre, samedi, de les réintégrer dans l'armée, ou de leur verser des pensions. Cette mesure concerne théoriquement 350 000 anciens officiers. Elle pourrait convaincre de nombreux anciens baasistes, aujourd'hui actifs au sein de l'insurrection sunnite, de déposer les armes. ENLÈVEMENTS L'insécurité qui règne à Bagdad a été illustrée, dimanche, par l'enlèvement en plein jour de 25 employés du Croissant-Rouge irakien et d'un nombre indéterminé de civils. Ces enlèvements par des hommes armés non identifiés, confirmés par une porte-parole de l'organisation, ont eu lieu dans les locaux du Croissant-Rouge. En fin de journée, six personnes ont été libérées. Par ailleurs, l'armée américaine a annoncé, samedi et dimanche, la mort de cinq soldats tués au combat. Soixante-trois marines ont été tués en Irak depuis le début de décembre. Alors que le premier ministre britannique Tony Blair a salué dimanche, lors d'une visite surprise en Irak, le "courage" des soldats britanniques déployés dans ce pays et réaffirmé son soutien au gouvernement "démocratiquement élu" de son homologue irakien al-Maliki, le débat reste vif aux Etats-Unis sur les moyens de remédier à la crise irakienne. L'ancien secrétaire d'Etat américain Colin Powell a estimé, dans un entretien à CBS, dimanche, que l'armée américaine ne devait pas être utilisée comme une force de police de la ville pour sécuriser Bagdad. "Je ne suis pas persuadé qu'une autre hausse du nombre de soldats à Bagdad (décidée) dans le but de mettre fin aux violences communautaires, cette guerre civile, marcherait", a-t-il estimé. Le chef de la prochaine majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a indiqué de son côté être prêt à un accroissement des troupes sur place seulement "pour deux ou trois mois" et dans le cadre "d'un programme pour nous sortir de là, comme prévu, l'an prochain". Le président George Bush doit annoncer au début de 2007 une inflexion de la politique menée en Irak par les Etats-Unis. Dans ce contexte, M. Powell a assuré : "Nous devons parler avec un pays comme la Syrie." L'ancien secrétaire d'Etat a estimé que le cas de l'Iran est plus difficile même s'il est également favorable à une ouverture. "Il y a une hostilité qui dure depuis 27 ans, ils sont difficiles à aborder et ils se comportent vraiment très très mal", a-t-il estimé. - (AFP.) ¤ En visite à Moscou, où il a rencontré Vladimir Poutine, le président syrien a toutefois précisé qu'il n'accepterait pas de recevoir des "instructions" de Washington. ¤ L e président syrien Bachar Al-Assad a ouvert la porte à un "dialogue" avec Washington sous conditions, mardi 19 décembre à Moscou, tandis que son homologue russe Vladimir Poutine affichait la volonté de son pays de jouer un rôle au Proche-Orient. "Il faut qu'ils (les Américains) fassent la différence entre dialoguer et donner des instructions", a déclaré M. Assad devant la presse à l'occasion d'une visite de travail de deux jours à Moscou. "Nous sommes ouverts au dialogue, mais nous ne recevrons pas d'instructions. Tout dialogue est utile à condition qu'on discute des intérêts des deux pays impliqués", a-t-il ajouté à l'adresse de Washington. Le rapport de la commission Baker sur l'Irak, publié début décembre, a recommandé au président américain, George W. Bush, l'ouverture d'un dialogue avec la Syrie et l'Iran, ce qui fait l'objet d'un vif débat à Washington. Depuis 2003, Damas est dans le collimateur des Etats-Unis qui lui demandent de modifier sa politique régionale. Au début de son entretien avec M. Assad au Kremlin, M. Poutine a souligné le "rôle important" joué par Damas dans la région, alors que la Syrie est pointée du doigt par les Occidentaux pour son implication dans la fronde menée par l'opposition à Beyrouth contre le gouvernement libanais depuis début décembre.RELATIONS SYRO-RUSSES Le président russe a aussi insisté sur le rôle de la Russie, rappelant qu'il venait de recevoir les premiers ministres israélien, Ehoud Olmert, et libanais, Fouad Siniora. "Nous continuons à participer de la manière la plus active possible au processus de paix au Proche-Orient", a-t-il déclaré. Relevant le "développement dramatique de la situation dans les territoires palestiniens", il a ajouté : "Nous maintenons nos contacts avec toutes les forces politiques en Palestine." A la différence des Etats-Unis et de l'Europe, la Russie a conservé des contacts avec le Hamas, vainqueur aux législatives palestiniennes de janvier, auquel elle a même tenté de conférer une légitimité internationale en recevant ses leaders en mars à Moscou. Fort de ces liens tissés avec les mouvements palestiniens et avec la Syrie du temps de l'Union soviétique, la Russie espère retrouver une certaine influence dans la région. Selon le quotidien russe Kommersant paru mardi, Vladimir Poutine essaie de s'assurer du soutien de Damas pour un projet de conférence internationale sur le Proche-Orient à Moscou, qui pourrait réunir le Liban, la Syrie, voire l'Iran, l'Autorité palestinienne et Israël. M. Assad, qui a conservé en Moscou un précieux interlocuteur alors qu'il était de plus en plus isolé sur la scène internationale, a souligné de son côté l'importance de la coopération bilatérale. "Notre coopération s'est renforcée dernièrement et l'un des buts de ma visite est de l'élargir dans différents domaines", a déclaré le président syrien, sans plus de précisions notamment sur une possible extension de la coopération militaire bilatérale. La Syrie, qui a besoin de moderniser son armée encore largement équipée de matériels soviétiques, envisage d'acheter des avions de chasse russe MIG-29 SMT, des sous-marins Amour-1650, des avions d'entraînement Yak-130 et des systèmes de défense antiaériens Pantsir-S1, affirme Kommersant. ¤ Les combats entre membres du Hamas et du Fatah ont fait cinq morts, mardi 19 décembre, à Gaza. Les tentatives diplomatiques se multiplient pour trouver une issue à la crise. ¤ L e premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh a accusé, mardi 19 décembre dans une allocution télévisée, le président Mahmoud Abbas d'avoir contribué à isoler son gouvernement depuis sa mise en place en mars. Selon lui, le président Abbas "durant les neuf derniers mois, ne s'est pas réuni une seule fois avec le gouvernement. Il n'a pas emmené un seul ministre dans ses tournées". "Cette exclusion s'inscrit dans le cadre de l'isolement politique de ce gouvernement", a-t-il insisté. Il a aussi affirmé que "de nombreuses prérogatives avaient été retirées de son gouvernement au profit de la présidence palestinienne". "Nous avons pris en main un gouvernement sans argent et sans contrôle sur les médias", a-t-il indiqué. Le premier ministre palestinien s'en est également pris aux Etats-Unis qu'il a accusé de vouloir "faire chuter" son gouvernement. Le roi de Jordanie propose une médiation entre le Fatah et le Hamas Le roi Abdallah de Jordanie, après une visite surprise du premier ministre israélien, Ehoud Olmert, s'est dit prêt, mardi, à accueillir une réunion de réconciliation entre MM. Abbas et Haniyeh."Toutes les options sont ouvertes, notamment la tenue d'une réunion à Amman entre le président palestinien, Abou Mazen (M. Abbas), et le premier ministre, Ismaïl Haniyeh, pour discuter des moyens susceptibles de calmer les tensions politiques entre le Fatah et le Hamas", a indiqué le roi de Jordanie. (AFP.) M. Haniyeh a aussi rejeté l'appel du président palestinien à des élections présidentielles et législatives anticipées, les qualifiant "d'anticonstitutionnelles". Selon lui, M. Abbas"a jeté une bombe politique en appelant à des élections anticipées" samedi. Mais face à la flambée de violence qui frappe les territoires palestiniens depuis cette annonce, M. Haniyeh a appelé au calme."Le dialogue doit être le seul mot d'ordre. Il ne faut pas recourir aux armes et j'appelle tout le monde à la retenue, au calme, à faire baisser la tension et à mettre fin à toute présence armée qui aggrave ces tensions", a-t-il déclaré. SIX PALESTINIENS TUÉS MARDI Le peuple palestinien "restera uni face à l'occupation et l'agression et ne sera pas détourné par des luttes intestines", a-t-il souligné, ajoutant que "la moindre goutte de sang palestinien nous est chère et elle ne doit couler que pour la défense de notre terre". "Nous sommes tous à bord d'un même navire, et sommes attachés à ce qu'il parvienne à bon port afin que notre peuple puisse jouir de sa liberté et de son indépendance", a-t-il expliqué. M. Haniyeh a en outre réaffirmé que le Hamas était prêt à "accepter une trêve de dix ans voire vingt ans renouvelables" si Israël se retirait des territoires palestiniens occupés en 1967 et permettait la création d'un Etat palestinien. Il a estimé qu'Israël, depuis l'entrée en fonction du gouvernement dirigé par le Hamas, avait "eu carte blanche pour tuer et détruire les territoires palestiniens et provoquer une anarchie sécuritaire". Un peu plus tôt, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait également appelé toutes les factions palestiniennes à respecter le cessez-le-feu conclu dimanche soir dans la bande de Gaza. "Je les appelle toutes, sans exception, à respecter le cessez-le-feu, à mettre fin aux assassinats et à toutes leurs opérations afin de préserver l'unité nationale", a-t-il indiqué. Ces déclarations des dirigeants palestiniens interviennent alors que six personnes ont été tués mardi dans la bande de Gaza. Ces morts portent à onze le nombre de Palestiniens tués dans des violences interpalestiniennes depuis samedi soir. ¤ Quatrième pays exportateur de pétrole, l'Iran a annoncé, lundi 18 décembre, que ses revenus extérieurs et ses avoirs à l'étranger seraient désormais libellés en euros plutôt qu'en dollars, pour répondre à l'embargo américain et le contourner. ¤ Q uatrième pays exportateur de pétrole, l'Iran a annoncé, lundi 18 décembre, que ses revenus extérieurs et ses avoirs à l'étranger seraient désormais libellés en euros plutôt qu'en dollars, pour répondre à l'embargo américain et le contourner. "Les ressources de l'étranger et les revenus pétroliers seront calculés en euros, et nous les recevrons en euros pour mettre fin à la dépendance à l'égard du dollar", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Gholam Hossein Elham. "Nous procéderons aussi à ce changement en ce qui concerne les avoirs iraniens à l'étranger", a-t-il ajouté. Mi-novembre, le ministre de l'économie, Davoud Danesh Jafari, avait déjà expliqué que Téhéran allait "mener ses transactions en devises avec une autre monnaie que le billet vert", en raison des "entraves posées par les banques américaines". Sur le marché des changes, l'annonce faite lundi par l'Iran n'a toutefois quasiment pas fait progresser la devise européenne. Celle-ci s'est appréciée de 0,13 % à 1,3098 dollar. GESTE PLUS POLITIQUE QUE FINANCIER Pour les observateurs de la communauté internationale, ce geste est plus politique que financier. A Bruxelles, on qualifiait cette annonce de "peu claire". Il faut "se garder de spéculer sur ce que pourrait être l'impact d'une décision dont on ne connaît pas les contours exacts", a déclaré Amelia Torres, porte-parole du commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia. Politique ou non, cette décision participe en tout cas d'un mouvement général des pays exportateurs de pétrole qui veulent se rendre moins dépendants du dollar. Selon le dernier rapport trimestriel de la Banque des règlements internationaux (BRI), publié le 11 décembre à Bâle (Suisse), la Russie et les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) préfèrent désormais placer leurs liquidités en euros plutôt qu'en dollars. Au deuxième trimestre 2006, leurs avoirs en dollars ont représenté 65 % du total (67 % au trimestre précédent). Dans le même temps, ceux en euros sont passés de 20 % à 22 %. Selon la BRI, "les dépôts en dollars des membres de l'OPEP ont diminué de 5,3 milliards (4 milliards d'euros). Ceux libellés en euros et en yens ont augmenté respectivement de 2,8 milliards de dollars et de 3,8 milliards de dollars", sur un total de 632 milliards de dollars. L'ancien président de la Réserve fédérale américaine, Alan Greenspan, avait déjà déclaré, le 11 décembre, dans une conférence retransmise depuis Washington à Tel-Aviv, qu'il y avait "des signes montrant que les pays de l'OPEP commencent à échanger leurs avoirs en dollars contre des euros et des yens". ¤ Des associations de défense des droits de l'homme dénoncent de nouvelles tergiversations attribuées au premier ministre Hun Sen. ¤ S ix mois après sa laborieuse mise en place, le tribunal chargé par la communauté internationale de juger les crimes contre l'humanité commis voilà trois décennies au Cambodge par les Khmers rouges est à nouveau dans l'ornière. Des associations de défense des droits de l'homme dénoncent de nouvelles tergiversations attribuées au premier ministre Hun Sen. Ce dernier avait finalement cédé à la pression extérieure pour l'organisation de ce procès, majoritairement financé (56 millions de dollars pour trois ans) par les Nations unies, mais dans le cadre de la justice cambodgienne. Le Tribunal spécial Khmers rouges (KRT) n'est pas parvenu, fin novembre, à adopter un règlement de procédure interne destiné à harmoniser les deux types de législation qui vont réglementer son travail : le droit de principe romano-germanique dont le Cambodge a hérité de la France, ancienne puissance coloniale, et la common law anglo-américaine. Au plan technique, explique Helen Jarvis, responsable australienne du département des affaires publiques du KRT, la différence qui n'a pas été abolie est que le premier repose sur "une instruction longue et secrète et un procès court et public", à l'inverse de la deuxième. Il en résulte des désaccords "sur le rôle précis des procureurs, l'espace judiciaire réservé à la défense, sa rémunération, ses rapports exacts avec le barreau et les mécanismes de fonctionnement" du tribunal. Concrètement, cela signifie que personne n'est d'accord sur les conditions dans lesquelles pourraient comparaître, à Phnom Penh, les anciens hauts dignitaires encore en vie du Kampuchéa démocratique, le régime totalitaire qui a présidé à l'assassinat volontaire ou par famine de près de 2 millions de Cambodgiens entre 1975 et 1979 : le chef de l'Etat, Khieu Samphan ; Ieng Sary, très visible "frère numéro trois" du défunt Pol Pot ; "frère numéro deux" Nuon Chea, chargé de la sécurité ; ainsi que "Douch", de son vrai nom Kang Kek Ieu, chef tortionnaire. PROTECTION DES TÉMOINS L'organisation Human Rights Watch (HRW), dans une déclaration du 5 décembre qui a résonné fort à Phnom Penh, a accusé Hun Sen et ses lieutenants politiques, le vice-premier ministre Sok An, officiellement chargé du budget du procès, et le chef de la police, Hok Lundy, de "manigances politiques qui ont ramené tout le processus au point mort" par le biais de juristes cambodgiens à la solde. HRW rappelle l'exigence d'un procès conforme aux critères de la justice internationale, notamment l'interdit de condamnation par contumace et l'indépendance absolue de la défense. L'organisation souligne que, faute d'accord sur ces points, l'ONU devrait s'en retirer. "Nous acceptons tous les commentaires", dit Helen Jarvis, en refusant "toute polémique improductive". Plusieurs responsables cambodgiens ont été plus véhéments, réclamant "des preuves" de la manipulation politique. Robert Petit, procureur canadien, n'est pas surpris mais ne jette pas l'éponge. Il dit qu'il "fallait s'attendre" à ce que le processus demeure lent. Il récuse toute idée de pression politique sur les juristes internationaux. "La seule pression que je ressente, c'est celle de la preuve : être en mesure de livrer une mesure de justice pour ce qui s'est passé ici", proclame-t-il. Des Cambodgiens de Phnom Penh, qui considèrent comme essentielle pour le pays la tenue de ce procès et qui préfèrent souvent rester anonymes, s'inquiètent de voir la querelle en procédure utilisée à des fins dilatoires. Parmi les questions cruciales qui n'ont pas encore été abordées, soulignent-ils, figure en particulier "le rôle des victimes" - désignant essentiellement la manière dont seront appelés à comparaître les témoins à charge, et donc les mesures de protection dont ils devront bénéficier. "Pendant la durée du procès ? Après, et combien de temps après le procès, pour les préserver de tentatives de vengeance ?", demande Ros Chantraboth, historien, vice-président de l'Académie royale cambodgienne, équivalent local de l'Académie française. Autre grand mystère : la diffusion des débats. "Sans diffusion complète, c'est la rumeur qui prendra le pas auprès du public", insiste Ros Chantraboth. "L'argent est là pour archiver tout le procès", assure Helen Jarvis. Mais pas celui nécessaire à la diffusion par satellite. Or la règle des Nations unies, c'est "un procès ouvert au public" - pas seulement aux quelques privilégiés qui devront se rendre, en très grande banlieue de Phnom Penh, dans un "théâtre hollywoodien", disent certains, construit pour l'occasion, en terrain militaire. ¤ Une enquête de l'Institut Harris pour le "Financial Times" sur le sentiment religieux de la population de cinq pays européens - Grande-Bretagne, France, Italie, Espagne et Allemagne - et des Etats-Unis a été publié, lundi 18 décembre, dans le quotidien britannique. ¤ U ne enquête de l'Institut Harris pour le Financial Times sur le sentiment religieux de la population de cinq pays européens - Grande-Bretagne, France, Italie, Espagne et Allemagne - et des Etats-Unis a été publié, lundi 18 décembre, dans le quotidien britannique. Au total, 12 500 personnes ont été interrogées entre le 30 novembre et le 15 décembre. Des deux côtés de l'Atlantique, le fossé se creuse entre ceux qui se déclarent croyants et les "sans religion". Des six pays sondés - et ce n'est pas vraiment une surprise -, les Etats-Unis sont de loin le plus croyant : moins de 20 % des Américains se disent "agnostiques" ou "athées". Et la France est le pays le plus éloigné de la religion : un quart seulement de la population se déclare croyant, contre 60 % d'agnostiques et athées. La croyance religieuse résiste en Italie (62 %), mais s'effrite en Espagne (48 %), en Allemagne (40 %) et en Grande-Bretagne (moins de 40 %). La tradition de séparation entre l'Eglise et l'Etat que connaissent la France et les Etats-Unis rapproche ces deux pays sur la question de l'enseignement de la religion à l'école publique. 59 % des Américains et 62 % des Français ne sont pas d'accord avec une telle proposition. En revanche, les autres pays comme la Grande-Bretagne, l'Italie ou l'Allemagne - où l'enseignement de la religion existe déjà - y sont plus favorables, dans des proportions voisines des deux tiers de la population interrogée. En Espagne, où le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero a supprimé, dans une loi contestée par l'Eglise catholique, l'obligation des cours de religion, l'opinion est divisée en deux moitiés égales. La France laïque reste très isolée sur le port de signes religieux à l'école, comme le voile des jeunes musulmanes ou la petite croix. 77 % des Américains n'y manifestent aucune hostilité, alors que les Français sont massivement contre ou sans réponse franche (90 %). Et, en réponse à une question plus ciblée sur le voile, 59 % des Américains ne voient aucun inconvénient à ce qu'une femme musulmane le porte dans un lieu public. Ce pourcentage est à comparer avec ceux, plus modestes, des Anglais - 23 % seulement y sont favorables - et des Français (13 %), soit des pays où le voile a été sujet de polémiques. PAS D'IMPACT SUR L'ADHÉSION À L'UE Cette enquête d'opinion Harris-FT montre enfin qu'une assez large majorité estime que la religion ne devrait pas être un facteur de discrimination à l'entrée dans l'Union européenne. A la question - débattue depuis la candidature de la Turquie - de savoir si l'Union doit demeurer un "club chrétien", les réponses positives les plus nombreuses viennent de pays comme l'Allemagne et la France, sans excéder 35 %. Les autres pays, où la population musulmane est moins nombreuse ou soulève moins de difficultés d'intégration, estiment à des majorités plus élevées (jusqu'à 50 %) que la religion ne devrait pas être un obstacle à l'adhésion. Progrès vers la tolérance ? Plus des deux tiers (69 %) des sondés estiment qu'ils ne verraient pas d'objection à ce que leur enfant épouse une personne d'une autre confession. ¤ Voitures piégées, enlèvements d'expatriés : le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger intensifie ses opérations avant l'élection présidentielle d'avril 2007. ¤ L es attaques "vont augmenter. (Elles) seront menées sans avertissement et avec la plus extrême sauvagerie". Transmis aux agences de presse par l'Internet, l'avertissement a été envoyé lundi après-midi 18 décembre quelques heures après les explosions quasi simultanées de deux voitures piégées à Port-Harcourt, la grande ville pétrolière du sud du Nigeria. Perpétrés à proximité de bases de vie de compagnies pétrolières occidentales (Shell et Agip), les attentats n'ont occasionné que des dégâts matériels légers. C'était la volonté de son auteur, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND pour l'acronyme anglais), qui en a revendiqué la responsabilité. Le groupe séparatiste, qui réclame un partage plus équitable des ressources pétrolières au profit des populations du sud, a indiqué avoir envoyé "un avertissement" quinze minutes avant le déclenchement des explosions pour écarter tout risque mortel. Il ajoute avoir renoncé in extremis à faire exploser un troisième véhicule piégé parce qu'"il y avait des gens proches de l'endroit choisi". Le mouvement fait souvent parler de lui dans le delta du Niger où se fait l'essentiel de l'exploitation pétrolière. En avril, le MEND avait revendiqué l'explosion d'une voiture piégée garée près d'installations militaires, qui avait fait deux morts. Il est surtout coutumier d'enlèvements. Depuis le début de l'année, près de 70 personnes, employées dans le secteur pétrolier, ont été enlevées, puis relâchées pour la plupart après paiement d'une rançon. La dernière de ces prises d'otages remonte au 8 décembre. Trois Italiens et un Libanais en ont été les victimes. Toujours détenus, ils "resteront avec nous bien au-delà de la fin de cette année", a fait savoir le mouvement. Ce climat de violence n'est pas sans conséquence sur le rythme d'extraction du premier producteur d'or noir du continent africain. La production du Nigeria accuse une baisse de l'ordre de 25 %. C'est un facteur de hausse des cours du brut au niveau international. L'élection présidentielle d'avril 2007 est un autre facteur d'instabilité. Dimanche, des milliers de représentants du parti au pouvoir, le Parti démocratique du peuple (PDP), réunis à Abuja, la capitale, ont désigné leur candidat. Leur choix est une surprise. Ce sera Umaru Yar'Adua, 55 ans, le gouverneur d'un Etat musulman du Nord. Logiquement, son élection à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique devrait être acquise car le PDP, au pouvoir depuis le départ de la junte militaire en 1999, dirige la plupart des 36 Etats du Nigeria - d'où ses importants moyens financiers - et contrôle les services de renseignements. Pour autant, rien n'est joué. S'il est populaire parmi les militants du PDP, un parti fourre-tout, sans idéologie précise, M. Yar'Adua n'a que peu d'alliés parmi ses dirigeants. Dimanche, nombre d'entre eux se sont éclipsés sans attendre le discours de clôture du futur candidat. Des observateurs estiment que M. Yar'Adua doit son élection à l'actuel président Olusegun Obasanjo, que la Constitution empêche de solliciter un troisième mandat. En manoeuvrant en coulisses en faveur de M. Yar'Adua, le président sortant se serait garanti contre de futures poursuites pour corruption. L'hypothèse d'une guerre interne au PDP n'est pas à exclure. Elle pourrait profiter au tombeur de M. Obasanjo, Abubakar Atiku, vice-président et candidat à l'élection présidentielle sous la bannière d'un parti de l'opposition. ¤ Le nouveau secrétaire à la défense américain a pris ses fonctions lundi, alors qu'un rapport de l'armée estime que les violences ont augmenté de 22 % ces trois derniers mois en Irak. ¤ L e jour même de la prise de fonctions de Robert Gates à la tête de la défense américaine, lundi 18 décembre, le Pentagone a rendu public un rapport qui confirme la détérioration de la situation en Irak ces trois derniers mois. Entre le 10 août et le 10 novembre, les attaques dirigées contre les forces américaines, le personnel de sécurité et les civils irakiens ont fait un bond de 22 % par rapport au trimestre précédent, atteignant ainsi un nouveau record. Le rapport, remis lundi au Congrès, évoque pour cause un "pic saisonnier de violence pendant le ramadan". Tony Blair a été incapable d'influencer la politique étrangère américaine, estime un institut de rec "L'échec fondamental de Tony Blair en matière de politique étrangère a été son incapacité à influencer l'administration Bush d'une quelconque manière, malgré le sacrifice militaire, politique et financier fourni par le Royaume-Uni", estime l'institut de recherche londonien Chatham House dans un rapport publié mardi. Ainsi, l'invasion en Irak et le soutien inconditionnels à la politique américaine ont été une "terrible erreur", estime l'institut. Autre erreur : avoir tenté de justifier la guerre en arguant que Saddam Hussein disposait d'armes de destruction massive. Le rapport va même jusqu'à estimer que "le jury est encore incertain" quant à savoir si Tony Blair savait que de telles accusations ont été "gonflées ou même fabriquées". Son successeur au 10, Downing Street devra rééquilibrer les intérêts de Londres entre les Etats-Unis et l'Europe, faute de quoi "la débâcle actuelle aura des répercussions politiques pour les années à venir". (Avec AFP et Reuters.) La moitié de ces attaques (54 %) se sont produites dans seulement deux provinces irakiennes : Bagdad et Al-Anbar. Les forces de la coalition demeurent la cible principale (68 %), mais, en termes de bilan meurtrier, ce sont les Irakiens qui comptent le plus de victimes. Le nombre de victimes civiles morts et blessés a augmenté de 2 % sur la période étudiée. Le Pentagone relève toutefois que les violences restent localisées. "En dehors du triangle sunnite, plus de 90 % des Irakiens se sentent en très grande sécurité dans leurs quartiers", affirme le rapport. Le document estime par ailleurs que le processus politique de réconciliation nationale "a fait peu de progrès" : "La violence confessionnelle a nettement augmenté malgré les réunions entre responsables religieux et tribaux." Principal responsable : "L''Armée du Mahdi', qui a remplacé Al-Qaida en Irak comme l'accélérateur le plus dangereux d'une violence confessionnelle potentiellement durable en Irak", affirme le rapport, en référence à la milice du chef radical chiite Moqtada Al-Sadr. ROBERT GATES, FRAÎCHEMENT INTRONISÉ, RESTE PRUDENT C'est dans ce contexte difficile que le nouveau secrétaire à la défense américain, Robert Gates, a pris lundi ses fonctions avec l'obligation de proposer rapidement des options sur l'engagement militaire américain en Irak. "Un échec en Irak serait une calamité qui hanterait notre pays, nuirait à notre crédibilité et mettrait en danger les Américains pour les dizaines d'années à venir", a-t-il estimé lors de la cérémonie d'intronisation au Pentagone en présence de George W. Bush. Le président américain a salué en Robert Gates un homme "de talent et d'innovation qui apporte une perspective neuve". Ancien directeur de la CIA, M. Gates succède au très controversé Donald Rumsfeld, qui a régné sur le département à la défense pendant six années. Réputé plus pragmatique que son prédécesseur, Robert Gates prend ses fonctions au moment où M. Bush, sous la pression des événements irakiens et de l'opinion publique américaine, prépare l'annonce prévue en janvier d'une nouvelle politique en Irak. Réticent à fixer un calendrier précis pour le retrait des troupes américaines d'Irak, Robert Gates a toujours estimé que les Etats-Unis devraient sans doute garder "longtemps" une présence militaire dans ce pays, quitte à ce que les effectifs soient nettement inférieurs aux quelque 130 000 soldats actuellement déployés en Irak. Selon lui, tout retrait précipité laissant l'Irak dans le chaos risquerait d'entraîner un "conflit régional", impliquant l'Iran, la Syrie, les pays sunnites de la région et la Turquie. Robert Gates s'est donc fixé comme objectif de "ramener à la maison les fils et filles de l'Amérique". Et d'ajouter, prudent : "Mais comme le président l'a dit clairement, nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer au Moyen-Orient." Autre priorité : l'Afghanistan. "Les progrès réalisés au cours des cinq dernières années par les Afghans sont menacés, a-t-il estimé. Nous ne pouvons pas permettre que l'Afghanistan devienne à nouveau un sanctuaire pour terroristes." ¤ Pour Anna Krasteva, politologue à la Nouvelle Université bulgare, la situation des infirmièrs condamnées en Libye mobilise autant le gouvernement que la société civile/ ¤ ¤ Le président américain a promulgué un accord avec New Dehli. L'Inde, qui n'a pas signé le traité de non-prolifération et développe un programme nucléaire militaire, était exclue depuis trente ans des échanges internationaux dans le nucléaire civil. ¤ L e président américain a promulgué, lundi 18 décembre, un accord de coopération controversé permettant l'exportation de technologies et de combustible nucléaires civils vers l'Inde. La plus grande démocratie du monde, qui n'a pas signé le traité de non-prolifération et développe un programme nucléaire militaire, était exclue depuis trente ans des échanges internationaux dans le nucléaire civil. Ses besoins croissants en énergie ne sont couverts qu'à 3 % par l'énergie atomique. Une part qu'elle souhaite faire passer à 25 % d'ici à 2050. M. Bush a vanté cet accord en faisant valoir que l'Inde acceptait de placer ses activités nucléaires civiles sous le contrôle international. "En aidant l'Inde à recourir davantage à une énergie nucléaire sûre, cette loi jette les bases d'un nouveau partenariat stratégique entre nos deux pays", a déclaré M. Bush lors de la cérémonie de signature. "PAS DEUX POIDS, DEUX MESURES" Le texte"ouvre aussi la voie pour que l'Inde se joigne à l'effort global pour stopper la propagation d'armes nucléaires", a ajouté George W. Bush, par ailleurs très virulent dans l'opposition aux programmes nucléaires nord-coréen et iranien. Lundi, le principal négociateur américain sur le dossier iranien, Nicholas Burns, a affirmé que les Nations unies prononceraient des sanctions contre Téhéran "dans les prochains jours". M. Burns a assuré que l'accord avec l'Inde n'était pas incompatible avec les efforts de Washington pour empêcher l'Iran de développer son programme nucléaire, bien que Téhéran soit signataire du traité de non-prolifération. "Il ne s'agit pas de deux poids deux mesures", a-t-il assuré. CRITIQUES EN INDE ET EN ASIE Historique, l'accord est critiqué. En Inde, des alliés de gauche du gouvernement et le parti nationaliste Bharatiya Janata Party ont dénoncé des clauses qui dénatureraient l'accord de départ et menaceraient donc le programme nucléaire militaire indien. Ils soulignent que le texte prévoit, par exemple, une suspension de la coopération en cas de nouvel essai nucléaire et ils engagent l'Inde à s'allier aux efforts pour contenir les ambitions iraniennes. A l'international, d'autres soulignent que l'accord est une reconnaissance tacite de l'Inde comme puissance nucléaire, ce qui risque d'alimenter une course à l'armement en Asie. Lundi, le premier ministre indien, Manmohan Singh, a voulu se montrer rassurant, à l'issue de quatre jours de visite à Tokyo. Le Japon s'était ému des ambitions nucléaires indiennes, demandant des garde-fous. M. Singh a rappelé qu'il était prévu que des règles de surveillance spécifiques soient mises en place entre l'Agence internationale de l'énergie atomique et l'Inde. "Le moment venu, je suis sûr que le Japon sera à nos côtés", a assuré le premier ministre indien. Pour ne pas que l'opinion indienne pense qu'il soumet sa souveraineté au bon vouloir américain, il a ajouté : "Notre programme stratégique ne répondra qu'à nos propres décisions et ne sera soumis à aucune surveillance internationale." ¤ L'embarcation d'environ 30 mètres de long a été remorquée, lundi soir, jusqu'au port de Licata (sud de la Sicile) après avoir été repérée en fin d'après-midi par des pêcheurs italiens. ¤ U n total de 648 clandestins, entassés sur un même bateau, a été intercepté, dans la nuit de lundi 18 à mardi 19 décembre, au sud de la Sicile - un nombre sans précédent pour une seule embarcation, a indiqué, mardi, l'agence Ansa. Les clandestins, dont le nombre avait été évalué lundi soir entre 400 et 500, ont déclaré être de nationalité égyptienne, selon la même source. Parmi eux se trouvent 21 femmes et 7 enfants. L'embarcation d'environ 30 mètres de long a été remorquée, lundi soir, jusqu'au port de Licata (sud de la Sicile) après avoir été repérée en fin d'après-midi par des pêcheurs italiens. Les autorités ont dû déployer une dizaine de vedettes pour mener à bien l'opération. Les côtes siciliennes et la petite île de Lampedusa, plus au sud, sont le théâtre presque quotidien d'arrivées de bateaux chargés de clandestins partis pour la plupart de Libye et de Tunisie. Entre janvier et septembre, 16 000 immigrés clandestins ont été interceptés par les forces de l'ordre, selon le ministère italien de l'intérieur. - (AFP) ¤ Depuis 1975, les formations politiques, presque toutes communautaires, se sont alternativement alliées et affrontées au pays du Cèdre. Aujourd'hui, les deux coalitions, qui comptent l'une et l'autre des chrétiens, se présentent chacune comme la vraie "souverainiste". ¤ D e 1975 à 2006 : en trente et un ans - dont quinze de guerres intestines -, l'échiquier politique libanais a connu les alliances les plus improbables, au gré de la conjoncture. Faire table rase du passé sans jamais faire un travail de mémoire ni estimer avoir de comptes à rendre à personne est devenu une spécialité des formations politiques. La faiblesse quasi congénitale de l'Etat et le monolithisme communautaire des partis politiques aidant, le repli confessionnel s'est accentué. Sourdes ou déclarées, les rivalités entre formations et/ou hommes et "familles" politiques au sein de chaque communauté ne se sont pas pour autant estompées. Elles dictent souvent les rapprochements et retournements de veste. Le paysage politique au Liban donne le tournis. Qui est qui aujourd'hui ? La majorité. La colonne vertébrale de la majorité repose sur un trépied : le Courant du futur (sunnite), du député Saad Hariri, fils de feu l'ancien premier ministre Rafic Hariri (assassiné) ; le Parti socialiste progressiste (PSP), dirigé par le député Walid Joumblatt (druze) ainsi que les Forces libanaises (FL) et les Phalanges libanaises (Kataëbs), formations chrétiennes conduites respectivement par Samir Geagea et Amine Gemayel. Le premier ministre, Fouad Siniora (sunnite), représente ce courant majoritaire au Parlement et au gouvernement, et dont la composante chiite est toutefois limitée, dans la mesure où le Hezbollah et Amal (opposition) monopolisent pratiquement la représentativité de leur communauté (les musulmans chiites). Abstraction faite du passé relativement récent de certaines d'entre elles, toutes les forces de la majorité sont hostiles au régime syrien. Elles imputent à sa tutelle de trente ans l'affaiblissement des institutions de l'Etat au profit d'un appareil sécuritaire de type mafieux. Elles lui attribuent, surtout, les seize attentats dont le Liban a été le théâtre depuis le 1^er octobre 2004. Cette série noire - dont six hommes politiques et de plume ont été, entre autres, les victimes - a commencé dans la foulée de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU, en septembre de cette année-là, de la résolution 1559, d'inspiration franco-américaine, intimant à la Syrie, sans la nommer, de retirer ses troupes du pays du Cèdre. L'opposition. Le Hezbollah (chiite) est la force motrice des opposants. Il est adossé à l'autre formation chiite, Amal, moins représentative que lui mais dont le chef, Nabih Berri, est président du Parlement. La principale formation chrétienne de cette opposition est le Courant patriotique libre (CPL) du général Michel Aoun, aux côtés d'une autre formation chrétienne à la représentativité circonscrite au Liban nord. Il s'agit des "Marada" (les Géants) dont le chef est l'ancien député et ministre Soleiman Frangié. Côté sunnite, les formations qui comptent dans ce camp sont les partisans de l'ancien premier ministre Omar Karamé, dans le nord, et ceux de Moustapha Saad (dans la région de Saïda/sud). Le Parti démocratique dirigé par l'ancien ministre et ancien député Fayçal Arslane fait aussi partie de l'opposition. Le président de la République (catholique maronite), Emile Lahoud, est du même bord, mais il ne dirige aucun parti ni ne bénéficie d'une assise populaire. Hormis le CPL, qui s'en défend, ces armatures de l'opposition sont proches du pouvoir syrien à des degrés divers. Outre son alliance avec Damas qu'il revendique haut et fort, le Hezbollah se dit honoré de sa proximité avec l'Iran, dont il est une création, et de son allégeance au wali-e-faqih, c'est-à-dire au Guide suprême de cette République. Traits communs. Autour des grandes formations gravitent, dans les deux camps, des groupes parlementaires, une myriade de chefs religieux, de personnalités, de députés ou d'anciens députés, de groupements peu représentatifs et de quidams de toutes les confessions. Plusieurs formations dans les deux camps revendiquent par ailleurs des adhérents venus d'horizons communautaires différents. Mais ces exceptions ne font que confirmer la règle de l'homogénéité confessionnelle des partis. Outre le Baas prosyrien, à la représentativité très limitée, deux des trois seules formations laïques du pays, le Parti communiste et le Parti nationaliste socialiste, pan-syrien, sont dans l'opposition. La troisième, le Mouvement de la gauche démocratique, de création récente, fait partie de la majorité. La majorité considère qu'en dépit du retrait de ses soldats, fin avril 2005, Damas continue de chercher à déstabiliser le Liban via ses amis et alliés locaux. Ce dont ces derniers se défendent. Ils accusent à leur tour la majorité - qui proteste - d'exécuter les projets français et surtout américain dans la région. Chacun des deux camps se présente comme "souverainiste", c'est-à-dire désireux de garantir la totale souveraineté du Liban et d'y établir un Etat de droit, en accusant son vis-à-vis de vouloir faire du pays un Etat satellite de puissances extérieures. Quand et comment les alliances actuelles se sont-elles constituées ? L'assassinat, le 14 février 2005, de Rafic Hariri a marqué un tournant. Toutes les formations et les forces anciennement ou fraîchement hostiles à l'hégémonie syrienne se sont alors agrégées. Imputant la responsabilité de cet assassinat au "système sécuritaire syro-libanais", dont ils tiennent le président de la République pour le symbole suprême, ces formations ont réclamé à cor et à cri le retrait des troupes syriennes. A l'origine, le CPL faisait partie de cet agrégat qui allait bientôt devenir politiquement majoritaire et qui s'était surnommé "coalition du 14 mars", par référence à la date à laquelle les protestations de ses partisans ont abouti à la démission du gouvernement d'Omar Karamé. Cette démission avait donné le signal de la fin de la présence tutélaire syrienne au Liban. La fin de cette hégémonie avait permis au général Aoun de revenir au Liban après un exil forcé de vingt-six ans en France. De son exil, M. Aoun se prévalait même d'être le principal inspirateur de la résolution 1559 qui exigeait, outre le retrait des forces syriennes, le désarmement du Hezbollah et des Palestiniens. ¤ L'émission phare de Channel Young, "Xinling huayuan", ou "Jardin du coeur", est diffusée chaque soir en semaine, de 21 heures à 22 heures à la télévision de Shanghaï. ¤ R endez-vous quotidien de centaines de milliers de téléspectateurs chinois, l'émission Xinling huayuan, ou Jardin du coeur, a investi depuis 2004 un terrain encore dominé en Chine par les chiromanciens ou autres spécialistes de la divination : celui des troubles de l'âme. "Jardin du coeur est la première émission à traiter de psychologie ici. C'est encore tabou d'aller voir des psychiatres en Chine, et il y en a très peu", dit Showline Chang, une psychologue taïwanaise qui joue le rôle du "psy" dans cette émission phare de Channel Young, diffusée chaque soir en semaine, de 21 heures à 22 heures à la télévision de Shanghaï. Un seul cas est traité par émission : le ou les participants, masqués ou bien à visage découvert, sont invités à s'exprimer par "docteur Chang" - tandis que deux ou trois représentants du public donnent leurs avis, souvent tranchés, sur les problèmes exposés. Docteur Chang propose ensuite une amorce de solution - sous la forme d'un jeu de rôle, ou de gestes simples - aux diverses pathologies qui ont pu éclore dans ce laboratoire des modes de vie et de consommation qu'est Shanghaï pour la Chine. Les comportements y sont parfois proches de la caricature. "Il y a plein de dépressifs à Shanghaï : les gens sentent que c'est une période d'opportunités, il y a toujours quelqu'un qui a un bon plan. Ils ne veulent rien rater et ça les rend très anxieux, dit Showline Chang. Souvent des familles se déchirent à l'antenne au sujet des compensations obtenues quand leur maison est démolie. C'est un apport de cash très important en Chine. Des familles font toutes sortes d'arrangements pour obtenir plus. Puis se disputent. Il y a partout des conflits familiaux autour de l'argent, c'est bien connu. Mais je l'ai rarement vu exprimé avec une telle véhémence", poursuit cette émule chinoise de l'animatrice de télévision française Mireille Dumas. MODERNISATION CHAOTIQUE L'équipe de Jardin du coeur reçoit désormais près de 1 000 propositions par mois - alors que le manque de candidats avait, au début, amené les organisateurs à faire rejouer des cas réels par des comédiens improvisés. Pour édulcorées qu'elles soient - la censure veille -, les émissions de ces deux dernières années déroulent la chronique d'une modernisation chaotique, qui laisse les individus sans repère. On y voit un vieil homme de 78 ans tout juste divorcé après 58 ans de mariage. Son ex-femme le harcèle car il a offert un collier en or à une employée de salon de massage. Il souhaite que docteur Chang la raisonne. Une autre fois, un jeune paysan, masqué, est sur le plateau avec son père et sa petite amie. Il raconte le drame qu'il a vécu : n'ayant pas compris en quoi consistait le travail bien payé qu'il avait déniché dans un bar de Shanghaï, il fut violé par un client. Ailleurs, un homme souhaite que docteur Chang soigne sa petite amie, qu'il a surprise avec une autre femme. "On a même abordé le tabou de l'homosexualité, c'est une première en Chine. Quand je suis arrivée, on me disait de ne pas prononcer le mot adultère ou maîtresse. Il y avait une longue liste de mots interdits. On pouvait parler d'adultère, mais il était défendu d'utiliser ce mot. Maintenant, on l'utilise sans arrêt !", raconte la psychologue. ¤ Le manque de réaction de la candidate socialiste lorsqu'un député du Hezbollah a comparé l'occupation israélienne du Liban au "nazisme" suscite la polémique. Ségolène Royal affirment qu'elle n'a "pas entendu" ces propos "inadmisissibles, abominables, odieux". ¤ "J e n'ai pas entendu cette comparaison et si cette comparaison avait été faite, que ce soit moi ou que ce soit l'ambassadeur de France qui était à mes côtés et qui n'a pas non plus entendu ces propos, nous aurions quitté la salle". C'est en ces termes que Ségolène Royal a expliqué à la presse, lors du troisième jour de sa visite au Liban, sa réaction face à un député du Hezbollah qui a comparé l'occupation israélienne du Liban au "nazisme". "Que les choses soient bien claires : ces propos qui auraient été inadmisissibles, abominables, odieux, auraient entraîné de notre part un départ de la salle. Nous n'avons pas entendu ces propos", a-t-elle insisté. La candidate socialiste a expliqué qu'elle n'avait pas réagi tout de suite car elle n'avait pas entendu ce qualificatif prononcé en arabe. Les faits remontent à vendredi, lors de la rencontre entre Ségolène Royal et 17 députés de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale libanaise. Au cours de cette réunion, un député du Hezbollah, Ali Ammar, a déclaré en arabe : "Le nazisme qui a versé notre sang et qui a usurpé notre indépendance et notre souveraineté n'est pas moins mauvais que le nazisme qui a occupé la France". Ses propos, qui se trouvaient dans un long exposé, étaient traduits en langue française par deux traductrices, une pour la candidate socialiste et ses conseillers, une autre pour les journalistes français. Le mot "nazya", prononcé deux fois en arabe, a été entendu clairement par de nombreux journalistes français présents dans la salle. "JE CONTINUERAI À DIALOGUER" Au cours de la réunion, le parlementaire du Hezbollah avait qualifié Israël d'"entité sioniste". Ségolène Royal avait alors exprimé "une divergence de vues", affirmant que "l'Etat d'Israël a le droit d'exister". En revanche, Ali Ammar ayant longuement insisté sur "la folie de la politique américaine", elle a dit partager avec lui "beaucoup de choses, notamment l'analyse du rôle des Etats-Unis". A la fin de la réunion, elle a fait une mise au point en soulignant qu'il ne fallait pas "confondre la politique de l'administration Bush avec la politique globale des Etats-Unis", rappelant que la France était "l'alliée" de ce pays. La candidate socialiste a tenu à préciser : "je continuerai à dialoguer, n'en déplaise à certains, avec tous les parlementaires ou toutes les autorités démocratiquement représentatives et je ne laisserai pas déformer le contenu d'une réunion ou les propos pour m'empêcher de continuer à parler", a-t-elle poursuivi, sans préciser si elle rencontrerait des élus du parti palestinien Hamas lors de son déplacement à Gaza. Ségolène Royal est attendue dimanche en Israël et à Gaza, elle doit s'entretenir avec le premier ministre israélien Ehoud Olmert et la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni, ainsi qu'avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. ¤ L'absence de Fidel Castro aux cérémonies militaires en son honneur, samedi, renforce les doutes sur son état de santé. Son frère Raul a ouvert le défilé. ¤ ¤ Contesté par la gauche, le président a appelé à la "réunification" du pays, après avoir pris ses fonctions devant un Congrès en ébullition ¤ Q uel charivari ! Jamais dans l'histoire du Mexique un président n'avait prêté serment sous les huées et les sifflets assourdissants des élus de l'opposition, dans un Parlement gardé par l'armée et blindé de barrières métalliques. Pourtant le conservateur Felipe Calderon n'a pas cédé aux pressions de la gauche, qui conteste sa légitimité et voulait le contraindre à changer le lieu de la cérémonie, afin de remporter sur lui une victoire symbolique. "Je jure de remplir avec loyauté et patriotisme la charge de président de la République que le peuple m'a confiée", a déclaré M. Calderon devant un Congrès en ébullition, vendredi 1^er décembre, avant de recevoir l'écharpe présidentielle des mains de son prédécesseur Vicente Fox. Arrivé en hélicoptère à cause des manifestants hostiles qui parcouraient le centre-ville, et parvenu à la tribune par la porte de derrière, le nouveau chef de l'Etat a juste eu le temps d'entonner l'hymne national, avant que ne reprenne le vacarme général. "ÇA, C'EST DE L'ACTION !" "Il l'a fait !" se félicitaient les députés du Parti d'action nationale (PAN, droite), la formation de M. Calderon, heureux que cette étape ait été franchie et que la crise politique dans laquelle le pays se débat depuis cinq mois n'ait pas débouché sur une impasse institutionnelle. "Felipe va tomber !" criaient à pleins poumons leurs adversaires du Parti de la révolution démocratique (PRD) et leurs alliés de gauche. Au deuxième balcon, comme au théâtre, les invités du gouvernement mexicain - parmi lesquels l'ancien président George Bush senior, le président colombien Alvaro Uribe et le prince Felipe d'Espagne - observaient le spectacle. "Ça, c'est de l'action !", s'est exclamé le gouverneur de Californie, l'acteur Arnold Schwarzenegger, en découvrant cet épisode inédit de "démocratie-réalité". Depuis mardi, des millions de Mexicains pouvaient suivre en direct, sur la chaîne de télévision du Congrès, l'occupation jour et nuit de l'enceinte parlementaire par des élus du PRD et du PAN décidés, les uns à prendre d'assaut la tribune pour empêcher le serment réglementaire du "président usurpateur", les autres à défendre les institutions. On a craint le pire lorsque, à l'aube de vendredi, après deux jours d'une trêve ponctuée de pauses-pizzas et de chansons folkloriques, les députés ont recommencé à s'affronter physiquement. Au bout du compte, chaque camp peut s'estimer satisfait : la droite a fait triompher la légalité, tandis que la gauche a mis en évidence aux yeux du monde entier la "fragilité" de la victoire du nouveau président mexicain (due à 0,58 % des voix) sur son rival du PRD, Andres Manuel Lopez Obrador. Lors d'un discours programme, prononcé devant près de 10 000 sympathisants réunis dans l'auditorium national, M. Calderon a appelé à "la réunification du Mexique en cette période de tension". Il a promis de mettre fin à l'impunité, et annoncé que tous les enfants nés à partir du 1^er décembre bénéficieraient d'une couverture-maladie. ¤ En dépit d'une campagne électorale pacifique, les Vénézuéliens étaient inquiets à la veille du scrutin présidentiel du dimanche 3 décembre. ¤ E n dépit d'une campagne électorale pacifique, les Vénézuéliens étaient inquiets à la veille du scrutin présidentiel du dimanche 3 décembre. Beaucoup de familles ont stocké des provisions par crainte d'une contestation des résultats et des troubles qui s'ensuivraient. Au pouvoir depuis huit ans, le président Hugo Chavez, enfant terrible de la gauche radicale, brigue un nouveau mandat de six ans. Jeudi, celui que les sondages créditent d'une très confortable avance a assuré qu'il n'y aura pas de fraude. Mais il a contribué à alimenter les rumeurs en annonçant que les autorités avaient déjoué un attentat contre le principal candidat de l'opposition, Manuel Rosales, un social-démocrate à la tête d'une coalition de centre-droite. Selon M. Rosales, en guise de démenti, "Chavez a la capacité de proférer des mensonges éhontés avec le plus grand aplomb". Alors que la mobilisation des partisans du chef de l'Etat a donné des signes d'essoufflement, son challenger est parvenu à replacer sur la scène politique une opposition laminée depuis le référendum de 2004, qui avait échoué à écourter le mandat de M. Chavez. A Caracas, la manifestation des opposants, le samedi 25 novembre, n'a peut-être pas réuni un million de personnes, comme le prétendent ses organisateurs, mais elle a dépassé largement la mobilisation des "chavistes", le lendemain. "Même si Rosales perd, l'opposition a déjà obtenu une avancée par son retour dans les rues", admet Eleazar Diaz Rangel, directeur du quotidien Ultimas Noticias, dont les éditoriaux soutiennent M. Chavez. Fort de son bilan comme gouverneur de l'Etat pétrolier du Zulia, M. Rosales a affronté le président sur son propre terrain, la politique sociale. "Le Venezuela a aujourd'hui davantage de riches enrichis et de pauvres appauvris", a-t-il déclaré, vendredi, à la presse étrangère, confiant dans sa victoire. "J'ai été dirigeant étudiant, conseiller municipal, maire et gouverneur réélu, je ne suis pas le produit d'une improvisation ou d'une caserne", dit-il, en allusion à l'origine militaire de M. Chavez. Les électeurs n'auront pas eu la chance de comparer les positions des deux candidats, puisque le chef de l'Etat n'a pas relevé le défi d'un débat télévisé proposé par son rival. Cette tradition démocratique a existé du temps où sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens alternaient au Venezuela, mais elle a été abandonnée par M. Chavez, pourtant réputé pour sont talent oratoire. A l'en croire, il n'y avait pas lieu de débattre avec "le candidat de l'Empire" (américain). "Nous allons lui donner une raclée, a promis le président. Il n'y a pas de place pour d'autre projet que la révolution bolivarienne." Malgré l'évacuation du débat politique, le chef de l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens pour assurer sa réélection. Selon les chiffres fournis à la Commission électorale nationale (CNE), la campagne "chaviste" aurait disposé de moyens financiers deux fois supérieurs à ceux dépensés par les opposants. Les tours de Caracas sont ornées d'immenses portraits du leader bolivarien. L'époque des affichages militants semble révolue : désormais, les affiches occupent des espaces payants. En fin de campagne, le tabloïd populaire Ultimas Noticias contenait quinze pages de publicité du gouvernement Chavez contre trois du candidat de l'opposition. A la télévision, le déséquilibre est aussi flagrant, a reconnu la CNE. Les opposants dénoncent également le climat d'intimidation et les pressions exercées à l'égard des fonctionnaires - 2 millions, sur 16 millions d'électeurs - et des bénéficiaires des programmes sociaux. Il y a un précédent, car la liste des pétitionnaires du référendum de 2004 a été utilisée en vue d'exclusions ou de discriminations. ¤ Après avoir reconnu que le succès en Irak n'était "pas aussi rapide" qu'il le souhaitait, le président américain a déclaré que 2007 exigerait de faire des "choix difficiles et des sacrifices supplémentaires". ¤ L e président George W. Bush a déclaré lors d'une conférence de presse, mercredi 20 décembre, à Washington n'avoir pas encore décidé s'il augmenterait prochainement les effectifs militaires américains en Irak. Après avoir reconnu que le succès en Irak n'était "pas aussi rapide" qu'il le souhaitait, George Bush a déclaré qu'il n'avait "pas encore pris de décision sur l'augmentation" des effectifs. Le président américain doit annoncer sa nouvelle stratégie pour l'Irak en début d'année. Il a déjà déclaré que 2007 exigerait de faire des "choix difficiles et des sacrifices supplémentaires" pour les Américains en Irak, "parce que l'ennemi est violent et sans pitié". M. Bush maintient, par ailleurs, son refus d'engager des discussions approfondies avec l'Iran et la Syrie sur l'avenir de l'Irak, avant que Téhéran renonce à son programme nucléaire controversé et que Damas s'engage pour la stabilité au Liban. En ce qui concerne l'augmentation des troupes américaines en Irak, le président a déclaré que l'opinion de ses officiers était "très importante", ajoutant que "ce sont des gens brillants, capables, intelligents, dont l'opinion est extrêmement importante pour moi". "Je ne vais pas spéculer à haute voix sur ce que je dirai au pays sur notre façon de progresser avant d'être prêt", a-t-il ajouté. "L'une des options est d'augmenter les effectifs militaires, mais pour ça il faut une mission spécifique qui puisse être accomplie avec plus de troupes", a-t-il précisé en ajoutant qu'il était également soucieux "d'aider les Irakiens" à assumer leurs responsabilités. "FAÇONNER UNE NOUVELLE VOIE QUI PUISSE RÉUSSIR EN IRAK" Le Washington Post avait indiqué mardi que les plus hauts responsables militaires américains étaient hostiles au projet de la Maison Blanche de déployer entre 15 000 et 30 000 soldats supplémentaires en Irak pour une période inférieure à huit mois notamment parce que la mission de ces soldats n'est pas clairement définie. Plusieurs responsables démocrates ont exprimé des réticences similaires. "Je vous fais cette promesse : mon administration va travailler avec les républicains et les démocrates pour façonner une nouvelle voie qui puisse réussir en Irak", a ajouté M. Bush, annonçant qu'il écouterait des idées venues de toute part. Signe des changements en cours, le général John Abizaid, qui supervise les opérations militaires américaines au Proche-Orient, a fait savoir peu avant la conférence de presse qu'il allait quitter son poste début 2007 après avoir refusé de prolonger sa mission. Le président américain a, en outre, déclaré qu'il faudrait, selon lui, accroître les effectifs de l'US Army et du corps des "marines". L'armée américaine est dangereusement menacée, selon ses commandants, d'atteindre les limites de ses capacités avec les missions de longue durée en Irak ou en Afghanistan. Enfin, les Etats-Unis "travaillent dur" pour obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU imposant des sanctions à l'Iran, si Téhéran ne suivait pas les appels de la communauté internationale sur le nucléaire, a précisé M. Bush. ¤ Des affontements ont éclaté, mercredi matin, entre les forces gouvernementales, soutenues par des troupes éthiopiennes, et des combattants des Tribunaux islamiques. Au moins 12 personnes auraient été tuées. ¤ A u moins douze personnes auraient été tuées lors de violents combats qui ont éclaté sur plusieurs fronts, mercredi 20 décembre, entre les forces gouvernementales soutenues par des troupes éthiopiennes et des combattants islamistes. Le commissaire européen au développement, Louis Michel, s'est rendu mercredi au siège du gouvernement de transition somalien pour tenter d'éviter un nouveau conflit. "Je peux confirmer que des combats violents ont déjà commencé sur plusieurs fronts près de la ville de Deynunay", a annoncé un haut responsable militaire des Tribunaux islamiques, Mohamed Ibrahim Bilal. EXPIRATION DE L'ULTIMATUM De son côté, le gouvernement de transition a confirmé mercredi le déclenchement des affrontements, sur plusieurs fronts, dans la région de Baidoa. "Il y a des bombardements partout où nos forces combattent les islamistes, c'est l'enfer ici, il y a de violents combats qui, je pense, vont faire beaucoup de victimes", a annoncé un haut commandant gouvernemental, Ibrahim Batari. Selon le gouvernement, dix miliciens islamistes et deux soldats gouvernementaux ont déjà été tués. Les premiers combats entre les deux camps se sont produits dans la nuit de mardi à mercredi près d'Idale, au sud de Baidoa, deux heures après l'expiration, mardi à minuit, de l'ultimatum fixé par les islamistes aux troupes éthiopiennes. Les tribunaux islamiques avaient en effet donné une semaine à l'Ethiopie pour quitter la Somalie. Mercredi, ils ont affirmé qu'ils contrôlaient désormais la ville d'Idale. Mardi, les forces des Tribunaux islamiques ont affirmé être sur le point d'achever leurs préparatifs pour une guerre contre les troupes éthiopiennes qui appuient, selon eux, le gouvernement de transition. De son côté, le gouvernement éthiopien a martelé qu'il ne céderait pas aux menaces des islamistes. Ceux-ci ont étendu ces derniers jours leur emprise militaire autour de Baidoa, siège du gouvernement de transition. MÉMORANDUM SUR UNE REPRISE DES POURPARLERS Addis-Abeba dément avoir déployé son armée en Somalie et reconnaît seulement l'envoi d'instructeurs militaires. L'Ethiopie a cependant annoncé à plusieurs reprises être prête à une opération militaire contre les islamistes, qui contrôlent la majorité du centre et du sud du pays. Pour essayer de désamorcer la crise, M. Michel doit s'entretenir mercredi à Baidoa avec le président somalien, Abdullahi Youssouf Ahmed, et le premier ministre de transition, Ali Mohamed Gedi. Il leur soumettra un mémorandum sur une reprise des pourparlers de paix avec les Tribunaux islamiques, selon un communiqué de l'Union européenne. Plus tard dans la journée, une rencontre entre M. Michel et le chef des islamistes, Cheikh Hassan Dahir Aweys, est prévue dans la capitale somalienne, Mogadiscio, selon la même source. ¤ Un nouveau cessez-le-feu a été aussitôt mis en péril par une attaque de miliciens islamistes contre des services de sécurité de l'Autorité palestinienne. ¤ L es affrontements interpalestiniens dans la bande de Gaza ne donnaient pas de signe d'apaisement, mercredi 20 décembre au matin, en dépit de la proclamation, la veille au soir, d'un nouveau cessez-le-feu entre combattants du Fatah et du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), le deuxième en quarante-huit heures. Peu après l'annonce de cet accord, une roquette tirée contre un poste de police a tué deux membres de la Sécurité nationale, un appareil fidèle au président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Du fait de cette attaque, la trêve négociée sous la pression des services secrets égyptiens implantés à Gaza pourrait subir le même sort que la précédente, conclue dimanche soir, et qui s'est effondrée en l'espace d'une journée. Mardi, en effet, six militants - quatre du Fatah et deux du Hamas - ont été tués dans une série d'enlèvements et de batailles de rue qui ont également fait dix-huit blessés donc cinq enfants. A la suite de ces violences, les chefs de la sécurité des deux factions rivales étaient tombés d'accord pour ramener leurs troupes respectives sur les positions qu'elles occupaient samedi soir. Les deux camps avaient également convenu d'établir une salle d'opérations mixtes, de lever les barrages routiers dressés dans le centre-ville de Gaza ainsi que de relâcher tous leurs otages. Mercredi matin, à la suite de l'attaque contre le poste de police, il n'était pas certain que ces mesures puissent être appliquées. La veille, M. Abbas et le premier ministre palestinien issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avaient pourtant appelé avec insistance au retour du calme. A cette occasion, M. Haniyeh avait réitéré son opposition farouche au projet d'élections anticipées, présidentielle et parlementaires, annoncé par le président palestinien, samedi 16 décembre, qu'il a qualifié "d'anticonstitutionnel". Selon un conseiller de M. Abbas, celui-ci a l'intention de publier dans une semaine le décret portant sur la convocation de ce double scrutin. Cette initiative, a prévenu M. Haniyeh, "risque de nous ramener dix ans en arrière. (...) Nous insistons sur la nécessité de respecter le choix du peuple palestinien". En écho aux propos de M. Abbas, qui avait tourné en dérision les atermoiements de son mouvement lors des négociations avortées sur la formation d'une coalition, M. Haniyeh a accusé le président palestinien d'avoir contribué à l'isolement diplomatique de son cabinet. Selon lui, M. Abbas "durant les neuf derniers mois, ne s'est pas réuni une seule fois avec le gouvernement. Il n'a pas emmené un seul ministre dans ses tournées". En marge des affrontements dans la bande de Gaza qui ont fait treize morts depuis samedi, un conseiller de M. Abbas a affirmé, mardi, qu'une rencontre entre celui-ci et le premier ministre israélien Ehoud Olmert pourrait être organisée la semaine prochaine. Selon cette source, les deux dirigeants seraient déterminés à renouer un dialogue au point mort depuis une entrevue informelle au mois de juin à Amman (Jordanie), avant l'arrivée de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice dans la région au début du mois de janvier 2007. Les moyens de relancer les négociations israélo-palestiniennes ont d'ailleurs figuré au programme de la visite éclair que M. Olmert a rendu mardi au roi Abdallah de Jordanie à Amman. Cette rencontre, tenue secrète jusqu'au dernier moment, a porté sur les façons de consolider le pouvoir de M. Abbas. Les deux hommes ont notamment discuté des modalités du transfert vers la bande de Gaza de la Brigade Badr, une unité de l'Armée de libération de la Palestine stationnée en Jordanie. Soulevée par le président palestinien pour l'épauler dans son face-à-face avec les islamistes, l'idée de ce renfort est étudiée depuis de longs mois par le gouvernement israélien sans qu'un accord n'ait jamais été trouvé. Mardi, deux Palestiniens ont été tués dans les territoires occupés par Tsahal, en dépit de la trêve respectée par les groupes armés depuis la fin du mois de novembre. Un activiste des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa (Fatah) a été abattu lors d'une opération menée par des hommes des forces spéciales israéliennes déguisés en arabes, à Naplouse. Par ailleurs, une adolescente de 14 ans a trouvé la mort dans la région de Tulkarem lorsque des soldats ont ouvert le feu sur des enfants qui leur lançaient des pierres. ¤ Après l'annonce de la condamnation à mort par la justice libyenne de cinq infirmières bulgares et d'un médecin palestinien, accusés d'avoir inoculé le virus du sida à des centaines d'enfants, la blogosphère française s'indigne et tente de se mobiliser. Mais le sentiment d'impuissance domine. ¤ "J e n'ai même pas envie de commenter, faire ma juriste et vous causer droits de l'homme, droits de la défense, nécessité ou non d'une ingérence politique dans les affaires judiciaires d'un Etat souverain, supra-nationalité... J'ai juste envie de chialer", écrit Caroline sur son blog. La condamnation à mort, mardi 19 décembre, de cinq infirmières bulgares et d'un médecin palestinien par un tribunal libyen a provoqué une vive émotion sur de nombreux blogs. Les blogs BD, notamment, se sont emparés du sujet et ont publié plusieurs caricatures mordantes : Maëster, Julo ou Blorg dépeignent un colonel Khadafi se lavant les mains du sort des accusés. Mais pour PHNK, l'indignation ne suffit pas : "Ce serait peut-être le moment venu pour tous ceux qui possèdent des blogs influents mais qui sont gagnés par l'ennui de recommencer à se saisir eux-mêmes de l'actualité, au lieu de se laisser capter par celle que d'autres façonnent pour eux, id est les candidats à l'élection présidentielle et les mainstream media", écrit-il. Plusieurs hommes politiques et partis ont en effet réagi sur le sujet, dans les médias et sur Internet : Jack Lang a écrit une note sur son blog demandant la grâce des six condamnés, ce qui lui vaut d'être mis en avant sur l'observatoire des blogs francophones. De son côté, la section de l'Aisne du Mouvement pour la France lie cette condamnation à un discours du colonel Khadafi dans lequel il annonce la future islamisation de l'Europe. Récupération politique, intérêts financiers, mobilisation... Sur le blog de Versac, un débat s'est engagé à la suite de l'appel du blogueur : "Français, blogueur, ami, révolté, il serait sans doute bon d'écrire à Tripoli, ou au quai d'Orsay, pour leur signifier ton inquiétude, ton refus de cette issue." Mais malgré l'indignation, dans les commentaires, c'est le cynisme et un sentiment d'impuissance qui prévalent : "L'appel des prix Nobel n'a pas suffit, qu'est-ce que le Net pourrait y faire? Vous voyez doudouste aller en Lybie et dire qu'il faut changer cela car les blogs en France sont pas content ?", estime ainsi Ellaurenzovfoot. ¤ Dans un nouveau message vidéo, diffusé mercredi par la chaîne satellitaire Al-Jazira, Ayman Al-Zawahiri dénonce l'attitude du mouvement Hamas, qui a participé aux élections, et menace de poursuivre les attentats anti-américains. ¤ D ans un nouveau message vidéo, diffusé mercredi 20 décembre par la chaîne satellitaire qatarie Al-Jazira, le numéro deux d'Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, a estimé que seule la guerre sainte pouvait "libérer la Palestine". Il a également critiqué la position du Hamas, et a menacé de poursuivre les attentats anti-américains. "Tout autre chemin que celui du djihad mènera à la perte. Ceux qui cherchent à libérer la terre de l'Islam par le biais d'élections inspirées par des Constitutions laïques ou sur la base de décisions destinées à livrer la Palestine aux juifs, ne libéreront pas un seul grain de sable de Palestine", a affirmé Al-Zawahiri. Au contraire,"ces tentatives ne feront que nuire au djihad et aux moudjahidins", a poursuivi le bras droit d'Oussama Ben Laden. L'ATTITUDE DU HAMAS DÉNONCÉE Le numéro deux d'Al-Qaida a, de plus, dénoncé l'attitude du mouvement palestinien Hamas, critiquant sa reconnaissance du président Mahmoud Abbas et sa participation aux élections. "Accepter la légitimité de Mahmoud Abbas, l'homme des Américains en Palestine, et mandater l'OLP, qui reconnaît Israël, pour négocier avec les Israéliens est un abîme qui mènera au bout du compte à l'élimination du djihad et à la reconnaissance d'Israël", a-t-il proclamé. Par ailleurs, Al-Zawahiri a averti que son organisation poursuivrait ses attentats contre les Etats-Unis tant que ce pays continuerait à attaquer les musulmans. "Si vous nous frappez dans nos pays, nous n'arrêterons pas de vous frapper dans votre pays", a-t-il lancé. Le président américain, George Bush, "vous trompe lorsqu'il dit : nous frappons les terroristes dans leurs pays pour qu'ils ne viennent pas nous frapper dans notre pays", a-t-il ajouté, évoquant les conflits en Irak et en Afghanistan. Il a prédit que les Etats-Unis finiraient par négocier avec "les vraies forces", soit les groupes extrémistes islamistes, pour sortir de ces deux pays. Aucune date n'a été spécifiée pour cet enregistrement, dont l'authenticité n'a pas été confirmée de source indépendante. La dernière vidéo d'Al-Zawahiri diffusée par Al-Jazira remontait au 29 septembre. Il avait alors exhorté les musulmans à soutenir les moudjahidins en Irak et en Afghanistan, dénonçant les gouvernements arabes, les "défaitistes" et les oulémas. Il avait également appelé au rejet de toutes les résolutions reconnaissant l'"entité sioniste". ¤ Son secrétaire général, Amr Moussa, a appelé, mercredi, au respect des échéances électorales, déclarant que le président libanais devait rester à son poste jusqu'à la fin de son mandat en novembre 2007. ¤ L e président libanais, Emile Lahoud, proche de Damas, doit rester à son poste "jusqu'au bout de son mandat", qui se termine en novembre 2007, a déclaré, mercredi 20 décembre, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Depuis les élections législatives de 2005, le front antisyrien actuellement au pouvoir réclame, en effet, le départ du président, dont il juge la prorogation de mandat illégitime, mais Emile Lahoud a affirmé à plusieurs reprises qu'il resterait à son poste "jusqu'au dernier instant". Amr Moussa, qui effectue une médiation pour régler la crise politique libanaise, a appelé au "respect des échéances électorales" après un entretien avec Emile Lahoud, boycotté par plusieurs capitales occidentales, dont Washington et Paris. Pour le secrétaire général de la Ligue arabe, "le choix du remplaçant (d'Emile Lahoud) devra se faire ultérieurement par consensus". Au Liban, le chef de l'Etat est élu par les députés. En septembre 2004, le Parlement avait prorogé le mandat du président Lahoud de trois ans, via un amendement constitutionnel. La majorité parlementaire élue en 2005 accuse la Syrie d'avoir dicté cet amendement alors que Damas exerçait sa tutelle sur le pays. Le gouvernement de Fouad Siniora dénonce les pressions et menaces alors exercées par le régime syrien sur l'ancien premier ministre Rafic Hariri, dont le soutien était nécessaire pour obtenir l'amendement constitutionnel. Cette prorogation du mandat d'Emile Lahoud a eu lieu en dépit des mises en garde de l'ONU, qui avait appelé par le biais de la résolution 1559 du Conseil de sécurité au respect de la Constitution libanaise du 23 mai 1996. TRIBUNAL SPÉCIAL Après une journée d'entretiens avec divers représentants politiques au Liban, le secrétaire général de la Ligue arabe a constaté des progrès mais notait, mercredi matin, qu'"aucun problème n'est encore réglé". Amr Moussa "est encouragé par ses contacts, car il lui est apparu que toutes les parties voulaient aboutir à une solution (...). Les entretiens de mardi ont été fructueux, mais il y a encore un long chemin à faire", a déclaré l'un de ses assistants. La médiation de la Ligue arabe s'est fixé comme objectif d'aboutir à un consensus sur la création d'un tribunal spécial pour juger les présumés coupables de l'assassinat de Rafic Hariri en février 2005. Cette question a été le détonateur de la crise politique dans laquelle se débat le Liban depuis la mi-novembre. C'est pour ne pas se prononcer sur le texte de l'ONU prévoyant la mise en place de ce tribunal que les six ministres chiites du gouvernement de Fouad Siniora avaient démissionné le 13 novembre. La Syrie, par la voix de son ambassadeur à l'ONU, a indiqué qu'elle ne se sent pas concernée par ce tribunal. "Nous n'avons pas officiellement vu le texte (...), ce qui nous persuade que la Syrie n'a pas de lien avec ce tribunal", a indiqué l'ambassadeur de Syrie à Beyrouth, Bachar Jaafari. ¤ Un rapport d'information sur les sous-munitions a été rédigé par les sénateurs Joëlle Garriaud-Maylam (UMP, Français établis hors de France) et Jean-Pierre Plancade (PS, Haute-Garonne). ¤ V éritable cancer du champ de bataille, les armes à sous-munitions tuent davantage après la fin des combats que pendant ceux-ci. Elles déciment les civils, comme les paysans qui cultivent leur terre, et trop souvent les enfants. Ce constat, rares sont les pays qui le contestent. Mais rares aussi sont ceux qui veulent s'engager vers une interdiction totale des sous-munitions. La France a la réputation de faire preuve d'une certaine retenue s'agissant de l'utilisation des sous-munitions, mais l'attitude pusillanime dont elle a fait preuve lors de la récente conférence de Genève sur les armes classiques, s'est confirmée, mercredi 20 décembre, à l'occasion de la publication du rapport d'information sur les sous-munitions, rédigé par les sénateurs Joëlle Garriaud-Maylam (UMP, Français établis hors de France) et Jean-Pierre Plancade (PS, Haute-Garonne). Les deux parlementaires ont dû composer avec la volonté du ministère de la défense de ne pas "décider de se priver de certaines armes ou de s'en restreindre les possibilités d'utilisation", comme l'a expliqué le sénateur Roger Romani (UMP, Paris). "Certaines personnes au sein du ministère de la défense ont pris peur, il y a eu un blocage de principe, et des consignes", analyse un proche du dossier. Plus de 70 Etats posséderaient aujourd'hui des armes à sous-munitions (bombes d'aviation, obus et roquettes). Cela représenterait un stock de quelque 4 milliards d'engins explosifs, dont la particularité est de ne pas toujours exploser au moment de leur impact : le taux d'échec dépasse 23 % pour les roquettes M-26 des lance-roquettes multiples (MLRS) américains, qui dispersent 644 grenades M-77. La France "peut difficilement être considérée comme ayant alimenté le trop lourd bilan humanitaire de l'utilisation des armes à sous-munitions", reconnaissent les rapporteurs. L'armée française a détruit son stock de bombes à sous-munitions Belouga, tout en conservant le missile antipiste Apache, et surtout le lance-roquettes multiple (LRM) utilisant la roquette M-26 (qui équipe deux régiments), ainsi que l'obus d'artillerie à grenades (OGR). LANGAGE TIMORÉ A Genève, la France ne s'est pas associée aux 25 Etats souhaitant interdire l'usage d'armes à sous-munitions dans les zones civiles. Contrairement aux Etats-Unis, à la Chine, la Russie, l'Inde et au Pakistan, elle a signé la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, et elle ne veut pas baisser unilatéralement sa garde en demandant l'interdiction totale des sous-munitions. Le rapport de M^me Garriaud-Maylam et de M. Plancade adresse des recommandations prudentes aux responsables gouvernementaux. "La France, écrivent-ils, doit continuer à toujours mieux concilier impératifs militaires et impératifs humanitaires." Ce langage timoré s'explique à la lumière des pressions qui se sont exercées sur les rapporteurs, dont l'intention initiale était de demander à la France de pratiquer un leadership humanitaire en rejoignant le groupe des pays favorables à une interdiction totale. Au Sénat, les sénateurs Roger Romani et Charles Pasqua (UMP, Hauts-de-Seine) se sont employés à atténuer des conclusions susceptibles de bouleverser un statu quo qui satisfait les responsables militaires. "Vous n'avez pas à donner des injonctions à la défense française !", a lancé M. Romani aux deux sénateurs. A Handicap International, la déception est grande. "Ce rapport entérine la position traditionnelle de la France. En dépit de la guerre du Liban, il n'y a aucune avancée, aucun calendrier de retrait, aucune promesse", constate sa porte-parole, Marion Libertucci. C'est aussi le sentiment de Joëlle Garriaud-Maylam. "Comme la montagne a accouché d'une souris, je me demande si je n'ai pas failli à ma mission", regrette-t-elle. ¤ En visite à Moscou depuis le 18 décembre, le président syrien, Bachar Al-Assad, s'est déclaré favorable à un dialogue entre les Etats-Unis et la Syrie, mardi 19 décembre. ¤ E n visite à Moscou depuis le 18 décembre, le président syrien, Bachar Al-Assad, s'est déclaré favorable à un dialogue entre les Etats-Unis et la Syrie, mardi 19 décembre. "Nous sommes ouverts au dialogue, mais nous ne recevrons pas d'instructions", a assuré le dirigeant syrien dont le régime a jugé "positif" le rapport de la commission bipartite Baker-Hamilton prônant à la fois des contacts entre Washington et Damas et un règlement du contentieux territorial entre Israël et la Syrie. Sur ce dernier point, M. Assad vient d'essuyer une nouvelle rebuffade de la part des autorités israéliennes. Isolée diplomatiquement vis-à-vis de l'Occident et en froid avec les principales capitales arabes, la Syrie multiplie depuis des mois, et en vain, les offres de reprises de négociations. Dans un entretien publié le 15 décembre par le quotidien italien La Repubblica, M. Assad est revenu à la charge : "Je dis (au premier ministre israélien Ehoud) Olmert : qu'il fasse une tentative pour voir si nous bluffons." Son ministre des affaires étrangères, Walid Mouallem, a même écarté, dans le Washington Post, "les conditions préalables" pour une reprise des négociations, ce qui constitue une évolution notable de la part de la Syrie. Selon la chaîne de télévision Al-Arabiya, les Syriens auraient également fait savoir aux Israéliens, qui l'ont démenti, qu'ils pourraient faire pression sur les dirigeants du Hamas en exil à Damas en cas de reprise des discussions. Les dernières négociations en date entre les deux parties avaient échoué en 2000 sur une section du tracé de la frontière, près du lac de Tibériade, mais après de notables avancées sur un certain nombre d'autres dossiers (concernant les relations de paix et les arrangements de sécurité). "CONTRE L'AXE DU MAL" Les Syriens, avançant un engagement pris, selon eux, par Yitzhak Rabin mais contesté par Israël, assuraient alors que la base des discussions sur le tracé de la frontière devait être la ligne de cessez-le-feu du 5 juin 1967. A l'époque, M. Mouallem avait pris une part active aux discussions. En Israël, M. Olmert a sèchement repoussé, dimanche, les nouvelles offres syriennes en mettant notamment en avant l'hostilité manifestée par l'administration américaine vis-à-vis du régime de Damas et le soutien apporté par ce dernier au "terrorisme". A plusieurs reprises en effet, le président George Bush et la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice ont réaffirmé une ligne intransigeante. La réaction de M. Olmert a cependant suscité de vives critiques dans une partie de la gauche israélienne et soulevé les interrogations de la presse, notamment de Haaretz. Annexé unilatéralement par Israël en 1981, le plateau du Golan fait l'objet de la sollicitude du gouvernement israélien. Le ministre de l'intérieur, Roni Bar-On, a appelé, mercredi, ses concitoyens à s'y installer pour "renforcer le mur de protection contre "l'axe du Mal"". M. Olmert avait affirmé en septembre que "le plateau du Golan restera(it) entre les mains" d'Israël tant qu'il serait premier ministre. ¤ Dans une intervention télévisée promise depuis plusieurs semaines, le président ivoirien a dévoilé, mardi soir 19 décembre, un plan de sortie de crise pour son pays coupé en deux depuis plus de quatre ans à la suite d'un putsch militaire. ¤ D ans une intervention télévisée promise depuis plusieurs semaines, le président Laurent Gbagbo a dévoilé, mardi soir 19 décembre, un plan de sortie de crise pour son pays coupé en deux depuis plus de quatre ans à la suite d'un putsch militaire. Fruit de trois semaines de consultations multiples, la feuille de route du chef de l'Etat proposée "aux Ivoiriens mais aussi à la communauté internationale" s'articule autour de cinq points. Le président Gbagbo préconise en premier lieu "un dialogue direct avec la rébellion en vue du désarmement et de la réunification du pays". Celui-ci doit aller de pair, a ajouté le chef de l'Etat, avec "la suppression de la zone de confiance", une zone tampon qui sépare les belligérants et que contrôlent les casques bleus de l'ONU et les troupes françaises de l'opération Licorne. La partition "n'a plus sa raison d'être (...). Elle constitue un obstacle physique à la réunification du pays, à la libre circulation des personnes et des biens et au retour des déplacés (...) alors que la possibilité de reprise des hostilités militaires est inexistante", a estimé M. Gbagbo. La troisième proposition consiste à créer "un service civique national" de 18 mois. Il s'agit d'inculquer le "respect de la République et des institutions" à une jeunesse "exposée à toutes les tentations" et d'assurer à "chaque jeune engagé" une formation et un pécule mensuel pris en charge par l'Etat. Toujours dans le cadre de son plan de paix, le président a annoncé qu'il allait présenter aux parlementaires dans les prochains jours "une nouvelle loi d'amnistie". Enfin, "au nom de la solidarité", il a plaidé en faveur de "la mise en place d'un programme d'aide au retour des déplacés de guerre". Les cinq propositions, a conclu M. Gbagbo, ne visent qu'un objectif : organiser des élections présidentielle et législative "le plus rapidement possible". Se présentant comme un démocrate sincère, hostile à la force, le chef de l'Etat s'est d'ailleurs dit convaincu qu'elles peuvent se tenir "dès le mois de juillet 2007". Quel sera l'accueil réservé aux propositions du président Gbagbo ? Elles ne suffiront probablement pas à débloquer la crise car les problèmes de fond subsistent. Ainsi, le chef de l'Etat n'a pas évoqué le problème - crucial - des listes électorales dont la mise à jour, selon les spécialistes de l'ONU, demandera, dans le meilleur des cas, neuf à dix mois de travail. C'est dire que la tenue d'un scrutin dès juillet apparaît improbable. Le président n'a pas précisé quel gage il entendait donner aux anciens rebelles pour qu'ils acceptent de désarmer. Enfin, des discussions directes entre belligérants ne semblent pas prometteuses, vu le climat de méfiance actuel. Celles qui ont eu lieu sur des questions militaires ont été décevantes. Quant à la disparition de la zone de confiance, synonyme d'un désengagement de l'ONU, elle risque de favoriser à court terme une reprise des hostilité. ¤ Selon la BBC, la moitié des dons envoyés pour aider les victimes du tsunami qui avait frappé le Sud-Est asiatique voilà deux ans n'a pas encore été utilisée. Parmi les pays donateurs qui n'ont pas tenu leur promesse figurent en bonne place la Chine, mais aussi la France. ¤ L a moitié des dons envoyés par les particuliers, les entreprises et les gouvernements pour aider les victimes du tsunami qui avait frappé le Sud-Est asiatique il y a deux ans n'a pas encore été utilisée, s'est alarmée, mardi 19 septembre, la BBC. La chaîne britannique constate que les deux tiers des victimes n'ont toujours pas été relogées de façon permanente. Selon des chiffres obtenus par la BBC auprès du département "aide et développement" des Nations unies, sur 6,7 milliards de dollars d'aide promis (5,1 milliards d'euros), seuls 3,4 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) ont été utilisés. De même pour les fonds envoyés à la Croix-Rouge internationale : seul 1,3 milliard de dollars sur les 2,2 milliards donnés à l'organisme a été dépensé sur le terrain. En conséquence, à peine 8 000 maisons ont été reconstruites sur les 50 000 promises. Interrogé par la BBC, un dirigeant de la Croix-Rouge britannique, Matthias Schmale, a justifié ces chiffres par la difficulté de la tâche entreprise. "Il faudra du temps pour dépenser cet argent de manière responsable", a-t-il expliqué. L'objectif actuel de la Croix-Rouge internationale est d'avoir reconstruit la moitié des maisons détruites d'ici au troisième anniversaire de la catastrophe, en décembre 2007. Un objectif qui ne convient pas au rapporteur spécial des Nations unies, Miloon Kothari. "Cela ne devrait pas prendre autant de temps de construire des logements permanents, s'inquiète M. Kothari, interrogé par la BBC. Je n'accepte pas l'explication qui dit que reconstruire une maison peut prendre quatre, cinq, voire sept ans. Je suis architecte moi-même et je sais combien de temps est nécessaire à la construction d'un logement." LA FRANCE LOIN DU COMPTE En étudiant les données des Nations unies, la BBC a également constaté qu'un dixième du montant promis n'a toujours pas été envoyé. En effet, plusieurs gouvernements étrangers n'ont versé qu'une partie des sommes annoncées, voire rien dans certains cas. Parmi les pays donateurs qui n'ont pas tenu leur promesse figure la Chine. Après la catastrophe, ce pays n'a envoyé qu'un million de dollars au Sri Lanka alors qu'il lui en avait promis 301 millions. Idem pour l'Espagne, qui a donné au Sri Lanka moins d'un million de dollars (sur 60 annoncés) et la France (1 million de dollars sur 79). Le Koweït n'a, quant à lui, rien envoyé aux îles Maldives alors qu'il s'était engagé à hauteur de 10 millions de dollars. Enfin, les Etats-Unis n'ont versé que 38 % de l'aide qu'ils avaient promis, l'Union européenne doit encore 70 millions de dollars, et la Grande-Bretagne, 12 millions. ¤ Lors de sa dernière conférence de presse, l'actuel secrétaire général de l'ONU, qui quittera ses fonctions fin décembre, a également souhaité que 2007 voie la fin de la tragédie du Darfour et mis en garde contre l'idée de lancer une offensive militaire contre l'Iran. ¤ K ofi Annan a désigné, mardi 19 décembre, l'impossibilité d'empêcher la guerre en Irak comme le plus mauvais souvenir de ses dix années passées à la tête de l'ONU. Et il a plaidé pour que l'institution soit jugée sur ses activités humanitaires plutôt que sur le scandale "pétrole contre nourriture". Dans sa dernière conférence de presse avant de quitter ses fonctions à la fin du mois, M. Annan a également souhaité que 2007 voie la fin de la tragédie du Darfour et mis en garde contre l'idée de lancer une offensive militaire contre l'Iran pour l'empêcher d'acquérir l'arme nucléaire. Une décision qui serait, selon lui, "désastreuse". Invité à évoquer ses trois meilleurs et ses trois plus mauvais souvenirs en tant que secrétaire général, M. Annan a répondu : "Le plus mauvais moment a été la guerre en Irak qu'en tant qu'Organisation, nous n'avons pas pu l'empêcher et j'ai pourtant fait tout ce que j'ai pu pour cela." Il a nommé ensuite la perte de vingt-deux fonctionnaires de l'ONU, dont son représentant spécial Sergio Vieira de Mello, qui était un ami personnel, dans l'attentat d'août 2003 contre le quartier général de l'ONU à Bagdad. "UNE SOLUTION NÉGOCIÉE" AVEC L'IRAN Il a également évoqué le scandale du programme "pétrole contre nourriture" de l'ONU en Irak, dans lequel plusieurs cas de corruption et de mauvaise gestion ont été mis au jour par une enquête indépendante et qui a contribué à ternir la réputation de l'ONU. Mais il a plaidé pour que l'institution soit jugée sur ses accomplissements, beaucoup plus nombreux, selon lui, que ses faiblesses, citant les efforts faits pour la défense des droits de l'homme, la lutte contre les inégalités à la fois entre Etats membres et au sein des Etats, ainsi que l'uvre en faveur du développement. M. Annan a une nouvelle fois attiré l'attention sur le Darfour, province du Soudan où une guerre civile a déjà fait, depuis son éclatement en février 2003, plus de deux cent mille morts et deux millions et demi de réfugiés, selon l'ONU. "Je tiens particulièrement à ce qu'il n'y ait pas de rupture dans notre traitement de cette crise", a-t-il dit, expliquant qu'il travaillait en étroite collaboration avec son successeur, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, sur ce sujet. L'ONU souhaite déployer au Darfour une force conjointe avec l'Union africaine pour protéger la population, idée que réfute toujours l'opposition du président soudanais, Omar El-Béchir. M. Annan a également mis en garde contre une éventuelle offensive militaire contre l'Iran pour l'empêcher d'acquérir l'arme nucléaire, estimant que le Conseil de sécurité devait continuer à rechercher "une solution négociée". Interrogé sur l'éventualité d'une telle action, sur le modèle de l'opération américaine contre l'Irak en 2003, il a répondu : "On n'en est pas là et je ne pense pas qu'il faille aller dans cette direction. Ce serait mal inspiré et désastreux, j'estime que le Conseil, qui discute de la question (nucléaire iranienne), procédera avec précaution et essaiera de faire son possible pour obtenir un règlement pacifique". Le Conseil discute actuellement d'un projet de résolution visant à sanctionner l'Iran pour son refus de suspendre ses activités nucléaires sensibles. ¤ La ministre de la coopération Rosemary Museminali a annoncé jeudi que Kigali souhaitait rejoindre les 53 pays associés au Royaume-Uni, pour s'éloigner encore de la France, écrit la BBC. ¤ L a ministre de la coopération Rosemary Museminali a annoncé jeudi que Kigali souhaitait rejoindre les 53 pays associés au Royaume-Uni, pour s'éloigner encore de la France, écrit la BBC. Le Rwanda espère voir sa candidature acceptée lors du sommet 2007 du Commonwealth, prévu en Ouganda. Cette annonce est un signe de plus de la détérioration des relations entre le Rwanda et la France. Fin novembre, Kigali a rompu ses relations diplomatiques avec Paris, après que le juge Bruguière a mis en cause des proches du président Kagamé dans l'attentat contre le président Habyarimana, élément déclencheur du génocide entre Hutus et Tutsis, le 6 avril 1994.LE COMMONWEALTH AU-DELÀ DE L'EX-EMPIRE BRITANNIQUE Le Mozambique est le seul pays du Commonwealth qui n'a pas de lien historique avec le Royaume-Uni, rappelle la BBC. Ses autres membres sont issus de l'empire colonial britannique. Une équipe dirigée par l'ancien premier ministre jamaïcain Percival Patterson va examiner le dossier de candidature du Rwanda. L'Algérie, le Yémen, le Soudan, Israël et l'Autorité palestinienne cherchent aussi à rejoindre l'organisation, qui accorde une certaine indépendance à ses membres. Le président Kagamé nie les accusations françaises qui le rendent responsables de l'assassinat de son prédecesseur et accuse Paris d'avoir alimenté le génocide en soutenant l'ancien président Habyarimana. Lundi 11 décembre, les auditions de la commission "chargée de rassembler les preuves de l'implication de l'Etat français dans le génocide perpétré au Rwanda en 1994", riposte rwandaise à l'enquête du juge français Bruguière, ont repris à Kigali. ¤ Le chef des Tribunaux islamiques a appelé les Somaliens à poursuivre les combats contre l'Ethiopie, qui soutient les troupes du gouvernement officiel. ¤ "T ous les Somaliens devraient prendre part à la lutte contre l'Ethiopie", a exhorté jeudi le cheikh Hassan Dahir Aweys, le chef des Tribunaux islamiques, interrogé par la BBC. Hassan Dahir Aweys s'estime en "guerre" contre le voisin éthiopien, dont l'armée soutient les troupes gouvernementales somaliennes. Pour la seconde journée consécutive, jeudi 21 décembre, des combats acharnés opposent les troupes de Mogadiscio, appuyées par l'Ethiopie, et les islamiques, près de Baidoa dans le sud-ouest du pays. Mercredi soir, de retour de Somalie, le commissaire européen au développement, Louis Michel, a pourtant assuré que les belligérants s'étaient mis d'accord sur une cessation des hostilités et sur la reprise du processus de dialogue."J'ai emmené toute ma famille à Baidoa pour sa sécurité, parce que nous pouvons entendre de violents tirs d'artillerie dans la zone. Personne n'a dormi pendant la nuit à cause des combats acharnés", racontait jeudi un habitant de Deynunay. Cette ville, qui abrite une importante base gouvernementale, est située sur l'un des deux axes routiers menant à Baidoa, siège des institutions du gouvernement de transition. Les combats se poursuivent, a confirmé jeudi le ministre de l'information, Ali Jama. LE GOUVERNEMENT DEMEURE "CONFIANT" Tous les belligérants font état d'intenses affrontements et de pertes très élevées."Nous avons repoussé les terroristes et nous en avons tué des centaines", a affirmé jeudi matin le vice-ministre de la défense, Salad Ali Jelle."Nous avons tué beaucoup de combattants loyalistes et gagné la guerre. Nous allons continuer à battre les ennemis d'Allah", a répliqué un commandant des forces islamistes, Mohamed Ibrahim Bilal. Face aux proclamations des islamistes, le gouvernement affiche sa confiance dans l'issue de la bataille. L'Ethiopie, qui dément avoir engagé son armée en Somalie, affirmant n'y avoir dépêché que quelques centaines d'instructeurs militaires, a adopté la même position. Pourtant, comme le précise un journaliste cité jeudi par la BBC, on peut croiser des troupes régulières éthiopiennes à l'aéroport de Baidoa. Les combats ont débuté dans la nuit de mardi 19 à mercredi 20 décembre, peu après l'expiration de l'ultimatum fixé par les islamistes aux troupes éthiopiennes, accusées d'avoir "envahi" la Somalie et sommés de la quitter. Addis-Abeba rejette ces accusations, tout en affirmant être prête à une opération militaire. ¤ La diplomatie sud-américaine s'est montrée impuissante face au conflit entre les deux pays riverains du Rio de la Plata à propos de la construction d'une usine de cellulose. ¤ L a dispute entre Buenos Aires et Montevideo, à propos de la construction d'une usine de cellulose en Uruguay, à laquelle s'oppose l'Argentine, ne cesse de s'envenimer. Les représentants des deux pays riverains du Rio de la Plata se sont durement affrontés, les lundi 18 et mardi 19 décembre, devant la Cour internationale de justice, (CIJ) à La Haye. L'Uruguay demande à la CIJ d'ordonner à l'Argentine de lever les barrages routiers établis sur trois ponts frontaliers par les Argentins, qui jugent que l'usine de fabrication de pâte à papier, construite par la firme finlandaise Botnia, va contaminer le fleuve Uruguay, affectant une population de 300 000 habitants. Montevideo accuse le président argentin, le péroniste Nestor Kirchner, d'encourager ces barrages routiers pour "asphyxier" l'Uruguay, petit pays de 3 millions d'habitants, très dépendant des importations argentines. Les ponts internationaux coupés depuis plusieurs semaines sont également une voie d'accès pour les touristes argentins qui, pendant l'été austral, choisissent de passer leurs vacances sur les plages uruguayennes. Le tourisme est l'une des principales ressources de l'Uruguay, qui chiffre en "millions de dollars" les pertes occasionnées. MÉDIATION IMPOSSIBLE Buenos Aires rejette ces accusations ainsi que la compétence de la CIJ sur cette question. L'Argentine a subi un revers, le 13 juillet, lorsque la Cour de La Haye a refusé sa requête visant à suspendre la construction sur la rive uruguayenne du fleuve Uruguay de deux usines de cellulose financées par des capitaux européens. La firme espagnole Ence a préféré abandonner son projet initial et s'établir dans une autre région de l'Uruguay. Les deux usines représentent un investissement de 1,8 milliard de dollars, le plus important jamais réalisé en Uruguay. Le président Kirchner affirme qu'il n'est pas favorable au blocus des ponts, mais qu'il ne fera pas appel à la police pour déloger les manifestants de la ville de Gualeguaychu, qui sont sur le pied de guerre depuis plus d'un an, avec l'appui de Greenpeace. Flanqué de son gouvernement, M. Kirchner s'était rendu à Gualeguaychu en mai, transformant la polémique en cause nationale. Fin novembre, le président uruguayen, le socialiste Tabaré Vazquez, a ordonné à l'armée de protéger l'usine du groupe Botnia, située dans la localité de Fray Bentos. Il a retiré les troupes à la veille de l'audience de La Haye. Le roi d'Espagne, Juan Carlos, a accepté de jouer les médiateurs entre les deux pays. Mais Montevideo estime qu'aucune médiation n'est possible tant que durera le blocus routier. L'impuissance de la diplomatie régionale pour régler le différend montre la crise que traverse le Mercosur, l'union douanière sud-américaine (Argentine, Uruguay, Brésil, Paraguay, Venezuela). Insatisfait du peu de poids accordé aux petits pays, M. Vazquez a déjà menacé de se retirer, tandis que l'Argentine reproche au gouvernement uruguayen d'envisager la négociation d'un traité de libre-échange avec les Etats-Unis, jugé incompatible avec son appartenance au Mercosur. ¤ Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a rencontré jeudi le président syrien, Bachar Al-Assad, qui s'était entretenu la veille avec les sénateurs John Kerry et Christopher Dodd. ¤ L e secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, s'est dit jeudi 21 décembre très satisfait du "soutien syrien" à sa médiation pour trouver une issue à la crise politique au Liban, après un entretien à Damas avec le président syrien, Bachar Al-Assad. "J'ai informé (M. Assad) de l'initiative arabe. Je suis extrêmement content du soutien que j'ai reçu", a déclaré M. Moussa lors d'une conférence de presse. Bachar al-Assad a rencontré John Kerry et Christopher Dodd Les deux sénateurs démocrates ont été reçus mercredi soir 20 décembre par le président syrien, dont le pays est dans le collimateur des Etats-Unis. Bachar Al-Assad leur a rappelé sa "volonté permanente" de voir la paix s'instaurer au Proche-Orient, entre les pays arabes et Israël. Les sénateurs se sont entretenus pendant deux heures avec le président syrien. Au cours de leur rencontre, trois grands dossiers ont été abordés : le contrôle des frontières avec l'Irak pour bloquer l'arrivée de financement, d'armes et d'insurgés dans ce pays, l'arrêt du soutien en fonds et en armes apporté par la Syrie au Hezbollah, au Hamas et à d'autres organisations terroristes, et le respect de l'intégrité territoriale et politique du Liban. "Le président Assad a indiqué qu'il était prêt à rechercher un terrain d'entente et à explorer des dossiers d'intérêt mutuel", ont affirmé les deux sénateurs, à l'issue de leur entretien. (- avec AFP) Selon lui, il existe au Liban "un problème à dimensions multiples, que ce soit au sujet du gouvernement d'union nationale ou du tribunal" international qui doit être mis sur pied pour juger les assassins présumés de l'ex-premier ministre Rafic Hariri. "Nous avançons pour parvenir à une entente libanaise" sur ces sujets, a-t-il affirmé. Le ministre des affaires étrangères syrien, Walid Mouallem, a confirmé le soutien du président Assad "aux efforts d'Amr Moussa et à son initiative (...) pour l'instauration de la sécurité et de la stabilité au Liban sans aucune intervention étrangère". En début de semaine, Bachar Al-Assad s'était rendu à Moscou pour discuter de la crise libanaise, suivant de quelques jours celle du premier ministre libanais, Fouad Siniora. ÉMISSAIRE IRANIEN AU LIBAN Persuadé que la solution de la crise libanaise sera régionale, Amr Moussa s'est également félicité du soutien "de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, et de tous les pays arabes". L'appui des pays arabes "consolide l'action (de la Ligue arabe) en faveur de l'entente libanaise afin de trouver une issue au problème", a lancé le médiateur. M. Moussa, qui effectue un troisième round de médiation au Liban depuis le début du mois de décembre, avait indiqué, mercredi 20 décembre, qu'il était en contact avec les dirigeants iraniens qui allaient "envoyer un émissaire spécial au Liban". Après ses entretiens avec le président Assad et M. Mouallem, Amr Moussa a rencontré le vice-président syrien, Farouk Al-Chareh. Il devait ensuite retourner au Liban. ¤ La résolution visant à empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire devrait être soumise au vote du Conseil de sécurité de l'ONU. ¤ P rès de quatre mois après l'expiration du délai accordé à Téhéran pour suspendre l'enrichissement d'uranium, le Conseil de sécurité pourrait, selon l'ambassadeur du Royaume-Uni à l'ONU, Emyr Jones Parry, voter des sanctions contre l'Iran, dès le vendredi 22 décembre. Sous la pression de la Russie et de la Chine, les pays européens ont édulcoré un projet de résolution destiné à empêcher la République islamique de se doter d'une arme nucléaire. Toutefois, le texte n'avait pas encore fait, mercredi soir, l'objet d'un accord final. Le projet de résolution, rédigé par la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, vise à mettre en place un embargo sur les matériaux et les technologies qui pourraient aider l'Iran à poursuivre ses activités nucléaires sensibles, telles que l'enrichissement d'uranium, et à développer son programme de missiles balistiques. Les échanges touchant des biens à double usage seraient placés sous la surveillance du Conseil de sécurité et de l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). "Il ne reste plus que deux ou trois problèmes à régler", a déclaré, mercredi, l'ambassadeur de la Russie à l'ONU, Vitaly Churkin. "Nous avons renvoyé le texte à Washington et ils l'étudient pour voir si l'équilibre de la résolution sert nos objectifs", a expliqué, pour sa part, le représentant américain, Alejandro Wolff. "Nous nous attendons, sur la base des conclusions du président du Conseil, à un vote vendredi matin", a affirmé Emyr Jones Parry, aux côtés de son homologue français, Jean-Marc de la Sablière. Les deux hommes venaient de présenter le texte aux treize autres membres du Conseil de sécurité, avant de le "mettre en bleu", une procédure autorisant un vote après un délai de 24 heures. Les auteurs du projet ont pris soin d'exclure du champ de l'embargo la mise au point de réacteurs nucléaires, afin de surmonter les objections de la Russie, dotée du droit de veto, et qui construit, dans le sud de l'Iran, à Bouchehr, la première centrale nucléaire du pays. Téhéran revendique son droit au nucléaire civil et dément avoir l'intention de se doter d'une bombe nucléaire. A la demande de Moscou, les pays européens ont aussi renoncé à imposer une interdiction de voyager à l'étranger à douze personnalités iraniennes en charge de programmes nucléaires et balistiques considérés comme suspects. Cette mesure, selon le dernier projet européen, ne serait mise en oeuvre que sur une base volontaire. Un passage du texte prévoyant le gel des avoirs à l'étranger de onze entités iraniennes liées aux programmes jugés dangereux a également été assoupli pour répondre aux demandes de Moscou, qui réclamait toujours, mercredi, de plus grandes concessions dans ce sens. A la demande de la Chine et de la Russie, le projet de résolution est placé sous l'article 41 du chapitre VII de la charte de l'ONU, qui sert de base juridique à des sanctions, mais ne peut pas être invoqué pour justifier une intervention militaire contre l'Iran. ¤ Le président américain évoque, dans une conférence de presse, la nécessité de "sacrifices supplémentaires". ¤ V ingt-quatre heures après avoir créé la surprise en annonçant son intention d'augmenter les effectifs de l'armée américaine pour faire face aux nécessités de la guerre contre l'extrémisme musulman, le président George Bush a tenu, mercredi 20 décembre, sa conférence de presse de fin d'année. Comme à chacune de ses apparitions du même ordre, la presse étrangère était exclue et l'événement n'a été annoncé qu'à la dernière minute. Un dialogue direct avec Damas et Téhéran est exclu George Bush a affirmé, mercredi 20 décembre, lors d'une conférence de presse à Washington, qu'il n'envisageait pour l'instant aucune discussion approfondie avec l'Iran et la Syrie. "L'Iran doit suspendre de manière vérifiable son programme d'enrichissement (...) Nous viendrons alors à la table des négociations", a-t-il expliqué, ajoutant à propos de la Syrie : "Nous lui demandons de ne plus permettre aux partisans de Saddam (Hussein) d'envoyer de l'argent et des armes en Irak pour alimenter la violence". Ces déclarations font suite à la publication récente du rapport Baker-Hamilton sur l'Irak, qui préconisait l'ouverture d'un dialogue direct avec Damas et Téhéran. Mardi, le président syrien, Bachar Al-Assad, avait indiqué que "tout dialogue est utile à condition que l'on discute des intérêts des deux pays impliqués". - (AFP.) M. Bush n'a pas donné de précision, notamment sur les effectifs supplémentaires qu'il souhaite pour l'armée de terre et les marines, ni sur la nouvelle orientation qu'il prépare pour l'Irak. Mais il a répondu avec assurance à tout ce qui pouvait apparaître comme des contradictions dans son discours. Un journaliste a posé la question rituelle : les Etats-Unis gagnent-ils en Irak ? Fin octobre, M. Bush avait assuré ses concitoyens que "bien sûr nous sommes en train de gagner". Mardi, M. Bush avait repris à son compte la formule du chef d'état-major interarmes, le général Peter Pace, selon laquelle les Etats-Unis ne gagnent pas mais ne "perdent pas" non plus. Mercredi, M. Bush a précisé sa pensée. Son premier commentaire, a-t-il dit, reflétait le sentiment profond que "nous allons gagner". "C'est cela que vous devez savoir, a-t-il insisté. Nous allons gagner (...) Nous sommes sur la voie du succès." Le président a toutefois poursuivi en dressant un sombre tableau de la situation irakienne : "Je ne vais pas faire de prédictions pour 2007 en Irak, si ce n'est qu'il va falloir faire des choix difficiles et des sacrifices supplémentaires, parce que l'ennemi est violent et sans pitié." Quant à ses propos de mardi, ils traduisaient "le fait que nous ne réussissons pas aussi vite que je le voulais quand je l'ai dit à ce moment-là". Pour éviter de plus profondes introspections, le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Snow, a indiqué qu'il refusait de voir une situation aussi complexe résumée par "des gérondifs et même des participes". M. Bush a aussi montré qu'il n'avait pas peur de prendre des positions impopulaires. Un journaliste lui a demandé s'il entendait continuer de suivre un chemin qui semble, selon les sondages, en opposition avec l'opinion américaine. "J'entends suivre le chemin qui mène à la victoire, a répété le président. Je ne pense pas que la plupart des Américains souhaitent que nous partions maintenant. Ils comprennent les conséquences qu'aurait une retraite." Il a refusé de dévoiler ses intentions mais a confirmé que l'augmentation des troupes était une des solutions étudiées dans la perspective d'une nouvelle stratégie irakienne pour janvier. Sur cette question, le président a minimisé les divergences avec les chefs militaires - dont le général John Abizaid, plus haut commandant pour le Proche-Orient qui vient d'annoncer son prochain départ à la retraite - sans toutefois préciser s'il irait outre l'opinion des responsables de l'armée en cas de désaccord. "C'est une question hypothétique et dangereuse, a-t-il répondu. L'opinion de mes commandants est très importante." En même temps, M. Bush a pris soin de répondre à l'inquiétude des militaires sur la raison profonde d'un accroissement des troupes, que certains voient plus dicté par la nécessité politique de faire quelque chose que par des impératifs précis sur le terrain. "L'une des options est d'augmenter les effectifs militaires, mais pour ça il faut une mission spécifique", a dit le président, indiquant qu'il attendrait une évaluation du nouveau ministre de la défense, Robert Gates. Celui-ci, au troisième jour de ses fonctions, a effectué une visite à Bagdad. Prudent, M. Bush a aussi souligné qu'"il est important d'entendre les Irakiens". La Maison Blanche croyait tenir une stratégie politique, consistant en la formation d'une coalition renforcée autour du premier ministre Nouri Al-Maliki, et excluant le radical Moqtada Al-Sadr, qui a suspendu sa participation au gouvernement pour protester contre la rencontre Bush-Maliki en Jordanie. Le New York Times a même affirmé que le leader spirituel des chiites, l'ayatollah Sistani, avait exprimé son soutien à la démarche américaine. M. Bush n'a rien confirmé de tel et, selon l'Agence France-Presse, la majorité des participants au gouvernement ont renoncé à cette solution et tentent au contraire de ramener Moqtada Al-Sadr au gouvernement. ¤ L'opération de transformation de Qianmen, quartier sud de la capitale chinoise, est entrée dans une phase décisive. ¤ D 'immenses panneaux publicitaires ont envahi les rues du quartier de Qianmen, jusqu'à masquer la totalité des façades. Des images sobres au design élégant y vantent les vertus futures de Dazhalan "retrouvé" (prononcez da shi lan'r en pékinois), quartier célèbre de la ville chinoise, au sud de Pékin. D'ordinaire, lorsqu'ils font disparaître une rue ancienne, phénomène qui s'est systématisé depuis l'an 2000 et accéléré depuis l'annonce du choix de Pékin comme site des Jeux olympiques de 2008, les promoteurs ou les édiles construisent un mur gris pudique "à l'ancienne", voire une mince épaisseur de magasins éphémères. Et derrière, les bulldozers et les grues entrent en action. Les panneaux publicitaires géants ont commencé à se répandre dans le Central Business District (CBD), à l'est de la vieille ville, les plus significatifs ayant vocation à masquer et simultanément à annoncer les travaux de la mystérieuse tour "zig-zag" de la télévision nationale (CCTV), imaginée par le Néerlandais Rem Koolhaas. Les hauts panneaux de Dazhalan dissimulent un chaos méticuleusement ordonné : des maisons rapidement et violemment éventrées sans qu'il ait même été besoin d'y apposer le caractère chaï (à détruire), des fragments de rues encore debout, notamment celle qui donne son nom au quartier et où devraient subsister plusieurs édifices classés, tous d'inspiration européenne, et puis des ruelles si déclassées par une pauvreté organisée que le touriste se voit mal y poser son barda. Régulièrement les panneaux s'entrouvrent pour laisser passer la vie pékinoise, inextinguible dans les ruines comme au pied des gratte-ciel. Un dresseur d'oiseaux profite d'une des larges voies ouvertes dans la chair de la ville, et encore préservée des voitures, pour faire prendre l'air à ses volatiles. Souriant, les petits marchands de pains aux herbes casent leurs fourneaux tant bien quel mal sur les trottoirs évanouis ou bancals. L'histoire du sourire pékinois à travers les souffrances n'a pas encore été écrite. Beaucoup d'Occidentaux en concluent que les habitants vivent avec bonheur la destruction de leur ville et leur propre expulsion dans de lointaines banlieues. Commencée il y a quelques mois de façon apparemment erratique et insidieuse, la destruction de ce qui subsistait de la ville chinoise est entrée dans une phase décisive. La ville chinoise fut le lieu de convergence des caravanes et une sorte de ville commerciale, séparée de la ville tartare, au nord, qui abritait la ville impériale au tracé régulier. On y trouve notamment deux des cinq grands autels sacrés, intouchables, et d'ailleurs restaurés avec soin : le temple du Ciel (Tiantan) et, beaucoup moins connu, le temple de l'Agriculture (Xiannongtan), où reste logé le Musée de l'architecture, abandonné des dieux et oublié des rites dans son décor somptueux. LE CENTRE SYMBOLIQUE DU PAYS Qianmen, la porte devant, est la fausse jumelle de Tiananmen, qui a donné son nom à la fameuse esplanade. Longtemps restée la seule place publique de Pékin, cette immense étendue, qui fait face à la Cité interdite, a été ouverte par Mao à partir de 1950 et reste dominée par son mausolée depuis 1977. C'est le centre symbolique de la Chine, pays où, depuis 2000, les travaux de destruction des vestiges du passé et de construction de monuments à la modernité hasardeuse ont pris une ampleur sans précédent. A l'ouest de la place, le Grand Théâtre national, confié au Français Paul Andreu, dont le chantier a été arrêté, les architectes invités à se reposer. Le nouvel "Opéra" attendra 2007 pour être achevé, 2008 au mieux pour ouvrir. Le quartier de Qianmen lui, faisait partie des zones protégées, terme d'une extrême volatilité qui oppose des conceptions et des usages très différents, selon qu'on se place dans la logique de l'Unesco (label supposé autoprotecteur, devenu argument touristique), dans celle des historiens de l'architecture (ils sont nombreux à Pékin à avoir cherché vainement à préserver ce qui était un des legs urbains les plus complets de l'histoire), ou dans celle du conglomérat des modernisateurs de la ville, plus ou moins intègres, et même dans ce cas assez peu soucieux du respect des zones protégées. L'opération Qianmen, dont Dazhalan est la partie la plus spectaculaire, est financièrement la plus prometteuse. On la doit à trois Français. SANS ÉTATS D'ÂME D'abord Alexandre Allard, l'entrepreneur français qui est à l'origine du projet qui, avec Christophe d'Orey, a créé en 2004 Imperial Avenue, pour piloter les opérations et rassembler les fonds nécessaires. Ensuite Jacques Jobard, chef d'entreprise installé en Chine depuis vingt-huit ans, associé à un groupe de construction de la mairie de Pékin, et qui peut donc soutenir le dossier auprès des autorités locales. Enfin Anthony Béchu, architecte de vastes opérations de réhabilitation à Paris, et dont l'agence a pris pied en Chine et dispose d'une équipe pékinoise, Phoenix Design. C'est à lui que revient d'imaginer le simulacre d'une ville Qing, qui va se substituer à Qianmen et où pourraient se retrouver sans états d'âme, c'est ce qui se dit plus facilement à Pékin qu'à Paris, une annexe du Centre Pompidou, une antenne de la Fondation Maeght, une salle Pleyel, des hôtels et commerces de luxe. Le projet est né dans l'ombre, les réactions n'en ont pas moins été vives, comme en témoigne le site de l'artiste Ou Ning (www.dazhalan-project.org). ¤ Quand la famille Abdallah regarde à la télévision le dernier épisode des déchirements interpalestiniens, le patriarche, Youssef, scrute avec angoisse les réactions de ses deux aînés. ¤ Q uand la famille Abdallah regarde à la télévision le dernier épisode des déchirements interpalestiniens, le patriarche, Youssef, scrute avec angoisse les réactions de ses deux aînés. Adham, 28 ans, est un militant du Fatah. A l'instar de milliers de chebab (jeunes), il s'est engagé dans les rangs de la police durant le processus de paix. Mohammed, de deux ans son cadet, est avocat dans une association d'aide juridique dans l'orbite du Hamas. "Notre père a tout sacrifié pour nous et pour notre éducation, dit Adham. Il ne supporte pas que l'on parle de politique. Il a trop peur que l'on s'étripe. Mais il n'y a pas de risque. Face aux images de combats entre le Fatah et le Hamas, Mohammed et moi, avons éprouvé le même sentiment de tristesse. Les violences politiques ne détruiront jamais notre relation." Dans un café du centre-ville, libérés du regard paternel, les deux frères engagent le débat. "Au sein du Fatah, il y a des éléments téléguidés par Israël qui travaillent à la chute du gouvernement d'Ismaïl Haniyeh", accuse Mohammed. Il cite Mohammed Dahlan, la bête noire du Hamas, qui fut le patron du contre-terrorrisme palestinien jusqu'au début de l'Intifada. " On sait ce qu'il pense depuis qu'a été diffusée une interview sur Internet, réalisée à son insu, dans laquelle il dit qu'il va faire danser les responsables du Hamas devant lui." Adham répond sans se démonter : "En tant que fondateur du mouvement de libération palestinien, le Fatah a du mal à accepter la victoire du Hamas. Mais Dahlan ne représente qu'un courant au sein du parti. D'autres responsables sont enclins au dialogue." PRÊTS À DÉSOBÉIR Favorable comme la majorité de la population à un gouvernement d'union, les frères Abdallah ont été déçus par l'échec des négociations. Sur ce sujet, ils n'hésitent pas à exhiber leurs divergences. "Haniyeh a fait preuve de souplesse en demandant seulement 9 postes de ministres sur 24, alors qu'il aurait pu en exiger 14 compte tenu du poids du Hamas au Parlement", dit Mohammed sur le ton posé et affable typique des jeunes cadres islamistes. "Le problème c'est que le Hamas veut à tout prix les finances et l'intérieur et que, dans une situation pareille, la communauté internationale ne lèvera jamais son boycottage, répond Adham. L'idéologie ça suffit. L'important, c'est de mettre de la nourriture dans l'assiette des enfants." Ces derniers jours, les deux frères n'ont pas participé aux démonstrations de force organisées par leurs camps respectifs. Au bureau, Adham et ses collègues sont tombés d'accord pour désobéir si l'ordre de tirer sur des Palestiniens leur était donné. "La Force exécutive du ministère de l'intérieur est conçue comme une milice au service, non pas du peuple ; mais du Hamas, accuse Adham, qui ferme les yeux sur les abus des services de sécurité pro-Fatah. Pour éviter les cas de conscience, certains de ses membres ont délibérément fermé leur portable durant les affrontements." Bien que la trêve proclamée mardi matin demeure fragile, Adham et Mohammed s'accordent pour récuser tout risque de guerre civile. "Nous sommes un peuple très émotionnel. Dans quelques jours, tout sera terminé", prédit l'aîné. "Dans chaque famille, il y a des membres du Hamas et du Fatah. Vous imaginez une guerre civile dans chaque maison ?", renchérit Mohammed. C'est impossible, assurent-ils dans un optimisme non forcé. "Si jamais je suis élu président, s'esclaffe Adham, je prends mon frère comme premier ministre." ¤ Le numéro deux d'Al-Qaida, critique le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) palestinien pour avoir, selon lui, trahi l'islam en s'engageant dans un processus politique laïque. ¤ A yman Al-Zawahiri, numéro deux d'Al-Qaida, critique le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) palestinien pour avoir, selon lui, trahi l'islam en s'engageant dans un processus politique laïque. Dans un enregistrement vidéo diffusé par Al-Jazira mercredi 20 décembre, il prône la libération de toute la Palestine, en arguant que la récupération de tout territoire musulman usurpé est "fardayn", une obligation dont aucun musulman ne peut se dispenser. Dans son lieu secret de résidence, Zawahiri semble disposer de moyens sophistiqués de communication. A en juger par le mouvement de ses yeux et son débit plus lent qu'à l'ordinaire, il lisait son texte sur un prompteur, avec au fond une mitraillette posée sur un mur recouvert de tissu ocre. Comme lors de l'un de ses derniers enregistrements, où il apparaissait dans un décor d'appartement bourgeois, Zawahiri a troqué, mercredi, son turban blanc pour un noir, réservé aux asyad, les chefs religieux revendiquant une ascendance remontant au prophète Mahomet. "La libération de la Palestine se fera par le djihad et non par des élections", a-t-il dit à l'intention du Hamas, sans le nommer. "Comment n'ont-ils (le Hamas) pas exigé une Constitution islamique avant de s'engager dans des élections ? Ne sont-ils pas un mouvement islamiste ?", s'est-il interrogé. "Des élections organisées sur la base d'une Constitution laïque et l'abandon de la Palestine aux juifs" finiront par "étouffer le djihad et encercler les moujahidines". Accepter la légitimité du président palestinien Mahmoud Abbas, "l'homme des Américains", et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui reconnaît Israël, entraînera "la liquidation du djihad et la reconnaissance d'Israël", a encore dit l'idéologue d'Al-Qaida. Il a également prévenu les Etats-Unis qu'ils seront voués à l'échec tant qu'ils ne négocieront pas avec "les vraies forces" du monde musulman, c'est-à-dire les djihadistes. "Vous ne jouirez de la sécurité que lorsque la Palestine et les autres pays musulmans connaîtront la sécurité", a-t-il dit à l'intention de Washington. ¤ Commandée par France 24, réalisée dans cinq pays européens et aux Etats-Unis, une étude confirme le souhait d'un retrait militaire d'Irak et passe en revue l'image des chefs d'Etat et de gouvernement. ¤ Y a-t-il une fracture politique entre George Bush et l'opinion publique américaine sur l'Irak ? La question mérite d'être posée à l'examen des plus récents sondages publiés outre-Atlantique, mais aussi à l'écoute des déclarations contradictoires du président des Etats-Unis et de ses plus proches collaborateurs sur la situation militaire. La première enquête commandée par la nouvelle chaîne de télévision internationale France 24 à Novatris/Harris Interactive pour l'émission "Talk de Paris", diffusée vendredi 22 décembre, que Le Monde publie en exclusivité, confirme cette impression. Le sondage, réalisé dans cinq pays européens (Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie) et aux Etats-Unis, montre que près de 7 Américains sur 10 sont favorables au retrait des troupes d'Irak, même si 5 d'entre eux disent accorder un délai pour ce désengagement. Il y a quelques jours, l'institut Gallup, dans le quotidien USA Today, fixait le pourcentage des partisans du retrait à 55 %. Les Britanniques, qui ont toujours des soldats dans le sud du pays, sont encore plus explicites : ils souhaitent leur retour à 83 %. En pointe depuis le début du conflit contre l'option militaire, 90 % des Français veulent ce retrait. En Allemagne et en Espagne - ce dernier pays, comme l'Italie, a retiré ses troupes -, le taux dépasse 80 %. Ce souci grandissant des opinions publiques de voir le bourbier irakien débarrassé de ses intervenants occidentaux n'a pas pour corollaire un excès de mansuétude pour Saddam Hussein. Il n'y a guère qu'en Italie que l'ancien dictateur échapperait à l'application de la peine de mort à laquelle l'a promis le tribunal pénal de son pays. Partout ailleurs, on souhaite l'application de la sentence, avec une pointe à 82 % chez les Américains. LES FRANÇAIS POUR LA MORT DE SADDAM Même dans des pays comme la France, où elle est abolie depuis vingt-cinq ans, l'application de la peine capitale pour Saddam Hussein est souhaitée par 58 % des personnes interrogées. Image inversée des chiffres sur le retrait militaire, telle apparaissent la popularité du locataire de la Maison Blanche et celle de Tony Blair, ce dernier étant encore moins bien loti dans son propre pays que M. Bush dans le sien (25 % contre 38 %). En revanche, le premier ministre anglais est largement mieux vu, à l'extérieur, que M. Bush. Deux autres dirigeants - Jacques Chirac en France et Romano Prodi en Italie - bénéficient d'une popularité assez modeste. Seule la chancelière allemande, Angela Merkel, tire son épingle du jeu chez elle (51 %) et dans les autres pays d'Europe, à l'exception de la Grande-Bretagne. Aux Etats-Unis, M. Blair échappe à ce qui semble être un désintérêt des Américains pour les dirigeants européens. Personne ne sera vraiment étonné que, parmi les autres personnalités dont la popularité est analysée, le chef de l'Etat iranien fasse l'unanimité contre lui. Sur un plan anecdotique, c'est aux Etats-Unis qu'il a le plus de "partisans", soit 6 % ! L'image de Vladimir Poutine est a peu près aussi médiocre que celle de Fidel Castro. A l'autre extrémité du spectre, le pape Benoît XVI emporte une large adhésion, timide en France mais très pieuse en Allemagne, son pays d'origine, et en Italie, son pays de résidence, lui permettant de rivaliser avec M^me Merkel. Dernier enseignement de ce sondage, la volonté européenne de voir prévaloir la diplomatie dans l'affaire de l'uranium iranien. Même les Américains ne sont pas lourdement "va-t-en-guerre". Sauf en Grande-Bretagne (48 %), toutes les opinions publiques optent majoritairement pour l'utilisation de la diplomatie pour convaincre l'Iran de mettre un terme à son programme nucléaire d'enrichissement de l'uranium. Ce dossier, du reste, n'arrive qu'en sixième position, loin derrière la guerre au Liban et le premier essai nucléaire nord-coréen, parmi les événements internationaux jugés comme les plus marquants en 2006. ¤ Pour les deux mouvements rivaux, l'heure du premier bilan a sonné. Et de l'avis général, celui-ci n'est guère favorable à l'ancien parti au pouvoir. ¤ L es habitants de Gaza goûtaient sans trop y croire à un début de retour à la normale. Conformément à l'accord de cessez-le-feu conclu mardi soir 19 décembre, les groupes armés du Fatah et du Hamas avaient disparu du centre-ville. De leurs combats acharnés, il ne restait que les marques des impacts sur les façades de Rimal, le quartier des ministères et de la présidence palestinienne. Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, des rafales interminables ont mis fin à ce répit. Pendant une heure, des miliciens ont bataillé autour de la résidence du ministre des affaires étrangères, Mahmoud Zahar. Cet accrochage, qui n'a fait ni mort ni blessé, intervient une semaine après l'attaque du convoi du premier ministre, Ismaïl Haniyeh, à la sortie du terminal de Rafah - incident qui a dressé Fatah et Hamas l'un contre l'autre. RUDE CONSTAT POUR LE FATAH Pour les deux mouvements rivaux, l'heure du premier bilan a donc sonné. Et de l'avis général, celui-ci n'est guère favorable à l'ancien parti au pouvoir. Les membres de la Force exécutive du ministère de l'intérieur et d'Ezzedine Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, l'emportent souvent dans leur face-à-face avec les troupes fidèles au président Mahmoud Abbas. Des onze Palestiniens tués l'arme à la main depuis samedi, neuf viennent des rangs du Fatah et deux de ceux du Hamas. "La garde présidentielle et la Sécurité nationale montrent déjà des signes de fatigue, dit un expert étranger qui a requis l'anonymat. Face aux combattants du Hamas, qui sont rompus à l'art de la guérilla et qui multiplient les attaques surprises, leurs membres paraissent dépassés." Le constat est d'autant plus rude pour le Fatah, que la Sécurité préventive, l'une des unités d'élite de l'Autorité palestinienne, a déjà été bousculé par la Force exécutive durant les affrontements du printemps. Signe éloquent, ses membres sont prudemment restés en retrait de la dernière vague de violences, qui n'a pas épargné en revanche les moukhabarrat, les services secrets. "Le Hamas démontre ce dont on se doutait mais qui n'avait jamais été prouvé, à savoir qu'il peut tenir tête à tous les services de sécurité pro-Fatah en même temps", ajoute l'expert étranger. Aucun des deux mouvements ne sort grandi de ces batailles de rue où les pires actes ont été commis. L'aura patriotique et la réputation de discipline dont pouvaient encore jouir les forces du Hamas ont été définitivement entachées par les exécutions de sang-froid dans lesquelles certains de ses membres ont trempé. Mais politiquement, qu'il fût intentionnel ou non, un message est passé. "Le Hamas a démontré que s'il peut être flexible dans les négociations, il ne sera jamais faible sur le terrain", dit Alaa Mesharawi, le correspondant à Gaza du quotidien palestinien Al-Qods. Une attitude en forme de riposte aux propos de Mahmoud Abbas qui, dans son discours du samedi 17 décembre appelant à des élections anticipées, avait minimisé les menaces de chaos brandies par le Hamas. "Abbas sait désormais que s'il persiste dans son projet, il va droit vers un bain de sang, affirme un diplomate étranger sous réserve d'anonymat. Le Hamas n'autorisera jamais la tenue de ces élections car il est persuadé que la seule façon pour le Fatah de les gagner est de fausser les résultats." "GOUVERNEMENT D'UNION" Pour les bons connaisseurs de la scène politique palestinienne, la formation d'un gouvernement d'union est la seule sortie de crise crédible. A cette fin, les petits partis à l'origine du cessez-le-feu, comme le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), s'efforcent de réactiver le Haut Comité des forces nationales et islamiques, une structure de concertation multipartite. "Limiter le dialogue national à un face-à-face entre le Fatah et le Hamas s'est révélé une erreur tragique, dit Rabah Mohanna, le chef du FPLP à Gaza. Notre présence dans les négociations peut faciliter la création d'un gouvernement d'union sur la base de critères nationaux et non pas américains. C'est à cette seule condition qu'un accord sera trouvé entre le Fatah et le Hamas et que les combats cesseront pour de bon." Le temps presse. "Les deux camps stockent des armes et placent les responsables adverses sous filature, explique M. Mohanna. Tout le monde se prépare à un deuxième round." ¤ Les combats se poursuivent, dans les environs de Baidoa, entre les troupes du gouvernement de transition, soutenu par Addis Abeba, et les milices islamistes. ¤ L es combats entre les miliciens des Tribunaux islamiques et les forces du gouvernement fédéral de transition (TFG), soutenues par l'Ethiopie, ont repris, vendredi matin 22 décembre, dans les environs de Baidoa (à 250 km au nord-ouest de Mogadiscio, la capitale), où siège le TFG. Les témoignages précis manquent concernant la situation sur le terrain après trois jours de combats. Selon les déclarations du ministre de l'information du TFG, Ali Jama, des affrontements ont lieu près de la ville de Dinsor, jusqu'ici tenue par les miliciens des Tribunaux islamiques qui auraient perdu, selon la même source, "environ 200 combattants". Si l'information est avérée, elle signifie que les troupes du gouvernement de transition ont repris l'initiative sur les miliciens des Tribunaux islamiques. D'autres affrontements ont été signalés à Deynunay, à une trentaine de kilomètres au sud de Baidoa. L'avantage acquis sur le terrain par les troupes du gouvernement transitoire - dont l'influence se limite à Baidoa - doit beaucoup au soutien militaire de l'Ethiopie voisine, un Etat multiconfessionnel qui redoute d'avoir comme voisin un pays se réclamant de l'islam. Officiellement, Addis Abeba ne reconnaît que l'envoi de "conseillers militaires" aux côtés du gouvernement, mais tous les témoignages contredisent cette version. Jeudi, des habitants de Baidoa, contactés par téléphone, ont fait état du passage dans la ville d'un convoi de chars éthiopiens en partance pour le front. La veille, d'autres habitants avaient signalé le déploiement, dans la partie est de la ville, de plusieurs centaines de militaires éthiopiens appuyés par de l'artillerie. Les organisations internationales estiment que le régime d'Addis Abeba dispose de plusieurs milliers d'hommes (de 6 000 à 8 000) en Somalie. Avec l'accord tacite des Etats-Unis, l'Ethiopie a également déployé des moyens aériens (des hélicoptères de combat) près de la frontière entre les deux pays. MISSION DE PAIX DE L'UE L'évolution des combats à Baidoa a conduit, jeudi, le président de l'Union des tribunaux islamiques (UTI), le cheik Hassan Dahir Aweys, à déclarer la Somalie "en état de guerre". "Tous les Somalis doivent contribuer à la lutte contre l'Ethiopie. (...) Ceux qui ne sont pas en position de combattre peuvent apporter leur aide par d'autres moyens", a-t-il indiqué par téléphone à Associated Press. Selon certaines sources officieuses, des dirigeants des Tribunaux islamiques se seraient rendus, ces derniers jours, à Asmara, capitale de l'Erythrée, pour se procurer de l'armement. En conflit avec Addis Abeba, le régime érythréen s'est rangé au côté des Tribunaux islamiques, qui bénéficieraient, outre de fournitures d'armes, de l'appui de plusieurs centaines de conseillers militaires envoyés par Asmara. Une confrontation entre l'Ethiopie et l'Erythrée en Somalie n'est pas à écarter. Ce risque a amené l'Union européenne (UE) à tenter une mission de paix. Mardi, le commissaire européen au développement et à l'aide humanitaire, le Belge Louis Michel, a rencontré, à Baidoa puis à Mogadiscio, les dirigeants des deux camps. Il s'est entretenu par téléphone avec le premier ministre éthiopien, Meles Zenawi. La mission a débouché sur un accord de principe des deux adversaires pour cesser les combats et engager à Khartoum, au Soudan, des pourparlers de paix. Mais aucun des belligérants n'a fait taire les armes, et les espoirs de paix nés de la visite de Louis Michel ne sont déjà plus d'actualité. ¤ Depuis le 28 otcobre, date de la dernière apparition de Fidel Castro, les spéculations vont bon train, en dépit des déclarations de son entourage assurant qu'il "récupère bien". ¤ F idel Castro, âgé de 80 ans, a disparu de la scène politique depuis le 28 octobre, date de la dernière vidéo sur laquelle il était apparu très affaibli par sa maladie. Depuis, les spéculations vont bon train, en dépit des déclarations de son entourage assurant qu'il "récupère bien". Cuba vit "un moment historique", a admis Raul Castro, qui a remplacé son frère le 31 juillet. Au congrès de la Fédération des étudiants, mercredi 20 décembre, Raul Castro, 75 ans, n'a pas dit un mot sur la santé de son frère. "Que cela nous plaise ou non, nous achevons notre mission et devons céder la place aux nouvelles générations", a-t-il confié. "Fidel est irremplaçable, je le sais, moi qui le connais depuis que j'ai l'âge de la raison, et pas toujours avec les meilleures relations", a ajouté Raul Castro, d'habitude avare de confidences. "Lorsqu'on essaye d'imiter, on échoue. Le seul remplaçant de Fidel ne peut être que le Parti communiste de Cuba, aujourd'hui, demain et toujours", a-t-il aussi déclaré. Le successeur du Lider maximo a critiqué le monolithisme : "Parfois, les gens craignent le mot "divergences", mais je dis que plus il y a de débats et plus il y a de désaccords, meilleures sont les décisions prises", a assuré Raul Castro. TRANSITION GRADUELLE ET PACIFIQUE Le Parlement cubain devait se réunir, vendredi 22 décembre, pour la première fois depuis l'effacement de Fidel Castro. Deux semaines avant la réunion, le porte-parole du regroupement social-démocrate Arc progressiste, Manuel Cuesta Morua, a demandé aux parlementaires de déterminer "la passation définitive du pouvoir" de Fidel Castro à son frère Raul, annoncée le 31 juillet à titre "provisoire". L'opposition sociale-démocrate avance des propositions pour une "transition tranquille" en vue de la "démocratisation de Cuba". Elle reconnaît que "le leadership effectif reviendra dans l'immédiat aux forces armées", mais s'étonne que le gouvernement se déclare "disposé à régler ses différends avec les Etats-Unis autour d'une table de négociations" et ne manifeste aucune disposition de dialogue à l'égard de l'opposition. L'une des rares publications indépendantes de l'île, la revue catholique Vitral, a consacré l'éditorial de son numéro de décembre à "l'incertitude" qui afflige les Cubains en ce "moment difficile mais plein d'espoir". "Il est regrettable qu'un peuple qui désire être souverain et maître de son destin ne dispose pas de tous les fils de la réalité. Le pire est d'être obligé d'attendre que ceux qui détiennent les fils lui tissent un avenir. C'est sans doute la pire sensation d'infantilisme civique", constate l'éditorial. Vitral regrette qu'"on demande aux gens de participer, d'agir avec responsabilité et en même temps (qu') on les prive d'informations et d'espaces pour qu'ils puissent jouer un rôle". La maladie de Fidel Castro est considérée comme un "secret d'Etat" et le pouvoir dispose du monopole des médias. Alors que l'Eglise catholique pourrait assumer une médiation dans une période de transition, l'éditorial esquisse un "consensus minimum" en cinq points : "Personne ne veut de violence" ; "Personne ne veut que la solution vienne de l'étranger" ; "Certaines choses essentielles doivent être modifiées de l'intérieur" ; "Certains acquis doivent être préservés" ; "Tout doit être fait graduellement et en paix". La première enquête Gallup réalisée dans l'île depuis 1994 révèle que trois Cubains sur quatre sont insatisfaits de l'absence de libertés. L'ancien prisonnier politique Juan Carlos Gonzalez Leiva, président de la Fondation cubaine des droits de l'homme, parle d'une "recrudescence" de la répression depuis la maladie de Fidel Castro. ¤ Huit marines américains ont été inculpés, jeudi 21 décembre, pour la tuerie d'Haditha. Quatre sont directement accusés de meurtre, et quatre autres d'avoir fait obstruction à l'enquête. ¤ H uit marines américains ont été inculpés, jeudi 21 décembre, suite à la tuerie d'Haditha, il y a un peu plus d'un an, qui a coûté la vie à au moins vingt-quatre civils irakiens, à ce jour le plus grave crime reproché à l'armée américaine en Irak. Quatre soldats sont directement accusés de meurtre, et quatre autres d'avoir fait obstruction à l'enquête. L'ayatollah Sistani médiateur dans la crise entre les chiites Après trois semaines de boycottage, l'imam radical chiite Moqtada Al-Sadr devrait autoriser ses partisans à reprendre leurs fonctions au sein du gouvernement irakien, ont déclaré, jeudi 21 décembre, plusieurs proches de l'imam à l'agence Associated Press. Cette annonce, non confirmée, a suivi la réunion, à Nadjaf, des principales forces politiques chiites venues demander à l'ayatollah Ali Al-Sistani, principale autorité religieuse chiite du pays, de les aider à résoudre la crise gouvernementale. Le matin du 19 novembre 2005, à côté du village d'Haditha, à 260 km à l'ouest de Bagdad, une bombe artisanale explosait au passage d'un Humvee transportant des marines de la compagnie Kilo du 3^e bataillon de la 1^re division de marine, tuant le caporal Miguel Terrazas, âgé de 20 ans. Le lendemain, un communiqué de l'armée rapportait la mort du soldat, celle de quinze civils irakiens tués par l'explosion ainsi que "l'attaque du convoi par des hommes armés" ayant provoqué une riposte américaine, causant la mort de huit insurgés. Une autre version de l'histoire a été révélée en mars 2006 après qu'un étudiant en journalisme irakien a donné une vidéo au magazine américain Time. Après avoir interrogé des témoins à Haditha, l'hebdomadaire publiait, le 27 mars, son récit des événements. Pour venger la mort du caporal Terrazas, les soldats se seraient livrés, pendant plusieurs heures, à des actes de tuerie, exécutant notamment cinq occupants d'un taxi qui approchait du village. Parmi les victimes, figuraient sept femmes et trois enfants, abattus à bout portant. Ces révélations avaient obligé l'armée américaine à ouvrir des enquêtes, aboutissant à une procédure judiciaire devant une cour martiale de la base militaire de Camp Pendleton (Californie). En annonçant les inculpations, le colonel Stewart Navarre a indiqué savoir "avec certitude qu'aucun civil (irakien) n'a été tué dans l'explosion de la bombe". Le sergent Frank Wuterich, âgé de 26 ans et qui commandait la compagnie Kilo, est accusé d'avoir commis personnellement douze meurtres et d'avoir ordonné à ses hommes de tuer six autres personnes. Selon son avocat, il est passible de prison à perpétuité. Le sergent Sanick De la Cruz, 24 ans, est accusé de cinq meurtres, le caporal Justin Sharratt, 21 ans, de trois meurtres, et le caporal Stephen Tatum, 25 ans, de deux meurtres et quatre homicides involontaires. Quatre autres marines ont été inculpés pour ne pas avoir, après l'ouverture des enquêtes, menti sur le déroulé des événements. Evoquant "un crime terrible", le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, s'était dit à l'époque "fatigué" des excuses américaines sur les "erreurs" de leurs forces en Irak. ¤ Dans un rapport sur l'aide aux victimes du tsunami, la Cour des comptes formule des "réserves" pour 17 associations sur les 32 dont elle a étudié la gestion des fonds collectés après le tsunami. ¤ D ans un rapport intitulé "L'aide française aux victimes du tsunami", dont Le Parisien a obtenu une copie, la Cour des comptes dresse un bilan mitigé de l'usage des 350 millions d'euros collectés en France après le raz de marée qui a causé la mort, le 26 décembre 2004, de 270 000 personnes, dont 95 Français. 70% des victimes du tsunami à Atjeh trouvent la reconstruction trop lente Selon une étude effectuée par l'Institut de sondage indonésien auprès des victimes du tsunami dans la province indonésienne d'Atjeh et publiée vendredi 26 décembre, 70% des personnes interrogées estiment que l'effort de reconstruction progresse trop lentement. La direction de l'agence chargée de reconstruire la province a précisé que le rythme était dû à la mauvaise coordination entre les départements du gouvernement et à des problèmes sur les titres de propriété, dont la plupart ont été emportés par le tsunami du 26 décembre 2004. "La vitesse de la reconstruction dépend beaucoup de la volonté politique du gouvernement local", a déclaré Kuntoro Mangkusubroto, chef de l'agence chargée de la reconstruction de la province d'Atjeh, au moment de la publication du sondage. Les chercheurs de l'Institut de sondage indonésien ont interrogé 809 personnes à la mi-décembre sous forme d'entretiens individuels. (Avec AP.) L'organisme public a étudié la gestion des fonds collectés par 32 associations après le tsunami. La Cour des comptes approuve celle de 15 associations, mais formule des "recommandations" ou des "réserves" à propos de 17 autres. La Croix-Rouge et le Secours catholique, qui ont recueilli à eux seuls près de la moitié des dons, sont notamment épinglés. Ces deux ONG sont mises en cause pour avoir dépensé une trop faible partie des dons entre 30 et 40 % et programmé des projets sur une période très longue jusqu'à fin 2010. Au total, 66,5 % des ressources soit 2 euros sur 3 n'auraient pas été dépensées fin 2005 par les principaux collecteurs. MESSAGES D'URGENCE ET ACTIONS DE RECONSTRUCTION Pour la Cour des comptes, les ONG ont été dépassées par l'afflux exceptionnel de dons qu'a suscité le tsunami. "Se sentant contraintes d'employer les fonds collectés (...), les associations ont parfois dérivé par rapport aux objectifs présentés lors des campagnes d'appel aux dons", estime le rapport. Sur le terrain, les magistrats disent avoir constaté une "surenchère entre ONG". L'organisme public relève aussi la contradiction entre certains appels aux dons, axés sur l'urgence, et le choix qu'ont fait les associations qui les émettaient de privilégier les opérations de reconstruction. Les magistrats estiment dans leur rapport que Médecins du monde, le Secours catholique et la Croix-Rouge ont à ce titre manqué à leur devoir d'information des donateurs. La Cour des comptes pointe en outre la réaffectation d'une partie de l'argent reçu : "Des dons ont été employés pour financer des opérations sans lien avec la catastrophe." Selon la cour, seules trois associations (Médecins sans frontières, Handicap International et Unicef) ont explicitement demandé aux donateurs d'arrêter l'envoi des dons. Pour les associations qui ont choisi de réaffecter à d'autres missions les fonds récoltés, la Cour demande que les donateurs soient informés. D'une manière générale, la Cour des comptes exige une "plus grande transparence des comptes d'emploi". Elle dénonce en particulier la gestion des produits financiers engendrés par les dons, qui ne sont pas systématiquement consacrés aux besoins liés au tsunami. ¤ La justice indonésienne a annulé, jeudi 22 décembre, la condamnation qu'elle avait infligée au chef religieux islamiste pour avoir inspiré les auteurs des attentats de Bali du 12 octobre 2002 et contre l'Hôtel Marriott à Djakarta (août 2003). ¤ L a justice indonésienne a annulé, jeudi 22 décembre, la condamnation qu'elle avait infligée au chef religieux islamiste Abou Bakar Baachir pour avoir inspiré les auteurs des attentats de Bali du 12 octobre 2002 et contre l'Hôtel Marriott à Djakarta (août 2003). La Cour suprême a déclaré, dans un arrêt, que le prédicateur, âgé de 69 ans, "n'est pas impliqué" dans ces deux attaques imputées au réseau militant islamiste du Sud-Est asiatique, Jemaah Islamiyah (JI), lié à Al-Qaida. Elle renie ainsi le terme de "conspiration" qui avait conduit Abou Bakar Baachir en prison, d'où il a été libéré le 14 juin 2006, après des remises de peine ayant provoqué des protestations américaines et australiennes. Un des avocats de Baachir, Mahendradatta, a considéré que la Cour avait par ce verdict "rendu son honneur à son nom". La police a fait connaître son désaccord, affirmant avoir rassemblé " assez de preuves" pour établir la culpabilité du religieux. Abou Bakar Baachir a toujours nié toute participation active aux actions terroristes de la JI, même s'il reconnaît en avoir connu des meneurs. Depuis son élargissement, il a repris ses prêches itinérants à travers le pays et n'a en rien adouci sa rhétorique véhémente contre les Etats-Unis et pour l'introduction des lois islamiques en Indonésie, pays majoritairement musulman. La Cour suprême indonésienne n'en est pas à sa première intervention controversée. En octobre, elle avait déjà disculpé un pilote de la compagnie aérienne nationale accusé d'avoir tué, par empoisonnement, l'avocat Munir, un défenseur des droits de l'homme, en 2004. L'annulation de la condamnation de Baachir intervient au moment où les ambassades américaine et australienne à Djakarta ont mis en garde contre des risques "crédibles et graves" d'attaques terroristes anti-occidentales à l'occasion des fêtes de fin d'année. ¤ Le vice-premier ministre est nommé président par intérim après le décès de Saparmourad Niazov. ¤ Q ui va succéder à Saparmourad Niazov, le "président à vie" de la République ex-soviétique du Turkménistan, décédé d'une crise cardiaque dans la nuit du 20 au 21 décembre ? Pour le moment, le vice-premier ministre turkmène, Gourbangouly Berdymoukhammedov, 49 ans, dentiste de formation et parent du "guide suprême", selon l'opposition, a été nommé président par intérim. S'adressant à la population depuis le fauteuil du "président prophète", le nouvel homme fort du pays a indiqué qu'il resterait en fonction jusqu'à l'organisation de l'élection présidentielle. L'ENJEU DU GAZ UN CINQUIÈME DES RÉSERVES MONDIALES. Le Turkménistan est à la recherche de voies de sortie pour son gaz autres que celles de Gazprom. RUSSIE. A l'heure actuelle, elle contrôle le principal gazoduc. Le Turkménistan est maître d'une seule conduite, qui le relie à l'Iran. 60 milliards de mètres cubes sont livrés chaque année à Gazprom, contre 10 milliards à l'Iran. CHINE. En avril, le Turkménistan s'est engagé à lui livrer annuellement 30 milliards de mètres cubes et ce pour trente ans. L'accord signé alors entre Saparmourad Niazov et le président chinois, Hu Jintao, prévoit la construction d'un gazoduc entre les deux pays. La date et la liste des candidats seront décidées par le Conseil populaire, dont les 2 500 membres se réuniront le 26 décembre, deux jours après les funérailles. Il s'agit d'une première, aucune élection n'ayant été tenue depuis la présidentielle de 1992. Qui seront les heureux élus ? Le fils du président, Mourat Niazov, la trentaine, installé à Moscou, se présentera-t-il ? Que va faire l'opposition en exil ? Alors que les spéculations vont bon train, une lutte a lieu en coulisse. Ainsi, le président du Parlement, Ovezgeldy Ataïev, qui, selon la Constitution, aurait dû devenir président par intérim, a été écarté en raisons de poursuites judiciaires brusquement lancées contre lui. MILLIERS DE PRISONNIERS POLITIQUES Jeudi 21 décembre, Avdy Kouliev, chef de l'Union des forces démocratiques du Turkménistan, a indiqué, depuis la Suède où il vit en exil, qu'il s'était entendu avec d'autres représentants de l'opposition réfugiés en Europe pour rentrer au pays et créer un front commun. Mais sera-t-il seulement autorisé à rentrer ? Interrogé par Radio Svoboda, il a d'emblée écarté la possibilité d'une succession dynastique comme elle s'est produite en 2004 en Azerbaïdjan, la république pétrolière qui fait face au Turkménistan, de l'autre côté de la mer Caspienne. Selon M. Kouliev, si Saparmourad Niazov l'avait voulu, "il aurait pu désigner son fils", mais, méfiant de nature, "il n'avait confiance en personne". Et ce fils, jadis ministre des affaires étrangères, né d'une mère russe et installé depuis des années à Moscou, "ne connaît ni la langue ni les coutumes turkmènes". Un argument de poids joue pourtant en sa faveur. En tant qu'héritier, c'est lui qui va contrôler les flux financiers tirés de la vente du gaz et du pétrole à l'étranger. Des millions de dollars engrangés par le Turkmenbashi (littéralement, "la tête des Turkmènes") dorment sur des comptes en Europe, notamment à la Deutsche Bank en Allemagne, croit savoir l'opposition. Mourat Niazov va-t-il réussir à s'entendre avec les forces en présence pour partager les revenus juteux des exportations ? Si une lutte a lieu pour la succession, elle aura lieu dans les coulisses et pas dans la rue. La population du pays, coincée entre l'héritage soviétique et le poids des traditions, est soumise, et consciente des risques encourus en cas de désobéissance. Le clan des durs, représentés par le ministre de la défense et par le garde du corps du président, rétablirait l'ordre. Une inconnue subsiste. Que va-t-il advenir des milliers de prisonniers politiques jetés en prison au gré des foucades du Turkmenbashi ? Ont-ils la moindre chance d'être libérés ? Parmi eux, une figure politique, l'ex-ministre des affaires étrangères Boris Chikhmouradov, condamné à 25 ans de prison en 2002 pour la préparation d'un attentat qui faillit coûter la vie au président, pourrait émerger. L'incertitude ambiante n'est pas sans inquiéter la Russie, principal acheteur du gaz turkmène via son monopole Gazprom. Détenteur d'un cinquième des réserves de gaz de la planète, le Turkménistan désertique est un acteur de poids sur la scène de l'énergie, mais il est enclavé et ne peut faire sortir son gaz autrement que par les gazoducs contrôlés par le monopole russe. Gazprom, qui achète le gaz turkmène à 65 dollars pour 1 000 mètres cubes, le revend ensuite le double à l'Ukraine, le triple à la Turquie ou aux consommateurs européens. Devenu un chaînon essentiel de la fourniture d'or bleu aux marchés mondiaux, le Turkménistan attire également les convoitises de la Chine et de l'Iran, avec lesquels le président défunt avait multiplié les contacts. ¤ Le procureur de la Cour suprême du Burundi a réclamé, vendredi, la réclusion à perpétuité contre l'ex-président, Domitien Ndayizeye, accusé avec six autres prévenus d'avoir fomenté un coup d'Etat. ¤ P lusieurs centaines de personnes étaient massées devant la Cour suprême du Burundi, vendredi 22 décembre, pour suivre le procès de l'ancien président, Domitien Ndayizeye, retransmis par haut-parleurs. Dans la matinée, le procureur a requis à son encontre la réclusion à perpétuité. L'ex-président burundais est accusé, avec six autres prévenus, d'avoir préparé un coup d'Etat. "Les prévenus ont voulu porter atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat et formé une association de malfaiteurs en vue de faire un coup d'Etat et d'attenter à la vie de certains responsables" burundais, a déclaré le procureur, Gaudence Ndayizeye. Il a réclamé la prison à vie pour six des accusés, laissant à la cour le soin d'apprécier la peine à infliger à un prévenu qui a collaboré à l'enquête. Dans son réquisitoire, le procureur a repris les accusations selon lesquelles les prévenus ont participé à un complot régional, réunissant notamment des responsables rwandais et ougandais, visant à renverser le gouvernement burundais et à prendre le pouvoir. Selon l'accusation, le président burundais, Pierre Nkurunziza, l'administrateur des services secrets et son adjoint, ainsi que le chef d'état-major des armées burundaises et son adjoint devaient être assassinés dans le cadre de ce complot. LES PRÉVENUS CLAMENT LEUR INNOCENCE M. Nkurunziza, membre de l'ethnie majoritaire hutue, a été investi en août 2005. Il a succédé à M. Ndayizeye, un Hutu également, président de mai 2003 à août 2005 après avoir été vice-président pendant la première période de transition politique au Burundi, de novembre 2001 à avril 2003. Plusieurs partis politiques, des ONG et des radios privées accusent le pouvoir d'avoir monté cette affaire de coup d'Etat de toutes pièces, afin de "museler l'opposition". De leur côté, la quasi-totalité des accusés clament leur innocence, certains d'entre eux étant en prison depuis le 1^er août. Seul un prévenu, Tharcisse Ndayishimiye, a collaboré avec le tribunal. "Je n'ai jamais rêvé d'organiser un coup d'Etat, en fait j'avais renoncé à la politique pour faire des affaires et me consacrer à ma vie privée", a déclaré, mardi 19 décembre, l'ex-président, qui a invité la cour à fournir les preuves de sa présumée rencontre avec les autres conjurés."C'est moi qui ai intégré les anciens rebelles, dont l'actuel chef de l'Etat. C'est que je voulais que le Burundi jouisse de la paix", a-t-il souligné. Vendredi après-midi, les avocats de la défense devraient plaider l'acquittement, et le jugement doit être mis en délibéré. ¤ Les pourparlers à six, réouverts en début de semaine à Pékin, pour tenter de convaincre la Corée du Nord de renoncer à son programme nucléaire, se sont terminés vendredi sans résultat concret. ¤ L e dossier du nucléaire nord-coréen à nouveau dans l'impasse. Engagés en début de semaine à Pékin, les pourparlers à six se sont achevés sans résultat concret, vendredi 22 décembre. Ces négociations visaient à convaincre Pyongyang de renoncer à son programme nucléaire. Les négociations ont été suspendues vendredi après la lecture d'une déclaration par le délégué chinois Wu Dawei, en présence de ses homologues, à la "résidence des hôtes distingués" de la capitale chinoise. Les deux Corées, la Chine, les Etats-Unis, le Japon et Russie font une nouvelle fois le vu de réussir une "dénucléarisation pacifique" dans ce dossier, sans faire état d'aucune avancée. "Nous appliquerons les engagements inscrits dans la déclaration de septembre 2005 et nous prendrons des mesures coordonnées pour réaliser ces objectifs", a assuré M. Wu, précisant que les participants avaient convenu de se réunir à nouveau "le plus tôt possible". Aucune date n'a cependant été fixée pour une éventuelle reprise des discussions. PYONGYANG DOIT FAIRE PREUVE DE "SÉRIEUX" Dans la déclaration de septembre 2005, signée par les six pays, Washington a reconnu à Pyongyang le droit de se doter d'une industrie nucléaire civile. En contrepartie, le régime de Kim Jong-Il s'est engagé à renoncer à son programme nucléaire militaire et à rejoindre le traité de non-prolifération nucléaire, qu'il a quitté en janvier 2003. La Corée du Nord a cependant boycotté les pourpalers dès novembre 2005, pour protester contre des sanctions financières américaines. A la reprise des discussions lundi, après une interruption de plus d'un an, la Corée du Nord a fait monter les enchères en exigeant la levée de toutes les sanctions, celles décrétées par les Etats-Unis mais aussi celles imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU après son premier essai de bombe atomique, le 9 octobre. Vendredi matin, le représentant américain aux pourparlers, Christopher Hill, a de nouveau critiqué l'attitude des négociateurs nord-coréens. "Ils ont besoin de faire preuve de sérieux", a-t-il déclaré, estimant qu'ils cherchaient à éluder le problème. "Un jour, il s'agit des questions financières, un autre jour, c'est quelque chose qu'ils savent qu'ils ne peuvent pas avoir, et, un autre jour, c'est quelque chose qui a été dit sur eux et qui les a peinés", a ironisé M. Hill. . ¤ Les forces américaines ont affirmé, samedi, avoir tué Akhtar Mohammad Osmani, un des principaux dirigeants des talibans, considéré comme un proche de Ban Laden. ¤ L es forces américaines ont affirmé, samedi 23 décembre, avoir tué Akhtar Mohammad Osmani, un des principaux dirigeants des talibans. Osmani, présenté par les Américains comme l'un des quatre plus hauts responsables du mouvement, aurait été tué mardi par une frappe aérienne sur sa voiture le long d'une route dans un secteur désertique du sud de l'Afghanistan, dans la privince de Helmand, selon un porte-parole de la coalition sous commandement américain, le colonel Tom Collins. "Le mollah Osmani est le responsable taliban de plus haut rang que nous ayons jamais tué", a affirmé Collins, à Kaboul. "Sa mort est très importante et elle va affecter les opérations des talibans." Osmani est considéré comme le dirigeant des opérations militaires dans six provinces du sud de l'Afghanistan. Un secteur dans lequel les troupes étrangères, notamment canadiennes et britanniques, ont essuyé de lourdes pertes tout au long de l'année 2006. Osmani est jugé proche d'Oussama ben Laden et aurait contribué à la coordination entre Al Qaida et d'autres mouvements.DÉMENTI DES TALIBANS Les talibans ont démenti la mort de ce commandant, présenté autrefois par leur chef, le mollah Mohammad Omar, comme son successeur. "Nous démentons vivement. Il n'était pas présent dans la zone où les forces américaines disent l'avoir tué", a déclaré le mollah Hayat Khan."Il arrive de temps en temps que les Américains et les forces de l'OTAN fassent ce genre de fausses déclarations. Ce n'est que de la propagande contre les talibans", a-t-il ajouté. "Nous avons des informations très solides nous indiquant que, sans aucun doute, il a été tué", a pourtant déclaré le colonel Tom Collins, précisant que deux autres talibans non identifiés avaient péri dans le raid de la coalition."C'est une grande perte pour les taliban. Mais les taliban disposent également d'une bonne capacité d'adaptation. Il ne fait aucun doute qu'ils nommeront quelqu'un à sa place et nous traquerons cette personne également." Ni la version américaine ni celle des taliban n'ont pu être confirmées de sources indépendantes. L'année 2006 a été la plus sanglante en Afghanistan depuis la chute des talibans en 2001 : plus de 4 000 personnes ont été tués depuis les début de l'année, et la situation reste toujours incontrolable. ¤ Déclassifiés par le ministère de la défense, 105 documents de la Direction générale de la sécurité extérieure, dont "Le Monde" a eu connaissance, corrigent la lecture proposée par Paris à l'époque du génocide. ¤ D es absences et des surprises : on trouve tout cela dans les 105 documents de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) sur l'action de la France au Rwanda déclassifiés par le ministère de la défense. Versées à l'instruction ouverte en décembre 2005 devant le tribunal aux armées (TAP) pour "complicité de crimes contre l'humanité" et "complicité de génocide", ces notes, datées du 26 février 1993 au 7 décembre 1995 - dont Le Monde a eu connaissance -, ne sont guère instructives sur le déploiement des troupes françaises au Rwanda dans le cadre de l'opération "Turquoise", conduite entre le 22 juin et le 22 août 1994, qui est au coeur de l'enquête. En revanche, elles offrent une lecture de cette période souvent différente de celle développée à l'époque par le pouvoir politique. Génocide : Kigali accuse l'armée française d'avoir livré des civils La commission d'enquête rwandaise, formée en avril, sur le rôle de la France lors du génocide de 1994 au Rwanda a terminé, lundi 18 décembre, à Kigali, sa deuxième série d'audiences publiques. De nouveaux témoins ont accusé l'armée française d'avoir livré des milliers de Tutsis aux extrémistes hutus auteurs des massacres. "Les Français nous avaient dit qu'ils allaient chercher des armes et des renforts pour nous protéger", a dit un cultivateur tutsi, selon lequel les militaires français ne sont jamais revenus et les "tueries ont empiré". Un ancien instituteur a aussi raconté avoir accompagné comme interprète des militaires français dans les collines pour transmettre aux Tutsis des promesses d'évacuation. "Les Français considéraient tous les Tutsis comme des complices" des rebelles, a-t-il ajouté. Il y a une semaine, le ministère français de la défense a exprimé son "indignation" après les accusations de "complicité" voire de "viols collectifs" portées contre l'armée française par la commission d'enquête rwandaise. - (AFP.) Autre sujet éludé : l'attentat contre le président hutu, Juvénal Habyarimana, le soir du 6 avril 1994, considéré comme l'événement déclencheur du génocide au cours duquel près de 800 000 personnes ont été massacrées. Quant au mot "génocide" lui-même, il n'apparaît que furtivement. De source proche de l'enquête, on explique que l'essentiel des informations opérationnelles sur la présence militaire française au Rwanda, de la fin 1990 jusqu'au génocide, figurent dans les 280 cartons d'archives de la direction du renseignement militaire. 1993, LES ACCORDS D'ARUSHA. Dans ses premières notes, la DGSE - qui n'avait pas de représentation officielle au Rwanda - évoque les affrontements terribles du début de l'année 1993 et les pénibles contacts politiques entre le Front patriotique rwandais (FPR) et le gouvernement de Kigali. "Chacune des parties accuse l'autre de violer le cessez-le-feu et de commettre des exactions sur la population, dit une note du 18 mai 1993. Les deux protagonistes sont responsables de massacres (...). Plusieurs charniers auraient ainsi été découverts, amplifiant de façon dramatique le phénomène des déplacés de guerre." Près de 900 000 personnes, soit un huitième de la population, sont alors sur les routes. Les "massacres ethniques" sont pourtant interrompus au profit d'une négociation qui débouche sur les accords d'Arusha, signés le 4 août 1993. Un gouvernement de transition est prévu. Mais les autorités de Kigali restent méfiantes. Elles insistent, dit une note du 8 septembre, "pour que le départ du détachement français "Noroit" (300 hommes) soit simultané avec l'arrivée, dans la capitale rwandaise, des premiers éléments significatifs" de la Force internationale neutre (FIN). La même note lance un avertissement : "L'équilibre est extrêmement précaire et peut très bien voler en éclats subitement." Le 11 octobre, le président Habyarimana effectue une visite officielle en France. Il fait alors "l'éloge du détachement "Noroit"", souligne un document du 21 octobre, selon lequel le chef de l'Etat rwandais "redouble d'efforts pour maintenir d'étroits contacts avec la France, dans le but de se procurer d'éventuelles garanties : maintien de la mission militaire de coopération (détachement d'assistance militaire et d'instruction, DAMI) et demandes de coopération entre services". Selon la DGSE, la visite, au même moment, du lieutenant-colonel Rutayisire, directeur général de la Sûreté extérieure du Rwanda, confirme cette démarche. Dès juin 1992, ce dernier avait souhaité "bénéficier de l'assistance militaire française dans le domaine du renseignement extérieur", rappelle la DGSE, mettant en relief l'étroitesse de la coopération entre les deux pays. 1994, LA POSITION INCONFORTABLE DE LA FRANCE. Le 8 avril 1994, deux jours après l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, la DGSE estime que "l'essentiel semble être de circonscrire la crise, afin qu'elle ne serve pas de détonateur à de nouveaux affrontements meurtriers Tutsis-Hutus." Mais la mécanique génocidaire contre les Tutsis est déjà enclenchée, tandis que le FPR avance militairement. Le 15 juin, la DGSE constate qu'il contrôle "plus de la moitié du territoire". Le 24 juin, la DGSE fait un éloge surprenant du "savoir-faire tactique" du FPR, "redoutable machine de guerre, organisée, disciplinée et fortement encadrée par du personnel de valeur". Dans un point de situation daté du 14 juin, le service évoque l'assistance militaire dont bénéficient les belligérants. Selon la DGSE, le FPR reçoit un soutien logistique de l'Ouganda. Les forces gouvernementales, elles, "sont de plus en plus gênées par l'embargo sur les armes et les munitions décrété par les Nations unies". Elles auraient bénéficié d'un soutien français, celui du capitaine Paul Barril, ancien gendarme de la cellule de l'Elysée. Selon la DGSE, "il semble que le capitaine Barril, dirigeant de la société Secret, exerce, en liaison avec la famille de l'ex-président Habyarimana (...), réfugiée à Paris, une activité remarquée, en vue de fournir des munitions et de l'armement aux forces gouvernementales." Paul Barril s'était rendu au Rwanda après l'attentat du 6 avril pour un contrat de vente d'armes conclu en mai 1993 par le gouvernement de Kigali avec un homme d'affaires français, Dominique Lemonnier. Le 22 juin 1994, la DGSE évalue les "risques d'enlisement" des troupes françaises, engagées au Rwanda dans un but humanitaire. Constatant que cet engagement est "mal compris par les deux belligérants", le service extérieur s'interroge : "Dans ce contexte, l'opération "Turquoise" pourra-t-elle prévenir un enlisement du conflit militaire et de son issue négociée ou, au contraire, le provoquera-t-elle ?" Le mot "génocide" n'est employé que très rarement. Dans un point de situation du 4 juillet 1994, la DGSE écrit que "les propositions de mise en place d'un tribunal international, chargé de déterminer les responsabilités dans le déclenchement du génocide rwandais, n'apparaissent pas de nature à conforter le gouvernement de Gisenyi (nord-ouest du Rwanda, à la frontière du Zaïre) dans sa francophilie initiale". Trois jours plus tard, il est écrit que le départ des Français constitue pour le FPR "une priorité absolue". Le Front "estime toujours urgent de procéder au jugement des responsables du génocide et sollicitera l'aide de la communauté internationale, et de la France en particulier, pour leur arrestation." Le 12 août, en revanche, la DGSE évoque "les règlements de comptes" qui se multiplient contre les responsables "des événements des mois d'avril, mai et juin 1994". Le 23 novembre, la DGSE va plus loin : "Le FPR, par sa passivité programmée, notamment vis-à-vis des cadres de son armée, encourage, au moins implicitement, la poursuite de "l'épuration"." Dans une note du 5 mai 1995, le mot "génocide" a été remplacé par "la guerre civile rwandaise". ¤ Dans une résolution adoptée, samedi, à l'unanimité, le Conseil de sécurité a approuvé la mise en œuvre de sanctions contre Téhéran pour son refus de suspendre ses activités nucléaires sensibles. ¤ L e Conseil de sécurité des Nations unies a imposé, samedi 23 décembre, des sanctions à l'Iran touchant à ses programmes nucléaire et balistique, pour son refus de suspendre ses activités nucléaires sensibles. Dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses quinze membres et numérotée 1737, le Conseil décide que l'Iran doit immédiatement "suspendre toutes ses activités nucléaires sensibles en termes de prolifération", de manière vérifiable par l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique). "Aujourd'hui, nous plaçons l'Iran dans le cercle très fermé des Etats visés par des sanctions du Conseil de sécurité", a déclaré l'ambassadeur provisoire des Etats-Unis à l'ONU, Alejandro Wolff, avant le vote des 15 membres du Conseil. L'ambassadeur de Russie, Vitali Tchourkine, qui a obtenu que le texte de la résolution soit édulcoré, a souligné que cette dernière n'autorisait pas le recours à la force. Les hésitations de Moscou quant au texte, en discussion depuis deux mois, ont été dissipées après une conversation téléphonique, samedi, entre le président américain George Bush et son homologue russe Vladimir Poutine, qui a travaillé jusqu'au dernier moment sur la formulation. La texte de la résolution stipule que tous les Etats doivent "empêcher la livraison, la vente ou le transfert directs ou indirects à l'Iran (...) de tout matériel, équipement, bien et technologie qui puisse contribuer" aux activités de l'Iran dans les domaines nucléaire et balistique sensibles. La résolution, fruit de deux mois de négociations acharnées entre les Occidentaux d'un côté, les Russes et les Chinois de l'autre, définit strictement ces activités comme étant "l'enrichissement d'uranium et le retraitement, les projets liés aux réacteurs à eau lourde et le développement des vecteurs de lancement d'armes nucléaires" GEL DES AVOIRS FINANCIERS Le Conseil interdit aussi toute fourniture à l'Iran "d'assistance ou de formation technique, d'aide financière, d'investissement, de services financiers et tout transfert de ressources ou de services" liés à ces programmes. Il impose également un gel des avoirs financiers détenus à l'étranger par douze ressortissants iraniens et onze entités directement associés aux programmes nucléaire et balistique de l'Iran et dont les noms figurent en annexe de la résolution. La résolution demande aux Etats de "faire preuve de vigilance" concernant l'entrée ou le transit sur leur territoire de personnes considérées comme impliquées dans les programmes iraniens sensibles et de notifier un comité ad hoc du Conseil de sécurité de l'entrée ou du passage sur leur territoire des douze personnes sus-nommées. Ces douze personnes, parmi lesquelles figure le général Yahia Rahim Safavi, commandant des Gardiens de la révolution, étaient visées, dans les premières versions de la résolution, par une interdiction stricte de voyager à l'étranger mais la Russie, qui a bataillé pendant des semaines pour adoucir les sanctions, a obtenu la suppression de cette mesure. Le Conseil réclame un rapport au directeur général de l'AIEA dans les 60 jours pour savoir si l'Iran s'est conformé à la résolution. Il se dit prêt, au vu de ce rapport, à réviser ces mesures, afin de les suspendre, d'y mettre fin ou de les renforcer, selon que l'Iran aura suspendu ses activités d'enrichissement, satisfait totalement à ses obligations au regard des résolutions du Conseil de sécurité ou de l'AIEA, ou ignoré ces obligations. Le Conseil précise avoir pris cette résolution au titre de l'article 41 du Chapitre VII de la Charte de l'ONU, qui prévoit des sanctions n'impliquant pas l'emploi de la force armée. ¤ Les pourparlers à six (la Chine, les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon et la Russie) destinés à persuader la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de renoncer à son programme nucléaire se sont achevés, vendredi 22 décembre à Pékin, sans résultats. ¤ L es pourparlers à six (la Chine, les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon et la Russie) destinés à persuader la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de renoncer à son programme nucléaire se sont achevés, vendredi 22 décembre à Pékin, sans résultats. Américains et Nord-Coréens s'accusent mutuellement d'être responsables de l'échec de ces cinq jours de négociations. Aucune date n'a été arrêtée pour leur reprise. Le chef de la délégation américaine, Christopher Hill, a critiqué Pyongyang pour son "manque de sérieux", faisant valoir que son homologue nord-coréen passait d'un point de désaccord à un autre. Pour le régime nord-coréen, toute discussion sur le fond - son programme nucléaire - doit avoir pour préalable la levée des sanctions financières qui ont conduit au gel de ses comptes à la Banco Delta Asia (BDA) de Macao. C'est sur cette question que les pourparlers ont achoppé. Dès le redémarrage des négociations, lundi 19 décembre, Pyongyang avait exigé la levée de toutes les sanctions à son encontre, y compris celles prises à la suite de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant son essai nucléaire du 9 octobre. Dans un communiqué signé par les six participants, le 19 septembre 2005, Pyongyang s'était engagé à renoncer à son programme nucléaire en échange de garanties de sécurité des Etats-Unis et d'une aide multilatérale. Mais, quarante-huit heures plus tard, le Trésor américain avait accusé la BDA de blanchiment d'argent et de diffusion de faux dollars pour le compte de Pyongyang, et interdit aux banques américaines toute transaction avec celle-ci. Sous la pression de Washington, les autorités de Macao ont gelé les comptes nord-coréens à la BDA. Et, pendant treize mois, la RPDC refusa de revenir à la table de négociation. TROUBLANTE COÏNCIDENCE Pour Washington, les deux questions (sanctions financières et programme nucléaire) sont distinctes. "Je ne suis pas chargé de négocier la question de la BDA", a déclaré M. Hill. Parallèlement aux négociations à six, des pourparlers ont eu lieu à Pékin entre des délégations financières américaine et nord-coréenne sur le gel de comptes. Mais elles n'ont pas abouti. La troublante coïncidence entre la signature de l'accord du 19 septembre et l'offensive du Trésor américain contre la BDA a été soulignée par le président sud-coréen, Roh Moo-hyun, qui a indirectement accusé les Etats-Unis d'avoir torpillé l'accord de septembre 2005. "La déclaration commune a été enterrée avant même de naître", a déclaré M. Roh, s'interrogeant sur l'apparente absence de coordination entre le Trésor et le département d'Etat. Citant une source non identifiée à Macao, le quotidien sud-coréen JongAng Ilbo écrivait, jeudi 21 décembre, que la moitié des fonds bloqués à la BDA provient de paiements effectués par l'entreprise sud-coréenne Hyundai Asan, qui gère un complexe touristique en RPDC, et qu'ils ne sont donc en rien illicites. Une autre partie des fonds (6 millions de dollars) provient de Daedong Credit Bank - le capital est détenu par des intérêts nord-coréens et étrangers -, qui vient d'être rachetée par un fonds d'investissement britannique. Selon le Financial Times, ces 6 millions de dollars appartiennent à une société conjointe formée par British Tobacco et l'entreprise nord-coréenne Taesong, qui fabrique des cigarettes destinées au marché local. Le Trésor n'a, pour l'instant, rendu publique aucune preuve étayant ses accusations portées contre BDA. ¤ La patronne du Syndicat national des enseignants (SNTE), fort de 1,4 million d'adhérents, se comporte en domina de la classe politique, pour laquelle ses désirs sont souvent des ordres. ¤ O n l'appelle la "Maestra", la maîtresse d'école. Pourtant, Elba Esther Gordillo est tout sauf une modeste institutrice. La patronne du Syndicat national des enseignants (SNTE), fort de 1,4 million d'adhérents, se comporte en domina de la classe politique, pour laquelle ses désirs sont souvent des ordres. Une part croissante de l'opinion mexicaine s'indigne de ses méthodes "mafieuses". Révélée par le quotidien libéral Reforma, la croisière à Hawaï organisée avant Noël pour 125 dirigeants du syndicat et leurs familles, sur un luxueux bateau, a fait du bruit, le SNTE assumant la moitié des frais du voyage. Quelques jours plus tôt, le quotidien de gauche La Jornada avait publié les témoignages de collaborateurs de M^me Gordillo, suivant lesquels une centaine de responsables syndicaux ont reçu en cadeau, en 2000, des montres Rolex importées en contrebande des Etats-Unis. Des députés de la formation présidentielle, le Parti d'action nationale (PAN, droite) et leurs collègues du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) ont demandé l'ouverture d'une enquête sur la provenance des fonds avec lesquels la Maestra a acquis six maisons, un duplex et trois appartements dans des quartiers résidentiels de Mexico. CONFLIT D'INTÉRÊTS Selon Artemio Ortiz, dirigeant de la Coordination nationale des travailleurs de l'éducation (CNTE), qui regroupe l'opposition à M^me Gordillo, celle-ci prélève sur les cotisations syndicales "une moyenne de 117 millions de pesos par mois" (9 millions d'euros). Depuis son arrivée à la tête du SNTE, en 1989, cette petite femme au masque figé a bâti une énorme machine d'influence, grâce à des opérations immobilières censées aider les enseignants. L'un de ses anciens opérateurs financiers, Noé Rivera, a fourni des détails sur la structure interne cloisonnée, calquée sur le modèle d'organisations mafieuses, destinée à protéger la Maestra. Mais c'est surtout sa capacité de nuisance politique qui inquiète. Considérée comme la grande gagnante des élections du 2 juillet, qui lui a permis de constituer son propre groupe parlementaire, le Panal - une dissidence du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, centre), son ex-famille politique -, M^me Gordillo a réussi à placer quatre de ses fidèles lieutenants à des postes-clés de l'administration du président Felipe Calderon. Selon l'hebdomadaire Proceso, ils seraient en mesure de contrôler plus de 105 milliards de pesos (plus de 7 milliards d'euros) de ressources du budget fédéral pour 2007. La nomination la plus critiquée est celle de son gendre, Fernando Gonzalez, comme sous-secrétaire de l'éducation de base (primaire et assimilée) : dans ce secteur travaillent 800 000 membres du SNTE, chargé de négocier avec l'autorité de tutelle les termes de la convention collective. Le prévisible conflit d'intérêts ne va pas simplifier la tâche de la secrétaire d'Etat à l'éducation, Josefina Vazquez Mota, une proche de M. Calderon. Pour les commentateurs, la montée en puissance du clan Gordillo est due au rôle qu'elle a joué lors de l'élection présidentielle. Ennemie jurée de Roberto Madrazo, le candidat du PRI, et dédaignée par celui du PRD, Andres Manuel Lopez Obrador, elle a mobilisé l'appareil syndical en faveur de M. Calderon. Les analyses menées par l'institut de sondage Mitofsky indiquent que, même si une majorité d'enseignants a voté à gauche, la machine Gordillo a apporté au candidat de droite près d'un demi-million de voix : assez pour faire pencher la balance. L'influence de la Maestra au sein du gouvernement va rendre plus difficile une réforme de l'éducation, l'un des points faibles du Mexique. Le SNTE a toujours refusé un système transparent d'évaluation des maîtres, alors que la piètre qualité de l'enseignement public limite les chances de millions de jeunes Mexicains. ¤ Le numéro deux d'Al-Qaida, critique le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) palestinien pour avoir, selon lui, trahi l'islam en s'engageant dans un processus politique laïque. ¤ A yman Al-Zawahiri, numéro deux d'Al-Qaida, critique le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) palestinien pour avoir, selon lui, trahi l'islam en s'engageant dans un processus politique laïque. Dans un enregistrement vidéo diffusé par Al-Jazira mercredi 20 décembre, il prône la libération de toute la Palestine, en arguant que la récupération de tout territoire musulman usurpé est "fardayn", une obligation dont aucun musulman ne peut se dispenser. Dans son lieu secret de résidence, Zawahiri semble disposer de moyens sophistiqués de communication. A en juger par le mouvement de ses yeux et son débit plus lent qu'à l'ordinaire, il lisait son texte sur un prompteur, avec au fond une mitraillette posée sur un mur recouvert de tissu ocre. Comme lors de l'un de ses derniers enregistrements, où il apparaissait dans un décor d'appartement bourgeois, Zawahiri a troqué, mercredi, son turban blanc pour un noir, réservé aux asyad, les chefs religieux revendiquant une ascendance remontant au prophète Mahomet. "La libération de la Palestine se fera par le djihad et non par des élections", a-t-il dit à l'intention du Hamas, sans le nommer. "Comment n'ont-ils (le Hamas) pas exigé une Constitution islamique avant de s'engager dans des élections ? Ne sont-ils pas un mouvement islamiste ?", s'est-il interrogé. "Des élections organisées sur la base d'une Constitution laïque et l'abandon de la Palestine aux juifs" finiront par "étouffer le djihad et encercler les moujahidines". Accepter la légitimité du président palestinien Mahmoud Abbas, "l'homme des Américains", et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui reconnaît Israël, entraînera "la liquidation du djihad et la reconnaissance d'Israël", a encore dit l'idéologue d'Al-Qaida. Il a également prévenu les Etats-Unis qu'ils seront voués à l'échec tant qu'ils ne négocieront pas avec "les vraies forces" du monde musulman, c'est-à-dire les djihadistes. "Vous ne jouirez de la sécurité que lorsque la Palestine et les autres pays musulmans connaîtront la sécurité", a-t-il dit à l'intention de Washington. ¤ Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a admis, samedi 23 décembre, que sa médiation entre la majorité et l'opposition libanaises était dans l'impasse. ¤ L e secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a admis, samedi 23 décembre, que sa médiation entre la majorité et l'opposition libanaises était dans l'impasse. "J'aurais souhaité que mes propositions, mes formulations et l'agenda de travail (soumis aux deux camps) permettent une percée" vers une solution de la crise, mais cela n'a pas été le cas, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, au terme de quatre jours de navette entre les responsables des deux parties. "Les contacts entre ces responsables sont rompus ou réduits au minimum lorsqu'ils existent", a-t-il ajouté, en soulignant que "le Liban est à un tournant dangereux" et que toute "escalade" du conflit aurait des effets désastreux pour le pays. M. Moussa s'est borné à indiquer qu'il demeurerait en contact avec les protagonistes sans préciser s'il reviendrait au Liban après les fêtes de fin d'année. Sans préjuger des autres volets du contentieux qui les oppose, le conflit entre le gouvernement de Fouad Siniora et l'opposition s'est cristallisé autour de deux questions clefs qui, une semaine plus tôt, ont fait l'objet d'un accord de principe : celle d'un tribunal à caractère international chargé de juger les présumés coupables de l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafic Hariri, en février 2005, et celle de la formation d'un gouvernement d'union nationale. En filigrane se dessine un fossé de méfiance réciproque : la majorité accuse l'opposition d'être l'exécutante d'un agenda syro-iranien. L'opposition, à son tour, soupçonne la majorité de se faire dicter sa conduite par les Etats-Unis. L'accord de principe prévoyait la formation d'un groupe de travail de six juges pour revoir les documents relatifs au tribunal. Il prévoyait aussi une formule ministérielle qui priverait la majorité des deux tiers de voix requises pour imposer ses décisions et l'opposition de sa minorité de blocage . Dix-neuf ministres représenteraient la majorité, dix l'opposition, et un trentième serait "neutre". Pour clore la procédure constitutionnelle et permettre la mise en chantier dudit tribunal, la majorité demande que les documents déjà adoptés par le gouvernement et publiés au Journal officiel soient soumis au Parlement après leur examen par les six juges. L'opposition veut que l'ensemble de la procédure soit repris à zéro et confiée à un nouveau gouvernement d'union nationale, considérant que l'équipe ministérielle actuelle a perdu sa légitimité constitutionnelle depuis la démission, fin novembre, des ministres représentant la communauté chiite. Elle exige de nommer le futur ministre "neutre" , alors que la majorité, le choix veut un choix consensuel. Vendredi, Soleiman Frangié, ancien ministre et figure de l'opposition, a prévenu que les opposants, après 23 jours de sit-in dans le centre-ville allaient amplifier leur mouvement évoquant des actes de désobéissance civile. ¤ Selon la branche irakienne d'Al-Qaida, les Etats-Unis auraient tenté de négocier avec l'organisation, via l'Arabie saoudite. ¤ D ans un enregistrement audio diffusé vendredi 22 décembre sur Internet, la branche irakienne d'Al-Qaida affirme avoir proposé aux Américains de retirer leurs troupes d'Irak."Nous vous offrons de retirer vos troupes en toute sécurité sur une période d'un mois et nous attendons votre réponse dans deux semaines", a indiqué un homme se présentant sous le nom Abou Omar Al-Baghdadi, l'émir de l'"Etat islamique en Irak" autoproclamé. "Nous appelons (le président George) Bush à ne pas laisser passer cette occasion historique qui doit permettre à ses troupes de se replier en sécurité", ajoute-t-il dans cet enregistrement, dont l'authenticité ne pouvait être établie. Abou Omar Al-Baghdadi affirme également dans cet enregistrement que les Etats-Unis ont tenté de négocier avec le groupe par l'intermédiaire des Saoudiens, assurant qu'il avait refusé de telles négociations."Le géant (les Américains) a commencé à s'effrondrer et cherche à négocier avec diverses parties, notamment par le biais de ses agents", a-t-il indiqué, avant d'ajouter : "Il nous a transmis par le biais de la famille Saoud (régnant en Arabie saoudite), les dictateurs de la presqu'île (Arabique), son souhait de (négocier), prétendant s'être déjà assis avec toutes les parties sauf nous." "Nous lui disons : nous ne négocions pas avec ceux qui ont fait couler le sang de nos enfants", a-t-il affirmé.Le président américain a affirmé récemment son opposition à un départ prématuré des troupes américaines d'Irak en invoquant les conséquences d'un tel retrait, alors que la "victoire" reste selon lui "possible". Il s'est dit "encouragé" par un rapport que lui ont remis le 6 décembre des personnalités indépendantes et par leur mise en garde contre les conséquences d'un retrait précipité. Les Etats-Unis disposent de 129 000 soldats en Irak. ¤ Malgré les sanctions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU, l'Iran persiste dans ses ambitions nucléaires. Les Etats-Unis envisagent d'autres sanctions. ¤ L a secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a exhorté l'Iran, dimanche 24 décembre, à "suspendre ses activités nucléaires sensibles et à accepter la voie des négociations que les Etats-Unis et ses partenaires au sein du Conseil de sécurité avaient proposée il y a six mois". Toutes les nations devraient "prendre des mesures immédiates" pour faire appliquer le texte sur les sanctions, a ajouté la responsable de la diplomatie américaine. "Nous ne pensons pas que cette résolution suffit en elle-même. Nous voulons que la communauté internationale aille au-delà. Nous n'allons certainement pas mettre tous nos oeufs dans le panier onusien", a réagi Nicholas Burns, secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires politiques, chargé du dossier iranien. "Nous allons essayer de convaincre des pays, notamment les pays de l'Union européenne, le Japon, d'envisager certaines des mesures financières que nous avons prises", a-t-il ajouté. Israël a estimé que la décision du Conseil de sécurité de l'ONU d'imposer des sanctions à l'Iran était "un premier pas" mais que d'autres étaient requises pour empêcher ce pays de se doter de l'arme nucléaire. "Mais, tout en reconnaissant l'importance d'imposer des premières sanctions, la communauté internationale doit encore agir avec rapidité et détermination afin de faire cesser le processus, dans le cas où les sanctions ne seraient pas suffisantes", a indiqué un communiqué du ministère israélien des affaires étrangères. Israël, qui est réputé disposer du seul arsenal nucléaire de la région même s'il se refuse à en confirmer l'existence , prend très au sérieux la menace d'un Iran nucléaire au vu des appels répétés du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à "rayer l'Etat sioniste de la carte". ¤ Les funérailles de l'ancien président à vie du Turkménistan ont rappelé le soin qu'il avait apporté à développer le culte de sa personnalité. ¤ L e défunt "président à vie" du Turkménistan Saparmourad Niazov, décédé d'une crise cardiaque à l'âge de 66 ans, a été inhumé dimanche 24 décembre lors de funérailles qui ont rappelé le soin qu'il avait apporté à développer le culte de sa personnalité. Dès les premières heures de la matinée, des dizaines de milliers d'habitants ont défilé lentement devant la dépouille de celui qui s'était autoproclamé "Turkmenbachi" ("Chef des Turkmènes"), exposée dans un cercueil. Celui-ci était entreposé dans une salle en marbre et à colonnes de l'opulent palais présidentiel. Des véhicules blindés et une berline noire ornée d'un immense portrait du défunt ont ensuite accompagné le cercueil jusqu'à Kiptchak, ville natale de Niazov, où l'ancien dirigeant a été inhumé dans le mausolée familial construit non loin de la plus imposante mosquée de toute l'Asie ex-soviétique. Signe de l'intérêt ou de l'inquiétude suscités par la disparition de Niazov, de nombreux responsables s'étaient déplacés pour cette cérémonie. Le premier ministre russe Mikhaïl Fradkov ainsi que le patron de Gazprom, le géant russe du gaz, Alexeï Miller avaient fait le déplacement. Les Etats-Unis, auxquels Niazov a apporté son concours lors de leur intervention militaire en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001 étaient représentés par un responsable du département d'Etat, Richard Boucher. Etaient également présents le premier ministre turc Racip Tayyip Erdogan, et le président afghan Hamid Karzaï qui se sont recueillis devant la dépouille. En fin de cérémonie, six avions de chasse ont effectué un passage en rase-mottes au-dessus du site dans un bruit assourdissant. Un deuil officiel de sept jours a été décrété dans le pays où, cependant, aucune manifestation spontanée de deuil n'a été jusqu'ici enregistrée. ¤ Les combattants des Tribunaux islamiques affirment que des avions éthiopiens ont bombardé leurs positions, ce qu'Addis Abeba dément. ¤ L es forces de défense éthiopiennes ont lancé "une contre-attaque" en Somalie contre les milices islamistes en conflit depuis de mois avec le gouvernement de transition, a annoncé, dimanche 24 décembre, un porte-parole du gouvernement éthiopien. "La contre-attaque se déroule en ce moment sur le terrain. Notre patience était à bout, face aux provocations et agressions des extrêmistes. L'Ethiopie a décidé d'user de son droit de légitime défense", a ajouté le porte-parole. Dimanche, avant même l'officialisation de l'offensive somalienne, les miliciens islamistes en Somalie avaient fait état de bombardements menés par l'aviation éthiopienne contre un de leurs fiefs, dans la région centrale de Kalaberka. Auparavant des témoins et des reponsables somaliens avaient fait état de l'intervention de blindés éthiopiens dans ces combats. Le ministère de la défense éthiopien a toutefois démenti avoir envoyé l'aviation. "L'armée de l'air n'est pas impliquée, mais nous utilisons des chars, nous en avons le droit", a-t-il affirmé."Nos forces de défense mènent des actions offensives sur ces forces dans ces zones (...) qui sont proches de notre frontière". Le soutien de l'Ethiopie aux forces gouvernementales - motivé par la crainte de voir s'imposer les islamistes chez son voisin - était déjà manifeste depuis la reprise des combats le 20 décembre. Mais l'intensification de l'offensive éthiopienne fait craindre une aggravation du conflit qui pourrait embraser la région, l'Erythrée, ennemi historique de l'Ethiopie soutenant pour sa part les islamistes. Jeudi 21 décembre, le président de l'Union des tribunaux islamiques (UTI), le cheik Hassan Dahir Aweys, avait déjà déclaré la Somalie "en état de guerre". "Tous les Somalis doivent contribuer à la lutte contre l'Ethiopie. Ceux qui ne sont pas en position de combattre peuvent apporter leur aide par d'autres moyens", avait-il indiqué. Dimanche, le ministre de l'information Ali Ahmed Jama confirmait que "les tribunaux islamiques ont déclenché la guerre qu'ils ont promise". "C'est désormais une guerre totale", assurait également un combattant islamiste. Chaque camp affirme avoir fait des centaines de morts dans les rangs de son ennemi depuis que la reprise des combats. Les agences humanitaires font pour leur part état de dizaines de morts. ¤ Lors de leur première rencontre officielle, le premier ministre israélien Ehoud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas ont souligné "l'importance de l'existence [entre eux] d'un contact direct et sérieux". ¤ A l'occasion de leurs premiers entretiens officiels, qui ont eu lieu à Jérusalem, samedi 23 décembre, le premier ministre israélien Ehoud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas ont décidé de tenter de relancer des négociations de paix. "Les deux dirigeants ont exprimé leur volonté de coopérer comme de vrais partenaires", indique un communiqué conjoint publié par la présidence du Conseil israélienne à l'issue de la rencontre. Il s'agit, souligne Saëb Erekat, le négociateur en chef palestinien, de "relancer un processus de paix significatif qui aboutirait à une solution sous la forme de deux Etats". 100 MILLIONS DE DOLLARS DÉBLOQUÉS Après deux heures de discussions, les deux dirigeants ont convenu de se revoir. "C'est le début d'une série de rencontres. L'entrevue a été bonne. Il y a eu accord sur plusieurs questions", a ainsi déclaré Nabi Abou Rdainah, un porte-parole de M. Abbas. Côté israélien, le communiqué publié après l'entretien souligne "l'importance de l'existence d'un contact direct et sérieux" entre les deux hommes qui prévoient de "se rencontrer fréquemment". "Le peuple israélien et le peuple palestinien ont suffisamment souffert et il est temps de faire avancer le processus de paix par des mesures concrètes (...)", poursuit le le communiqué. Au premier rang de ces mesures figure l'annonce faite par Ehoud Olmert indiquant 100 millions de dollars de taxes perçus au nom de l'Autorité palestinienne allaient être débloqués. Les taxes et droits de douane perçus au nom de l'Autorité palestinienne depuis l'entrée en fonctions du gouvernement dirigé par le Hamas représentent actuellement 500 millions de dollars. Abbas avait espéré utiliser les fonds débloqués pour payer des fonctionnaires qui n'ont pas reçu leurs salaires complets depuis mars, mais le porte-parole d'Ehoud Olmert a clairement indiqué que la somme devait être utilisée "pour différentes activités humanitaires" et que"l'argent lui-même ne sera pas transféré au gouvernement dirigé par le Hamas". Un peu plus de 8 millions de dollars doivent en outre être versés aux hôpitaux palestiniens. POUR LE HAMAS, RIEN DE NOUVEAU Les deux dirigeants n'ont par contre pas réussi à réalisé d'avance significative sur la question des prisonniers, si ce n'est la réactivation d'un comité chargé de faire avancer ce dossier. Mais la libération du soldat israélien Gilad Shalit, enlevé en juin par des activistes palestiniens, reste un préalable incontournable pour les responsables israéliens. Enfin, MM. Olmert et Abbas ont "discuté du cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Gaza et de son extension à la Cisjordanie". Si positives soient elles, ces avancées restent précaires et soumises au déroulement du bras de fer qui oppose le président palestinien au Hamas après l'annonce faite par M. Abbas de la convocation d'élections anticipées qualifiées par le Hamas de "coup de force". Réagissant à la rencontre Abbas-Olmert, le porte-parole du gouvernement palestinien Ghazi Hamad a d'ailleurs estimé samedi soir que la réunion n'avait rien apporté de nouveau. "Nous n'avons pas entendu de nouvelle position dans la politique israélienne (...) ni de travail sérieux pour mettre fin à l'occupation et arrêter la souffrance du peuple palestinien et les opérations militaires" israéliennes, a-t-il déclaré. ¤ La rue où a eu lieu l'explosion a déjà été la cible de plusieurs attentats. ¤ L 'explosion d'une voiture piégée a tué au moins dix personnes et en a blessé quinze autres lundi 25 décembre, en début d'après-midi, à Bagdad, dans une rue commerçante d'un quartier à majorité chiite déjà touchée par plusieurs attentats. Les victimes sont des passants qui faisaient leurs courses. Plus tôt dans la journée, un kamikaze portant une ceinture d'explosifs s'est fait exploser dans un minibus dans le quartier majoritairement chiite d'Al-Talbyia (nord-est de Bagdad). Deux personnes ont été tuées et une vingtaine de passagers blessés. Dimanche, dans un commissariat de la ville d'Al-Muqdadiyah, à 100 km de la capitale irakienne un attentat a tué sept policiers irakiens et en a blessé une trentaine. Cible privilégiée des attentats en Irak, la police a aussi la réputation d'abriter des miliciens chiites et est souvent accusée de participer à des enlèvements, à des assassinats, et de se livrer à la torture. Une opération des troupes britanniques, lundi, à Bassorah a d'ailleurs visé un commissariat abritant une unité spéciale de la police de Bassorah, "l'Unité des crimes majeurs", soupçonnée par les Britanniques de vouloir exécuter des détenus. Peu avant, des combats impliquant des troupes participant à cette opération ont fait sept morts. Enfin, sur le plan politique, l'arrestation par les troupes américaines de deux diplomates iraniens invités par le président Talabani "dans le cadre de la coopération sécuritaire entre les deux pays" crée des tensions. Le président irakien a publiquement fait part de son "mécontentement". L'interpellation, en pleine rue, des deux diplomates, fait suite à l'arrestation de plusieurs autres Iraniens soupçonnés de projeter des actions terroristes en Irak. ¤ L'engagement d'Addis-Abeba au côté du gouvernement de Baidoa, alors que l'Erythrée soutient les islamistes maîtres de Mogadiscio, fait craindre un embrasement régional ¤ L e premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, a annoncé, dimanche 24 décembre, que son pays était entré en guerre contre les islamistes somaliens pour "protéger sa souveraineté". C'est la première fois qu'Addis-Abeba reconnaît publiquement son implication dans le conflit somalien. Autre "première" : l'aviation éthiopienne, qui défend le gouvernement intérimaire somalien retranché à Baidoa - censé stabiliser un pays privé de pouvoir central depuis le renversement de Mohamed Siad Barre, en 1991 - a bombardé, dimanche, les positions de miliciens islamistes en divers points du pays. Islamistes et forces gouvernementales se sont par ailleurs affrontés pour la sixième journée consécutive. Lundi matin, l'aviation éthiopienne a largué trois bombes sur le principal aéroport de Mogadiscio, faisant au moins un blessé. Les responsables éthiopiens affirment que les combattants de l'Union des tribunaux islamiques sont des terroristes soutenus par l'Erythrée et qu'ils constituent une menace pour Addis-Abeba. "Les forces de défense éthiopiennes ont été contraintes d'entrer en guerre pour protéger la souveraineté de la nation et repousser les attaques répétées des terroristes des Tribunaux islamiques et des éléments anti-éthiopiens qui les soutiennent", a déclaré Meles Zenawi dans une allocution télévisée, diffusée en direct, dimanche soir, par les médias d'Etat. "Nous n'essayons pas d'imposer un gouvernement à la Somalie. Nous n'avons pas l'intention de nous immiscer dans ses affaires internes. Nous avons seulement été forcés (d'intervenir) par les circonstances", a poursuivi M. Zenawi, précisant que les forces éthiopiennes quitteront la Somalie "dès qu'elles auront terminé leur mission". Il a ajouté que son pays était favorable à l'idée de négociations entre le gouvernement intérimaire somalien et les Tribunaux islamiques pour mettre en place un gouvernement conjoint. Selon le ministre éthiopien de l'information, l'opération aérienne vise plusieurs secteurs, dont ceux de Dinsoor, Bandiradley et Baladwayne, ainsi que la ville de Buurhakaba, proche du siège gouvernemental de Baidoa, dans le sud. Les diplomates redoutent que l'implication de l'Ethiopie en Somalie confirme le scénario redouté d'un nouveau conflit entre ce pays et l'Erythrée, ancienne province éthiopienne ayant acquis son indépendance en 1993. APPELS AU CALME Face à cette détérioration rapide de la situation dans une région-clé d'Afrique de l'Est, les appels au calme se multiplient. Samedi, l'ONU, l'Union africaine, la Ligue arabe et l'Egypte ont appelé les belligérants à reprendre les négociations. L'Union européenne a condamné les bombardements aériens et les combats au sol et a, elle aussi, exhorté les différentes parties à retourner à la table des pourparlers. Chaque camp affirme avoir fait des centaines de morts dans les rangs adverses. Les agences humanitaires évoquent, quant à elles, des dizaines de morts. Aucun bilan crédible n'est pour l'instant disponible. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a largué quatorze tonnes de fournitures dans des villages touchés par les inondations dans le sud, peu après l'annonce des raids aériens. L'Union des tribunaux islamiques a engagé les musulmans à se joindre à sa "guerre sainte" contre l'Ethiopie. Dans le port de Kismayo, sous contrôle islamiste, des centaines de femmes et d'enfants ont dit adieu, dimanche, à un millier d'hommes qui se sont portés volontaires pour le front. Vêtus de treillis en lambeaux, ces combattants sont montés à bord de camions militaires en scandant "la victoire est à nous !". Des stations de radio diffusaient des chants patriotiques. L'Ethiopie aurait déployé 6 000 à 8 000 soldats - jusqu'à 20 000 selon certains experts militaires - en Somalie, et l'Erythrée fournirait environ 2 000 hommes aux islamistes, ce qu'Asmara dément. - (AFP, AP, Reuters.) ¤ Lisez l'intégralité de l'article pour plus d'information. ¤ L e régime iranien a riposté aux sanctions adoptées à son encontre par le Conseil de sécurité des Nations unies, en promettant, dimanche 24 décembre, d'accélérer son programme d'enrichissement d'uranium. Programme qui, selon les pays occidentaux, pourrait servir à la mise au point d'une bombe nucléaire. "C'est notre réponse immédiate à la résolution et nous allons aller de l'avant à toute vitesse", a prévenu Ali Larijani, le négociateur iranien, dans un entretien accordé au journal conservateur iranien Kayhan. CHRONOLOGIE 4 FÉVRIER 2006 : le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) renvoie le dossier du nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité de l'ONU, en invoquant "les nombreux manquements" de l'Iran, accusé de s'être clandestinement procuré, pendant dix-huit ans, des technologies permettant de développer la bombe nucléaire. L'Iran riposte en mettant fin aux inspections renforcées de l'AIEA et en annonçant une intensification du programme d'enrichissement d'uranium. 29 MARS : le Conseil de sécurité demande unanimement à l'Iran de revenir sous trente jours à "la suspension complète et durable de toutes les activités liées à l'enrichissement d'uranium". "L'Iran est allergique aux menaces et à l'intimidation", déclare alors l'ambassadeur iranien à l'ONU, Javad Zarif, dont le pays n'obtempère pas. 31 JUILLET : le Conseil de sécurité adopte une résolution - le premier texte juridiquement contraignant - qui exige que l'Iran suspende l'enrichissement d'uranium avant le 31 août, sous peine de s'exposer à des sanctions économiques et diplomatiques. La résolution est jugée "dépourvue de toute base juridique" par Téhéran, qui l'ignore et rejette les offres qui lui sont faites par les grandes puissances dans les domaines économique et énergétique, en échange d'un arrêt de ses activités nucléaires sensibles. (fl-sq.gif) Israël se réjouit des sanctions Le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a accueilli "favorablement", dimanche 24 décembre, les sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU contre l'Iran, qui devraient, selon lui, entraîner des "résultats positifs en vue de bloquer le programme nucléaire iranien". Le gouvernement israélien souhaite toutefois que des sanctions plus dures soient adoptées si Téhéran poursuit ses activités nucléaires suspectes. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a appelé à plusieurs reprises à "rayer l'Etat sioniste de la carte". Israël, qui, selon les experts, détient entre 80 et 200 ogives nucléaires, n'a jamais reconnu sa possession de la bombe nucléaire. Mais, le 11 décembre, Ehoud Olmert avait laissé entendre que son pays faisait partie des puissances nucléaires, avant que son porte-parole, Miri Eisin, ne corrige ses propos en affirmant qu'Israël "ne sera pas le premier pays à introduire l'arme nucléaire dans la région". Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité, samedi 23 décembre, une résolution pour sanctionner l'Iran, près de quatre mois après l'expiration du délai donné à Téhéran pour mettre un terme à ses activités nucléaires suspectes. La résolution 1737, fruit d'un difficile compromis entre les pays occidentaux et la Russie, instaure un embargo sur les matériaux, les technologies ou les financements qui pourraient aider l'Iran à se doter de l'arme nucléaire. Les avoirs de vingt-deux personnes et entités liées aux programmes nucléaires et balistiques iraniens sont partiellement gelés. "Que l'Occident le veuille ou non, l'Iran est un pays nucléaire", a répliqué, dimanche, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a prévenu les signataires de la résolution qu'ils allaient "bientôt regretter leur action superficielle et triviale". Selon M. Larijani, le pays devait commencer à installer, le jour même, 3 000 centrifugeuses sur le site de Natanz (centre), pour produire de l'uranium enrichi - une matière qui peut entrer dans la composition d'une bombe nucléaire ou servir de combustible pour une centrale nucléaire. A l'ONU, l'ambassadeur iranien, Javad Zarif, a accusé le Conseil de sécurité de ne pas avoir "levé un sourcil" lorsque "quelques jours auparavant, le premier ministre israélien (Ehoud Olmert) s'est vanté des armes nucléaires de son régime". Le Parlement iranien a, de son côté, entamé une procédure visant à "réviser" la coopération avec les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Bien que l'Iran démente catégoriquement toute prétention à l'arme nucléaire, le Conseil de sécurité a exigé que le pays "suspende sans plus tarder ses activités nucléaires posant un risque de prolifération" et, notamment, l'enrichissement d'uranium, le retraitement, les travaux sur un réacteur à eau lourde ou la mise au point de missiles balistiques qui pourraient servir de "vecteurs d'armes nucléaires". La résolution interdit la vente ou le transfert à l'Iran de tout ce qui pourrait alimenter ces programmes. Durant près de quatre mois de négociations tendues, la Russie, soutenue par la Chine, a dépouillé le texte initial, rédigé par la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, de tous les éléments qui auraient pu limiter le commerce licite avec l'Iran, y compris dans le domaine du nucléaire civil. Les deux pays craignent l'émergence d'un Iran doté de l'arme nucléaire, mais sont aussi d'importants partenaires commerciaux de Téhéran - Moscou construit à Bouchehr, (sud), la première centrale nucléaire iranienne. Moscou et Pékin ont exigé que la résolution soit placée sous l'article 41 du chapitre VII de la charte de l'ONU, qui sert de cadre juridique aux sanctions mais ne peut pas être invoqué pour justifier une action militaire. Les deux pays se sont aussi opposés à des mesures jugées vexatoires, comme une interdiction de voyager à l'étranger pour douze personnalités iraniennes en charge de programmes sensibles. Les Etats-Unis militaient au contraire pour un texte plus sévère. "Nous ne pensons pas que cette résolution suffise à elle seule", a déclaré, peu après le vote, le numéro trois du département d'Etat américain, Nicholas Burns. "Nous allons essayer de convaincre des Etats, notamment les pays de l'Union européenne et le Japon, d'envisager certaines des mesures financières que nous avons prises", a-t-il ajouté. Selon Hans Blix, qui a dirigé l'AIEA de 1981 à 1997, les sanctions onusiennes "ne sont pas très dures" et n'auront sans doute pas "un grand impact". "L'Iran n'est pas très dépendant des technologies importées", notamment pour enrichir de l'uranium, explique au Monde M. Blix, qui a dirigé de 2000 à 2003 la mission d'inspection de l'ONU en Irak. "Ce qui manque, ajoute-t-il, c'est la promesse que si le programme nucléaire est démantelé, il n'y aura pas d'attaque ou de changement de régime et les relations avec les Etats-Unis seront normalisées." "Ce n'est pas une résolution punitive", affirme pour sa part l'ambassadeur de la France à l'ONU, Jean-Marc de la Sablière. "L'offre de coopération très attractive que nous avons faite à l'Iran, dans le domaine du nucléaire et de la coopération économique, est toujours là", assure-t-il. En vertu de la résolution 1737, la suspension par l'Iran de ses activités prohibées aurait pour conséquence la suspension des sanctions. Si, au contraire, le directeur de l'AIEA, qui doit rendre au Conseil un rapport sous 60 jours, constate que l'Iran n'a pas obtempéré, de nouvelles sanctions seront envisagées. ¤ Outre des "fuites" locales, des accusations commencent à être lancées par l'ONG Transparency International, très présente sur tous les théâtres touchés par le tsunami, contre des agents étrangers qui auraient profité de l'argent de la solidarité internationale. ¤ L e bilan des efforts internationaux pour remédier à la misère provoquée sur les rives de l'océan Indien par le tsunami du 26 décembre 2004 - résultat d'un tremblement de terre sous-marin au large de Sumatra (Indonésie) - apparaît, deux ans après, contrasté. La reconstruction avance dans la zone la plus touchée, la province indonésienne d'Atjeh (près de 200 000 morts et disparus), à l'époque la moins ouverte politiquement et en proie à un conflit vieux de trente ans. Elle est presque au point mort au Sri Lanka (35 000 morts), où les affrontements entre l'armée gouvernementale et les insurgés indépendantistes tamouls menacent de reprendre à grande échelle. Sri Lanka et Atjeh présentent des cas extrêmes opposés : moins de morts sri-lankais mais un million de sans-abri ; chez les Atjehnais, les survivants étaient moins nombreux que les disparus. CHIFFRES INDONÉSIE : 170 000 morts et disparus, selon le bilan officiel de l'ONU, auxquels s'ajoutent les victimes du tremblement de terre de Nias en mars 2005. SRI LANKA : 35 000 morts. INDE : 18 000 morts et disparus. THAÏLANDE : 8 200 morts. SOMALIE : 289 morts et disparus. BIRMANIE : 61 morts (non vérifié). MALDIVES : 108 morts et disparus. MALAISIE : 75 morts et disparus. TANZANIE : 13 morts. BANGLADESH : 2 morts. SEYCHELLES : 2 morts. KENYA : 1 MORT. En Thaïlande (au moins 5 000 morts, dont une moitié d'étrangers, surtout dans l'île de Phuket), le tourisme a repris ses droits. Les autorités ne sont guère intéressées à la restructuration sociale d'une population qui perdu moyens d'existence et références communautaires. Un peu partout, la corruption est dans le collimateur des organisations non gouvernementales et la fragilité des institutions a ralenti les opérations. Deux ans après la catastrophe, des dizaines de milliers de personnes vivent toujours dans des abris de fortune. La meilleure nouvelle de l'après-tsunami vient d'Atjeh, qui a subi 80 % des pertes en vies humaines enregistrées lors de la catastrophe. Le règlement politique de l'interminable conflit, sous les auspices de l'Union européenne, a accouché d'une élection sous supervision internationale dont personne n'a contesté le résultat, pourtant perturbant pour Djakarta : c'est l'un des chefs de l'ex-insurrection indépendantiste, Irwandi Yusuf, qui doit être nommé gouverneur après validation officielle du scrutin, début janvier. Plus d'un tiers des 128 000 habitations nécessaires à Atjeh ont été construites, selon le chef de l'agence gouvernementale chargée de coordonner les opérations de réhabilitation, Kuntoro Mangkusubroto. Le processus n'a pas été exempt de "bavures" financières. Plusieurs millions de dollars se sont évaporés dans la manoeuvre. En outre, à Atjeh, la Banque mondiale se plaint du manque de vision du gouvernement indonésien. "Il n'y a toujours pas de stratégie claire à long terme pour redresser Atjeh", a reconnu en public son représentant à Djakarta, Andrew Steer, à la mi-décembre. Au Sri Lanka, c'est plus grave. Si la moitié des 100 000 habitations détruites ont été reconstruites, on est sans nouvelle, depuis septembre 2005, de la plus grosse partie (près de 90 %) des 1,1 milliard de dollars d'aide engagés par la communauté internationale (qui en avait promis 3,2 milliards, contre 8,9 milliards pour l'Indonésie). Corruption et regain de combats entre les forces gouvernementales et rebelles du mouvement des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) se sont ligués pour "mettre en péril", selon les termes des représentants de l'ONU, l'assistance internationale à la reconstruction. Outre des "fuites" locales, des accusations commencent à être lancées par l'ONG Transparency International, très présente sur tous les théâtres touchés par le tsunami, contre des agents étrangers qui auraient profité de l'argent de la solidarité internationale. Par comparaison, la Thaïlande, bien moins affectée, semble avoir rangé le tsunami au chapitre des souvenirs douloureux. Des cérémonies peu suivies ont été organisées à Phuket à la mémoire des victimes tandis que les derniers corps non identifiés ont été symboliquement inhumés début décembre. La leçon qui était apparue dès les premières heures d'après le tsunami, à savoir la nécessité d'un système d'alerte à l'image de celui qui existe dans l'océan Pacifique, à Hawaï, n'a toujours pas été comprise sur les rives de l'océan Indien. Les gouvernements ne se sont pas mis d'accord sur le lieu d'installation d'un centre de surveillance entre la Thaïlande, la Malaisie, l'Australie, l'Inde... "Rien n'avance", dit-on à la Commission océanographique internationale. "Comme sur ces rivages ravagés où les promoteurs immobiliers reprennent la terre pour des projets à bas coût, on dirait que tout le monde mise sur le fait que le prochain tsunami pourrait ne se produire que d'ici un siècle", résume un financier à Bangkok. Dans un siècle ou... en 2007. ¤ L'ancien dictateur Augusto Pinochet, décédé le 10 décembre, défend, dans un testament politique dévoilé par la presse, dimanche 24 décembre, son coup d'Etat et les méthodes qu'il a employées pendant ses dix-sept années passées à la tête du Chili. ¤ L 'ancien dictateur Augusto Pinochet, décédé le 10 décembre, défend, dans un testament politique dévoilé par la presse, dimanche 24 décembre, son coup d'Etat et les méthodes qu'il a employées pendant ses dix-sept années passées à la tête du Chili. Il y affirme avoir fait un putsch, le 11 septembre 1973, pour éviter que son pays ne bascule dans un régime communiste et empêcher une guerre civile entre partisans et adversaires du président socialiste Salvador Allende. "En toute sincérité, je déclare être fier de l'énorme action qu'il a fallu entreprendre pour empêcher le marxisme-léninisme de prendre tout le pouvoir", écrit-il. "L'utilisation de différentes méthodes de contrôle militaire, comme les détentions temporaires, l'exil officiel et les exécutions sur décisions de cours martiales étaient nécessaires", affirme Augusto Pinochet. "Les conflits graves sont et seront toujours ainsi : la source d'abus et d'exagérations", poursuit l'ancien dictateur. Selon lui, il est difficile de comprendre "le comment et le pourquoi" des morts et disparitions survenues durant le régime, précisant qu'"il n'y a pas eu de plan institutionnel pour cela". L'ex-dictateur affirme également avoir agi "avec rigueur, mais avec beaucoup plus de flexibilité qu'on a bien voulu le reconnaître". Il ajoute : "Si l'expérience était à refaire, je préconiserais toutefois davantage de sagesse." On estime à 3 000 le nombre de personnes tuées par la police politique chilienne et à 30 000 le nombre de personnes torturées sous son règne. Augusto Pinochet n'a jamais été condamné de son vivant et son bilan divise encore aujourd'hui profondément la société chilienne. Quelque 60 000 personnes ont rendu hommage à l'ancien dictateur en défilant, le 12 décembre, devant son cercueil, exposé à Santiago. Ailleurs, ses adversaires ont sablé le champagne pour fêter sa disparition. Augusto Pinochet Molina, petit-fils de l'ex-dictateur, a exprimé, dimanche, le souhait de se lancer dans la politique, afin de défendre l'héritage de son grand-père. Ancien capitaine, limogé de l'armée après avoir défendu le coup d'Etat militaire, il a déclaré s'être rapproché des partis de droite, actuellement dans l'opposition. - (AFP, Reuters.) ¤ La première rencontre en six mois entre le premier ministre israélien et le président palestinien samedi, pourrait marquer une relance du processus de paix. ¤ L a première rencontre en six mois entre le chef du gouvernement israélien Ehoud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas, samedi 23 décembre, pourrait marquer une relance du processus de paix. Mais de nombreux commentateurs restent prudents, craignant une annonce non suivie d'effets.Pour le négociateur palestinien, Saëb Erekat, a affirmé que la rencontre avait été très positive. Des sources proches de la présidence palestinenne, rapportées par le quotidien israélien Haaretz, expliquaient dimanche que "la réunion s'est déroulée dans une atmosphère positive et la délégation israélienne a fait preuve de bonne volonté pour pour aller de l'avant vers une reprise du processus de paix. Nous avons entendu beaucoup de promesses de la part d'Olmert, nous esperons qu'au moins certaines d'entre elles seront tenues." Ali al-Jarbawi, professeur de sciences politiques de l'université Bir Zeit en Cisjordanie, se voulait plus prudent : "c'est un premier pas, mais nous ne saurons pas s'il est important avant de voir les résultats sur le terrain. Le peuple palestinien veut du concret et pas seulement des rencontres". Un autre analyste, Khani al-Masri, souligne qu'Ehoud Olmert n'a pas accepté de libérer des prisonniers comme le demandait Mahmoud Abbas. "Olmert n'a rien donné de tangible à Abbas", estime-t-il. "Mahmoud Abbas a reçu beaucoup de promesses et un peu de monnaie", ajoute le quotidien israélien Maariv. LA LIBÉRATION DE BARGHOUTHI ÉVOQUÉE Du côté du Hamas, le ministre chargé des prisonniers, Wasfi Kabha, a estimé que "cette rencontre n'était que de la poudre aux yeux". "Aussi bien Abou Mazen (Mahmoud Abbas) qu'Ehoud Olmert sont confrontés à une crise interne et ils se sont rencontrés uniquement pour dire qu'ils espèrent reprendre des négociations", a ajouté ce ministre. De fait, Mahmoud Abbas n'a rien obtenu sur la question des prisonniers. Mais les négociations semblent avancer sur un échange possible, en vue d'une libération de Gilad Shalit, enlevé le 25 juin. Le gouvernement israélien serait même prêt à libérer Marouan Barghouthi, un des principaux dirigeant du Fatah. Condamné à cinq peines d'emprisonnement à vie par la justice israélienne, il est des hommes politiques palestiniens les plus populaires. Il avait notamment contribué à rédiger le "plan des prisonniers" qui prônait la mise en place d'un gouvernement d'union nationale entre le Hamas et le Fatah. L'objectif du gouvernement israélien semble clair : en ouvrant les discussions avec le président palestinien, il espère lui donner de l'oxygène dans la crise qui l'oppose au gouvernement du Hamas. Pour la ministre israélienne des affaires étrangères, Tzipi Livni, la rencontre et ce geste ont permis de soutenir Mahmoud Abbas engagé dans une épreuve de force avec le Hamas à la suite de l'intention du président palestinien de provoquer des élections anticipées. "Il faut que le peuple palestinien comprenne qu'il a deux options : celle qui existe actuellement avec un gouvernement terroriste qui ne peut satisfaire ses besoins quotidiens et politiques, ou celle d'une alternative capable de traiter de leurs besoins quotidiens et de leur offrir un horizon politique", a-t-elle affirmé à la radio de l'armée. Mais l'opinion publique palestinienne pourrait voir cette négociation d'un mauvais il, alors que le gouvernement issu des élections législatives est toujours dans l'incapacité de travailler depuis la suspension des aides internationales. ¤ Pour la première fois depuis plus de dix ans, le ministre de la défense israélien, Amir Péretz, a autorisé officiellement la création d'une colonie en Cisjordanie. Elle devrait accueillir trente familles de colons évacuées de la bande de Gaza à l'été 2005. ¤ P our la première fois depuis plus de dix ans, le gouvernement israélien a autorisé officiellement la création d'une colonie en Cisjordanie. Mardi 26 décembre, le ministre de la défense, Amir Péretz, a adopté un projet visant à la construction d'une trentaine de logements dans la vallée du Jourdain. 543 logements mis en construction en 2006 Si les autorités israéliennes n'avaient pas autorisé l'implantation de nouvelles colonies depuis 1992, elles ont en revanche permis l'extension de colonies existantes. Le ministère de l'habitat a annoncé mardi que la construction a diminué dans les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, au cours de l'année 2006. "Seuls 543 logements ont été mis en construction en Cisjordanie durant l'année écoulée, dont 477 dans des colonies situées à la périphérie de Jérusalem, ainsi que 66 autres dans les colonies d'Ariel et Alphei Ménashé", a affirmé le ministère. En 2005, 889 logements avaient été mis en construction en Cisjordanie, et plus de 1 000 en 2004. "Le ministère a donné son feu vert pour la construction de trente maisons, conformément à un engagement pris par le précédent ministre de la défense, Shaul Mofaz, pour reloger des habitants de colonies évacuées de la bande de Gaza" à l'été 2005, a affirmé un porte-parole du ministère. Le projet prévoit de transformer une ancienne base militaire située en Cisjordanie en une colonie, qui accueillira trente familles, indique Radio Israël. Selon un représentant des colons, une vingtaine de familles attendent leur transfert à Maskiot, dans la vallée du Jourdain, promis depuis des mois par le gouvernement. Elles vivaient dans deux des vingt et une colonies démantelées par Israël dans la bande de Gaza en 2005, en vertu d'un "plan de désengagement" soutenu par l'ancien premier ministre Ariel Sharon. PREMIÈRE AUTORISATION DEPUIS 1992 Un responsable régional de la vallée du Jourdain cité par Radio Israël a déclaré que les travaux à Maskiot débuteraient dans deux semaines. Le ministère de la défense s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat. L'initiative israélienne a été mal accueillie côté palestinien. "Cela va certainement gâcher l'atmosphère créée après la rencontre samedi soir entre le président Mahmoud Abbas et le premier ministre Ehoud Olmert", a déploré Saëb Erakat, le principal négociateur palestinien. "Israël doit choisir entre la paix et les colonies, car il ne peut y avoir de paix avec des colonies", a ajouté ce proche du président Abbas. Yariv Oppenheimer, le directeur général du mouvement La Paix maintenant, une organisation israélienne opposée à la colonisation, souligne, en outre, que "cette décision va à l'encontre de la 'feuille de route'". Qui plus est, souligne-t-il, elle "n'a pas reçu l'aval du Parlement". ¤ Le dirigeant cubain se trouve "dans un processus de récupération" et n'a pas besoin d'être à nouveau opéré, a déclaré mardi le chirurgien espagnol José Luis Garcia Sabrido, qui a examiné le "lider maximo" en fin de semaine dernière. ¤ F idel Castro n'est pas atteint d'un cancer et n'a pas besoin d'être à nouveau opéré, a déclaré mardi 26 décembre le chirurgien espagnol José Luis Garcia Sabrido, qui s'était rendu en fin de semaine dernière à La Havane pour examiner le dirigeant cubain. Fidel Castro, opéré le 27 juillet à la suite d'une "hémorragie intestinale", se trouve "dans un processus de récupération lent mais progressif" et il n'est pas nécessaire de procéder à une nouvelle intervention, a assuré le médecin, chef du service de chirurgie de l'hôpital madrilène Gregorio-Maranon. Il est victime d'un "processus bénin qui a connu une série des complications". Le dirigeant cubain "demande chaque jour à retourner au travail, mais les docteurs ne le laissent pas (faire)", a expliqué le docteur Garcia Sabrido. Ce spécialiste des troubles digestifs s'est montré rassurant sur les perspectives de rétablissement de Fidel Castro. Il a qualifié son état de santé général de "bon" et s'est déclaré admiratif de son "excellente et fantastique activité intellectuelle". UN VOYAGE "À TITRE EXCLUSIVEMENT PERSONNEL" Le docteur Garcia Sabrido a précisé qu'il s'était rendu à Cuba pour examiner le dirigeant cubain "à titre exclusivement personnel", à la demande des autorités de La Havane, et a indiqué qu'il pourrait retourner sur l'île dans les prochains mois. Fidel Castro, 80 ans, est apparu pour la dernière fois sur une vidéo le 28 octobre, où il se livre à quelques exercices de gymnastique, mais manifestement affaibli. ¤ Après une semaine d'intenses combats, les islamistes somaliens se sont retirés de certaines positions stratégiques, évoquant un simple changement de tactique. L'ambassadeur de Somalie en Ethiopie affirme que les soldats éthiopiens ne sont plus qu'à 100 km de Mogadiscio. ¤ A près une semaine d'intenses combats, les islamistes somaliens semblent perdre du terrain, mardi 26 décembre, face aux troupes gouvernementales appuyées par l'armée éthiopienne. Selon l'ambassadeur de Somalie en Ethiopie, des soldats de l'armée éthiopienne se trouveraient à 100 km de la capitale, Mogadiscio, bastion des rebelles, vers laquelle ils se dirigent. "Il est possible qu'ils la prennent dans les 24 à 48 heures", a-t-il affirmé. Mardi, le gouvernement éthiopien a revendiqué la prise de six localités depuis dimanche, indiquant que les islamistes somaliens se retirent. "Les fondamentalistes en Somalie ont battu en retraite en désordre lundi, incapable de résister à la contre-offensive lancée par les forces nationales de défense éthiopiennes et du gouvernement de transition somalien", affirme un communiqué du ministère de l'information éthiopien. "GUERRE DE LONGUE HALEINE" Les combattants islamistes ont abandonné mardi plusieurs de leurs positions stratégiques dans le sud et le centre du pays. Ils ont notamment quitté les villes de Dinsoor et de Burhakaba, respectivement situées à 120 km au sud-ouest et à 60 km au sud-est de Baidoa. "Nous sommes à une nouvelle étape de la résistance", a expliqué le chef de l'exécutif du Conseil suprême islamique de Somalie, cheikh Sharif Sheik Ahmed. "L'ennemi a commencé à utiliser de l'aviation. Comme nous n'avons pas d'armement lourd contre cette attaque à grande échelle des forces du premier ministre éthiopien Meles Zenawi, nous avons décidé de changer nos tactiques et nous sommes prêts à mener une guerre de longue haleine avec l'Ethiopie". Lundi, des chasseurs éthiopiens ont frappé deux aéroports contrôlés par les islamistes, dont celui de Mogadiscio. Selon un témoin, des avions éthiopiens ont à nouveau tiré des missiles mardi sur des combattants islamistes, qui fuyaient la ville de Buur Hakaba. "Il y a eu des attaques nourries ces trente dernières minutes. Je peux confirmer qu'il y a trois morts", a affirmé ce témoin, un combattant islamiste. Il s'agirait du troisième jour consécutif d'attaques aériennes en Somalie. "LA FACE VISIBLE" DE LA VIOLENCE Le gouvernement de transition somalien s'est déclaré prêt, mardi, à amnistier les combattants des Tribunaux islamiques. "Nous appelons fermement les Tribunaux islamiques à déposer les armes, car le gouvernement a pris la décision de leur accorder une amnistie totale", a déclaré le porte-parole du gouvernement de transition, Abdirahman Dinari. "Ils ont déjà battu en retraite après que nous les avons battu sur beaucoup de lignes de front. La population nous a bien accueillis dans ces zones et nous sommes heureux que le gouvernement gagne" du terrain, a-t-il ajouté. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, les récents combats dans le pays ont fait plus de 800 blessés et jeté des milliers de civils sur les routes. L'organisation a précisé que ce bilan, dressé mardi, n'était que "la face visible" de la violence sur le terrain, cette estimation ne portant que sur le nombre de blessés conduits vers certains centres de soins. Le premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, a déclaré, de son côté, que les combats entre les forces des Tribunaux islamiques somaliens et celles du gouvernement de transition, appuyées par l'Ethiopie, ont fait plus de 1 000 morts et plus de 3 000 blessés depuis le 20 décembre. ¤ L'explosion s'est produite dans un quartier très peuplé de Lagos. Le dernier bilan fait état de 200 morts au moins. ¤ P lusieurs centaines de personnes ont trouvé la mort, mardi 26 décembre, dans l'explosion d'un oléoduc à Lagos, la capitale économique du Nigeria. De nombreux corps étaient visibles à travers la fumée, tandis que les pompiers luttaient contre le feu qui a pris dans le quartier d'Abule Egba, au nord de la ville. Le bilan des victimes est cependant difficile à établir. Des témoins ont estimé à 200 le nombre de morts, tandis qu'une source professionnelle dans l'industrie pétrolière a indiqué que "des centaines de morts étaient à craindre". "Il y a plus de 100 morts et plus de 100 blessés et le bilan va s'alourdir. Nous sommes en train de compiler les différentes données provenant de nos équipes", a rapporté M. Odugbesan, un des responsables de la Croix-Rouge à Lagos. Mais le nombre de blessés risque d'être "bien plus élevé", car, dans ce type d'accident, beaucoup d'entre eux "se cachent par crainte de poursuites", a expliqué un autre responsable de l'association humanitaire. PÉNURIE D'ESSENCE DANS LE PAYS La police de l'Etat de Lagos a établi un cordon de sécurité autour de la zone et les télévisions nigérianes diffusaient des messages demandant l'évacuation des riverains présents sur les lieux de l'explosion. L'accident s'est produit aux premières heures de la matinée à Abule Egba, a-t-on indiqué de source policière. "La vandalisation d'un oléoduc a entraîné un incendie", a-t-on poursuivi de même source. Des témoins ont dit avoir vu des hommes non identifiés venir mardi tôt dans la matinée pour voler du carburant, qu'ils voulaient charger dans des camions-citernes. L'explosion se serait produite ensuite, lorsque les habitants du quartier se sont rassemblés pour se servir à leur tour en pétrole. Cette pratique est courante au Nigeria, premier pays producteur de pétrole en Afrique. Pour la seule année 2005, la société pétrolière d'Etat estimait à plus de 650 000 tonnes le volume d'or noir détourné lors de ces incidents auxquels s'ajoutent des actes de vandalisme. Ces derniers jours, de nombreuses menaces de sabotage ont entraîné la fermeture de plusieurs sites pétroliers, entraînant la pénurie d'essence à laquelle le pays doit désormais faire face. ¤ Le passage à l'économie de marché, surtout après la relance des réformes par l'ancien dirigeant Deng Xiaoping au début des années 1990, a provoqué dans l'ex-Mandchourie hyper-industrialisée, un cataclysme social. ¤ C 'est une "boutique" en forme d'inventaire à la Prévert : sur le trottoir, étalé sur une méchante bâche, Lao Liu a disposé un extraordinaire bric-à-brac. Casquette vissée sur le crâne, cet ancien ouvrier de 60 ans, qui a perdu son emploi, survit en gardant les vélos sur un parking d'immeuble tout en arrondissant des fins de mois difficiles en vendant tout et n'importe quoi dans ce quartier de Shenyang, grande ville de cette région du nord-est chinois qui était autrefois la Mandchourie. Un boulier, deux claviers d'ordinateur, une raquette de badminton, un baladeur, un fer à repasser, une machine à coudre, un cadenas, une calculatrice de poche, des fils électriques vendus au poids... Tels sont les produits proposés par M. Liu à l'attention du chaland... "Avant, je travaillais dans une usine de réparation automobile puis l'entreprise a périclité et je me suis retrouvé sans travail", soupire-t-il. M. Liu n'est pas à proprement parler un chômeur. En Chine, il a le statut de xiagang, expression signifiant qu'il a été "débarqué" de son entreprise mais reste, en théorie, liée à cette dernière en touchant encore une partie de son salaire même s'il ne travaille plus... Une situation sociale dont l'ambiguïté est à l'aune d'une époque qui a vu le démantèlement des grandes entreprises "malades", autrefois fleurons d'une industrie lourde dont s'enorgueillissait le régime. Depuis des mois, M. Liu vit dans ce quartier sinistré où des usines désaffectées aux vitres fracassées exhibent leurs carcasses non loin de magasins de meuble ultramodernes et de nouveaux lotissements réservés à une poignée d'"enrichis" de fraîche date. Sa "maison" est une ruine sans chauffage, exposée aux vents mauvais de l'hiver mandchou, où son épouse, une dame courbée, vêtue d'une chemise traditionnelle constellée de taches, prépare un maigre repas dans la cour de cette ancienne imprimerie désaffectée. Ses revenus sont limités mais lui permettent de joindre les deux bouts, grâce à la réactivation d'une certaine "protection sociale" : outre l'équivalent de 40 euros par mois que lui rapporte son travail de gardien de bicyclette, un fonds public lui verse une trentaine d'euros. Il constate, sans émotion apparente : "Aujourd'hui, il y a des gens qui possèdent des frigos et la télé. Avant, tout le monde avait un travail. Les temps changent..." Dans la province industrielle du Liaoning, le chiffre cumulé des "vrais" chômeurs, des "débarqués" comme M. Liu, des personnes "en attente d'un emploi" (une catégorie encore différente) a atteint, ces dernières années, des centaines de milliers. Le passage à l'économie de marché, surtout après la relance des réformes par l'ancien dirigeant Deng Xiaoping au début des années 1990, a provoqué dans cette ex-Mandchourie hyper-industrialisée, un cataclysme social. Dès 1986, quatre réglementations avaient, en théorie, mis fin à l'assurance de l'emploi à vie dans les entreprises publiques. Après l'"électrochoc" de 1989 et les "événements" de Tiananmen, écrit dans son ouvrage La Condition chinoise (Editions Karthala, 2006) le chercheur Jean-Louis Rocca, "les dirigeants du parti semblent considérer que la stabilité politique nécessite un nouveau "contrat social". La thèse d'une économie publique prospère et moderne, capable de continuer à absorber et à sécuriser la main-d'oeuvre urbaine ne tient plus." Cependant, "il ne s'agit pas de privatiser mais de dégager du magma informe de l'industrie d'Etat un certain nombre de grands groupes modernes semblables aux conglomérats coréens ou japonais". Il faut désormais laisser tomber les petites entreprises et conserver les grosses. Celles-ci devront se transformer en sociétés par actions mais couvertes par le "chapeau rouge", expression indiquant que leur capital est encore détenu par des organismes publics. Qui, souvent, avantagent les anciens apparatchiks locaux... Un séisme va faire trembler le monde du travail chinois après l'annonce de la disparition progressive des danwei, les unités de travail : une page se tourne sur un demi-siècle de socialisme. Le Liaoning s'efforce aujourd'hui de jeter les bases d'un "projet pilote" destiné à reconstituer un système de protection sociale. Une quadrature du cercle : il est pour le moins délicat d'importer le système d'Etat-providence européen, parce que l'Etat ne peut totalement le financer, et pas non plus le système d'assurance-maladie à l'américaine, parce que les individus et les entreprises sont souvent incapables de payer, comme le soulignent des articles de la presse chinoise. Au département des affaires sociales de Shenyang, chef-lieu du Liaoning, le vice-responsable Yang Shunchang explique les grandes lignes du projet, en prenant pour exemple l'assurance santé : selon lui, grâce à un échafaudage combinant cotisation et subventions - la création d'un "fonds public" financé par l'Etat et un système de participation individuelle - "85 % des travailleurs des entreprises privées, publiques et étrangères sont couverts par l'assurance-maladie". Quant aux xiagang, comme Lao Liu, "il n'y en a presque plus", soutient M. Yang. "On a résolu le cas de 300 000 personnes en accordant des subventions, en reclassant des personnes "débarquées" ou en ayant accordé des compensations de licenciement." Un moyen commode de ne pas considérer comme chômeurs des gens qui, de facto, ne sont pas parvenus à retrouver ailleurs un emploi... "Les "shiye" (chômeurs), poursuit-il, touchent 230 yuans (23 euros) par mois pendant deux ans mais sans bénéficier de l'assurance-maladie." Et les retraites dans une Chine en état de vieillissement accéléré ? "Le problème est résolu, tranche-t-il, l'allocation retraite n'est plus à la charge de l'entreprise, elle est versée par un fonds de pension financé par l'Etat central et la municipalité." Non loin de Shenyang, dans un parc de la ville de Fushun, Han Jinzhong, 63 ans, casquette, bleu de travail, rumine le passé en se promenant dans le parc d'un lotissement pour ouvriers. "Je travaillais dans une aciérie et les 1 200 yuans (120 euros) de ma retraite ne sont pas suffisants pour vivre. Alors j'ai dégotté un emploi provisoire dans le même secteur. Je travaille comme journalier. Ça me rapporte 20 yuans par jour. Dans le monde d'aujourd'hui il faut bien se démener pour assurer les fins de mois." ¤ Le 26 décembre 2004, une gigantesque vague ravageait les côtes d'une dizaine de pays asiatiques. Deux ans plus tard, des commémorations à la mémoire des 220 000 morts et disparus sont organisées sur les lieux du drame. ¤ ¤ Moscou s'est félicité, lundi 25 décembre, d'avoir obtenu que les sanctions adoptées contre l'Iran par le Conseil de sécurité de l'ONU soient d'une portée réduite. ¤ M oscou s'est félicité, lundi 25 décembre, d'avoir obtenu que les sanctions adoptées contre l'Iran par le Conseil de sécurité de l'ONU soient d'une portée réduite. La résolution 1737 votée samedi permet de préserver "entièrement les intérêts économiques de la Russie et des autres partenaires de l'Iran" a commenté le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une réunion gouvernementale en présence du président Vladimir Poutine. A l'issue de deux mois de difficiles négociations, le prix du vote unanime du Conseil de sécurité, et donc d'un acquiescement russe, a été un affaiblissement des sanctions. Celles-ci visent les secteurs nucléaire et balistique de l'Iran, mais sur l'insistance des Russes, les interdictions de visas pouvant frapper certains responsables iraniens ne se feront que sur une base volontaire, et la liste des biens interdits d'exportation vers l'Iran a été restreinte. Les diplomates occidentaux constatent que les réticences russes augurent mal d'une montée en puissance des sanctions si, d'ici soixante jours, comme le prévoit la résolution 1737, Téhéran n'a toujours pas obtempéré sur la suspension de l'enrichissement d'uranium. C'est pourquoi Washington a évoqué, dès dimanche, par la voix du secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires politiques, Nicholas Burns, un scénario de sanctions financières en dehors du cadre onusien, auquel les Européens seraient conviés à s'associer. CRAINTE DE L'ENGRENAGE Moscou s'est attaché pour sa part à mettre à l'abri des sanctions ses contrats en Iran - construction de la centrale nucléaire de Bouchehr (sud), dont la mise en fonctionnement est annoncée pour 2007, et livraisons de systèmes d'armements. Les Russes, souligne-t-on de source diplomatique française, ont été traumatisés, au même titre que de nombreux pays non-alignés, par le déclenchement de la guerre américaine en Irak en 2003. Moscou craint un engrenage, où une première série de sanctions en entraînerait d'autres, plus sévères, et ouvrirait la voie, au final, à des frappes militaires contre l'Iran. Dans ce dossier, la Russie a voulu montrer qu'elle avait reconquis un poids sur la scène internationale, en s'opposant frontalement aux mesures plus sévères prônées par Washington. Il y a eu, dans la confrontation américano-russe, des tentatives de troc. M. Lavrov a ainsi évoqué, lors de conversations téléphoniques portant sur le nucléaire iranien, les tensions opposant Moscou à la Géorgie, un pays que les Etats-Unis aimeraient voir rejoindre l'OTAN. Le feu vert américain accordé cet automne à l'entrée de la Russie dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) visait sans doute à dissiper une partie du ressentiment russe. Le Kremlin avait très mal réagi au discours prononcé en mai, à Vilnius (Lituanie), par Dick Cheney, où le vice-président américain accusait Moscou de chantage énergétique contre ses voisins. En juillet, les Etats-Unis frappaient en outre de sanctions sept sociétés étrangères, dont deux russes (l'exportateur d'armes Rosoboronexport et le constructeur d'avions militaires Soukhoï) en raison de leurs transferts de technologie vers l'Iran. Quelques jours avant le vote des sanctions à l'ONU, M. Lavrov déclarait lors d'une conférence de presse à Moscou qu'il n'était pas question pour la Russie de voter un texte "punitif" contre l'Iran, mais seulement de faire en sorte que le Conseil de sécurité "appuie" les demandes de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Moscou estime que le Conseil de sécurité n'a pas à "se substituer" au rôle de cette agence technique qui a dressé, depuis 2003, quatorze rapports sur les activités nucléaires iraniennes sans parvenir à la conclusion formelle que celles-ci comportent un volet nucléaire, mais en dénonçant leur opacité persistante. ¤ Les élections présidentielles se tiendront le 11 février 2007, a décidé mardi le Conseil populaire du Turkménistan. Aucun membre de l'opposition ne figure parmi les six candidatures validées par les délégués du Conseil. ¤ L e Conseil populaire du Turkménistan, réuni mardi matin 26 décembre, a décidé d'organiser le 11 février 2007 l'élection en vue de désigner le successeur du tout-puissant président Saparmourad Niazov, mort jeudi 21 décembre. "Cette élection sera du plus haut niveau, le peuple le croit et je le crois au nom du peuple", a déclaré Mourad Karryev, le président de la commission électorale, après le vote des 2 466 délégués du Conseil populaire qui a entériné la date du 11 février. Kourbangouli Berdimoukhamedov, président par intérim et prétendant à la succession, a promis "une élection démocratique sur la base déterminée par le 'grand dirigeant'". Saparmourad Niazov ne s'étant pas choisi de successeur, la lutte pour le pouvoir s'annonce acharnée dans cette ex-république soviétique disposant d'importantes réserves en gaz, sur la rive orientale de la mer Caspienne, en Asie centrale. L'Assemblée a validé mardi six candidatures, dont celle du président par intérim, approuvée à l'unanimité. Cette candidature avait été proposée par Ondjouk Moussaïev, premier secrétaire du Parti démocratique, seul parti autorisé, "parce que (M. Berdimoukhamedov) était loyal à Niazov. Il a travaillé pendant sept ans avec lui (...) et remplissait les demandes de Niazov sans protester". PAS D'OPPOSANT PARMI LES CANDIDATS Les cinq autres candidats à avoir reçu l'appui du Conseil populaire sont Ichangouli Nouriev, vice-ministre du pétrole et du gaz, les maires des villes de Turkmenbachi et Abadan, le vice-gouverneur de la région de Dachaouz et le chef d'un district du nord-est du Turkménistan. Le Conseil populaire a ainsi exaucé les vux de Saparmourad Niazov, lequel souhaitait que son successeur soit élu à l'issue d'un scrutin auquel participeraient "au moins trois candidats". Si l'opposition n'est pas représentée dans la liste élue par le Conseil populaire, elle compte malgré tout jouer un rôle dans l'après-Niazov. Réfugiés en Ukraine, les opposants turkmènes ont, lundi 25 décembre, menacé de renverser le président qui succédera à Niazov, si les autorités ne lancent pas de réformes démocratiques dans le pays. ¤ L'organisation, réunie en urgence mercredi à Addis Abeba, demande en outre la création d'une force de paix africaine et la reprise du dialogue entre les parties prenantes au conflit. ¤ "N ous demandons un retrait sans délai des forces éthiopiennes" venues soutenir les forces du gouvernement transitoire de Somalie contre les forces des Tribunaux islamiques, a déclaré Alpha Omar Konaré, le président de l'Union africaine (UA), au terme d'une réunion de l'organisation, mercredi 27 décembre, à Addis Abeba. Il a également demandé "l'application de la résolution 1725", qui prévoit la création par les pays africains d'une force de paix en Somalie pour soutenir le gouvernement transitoire et promouvoir un dialogue entre lui et les Tribunaux islamiques. Cette force de paix, appelée Igasom, doit compter quelque 8 000 homme placés sous mandat de l'UA et fournis par l'IGAD (Autorité intergouvernementale de développement), qui regroupe le Kenya, l'Ouganda, le Soudan, Djibouti, l'Ethiopie, l'Erythrée et le gouvernement de transition de Somalie. "Nous appelons toutes les parties à cesser les hostilités sans délai et à reprendre le dialogue qui a commencé à Khartoum sous l'égide de la Ligue arabe, de l'UA et de l'IGAD", a ajouté M. Konaré. L'Ethiopie a reconnu dimanche officiellement qu'elle était engagée militairement contre les Tribunaux islamiques, pour soutenir le gouvernement de transition, basé à Baidoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio). Depuis, les forces loyalistes n'ont cessé de gagner du terain sur leurs adversaires, et progressent désormais vers Mogadiscio, la capitale du pays devenue bastion des forces islamistes. "Nous ne nous battrons pas pour prendre Mogadiscio, afin d'éviter qu'il y ait des victimes civiles, a indiqué mercredi l'ambassadeur de Somalie en Ethiopie, Abdikarin Farah. Nos forces feront le siège de Mogadiscio jusqu'à la reddition", a-t-il précisé. Après la chute de Jowhar, plus tôt dans la matinée, les forces loyalistes ne sont plus qu'à 90 km, au plus, de Mogadiscio. ¤ Célèbre grand reporter, biographe et romancier, Olivier Todd est allé pour "Le Monde" passer quelques jours avec le corps expéditionnaire britannique dans le sud de l'Irak. Paroles de soldats. ¤ D écollant d'une base américano-anglaise au Qatar, le C130 de la RAF gagne l'aéroport international de Bassora, quartier général de la "force multinationale" : nom ronflant de la coalition pour 140 000 Américains, 7 200 Britanniques, 1 400 Australiens, 800 Polonais, 350 Danois, 60 Lituaniens, une poignée de Salvadoriens, 850 Roumains... Les unités britanniques se replieront sur cette base. Les avions civils s'y posent peu. Journées ponctuées par quelques alertes, sifflements de missiles, coups mats d'obus de mortier. Dans le C130, les bureaux ou les toilettes, sur le terrain, il est obligatoire d'avoir sur soi ou à portée de main gilet pare-balles et casque. Bassora n'est pas Bagdad, de très loin : quelques morts par jour pour des centaines là-bas. Environnement homogène, en gros, 84 % de chiites. Cela facilite le "nettoyage" religieux. On assassine les sunnites clairsemés. On se bat entre milices - "rogues", voyous : jargon courant pour tous les opposants armés. Récemment, on a tué le responsable des mosquées sunnites, demeuré sur place. Deux jours plus tard, embarquement sur un hélicoptère Sea King dans la nuit crasseuse. Une demi-heure pour atteindre la destination, à quelques kilomètres du QG. L'hélico contourne l'agglomération de Bassora, le pilote pratiquant le slalom aérien avec manoeuvres d'évitement, montées, chutes brusques, remontées. Blancheur d'éclair : le copilote lâche deux leurres, des fusées pour attirer par la chaleur un missile expédié du sol. Plus d'un million de Bassoris, combien de tireurs potentiels ? Un adulte mâle irakien a droit, avec permis légal, à sa kalachnikov, pour se défendre contre un sunnite s'il est chiite et inversement, ou attaquer chiens errants et voleurs - ou des Britanniques. Pas droit au missile. Atterrissage du Sea King. Quinze passagers giclent, d'autres montent, en quelques minutes. L'hélico repart, prompto. Les arrivants gagnent l'Hôtel Shatt'al-Arab, quatre-étoiles décati, avec réseau de murs défensifs, barbelés, sacs de sable frais, une forteresse bunkerisée, un des trois points d'appui britanniques encore au coeur de la ville. Et le PC du régiment Staffordshire, des Midlands. Quatre centaines d'hommes, ni paras ni planqués, une solide unité d'infanterie. Un deuxième classe : "Je me demande combien on paie de loyer au propriétaire de cet hôtel. Il aura quelques travaux quand on repartira." "Ils n'ont descendu en tout qu'un de nos hélicos", dit Sean Ivey. Garde du corps, 24 ans, militaire de carrière comme tous ici, Ivey, fils d'un mineur du comté de Durham, se retrouve en Irak parce que ses cousins "s'étaient engagés dans des régiments ordinaires". Commando des Royal Marines, unité d'élite, Ivey voulait "faire mieux". Nuit exquise, - 10^ oC. A 8 heures, sous un ciel bleu, bleu, bleu, départ de l'expédition : une dizaine de Warriors, blindés, redoutables bâtards d'automitrailleuse et de transport de troupes, 32 tonnes, mitrailleuse de 7,62, canon de 30, équipage de trois, six fantassins portés. Quelques Land Rover grillagées, encagées. Moins agressives, beaucoup plus vulnérables que les Warriors, mitrailleuse de 5,56, les Land Rover passent dans les ruelles. Les Warriors affolent les civils irakiens autant qu'un char Challenger, défonceur de chaussée. Journée prometteuse de l'opération "Sinbad", échelonnée sur des semaines. Les véhicules de la compagnie C roulent à 40 à l'heure, à 20 puis à 30 mètres les uns des autres. Au menu : voir de près l'armée à ses bonnes oeuvres, repeignant des écoles, réparant des égouts, restaurant des bâtiments, palabrant avec les vieux, les notables et les chefs de tribu. Hommes de bonne volonté, un rien scouts, avec leurs projets "immédiats", à "moyen" et à "long terme". Armée, marine, aviation, se muent en ONG - avec vétérinaires. La compagnie C n'est pas chargée de planter des dattiers. Cinq hommes s'en occupent au QG. Objectif : à l'ouest, le quartier d'al-Mahawil, Hay Hussayn ou Paten, "instable", truffé "d'éléments criminels", vocabulaire d'usage désignant les attaquants potentiels, étiquette déshumanisante, délégitimante. Là, des gangs de mafieux s'y disputent des fiefs. L'avant-veille, courte bataille rangée à coups de fusil et de mitraillette, du tout-venant. But de l'expédition aujourd'hui : livrer un générateur ou de l'essence à un des dix-sept commissariats de Bassora. Ou repérer et éliminer les flics pourris. Jenny Saleh, lieutenant de la marine - "la Navy, c'est ma famille" -, officier d'escorte, sherpa dans la ligne qui, pourtant, en a vu d'autres, n'a pas été autorisée à participer au voyage. "Sa présence pourrait choquer les policiers." Saleh n'empêche jamais son escorte de bavarder avec des hommes de troupe, des sous-off, des officiers subalternes ou supérieurs. En tête-à-tête, ils se livrent plus. La franchise paraît inversement proportionnelle au grade. "Ça va mal." Par radio, le commandant Mike Ross diffuse les informations. Le convoi s'arrête, à découvert dans un paysage gris-beige, malade, dunettes de poussière et détritus. Plus un seul des camions qui circulaient pare-choc contre pare-choc sur la route du Koweït. Emergeant des Warriors, les fantassins se mettent en position du tireur couché. Tension palpable. Les mitrailleuses du convoi donnent. Gros raffut, faible dépense de munitions. Attaqué par quatre ou cinq hommes, un Warrior a été touché par un missile RPG. Annonce sur le circuit radio : "Deux soldats blessés." Faux. "Trois assaillants au moins tués, et un blessé." Vrai. Un quart d'heure plus tard, quelques véhicules détachés approchent du poste de police. Tout le temps pour admirer l'équipement des troufions, plus de 25 kg. Finie l'époque du manque de godasses, de munitions et de combinaisons spéciales en cas de guerre chimique, en 2003. Chaque homme porte un fusil semi-automatique SA80 avec télémètre et lance-grenades. "L'A2 nouvelle version, canon très court, arrive, qu'on dit." Pas livré non plus, question pare-balles, le kit Kestrel, couvrant le cou et les bras. "Les Américains ont des gilets protège-couilles." Exact. Parmi leurs accessoires, "un protège-aine" depuis janvier 2004. Pas disponible pour tous. On sent la fragilité de son corps sous le gilet pare-balles. ¤ Selon un sondage TNS Sofres pour l'hebdomadaire "Le Pèlerin" à paraître jeudi, les ouvriers se montrent plus négatifs que les cadres sur l'euro mais une écrasante majorité des Français estime que l'adoption de l'euro a eu pour conséquence "une aggravation de la hausse des prix". ¤ L es Français ont désormais une vision majoritairement négative de l'euro. Selon un sondage TNS Sofres pour l'hebdomadaire Le Pèlerin à paraître jeudi 28 décembre, 52 % des Français estiment que la monnaie unique a été "une mauvaise chose" pour la France en général. Seuls 46 % pensent que le remplacement du franc par l'euro, le 1^er janvier 2002, a été une bonne chose. Le sondage a été réalisé les 23 et 24 novembre auprès de 1 000 personnes représentatives de la population française et âgées de 15 ans et plus. En décembre 2003, les opinions négatives sur ce sujet ne représentaient encore que 45 % des sondés, selon une enquête réalisée pour le Nouvel Observateur. Aujourd'hui, les ouvriers sont particulièrement négatifs sur l'euro, que ce soit pour la France en général (66 %), pour la croissance économique (61 %), pour l'emploi (62 %) et pour eux personnellement (71 %). A l'inverse, les cadres et professions intellectuelles voient la devise européenne d'un bon il pour la France en général (67 %), pour la croissance économique (61 %), pour eux personnellement (56 %). Mais ils ne sont que 48 % à estimer que l'euro a été une bonne chose pour l'emploi. Seule la catégorie des commerçants, artisans et chefs d'entreprise estime à 52 % que l'euro a eu une influence positive sur l'emploi. En termes d'appartenance partisane, les sondés sympathisants de la droite parlementaire se montrent le plus favorables à l'euro et les sympathisants d'extrême droite les plus négatifs. En revanche, les Français sont d'accord à la quasi-unanimité à 94 % pour estimer que l'adoption de l'euro a eu pour conséquence "une aggravation de la hausse des prix". Malgré tout, les Français ont fini par s'adapter peu à peu à la monnaie unique : ils ne sont plus que 25 % à convertir systématiquement les prix affichés en euros en francs. Ils étaient près de 50 % en décembre 2003. ¤ Sans avoir été élu à ces fonctions, il avait été vice-président, puis président (1974-1976). Gerald Ford est mort en Californie, mardi 26 décembre. Il était âgé de 93 ans. ¤ G erald Ford, qui avait été le trente-huitième président des Etats-Unis (1974-1976), est mort en Californie, mardi 26 décembre. Il était âgé de 93 ans. "Ancien président, c'est un bien meilleur job que d'être président", confiait Gerald Ford en souriant à des journalistes. Ce "bon vieux Jerry", pour tous ceux qui l'ont connu, avait de bonnes raisons d'être satisfait. Il a vécu les dernières années de sa vie dans l'opulence entre sa résidence de Californie, un chalet dans le Colorado et un appartement à Los Angeles. En plus de ses pensions et de l'allocation fédérale annuelle réservée aux anciens présidents, Gerald Ford augmentait ses revenus par des conférences, par sa présence dans plusieurs conseils d'administration et ses activités de consultant pour une grande compagnie. La libre entreprise, dont il fut le champion, l'a bien récompensé Gerald Ford doit à deux accidents politiques, mais essentiellement au président Richard Nixon, d'avoir été projeté sur le devant de la scène politique : d'abord en étant choisi par Nixon pour remplacer Spiro Agnew, vice-président corrompu contraint à démissionner le 10octobre 1973; ensuite par la disgrâce de Nixon, obligé de renoncer à sa charge le 9août 1974. Cette démission changea la destinée de Gerald Ford, faisant de ce parlementaire chevronné (vingt-cinq ans de présence au Capitole) "l'homme du Congrès" par excellence, le trente-huitième président des Etats-Unis et, plus tard, un homme très riche. Le jeune homme, né Leslie King (ses parents ayant divorcé, il avait pris le nom de son beau-père) le 14 juillet 1913, hésita longtemps entre une carrière de professionnel de football et l'étude du droit. Finalement, robuste stratège de l'équipe de l'université du Michigan, il opta pour le droit. Servant à table ou coupant du bois pour payer ses études, il obtint, en 1941, son diplôme de l'université Yale, avant de servir pendant quatre ans dans l'US Navy. A son retour, il ouvrit un cabinet d'avocat et se lança dans la politique en se faisant élire en 1946 représentant de Grand Rapids (Michigan). Régulièrement réélu, il nourrissait alors l'ambition de devenir un jour speaker (président) de la Chambre des représentants à Washington. Mais sa rencontre avec Richard Nixon allait changer ses projets. Elus au Congrès à peu près en même temps, les deux hommes se lièrent d'amitié et, en octobre 1973, Nixon le choisit comme vice-président pour remplacer Spiro Agnew. L'ultime renvoi d'ascenseur entre les deux hommes aura lieu un mois après l'accession au pouvoir de Ford, lorsque celui-ci décidera d'accorder un pardon inconditionnel à Nixon. Cette décision affecta sa crédibilité, lui fit perdre de nombreux amis et collaborateurs et défavorisa les républicains aux élections de novembre 1974. Pourtant, le pays avait bien accueilli son nouveau président, ce Chrysale sympathique, droit et franc, sans prétention, faisant contraste avec Iago-Nixon, son prédécesseur tortueux. Le pardon à Nixon Gerald Ford défendit toujours vigoureusement sa décision. Il estimait qu'il fallait au plus vite mettre un point final au "Watergate". "Je décidai que je devais consacrer tout mon temps aux problèmes de tous les Américains et non pas le quart de mon temps aux problèmes d'un seul homme", déclara-t-il. La crise fut de courte durée, mais l'avenir du président parut bien compromis. Ses liens avec Nixon lui avaient aliéné beaucoup d'électeurs. A la Maison Blanche, il mena une politique extérieure négative, exerçant soixante-six fois son droit de veto. Les démocrates le considéraient comme un conservateur, mais la droite républicaine n'appréciait pas la politique de détente qu'il menait avec Henry Kissinger au département d'Etat. Au début de 1976, il semblait devoir être le premier président au cours des quarante dernières années auquel son parti aurait refusé la nomination. Mais il l'emporta de justesse sur Ronald Reagan à la convention de Kansas City en août 1976. En revanche il fut battu sur le poteau par Jimmy Carter à l'élection présidentielle de novembre. Pour tous les observateurs, Gerald Ford réussit pourtant durant la campagne un comeback exceptionnel. Il partait battu, et, en juillet, selon le sondage Gallup, il était distancé de trente-trois points par Carter. Néanmoins, il se montra excellent dans le premier débat télévisé avec Carter, et sa cote ne cessa de progresser. Carter l'emporta de très peu, avec une avance de trois points des suffrages populaires. Un véritable tour de force pour un président conservateur, non élu mais servi seulement par les circonstances, hors de son contrôle, associé à un prédécesseur en disgrâce et à un moment où, de toute évidence, l'électorat souhaitait un changement. Gaffes et maladresses Ford devait cette performance à son optimisme naturel, à sa confiance en lui, mais aussi à ses conseillers experts en relations publiques. Ils ne "vendirent" pas leur candidat comme un nouveau Lincoln, mais le présentèrent comme "ce bon vieux Jerry", honnête homme, affable, chaleureux, simple, un homme limité peut-être mais un époux dévoué et un "bon père de famille". Même ses gaffes et ses maladresses étaient mises en évidence comme illustrant l'humanité d'un homme auquel ses compatriotes pouvaient s'identifier. Les problèmes de santé de sa femme Elisabeth, ayant avoué avoir surmonté son alcoolisme pour fonder une clinique de désintoxication, complétèrent à son avantage le tableau d'un homme qui n'hésitait pas à se déclarer "vieux jeu" et à cultiver les valeurs traditionnelles. En 1989, à un séminaire réunissant plusieurs professeurs d'histoire éminents, on révisa dans un sens très favorable la courte présidence (vingt-six mois) de Ford, en soulignant que le successeur de Nixon avait, somme toute, sauvé la présidence du désastre du "Watergate" et réconcilié le pays, divisé par le scandale et la guerre du Vietnam. Un tour de force pour un homme qui, cas unique dans l'histoire américaine, avait réussi à exercer les fonctions de vice-président et de président sans jamais avoir été élu à aucune d'entre elles. __________________________________________________________________ Henri Pierre, correspondant du "Monde" à Washington de 1953 à 1959, puis de 1973 à 1982. Henri Pierre est mort en février 1994. ¤ Après que deux adolescents ont été blessés mardi dans le sud d'Israël par une roquette, le premier ministre israélien a ordonné la reprise des attaques ponctuelles. ¤ A près qu'une roquette a blessé deux personnes dans le sud d'Israël, mardi 26 décembre, le premier ministre israélien, Ehud Olmert, a ordonné, mercredi 27 décembre, la reprise des attaques contre les groupes armés palestiniens tirant des roquettes depuis la bande de Gaza. Un cessez-le-feu israélo-palestinien dans la bande de Gaza était entré en vigueur il y a un mois. Israël reporte la levée de barrages en Cisjordanie L'armée israélienne ne commencera à lever 27 barrages routiers, sur les quelque 400 existants en Cisjordanie, qu'à partir de la semaine prochaine en raison de fortes pluies et de prévisions de neige, a indiqué la radio publique, mercredi 27 décembre. D'autre part, le dispositif de barrages autour de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, restera en place en raison de la présence de groupes armés palestiniens dans cette ville. La levée de ces barrages, qui rendent très difficiles la circulation des Palestiniens en Cisjordanie, avait été décidée lors d'une rencontre samedi à Jérusalem entre le président palestinien, Mahmoud Abbas, et le premier ministre, Ehoud Olmert. L'armée "a reçu des instructions pour agir localement contre les cellules" qui tirent des roquettes, a indiqué mercredi un communiqué du bureau de M. Olmert. "Dans le même temps, Israël continuera de respecter le cessez-le-feu et de travailler avec l'Autorité palestinienne pour qu'elle prenne des mesures immédiates contre les tirs", a ajouté le bureau. Mardi soir, une roquette tirée sur la ville de Sdérot, dans le sud d'Israël, a grièvement blessé un adolescent de 14 ans, tandis qu'un autre adolescent était sérieusement blessé. Ils ont été les premières victimes d'une attaque palestinienne depuis l'entrée en vigueur de la trève, le 26 novembre. Le Djihad islamique, un groupe d'activistes palestiniens, a revendiqué le tir, affirmant qu'il s'agissait de représailles à la poursuite d'opérations militaires israéliennes contre des caches en Cisjordanie occupée. "LA RETENUE ISRAÉLIENNE A DES LIMITES" Le 26 novembre, un cessez-le-feu a été conclu entre Israël et les groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza. En vertu de cet accord, l'armée israélienne a quitté la bande de Gaza et s'est engagée à ne pas y lancer d'attaques, tandis que les Palestiniens ont promis de s'abstenir de tirer des roquettes contre Israël. Le Djihad islamique a par contre poursuivi ses tirs, une soixantaine de roquettes ayant été tirées depuis le début de la trêve. De son côté, Israël a poursuivi ses opérations militaires en Cisjordanie occupée. L'Etat hébreu a tué quinze Palestiniens depuis le 26 novembre, dont quatorze en Cisjordanie. Ces derniers jours, le chef du parti travailliste, Amir Péretz, ainsi que les responsables de l'armée s'étaient déclarés favorables à la reprise des attaques israéliennes contre les groupes palestiniens tirant des roquettes, M. Olmert faisant l'objet de critiques croissantes de l'opinion publique pour n'avoir pas riposté aux tirs depuis le 26 novembre. "Il faut réagir rapidement, nous avons fait preuve d'un maximum de retenue mais on ne peut pas permettre de transformer une ville entière comme Sderot en un cimetière", avait affirmé mardi le ministre travailliste des infrastructure, Benyamin Ben Eliezer."Jusqu'à présent, Israël a mené une politique de retenue, mais comme l'a souligné le premier ministre cette retenue a des limites", avait de son côté déclaré Miri Eisin, porte-parole de M. Olmert. Dimanche, au cours d'un conseil des ministres, le chef du Shin Beth, le service de sécurité intérieure, Youval Diskin, avait en revanche souligné qu'une relance des attaques risquait d'empêcher tout processus politique, après la rencontre samedi entre M. Olmert et le président palestinien, Mahmoud Abbas. Si l'armée israélienne reprend ses attaques, les "différentes factions palestiniennes qui combattaient les unes contre les autres vont refaire front commun contre Israël", a indiqué M. Diskin. ¤ L'élection présidentielle au Turkménistan se tiendra le 11 février 2007 et mettra en présence six candidats, dont l'actuel président par intérim, Gourbangouly Berdymoukhammedov, qui fait office de favori pour succéder au président Saparmourad Niazov. ¤ L 'élection présidentielle au Turkménistan se tiendra le 11 février 2007 et mettra en présence six candidats, dont l'actuel président par intérim, Gourbangouly Berdymoukhammedov, qui fait office de favori pour succéder au président Saparmourad Niazov, décédé d'une crise cardiaque le 21 décembre. C'est ce qu'a décidé, mardi 26 décembre, le Conseil populaire du Turkménistan - version modernisée de l'assemblée des anciens - qui n'a pas tenu compte de l'article 60 de la Constitution qui interdit au président par intérim d'être candidat à l'élection présidentielle. Ce détail pourrait apporter de l'eau au moulin de l'opposition turkmène en exil, dont les chefs ne peuvent toujours pas rentrer au pays. Mardi, ses représentants ont désigné leur candidat : Khoudaïberdy Orazov, ancien président de la Banque centrale turkmène et chef du mouvement politique Vatan (la Patrie) qui vit en exil en Suède. Ses chances de concourir sont nulles, puisqu'il ne pourra revenir faire campagne. Au Turkménistan, les candidats soutenus, mardi, par l'assemblée des anciens sont un vice-ministre du pétrole et du gaz, les maires des villes de Turkmenbashi (ouest) et Abadan (sud), le vice-gouverneur de la région de Dachaouz (nord) et le chef d'un district du nord-est : des personnalités bien moins connues que le président par intérim. "Nous aurions élu (M. Berdymoukham-medov) dès maintenant si nous l'avions pu ; c'est aussi le désir du peuple", a assuré Mourad Karryev, président de la commission électorale, à l'issue de la session. Gourbangouly Berdymoukhammedov, le favori, a rendu un hommage appuyé au président défunt : "Le peuple turkmène évaluera à sa plus haute valeur ce qu'il a fait pour le bien du peuple, du pays, de la démocratie." Puis il a souhaité une "longue vie au saint Rukhnama", l'oeuvre philosophique du "Turkmenbashi" ("la tête des Turkmènes"), dont un exemplaire tourne dans l'espace depuis qu'une fusée russe l'a mise en orbite en 2005. La personnalité du favori, qui évoluait dans l'ombre du "président prophète" ces dernières années, semble faire l'affaire des différents clans au pouvoir. Peu disert, M. Berdymoukhammedov (49 ans), qui offre une certaine ressemblance physique avec son mentor - l'opposition dit qu'il est son fils naturel - était vice-premier ministre depuis 2001. Il avait été chargé en 2004 d'appliquer la réforme sanitaire voulue par le Turkmenbashi, soit la fermeture de certains dispensaires dans les campagnes et la mise à pied des infirmières, remplacées par des appelés. ¤ Le Parlement iranien a adopté, mercredi, un projet de loi obligeant le gouvernement à réviser son degré de coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), en réplique aux sanctions décidées par les Nations unies contre la République islamique. ¤ L e Parlement iranien a voté une loi, mercredi 27 décembre, obligeant le gouvernement à "réviser la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique" (AIEA), en réplique aux sanctions décidées par les Nations unies contre Téhéran. La loi a été approuvée par une forte majorité des députés présents à la Chambre (cent soixante voix sur deux cent trois votants selon l'AFP, cent soixante-sept voix sur deux cent sept selon Reuters). Le texte laisse le gouvernement libre de décider du degré de coopération avec l'AIEA."Il faut laisser aux responsables exécutifs l'interprétation de ce texte, c'est-à-dire au ministère des affaires étrangères et au Conseil suprême de la sécurité nationale", a déclaré le porte-parole des affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, venu défendre ce projet de loi au nom du gouvernement. Le président du Parlement, Gholam-Ali Hadad-Adel, a expliqué que "cela peut comprendre de quitter le TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) ou d'y rester. Nous laissons la main libre au gouvernement pour prendre les décisions". Mais selon M. Hadad-Adel, l'Iran n'a "pas l'intention de quitter l'AIEA et le TNP" et"le gouvernement doit réagir en conformité avec les pressions internationales". En février 2006, l'Iran avait mis fin à son application volontaire du protocole additionnel du TNP, qui permettait des inspections inopinées de ses sites nucléaires par l'AIEA, après que son dossier eut été renvoyé devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Pour acquérir force de loi, le texte doit encore être approuvé par le Conseil des gardiens, organe de surveillance conservateur. "LE DEVOIR D'ACCÉLÉRER LE PROGRAMME NUCLÉAIRE" Le projet de loi stipule également que "le gouvernement a le devoir, après le vote de la résolution 1737 (du Conseil de sécurité de l'ONU), d'accélérer le programme nucléaire". Un député réformateur, Nourredine Pirmoazen, a pourtant lancé un appel à la modération, jugeant que "le rejet de la résolution signifie qu'il y aura une résolution encore plus dure dans deux mois". Du côté des conservateurs, le député Ebrahim Karkhaneie, a estimé, en revanche, qu'"aucun pays ne renonce à ses droits légitimes sous la menace". Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, le 23 décembre, la résolution 1737, qui inflige des sanctions sur les programmes nucléaire et balistique iraniens, après le refus de Téhéran de suspendre son enrichissement d'uranium. Le directeur général de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, a soixante jours pour rendre compte du respect ou non par l'Iran des exigences de suspension de ses activités d'enrichissement. ¤ Le peintre mexicain mobilise toute son énergie pour tenter de mettre fin à la crise sociale qui secoue, depuis l'été, sa région, l'un des Etats les plus pauvres du pays. ¤ I l aime peindre des lièvres et des coyotes, des scorpions, des crapauds, des chauves-souris, la faune obscure de cette terre brûlante qui a fasciné Eisenstein et Malcolm Lowry. Mais lièvres et coyotes ne hantent plus les ravins ou les sierras, ils sont dans les rues d'Oaxaca. Les uns chassent, avec des listes de noms, des photos, des questions. Les autres se cachent, pour échapper à la prison. "Les hommes, dit Francisco Toledo, sont bien plus terribles que les pauvres animaux." PARCOURS 1940 Naissance à Juchitan, sud-est de l'Etat d'Oaxaca. 1960 Départ pour Paris. 1972 Crée la Maison de la culture de Juchitan. 1993 Fonde l'organisation Pro-Oax, pour défendre le patrimoine d'Oaxaca. 2002 Empêche l'ouverture d'un restaurant McDonald's dans le centre d'Oaxaca. 2006 Se mobilise pour tenter de mettre fin à la crise sociale et politique à Oaxaca. Oaxaca vit un temps de malheur. Pourtant, dans cette région à majorité indienne, écrasée depuis des siècles par l'indifférence des puissants, chaque génération a eu sa part de révolte et de deuil. "Il y a une apparence de calme, et une grande peur", assure le peintre. "Dans les quartiers populaires, ils cherchaient les gens, maison par maison." Ils ? Nul ne sait exactement. Depuis l'été, on dénombre une dizaine de morts, le plus souvent tombés sous les balles d'inconnus. La tension reste forte entre le mouvement rebelle qui exige le départ du gouverneur, Ulises Ruiz, et une population exaspérée qui réclamait le retour à l'ordre. Le 29 octobre, les forces fédérales sont entrées dans la capitale de l'Etat. Un autre tournant a eu lieu le 25 novembre : des bâtiments officiels ont flambé. Parce que la rébellion a soudain débordé ses chefs ? Ou parce que des provocateurs ont allumé les incendies ? La seule certitude, c'est la détresse des familles touchées par la vague de répression qui a suivi. "Nous avons publié une photo de Francisco Toledo avec l'épouse d'un détenu et son enfant, raconte Ismaël Sanmartin, directeur du quotidien Noticias, le plus lu d'Oaxaca. Il caresse doucement la main du bébé : une image tendre, qui parle beaucoup de lui, de sa façon d'être solidaire." En dépit de sa notoriété, Francisco Toledo n'aime pas occuper le devant de la scène. On sent chez cet homme inquiet le réflexe animal de rentrer dans son terrier, loin du bruit et de la fureur. Mais, quand il le faut, il est là. Plusieurs fois, au cours de ces longs mois de crise, le peintre a tenté une médiation entre les deux camps, aux côtés de religieux catholiques. Puis les médiateurs, soupçonnés de prendre parti pour l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca, l'APPO, sont devenus des cibles : tirs contre la façade de leur maison ou de leur église, menaces sur les ondes de la mystérieuse Radio Ciudadana, dont les animateurs, cachés derrière des pseudonymes, attisaient la haine et appelaient au meurtre. Début décembre, le peintre a fondé un comité de libération des prisonniers, avec les écrivains Elena Poniatowska et Carlos Montemayor, spécialiste des littératures indiennes, ou son ami Alejandro de Avila, créateur du jardin ethnobotanique d'Oaxaca. Le comité et les organisations locales des droits de l'homme ont obtenu la libération de dizaines de personnes parmi les centaines de détenus, dont certains avaient été envoyés dans des prisons loin d'Oaxaca. On est sans nouvelles de quelques dizaines d'autres. "Pour les familles, la situation est dramatique, explique Francisco Toledo. Nous avons créé un fonds de soutien pour payer les avocats, financer les trajets. Et ce sont les gens les plus humbles qui trouvent encore le moyen de donner un peu d'argent." La peinture de Toledo n'a jamais été politique. Sa génération voulait rompre avec les muralistes des années 1930, admirateurs de Marx et de Lénine. Entre Diego Rivera et Paul Klee, il choisit sans hésiter le second. L'histoire le rattrape par accident, quand, débarqué tout jeune à Paris vers la fin de la guerre d'Algérie, il découvre la toile qu'il avait laissée à sécher sur le sol constellée d'éclats de verre, à la suite d'un attentat à la bombe. "J'ai gardé le tableau tel quel." Il façonne son propre monde, un bestiaire grouillant d'araignées, de squelettes obscènes, de réminiscences précolombiennes. Il malaxe des graines, de la cire, des tissages, les couleurs sourdes tirées des plantes ou de la terre. Autour de lui émerge une troupe d'imitateurs dont les oeuvres ne risquent pas de choquer dans les salons bourgeois. Il agace les plasticiens conceptuels. "Pour beaucoup de marchands d'art contemporain, le Mexique, c'est lui. Du coup, ils ne veulent même pas voir ce que vous faites", soupire Carlos Aguirre, qui travaille sur la manipulation de l'information politique. Pourtant, cet art que certains jugent régressif ne manque pas de puissance énigmatique. Comme cette photographie de 1996, où un pénis en érection sort d'une peau de crocodile plaquée contre son torse. Un autoportrait. "J'ai un rapport particulier avec les peaux d'animaux", dit-il. Son père et son grand-père étaient cordonniers. Toute son enfance, son père a dormi à même le sol, enveloppé dans une peau de vache dont son grand-père, chaque matin, coupait un morceau pour fabriquer des chaussures. "Quand mon père a eu enfin les moyens de s'acheter un vrai lit, il a rêvé pendant des années que ce lit rapetissait et qu'il se retrouvait couché par terre." La pauvreté venait le reprendre, nuit après nuit. Des crocodiles, il y en avait autrefois dans la lagune de Juchitan, sa ville natale, dans l'isthme de Tehuantepec. Ouverture sur le large, omniprésence des femmes commerçantes, tolérance envers les homosexuels et les travestis. L'Isthme est un état d'esprit, mais aussi l'un des bastions de la culture zapotèque, où la langue originelle a mieux résisté grâce à l'engagement des intellectuels. Toledo est zapotèque, avec un peu de sang africain. "Nous avions cette fierté de la langue, que nos parents nous ont enseignée. Il existe aussi une tradition de rébellion, d'autonomie." Au début des années 1970, il fonde la Maison de la culture de Juchitan ; il y montre Picasso, Klee, Dubuffet. C'est l'acte de naissance d'une émancipation : en 1981, dans un Mexique encore dominé par un parti quasi unique, la Coalition ouvrière, paysanne et étudiante de l'Isthme, la Cocei, gagne les élections à Juchitan, puis conquiert d'autres municipalités. L'Isthme de ce temps-là explique l'Oaxaca d'aujourd'hui, la Cocei a engendré après bien des méandres l'APPO, la Maison de la culture de Juchitan, dans sa nombreuse descendance, compte aussi Pro-Oax, l'organisation créée en 1993 par Toledo pour défendre le patrimoine d'Oaxaca. Cent fleuves souterrains, grossis par l'injustice et la colère, se sont rejoints dans la rébellion de la capitale. Il sera difficile de les faire disparaître. ¤ Ali Mohamed Gedi a annoncé, mercredi après-midi, que les troupes gouvernementales étaient présentes "dans plusieurs secteurs" de la capitale somalienne alors qu'un regain de violence aurait fait cinq morts. ¤ L es troupes gouvernementales somaliennes, soutenues par l'Ethiopie, sont entrées dans Mogadiscio, désertée par les milices islamistes, a affirmé jeudi 28 décembre le premier ministre somalien, Ali Mohamed Gedi, depuis Afgoye, une localité située à 20 km à l'ouest de la capitale. Une information confirmée à l'agence AFP par plusieurs résidents dans le nord de Mogadiscio. "Nous sommes déjà dans Mogadiscio, dans plusieurs secteurs", a déclaré M. Gedi, qui doit rencontrer des chefs coutumiers dans les prochaines heures. "Je veux organiser la coordination des forces (gouvernementales) avec les responsables (locaux) pour contrôler Mogadiscio", a-t-il ajouté. De son côté, le premier ministre éthiopien Meles Zenawi a estimé, jeudi, que les combats de ces derniers jours entre les troupes gouvernementales et les forces islamistes auraient fait "peut-être entre 2 000 et 3 000 morts" côté islamiste. "NOUS AVONS ÉVACUÉ TOUS LES DIRIGEANTS" Mogadiscio était encerclée depuis jeudi matin, après la prise d'Afgoye. Avant l'annonce du premier ministre somalien, des milices, assurant être proches du gouvernement de transition, avaient déjà affirmé avoir pris le contrôle de plusieurs bâtiments stratégiques. "Maintenant que les islamistes ont quitté Mogadiscio, nous avons repris légitimement tous les lieux que nous contrôlions auparavant, y compris le palais présidentiel", avait annoncé un porte-parole de l'Alliance nationale somalienne, Abukar Osman Cheikh, précisant : "Nous avons des relations adéquates avec le gouvernement et sommes prêts à l'accueillir dans la capitale". Tôt jeudi matin, après plus d'une semaine d'intenses combats contre les forces gouvernementales, un dirigeant islamiste, Sharif Sheikh Ahmed, a déclaré à la chaîne de télévision qatarie Al-Jazira que toutes les milices avaient quitté la capitale. "Nous avons évacué tous les dirigeants et membres qui opéraient dans la capitale", a-t-il dit, justifiant ce retrait par un changement de tactique face aux troupes éthiopiennes. Des habitants ont fait état jeudi d'un regain de violence à Mogadiscio, marqué par des pillages, des coups de feu et la mise en place de points de contrôle après le départ des dirigeants islamistes. Selon ces habitants, au moins cinq personnes ont été tuées lors d'échanges de tirs entre milices locales, se battant pour le contrôle d'un dépôt d'armes. ÉTAT D'URGENCE DANS TOUT LE PAYS "J'ai vu quatre corps sur le sol après que des milices locales ont échangé des tirs alors qu'elles essayaient de piller un entrepôt où les Tribunaux islamiques gardaient des armes", a affirmé un commerçant, Mohamed Ali Doale. "J'ai vu un autre civil tué par une balle perdue" dans le même quartier, a-t-il ajouté. Selon M. Dinari, le porte-parole du gouvernement, les islamistes ont fui en laissant ouverts leurs dépôts d'armes. "Ils ont donné des armes et des munitions à la population afin de provoquer le chaos et des émeutes", a indiqué M. Dinari. Par ailleurs, le gouvernement de transition a déclaré jeudi l'état d'urgence dans tout le pays. "En vertu de cet état d'urgence, le gouvernement s'assurera que la paix sera restaurée dans le pays, en particulier à Mogadiscio, et que tout le monde sera désarmé", a affirmé le porte-parole. Les milices des Tribunaux islamiques, soupçonnées par les services de renseignement occidentaux d'abriter des agents d'Al-Qaida, s'étaient emparées en juin 2006 de la majeure partie de Mogadiscio, après quatre mois de combats contre une alliance de chefs de guerre soutenue par les Etats-Unis. ¤ Alors que Hillary Clinton tient des propos plus incisifs sur la guerre, le sénateur Joseph Biden lance une offensive contre le projet d'envoi de troupes. ¤ P our être sûr d'attirer l'attention sur sa candidature, le démocrate John Edwards n'a vu qu'une solution : profiter du ralentissement de l'actualité entre Noël et le Nouvel An. A deux ans de l'élection présidentielle, il est le troisième démocrate à faire acte de candidature pour l'investiture du parti (après le gouverneur de l'Iowa, Tom Vilsack, et un représentant marqué à gauche, Dennis Kucinich). Du côté républicain, aucun candidat ne s'est encore déclaré officiellement. Ancien colistier de John Kerry dans l'élection de 2004 contre George Bush, John Edwards a choisi un endroit symbolique pour annoncer sa candidature, jeudi 28 décembre : le Lower Ninth Ward de la Nouvelle-Orléans, le quartier qui a rappelé au moment du cyclone Katrina, à l'été 2005, l'ampleur des inégalités de la société américaine. Avocat, originaire de Caroline du Nord, M. Edwards entend se présenter comme le candidat anti-pauvreté, l'homme des classes moyennes malmenées par la présidence Bush. Il cultive aussi des contacts dans les milieux syndicaux. John Edwards parle peu de l'Irak ; non seulement il a voté au Sénat pour la résolution de 2002 autorisant l'invasion de l'Irak sans l'aval de l'ONU mais il a même été l'un des sponsors du texte. Trois ans plus tard, il a fait part de ses regrets dans une tribune publiée par le Washington Post. Pour les autres présidentiables, l'Irak est, au contraire, devenu le sujet de positionnement principal. Le sénateur Joseph Biden, qui sera en janvier président de la commission des affaires étrangères de la Chambre haute, a lancé mardi une offensive énergique contre le projet qui est prêté au président Bush, dans le cadre de sa nouvelle approche sur l'Irak, d'envoyer 30 000 soldats supplémentaires. "On a déjà cassé l'Irak, a-t-il dit. Et maintenant on va casser l'armée." Selon lui, cet envoi de troupes supplémentaires serait de toute façon insuffisant dans une ville de 6 millions d'habitants comme Bagdad. M. Biden a prévu de faire venir la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, et d'autres responsables de l'administration au Sénat à partir du 9 janvier 2007 pour des auditions sur cette question. C'est à peu près à cette date qu'il pourrait annoncer la formation d'un comité exploratoire pour 2008, première étape vers la candidature qui permet de rechercher des soutiens financiers. Sept autres démocrates essaient aussi de se singulariser, face à l'avance prise par les deux présidentiables les plus connus, les sénateurs Hillary Clinton et Barack Obama. La compétition est d'autant plus animée que les résultats des élections à mi-mandat ont donné le sentiment à la gauche que les démocrates étaient bien partis pour accéder dans deux ans à la Maison Blanche. Le centriste Mark Warner a abandonné. L'étoile montante du Parti démocrate, Barack Obama, opposé à la guerre en Irak, a fait des débuts médiatiques mirobolants et est parti en vacances à Hawaï, terre de son adolescence, pour réfléchir à ses intentions. Quant à la candidate qui est en tête pour l'instant, Hillary Clinton, elle tient des propos plus incisifs que d'habitude sur la guerre en Irak. Elle a indiqué, elle aussi, être plutôt opposée à l'augmentation des troupes. "Je n'ai pas l'intention de me faire avoir une deuxième fois" par le président Bush, a-t-elle dit. ¤ Le "hajj" a débuté jeudi 28 décembre. Le régime saoudien contrôle difficilement cet événement devenu gigantesque, qui est aussi une industrie touristique florissante . ¤ P our l'islam, tout a commencé à La Mecque (Makka ou Bekka, en arabe ancien), où est situé le territoire sacré (haram) d'un milliard trois cents millions de musulmans. Et, pour un bon musulman, tout passe par là. C'est vers La Mecque que le croyant se tourne cinq fois par jour. S'y rendre est le cinquième pilier de l'islam. UN SÉJOUR CHER ET ENCADRÉ LE COÛT DU HAJJ : en Europe, les agences proposent pour environ 3 000 euros un déplacement de dix jours. Le coût pour un fidèle moyen-oriental, asiatique ou africain est bien plus réduit. La nourriture et le mouton du sacrifice sont à la charge du pèlerin. Il doit s'acquitter en plus de diverses taxes et commissions obligatoires (frais d'entrée sur le territoire, redevance au guide...). LES CONDITIONS D'ACCÈS : le pèlerin doit obtenir un visa et démontrer sa capacité financière à séjourner en Arabie saoudite et à en repartir vers son pays d'origine. LES RESTRICTIONS : il lui est interdit de quitter les lieux du hajj et d'y travailler, avec ou sans rémunération. Ce pèlerinage (hajj) a une dimension préislamique. A l'origine, il s'agissait d'une sorte de foire mêlant croyances, négoce et exhibition de pouvoirs. L'islam en a repris l'essentiel, harmonisant sa diversité et le prescrivant comme rite obligatoire. Une fois pubère, chaque croyant et croyante doit accomplir cette obligation au moins une fois dans la vie à condition d'être en possession de sa raison, d'en avoir les moyens financiers et de ne laisser en suspens aucun différend avec autrui. En sont dispensés le fou, l'esclave, celui qui ne peut se procurer de moyen de déplacement (de monture, dit le Coran) ni économiser de manière honnête (halal) la somme nécessaire au voyage et à la subsistance des siens en son absence. La stature d'Abraham. En accomplissant ce formidable rite de passage, le pèlerin gagne en prestige : il devient Hajj ! Rajouté à son nom, ce titre, jadis glorieux, désignait l'infime minorité de ceux qui allaient à La Mecque en un périple qui pouvait durer des mois. Il a perdu de son lustre, le nombre des participants ayant explosé. Mais, sur le plan symbolique, il reste enviable pour un musulman. Cette manifestation communautaire rappelle que le prophète Mahomet est venu pour tous les hommes, "les rouges et les noirs". Elle consacre l'immense stature d'Abraham (Ibrahim) et de son sacrifice au lieu même où, selon le Coran, a vécu le fondateur du monothéisme. Ibrahim y a conduit une de ses épouses (Hagar) et leur fils (Ismaïl) dans une vallée austère sans eau ni verdure, le Hedjaz. Face à leur certitude de mourir assoiffés, Dieu a fait jaillir de l'eau sous les pieds d'Ismaïl. Depuis ce miracle, cette source, baptisée Zamzam, est devenue un point de rencontre pour les caravanes, les tribus égarées. La tradition ajoute qu'Abraham et Ismaïl y ont construit un bâtiment cubique, la Kaaba ou vieille maison (Al-Bayt Al-Atiq), qu'ils ont sacralisé et lavé avec l'eau de Zamzam, espérant se purifier de leurs propres péchés. Aujourd'hui encore, en plein pèlerinage, le roi d'Arabie accomplit en personne cet acte symbolique par lequel, au-delà du signe d'humilité, il apparaît comme le serviteur de Dieu. Une purification de soi. Le hajj implique une pureté rituelle exigeante. Le fidèle doit s'y rendre l'esprit vide de toute rancur, libre de tout litige et délié de toute dette. Durant le pèlerinage, hommes et femmes se privent de rapports sexuels. Ils ne doivent se couper ni cheveux, ni poils, ni ongles et ne peuvent tuer d'animaux. Bien avant d'arriver à La Mecque, l'homme et la femme s'épilent les aisselles et le pubis, pour être comme "l'enfant qui vient de naître". Les mâles procèdent à l'ihram (sacralisation) : ils se mettent dans la posture d'un être qui renaît en s'enveloppant de deux tissus blancs couvrant les parties intimes et le haut du corps en récitant haut et fort : "Me voici, Seigneur. Tu n'as aucun associé. La louange, la grâce et la souveraineté sont à toi." L'étranger venu par avion débarque, le plus souvent, à Djedda, à 70 km de La Mecque. Parvenu sur le territoire sacré, le pèlerin entreprend, à travers cinq rites obligatoires, un voyage hors du temps. D'abord le tawaf (circumambulation), soit sept tours de la Kaaba, puis le sa'y, alternance de course et de marche soutenue sur un parcours balisé (les femmes l'effectuent à leur rythme). Ce rite symbolise la situation d'Hagar dans le désert, affolée de voir son fils mourir de soif. Puis le pèlerin, entre mythe et histoire, étanche sa soif à l'eau de la source sacrée de Zamzam. Ensuite, les plus de deux millions de pèlerins quittent La Mecque. Dans une invraisemblable cohue, à pied ou en bus, ils rejoignent le lieudit Mina, puis se rendent, le lendemain, à 20 kilomètres de la ville sainte, dans la plaine d'Arafah (ou Arafat). Là se détache un monticule d'environ 40 mètres, le mont de la Miséricorde (jabal al-Rahmah). Bien que situé hors du territoire sacré, il est le but premier du pèlerinage. Le Prophète n'a-t-il pas dit : "Le hajj, c'est Arafah" ? Les autres obligations sont relatives ; le passage par Arafah est impératif. Sans cette étape, le croyant ne deviendra jamais Hajj ! Le déplacement du sacré. Selon la tradition islamique, Adam et Eve, chassés du Paradis, se retrouvèrent sur le mont Arafah (mont de la Connaissance). C'est aussi là qu'Abraham voulut sacrifier Ismaïl, et là que le Prophète s'arrêta lors de son pèlerinage des Adieux. Une fois accompli un long rituel de repentance (de midi au coucher du soleil), les pèlerins repartent vers La Mecque. Au retour, ils effectuent, à Mina, la lapidation du démon (rajm). Enfin, en souvenir d'Ismaïl, le pèlerin sacrifie un animal, usuellement un mouton. Quoique dans l'imaginaire musulman le qurban (sacrifice d'un mouton, d'une chèvre, d'un chameau ou d'un buf) occupe une place centrale dans le pèlerinage, cet acte n'a pas de caractère obligatoire. Vu la dimension numérique que connaît le hajj, un phénomène étonnant s'est imposé. On peut désormais voir, une fois le rite d'Arafah terminé, d'immenses files d'attente devant les agences bancaires ! Là, le "mouton d'Abraham" se métamorphose en coupon. Pour une centaine d'euros, le pèlerin délègue à des banques le coût du sacrifice et elles se chargent de la distribution de la viande aux nécessiteux et surtout, de nos jours, de son expédition vers des pays musulmans pauvres. Ainsi, en Arabie saoudite, pays de rigorisme religieux, on constate comment, poussés par la réalité, même les plus puritains sont amenés à négocier les symboles et à déplacer le sacré. Pour les irréductibles, il reste toujours des abattoirs modernes où ils peuvent encore sacrifier leur bête (adahi) et pratiquer leur foi selon la tradition. ¤ Certaines violences, mises sur le compte de la crise politique en cours, sont en fait le produit de vendettas de type clanique. A Gaza, "les hamula" (grandes familles) conservent un rôle prépondérant dans la vie sociale et économique. ¤ D ans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 décembre, une fusillade éclate dans le centre-ville de Gaza, à proximité de la maison du ministre des affaires étrangères palestinien, Mahmoud Zahar. Pendant une demi-heure, un groupe d'hommes armés de kalachnikovs et de lance-grenades bataille contre les gardes de ce haut dirigeant du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Le matin, les médias locaux assimilent promptement cet affrontement à un nouvel épisode de la guerre civile larvée entre le Fatah et le Hamas. Ehoud Olmert autorise à nouveau les raids aériens sur Gaza En raison de la poursuite des tirs de roquettes Qassam sur la ville de Sderot, le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a décidé, mercredi 27 décembre, d'autoriser à nouveau les raids aériens sur la bande de Gaza. Malgré les pressions de l'état-major, dont certains membres poussent à la réoccupation du nord de ce territoire, M. Olmert a limité les représailles à des attaques dites "ciblées" sur les équipes de lanceurs et affirme son attachement à la politique de "retenue" en cours. Depuis le 26 novembre, date du cessez-le-feu proclamé par les groupes armés palestiniens, auquel l'Etat juif s'est associé pour la première fois depuis le début de l'Intifada, près de 70 projectiles ont visé le sud d'Israël. Tirés par des cellules dissidentes du Hamas et du Fatah, ainsi que par le Djihad islamique, ces roquettes ont fait deux blessés graves, mardi. Récemment, deux militants du Djihad islamique ont été tués lors d'arrestations effectuées par l'armée israélienne dans le nord de la Cisjordanie. - (Corresp.) Mais dans la rue, à Gaza, tout le monde chuchote la vérité : l'attaque contre le domicile de M. Zahar n'a pas été menée par des hommes de main du Fatah. Elle est le fait d'un clan semi-mafieux du centre de la bande de Gaza, la famille Dughmush, dont les manières expéditives sont notoires et qui, paradoxalement, gravitait jusqu'alors dans l'orbite des islamistes. Deux jours plus tôt, mercredi matin, deux membres de ce clan, employés d'une unité de police affiliée au Fatah, ont été tués par des miliciens du Hamas. Ce double assassinat a provoqué un retournement d'alliance et le chef du clan Dughmush, Mumtez, s'est retrouvé à ouvrir le feu sur les forces du Hamas auquel, jusqu'alors, il avait l'habitude de louer les services de son gang. Cet épisode révèle combien certaines violences, mises sur le compte de la crise politique en cours, sont en fait le produit de vendettas de type clanique. A Gaza, les hamula (grandes familles) conservent un rôle prépondérant dans la vie sociale et économique. "Au lieu de favoriser l'émergence d'une société civile indépendante de ces clans, l'Autorité palestinienne, pour asseoir sa légitimité, a conforté leur pouvoir", explique le sociologue Nasser Abu Al-Atta. Au sein même de la présidence, Yasser Arafat avait créé un bureau chargé de l'administration des clans. Aujourd'hui encore, du fait de la paralysie des institutions palestiniennes, nombre de différends entre familles sont réglés au travers d'une cérémonie de réconciliation traditionnelle, la sulha, dont les résultats sont ensuite entérinés par la justice civile. Parallèlement, à la faveur de l'Intifada, certaines familles se sont lancées dans des activités illicites comme le trafic d'armes ou la percée de tunnels sous la frontière entre Gaza et l'Egypte. Les milices privées que les plus puissantes d'entre elles ont mises sur pied pour défendre leurs affaires "peuvent remplir de "sales besognes" pour tel ou tel camp politique, tout en n'hésitant pas à changer d'employeur quand il le faut", constate Talal Okal, un analyste politique. Dans ces milieux, l'honneur se lave l'arme à la main. "L'assassinat de Bassam Al-Farra, un juge islamique, membre de la branche militaire du Hamas (le 12 décembre), constitue la vengeance d'un clan rival, les Qawahreh, dont l'un des membres a été tué quelques mois plus tôt par un fils Al-Farra", affirme Tala Okal. Pour lui, les clans profitent du chaos sécuritaire et du rideau de fumée des violences politiques pour régler leurs comptes en toute impunité. ¤ Le ministre des finances, Nelson Merentes, souligne les succès de son pays, mais les dirigeants patronaux dénoncent "un climat peu propice pour les affaires". ¤ N elson Merentes, le ministre vénézuélien des finances, est un homme heureux. Le Venezuela vient de connaître "trois ans consécutifs de croissance (+ 10,2 % en 2006)", célèbre-t-il. Le baril de pétrole à 60 dollars n'explique pas tout. "Alors que la croissance du secteur non pétrolier se situe à 11,7 %, les hydrocarbures ont connu une contraction de 1,8 % au troisième trimestre", relève-t-il. Pour mieux étayer sa démonstration, il aligne l'expansion vertigineuse enregistrée par les banques et les assurances (+ 43 %), la construction (+ 29,7 %) et le commerce (+ 25,1 %). Le résultat obtenu par l'administration fiscale semble confirmer la bonne santé de l'économie, puisque les recettes des secteurs non pétroliers dépassent celles provenant de l'or noir. Avec des prélèvements obligatoires qui s'élèvent à 16,5 % du produit intérieur brut (PIB), le Venezuela a cessé d'être ce pays où on ne payait pas d'impôt dans la mesure où la rente pétrolière suffisait à subvenir aux besoins publics. L'arrivée sur le marché de 300 000 nouvelles voitures par an témoigne du boom de la consommation. Seule ombre au tableau admise par le ministre : l'inflation (+ 15 % par an) a clairement échappé à tout contrôle. "Un million d'emplois ont été créés depuis 2003", affirme néanmoins M. Merentes, en homme de gauche qui ne se contente pas de performances macro-économiques. La Bourse de Caracas, elle, bat des records, mais les hommes d'affaires ne sont pas rassurés pour autant. "L'investissement privé a chuté par rapport à l'investissement public, explique José Luis Betancourt, président de Fedecamaras, la confédération patronale. Avec un investissement d'à peine 3 % ou 4 % du PIB, le secteur privé ne peut pas renouveler l'appareil productif ou améliorer la productivité." PROSPÉRITÉ PASSAGÈRE Alors que la dépense publique représente un tiers du PIB, "le climat du pays n'est pas propice pour les affaires", ajoute le dirigeant patronal. "Les statistiques de l'emploi y incluent 1,2 million de personnes qui travaillent moins de 20 heures par semaine", assure M. Betancourt. En outre, l'Institut national des statistiques retire des chiffres du chômage tout bénéficiaire d'un programme social, même si l'aide publique perçue ne correspond pas à un emploi fixe. L'économiste Fernando Vivancos parle, lui, d'une "croissance de basse qualité", générant peu de vrais emplois. "L'économie informelle fait toujours vivre la moitié des Vénézuéliens", précise-t-il. "400 000 personnes arrivent sur le marché du travail tous les ans, renchérit le président de Fedecamaras. L'investissement privé et public devrait dépasser les 20 % du PIB, pour créer au moins 650 000 emplois sur cinq ans." Ce déficit d'investissements fait qu'"il y a des opportunités", selon M. Vivancos. Notamment dans le secteur des hydrocarbures. La société publique Petroleos de Venezuela (PDVSA) peine en effet à retrouver le niveau de production d'avant la crise de 2002. Son volume affiché de 3,5 millions de barils par jour est bien supérieur à celui reconnu par les sources indépendantes (2,5 millions). Les investissements dans les puits traditionnels sont insuffisants et PDVSA ne semble pas en mesure de rassembler une majorité réelle dans les entreprises mixtes chargées d'exploiter la "Ceinture de l'Orénoque". En dépit du discours nationaliste du président Chavez, les compagnies étrangères restent donc incontournables pour assurer l'exploitation de cette immense réserve d'or noir. Ancien président de la chambre de commerce américano-vénézuélienne, Pedro Palma estime que le pays connaît une prospérité passagère, comme celle du premier boom pétrolier. "Si on regarde le PIB par habitant, les Vénézuéliens n'ont cessé de s'appauvrir depuis 1978, souligne-t-il. Le salaire réel moyen reste inférieur à celui de l'époque." Ces restrictions n'entament pas l'optimisme du ministre Nelson Merentes, qui a bâti le budget 2007 de 53,5 milliards de dollars (40,7 milliards d'euros) sur la base d'un baril de brut à 29 dollars. "Oui, je sais, c'est une prévision volontairement conservatrice", avoue-t-il avec le sourire. ¤ Ahmed Aboul Gheit, chef de la diplomatie égyptienne, a déclaré ce mercredi 27 décembre que le soldat israélien Gilad Shalit serait toujours vivant. Ce caporal avait été enlevé au mois de juin par des militants palestiniens. ¤ L ors d'une conférence de presse organisée à Jérusalem, Ahmed Aboul Gheit, chef de la diplomatie égyptienne, a évoqué la situation du caporal israélien Gilad Shalit, enlevé en juin par des militants palestiniens liés au Hamas. "Nous sommes sûrs qu'il est toujours vivant", a-t-il affirmé. Il a ajouté que son équipe "travaille" pour obtenir sa libération. Cette déclaration met en avant le rôle de médiateur que joue l'Egypte dans les relations entre Israël et le Hamas. Ahmed Aboul Gheit a cependant indiqué que cette libération ne sera pas facile à obtenir. "C'est une question très sensible, a-t-il assuré. Nous devons la traiter avec beaucoup de précautions. J'espère et je crois qu'il sera relâché". Les activistes qui détiennent Gilad Shalit avaient réclamé, en échange de sa libération, la remise en liberté de nombreux Palestiniens par Israël. Le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a déclaré encore cette semaine qu'il ne réfléchirait à la libération de certains Palestiniens emprisonnés par l'Etat hébreu qu'après la remise en liberté de Gilad Shalit. ¤ Ali Mohamed Gedi a affirmé que l'armée éthiopienne "restera" en Somalie "aussi longtemps" que les autorités de transition en auront "besoin", malgré l'hostilité de la population à cette présence étrangère. ¤ L e premier ministre somalien, Ali Mohamed Gedi, est entré, vendredi 29 décembre en début d'après-midi, dans Mogadiscio abandonnée jeudi par les milices islamistes qui contrôlaient la ville depuis juin. M. Gedi est arrivé en voiture, protégé par une centaine de soldats essentiellement éthiopiens. Son convoi est passé sur la piste de l'aéroport international puis au port de la capitale somalienne, où des passants l'ont applaudi. Les forces en présence Gouvernement fédéral de transition. Installé à Baidoa, il prétend aligner 6 000 hommes, formés par des instructeurs éthiopiens. Il est soutenu par les milices de la région autoproclamée du Puntland (Nord-Est). Armée éthiopienne. Elle compte entre 150 000 et 180 000 hommes. L'effectif de ses troupes engagées en Somalie est estimé entre 6 000 et 8 000 hommes. Union des tribunaux islamiques. Elle compte plusieurs milliers de combattants. Leur armement est constitué de plusieurs centaines de véhicules munis de batteries antiaériennes, de pièces d'artillerie ou de mitrailleuses lourdes. "La majorité des (forces) islamistes ont été détruites, les Tribunaux islamiques n'existent plus", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse dans la maison d'un de ses proches, située près du centre de la capitale."Cette victoire (...) ouvre la voie à un nouvel avenir pour nous, afin d'empêcher toute tentative de terrorisme (en Somalie) et de repousser l'expansion du terrorisme dans toute l'Afrique", a-t-il ajouté. "On a besoin de stabiliser la Somalie pour la stabilité de nos voisins", a-t-il estimé, avant de préciser que l'armée éthiopienne, alliée, "restera" en Somalie "aussi longtemps" que le gouvernement de transition en aura "besoin". "Nous remercions beaucoup le gouvernement et le peuple d'Ethiopie. (...) Cette victoire a été obtenue par les deux pays et leurs deux gouvernements", a-t-il ajouté. "TROIS MOIS DE LOI MARTIALE" Pourtant, à son arrivée dans la capitale somalienne, le convoi du premier ministre a été accueilli par des milliers de personnes qui manifetaient dans le nord de la ville contre la présence des troupes éthiopiennes. En effet, après l'entrée des forces gouvernementales dans Mogadiscio jeudi, soutenues par l'armée du pays voisin, des centaines de soldats éthiopiens et quelques soldats somaliens ont pris position dans la matinée dans le sud de Mogadiscio. Des centaines de chars et de camions militaires éthiopiens étaient déployés aux entrées nord et ouest de la ville, selon des habitants. Vendredi, à la demande de chefs coutumiers, les manifestants se sont dispersés dans le calme. On n'a déploré ni victime ni dégât majeur. "Ce sont des partisans de (Cheikh Hassan Dahir) Aweys", le chef suprême des Tribunaux islamiques somaliens, avait minimisé le premier ministre M. Gedi. Pour le gouvernement, l'heure est à la reprise en main de la capitale. Le Parlement somalien doit se prononcer très prochainement à propos de l'état d'urgence, décrété jeudi par le gouvernement de transition. "Nous avons besoin de trois mois de loi martiale pour désarmer toutes les milices", a expliqué, dans la matinée à Afgoye, le premier ministre, M. Gedi."Nous retournerons à Baidoa présenter et discuter nos lois devant le Parlement dimanche", a précisé le vice-premier ministre, Mohamed Hussein Aïdid. ¤ Le pèlerinage annuel des musulmans, le "hadj", a débuté jeudi en Arabie saoudite. Vendredi, à l'aube, plus de deux millions de pèlerins ont commencé à prier sur le Mont Arafah, près de la Mecque. Cette journée de dévotion constitue le moment fort du "hadj". ¤ ¤ George Bush n'a pas encore annoncé les principales lignes de la nouvelle politique américaine en Irak, mais le "New York Times" a révélé jeudi que des milliers de soldats pourraient venir renforcer les 134 000 déjà présents dans le pays. ¤ L 'administration américaine cherche de nouveaux moyens de sortir ses troupes du bourbier irakien et, sans que le président George Bush ait encore annoncé officiellement la nature de ces changements, l'augmentation du nombre de soldats sur le terrain semble acquise. Le New York Times, citant des responsables du Pentagone, a annoncé, jeudi 28 décembre, que la présence militaire américaine pourrait s'accroître de 17 000 à 20 000 soldats. George Bush a réuni jeudi dans son ranch de Crawford, au Texas, le vice-président Dick Cheney, le secrétaire à la défense Robert Gates, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et le général Peter Pace, chef d'état-major interarmées, pour discuter notamment de ce nouveau déploiement de troupes. Ces milliers de soldats seraient probablement déployés à Bagdad et dans sa région, poursuit le New York Times sur son site Internet. Les 17 000 à 20 000 soldats supplémentaires seraient obtenus en partie en retardant le retour au pays de deux régiments du corps des marines déployés dans la province d'Anbar. CONVAINCRE AMÉRICAINS ET GOUVERNEMENT IRAKIEN Le président américain doit maintenant démontrer l'utilité d'une telle décision, aux Etats-Unis d'abord, mais aussi en Irak. Le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, a souvent souhaité que les troupes irakiennes prennent le dessus sur les soldats américains dans les missions de sécurisation du pays. L'opinion publique, tout comme une partie de la classe politique, se fait de plus en plus critique envers la politique de l'administration Bush. Le sénateur démocrate Carl Levin qui, à partir de janvier, prendra la présidence de la commission des forces armées du Sénat, a estimé, jeudi sur CNN, que les Américains ne prenaient pas la voie du succès en Irak. "Je pense qu'augmenter le nombre de soldats et ajouter des forces supplémentaires ne fait que nous entraîner dans la mauvaise direction", a-t-il affirmé. L'annonce d'une augmentation des soldats américains en Irak enverrait "un mauvais message aux Irakiens qui s'en remettraient encore à nous plutôt qu'à leurs propres forces". ¤ La consommation de viande et de lait tirés d'animaux clonés ne présente pas de danger, selon la Food and Drug Administration (FDA). ¤ L a viande et le lait issus d'animaux clonés et de leurs descendants sont tout aussi sains que les produits alimentaire classiques. Telle est la conclusion d'une étude de risque rendue publique, jeudi 28 décembre, par la Food and Drug Administration (FDA) américaine, chargée de la sécurité alimentaire. Chronologie 1952 : premier clonage sur un vertébré, une grenouille, par transfert de cellules embryonnaires dans des oeufs énucléés. 1984 : clonage en grande-bretagne d'un mouton par séparation des cellules d'un embryon. 1997 : naissance au Roslin institute D'Edimbourg de la brebis Dolly, premier mammifère obtenu par clonage d'une cellule prélevée sur un animal adulte. 1998 : naissance en France de Marguerite, vache clonée à partir d'une cellule musculaire de foetus. Elle meurt après 50 jours. 2000 : naissance aux Etats-Unis et au Japon des premiers porcelets conçus par clonage. 2001 : naissance au Texas de Carbon Copy, premier chat cloné. 2003 : des chercheurs italiens annoncent l'obtention du premier cheval cloné. Ce rapport ouvre la voie à la levée aux Etats-Unis d'un moratoire datant de 2001 sur les produits issus du clonage des animaux d'élevage. La procédure réglementaire américaine prévoit la consultation du public pendant 90 jours avant que la mise sur le marché soit décidée, ce qui pourrait donc se faire avant la fin 2007, selon la FDA. La FDA rejoint les conclusions d'un rapport de l'Académie américaine des sciences datant de 2002 qui ne relevait pas de différence substantielle entre les produits animaux issus d'élevage classique et ceux provenant de clones. Cependant, en ce qui concerne les ovins, le manque de données disponibles a conduit la FDA a recommander de ne pas utiliser les clones de moutons dans l'alimentation humaine. Par ailleurs, la question d'un étiquetage spécifique pour les produits issus du clonage n'est pas tranchée. Les associations de consommateurs américaines sont hostiles à la mise sur le marché de tels aliments. Le Center for Food Safety a ainsi adressé, début décembre, une pétition à la FDA dans laquelle elle soulignait les incertitudes concernant ce nouveau type d'aliments ainsi que les questions de bien-être animal posées par la technique du clonage. Celle-ci aboutit fréquemment à la production d'animaux atteints de diverses pathologies, qui nécessitent l'usage massif de médicaments, lesquels, redoutent les associations, pourraient se retrouver dans la chaîne alimentaire. L'industrie agroalimentaire est consciente de la réticence des consommateurs. Dans un communiqué en date du 28 décembre, l'Association des produits laitiers rappelle que "le clonage est une technologie de niche". "Il reste à voir si les agriculteurs vont l'adopter", note-t-elle, ajoutant que "le lait issu des vaches clonées ne présente pour l'heure aucun bénéfice pour le consommateur". TECHNOLOGIE ONÉREUSE La technique du clonage consiste à produire une copie d'un animal en introduisant le matériel génétique d'une de ses cellules dans un ovule préalablement énucléé, l'embryon ainsi formé étant ensuite introduit dans une mère porteuse. La brebis Dolly, née en 1997, a été le premier clone issu d'une cellule adulte, technique ouvrant la voie à la production en série de clones d'animaux auxquels leurs qualités remarquables ont valu d'être sélectionnés. A ce jour, le clonage reste une technologie délicate à mettre en oeuvre et onéreuse. Fin 2005, on estimait à 1 500 le nombre de clones nés dans le monde. Si bien qu'on n'envisage pas la commercialisation des clones eux-mêmes, mais de leur descendance. Selon la FDA, citée par le Washington Post, le cheptel d'animaux clonés aux Etats-Unis serait actuellement de 600 vaches et 200 porcs. Le coût de production d'un animal cloné est évalué à 15 000 euros. Les produits issus du clonage animal pourront-ils être exportés ? Leur introduction en Europe devrait être soumise à autorisation. En France, la commercialisation de tels produits n'est pas à l'ordre du jour. En octobre 2005, un rapport de l'Agence française sur la sécurité sanitaire des aliments (Afssa) estimait que "les données acquises, notamment sur le lait et la viande, suggèrent que les animaux descendants des clones, qui sont les seuls susceptibles d'être proposés aux consommateurs, peuvent être traités comme leurs équivalents issus des méthodes de reproduction classiques" (Le Monde du 29 novembre 2005). L'Afssa recommandait cependant des examens "plus approfondis", conduits sur les clones et leurs descendants "pendant plusieurs générations", avant de pouvoir généraliser ces résultats. L'Afssa était favorable à la création de troupeaux de clones et de leurs descendants, afin d'être en mesure de discerner d'éventuels effets du clonage sur le long terme. L'Agence suggérait en outre la création d'un comité de surveillance chargé de suivre les travaux effectués par les différents laboratoires chargés d'étudier ces effets secondaires. ¤ Le départ du ministre de la réforme administrative met en difficulté le premier ministre Shinzo Abe, dont la popularité décline. ¤ U ne nouvelle démission fragilise le gouvernement japonais. Genichiro Sata, ministre chargé de la réforme administrative, a quitté son poste, mercredi 27 décembre. Il a été remplacé par Yoshimi Watanabe, 54 ans, membre du bureau du gouvernement. Le départ de M. Sata intervient après la révélation de malversations commises par son organisation de collecte de fonds, la Sata Genichiro Seiji Kenkyukai. Ce groupement aurait, selon des informations diffusées dans la presse, engagé 78 millions de yens (500 000 euros) de dépenses entre 1990 et 2000 au nom d'un bureau qui n'existait pas. Après avoir annoncé sa démission, M. Sata a précisé que, "au moment où d'importants projets de loi doivent être étudiés, (il ne voulait pas) être à l'origine d'une crise politique". Ce scandale constitue un nouveau coup dur pour le gouvernement de Shinzo Abe. Le 21 décembre, Masaaki Honma, président de la commission sur la fiscalité au sein du cabinet, avait lui aussi démissionné. Il avait été contraint au départ après des révélations selon lesquelles il vivait avec sa maîtresse dans un appartement cossu à loyer faible, propriété de l'Etat japonais. CHOIX IMPOPULAIRES Trois mois à peine après son arrivée au pouvoir, M. Abe se trouve déjà confronté à d'importantes difficultés d'ordre politique. Les deux démissionnaires sont des membres importants de son gouvernement, qui a fait de la réduction des dépenses publiques et de la réforme de l'Etat ses priorités. Leur départ survient alors que la cote de popularité du chef du gouvernement décline fortement. D'après des sondages du quotidien Nihon Keizai, elle est passée de 71 % à 59 % depuis son arrivée au pouvoir. Cette baisse est attribuée à un déficit de communication du premier ministre. Shinzo Abe apparait plus effacé que son prédécesseur, Junichiro Koizumi, qui savait s'appuyer sur l'opinion pour faire passer ses projets. Le chef du gouvernement a également effectué des choix jugés impopulaires. Il a accepté la réintégration au sein de sa formation, le Parti libéral-démocrate (PLD), des députés qui s'étaient opposés à la privatisation de la Poste en 2005. Cette décision a déplu à l'opinion, qui n'apparaît pas non plus satisfaite des propositions de réformes budgétaire et fiscale pour 2007. Shinzo Abe est maintenant contraint de réagir vite pour espérer un succès aux élections sénatoriales, prévues pour juillet 2007. ¤ Le gouvernement d'Evo Morales est fermement décidé à expulser le citoyen cubain anticastriste Amauris Samartino, accusé d'avoir enfreint les règles applicables aux étrangers résidant en Bolivie. ¤ L e gouvernement d'Evo Morales est fermement décidé à expulser le citoyen cubain anticastriste Amauris Samartino, accusé d'avoir enfreint les règles applicables aux étrangers résidant en Bolivie. Mais ni La Havane ni Washington n'en veulent. Le ministre bolivien des relations extérieures, David Choquehuanca, a déclaré, jeudi 28 décembre au soir, avoir contacté le bureau argentin du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) afin de trouver un pays susceptible d'accueillir le médecin cubain de 41 ans, marié à une Bolivienne. L'expulsion imminente de M. Samartino contribue à envenimer encore un peu plus la situation politique bolivienne. L'opposition juge que la décision du gouvernement est le signe de la "cubanisation progressive" du régime. "Le crime de Samartino est d'avoir critiqué Fidel Castro", souligne Oscar Ortiz, sénateur de la région de Santa Cruz. Depuis son arrivée en Bolivie, en 2000, le médecin cubain vivait dans cette ville, capitale économique du pays et siège d'un puissant mouvement autonomiste. L'élite blanche de Santa Cruz a pris fait et cause contre le gouvernement socialiste d'Evo Morales, élu par la majorité indienne du pays. La Paz reproche à M. Samartino d'avoir participé aux manifestations antigouvernementales de novembre. En milieu de semaine, le gouvernement diffusait, sur la chaîne publique de télévision, des images d'Amauris Samartino manifestant dans les rues de Santa Cruz aux cris d'"autonomie, autonomie !". Une photo du Cubain agressant un policier a également été rendue publique. Le gouvernement bolivien rappelle qu'un décret de 1996 interdit aux étrangers d'intervenir en politique intérieure et de troubler l'ordre public. "SANS AUTORISATION JUDICIAIRE" Samedi dernier, Amauris Samartino était interpellé et transféré à La Paz, où il était informé de sa prochaine expulsion, son visa de résident ayant été annulé. Condamnant l'arrestation du Cubain, "effectuée sans autorisation judiciaire et en violation des garanties constitutionnelles", le "défenseur du peuple" - nom local de l'ombudsman -, Waldo Albarracin, a demandé que soit révoqué l'ordre de rapatriement. Mais mercredi, un tribunal de La Paz autorisait l'expulsion, en précisant toutefois que le Cubain devait être envoyé à la base de Guantanamo - et non à La Havane comme le souhaitait apparemment le gouvernement. C'est en effet de la base militaire américaine (où sont refoulés les Cubains qui tentent de fuir l'île) que M. Samartino était arrivé. Le gouvernement américain avait à l'époque demandé et obtenu du gouvernement bolivien un visa de résident permanent pour M. Samartino et onze de ses compatriotes. Selon les autorités boliviennes, le Cubain n'a jamais bénéficié du statut de réfugié politique. M. Samartino est hospitalisé depuis mercredi, victime, selon ses proches, d'une profonde dépression. ¤ Tzipi Livni a affirmé, jeudi 28 décembre, dans un entretien au supplément hebdomadaire du quotidien israélien "Haaretz", avoir mis au point une initiative de paix visant à apporter une "solution" aux questions sur lesquelles ont achoppé les précédentes négociations avec les Palestiniens, notamment celle des réfugiés. ¤ L a ministre des affaires étrangères israélienne, Tzipi Livni, a affirmé, jeudi 28 décembre, avoir mis au point une initiative de paix censée apporter une "solution" aux questions sur lesquelles ont achoppé les précédentes négociations avec les Palestiniens, notamment celle des réfugiés. "Ma vision est une solution avec deux Etats. Je ne parle pas simplement d'une vision. Je parle d'un plan détaillé et prêt à être appliqué", a déclaré M^me Livni, dans un entretien au supplément hebdomadaire du quotidien israélien Haaretz. La vision de la ministre est celle d'un "Etat d'Israël comme foyer national du peuple juif (...) et à ses côtés un Etat palestinien, foyer national des Palestiniens, qui offre une solution globale au problème du peuple palestinien et des réfugiés". Un haut responsable du bureau du premier ministre israélien a cependant démenti avec vigueur l'existence d'une nouvelle initiative de paix et lancé que M^me "Livni elle-même ne sait pas qu'elle a un nouveau plan". La chef de la diplomatie israélienne, interrogée par Haaretz pour savoir si le mur de séparation entre la Cisjordanie et Israël constituerait la "frontière de référence pour répartir la terre" entre les deux peuples, M^me Livni a répondu "oui". Yasser Abed Rabbo, membre du comité exécutif de l'OLP et l'un des principaux conseillers du président palestinien, Mahmoud Abbas, a rejeté l'établissement des frontières d'un Etat palestinien fondé sur le tracé du mur. "Si une proposition comprenait cela, nous la rejetterions entièrement car le mur est une opération d'expansion (d'Israël) qui divise la Cisjordanie", a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Nous n'acceptons pas cela comme frontières temporaires ou définitives". Yasser Abed Rabbo a, dans le même temps, assuré que "jusqu'à présent", la partie palestinienne n'avait reçu "aucune proposition sérieuse des Israéliens", démentant des informations de la presse israélienne selon lesquelles une rencontre aurait eu lieu durant la semaine à Jérusalem avec M^me Livni pour discuter de cette initiative. Dans la même interview à Haaretz, à la question : "Avez-vous les compétences pour être premier ministre ?" M^me Livni, membre du parti Kadima d'Ehoud Olmert, a répondu : "Je suis qualifiée pour être premier ministre". La ministre des affaires étrangères a cependant ajouté qu'elle ne "briguerait le poste de premier ministre", que si elle ne disposait pas du soutien de l'actuel premier ministre pour faire avancer les dossiers diplomatiques et ne pouvait pas faire ce qu'elle croyait devoir faire. ¤ L'ancien président irakien a été condamné, le 5 novembre, pour l'exécution de 148 chiites du village de Doujaïl en 1982. La défense avait jusqu'à mardi pour interjeter appel de la sentence prononcée là l'issue d'un procès mouvementé. En cas de ratification de la décision prise en première instance, la sentence doit être appliquée dans les 30 jours. ¤ L es avocats de l'ancien président irakien Saddam Hussein ont fait appel dimanche 3 décembre de sa condamnation à mort le mois dernier pour le massacre de chiites au début des années 1980, a annoncé le procureur en chef Djaafar al Moussaoui. La défense avait jusqu'à mardi prochain pour interjeter appel de la sentence prononcée le 5 novembre, à l'issue d'un procès mouvementé et contesté par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme. La cour d'appel doit déjà se prononcer sur l'opportunité de mettre à exécution les sentences de mort, alors que Saddam Hussein comparaît encore actuellement dans un autre procès pour génocide contre les Kurdes. Cet appel vaut pour Saddam Hussein, mais aussi les six autres accusés qui ont été condamnés le 5 novembre pour l'exécution de 148 chiites du village de Doujaïl au nord de Bagdad, tués dans les années 1980 en représailles à un attentat au passage du convoi présidentiel. addam Hussein, son demi-frère Barzan al-Tikriti, ancien chef des services de renseignement et l'ancien président du tribunal révolutionnaire Awad al-Bandar ont été condamnés à mort par pendaison. 'ancien Premier ministre Taha Yassine Ramadan a été condamné à la prison à vie et trois anciens responsables locaux du parti Baas condamnés à 15 ans de prison. Un autre accusé avait été acquitté. Les neuf juges de la Cour d'appel n'ont pas de date limite pour rendre leur décision, mais de nombreux officiels dont le premier ministre Nouri Al-Maliki ont estimé que Saddam Hussein pourrait être exécuté dans les prochains mois. Si la Cour estime que l'appel est fondé, un nouveau procès doit avoir lieu. En cas de ratification de la décision prise en première instance, la sentence doit être appliquée dans les 30 jours, selon les statuts du tribunal qui précisent qu'aucune autorité, pas même le président de la République, ne peut user du droit de grâce ni commuer les peines prononcées. ¤ L'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, accusé de meurtre et d'enlèvement d'opposants politiques durant les 17 ans de son régime, a été victime d'une crise cardiaque dimanche. Il se trouve "en condition de risque vital" a déclaré son médecin. ¤ L 'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, accusé de meurtre et d'enlèvement d'opposants politiques durant les 17 ans de son régime, a été victime d'une crise cardiaque dimanche 3 décembre, a-t-on rapporté de source médicale. Augusto Pinochet a reçu l'extrême onction, l'ultime sacrement aux malades de l'église catholique, a annoncé le général Guillermo Garin, porte-parole de la famille. "Effectivement", a confirmé le général à la retraite Guillermo Garin, interrogé par la presse qui voulait savoir si le général Pinochet avait reçu le sacrement des malades. L'ancien dictateur, qui a eu 91 ans le 25 novembre, se trouve "en condition de risque vital" a déclaré le docteur Juan Ignacio Vergara, de l'hopital militaire de Santiago. A l'occasion de son anniversaire, Pinochet avait publié un communiqué où il disait assumer la "responsabilité politique" des actes commis lors du putsch qui l'avait porté au pouvoir en 1973, faisant valoir que son seul objectif avait été "d'empêcher la désintégration du Chili". "JE NE NOURRIS DE RANCOEUR ENVERS PERSONNE" L'ancien chef de la junte chilienne est en mauvaise santé depuis plusieurs années et son communiqué d'anniversaire, lu par sa femme Lucia à leur domicile, l'attestait. "Aujourd'hui, approchant de la fin de ma vie, je tiens à indiquer clairement que je ne nourris de rancoeur envers personne, que j'aime mon pays par-dessus tout", écrivait-il. Pinochet a été arrêté à plusieurs reprises, notamment pendant près de seize mois à Londres, entre 1998 et 2000. Il a aussi été assigné à résidence en octobre. Accusé de tortures, de meurtre et d'enlèvement, il a été libéré sous caution le mois dernier. Environ 3 000 personnes ont été tuées ou ont "disparu" sous le régime de l'ancien général et quelque 28 000 ont subi des tortures après avoir renversé le président Salvador Allende. Des milliers de Chiliens avaient quitté leur pays. En 2000, la Cour suprême avait privé Pinochet de son immunité d'ancien président, ouvrant la voie à son procès. Il était inculpé pour 75 meurtres et enlèvements. Mais, deux ans plus tard, la cour avait rejeté ces chefs d'inculpation, estimant avec la défense que l'ex-dictateur était trop mal portant pour supporter un procès. ¤ L'absence, samedi, de Fidel Castro au défilé militaire en son honneur à La Havane a porté le coup de grâce aux déclarations annonçant son rétablissement. ¤ L 'absence, samedi 2 décembre, de Fidel Castro au défilé militaire en son honneur à La Havane a porté le coup de grâce aux déclarations annonçant son rétablissement prochain et propulsé Cuba dans une ère nouvelle, celle de la transition, même si la "continuité" demeure le cap officiel. En dépit des démentis officiels, son frère Raul, ministre de la défense, qui a présidé l'imposante parade militaire, semble devoir assumer désormais une véritable transition, et non plus le simple intérim qu'il exerce dans une grande discrétion depuis l'opération subie par son aîné en juillet. Le 2 décembre était le rendez-vous fixé par Fidel Castro lui-même à son peuple et ses amis étrangers pour fêter ses 80 ans, un anniversaire qu'il avait dû repousser depuis son lit d'hôpital le 13 août. Quatre mois après, le faux bond de samedi lui a été imposé, semble-t-il, par ses médecins, qui ont dû le juger incapable de franchir les 300 mètres et la volée de marches qui séparent le palais présidentiel de la tribune de la place de la Révolution, où il aurait dû siéger près de deux heures au soleil en plein air. "Cela signifie qu'il ne reviendra pas au pouvoir, c'est sûr", a commenté un diplomate européen qui a assisté au défilé mais a requis l'anonymat. "Sinon, il serait venu". Plus d'un mois après sa dernière apparition télévisée, alors que les causes de l'hémorragie intestinale qui a provoqué son opération en urgence demeurent un "secret d'Etat", seuls des messages écrits et lus par d'autres en son nom témoignent de son activité. "CONTINUITÉ" Pour son frère Raul, après un intérim des plus discrets depuis le 31 juillet, la transition s'annonce malaisée tant l'héritage est lourd. Privé du charisme flamboyant de son aîné, cet homme de 75 ans, de santé délicate, qui a toujours préféré les coulisses du pouvoir à ses projecteurs, voue une fidélité sans bornes à son frère. La "continuité révolutionnaire" est d'ores et déjà le credo de ce partisan déclaré de la "collégialité", pour qui "le seul successeur de Fidel, c'est le Parti". Samedi, Raul Castro a toutefois tendu la main aux Etats-Unis en proposant de "résoudre à la table de négociations" le contentieux historique entre les deux pays, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1961. Il avait déjà fait une offre similaire début août, sans succès, Washington le qualifiant de "Fidel Light". La veille au soir, le vice-président Carlos Lage, annonçant la fin d'un gala d'hommage au chef de l'Etat, avait lancé, aux côtés de Raul Castro : "A Cuba, il n'y aura pas de succession, il y aura continuité. Un autre Fidel est impossible, personne ne l'imitera (...) il n'y aura pas de divisions entre les révolutionnaires cubains (...), nous ne le permettrons pas". "Fidel Castro se rétablit, nous l'aurons avec nous, il continuera à nous guider, nous lui demanderons de le faire pour quelques années encore", a-t-il ajouté sous les applaudissements des quelque 5 000 invités. Pour un diplomate occidental, "l'ombre de Fidel et sa figure tutélaire" ne laisseront guère d'espace politique à un renouveau tant que sa santé lui permettra de surveiller, même de loin, les affaires. Plus directe, une jeune sociologue cubaine résume l'avis de beaucoup de ses compatriotes : "Tant que Fidel sera là, Raul ne pourra rien faire". ¤ Il y a cinq ans, devant quelques journalistes étrangers un peu éberlués, Marc Ravalomanana sautillait sur son tout nouveau siège de chef d'Etat en répétant, tout sourire : "Je suis content ! je suis content ! ¤ I l y a cinq ans, devant quelques journalistes étrangers un peu éberlués, Marc Ravalomanana sautillait sur son tout nouveau siège de chef d'Etat en répétant, tout sourire : "Je suis content ! je suis content !" Content d'avoir conquis le pouvoir, après une lutte de plus de six mois avec son prédécesseur, Didier Ratsiraka, usé par trente ans de pouvoir. Content de pouvoir enfin faire de Madagascar "un pays qui gagne". Content aussi certainement de son parcours d'autodidacte, de fils de laitier devenu businessman puis président de la République. Ce quadragénaire, novice en politique, n'avait comme expérience de la gestion des affaires publiques que quelques années passées à la tête de la mairie d'Antananarivo. En revanche, il avait déjà un don incontestable pour la gestion d'entreprise. Grâce à un des premiers prêts de la Banque mondiale au secteur privé, dans les années 1990, Marc Ravalomanana a créé la société Tiko, devenue rapidement un véritable empire, en tout cas à l'échelle malgache, de l'agroalimentaire. Après le yaourt, il s'est lancé dans la vente en gros de produits de base. Il possède aussi une petite entreprise de travaux publics, une radio, une chaîne de télévision. Le logo de Tiko, vert et bleu, était déjà diffusé dans tout le pays, ornant les murs des supermarchés comme des épiceries de village. Lorsqu'il a créé sa formation politique, le TIM, Tiako'i Madagasikara (J'aime Madagascar), la similarité entre "Tiko" et "Tiako" a permis au parti de se faire connaître très rapidement dans les coins les plus reculés du pays. Pétri d'ambition, pour lui-même mais aussi pour son pays, M. Ravalomanana est persuadé qu'il peut mettre à profit son savoir-faire d'entrepreneur au service du développement de Madagascar. Déjà, alors qu'il était maire de la capitale, les habitants reconnaissaient sa redoutable efficacité, sa prise rapide de décision et de mise en oeuvre. Les opposants lui reprochaient de tout décider seul, sans consultation, mais tout le monde s'accordait sur les changements majeurs opérés en très peu de temps dans la gestion de la municipalité. Antanananarivo, quasi insalubre, était redevenue vivable, au moins dans la partie haute. Elu à la tête du pays, son style n'a pas vraiment changé. En cinq ans, on a fait plus pour les infrastructures routières que depuis l'indépendance, en 1961. Plus de 4 500 km de route ont été construits ou réhabilités, un progrès énorme dans un pays où au moins la moitié de la population vivait dans des régions isolées ou difficiles d'accès. Des centaines de postes de santé primaire et plus de 1 000 salles de classe ont été construits. Le taux de scolarisation des enfants de 6 ans est passé de 68 % à 98 %, selon les chiffres officiels. Le climat des affaires a été amélioré avec l'adoption d'une loi foncière qui sécurise l'accès à la terre, notamment pour les groupes étrangers, et d'un nouveau code des investissements. Deux grands projets miniers devraient se concrétiser dans les deux prochaines années. L'un d'eux concerne l'extraction de nickel et de cobalt et représente 2,2 milliards de dollars. "Nous avions pour priorité les infrastructures, la réduction de la dette, le développement rural, l'éducation et la santé de base, l'assainissement du climat général. Tout ça, nous l'avons fait", affirme le premier ministre, Jacques Sylla. Il reconnaît que tous ces changements n'ont pas eu "l'impact immédiat" que les Malgaches attendaient. "Nous nous sommes attaqués au fondement, à la base ; maintenant, nous pouvons bâtir un développement solide", argumente-t-il. Dans l'administration, dit-il, le gouvernement a instauré une toute nouvelle "culture de résultat". "C'EST UN DICTATEUR ÉCLAIRÉ" M. Sylla reconnaît que la vie quotidienne des Malgaches reste difficile. L'inflation n'a pas été maîtrisée (18,4 % en 2005 et 10,5 % prévus en 2006), les salaires ont peu ou pas augmenté. "On ne mange pas la route", ont coutume de lancer les opposants du président, qui soulignent qu'une grande partie de la population ne mange toujours pas à sa faim. Le salaire moyen des Malgaches n'excède pas 33 euros par mois, et à peine 15 % de la population est salariée. Mais c'est sur sa façon de diriger que M. Ravalomanana est le plus critiqué. "Il se comporte en chef d'entreprise, mais il n'est pas propriétaire de Madagascar. Il gère le pays comme sa boîte, ne consulte pas, dirige de plus en plus seul. C'est un dictateur éclairé." Ce portrait au vitriol n'est pas celui d'un opposant, mais d'un député du TIM qui connaît le président depuis des années et qui, évidemment, souhaite garder l'anonymat. Le principal reproche fait au chef de l'Etat est de rester un homme d'affaires et de continuer à faire prospérer ses entreprises. Depuis son accession au pouvoir, Tiko s'est agrandie. La société a bénéficié, comme d'autres, de larges exonérations fiscales décidées par le chef de l'Etat sans aucune consultation. Cette mesure, qui a coûté très cher à l'Etat, lui a valu quelques remontrances des institutions internationales. Sa petite société de construction a remporté plusieurs marchés publics. Il a pu acheter pour sa nouvelle société de riz quelque 5 000 hectares de rizières. Il est en train de construire une grande minoterie dans le port de Tamatave. "Il ne vole pas, ne détourne pas, mais il a tendance à mélanger les genres et à mettre les moyens de l'Etat au service du développement de ses intérêts", commente un diplomate occidental. "Que ceux qui ont des preuves les apportent !", s'agace M. Sylla. Interrogé sur les conflits d'intérêts entre la fonction de chef d'Etat et celle de chef d'entreprise, le premier ministre souhaite "très vivement qu'il n'y en ait pas". L'autoritarisme de M. Ravalomanana et peut-être son manque d'expérience politique lui ont valu de perdre, en cinq ans, plusieurs de ses soutiens. Deux partis politiques d'opposition, dirigés par de "vieux renards" de la politique, qui l'avaient soutenu en 2001, se présentent contre lui. "Nous avions espéré une collaboration franche et loyale. Elle n'a pas eu lieu", explique Norbert Ratsiraounana, ancien premier ministre, ancien chef de l'Etat par intérim. Il devra également, cette fois, se passer de l'appui des Eglises, qui avaient joué un rôle fondamental en 2001. Le FFKM, le conseil des Eglises chrétiennes, ainsi que les plus hautes instances de l'Eglise catholique locale avaient mobilisé leurs ouailles en sa faveur durant les six mois de lutte contre le président sortant Didier Ratsiraka. Cette fois, M. Ravalomanana sera opposé à treize autres candidats lors du premier tour, le 3 décembre. La versatilité des politiciens malgaches, dont on ne sait jamais s'ils feront prévaloir leurs amitiés politiques, leurs liens familiaux, la préséance nobiliaire, les liens d'affaires ou les origines ethniques, ne permet pas de prévoir comment, en cas de second tour, les reports de voix pourront se faire. M. Ravalomanana est persuadé qu'il sera réélu dès le premier tour. ¤ Selon un bilan encore provisoire communiqué dimanche par la Croix Rouge, les torrents de boue provoqués par le passage du cyclone Durian dans l'est des Philippines ont fait au moins 800 morts et disparus. ¤ L a présidente des Philippines, Gloria Arroyo, a décrété, dimanche 3 décembre, l'état de catastrophe nationale, après les torents de boue géants qui ont fait au moins 406 morts et 398 disparus dans l'est du pays, près du volcan Mayon (environ 350 km au sud-est de Manille), selon un bilan encore provisoire communiqué dans la matinée par la Croix-Rouge. Mais le décompte des victimes, toutes recensées dans la région orientale de Bicol, pourrait rapidement dépasser le millier en l'absence d'informations en provenance des villages les plus isolés, selon le président de la Croix-Rouge locale, Richard Gordon. "Toutes les moyens du gouvernement continueront d'être mobilisés sans relâche à l'heure où nous espérons déséspérément retrouver des survivants", a déclaré la présidente dans un communiqué. "Nous devons affronter cette épreuve et nous consacrer à la reconctruction des communautés et des vies anéanties". Selon Richard Gordon, l'état de catastrophe nationale permettra de lever plus aisément des fonds pour aider les sinistrés et reconstruire les zones ravagées. SÉRIE DE CYCLONES SUR L'ARCHIPEL PHILIPPIN Au total, quelque 500 villages et hameaux de la région de Bicol ont été affectés, mais peu d'entre eux ont pu être atteints par les secours. Des pluies diluviennes provoquées par le cyclone Durian, mardi 28 novembre, mélangées à des dépôts volcaniques ont dévalé les pentes du volcan Mayon et engendré les torrents de boue mortels. Les précipitations se sont mêlées aux dépôts volcaniques déclenchant une coulée qui a enseveli jusqu'aux toits de nombreuses habitations, selon des témoins. Ces phénomènes redoutables sont fréquents en début de saison des pluies ou lors de cyclones dans les pays tropicaux à fort volcanisme, comme l'Indonésie ou les Philippines. Ce nouveau cyclone intervient au moment où l'archipel philippin récupère encore du passage, en octobre, du typhon Cimaron, le plus puissant à avoir frappé le pays depuis plus de dix ans. Il avait fait 38 morts et disparus. En septembre, la capitale Manille avait été touchée par un autre typhon, Xangsane, qui a fait plus de deux cents morts. ¤ Au moins 51 personnes ont été tuées et 86 blessées samedi 2 décembre dans l'après-midi dans le centre de Bagdad, où trois voitures piégées ont explosé à quelques secondes d'intervalle, tandis que le chef de la coalition chiite en Irak, Abdel Aziz Hakim, est parti pour Washington. ¤ A u moins 51 personnes ont été tuées et 86 blessées samedi 2 décembre dans l'après-midi dans le centre de Bagdad, où trois voitures piégées ont explosé à quelques secondes d'intervalle, tandis que le chef de la coalition chiite en Irak, Abdel Aziz Hakim, est parti pour Washington. Trois puissantes explosions se sont succédées samedi après-midi à quelques secondes d'intervalle dans un quartier commerçant à majorité chiite de Rusafa, dans le centre de Bagdad, sur la rive ouest du Tigre. Une épaisse colonne de fumée noire est restée visible sur les lieux plus de 15 mn après l'attentat. Vendredi, l'armée irakienne et des unités américaines ont mené une vaste opération à Rusafa, au cours de laquelle des échanges de coups de feu avec des groupes d'insurgés ont été entendus tout au long de la journée. D'autre part, les corps de 44 personnes ont été découverts lors de la journée de samedi dans différents quartiers de Bagdad. Dans le reste du pays, 15 Irakiens, dont cinq soldats et trois policiers, ont été tués dans des violences. L'armée américaine a annoncé de son côté la mort d'un soldat vendredi dans la province d'al-Anbar (ouest) portant à 2 884 le nombre de militaires américains et personnels assimilés morts en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003, selon un décompte effectué par l'AFP à partir des chiffres du Pentagone. ¤ Abdullahi Yusuf, président du gouvernement de transition, réclame un soutien occidental massif pour sortir son pays du chaos. Les islamistes, repliés, appellent toujours à la "résistance". ¤ L 'homme n'est plus tout jeune, mais, vendredi 29 décembre, il vit probablement l'un des plus beaux jours de sa vie. Grâce à l'intervention de l'armée éthiopienne, il vient de reconquérir la presque totalité du pays dont il est censé être le président depuis octobre 2004. Voilà dix jours encore, son pouvoir ne s'exerçait que sur une portion réduite de la Somalie et la ville de Baidoa, siège de son "gouvernement", semblait prête à tomber au premier assaut des milices de l'Union des tribunaux islamiques. Le 1er ministre appelle les islamistes au "dialogue", ils prônent la "résistance" Le premier ministre somalien Ali Mohamed Gedi a appelé samedi au "dialogue" les islamistes, qui ont en grande partie quitté Mogadiscio devant l'avancée des forces gouvernementales, appuyées par l'Ethiopie. Il reste pourtant environ 2000 combattants des Tribunaux dispersés dans la capitale, selon le vice-premier ministre somalien. Le gouvernement a proposé un cessez-le-feu de 48 h, demandant aux islamistes de rendre leurs armes. Malgré son appel conciliant, le gouvernement a envoyé samedi des troupes, appuyées par l'armée éthiopienne, vers Kismayo, dernier bastion tenu par les islamistes. Sur place, le chef du Conseil suprême islamique de Somalie, le cheikh Sharif Cheikh Ahmed, a lancé un nouvel appel à résister aux "envahisseurs éthiopiens". A Mogadiscio, l'heure est à la transition politique : l'ancien maire a été rétabli, des cinémas réouverts. Les manifestations contre la présence éthiopienne se sont tues samedi mais les avis restent mitigés dans la population. - (avec AFP) Vu de près, le décor est présidentiel. Abdullahi Yusuf fait face à une dizaine de journalistes, calé dans un fauteuil devant le drapeau national somalien, une grande étoile blanche sur fond bleu. Mais il suffit que le regard s'éloigne pour que la réalité, moins glorieuse, s'impose. Le président de la République de Somalie trône dans une bâtisse lépreuse gardée par des soldats nerveux au milieu d'une capitale provisoire qui tient davantage du gros bourg misérable, ensablé et chaotique, que de la capitale d'un grand pays maritime. "Ce matin, nos troupes sont entrées dans Mogadiscio en douceur. Une foule intense les a accueillies et saluées. Nous contrôlons 95 % du territoire", a claironné un peu plus tôt le porte-parole du "gouvernement fédéral de transition" (TFG). Mais M. Yusuf, qui n'a pas mis les pieds dans la capitale somalienne depuis le début de la guerre civile, voilà seize ans, n'est pas apparu, vendredi, dans Mogadiscio "libérée". Raisons de sécurité, laisse entendre son entourage. Invisibles, les miliciens islamistes ne se sont pas nécessairement volatilisés. POCHE DE RÉSISTANCE Car la situation est loin d'être stabilisée et il faut au président de gros efforts de rhétorique, sa raideur de chef et une bonne dose de "méthode Coué" pour paraître la dominer. Vendredi matin, il a reçu la visite du ministre éthiopien des affaires étrangères, Seyoum Mesfin, prudent lorsqu'il a évoqué la situation simplement "prometteuse" prévalant à Mogadiscio. Les Ethiopiens continuent de répéter qu'ils n'ont nullement l'intention de laisser leur armée s'ensabler en Somalie. Abdullahi Yusuf, qui leur doit son pouvoir, ne paraît pas, lui, spécialement pressé de les voir s'éloigner. "Les Ethiopiens sont là par nécessité, pose-t-il d'emblée, car ce pays connaît un problème général de sécurité. Lorsque la capacité de notre gouvernement sera à la hauteur, lorsqu'une mission de paix africaine sera venue nous épauler, bref, quand le travail aura été fait, alors la présence éthiopienne sera obsolète." Il reconnaît d'ailleurs que le port de Kismayo reste contrôlé par les Tribunaux islamiques et sert de refuge aux combattants défaits. "Nous allons les affronter", annonce-t-il, assurant que cette poche de résistance "ne compromet pas la paix". Quant aux risques de relance de la guerre civile et de chaos, il les balaie d'un revers de main : "La Somalie n'est pas l'Irak. Il n'y a aucune force d'occupation ici, et pas de dimension clanique. Notre pays ne va pas subir le même sort", explique-t-il. Pour l'heure, la priorité proclamée consiste à gagner la confiance d'une population qui a tendance à voir dans le TFG une structure de recyclage des anciens chefs de guerre qui ont mis le pays à genoux. La "pacification" et l'arrestation de "ceux qui veulent continuer la violence" constituent les premières priorités de M. Yusuf. Il est d'ailleurs prêt à accorder une amnistie à "la masse des combattants qui abandonneront les armes", mais pas aux "terroristes internationaux" qui, il l'assure, figurent parmi les dirigeants des Tribunaux islamiques. "SOUTENIR LE PEUPLE" Mais la perspective d'une ouverture du gouvernement dans une optique de réconciliation n'est pas mise spontanément en avant. Le porte-parole du TFG admet cependant que les "islamistes modérés" y seront les bienvenus. De toute urgence, admet le président, il faut "soutenir le peuple, qui souffre depuis longtemps, en lui donnant des services". Pour cette tâche immense, dans un pays ravagé par la pauvreté, le manque d'écoles et de structures sanitaires, et qui compterait 1,5 million de personnes déplacées, les futurs maîtres de Mogadiscio comptent sur une mobilisation internationale qui leur a cruellement fait défaut jusqu'à présent, regrettent-ils. Dans ce contexte, la présentation à la presse, en guise de conclusion, de quatre adolescents priés, devant une boisson sucrée, de raconter comment ils ont fui l'enrôlement par les islamistes "pour ne pas tuer d'autres musulmans", avait au-delà de l'aspect caricatural de pareille scène, une fonction bien précise : appeler à un soutien occidental massif. ¤ Pour désamorcer la "menace" démographique qui pèse sur ce qu'il considère comme sa "capitale éternelle et indivisible", Israël use de nombreuses tactiques, dont la démolition de maisons. ¤ P endant un an, Ahmed Dari n'a pas commencé une seule journée sans jeter d'abord un coup d'oeil inquiet par la fenêtre de sa cuisine. Chaque matin sans exception, cet ancien chauffeur de bus qui habite Issawiya, un quartier arabe de Jérusalem, a inspecté les abords de sa maison avec l'angoisse d'y trouver un soldat ou un policier. Lundi 4 décembre, quelques minutes après 8 heures, ce qu'il redoutait est finalement arrivé. Une ambulance, deux bulldozers et une dizaine de jeeps blindées se sont garés sous son nez. "Le chef a présenté l'ordre de démolition pour défaut de permis de construire que j'avais reçu quelques mois plus tôt, raconte Ahmed, âgé de 49 ans. Puis il m'a donné une demi-heure pour rassembler mes affaires et débarrasser le plancher avec ma femme et mes six enfants." Le délai a été respecté à la lettre. A 9 heures, le pilon du bulldozer a perforé le toit des Dari et, deux heures plus tard, la maisonnette de briques n'était plus qu'un amas de gravats et de tiges de fer tordues. En décembre, cette scène s'est répétée presque tous les jours dans les quartiers arabes de la ville sainte. Cette dernière semaine, neuf maisons ont été rasées à Issawiya, Ras Al-Amoud, Sour Baher ou Jabal Moukaber. Ce chiffre représente plus de 10 % des 82 structures détruites depuis le début de l'année à Jérusalem-Est, en majorité des maisons. "Les inspecteurs municipaux accélèrent le rythme des démolitions pour être sûrs d'avoir dépensé, d'ici à la fin de l'année, la totalité du budget qui leur a été accordé", dit Meïr Margalit, coordinateur du Comité israélien contre les démolitions de maisons (Icahd). Le choix, à vrai dire, ne manque pas : selon la mairie, 40 % des constructions, à Jérusalem-Est, sont illégales, ce qui représente environ 15 000 bâtiments. Ce phénomène s'explique par la quasi-impossibilité d'obtenir un permis de construire pour les résidents palestiniens de la Ville sainte. "MENACE" DÉMOGRAPHIQUE La planification qui favorise les colons, la confiscation de milliers d'hectares sous le label de "zones vertes", les procédures peu adaptées aux titres de propriété hérités de la période jordanienne et le coût prohibitif de toutes ces démarches obligent les Palestiniens, qui se refusent à quitter Jérusalem, à bâtir sans autorisation. "Tous les prétextes sont bons pour limiter au minimum le développement des zones arabes, dit l'anthropologue Jeff Halper, président d'Icahd. L'objectif officiel de la mairie est de maintenir une majorité juive d'environ 70 % dans la ville. Le problème, c'est que les Palestiniens, qui étaient 28 % en 1967, lorsque la partie est de Jérusalem a été occupée, constituent désormais 35 % de la population totale." Les études par fourchette d'âge sont encore plus éloquentes. Elles montrent, par exemple, que 42 % des Hiérosolymitains âgés de moins de 10 ans sont arabes. "La mairie connaît ces statistiques par coeur, dit Meïr Margalit. Elle est terrorisée à l'idée qu'un beau jour, Sari Nusseibeh (l'ancien représentant officieux de l'Autorité palestinienne à Jérusalem) devienne maire de la ville." Pour désamorcer la "menace" démographique qui pèse sur ce qu'il considère comme sa "capitale éternelle et indivisible", Israël use de nombreuses tactiques, dont la démolition de maisons. Au début des années 2000, le budget alloué à cette activité est passé de 2,5 millions à 4 millions de shekels (720 000 euros). Avec l'ultra-orthodoxe Uri Lupolianski, élu maire en 2003, en remplacement d'Ehoud Olmert, le total annuel de structures détruites a été multiplié par deux puis par trois : de 43 en 2002 à 99 en 2003 et 152 en 2004. En 2005, le total est redescendu à 94, mais en termes de superficie démolie, l'accroissement s'est poursuivi. Les inspecteurs municipaux n'hésitent pas à s'attaquer à des immeubles de cinq, six et même sept étages tout en fermant les yeux sur les infractions similaires commises par des habitants juifs. Des documents municipaux obtenus par l'Icahd montrent en effet qu'en 2005, sur les 5 600 structures illégales localisées à l'ouest, seules 26 ont fait l'objet d'une démolition administrative. Et dans la plupart de ces cas, précise Meïr Margalit, "il ne s'agissait pas de maisons entières comme à l'est, mais d'un simple porche, d'un cabanon ou d'un balcon". ¤ Un ferry, transportant au moins 500 personnes, a chaviré, dans la nuit de vendredi à samedi, au large de l'île indonésienne de Java. Mais le mauvais temps retardait, samedi, les recherches et, pour l'instant, très peu de personnes ont pu être secourues. ¤ P lus de 500 personnes étaient portées disparues, samedi 30 décembre, après le naufrage d'un ferry au large de l'île indonésienne de Java, ont annoncé des responsables, mais le mauvais temps retarde les recherches.Le navire Senopati Nusantara (Commandant de l'archipel), assurant la liaison entre Kumai (Kalimantan, partie indonésienne de Bornéo) et Semarang (centre de Java) a chaviré vers minuit dans la nuit de vendredi à samedi (18 heures vendredi à Paris). Très peu de personnes sur les quelque 540 passagers qui se trouvaient à bord ont jusqu'à présent été secourus, selon les autorités maritimes indonésiennes. Suyatno, un responsable portuaire de la région du Kalimantan (partie indonésienne de Bornéo), a indiqué que le Senopati avait perdu le contact radio avec la terre ferme à 23 h 07 et qu'il avait chaviré à une trentaine de kilomètres au sud-est de l'île de Mandalika. Le navire devait arriver à Semarang vendredi soir. Suyatno a indiqué que le bateau transportait environ 540 personnes. Sumardi, un autre responsable portuaire, a assuré que la liste des passagers mentionnait 545 personnes, sans l'équipage. L'agence Reuters a indiqué pour sa part que le ferry transportait 850 passagers. NAUFRAGES FRÉQUENTS EN INDONÉSIE Ce dernier a ajouté que les opérations de recherches avaient dû être interrompues samedi en raison du gros temps et de la houle. "Deux bateaux sont rentrés au port de Semarang. Le KMP 337 et le navire de la Marine Pulau Limau ont dû revenir car les vagues sont hautes d'environ 4 mètres et qu'il pleut", a-t-il précisé. Deux canots de sauvetage ont été localisés, dont l'un était vide."Quinze personnes ont été secourues", a-t-il poursuivi. "Les secours ont été entravés par le mauvais temps", a confirmé le ministre des transports, Hatta Rajasa, à la radio Elshinta, tout en indiquant que "neuf personnes ont été pour l'heure sauvées". Les naufrages sont fréquents en Indonésie, un immense archipel d'environ 18 000 îles et îlots. Il n'est pas rare que les listes de passagers sous-estiment le nombre réel de personnes embarquées. Un autre ferry a chaviré jeudi entre les îles indonésiennes de Sumatra et de Bangka, faisant au moins un mort et 24 disparus. Ces nouveaux accidents sont susceptibles de relancer la polémique sur la mauvaise qualité générale des infrastructures de transport en Indonésie routes, chemins de fer, secteur aérien et navigation maritime qui souffrent de sous-investissement et d'équipements vieillissants. ¤ Le départ du ministre de la réforme administrative met en difficulté le premier ministre Shinzo Abe, dont la popularité décline. ¤ U ne nouvelle démission fragilise le gouvernement japonais. Genichiro Sata, ministre chargé de la réforme administrative, a quitté son poste, mercredi 27 décembre. Il a été remplacé par Yoshimi Watanabe, 54 ans, membre du bureau du gouvernement. Le départ de M. Sata intervient après la révélation de malversations commises par son organisation de collecte de fonds, la Sata Genichiro Seiji Kenkyukai. Ce groupement aurait, selon des informations diffusées dans la presse, engagé 78 millions de yens (500 000 euros) de dépenses entre 1990 et 2000 au nom d'un bureau qui n'existait pas. Après avoir annoncé sa démission, M. Sata a précisé que, "au moment où d'importants projets de loi doivent être étudiés, (il ne voulait pas) être à l'origine d'une crise politique". Ce scandale constitue un nouveau coup dur pour le gouvernement de Shinzo Abe. Le 21 décembre, Masaaki Honma, président de la commission sur la fiscalité au sein du cabinet, avait lui aussi démissionné. Il avait été contraint au départ après des révélations selon lesquelles il vivait avec sa maîtresse dans un appartement cossu à loyer faible, propriété de l'Etat japonais. CHOIX IMPOPULAIRES Trois mois à peine après son arrivée au pouvoir, M. Abe se trouve déjà confronté à d'importantes difficultés d'ordre politique. Les deux démissionnaires sont des membres importants de son gouvernement, qui a fait de la réduction des dépenses publiques et de la réforme de l'Etat ses priorités. Leur départ survient alors que la cote de popularité du chef du gouvernement décline fortement. D'après des sondages du quotidien Nihon Keizai, elle est passée de 71 % à 59 % depuis son arrivée au pouvoir. Cette baisse est attribuée à un déficit de communication du premier ministre. Shinzo Abe apparait plus effacé que son prédécesseur, Junichiro Koizumi, qui savait s'appuyer sur l'opinion pour faire passer ses projets. Le chef du gouvernement a également effectué des choix jugés impopulaires. Il a accepté la réintégration au sein de sa formation, le Parti libéral-démocrate (PLD), des députés qui s'étaient opposés à la privatisation de la Poste en 2005. Cette décision a déplu à l'opinion, qui n'apparaît pas non plus satisfaite des propositions de réformes budgétaire et fiscale pour 2007. Shinzo Abe est maintenant contraint de réagir vite pour espérer un succès aux élections sénatoriales, prévues pour juillet 2007. ¤ Une "avancée importante" a été réalisée dans les négociations sur la libération d'un soldat israélien, Gilad Shalit, capturé en juin à la lisière de la bande de Gaza, en échange de prisonniers palestiniens, a affirmé dimanche le porte-parole de la branche armée du Hamas. ¤ U ne "avancée importante" a été réalisée dans les négociations sur la libération de Gilad Shalit, le soldat israélien capturé en juin à la lisière de la bande de Gaza, a affirmé dimanche le porte-parole de la branche armée du Hamas. Le mouvement islamiste palestinien au pouvoir réclame en échange la libération de prisonniers politiques détenus en Israël. "Si ces contacts continuent dans la direction actuelle, l'échange de prisonniers pourra se faire très prochainement", a ajouté le porte-parole, Abou Obeida, cité par la radio publique israélienne. La branche armée du Hamas et deux groupes proches, les Comités de la résistance populaire et l'Armée de l'Islam, avaient revendiqué la capture du jeune caporal Shalit, qui avait été vécue comme une provocation par une partie de l'opinion en Israël. PAS ENCORE D'ACCORD SELON ISRAËL "Il y a des progrès. Les Egyptiens font de grands efforts mais nous ne pouvons pas donner de détails. Peut-être qu'au cours des prochains jours, nous pourrons en donner", a ajouté un autre porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum. Toutefois, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat, interrogé, a estimé qu'il était "trop tôt pour parler actuellement d'un accord". "Mais j'ajoute que les efforts sur cette affaire se poursuivent", a-t-il précisé. Jeudi, le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh s'était montré optimiste. "Le dossier des prisonniers palestiniens sera clos prochainement et leur libération, accompagnée de celle du soldat israélien aura lieu prochainement", avait-il déclaré en Egypte, recommandant de "poursuivre les pressions sur Israël". ¤ Des combats ont repris dimanche en Somalie dans une petite ville du sud de la Somalie, sur la route vers le dernier bastion des rebelles islamistes, selon un député somalien. ¤ D es combats ont repris dimanche en Somalie, avec pour enjeu le contrôle de Jilib, une petite ville du sud où s'est retranchée une partie des islamistes ayant fui en milieu de semaine la capitale Mogadiscio, a fait savoir un député somalien, Abdirashid Hidig. Jilib se trouve à 45 km au nord de Kismayo, la ville portuaire du sud de la Somalie qui constitue le dernier vrai bastion des rebelles des Tribunaux islamiques, depuis que les forces gouvernementales, appuyées par l'Ethiopie, ont repris la capitale en fin de semaine. Dans les heures précédant le début des affrontements, les "deux tiers de la population ont quitté la ville" , a déclaré à Jilib un travailleur humanitaire, Osman Mohamed, chiffrant l'exode à 4 700 personnes. "Les gens partent avec le peu d'effets personnels qu'ils peuvent évacuer, comme du matériel de couchage, de l'eau et des vivres".LES BLINDÉS ÉTHIOPIENS MARCHENT SUR LE DERNIER BASTION ISLAMISTE Les islamistes ont creusé des tranchées à l'aide de bulldozers aux abords de Jilib, a ajouté cet employé. Ils disposent d'une soixantaine de pick-ups, de nombreuses pièces d'artillerie ainsi que de batteries antiaériennes et de lance-roquettes antichars. Les mines posées par les combattants de l'Union des tribunaux islamiques sur les routes menant à Kismayo ont ralenti la progression des forces gouvernementales, donnant un peu plus de temps aux rebelles pour renforcer les défenses et mobiliser des partisans en vue des combats à venir. Elle est appuyée par des volontaires étrangers, ce que critique le gouvernement, lui-même accusé d'avoir favorisé une "invasion éthiopienne" en Somalie. Face à la poussée des blindés éthiopiens, les islamistes ont abandonné Mogadiscio jeudi et depuis lors, leur mouvance, qui contrôlerait encore quelques milliers de combattants, est acculée dans le sud de la Somalie. Elle y est bloquée par l'océan Indien et la frontière kenyane. L'Ethiopie annonce avoir envoyé 4 000 hommes en Somalie, mais beaucoup pensent que leur nombre est bien supérieur. Le gouvernement de transition ne dit pas combien d'hommes il a sous ses ordres mais les experts parlent de plusieurs milliers. Dans la nuit de samedi à dimanche, un missile a détruit une habitation proche de l'une des positions éthiopiennes dans le nord de Mogadiscio. Cette attaque a ravivé la peur de la reprise de combats dans la capitale, où, selon le gouvernement, 2000 islamistes seraient encore dispersés. ¤ Dans une déclaration lue samedi par la radio, le dirigeant cubain est sorti de son silence pour assurer que sa convalescence était "loin d'être une bataille perdue" et adresser ses vœux à ses compatriotes. ¤ F idel Castro a adressé ses vux, samedi 30 décembre, au peuple cubain. Mais il ne l'a pas fait en personne, faisant lire sa déclaration par la radio nationale cubaine. "En ce qui concerne ma guérison, j'ai toujours dit que ce serait un long processus, mais c'est loin d'être une bataille perdue", assure le chef de l'Etat cubain. "Je n'ai jamais cessé d'être informé des informations et des événements les plus importants. J'en discute avec mes plus proches camarades lorsque la coopération sur des questions vitales est requise", poursuit-il. Agé de 80 ans, Fidel Castro rend également hommage à "la maturité et au calme" dont le peuple cubain a fait preuve ces derniers mois et s'en prend à "l'impérialisme global" qui consomme les ressources du monde et détruit l'environnement. Il n'est plus apparu en public depuis le mois de juillet, lorsque les autorités cubaines ont annoncé qu'il avait été opéré d'urgence des suites d'une grave hémorragie intestinale et qu'il cédait temporairement ses pouvoirs à son frère cadet, Raul, et les dernières images du chef de l'Etat cubain une vidéo diffusée le 28 octobre montraient un homme amaigri et frêle qui éprouvait des difficultés à se déplacer. La maladie du dirigeant est un secret d'Etat, et son absence prolongée, notamment lors des cérémonies ayant marqué début décembre le 50^e anniversaire du déclenchement de la révolution, alimente les spéculations sur la nature de son mal et sur son espérance de vie. A Washington, des responsables de l'administration estiment qu'il est atteint d'un cancer. Cependant, un chirurgien madrilène, Jose Luis Garcia Sabrido, qui l'a examiné la semaine dernière a déclaré qu'il n'avait pas de cancer, que sa convalescence se déroulait convenablement et qu'il pourrait reprendre les rênes du pouvoirs. ¤ Le président Joseph Kabila a désigné comme chef du gouvernement cette figure de l'opposition âgé de 81 ans. Une nomination sans surprise, un accord entre les deux hommes ayant été passé lors du second tour de l'élection présidentielle en octobre. ¤ L e vieil opposant congolais Antoine Gizenga, 81 ans, a été nommé, samedi 30 décembre, premier ministre par le président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila et devra rapidement former un gouvernement de coalition dans ce pays sortant de près de cinq ans de guerre. La nomination de M. Gizenga, chef du Parti Lumumbiste unifié (PALU, d'inspiration socialiste) était attendue depuis que Joseph Kabila a prêté serment, le 6 décembre, en tant que premier président démocratiquement élu en plus de quarante ans. Arrivé en troisième place au premier tour de l'élection présidentielle, en juillet, le tout nouveau premier ministre avait signé, avant le second tour en octobre, un accord avec la coalition politique de M. Kabila, l'assurant de son soutien en échange de la promesse que le poste de premier ministre irait à un membre de son parti. VASTES CHANTIERS DE RECONSTRUCTION Ainsi, après une jeunesse dans l'ombre du héros de l'indépendance Patrice Lumumba, dont il fut en 1960 le vice-premier ministre, puis vingt-cinq ans d'exil et seize ans d'opposition aux régimes jugés "illégitimes" de Mobutu et des Kabila père et fils, M. Gizenga fait enfin son entrée sur le devant de la scène politique congolaise. Antoine Gizenga a maintenant la lourde tâche de former un gouvernement de large coalition pour s'attaquer aux vastes chantiers de reconstruction d'un pays ravagé par des années de guerre (1996-1997 et 1998-2003) et ruiné par des décennies de mauvaise gestion. Ses détracteurs estiment qu'il aura du mal "à sortir de sa longue hibernation" et que son caractère entier rendra "rapidement inévitable une confrontation avec le camp Kabila". Les optimistes comptent sur "l'homme de principes" pour impulser une dynamique de travail au gouvernement, au delà des clivages partisans. Mais tous sont au moins d'accord sur un point : la nécessité de préserver le soutien des bailleurs de fonds, qui ont financé pendant toute la transition (depuis 2003) plus de la moitié du budget de l'Etat, et sans lesquels la RDC n'a aucune chance de pouvoir lancer la moindre réforme d'envergure, n'ayant en caisse qu'une maigre réserve d'un milliard de dollars pour le budget 2007. ¤ Selon une enquête du German Marshall Fund, les Français et les Américains ont en commun une plus grande méfiance que d'autres à l'égard d'une libéralisation accrue des échanges. L'opposition atteint 31 % des sondés aux Etats-Unis et 55 % en France. ¤ L es Français et les Américains ont en commun une plus grande méfiance que d'autres à l'égard d'une libéralisation accrue des échanges, selon l'enquête d'opinion annuelle sur les perspectives du commerce et de réduction de la pauvreté publiée, lundi 4 décembre, par la fondation américaine German Marshall Fund (GMF). Globalement, cette enquête témoigne d'un plus grand optimisme qu'en 2005 sur le plan économique dans sept pays (Allemagne, France, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Slovaquie et Etats-Unis) et d'une moindre anxiété à l'égard de la mondialisation, sur laquelle s'étend toutefois une ombre chinoise. Si 71 % des Américains et 75 % des Européens ont une vision positive du commerce international (contre 66 % et 67 % respectivement l'an dernier), l'opposition à une nouvelle libéralisation des échanges est particulièrement marquée en France (55 %) et aux Etats-Unis (31 %). Partout ailleurs, 73 % ou plus des personnes interrogées souhaitent un commerce plus libre, synonyme d'ouverture des marchés étrangers. DESTRUCTION D'EMPLOIS C'est aussi aux Etats-Unis et en France que l'hostilité aux investissements directs étrangers, suspectés de détruire des emplois, est la plus marquée, avec respectivement 38 % et 36 % d'opinions défavorables. Dans chacun des pays concernés, la vision de la mondialisation évolue positivement par rapport à 2005 : de 34 % à 49 % en Pologne, de 51 % à 61 % en Italie, de 46 % à 53 % en Allemagne, de 47 % à 53 % au Royaume-Uni, de 46 % à 52 % aux USA et même de 43 % à 47 % en France. Toutefois, signale l'enquête, "près de 60 % des Américains et la moitié des Européens pensent qu'un commerce plus libre détruit d'avantage d'emplois qu'il n'en crée". Sur la place de la Chine dans la mondialisation, Américains et Européens ont une vision commune : 59 % pensent que la croissance chinoise est une menace, les bas coûts de production chinois favorisant les délocalisations. 70 % des Français expriment cette crainte, devant les Polonais (67 %), les Italiens (66 %) et les Slovaques (65 %). Le Royaume-Uni est le seul pays où une majorité considère la Chine comme une aubaine plus que comme une menace. L'enquête a été réalisée en septembre 2006 par TNS-Opinion pour le compte du GMF, en interrogeant dans chacun des sept pays quelque mille personnes âgées de 18 ans et plus. ¤ Entre Fidel Castro, trop malade pour fêter le cinquantenaire de sa révolution, et Hugo Chavez, réélu avec le désir de durer, le relais d'une histoire unique semble transmis. ¤ T ous deux sont commandants, tous deux croient au socialisme, tous deux projettent sur l'Amérique latine le souffle d'un anti-américanisme à tous crins et, le temps d'un week-end, le relais d'une histoire unique a semblé transmis entre Fidel Castro Ruiz et Hugo Chavez Frias : l'un s'éloigne quand l'autre s'affirme sur la même trajectoire, celle d'une révolution dirigée par un militaire. Trop malade pour fêter le cinquantenaire des débuts de sa guérilla, Fidel Castro, samedi 2 décembre, n'est pas parmi ses fidèles ; Hugo Chavez, lui, dimanche 3 décembre, a obtenu sa réélection, avec l'ambition explicite de tenir le pouvoir jusqu'en 2021. Le second avoue qu'il ne sait pas s'il doit parler du premier comme d'un frère ou d'un père. Les deux commandants ont vécu, dans leurs vies privées et publiques, des épisodes si proches que leurs existences ressemblent à un bégaiement de l'Histoire, à plus de trente ans d'écart. ¤ Le pronostic vital de l'ancien dictateur, âgé de 91 ans, restait toujours réservé, lundi. Par ailleurs, la justice chilienne a levé son assignation à résidence contre une caution de 1 800 dollars. ¤ H ospitalisé depuis dimanche à la suite d'un infarctus et d'un dème pulmonaire aigu, l'ancien dictateur chilien de 91 ans Augusto Pinochet était toujours en danger de mort, lundi 4 décembre au matin, mais dans un état stationnaire, selon ses médecins. "Son état a été stable durant la nuit", a déclaré le docteur Juan Vergara en précisant que le patient était "conscient et pouvait communiquer malgré la gravité de son état". Les médecins ont maintenu le pronostic d'un "risque pour sa vie" et le chef de l'équipe de cardiologues a insisté sur le fait qu'il n'était "pas possible de changer (le diagnostic) de condition critique avant quarante-huit heures". "Il est fatigué et si tout allait bien, il lui faudrait dix jours pour récupérer", a-t-il ajouté. Le prochain bulletin médical doit être publié à 17 heures locales (22 heures à Paris).Dimanche soir, dans un troisième bulletin de santé, les médecins avaient estimé que les quarante-huit heures suivantes allaient être critiques pour l'ancien dictateur. "Tous les malades ayant un problème de coronaire avec un infarctus aigu du myocarde ont un risque de mortalité allant de 15 % à 20 %", a précisé le chef de l'équipe de cardiologues, Juan Ignacio Vergara."Compte tenu de l'état de santé du général Pinochet, âgé de 91 ans, une chirurgie coronarienne représente un très grand risque, et il faut tout faire pour éviter cette éventualité", a-t-il ajouté. UNE CAUTION DE 1 800 DOLLARS Dans la matinée, les médecins ont procédé à une angioplastie, opération permettant d'élargir une artère rétrécie, "pour revasculariser le myocarde". Le docteur Vergara a cependant indiqué à la presse que l'équipe médicale n'envisageait pas de procéder à une deuxième opération pour le moment, à moins que l'état du général n'empire sérieusement. "Nous allons tout faire pour ne pas en arriver là", a-t-il expliqué. Marco Antonio Pinochet, le fils de l'ex-dictateur, a déclaré que son père se trouvait "dans un état très sérieux" et que les médecins avaient décidé de l'opérer "pour pratiquement le ramener d'entre les morts". "Nous sommes entre les mains de Dieu et des médecins", a-t-il ajouté. Augusto Pinochet a reçu l'extrême-onction, le sacrement de l'Eglise catholique pour les mourants, avant de subir l'angioplastie, a indiqué le général Guillermo Garin, porte-parole de la famille. Par ailleurs, un tribunal de Santiago a décidé, lundi, de la libération sous caution de l'ex-dictateur, assigné à résidence depuis une semaine pour les crimes de la "Caravane de la mort" du nom d'un escadron militaire qui a exécuté au moins 75 opposants dans les semaines ayant suivi le coup d'Etat du 11 septembre 1973 , a indiqué une source judiciaire. Le tribunal a fixé la caution à 1 800 dollars, confirmant une décision précédente du magistrat instructeur. ¤ Glissements de terrain et inondations provoquées par le typhon Durian pourraient avoir fait plus de 1 000 morts selon les autorités philippines. Le typhon se dirigeait lundi vers les côtes du Vietnam. ¤ L es Philippines craignent que plus d'un millier de personnes aient été tuées par les glissements de terrain et les inondations provoqués par le typhon Durian mais les autorités ont indiqué que beaucoup de corps ne pourraient pas être retrouvés. La présidente Gloria Macapagal Arroyo a déclaré l'état de catastrophe nationale après le passage de Durian, qui a tué 425 personnes et laissé près de 600 personnes disparues dans trois provinces du centre de l'archipel. Il se dirigeait lundi vers les côtes du Viêtnam. Les pluies torrentielles et les vents violents ont provoqué des glissements de terrain mêlant boue et roches de la taille d'une voiture sur les pentes du volcan Mayon, à 320 km au sud de Manille. Plusieurs villages ont été ensevelis. "Cela va être difficile, extrêmement difficile de retrouver tous les corps", a déclaré à Reuters le sénateur Richard Gordon, directeur local de la Croix-Rouge. "La zone est tellement vaste". "Il y a probablement entre 700 et 1 000 personnes qui ont perdu la vie", a-t-il ajouté. Des soldats, des mineurs et une équipe de secours espagnole avec un chien renifleur retiraient des cadavres et des membres humains d'un amas de boue. Une soixantaine de personnes ont été tuées lorsque la chapelle dans laquelle elles s'étaient abritées a été ensevelie sous les débris. Même la nouvelle Armée du peuple (NPA), une organisation communiste rebelle, a appelé ses membres à participer aux opérations de secours. Durian, classé un rang en-dessous de la catégorie 5 des "super typhons" s'est abattu jeudi sur le centre des Philippines, touchant plus d'un million de personnes. Près de 150 000 habitations ont été détruites, les moyens de communication ont été rompus et des milliers de personnes ont d trouver refuge dans des écoles, des églises et des mairies. Il s'agit de la plus grave catastrophe de ces dernières années aux Philipines, régulièrement touchées par des tempêtes. En 1991, des inondations provoquées par le passage d'un typhon avaient fait 5 000 victimes. En 2004, 1 800 personnes avaient été tuées ou portées disparues après une série de tempêtes. ¤ Les militaires fidjiens ont désarmé la seule unité policière habilitée à faire feu, faisant craindre l'imminence d'un nouveau coup d'Etat dans l'archipel du Pacifique. Ce serait le quatrième putsch en une vingtaine d'années. A l'origine du conflit, un bras de fer juridique entre le premier ministre et le chef de l'armée. ¤ L es militaires fidjiens ont désarmé lundi 4 décembre la seule unité policière habilitée à faire feu, faisant craindre l'imminence d'un nouveau coup d'Etat dans le petit archipel du Pacifique, qui serait le quatrième en une vingtaine d'années dans ce petit archipel du Pacifique sud de 900 000 habitants. Des soldats ont chargé lundi matin à bord de leurs véhicules des armes saisies à l'unité de protection policière de la capitale, Suva. Cette unité, la seule habilitée à porter des armes, est affectée à la protection de responsables locaux et de dirigeants étrangers en visite. Les policiers n'ont semblé opposer aucune résistance. Dans un communiqué, la direction de la police a ordonné "qu'aucun officier n'aille à la confrontation avec les soldats". Le porte-parole de l'armée, Neumi Leweni, a pour sa part indiqué qu'il ne souhaitait pas faire de commentaire avant la conférence de presse du chef de l'armée, le contre-amiral Voreqe Bainimarama, annoncée pour lundi en fin de journée. Le responsable militaire a plusieurs fois menacé de renverser le gouvernement élu du premier ministre nationaliste, Laisenia Qarase, si celui-ci n'accédait pas à ses exigences. MENACE DE COUP D'ÉTAT Il avait ainsi évoqué une "transition pacifique" au cas où le chef du gouvernement refuserait de s'y plier et de se démettre. "Nous trouverons des façons d'obtenir sa démission", avait-il déclaré dimanche dans un entretien télévisé. "Il est clair que les Fidji sont au bord d'un coup d'Etat", a regretté le ministre des affaires étrangères australien, Alexander Downer, répétant son soutien "au gouvernement démocratiquement élu" et son appel au contre-amiral Bainimarama à respecter la Constitution. Ignorant ces déclarations, les militaires ont dressé un barrage sur une route reliant la capitale à la province de Naitasiri, où le premier ministre participait à une réunion. On ignorait si le chef du gouvernement se trouvait encore dans cette province ou s'il est déjà rentré à Suva comme il l'avait promis. "Je retournerai à Suva et j'irai directement au bureau", avait assuré dans la matinée M. Qarase. COUP D'ÉTAT RATÉ EN 2000 Jeudi, le dirigeant avait accepté de satisfaire à certaines exigences du contre-amiral Bainimarama, suspendant en particulier un projet de loi amnistiant certains auteurs nationalistes du coup d'Etat de 2000, qui avait failli coûter la vie au contre-amiral. Le premier ministre s'était de plus déclaré disposé à soutenir le parquet s'il décidait d'abandonner les poursuites à l'encontre de plusieurs dirigeants militaires, dont le contre-amiral, après leurs menaces de putsch. Mais le militaire a douté de ces promesses, soulignant que l'abandon des poursuites n'était pas effectif et que le projet de loi controversé n'avait été que suspendu et non pas enterré. Lundi, le premier ministre a indiqué qu'il était en contact indirect avec le chef de l'armée par l'intermédiaire du vice-président, Ratu Joni Madraiwiwi. Il a déclaré être toujours prêt à discuter avec le contre-amiral Bainimarama pour sortir de la crise. "J'accueillerais tout à fait favorablement des discussions en tête-à-tête, mais je crois que l'idée ne lui convient pas", a-t-il déclaré à la radio australienne ABC. Réunis la semaine dernière à Sydney, les seize pays du Forum des îles du Pacifique ont déclaré qu'un nouveau putsch serait une "tragédie" pour les Fidji et annoncé la formation d'un comité de "sages" destiné à favoriser le dialogue entre l'armée et le gouvernement fidjiens. ¤ Pour le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, la stratégie de changement de régime prônée par Washington accule ces Etats à se nucléariser. ¤ E n visite au Japon, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradei, s'est démarqué de la ligne intransigeante adoptée par les Etats-Unis et le Japon à l'égard de la Corée du Nord et de l'Iran pour recommander la souplesse. "Il faut arrêter d'évoquer l'usage de la force contre ces deux pays si l'on veut qu'ils acceptent de renoncer à leurs programmes nucléaires", a-t-il déclaré, dimanche 3 décembre, lors d'une conférence à l'université de Kyoto. "Nous devrions cesser de parler de changer le gouvernement" de ces pays ou d'"utiliser la force" contre eux. "Plus les Iraniens et plus les Coréens du Nord se sentiront menacés et plus ils continueront à accélérer leurs programmes d'armement nucléaire (...) Nous devons les réaccepter dans la communauté internationale", a plaidé M. ElBaradei, prix Nobel de la paix en 2005, estimant que c'est à travers ce processus de réintégration que la communauté internationale peut espérer "changer peu à peu l'état d'esprit" de leurs dirigeants. A la suite de l'essai nucléaire nord-coréen du 9 octobre, le Conseil de sécurité des Nations unies a pris des sanctions à l'encontre de Pyongyang. L'Iran, qui refuse de mettre un terme à son programme d'enrichissement, est menacé aussi de mesures punitives. "J'ai toujours dit, a poursuivi M. ElBaradei, que les sanctions seules ne résoudront jamais aucun conflit." "Dans bien des cas, au contraire, elles renforcent la détermination du pays qui les subit", a-t-il ajouté. Prononcés au Japon, partisans avec les Etats-Unis de la ligne la plus dure à l'égard de la Corée du Nord, les propos de M. ElBaradei prennent un relief particulier. Cet appel à la souplesse intervient alors que Pyongyang a accepté de retourner à la table des "pourparlers à six" (Chine, deux Corées, Etats-Unis, Japon et Russie). A moins d'un infléchissement de la position américaine, il semble peu probable que ces pourparlers, suspendus depuis quinze mois, puissent aboutir. Washington continue à exiger que le régime nord-coréen renonce à toutes ses armes nucléaires sans précondition, tandis que celui-ci demande la levée des sanctions financières prises à son encontre. Christopher Hill, secrétaire d'Etat américain adjoint, vient de quitter Pékin après deux jours de discussions avec ses interlocuteurs chinois et nord-coréens sans qu'une date ait été arrêtée pour une autre rencontre. ¤ Le chef de l'Etat sortant est largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle dans la capitale, Antananarivo, selon les premiers résultats officiels. Dimanche, les électeurs malgaches ont voté pour désigner le nouveau président, parmi 14 candidats. ¤ L e chef de l'Etat sortant, Marc Ravalomanana, parti favori lors de la présidentielle qui s'est tenue, dimanche 3 décembre, à Madagascar, arrive largement en tête du premier tour dans la capitale, Antananarivo. La Haute Cour constitutionnelle espère pouvoir proclamer les résultats officiels définitifs d'ici à Noël. Selon les résultats officiels des 412 bureaux de la commune urbaine d'Antananarivo, publiés lundi 4 décembre, M. Ravalomanana obtient 70,1 % des voix contre 10,69 % à son principal concurrent, Norbert Lala Ratsirahonana, ancien premier ministre et président du parti Action, Volonté, Initiative (AVI). L'économiste et homme d'affaires Herizo Razafimahaleo, leader du parti Fanilo, arrive en troisième position avec 7,4 % des suffrages. En outre, selon des résultats très partiels publiés par le ministère de l'intérieur, M. Ravalomanana obtient 35,4 % des voix dans un disctrict de l'Est devant Roland Ratsiraka à 26,2 % et M. Razafimahaleo à 26,8 %. Ces chiffres portent sur 3 des 96 bureaux de vote du district d'Anosibe, sur la côte est, fief de l'opposant Pierrot Rajaonarivelo, actuellement en exil en France. RÉFORMES ÉCONOMIQUES Lundi matin, aucun autre résultat partiel officiel n'avait été communiqué pour les grandes villes de province, dont certaines sont traditionnellement plus frondeuses à l'égard du pouvoir. Les Malgaches et les cent cinquante observateurs internationaux s'attendent néanmoins à ce que le président sortant l'emporte sans difficulté. Dimanche, M. Ravalomanana était opposé à treize prétendants. Le vainqueur doit obtenir plus de 50 % des voix pour échapper à un second tour en janvier. UN DES PAYS LES PLUS PAUVRES AU MONDE Arrivé au pouvoir en 2002, à l'issue d'une crise politique qui a paralysé l'île pendant huit mois, M. Ravalomanana brigue un second mandat, au cours duquel il souhaite poursuivre ses réformes économiques dans un des pays les plus pauvres au monde. Le dirigeant malgache a commencé sa carrière en vendant des yaourts qu'il transportait sur le porte-bagages de son vélo, avant de faire fortune dans les produits laitiers. Il a réuni lors de son dernier meeting de campagne près de 30 000 sympathisants, quand ses opposants en attiraient moins d'un millier. Les observateurs internationaux ont déclaré que les opérations de vote s'étaient déroulées normalement, dimanche, à l'exception d'un incident dans la ville côtière de Toliara, dans le sud de l'île. ¤ Des accrochages ont fait un mort dans la capitale libanaise. Le sit-in des pro-Syriens se poursuit devant le siège du gouvernement Siniora. ¤ U n opposant libanais a été tué par balles et une vingtaine de personnes ont été blessées lors d'accrochages, dimanche 3 décembre, entre des partisans de la majorité et de l'opposition dans des quartiers ouest de Beyrouth, à majorité musulmane sunnite. Les accrochages ont eu lieu à l'occasion du passage dans ces quartiers de groupes d'opposants, en majorité chiites, qui se rendaient au sit-in déclenché vendredi au coeur de la capitale libanaise par les partis d'opposition ou qui en revenaient. Des voitures et des boutiques ont été endommagées. Les protagonistes se sont mutuellement rejeté la responsabilité de cette dégradation. Celle-ci illustre le pourrissement de la situation et une radicalisation de plus en plus grande de part et d'autre. Aucune solution politique ne se dessine. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, se trouve depuis dimanche à Beyrouth pour tenter de contribuer à un règlement. Ces incidents sont les premiers du genre depuis le début du sit-in de l'opposition, dont plusieurs formations sont très proches de la Syrie. Il est destiné à obtenir la chute du gouvernement de Fouad Siniora. Le calme a été rétabli grâce à l'intervention de l'armée. Les partisans des partis de la majorité ont organisé des manifestations à pied ou motorisées dans certaines rues de la capitale et d'autres villes, pour exprimer leur soutien au gouvernement. Le premier ministre a demandé au commandant en chef de l'armée, le général Michel Soleiman, et au ministre de la défense, Elias Murr, d'arrêter tout fauteur de troubles, quelle que soit son appartenance partisane. L'armée a annoncé avoir procédé à plusieurs arrestations. Saad Hariri, chef du Courant du futur, qui bénéficie d'une large assise populaire dans les quartiers concernés, a demandé à ses partisans de ne se livrer à aucun acte de violence. ETAT D'ALERTE À LA FRONTIÈRE L'armée est soumise à rude épreuve depuis trois jours. Dans les quartiers sensibles, à majorité chrétienne et/ou musulmane, où militants et sympathisants des partis adverses se regardent en chiens de faïence, c'est à elle que revient principalement la tâche d'assurer l'ordre. Elle doit garantir la sécurité des rassemblements organisés par l'opposition, empêcher tout débordement et surtout protéger les sièges des institutions officielles. A cette fin, elle a dû replier vers le nord du pays, principalement vers Beyrouth, une partie des effectifs déployés dans le sud en vertu de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU. L'armée a posté ses hommes en grand nombre aux carrefours, sur les places publiques ainsi qu'aux points de passage entre les différents quartiers et surtout dans le centre-ville, notamment autour du Grand Sérail, siège de la présidence du conseil, où, pour des raisons de sécurité, plusieurs ministres dorment dans des pièces attenantes à leurs bureaux. M. Siniora et la majorité qui le soutient continuent d'affirmer que le gouvernement ne tombera pas et appellent au dialogue pour résoudre la crise. Au pied du Grand Sérail, les partisans de l'opposition, galvanisés par des chants patriotiques et par les tribuns qui ne répugnent ni à l'insulte ni à l'outrage, hurlent leur haine du gouvernement et du premier ministre. Dimanche, ils n'avaient toujours pas démantelé les tentes qui bloquent l'accès principal au siège du gouvernement. Quelque 150 autres tentes ont été plantées dans le centre-ville, où ils se relaient jour et nuit. La situation au Liban est suivie avec beaucoup d'inquiétude en Israël, où l'état d'alerte a été renforcé à la frontière avec le pays du Cèdre. "Ce qui se passe au Liban nous contraint à nous préparer à la possibilité d'un coup d'Etat", a déclaré le ministre du commerce, Eli Yishaï. Ce coup serait fomenté par la Syrie et mis à exécution par le Hezbollah, selon le ministre de l'habitat, Meïr Sheetrit. Ce qui, a-t-il dit, "permettrait à l'Iran de prendre en main le Liban". La plupart des journaux israéliens évoquent la possibilité d'une nouvelle guerre contre le Hezbollah pour l'été 2007. Le cabinet de sécurité israélien a par ailleurs donné, dimanche, son feu vert au déploiement des casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) dans le village frontalier de Ghajar. Il s'agit de la dernière portion du territoire libanais occupé par l'Etat juif lors de la "guerre de juillet". ¤ Le retrait des colons et de l'armée israélienne de la bande de Gaza, en 2005, s'est traduit par un véritable siège. ¤ P lus d'un an après la signature, le 15 novembre 2005, d'un accord entre l'Autorité palestinienne et Israël afin de faciliter les déplacements et les conditions d'accès depuis la bande de Gaza, les résultats sont catastrophiques, selon un rapport de l'Office pour la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Le retrait des colons et de l'armée israélienne de la bande de Gaza, en 2005, s'est traduit par un véritable siège. Et la situation a pris une tournure encore plus dramatique depuis l'enlèvement du caporal Gilad Shalit, le 25 juin, par des combattants palestiniens. Alors qu'auparavant le point de passage de Rafah, au sud, à la frontière avec l'Egypte, était ouvert tous les jours, il ne fonctionne plus qu'à 14 % de ses capacités, en dépit de la présence d'observateurs européens. En ce qui concerne les marchandises, à Karni (vers Israël), situé au centre de la bande de Gaza, seulement douze camions en moyenne ont pu franchir la frontière quotidiennement au lieu des 150 prévus dans l'accord. Un chiffre qui devait passer à 400 à la fin de cette année. Moins de 4 % des produits agricoles ont pu quitter la bande de Gaza. Le reste a pourri sur place. Les pertes sont estimées à 30 millions de dollars cette année. Depuis avril, Karni a été fermé pendant 54 % du temps d'ouverture prévu pour "raisons de sécurité". A Karni comme à Rafah, ce sont les Israéliens qui décident. Quant au point de passage d'Erez, au nord de la bande de Gaza, du 22 janvier au 11 mars, 2 700 travailleurs palestiniens et 120 commerçants parvenaient à passer chaque jour. Depuis le 11 mars, le flot s'est complètement tari sans que l'on sache les véritables raisons. Du fait de ces contraintes et de la réduction de l'activité économique, le chômage est passé de 33,1 % en 2005 à 41,8 % actuellement. Les entreprises fuient la bande de Gaza pour s'installer en Jordanie et en Egypte. Les forces vives, dans l'impossibilité de pouvoir vivre et travailler normalement, s'en vont. Selon OCHA, les entraves à la circulation ont également augmenté de 44 % en Cisjordanie. ¤ Pour certains membres de la dissidence, l'absence de Fidel Castro et ce discours stratégique de son frère marquent un réel tournant. ¤ C 'est avec incrédulité que les Cubains réunis aux abords de la place de la Révolution, samedi matin 2 décembre, ont entendu s'élever la voix de Raul Castro, après les tirs de salve, depuis la tribune d'honneur. Incrédules, car cela signifiait l'absence de Fidel Castro à ce défilé consacré aux cinquante ans des débuts de la révolution cubaine et à ses propres 80 ans ; et car, malgré les rumeurs contradictoires sur son état de santé, beaucoup restaient persuadés que le "Lider" cubain ferait tout pour apparaître en ce jour symbolique de la révolution qu'il a dirigée. Etrangement, bien que le nom de Fidel ait été le véritable slogan de la marche, repris de rang en rang et de pancarte en pancarte par les 300 000 personnes convoquées pour le défilé, ni Raul Castro, ni les médias nationaux cubains n'ont évoqué publiquement cette absence si présente, laissant les Cubains déconcertés. Dans son bref discours, Raul Castro a en revanche abordé un thème sensible, qui relevait jusque-là du domaine réservé de son frère : les relations avec Washington. "Je profite de l'occasion pour exprimer à nouveau notre disposition à résoudre autour d'une table de négociations le différend prolongé entre les Etats-Unis et Cuba, a-t-il déclaré, sur des principes d'égalité, de réciprocité, de non-ingérence et de respect mutuel." C'est la seconde fois en moins de quatre mois que Raul Castro évoque publiquement ce sujet, proposant ainsi de mettre un terme à près de cinquante ans d'hostilité mutuelle et de guerre froide larvée. DISCOURS STRATÉGIQUE Pour certains membres de la dissidence, l'absence de Fidel Castro et ce discours stratégique de son frère marquent un réel tournant : "Cela restera comme le "Jour J", le moment d'inflexion de cette nouvelle étape", a déclaré à l'agence EFE Manuel Cuesta Morua, leader du groupe socialiste illégal Arco Progresista. "C'est la confirmation politique de la succession, avec un discours de chef d'Etat à part entière", a-t-il ajouté. Plus réservé sur les possibilités de ce dialogue, l'ancien prisonnier politique Oscar Espinosa Chepe, économiste indépendant, estime, lui, que "les deux parties devraient baisser les niveaux de rhétorique, qui n'aident en rien" à une éventuelle transition. Les Etats-Unis ont répondu, samedi, à Raul Castro, en rejetant toute éventualité de discussion : "C'est entre le régime cubain et le peuple cubain que le dialogue doit avoir lieu sur le futur démocratique de l'île", a déclaré une porte-parole du département d'Etat, avant d'ajouter : "Comme nous l'avons dit, l'approfondissement de notre relation dépend de ce dialogue." Si, pour la politique intérieure cubaine, ce samedi marque sans doute une étape irréversible dans le processus de succession en cours, la réponse américaine tend à montrer que les Etats-Unis restent sur leur volonté exprimée par le passé de ne négocier avec aucun des Castro : ni Fidel ni Raul. ¤ Le secrétaire général de l'ONU a insisté sur "le niveau de violence, le nombre de personnes tuées et la façon dont les forces s'organisent les unes contre les autres". ¤ A lors qu'il quitte son poste de secrétaire général de l'ONU le 31 décembre, Kofi Annan a estimé que l'Irak est aujourd'hui dans une situation "bien pire" que la guerre civile, dans un entretien à la BBC diffusé lundi 4 novembre. Il a exprimé ses regrets à ne pas avoir été capable d'empêcher le conflit. Rumsfeld a préconisé un retrait rapide d'Irak Deux jours avant sa démission, Donald Rumsfeld avait recommandé "un ajustement majeur" de la stratégie américaine en Irak. Cette note de service classée, qui a été adressée à la Maison Blanche à la veille des élections législatives du 7 novembre, a été révélée par le New York Times samedi. Le Pentagone a confirmé l'information. "Ce que font actuellement les forces américaines en Irak ne fonctionne pas assez bien ou assez rapidement", affirme le secrétaire à la défense américain dans ce document. Il propose une série d'options pour remédier à cette situation et préconise notamment un retrait conséquent et rapide des bases américaines disséminées en Irak, ces dernières devant passer de 55 à 10 ou 15 en avril prochain, puis à 5 seulement en juillet 2007. Il faut "retirer les forces américaines de positions vulnérables et faire des forces américaines une force de réaction rapide, opérant d'Irak et du Koweït, qui soit susceptible d'intervenir quand les forces de sécurité irakiennes ont besoin d'assistance", écrit M. Rumsfeld. Il a démissionné le 8 novembre après la défaite du Parti républicain aux élections parlementaires. (Avec AFP.) Interrogé vendredi par la journaliste Lyse Doucet, de la BBC, sur les termes de "guerre civile" en Irak, M. Annan a insisté sur "le niveau de violence, le nombre de personnes tuées, l'amertume et la façon dont les forces s'organisent les unes contre les autres". "Il y a quelques années, lorsque nous avons eu le conflit au Liban et ailleurs, nous qualifiions cela de guerre civile", a-t-il ajouté. En Irak, "c'est encore pire". Le diplomate ghanéen avait jugé la semaine dernière que le pays était "presque" en guerre civile.LA SITUATION EST "TRÈS INQUIÉTANTE" Dans cet entretien, M. Annan reconnaît également que la vie des Irakiens est aujourd'hui plus difficile que lors de la dictature de Saddam Hussein. "Si j'étais un Irakien moyen, je ferais de toute évidence la même comparaison, à savoir qu'il y a eu un dictateur qui était brutal mais qu'à l'époque, les rues étaient sûres, ils pouvaient sortir, leurs enfants pouvaient aller à l'école et revenir à la maison sans qu'ils s'inquiètent." Le secrétaire général de l'ONU a précisé que la situation était "extrêmement dangereuse" et appelé les puissances régionales et internationales à aider les Irakiens. Il s'est également interrogé sur la capacité des dirigeants actuels du pays à régler seuls leurs conflits internes. "Nous avons tous intérêt à remettre l'Irak en état et nous voudrions le remettre en état, mais les Irakiens vont devoir s'unir et faire que cela se produise, a-t-il plaidé. Bien sûr, ils vont avoir besoin d'aide. Je ne suis pas sûr qu'ils puissent le faire seuls." Plus largement, Kofi Annan a dressé un tableau très sombre de la situation au Moyen-Orient, la jugeant "très inquiétante". "Nous devons regarder ces pays comme un ensemble, pas comme des conflits isolés", a-t-il déclaré à la BBC. Enfin, Kofi Annan a admis que l'échec de l'ONU, qui n'a pas réussi à empêcher l'invasion de l'Irak en 2003, a porté un sérieux coup à l'organisation. "L'ONU ne s'en est toujours pas complètement remise", a-t-il affirmé. ¤ Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, mardi, pour les obsèques du jeune sympathisant du mouvement chiite Amal tué dimanche lors d'affrontements, aux cris de "mort à Siniora" ou "le sang des chiites bouillonne". ¤ C 'est une foule en colère, scandant "Mort à Siniora ! (le premier ministre libanais)" ou "Le sang des chiites bouillonne", qui a accompagné au cimetière de Raoudate Al-Chahidaïne, dans la banlieue sud de Beyrouth, mardi 5 décembre, le cercueil recouvert du drapeau libanais d'un jeune chiite tué dimanche. Plusieurs milliers de personnes s'étaient donné rendez-vous pour rendre un dernier hommage à Ahmad Mahmoud, un sympathisant du mouvement chiite Amal tué dimanche soir lors d'affrontements entre partisans du gouvernement du premier ministre Fouad Siniora, et partisans de l'opposition, menée par le Hezbollah, Amal et le Courant patriotique libre du général chrétien Michel Aoun, dans des quartiers à majorité sunnite de la capitale. RENFORCEMENT DES FORCES DE SÉCURITÉ DANS BEYROUTH Pour la cinquième journée consécutive, les manifestants étaient rassemblés sur les deux grandes places du centre de Beyrouth, face au palais du gouvernement, où ils participent depuis vendredi à un sit-in pour réclamer la démission de Fouad Siniora. Mardi, l'armée était déployée massivement dans Beyrouth, où le dispositif militaire avait encore été renforcé après les affrontements de dimanche soir qui ont fait également treize blessés, en plus du jeune tué. Lundi soir, l'armée est intervenue pour mettre fin à de nouveaux affrontements, qui ont fait au moins deux blessés. Les forces de sécurité intérieure (FSI) ont lancé mardi une mise en garde aux manifestants, les appelant à éviter de futurs débordements. "Les organisateurs sont appelés à faire comprendre à leurs partisans qu'ils ne doivent pas attaquer les habitants et les passants", ont affirmé les FSI. Responsables politiques et religieux ont eux aussi multiplié les appels au calme et à l'unité. "Il est interdit aux chiites de tuer des sunnites, aux sunnites de tuer des chiites, aux chrétiens de tuer des musulmans et vice-versa", a lancé, lors des obsèques d'Ahmad Mahmoud, un haut dignitaire religieux chiite. De son côté, le dirigeant druze Walid Joumblatt, un pilier de la majorité antisyrienne, avait lui aussi appelé les Libanais à rester calmes, et réaffirmé que le gouvernement ne céderait pas à la pression de la rue. ¤ Lors d'une audition au Sénat, le successeur de Donald Rumsfeld, Robert Gates, a estimé que les Etats-Unis ne sont pas en train de gagner la guerre en Irak. ¤ R obert Gates, choisi par George W. Bush pour succéder à Donald Rumsfeld à la tête du Pentagone, a passé son grand oral, mardi 5 décembre, devant la commission des forces armées du Sénat. Une audition cruciale, préalable à sa confirmation en tant que secrétaire d'Etat à la défense, qui a été largement dominée par la situation en Irak, à la veille de la publication très attendue des recommandations du groupe d'études sur l'Irak dont M. Gates faisait partie avant de démissionner à la suite de sa nomination au Pentagone. "Pensez-vous que les Etats-Unis sont en train de gagner la guerre en Irak? ", lui a d'emblée demandé le sénateur démocrate Carl Levin, prochain président de la commission des forces armées du Sénat. "Non", a répondu M. Gates qui s'est dit personnellement "ouvert à des idées alternatives sur nos prochaines tactiques et stratégies en Irak". Mais "bien sûr, c'est le président qui décidera si des changements sont faits dans notre approche et lesquels", s'est empressé d'ajouter le futur secrétaire d'Etat à la défense.Il a ajouté que le statu quo n'était pas tenable, en réponse à une question du républicain John McCain. "Il me semble que les Etats-Unis vont devoir garder une présence en Irak pendant longtemps", a-t-il précisé, soulignant notamment que "les forces irakiennes n'ont pas de capacités logistiques propres, ni de puissance aérienne". CONTRE UNE GUERRE EN IRAN "Donc (même) si un changement de stratégie auquel nous arriverions avec le président marche, nous allons toujours devoir garder un certain niveau de soutien américain pour les militaires irakiens", a-t-il expliqué. Mais, a-t-il précisé, le nombre des militaires américains devant rester en Irak pourrait être "drastiquement inférieur" à ce qu'il est aujourd'hui, autour de cent quarante mille hommes."Toutes les options sont sur la table", a-t-il toutefois répété. Au sujet de l'Iran, il a assuré qu'il plaiderait contre le lancement d'une guerre contre ce pays, sauf en "dernier recours absolu" et si les intérêts de sécurité américains étaient menacés, se disant aussi hostile à intervenir contre la Syrie. "Les conséquences d'un conflit militaire en Iran pourraient être tout à fait dramatiques", a-t-il ajouté, soulignant que "nous avons vu qu'une fois qu'une guerre est lancée, elle devient imprévisible". M. Gates, interrogé par le démocrate Robert Byrd, a estimé en outre que toute attaque contre l'Iran ou la Syrie conduirait "très probablement" à aggraver la situation en Irak. A l'issue de cette audition, la commission des forces armées du Sénat, puis l'ensemble des cent sénateurs américains doivent voter pour confirmer ou infirmer la nomination de Robert Gates. Avant de retrouver les sénateurs, M. Gates a été reçu par le président américain. "Ceux qui portent un uniforme savent qu'ils auront en Bob Gates un ami. Il respecte ceux qui sont volontaires pour servir notre pays. Il va faire un excellent travail pour nous", a déclaré M. Bush. ¤ Bruxelles a approuvé, le 30 novembre, un budget de 8 millions d'euros pour 2007 (contre 12 millions en 2006). ¤ E n dépit de la condamnation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) pour son essai nucléaire, l'Union européenne (UE), qui participe aux sanctions décidées par le Conseil de sécurité à son encontre, maintient néanmoins son aide humanitaire à ce pays. Bruxelles a approuvé, le 30 novembre, un budget de 8 millions d'euros pour 2007 (contre 12 millions en 2006). La poursuite de l'assistance européenne est accueillie avec "reconnaissance" à Pyongyang : "Elle répond aux besoins réels du pays et permet aussi une meilleure compréhension (mutuelle)", commente une haut fonctionnaire nord-coréen. Du côté européen, on estime que ce n'est pas un "soutien au régime" mais une réponse aux besoins de la population. Depuis la famine de la seconde partie des années 1990, la présence en RPDC d'organisations internationales (Programme alimentaire mondial, Unicef, Croix-Rouge Internationale...) et d'organisations non gouvernementales (ONG) ont contribué à familiariser les autorités locales aux pratiques internationales, encourageant une libéralisation économique entamée en 2002. Selon la fondation humanitaire américaine Eugene Bell, présente depuis 1995 dans le domaine médical, le régime offre un meilleur accès aux donateurs. A la suite de la décision de Pyongyang, fin août 2005, de passer de l'aide d'urgence à une assistance à plus long terme destinée à favoriser le redressement du pays, les activités des organisations internationales et des six ONG européennes résidentes en RPDC ont été révisées. Les ONG se sont regroupées en avril 2006 dans le cadre d'un programme d'assistance européen tout en demeurant les partenaires de l'organisme humanitaire européen (ECHO) qui évalue les propositions, finance les projets et en vérifie les résultats conformément aux critères de transparence exigés par l'UE. La plupart des programmes répondent à des besoins urgents que les autorités locales ne peuvent assumer tout en cherchant à s'inscrire dans la durée. L'ONG française Première Urgence (PU), présente en RPDC depuis 2002, a équipé 12 laboratoires de fabrication de liquide de perfusion qui fonctionnent désormais de manière indépendante, et a aussi contribué à la réhabilitation de deux blocs opératoires d'hôpitaux en province. Quatre autres ONG européennes apportent des soutiens variés dans le domaine de la santé, de l'agriculture et des adductions d'eau. Handicap International (Belgique) assiste ainsi un centre de réhabilitation physique depuis 2001, en partenariat avec la Fédération coréenne de protection des personnes handicapés. Triangle (France) et Save the Children (Grande-Bretagne) oeuvrent dans l'agriculture et l'assainissement des eaux. Mais la consolidation des actions entreprises par les ONG suppose que les Européens définissent une politique à long terme à l'égard de la RPDC. Ce que font, depuis des années déjà, la Suisse ou la Suède. ¤ Le vote s'est déroulé sans incident, après une campagne marquée par la disparité des moyens entre les candidats. ¤ L argement en tête dans la capitale malgache, Antananarivo, avec plus de 70 % des voix après l'élection présidentielle du dimanche 3 décembre, Marc Ravalomanana, chef de l'Etat sortant, est convaincu de remporter une victoire au premier tour. En province, il remporte un succès plus mitigé. Depuis des semaines, le camp présidentiel répète qu'il n'y aura pas de second tour. Les premiers chiffres émanant des provinces montrent que le vote a été régional, chaque candidat faisant le plein de voix dans son fief. Les résultats définitifs ne seront pas connus avant une dizaine de jours. M. Ravalomanana, de l'ethnie merina, issue des hauts plateaux, a naturellement remporté un bon score dans les deux grandes villes de la région, Antananarivo et Antsirabe. Les candidats arrivés en seconde et troisième position, Norbert Ratsirahonana et Herizo Razafimahaleo, sont également des Merinas. Roland Ratsiraka, neveu de l'ancien président Didier Ratsiraka, a obtenu 42 % à Tamatave, ville côtière dont il est le maire, et Jean Lahiniriko, l'ancien président de l'Assemblée nationale, 58 % à Tuléar, sa région d'origine. Aucun des deux ne dépasse la barre des 5 % dans la capitale. Parti dans la course sans le soutien de son oncle, en exil en France, Roland Ratsiraka répète que, même si le président peut arriver en tête, il ne peut absolument pas remporter une victoire au premier tour. La même polémique sur les résultats du premier tour en 2001 avait plongé le pays dans une crise de six mois. ABSENCE DE BULLETINS Le scrutin s'est déroulé sans incident mais pas pour autant dans les meilleures conditions. Aucun des candidats, à l'exception du chef de l'Etat, n'avait de bulletin à son nom dans chaque bureau de vote. L'impression des bulletins était à la charge de chacun des candidats qui devaient les remettre à l'administration avant le début de la campagne pour qu'ils soient acheminés en province. La moitié des candidats n'avaient pas transmis leurs bulletins à temps et ont dû les transporter eux-mêmes. Marc Ravalomanana est parti en campagne avec un réel avantage. La loi électorale malgache, qui n'a pas changé depuis le précédent régime, est en effet relativement favorable au président sortant. Il n'y a, par exemple aucune limite fixée pour les dépenses de campagne et aucun des treize autres candidats n'a bénéficié des moyens du président, notamment dans les médias. La loi électorale ne prévoit pas d'obligation d'équilibre de temps de parole entre les candidats durant les journaux d'information ou les émissions politiques. M. Ravalomanana avait donc antenne ouverte sur la télévision nationale, en plus des émissions sur sa chaîne privée Madagascar Broadcasting System. Un seul autre candidat, Norbert Ratsirahonana, a également une télévision privée locale. Le comité national d'observation des élections, collectif de la société civile, avait dénoncé des "lacunes" dans l'organisation, notamment dans l'élaboration des listes et la distribution des cartes d'électeurs. ¤ Avec ses cheveux hirsutes, sa barbe noire et son tour de taille imposant, Flavio Sosa était la figure la plus médiatique de la rébellion, synonyme de chaos et de violence pour nombre de Mexicains. ¤ A peine installé, le gouvernement du président Felipe Calderon a choisi d'accentuer fortement la pression contre l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (APPO), le mouvement rebelle qui a contrôlé pendant cinq mois cette ville du sud du Mexique et se trouve aujourd'hui sur la défensive. Plusieurs dirigeants de l'APPO - dont le plus connu, Flavio Sosa - ont été arrêtés par la police, lundi 4 décembre à Mexico, où ils comptaient reprendre, mardi, des négociations avec le ministère de l'intérieur, interrompues depuis le mois d'octobre. Horacio Sosa, frère de Flavio, ainsi que Ignacio Garcia et Marcelino Coache, ont été appréhendés le même soir dans la capitale fédérale. Les quatre hommes sont accusés de sédition, attaques contre les voies de communication et incitation à la violence. Un autre frère de Flavio, Erick, avait été arrêté une semaine auparavant à Oaxaca pour séquestration et torture de deux policiers. Avec ses cheveux hirsutes, sa barbe noire et son tour de taille imposant, Flavio Sosa était la figure la plus médiatique de la rébellion, synonyme de chaos et de violence pour nombre de Mexicains, mais promesse de changement politique radical pour d'autres. "Il a l'intelligence, l'expérience, la capacité de s'exprimer et de conduire un mouvement", soulignait, lors d'un récent entretien au Monde, le sénateur Diodoro Carrasco, transfuge du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), désormais rallié au Parti d'action nationale (PAN) au pouvoir et ancien gouverneur de l'Etat d'Oaxaca de 1992 à 1998. "MAUVAISE LECTURE" "Le gouvernement fédéral (du conservateur Vicente Fox) a fait une mauvaise lecture (des événements) d'Oaxaca, affirme M. Carrasco : il croyait à un conflit local, animé par un petit groupe, dont le gouverneur pouvait venir seul à bout. Il croyait aussi à une manipulation par le PRD (Parti de la révolution démocratique, gauche), ce qui est faux. Or, même si cette crise n'est pas extrapolable à d'autres régions, Oaxaca va rester, pour les années à venir, un thème politique central au Mexique." C'est l'un des premiers défis du président Calderon. Le PRI, dont il a besoin pour gouverner, négocie âprement une sortie "honorable" pour le gouverneur Ulises Ruiz, soupçonné d'avoir détourné de l'argent public pour financer la campagne du candidat du PRI au scrutin présidentiel. Depuis le 1^er décembre, il est légalement possible de remplacer le gouverneur sans avoir à organiser de nouvelles élections dans l'Etat d'Oaxaca. Est-ce pour préparer une telle issue que le pouvoir fédéral a lancé une vaste opération contre la rébellion ? Déployée le 29 octobre dans le centre d'Oaxaca, la police fédérale a repris les positions - barricades, radio - que tenait l'APPO, procédant à des perquisitions et à des arrestations massives. Les organisations de défense des droits de l'homme, mais aussi l'Eglise catholique, menacée par les "priistes", dénoncent des disparitions et les "tortures" infligées à des dizaines de détenus, sur quelque trois cents personnes arrêtées depuis juin. "Nous sommes au bord d'une guerre civile", s'alarme le peintre Francisco Toledo. ¤ Figure de l'unilatérisme américain, John Bolton ne sera pas reconduit comme ambassadeur à l'ONU. ¤ L e président Bush a pris acte des nouvelles réalités politiques imposées par la victoire démocrate aux élections du 7 novembre et a accepté de se séparer de John Bolton, l'ambassadeur aux Nations unies qui était l'un des symboles de l'unilatéralisme de son premier mandat. Alors que les démocrates ne s'empareront officiellement du Sénat qu'en janvier, la Maison Blanche n'a même pas réussi à obtenir de la chambre sortante, à majorité républicaine, d'accepter de réexaminer la confirmation de M. Bolton. Le sénateur centriste républicain Lincoln Chafee, qui s'était opposé à la nomination de M. Bolton, et qui n'a pas été réélu le 7 novembre, n'a pas eu envie de rendre service à un président qu'il rend responsable de sa défaite. Il a continué à s'opposer à M. Bolton. Le 110e Congrès Alternance. Les fonctions du 109^e Congrès, à majorité républicaine, prennent fin cette semaine. Le 110^e Congrès, à majorité démocrate, doit se réunir dans la première semaine de janvier 2007. Confirmation. Le Sénat devait examiner, mardi 5 décembre, la nomination de Robert Gates, ancien directeur de la CIA et membre de l'équipe Bush père, au ministère de la défense. Les démocrates n'ont pas l'intention de s'y opposer. Ordre du jour. Le Congrès sortant a décidé de laisser les démocrates se débrouiller avec les travaux inachevés. Seules deux lois de finances, sur les treize prévues au budget, ont été adoptées (défense et sécurité intérieure) alors que l'année budgétaire commence traditionnellement le 1^er octobre. Plutôt que de contourner le Congrès et de nommer une nouvelle fois le diplomate pendant des vacances parlementaires - ce qui lui aurait interdit de recevoir un salaire - ou de lui donner une fonction ne nécessitant pas de confirmation du Sénat, par exemple "envoyé spécial" pour l'ONU, M. Bush, et surtout M. Cheney, le principal allié de M. Bolton, ont préféré renoncer. Le président souhaite éviter un affrontement avec les démocrates à un moment où il espère obtenir un certain soutien à sa démarche sur l'Irak. Spécialiste du désarmement, partisan du "bâton" plutôt que des "carottes" dans les négociations avec l'Iran et la Corée du Nord, M. Bolton, 58 ans, avait été nommé à New York au début de 2005. Sa nomination était apparue comme une provocation, tant son mépris pour la bureaucratie de l'organisation onusienne était connu. L'ambassadeur ne faisait pas partie des néoconservateurs. Il se souciait moins de démocratisation universelle que des intérêts des Etats-Unis. Sa démission n'en marque pas moins la fin d'une époque : à part Kenneth Adelman, membre du Defense Policy Board, la structure de réflexion stratégique du Pentagone, tous les néoconservateurs et partisans de l'invasion de l'Irak ont désormais quitté l'administration. Le dernier en date, Stephen Cambone, un proche de Donald Rumsfeld, a annoncé son départ le 1^er décembre. Il dirigeait le renseignement au Pentagone, une unité que Bob Gates, le nouveau secrétaire à la défense, a l'intention de supprimer. Pour le vieux routier du Parti républicain Pat Buchanan, les élections du 7 novembre constituaient un "référendum sur les néoconservateurs". Le résultat a été cinglant. Depuis, les "idéalistes" se voient réduits à observer de loin la reprise en main de l'appareil par les pragmatiques, tels James Baker, l'ancien secrétaire d'Etat, qui doit publier, mercredi, les recommandations de la commission qui a travaillé pendant huit mois à élaborer une stratégie pour l'Irak. Dans son dernier éditorial, le néoconservateur William Kristol, directeur de la rédaction du Weekly Standard, minimise déjà les conclusions du groupe, avant même qu'elles aient été publiées. Il estime qu'elles n'apportent rien à quoi Donald Rumsfeld ou George Bush n'aient eux-mêmes pensé, à savoir "un retrait graduel et partiel des troupes américaines en Irak, devant commencer à une date non spécifiée et devant être achevé à une date non spécifiée". Dans le Wall Street Journal, Michael Rubin, du cercle de réflexion American Enterprise Institute, rappelle que Bob Gates était l'un des responsables de la CIA quand Donald Rumsfeld s'était rendu à Bagdad et avait rencontré Saddam Hussein, à qui l'Amérique était reconnaissante de contrer l'influence de l'Iran. Aujourd'hui, fustige le chercheur, James Baker et ses amis pragmatiques sont de nouveau prêts à des concessions à l'égard des régimes dictatoriaux de la région. Les réalistes, eux, ne sont pas mieux disposés. La commission Baker, si elle a rencontré les ambassadeurs syrien et iranien, a ostensiblement boudé les néoconservateurs. ¤ Le chef de l'armée a pris le contrôle de l'archipel, mardi, à l'issue d'un coup d'Etat sans effusion de sang. Ce conflit s'inscrit dans les tensions entre la minorité d'origine indienne et la majorité de souche indigène. ¤ ¤ Haïphong, le port de Hanoï, avance prudemment, à l'heure où le pays s'ouvre au commerce international. ¤ A ccompagnée de l'incontournable portrait de Ho Chi Minh, "l'Oncle Ho", la bannière rouge tendue sur la façade du Grand Théâtre proclame en lettres jaunes la "Journée de commémoration du 60^e anniversaire de la guerre de résistance de Haïphong", déclarée, ici, le 20 novembre 1946, point de départ de la guerre française d'Indochine. Trois jours plus tard, les canonnières de l'amiral Thierry d'Argenlieu ouvraient le feu sur le port fondé par la France en 1874, et sur les "quartiers indigènes", tuant des milliers de Vietnamiens et de Chinois. Le théâtre et quelques bâtiments administratifs sont les seuls vestiges français de la ville portuaire, bombardée et minée sur ordre de Richard Nixon à partir de 1965. Haïphong, le port de Hanoï, avance prudemment, à l'heure où le pays s'ouvre au commerce international. Son développement est ralenti par une grave erreur de calcul des "sponsors" soviétiques dans les années 1960 : "Ils n'avaient pas vu venir la généralisation de l'usage des conteneurs, ils n'avaient préparé qu'un plan de rénovation du port pour le trafic des marchandises en emballages traditionnels", raconte Truong Van Hai, directeur général adjoint du projet de restructuration du plus grand accès à la mer de tout le nord du pays, sur l'estuaire de la rivière Rouge. Les infrastructures sont encore bien faibles pour un pays qui vient de rejoindre l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Depuis 1993, le Japon finance bien un projet de modernisation de quelque 160 millions de dollars, pour tenter d'élever le port à un niveau international. Le 21 novembre y mouillaient des cargos d'un autre âge, l'un immatriculé à Oulan-Bator, capitale mongole, et une vieille carcasse flottante chinoise enregistrée à Panama. PRUDENCE FINANCIÈRE Le plan japonais, dirigé par la société Nippon Koei, a lui aussi traversé du gros temps, notamment la crise financière asiatique de 1997. "Le principal entrepreneur thaïlandais a perdu sa garantie gouvernementale auprès des banques de Bangkok et nous sommes repartis pour plusieurs années de galère", poursuit Truong Van Hai. A quoi s'est ajoutée l'ouverture à la concurrence. Sans compter les approximations d'un bureau d'Etat des statistiques incapable de fournir des chiffres précis sur le trafic. Tous types de transport confondus, le trafic est de 12 millions de tonnes pour 2006, contre 16 millions pour l'ensemble des installations portuaires du nord du Vietnam. Soit 3 à 4 fois plus qu'en 1990, alors que la croissance économique vietnamienne est de 7 % à 8 % par an depuis plusieurs années. Les conteneurs ne représentent encore que 40 % de la marchandise en transit. Au sud, trois fois plus d'unités de transbordement par conteneur transitent par le Nouveau Port de Ho Chi Minh-Ville. Si l'avenir de Haïphong passe par la croissance de ses liens avec les partenariats régionaux, Singapour en particulier, son premier destinataire de trafic à trois ou quatre jours de mer, de singuliers "clients" visitent aussi ses quais. "Pour des raisons fiscales que je ne connais pas concernant les importations de véhicules en Chine, nous avons parfois, dans une même soirée, plusieurs bateaux-ponts (roll'o car ships) qui débarquent chez nous des milliers d'automobiles qui font le plein dans les stations-service puis prennent la route pour la frontière sino-vietnamienne, et, au-delà, Kunming, au Yunnan province chinoise. Nos pompistes se frottent les mains, mais cela crée un certain chaos...", raconte M. Thai. Chaos qui se retrouve dans la faiblesse des liens de Haïphong vers Hanoï, à 100 km dans l'intérieur des terres. "La prudence financière a imposé de ne pas construire une route assez large, puisque le pays empruntait", continue-t-il. En fin de soirée, les camions font la queue sur des kilomètres pour accéder à la capitale, interdite le jour. Et la voie ferrée construite par les Français fonctionne, sur la quasi-totalité du trajet, à sens alterné, faute d'avoir été doublée. ¤ Alors qu'au moins 42 personnes sont mortes, mardi, dans une vague d'attentats à Bagdad, Nouri Al-Maliki a proposé de réunir tous les partis politiques irakiens, en décembre, afin de rédiger "une charte d'honneur pour en terminer avec les violences". ¤ "N ous allons tenir ce mois-ci une conférence de réconciliation nationale avec tous les partis politiques et autres entités. Tous les partis, qu'ils soient au gouvernement ou non, participeront à cette conférence", a affirmé le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, sur la chaîne de télévision publique Iraqia. "Nous allons nous mettre d'accord pour rédiger une charte d'honneur pour en terminer avec l'effusion de sang des Irakiens et les conflits confessionnels", a-t-il affirmé. Le premier ministre a précisé qu'il allait également "envoyer des délégations dans les pays voisins et demander au gouvernement de ces pays d'aider à combattre le terrorisme", et organiser une "conférence régionale" sur le sujet. "Nous allons ouvrir un dialogue pour élargir la base du gouvernement. Nous allons travailler pour renforcer le gouvernement avec un remaniement ministériel (...) imminent", a-t-il ajouté. Une déclaration qui intervient dans un contexte tendu pour le gouvernement d'union nationale de M. Maliki, qui a fait l'objet de plusieurs menaces de retrait. En tête de liste, les chiites radicaux de Moqtada Al-Sadr, qui détiennent cinq ministères et qui ont annoncé, la semaine dernière, le retrait de leur soutien, pour protester contre la rencontre du premier ministre avec le président américain George W. Bush, qualifiée de "provocation". TRANSFERT DE POUVOIR À L'ARMÉE IRAKIENNE EN 2007 Une vague d'attentats fait au moins 42 morts à Bagdad Dès mardi matin, une attaque a visé un bus transportant des employés d'un organisme chiite chargé des biens religieux, dans le nord de Bagdad, faisant quinze morts et neuf blessés. Quelques minutes plus tard, trois voitures piégées ont explosé à quelques secondes d'intervalle à proximité d'une station-service bondée dans un quartier à majorité chiite, dans le sud de la capitale irakienne, tuant quinze personnes et en blessant vingt-cinq. Sept recrues de la police irakienne ont également péri et douze ont été blessées dans un autre attentat-suicide à la voiture piégée suivi d'une fusillade, dans le nord de Bagdad. Une autre explosion d'une voiture piégée, dans un quartier à majorité chiite dans le sud-ouest de la capitale, a également tué trois civils, tandis que deux enfants sont morts lorsque des obus de mortier sont tombés sur le quartier mixte d'Al-Qahirah (Nord). (Avec AFP.) Le premier ministre irakien a en outre rejeté l'idée d'une conférence de paix internationale sur l'Irak avancée par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, emboîtant ainsi le pas au président Jalal Talabani et à un haut responsable politique chiite, Abdel Aziz Hakim, reçu lundi par George W. Bush à Washington.Par ailleurs, le porte-parole de l'armée américaine, le général William Caldwell, a annoncé mardi que l'ensemble de l'armée irakienne devrait passer sous commandement irakien "à la fin du printemps ou au début de l'été 2007". Actuellement, seules deux des dix divisions irakiennes sont sous commandement irakien, les autres étant sont sous la responsabilité de l'état-major de la coalition. "Cela fait partie du calendrier accéléré discuté par le premier ministre et le président des Etats-Unis", George W. Bush, lors de leur rencontre à Amman, en Jordanie, le 30 novembre, a-t-il précisé. Il a également affirmé que les effectifs américains seraient en priorité affectés à des "Transition Teams", les équipes de conseillers militaires américains intégrés dans les unités irakiennes. ¤ Le rapport sur un éventuel changement de stratégie en Irak préconise un dialogue avec l'Iran et la Syrie, une relance du processus de paix israélo-arabe, et une pression accrue sur le gouvernement irakien pour plus de sécurité. ¤ Q uelques instants après avoir reçu des mains de James Baker le rapport du Groupe d'études sur l'Irak, le président américain, George W. Bush, a déclaré mercredi qu'il l'étudiera "très sérieusement". Le rapport sur un éventuel changement de stratégie en Irak estime qu'il n'y a pas de "formule magique" pour résoudre le conflit irakien, mais préconise une nouvelle diplomatie qui permette de "commencer un retrait" des troupes américaines, a annoncé la Maison Blanche. "Injuste" selon les Irakiens, "bien diagnostiqué" selon les Palestiniens Le rapport est "injuste", ont estimé des responsables irakiens. "Les Etats-Unis sont en Irak une puissance occupante et en tant que telle, la convention de Genève prévoit qu'ils sont responsables du pays", a déclaré le député kurde Mahmoud Othman. "Ils n'ont pas le droit de faire cela", a-t-il ajouté. Pour Bassam Ridha, conseiller du premier ministre, le chiite Nouri Al-Maliki, la Maison Blanche doit continuer à soutenir le gouvernement irakien "jusqu'au bout". "Nous avons besoin de leur aide jusqu'au bout", a affirmé le conseiller. Côté palestinien, le rapport a "bien diagnostiqué" la situation, a affirmé mercredi 6 décembre le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. (Avec AFP.) Le Groupe d'études sur l'Irak conclut que les Etats-Unis sont confrontés en Irak à une situation "grave et (qui) se détériore". Et si la situation continue à se détériorer, il y a un risque de "glissement vers le chaos (qui) pourrait déclencher l'effondrement du gouvernement irakien et une catastrophe humanitaire". Le rapport recommande également au président américain de menacer le gouvernement irakien de perdre le soutien "politique, militaire et économique" des Etats-Unis s'il ne fait pas des progrès substantiels en termes de sécurité et de réconciliation nationale. "Si le gouvernement irakien ne fait pas des progrès substantiels vers des objectifs de réconciliation nationale, sécurité et gouvernance, les Etats-Unis devraient réduire leur soutien politique, militaire et économique au gouvernement irakien", indique-t-il. "ÉVALUATION SÉVÈRE" DE LA SITUATION Comme solution, le rapport suggère que "des pays voisins pourraient intervenir". Malgré le fait que George Bush a déclaré qu'il ne discuterait pas avec la Syrie et l'Iran, le rapport appelle l'administration américaine à engager le dialogue avec ces deux pays afin de stabiliser l'Irak. Le groupe d'études préconise également une relance du processus de paix israélo-arabe "sur tous les fronts", que ce soit le Liban, la Syrie ou la résolution du conflit israélo-palestinien. Si ces mesures sont mises en place, les troupes américaines pourraient commencer à se retirer d'Irak, "au début de l'année 2008". Lors d'une conférence de presse donnée par Lee Hamilton et James Baker après la remise du rapport, ceux-ci ont précisé qu'il contenait 79 propositions dans des domaines aussi vastes que la justice, le pétrole, la reconstruction du pays, le renseignement américain, etc. Ils ont également souligné qu'il fallait améliorer la formation des troupes irakiennes, mais qu'il ne fallait pas augmenter les effectifs des troupes américaines sur place. James Baker a également souligné que la mise en place de ces mesures nécessiterait "beaucoup de volonté politique" et un "nouveau consensus aussi bien aux Etats-Unis qu'à l'étranger". Le rapport, qualifé par le président d'"évaluation sévère" de la situation, "sera pris très au sérieux par cette administration", a-t-il déclaré, entouré des membres du Groupe d'études sur l'Irak. C'est un document qui "comporte des propositions vraiment très intéressantes et nous les étudierons chacune sérieusement", a-t-il souligné en demandant au Congrès de faire de même. Les parlementaires "ne seront pas d'accord avec toutes les propositions, et nous non plus nous ne serons probablement pas d'accord avec chaque idée", a tempéré George W. Bush."C'est cependant une occasion de travailler ensemble", a-t-il ajouté. ¤ Au Tchad et en Centrafrique, la France retrouve un rôle de "gendarme de l'Afrique", alors qu'elle cherche à "européaniser" sa présence sur le continent noir. ¤ A lors qu'elle s'efforce depuis un an d'"européaniser" sa présence sur le continent noir pour sortir d'un tête-à-tête devenu contre-productif, la France retrouve-t-elle malgré elle son rôle historique de "gendarme" en Afrique ? Bien que l'affirmation provoque des dénégations agacées au ministère de la défense, les événements en cours au Tchad et en République centrafricaine (RCA) tendent à accréditer cette impression. Dans les deux pays, des soldats et des avions de chasse français participent aux opérations militaires engagées par des régimes affaiblis pour annihiler des rebelles qui menacent de déstabiliser leur pouvoir. Les militaires français insistent sur les différences entre ces deux crises, tout en reconnaissant qu'elles ont, outre des causes endogènes, des racines communes, dans la mesure où le Soudan voisin arme ces guérillas, leur offre un sanctuaire entre deux offensives, et les instrumentalise. Le régime du président soudanais Omar Al-Bachir, hostile à toute présence d'une force internationale sur son territoire ayant vocation à mettre un terme au drame du Darfour, chercherait ainsi à desserrer la pression qui s'exerce sur lui en internationalisant la crise, c'est-à-dire en déstabilisant ses voisins. Il faut porter un coup d'arrêt à l'extension du conflit du Darfour au Tchad et en Centrafrique, explique-t-on à Paris. L'explication est fondée mais incomplète, puisque le Tchad, comme le Soudan, soutiennent les rébellions mutuelles de leur voisin. En intervenant de façon déterminante au Tchad et en Centrafrique, la France soutient à la fois des pays avec qui elle est liée par des accords de défense et de coopération militaire, et elle conforte son réseau de relations régionales. Elle agit ainsi sous le regard des pays "amis" d'Afrique centrale, comme le Gabon et le Congo-Brazzaville, qui souhaitent voir Paris continuer à jouer ce rôle de "gendarme" qui leur garantit un soutien identique si des troubles similaires venaient à éclater chez eux. La base de N'Djamena, où sont stationnés six avions de chasse Mirage F-1, des avions de transport Transall, des avions ravitailleurs et des hélicoptères, joue le rôle de "plate-forme stratégique" permettant à Paris d'envoyer ses avions, pour des missions militaires ou humanitaires, dans la région. C'est l'intervention des Mirage de N'Djamena qui a permis, en avril, de mettre en échec l'offensive d'un mouvement rebelle, le Front uni pour le changement (FUC), arrivé aux portes de la capitale tchadienne. Ce sont ces mêmes Mirage qui sont intervenus ces derniers jours dans le nord du Centrafrique pour détruire les mortiers et les mitrailleuses lourdes de 14,7 mm utilisés par les rebelles de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), et stopper leur avance vers Bangui. Les 200 militaires français qui étaient présents en RCA depuis 2003, dans le cadre de l'opération "Boali", ont été renforcés à la mi-novembre par une centaine d'hommes. Ils ont aidé les Forces armées centrafricaines (FACA) et les 380 soldats de la Fomuc (Force multinationale de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale) à reprendre la ville et l'aéroport de Birao, et à lancer une contre-offensive dans la région d'Ouadda, située à 700 kilomètres au nord de Bangui. Les deux conflits sont intrinsèquement liés, ne serait-ce qu'en raison des liens qui unissent les rebelles de l'UDFR à ceux de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) de l'opposant tchadien Mahamat Nourri. Officiellement, la France est liée par des "accords de défense" avec la RCA, comme avec cinq autres pays africains (Cameroun, Côte d'Ivoire, Gabon, Togo et Sénégal), alors qu'elle dispose d'un simple "accord de coopération militaire" avec le Tchad. Dans le premier cas, elle peut se livrer à une "assistance opérationnelle" et à un "appui aérien", dans le second à un simple "soutien logistique". Le président centrafricain, François Bozizé, peut demander l'assistance militaire de la France s'il est attaqué, alors que, théoriquement, le président tchadien, Idriss Déby, ne peut attendre qu'une simple coopération militaire. Dans les faits, cette distinction juridique est ténue, même s'il est vrai que, au Tchad, les forces françaises se sont appliquées à éviter de passer au stade d'une confrontation directe avec les rebelles. Dans les deux pays, la France endosse un rôle protecteur des régimes en place, tout en assurant qu'il ne s'agit plus d'un réflexe ancien vis-à-vis du "pré carré". "Ce sont deux actions parallèles qui ne sont pas antinomiques, souligne un général français. Il y a, d'une part, nos efforts pour accentuer la coopération entre l'Union européenne et l'Union africaine, qui se manifeste avec les exercices Recamp (Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix). De l'autre, il y a la crise du Darfour, avec des Africains qui essaient de faire quelque chose, mais qui ne recueillent pas beaucoup de soutien de la communauté internationale, et à qui nous essayons de prêter main-forte. Et puis, ajoute-t-il, il faut bien gérer les crises en cours, et aussi le poids de l'héritage..." ¤ Après une trêve sociale de sept mois, le président Nestor Kirchner (péroniste) est confronté à un mécontentement croissant. ¤ A près une trêve sociale de sept mois, le président Nestor Kirchner (péroniste) est confronté à un mécontentement croissant. Il affronte une grève de neuf jours qui a été lancée, dimanche 3 décembre, à l'appel de trois associations agricoles, dont la puissante Société rurale, qui regroupe les grands propriétaires terriens. Les milliers d'agriculteurs et d'éleveurs de la pampa fertile - un des moteurs de la croissance avec un boom inédit des exportations - se plaignent des interventions du gouvernement sur les marchés de la viande et des céréales, destinées à contrôler les prix afin de maintenir le taux d'inflation sous la barre des 10 %. Une des priorités de M. Kirchner est la lutte contre l'inflation, en vue de l'élection présidentielle de 2007, où il entend briguer un second mandat. En mars, le gouvernement avait interdit totalement les exportations de viande pour augmenter l'offre sur le marché local et freiner toute augmentation de prix. Cette mesure a été assouplie, mais la grogne subsiste chez les éleveurs, qui ont vu leurs ventes à l'étranger chuter de 30 %. Les agriculteurs s'opposent à tout projet de réduction des exportations de blé. De leur côté, les secteurs les plus durs des piqueteros, pauvres et chômeurs qui coupent les routes pour réclamer du travail, sont à nouveau sur le pied de guerre. Ils ont improvisé, depuis le 1^er décembre, un campement sur la place de Mai, sous les fenêtres du palais présidentiel, pour réclamer une revalorisation des aides qu'ils reçoivent (37 euros par mois) et l'octroi de colis alimentaires en vue des fêtes de Noël. Regrettant que le gouvernement ait refusé de les recevoir, ils ont annoncé un plan de lutte pour le mois de décembre avec un boycottage à l'occasion des apparitions publiques du chef de l'Etat. "Le gouvernement dispose de beaucoup d'argent, les réserves de la Banque centrale s'élèvent à 30 milliards de dollars (près de 24 milliards d'euros) et il est temps qu'il y ait une meilleure redistribution de la richesse", réclame Juan Carlos Alderete, dirigeant du Courant classiste et combatif (50 000 adhérents). Le taux de pauvreté a reculé officiellement de 38,9 % à 31,4 % au premier semestre 2006 par rapport à la même période en 2005, mais l'on recense encore 7,4 millions de pauvres dans les vingt-huit plus grandes villes du pays. ECHEC D'UNE STRATÉGIE Depuis sa prise de fonctions en 2003, le président Kirchner a accordé une aide à 1,5 million de familles. Il a également confié des postes au gouvernement à des dirigeants piqueteros. Cette stratégie s'est révélée un échec. Le charismatique Luis D'Elia a été limogé le 14 novembre, après avoir apporté publiquement son soutien à l'Iran, alors que la justice argentine avait lancé un mandat d'arrêt international contre des dirigeants iraniens accusés d'être impliqués dans l'attentat contre l'Association mutuelle israélite argentine (AMIA), qui avait fait 85 morts et 200 blessés, à Buenos Aires, en juillet 1994. Les droits de l'homme sont aussi sur la sellette. Les piqueteros ont prévu plusieurs manifestations pour protester contre la disparition, depuis le 17 septembre, de Jorge Julio Lopez. Ce maçon de 77 ans a été le témoin capital d'un procès contre un ancien tortionnaire de la dictature militaire (1976-1983). "C'est le premier disparu de la démocratie", a noté le gouverneur de la province de Buenos Aires, Felipe Sola (péroniste), alors que l'enquête piétine. ¤ Hugo Chavez a réagi, mardi 5 décembre au soir, avec sa verve habituelle, mettant en doute la sincérité du gouvernement américain. ¤ W ashington a pris son temps. Près de 24 heures avant de reconnaître du bout des lèvres la très nette victoire du président sortant Hugo Chavez, candidat à sa propre réélection, dimanche 3 décembre au Venezuela. Un peu moins de 48 heures pour définir publiquement une ligne, une orientation diplomatique avec ce chef de file de la gauche latino antiaméricaine désormais au pouvoir, au moins théoriquement, jusqu'en 2013. Une annonce difficile pour ces hommes du département d'Etat soumis au contexte international de crise irakienne et qui, visiblement, cherchent à éviter de rajouter de l'huile sur le feu. Sean McCormack, porte-parole du ministère des affaires étrangères américain, n'a certes pas félicité le président Chavez pour son nouveau succès électoral, mais il a suggéré que son département était prêt à envisager rapidement un nouveau départ avec le Venezuela. "Nous, nous allons chercher des opportunités pour collaborer étroitement avec le gouvernement vénézuélien", a-t-il annoncé. Reconnaissant que les relations se sont nettement dégradées depuis l'accession au pouvoir de Hugo Chavez en 1998, M. McCormack a estimé que "de notre point de vue, il ne devait pas y avoir de frictions (entre Washington et Caracas)". Il a également manifesté le désir de mettre en place une coopération accrue entre les deux pays afin de promouvoir la démocratie et un marché de libre-échange dans la région, projet cher à Washington et rejeté à de nombreuses reprises, dans le passé, par le président vénézuélien. OFFRE DE DIALOGUE De son côté, William Brownfield, ambassadeur américain à Caracas, a lui aussi rappelé que les deux pays avaient de nombreux intérêts communs : "La lutte contre le trafic de drogue, le crime international, le terrorisme - ainsi que le commerce et les questions énergétiques." Une manière de souligner la dépendance du Venezuela à l'égard des Etats-Unis, vers lesquels il exporte la moitié de sa production pétrolière. Hugo Chavez a réagi, mardi 5 décembre au soir, avec sa verve habituelle, mettant en doute la sincérité du gouvernement américain. "Les Etats-Unis veulent améliorer le dialogue mais à condition que nous acceptions leurs conditions", a-t-il déclaré dans sa première conférence de presse depuis les élections. Qualifiant une nouvelle fois George Bush de "diable", il a affirmé que le président américain devait démissionner pour ne pas avoir retiré ses troupes d'Irak. Des propos qui contrastent avec l'offre de dialogue en direction de Washington lancée samedi, sur la place de la Révolution, à La Havane, par Raul Castro en l'absence de son frère Fidel, "père spirituel" du président vénézuélien. Offre aussitôt rejetée par le département d'Etat américain. "Je ne vois pas comment on pourrait faire avancer la cause de la démocratie dans ce pays en ouvrant le dialogue avec un dictateur en puissance qui veut poursuivre le système de gouvernement qui a servi à réprimer le peuple cubain pendant des décennies", a déclaré sur un ton nettement moins conciliant Sean McCormack, bien décidé, du moins pour l'instant, à ne pas changer d'attitude face aux dirigeants cubains. ¤ Une troisième attaque-suicide en trois jours a fait huit morts mercredi, dont trois étrangers. ¤ A Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, un troisième attentat-suicide en trois jours aurait fait huit morts, mercredi 6 décembre. Le kamikaze a déclenché la charge qu'il portait sur lui devant les bureaux d'une société de sécurité américaine. "Cinq Afghans et trois étrangers ont été tués. Tous travaillaient pour la firme US Protection and Investigation", a déclaré le porte-parole du ministère de l'intérieur, Zemaraï Bashari. DEUX AMÉRICAINS ET UN NÉPALAIS Selon la police locale, deux Américains ont été tués et une troisième victime, népalaise, a été blessée. Parmi les victimes afghanes, on compterait notamment un chef régional de la société. Depuis trois semaines, ce sont près d'une dizaine d'attaques-suicides qui ont frappé l'Afghanistan, notamment dans le Sud. Lundi 4 décembre, six personnes, dont deux soldats canadiens de la force de l'OTAN, ont été blessés lors d'un attentat à la voiture piégée à Kandahar, revendiqué par les talibans. Dimanche, 2 civils ont été tués et 21 personnes blessées, dont 3 soldats britanniques. Le sud de l'Afghanistan est un bastion traditionnel des talibans, qui mènent cette année leur insurrection la plus sanglante depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir fin 2001. ¤ Aucun accord sur des mesures visant Téhéran n'a été obtenu lors d'une réunion à Paris, mardi, entre les représentants des six pays traitant du dossier nucléaire iranien. ¤ L es six puissances traitant du dossier nucléaire iranien, réunies à Paris mardi 5 décembre au niveau des directeurs politiques de leurs ministères des affaires étrangères, ne sont pas parvenues à un accord sur la teneur exacte des sanctions qui pourraient être décidées contre l'Iran par le Conseil de sécurité de l'ONU. La raison du blocage tient aux réticences russes à l'idée de prendre des mesures punitives contre l'Iran, pouvant notamment affecter les activités que Moscou a nouées avec ce pays dans le cadre de la construction d'une centrale nucléaire à Bouchehr. Cet échec à parvenir à un consensus intervient alors que plus de trois mois se sont écoulés depuis l'expiration du délai (31 août) accordé à Téhéran par le Conseil de sécurité pour que soient suspendues les activités iraniennes d'enrichissement d'uranium. La résolution 1696 prévoyait des sanctions visant les programmes nucléaire et balistique de l'Iran, en cas de non-coopération. Mais les "Six" (Etats-Unis, France, Royaume-uni, Allemagne, Russie, Chine) restent divisés sur la conduite à tenir. Le communiqué rendu public mardi soir par le Quai d'Orsay fait état de "progrès substantiels sur le champ des sanctions, en ciblant les activités sensibles en termes de prolifération". Mais il ajoute que "plusieurs questions" restent "en suspens". "La prochaine étape aura lieu à New York", ajoute le texte, traduisant la volonté des Occidentaux de ramener les discussions dans le cadre du Conseil de sécurité. Les Russes ont fait preuve, selon les diplomates européens, d'une inflexibilité totale s'agissant des interdictions de visas que voulaient imposer les Occidentaux à des responsables iraniens de programmes sensibles. Ils ont accepté que les transferts financiers vers des entités iraniennes liées au nucléaire et au balistique soient interdits, dans le cadre de sanctions, mais refusent d'envisager un gel des comptes bancaires à l'étranger détenus par ces structures. L'agence iranienne de l'énergie atomique détient en effet des comptes en Russie, dans le cadre du contrat pour Bouchehr. D'autres désaccords entre Russes et Occidentaux portent sur les prérogatives de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Moscou ne souhaite pas qu'un texte de sanctions prévoie un accroissement des pouvoirs de vérification de l'Agence sur le terrain, alors que Téhéran a entravé le travail des inspecteurs sur ses sites nucléaires. Les Russes refusent en outre que la centrale à eau lourde d'Arak, en construction, soit mentionnée spécifiquement dans une résolution. Il n'y a pas d'accord, non plus, sur une éventuelle clause de réexamen souhaitée par les Américains et Européens, qui voudraient ainsi ouvrir la voie à une deuxième résolution, plus dure - mais les Russes n'y sont pas disposés. Une question commence donc à être évoquée par les diplomates occidentaux : faudra-t-il passer à terme à des sanctions en dehors du cadre de l'ONU ? Sans reprendre l'idée américaine d'une "coalition des volontaires" - que rejettent d'ailleurs les Britanniques - il pourrait être question d'un scénario de sanctions décidées au niveau de l'Union européenne. Européens et Américains ont fait passer, mardi, le message aux Russes qu'ils souhaitaient parvenir à un accord avant la fin de l'année. Mais si l'Iran est frappé de sanctions dans les semaines qui viennent, il est devenu clair que celles-ci seront tout au plus symboliques. La Russie a non seulement réussi à vider un projet initial de texte, préparé par les Européens, de ses éléments les plus substantiels, mais elle a aussi reculé par rapport à ce qu'elle se disait prête à accepter en octobre, observent les diplomates. Les Etats-Unis poussent pour un passage immédiat au vote, au Conseil de sécurité, sur un projet de résolution, tandis que les Européens se montrent moins pressés. Les Français notamment arguent qu'un texte adopté avec une abstention russe aurait bien moins d'effets sur Téhéran. Chacun souligne que la crédibilité du Conseil de sécurité, saisi du dossier nucléaire iranien depuis février, est engagée. ¤ Lisez l'intégralité de l'article pour plus d'information. ¤ D eux pour cent de l'humanité détiennent la moitié du patrimoine des ménages, tandis que la moitié de la population mondiale en détient 1 %, selon une étude des Nations unies, publiée mardi 5 décembre et présentée comme la plus complète jamais réalisée sur le sujet. Un patrimoine personnel de 2 200 dollars ou plus permet de faire partie des 50 % de personnes les plus riches au monde, 61 000 dollars "suffisent" pour compter parmi les 10 % de personnes les mieux dotées et 500 000 dollars pour accéder au club très fermé du 1 % des individus les plus fortunés. "Les inégalités de patrimoine sont encore plus grandes que les inégalités de revenus", a souligné, lors d'une conférence de presse, Anthony Shorrocks, directeur de l'Institut mondial de recherche sur l'économie du développement de l'université des Nations unies (UNU-WIDER), basé à Helsinki. Pour réaliser cette enquête, les chercheurs ont fait la somme des actifs de chaque individu adulte (propriétés immobilières, foncières, portefeuille financier...) moins les dettes, en tenant compte des taux de change et du pouvoir d'achat. Les revenus (salaires, retraites, allocations) ne sont pas exprimés. L'étude confirme la concentration de la richesse dans les pays les plus développés : 25 % des 10 % des personnes les plus riches vivent aux Etats-Unis, 20 % au Japon, 8 % en Allemagne, 7 % en Italie, 6 % en Grande-Bretagne, 4 % en France et en Espagne. La concentration du patrimoine à l'intérieur d'un même pays est aussi très forte : "La part de richesse détenue par les 10 % les plus riches s'échelonne d'environ 40 % en Chine à 70 % aux Etats-Unis, voire plus dans d'autres pays", selon l'étude. En 2000, année de référence de l'étude, 499 personnes dans le monde étaient milliardaires en dollars et 13 millions étaient millionnaires. - (AFP.) ¤ Au lendemain d'un coup d'Etat pacifique largement condamné par la communauté internationale, l'armée fidjienne a annoncé la dissolution du Parlement et nommé un novice en politique à la tête du gouvernement. Pour faire face à un éventuel contrecoup, elle a également décrété l'état d'urgence. ¤ "M oi, Jona Baravilala Senilagakali, jure fidélité au peuple de Fidji", a déclaré, mercredi 6 décembre, le nouveau chef du gouvernement fidjien. "Je serai à tout moment un premier ministre par intérim fidèle, avec l'aide de Dieu", a ajouté, une main sur la Bible, ce médecin civil, tout juste assermenté au poste de premier ministre par intérim par le contre-amiral Voreqe Bainimarama, au lendemain d'un coup d'Etat sans effusion de sang. Tandis que, dans le monde, plusieurs capitales ont suggéré que le putsch n'était pas irréversible et que les militaires loyalistes pouvaient refuser de suivre le contre-amiral, ce dernier a voulu montrer sa détermination, juste avant de nommer le chef du gouvernement : "Si nous sommes poussés à faire usage de la force, nous le ferons." Peu auparavant, le premier ministre démis, Laisenia Qarase, avait déclaré, sur un ton de défi, qu'il était toujours le dirigeant du pays. "Je pense qu'il y aura une réaction pacifique de la part de milliers (de Fidjiens) dans les prochains jours", avait-il ajouté, avant de s'envoler sur une île de l'archipel où se trouve sa résidence privée. MÉDIAS SOUS CONTRÔLE Face à l'éventualité d'un contrecoup, le contre-amiral Bainimarama a instauré l'état d'urgence et brièvement interpellé des responsables policiers, politiques et juridiques. Le chef de l'armée a annoncé la dissolution officielle du Parlement et le limogeage des responsables de la police et de l'administration pénitentiaire. Les politiciens fidjiens ont largement dénoncé le putsch. Le responsable du Parti travailliste, Mahendra Chaudhry, a regretté que l'archipel n'arrive pas se départir de sa "culture du coup". Le putsch de Bainimarama est en effet le quatrième en vingt ans survenant dans l'archipel. Le leader de l'opposition, Mick Beddoes, a dit craindre pour l'économie du pays, qui repose en grande partie sur le tourisme. Ces voix discordantes n'ont cependant guère été entendues, en raison de la censure imposée sur les médias par l'armée. Seul le Daily Post a publié un éditorial condamnant un coup "illégal". "La question est dorénavant de savoir si (le putsch) peut tenir." La communauté internationale a vivement condamné le putsch. L'Union européenne exige que le pouvoir soit rendu "au gouvernement démocratiquement élu". L'Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont annoncé la suspension de leur coopération militaire. Le Commonwealth a indiqué qu'il pourrait suspendre l'adhésion des îles Fidji lors de sa prochaine réunion vendredi à Londres. ¤ Les magistrats ont estimé, lundi 4 décembre, que le document pourrait être "utile" pour comprendre le "contexte". ¤ L es juges du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) ont accepté le rapport du juge antiterroriste français Jean-Louis Bruguière comme pièce à conviction dans le procès de quatre anciens officiers supérieurs des Forces armées rwandaises (FAR) accusés de génocide. Les magistrats ont estimé, lundi 4 décembre, que le document pourrait être "utile" pour comprendre le "contexte". Le 23 novembre, le juge Bruguière a émis neuf mandats d'arrêt à l'encontre d'officiers supérieurs de l'Armée patriotique rwandaise (APR). Il a recommandé des poursuites contre le président rwandais, Paul Kagamé, dont les forces, engagées dans une guerre contre Kigali depuis 1990, s'étaient emparées de la capitale en juillet 1994, mettant fin au génocide survenu suite à l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président Juvénal Habyarimana. A Arusha, le rapport du juge a entraîné une passe d'armes par témoignages interposés entre les deux anciens responsables de la Mission des Nations unies au Rwanda (Minuar). Lundi, le colonel belge Luc Marchal appuyait les conclusions du juge Bruguière. Mercredi, au cours d'un autre procès, le général canadien Roméo Dallaire se distanciait du colonel Marchal, son adjoint à l'époque. Il a aussi été question du rapport Bruguière lors du témoignage du colonel français Grégoire de Saint-Quentin. L'officier, détaché auprès du bataillon parachutiste commando des FAR entre avril 1992 et le 7 avril 1994, a témoigné à huis clos le 1^er décembre, par vidéoconférence depuis La Haye, et en présence de trois représentants de l'Etat français. Mais, selon les conditions posées par Paris pour des raisons de "sécurité nationale", le champ des questions était limité. "MESSAGE INTERCEPTÉ" Grégoire de Saint-Quentin témoignait en faveur de l'ancien chef des paras commando, le major Aloys Ntabakuze. Accusé de génocide, ce dernier comparaît au côté de Théoneste Bagosora, ancien chef de cabinet du ministère de la défense, considéré comme le "cerveau du génocide", du colonel Anatole Nsengiyumva et de Gratien Kabiligi, ex-chef des opérations militaires. L'officier français s'était rendu sur le site de l'attentat à plusieurs reprises entre le 6 et le 9 avril, pour y retrouver les corps des trois pilotes français. Confirmant sa déposition devant le juge français, il est revenu sur le message que lui aurait montré le major Ntabakuze, dans lequel le haut commandement du Front patriotique rwandais (FPR), de Paul Kagamé, annonçait le succès du renforcement de l'escadron, au lendemain de la mort du président rwandais. "Nous nous sommes entretenus sur les raisons de l'attentat et il m'a dit qu'il était certain que c'était un attentat du FPR. A l'appui de ces paroles, il m'a montré ce cahier" sur lequel "le message avait été retranscrit de façon manuscrite par l'opérateur qui avait intercepté le message", a expliqué le témoin. "Vous est-il jamais venu à l'esprit qu'il y avait peut-être une raison pour qu'il vous dise, vous qui étiez un officier français, que c'était le FPR qui avait abattu l'avion présidentiel et qu'il vous montre un message (...) pour appuyer cette idée ?" a demandé le procureur. "Toutes les options sont possibles", a simplement répondu le témoin. Trois autres officiers français, responsables du dispositif de l'opération "Turquoise", pourraient témoigner dans ce même procès, cette fois en faveur de Gratien Kabiligi. ¤ Le président américain a reconnu, lors d'une conférence de presse commune avec le premier ministre britannique, que "ça allait mal en Irak", mais assuré que les Etats-Unis l'emporteraient. ¤ L e président américain, George W. Bush, a reconnu jeudi 7 décembre, lors d'une conférence de presse commune avec le premier ministre britannique, Tony Blair, que ça allait "mal en Irak", mais a assuré que les Etats-Unis l'emporteraient.Tony Blair se rendra prochainement au Proche-Orient pour tenter de relancer le processus de paix dans l'impasse, a également annoncé le président américain. "Le premier ministre (Tony) Blair m'a informé qu'il allait se rendre bientôt au Proche-Orient, pour parler avec les Israéliens et les Palestiniens. Et je soutiens cette mission", a déclaré M. Bush à l'issue d'une rencontre avec M. Blair à la Maison Blanche. Il a par ailleurs affirmé que le rapport de la commission Baker sur l'Irak était "très constructif". "J'ai dit au premier ministre que je pensais que ce rapport était constructif. J'ai apprécié le fait que (ses auteurs) présentaient une série de recommandations, et elles méritent un examen sérieux", a dit M. Bush. Il a reconnu qu'une "nouvelle approche" de la question irakienne était nécessaire. Le président américain a jugé "intéressante" l'idée d'un groupe international de soutien à l'Irak, mais estimé que l'Iran et la Syrie ne pouvaient y participer que s'ils apportaient leur appui au gouvernement de Bagdad et renonçaient à soutenir le terrorisme. Il a écarté des discussions directes avec l'Iran tant que ce pays ne suspendait pas "de manière vérifiable" ses activités d'enrichissement d'uranium. ¤ La contrebande d'armes aurait repris à travers la frontière syro-libanaise, en violation de l'embargo. Beyrouth et la force de l'ONU sont inquiets. ¤ E n dépit d'un embargo sur les armes décrété par la résolution 1701 du Conseil de sécurité, le 11 août, pour mettre fin au conflit avec Israël, le Hezbollah libanais est accusé, par des sources onusiennes et diplomatiques, de continuer à se procurer des armes en provenance de Syrie et d'Iran, ses principaux "parrains". Dans un rapport transmis le 1^er décembre au Conseil de sécurité de l'ONU, Kofi Annan affirme que "les Nations unies continuent à recevoir des rapports sur la contrebande illégale d'armes à travers la frontière libano-syrienne, mais n'ont pas été en mesure de vérifier ces rapports". Un haut responsable proche du dossier, contacté par Le Monde, évoque toutefois un "réarmement constant et massif du Hezbollah". Selon lui, par crainte d'attiser le conflit, le premier ministre libanais, Fouad Siniora, refuse de divulguer ces informations "alarmantes". Les données auraient été confirmées par les services de renseignement français, américains et israéliens. Toujours selon ce haut responsable, ces armes seraient "iraniennes pour l'essentiel" et entreraient au Liban par la frontière terrestre avec la Syrie, grâce à la complicité de sympathisants du Hezbollah au sein de la sûreté générale libanaise, qui contrôle les points d'entrée du pays. La plupart de ces équipements iraient "dans les camps palestiniens, qui sont un lieu sûr, surtout dans la plaine de la Bekaa". "Voilà un beau "trou noir"", confirme un responsable militaire onusien, selon lequel "ni la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), ni l'armée libanaise ne pénètrent dans les camps (de réfugiés) palestiniens", y compris dans la zone d'opération de la Finul. "On sait que c'est plein d'armes", poursuit le fonctionnaire, qui assure que "l'absence d'étanchéité de la frontière est un secret de Polichinelle". Selon Daniel Carmon, ambassadeur adjoint d'Israël à l'ONU, "c'est un véritable trafic d'armes". "Le problème, c'est que le gouvernement libanais n'a pas demandé à l'ONU de garder sa frontière", ajoute-t-il. Depuis le cessez-le-feu, le 14 août, les Israéliens n'ont cessé d'affirmer que le Hezbollah se réarmait, sans fournir aucune preuve formelle. L'armée affirme également que les combattants hezbollahis ont repris position à la frontière sous l'apparence de Libanais ordinaires. Israël justifie le survol par son aviation du territoire libanais par le fait que la frontière avec la Syrie est, selon lui, totalement poreuse. "PREUVES SPORADIQUES" Un ambassadeur européen à l'ONU admet que les informations sur le trafic d'armes sont "crédibles", notamment dans la mesure où le Hezbollah a lui-même affirmé s'être réarmé, mais affirme "ne pas disposer de preuves". Par le passé, la Syrie a démenti tout rôle dans le trafic d'armes, sans nier qu'il puisse y avoir des actes de "contrebande". Le 28 août, Fouad Siniora avait révélé que "des armes sérieuses" destinées au Hezbollah avaient été saisies, mais avait refusé de donner des détails. Selon des informations obtenues par Le Monde, six lance-roquettes ont été saisis, le 20 août, à Qana ; 1 000 kg d'explosif, le 25 août, à Harabta ; un véhicule de transport de troupes blindé M113, un camion militaire et un canon de 155 mm, le 28 août, à Rachayya Al-Fakhar ; 4 têtes de roquettes et 4 roquettes Katioucha, le 30 août, au même endroit. D'après le rapport de Kofi Annan, "la Finul et les forces armées libanaises ont vu des preuves sporadiques de la présence de personnels armés, d'armes ou d'équipements non autorisés (...) Depuis début septembre, la Finul est entrée en contact avec des armes non autorisées à 13 reprises (...) Les deux plus notables ont été la découverte de 17 Katioucha et de plusieurs explosifs improvisés (...) ainsi que d'une cache d'armes abritant 7 missiles, 3 lance-roquettes et une quantité substantielle de munitions". Le document indique par ailleurs que des experts de l'ONU ont constaté des "déficiences significatives" dans le dispositif de surveillance des frontières mis en place par le gouvernement libanais, et notamment le déploiement de 8 000 hommes le long de la frontière avec la Syrie. ¤ Alors que le président rwandais, Paul Kagamé, dénonce avec véhémence l'ordonnance du juge Bruguière le mettant en cause dans l'attentat qui, le 6 avril 1994, a déclenché le génocide des Tutsis, l'heure était à la contre-riposte. ¤ U n ancien ministre, un général à la retraite, un journaliste à la réputation sulfureuse, un historien d'extrême droite et quelques députés de toutes tendances, parmi lesquels Henri Emmanuelli (PS) et Jacques Myard (UMP). La défense de l'armée française, mise en cause dans le génocide des Tutsis au Rwanda, a mobilisé ce surprenant aréopage, mercredi 6 décembre, dans une salle de l'Assemblée nationale. Les considérations politiques du juge Brugière contestées Ex-officier de l'Armée patriotique rwandaise (APR) et témoin essentiel dans le dossier du juge Bruguière, le lieutenant Abdul Ruzibiza a décidé de "suspendre (sa) collaboration avec le juge Brugière". "Son analyse, explique-t-il au Monde, aurait dû se limiter aux seuls faits de l'attentat (...) Elle semble justifier le génocide. C'est inacceptable. Le génocide n'a pas été causé par l'attentat, mais déclenché par cet événement." Auteur d'un livre, Rwanda, l'histoire secrète, l'ancien militaire estime que l'ordonnance du juge français, par ses considérations politiques, "donne raison à ceux qui, à Kigali, attaquent le magistrat et mettent en cause son travail". "Je ne retire donc rien des déclarations que j'ai faites devant les policiers, ni de ce que j'ai écrit. Mais je ne suis pas une marionnette de la justice française", conclut-il. - (Corresp.) Alors que le président rwandais, Paul Kagamé, dénonce avec véhémence l'ordonnance du juge Bruguière le mettant en cause dans l'attentat qui, le 6 avril 1994, a déclenché le génocide des Tutsis, l'heure était à la contre-riposte. A l'initiative de Bernard Debré, ancien ministre de la coopération (1994-1995), avaient répondu présents le général Jean-Claude Lafourcade, ancien commandant de l'opération "Turquoise", le journaliste Pierre Péan, auteur d'un ouvrage controversé sur le Rwanda, et Bernard Lugan, maître de conférences en histoire à l'université Lyon-III, expert commis par la défense auprès du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Dix jours après la rupture par Kigali de ses relations avec Paris, ces personnalités souhaitaient, devant la presse, "rétablir les faits" et dénoncer une "manipulation épouvantable qui fait que l'on accuse l'armée française alors qu'elle a été là-bas pour mettre fin au génocide, sauver aussi bien les Hutus que les Tutsis", selon les termes de Bernard Debré. Alors que Kigali menace de rendre à Paris la monnaie de sa pièce en engageant des procédures contre des Français pour "complicité de génocide", s'ajoutant aux plaintes déjà déposées devant le Tribunal aux armées de Paris, M. Debré a rendu un hommage appuyé à François Mitterrand pour avoir, en juin 1994, organisé une "opération humanitaire" ("Turquoise") alors que "personne ne voulait y aller." "DÉSINFORMATION" Balayant les accusations selon lesquelles "Turquoise" a prêté main-forte au régime génocidaire et permis la fuite des criminels, le général Lafourcade a rappelé que "le bilan dressé à l'époque ne prêtait à aucune critique" et que "le mandat d'impartialité" avait été rempli "très difficilement" mais "de façon remarquable". Bernard Lugan s'est employé à démontrer que seules les troupes de M. Kagamé avaient pu détenir les missiles en cause dans l'attentat, tandis que Pierre Péan a fustigé la "désinformation" organisée par Kigali. Au même moment, à Londres, le principal intéressé, Paul Kagamé, martelait à la BBC : "La France a soutenu les forces génocidaires, les a entraînées, les a armées." Il a mis en cause Dominique de Villepin et assuré que la destruction de l'avion de son prédécesseur "ne pouvait pas faire partie de nos projets". Qualifiant d'"absurdes" les accusations du juge Bruguière, il s'est présenté comme "un combattant pour la liberté, pas un criminel". ¤ Les liens entre la classe politique et les miliciens d'extrême droite provoquent un scandale qui éclabousse les proches du président Alvaro Uribe. ¤ D e leur prison de haute sécurité, les 59 chefs des groupes paramilitaires colombiens ont annoncé, mercredi 6 décembre, la rupture unilatérale des négociations de paix engagées avec le gouvernement du président Alvaro Uribe (droite). Le chef de l'Etat a répliqué en décidant la suspension du décret qui octroyait à ces miliciens d'extrême droite le statut de "négociateurs". Le représentant de l'Organisation des Etats américains à Bogota, Sergio Caramaña, a évoqué "les conséquences imprévisibles de cette nouvelle crise". "Notre confiance a été trahie", a déclaré le porte-parole des paramilitaires, au terme d'une réunion tendue avec l'émissaire du président, Luis Carlos Restrepo. Les paramilitaires accusent le gouvernement Uribe de ne pas avoir tenu parole. Jusqu'à il y a une semaine, leurs chefs étaient reclus dans un centre social des environs de Medellin, où ils bénéficiaient de conditions de détention privilégiées : chambre individuelle, Internet et téléphone portable. Toutefois, vendredi 1^er décembre, le président Uribe donnait subitement l'ordre de transférer les détenus à la prison d'Itagui, en affirmant avoir reçu des informations concernant un projet d'évasion. Les paramilitaires soupçonnent le gouvernement de faire diversion. Le chef de l'Etat a pris cette décision alors que le scandale concernant les complicités dont ont bénéficié les paramilitaires au sein de la classe politique éclabousse plusieurs de ses proches. Trois parlementaires de la majorité présidentielle sont sous les verrous, six autres font l'objet d'une enquête, deux hauts fonctionnaires ont été mis en examen. Les chefs paramilitaires avaient proposé la création d'une commission pour que la lumière soit faite sur les connivences dont ils ont bénéficié au sein de l'Etat, des élites économiques et de l'armée. Après avoir accepté de démobiliser leurs troupes - 31 000 combattants ont rendu les armes - et de se livrer à la justice, les chefs paramilitaires attendent d'être jugés. Coupables de crimes atroces et de trafic de drogue, ils devraient bénéficier de généreuses réductions de peine, en application de la loi dite de "justice et paix" adoptée pour l'occasion. M. Uribe a toujours affirmé que les chefs paramilitaires en perdraient le bénéfice en cas de rupture du dialogue de paix. ¤ La nouvelle force devrait être établie par l'Autorité intergouvernementale de développement (IGAD, qui rassemble sept pays de la région) et l'Union africaine (UA). ¤ L e Conseil de sécurité de l'ONU a unanimement adopté, mercredi 6 décembre, une résolution autorisant le déploiement d'une "mission de protection et de formation" africaine pour protéger le gouvernement de transition somalien, réfugié à Baidoa, au nord-est de Mogadiscio. Ce dernier, soutenu par l'Ethiopie, est menacé par l'avancée des milices des Tribunaux islamiques, qui contrôlent la capitale et la plupart des villes du centre et du sud du pays, avec l'aide de l'Erythrée. La nouvelle force devrait être établie par l'Autorité intergouvernementale de développement (IGAD, qui rassemble sept pays de la région) et l'Union africaine (UA). Elle serait financée par des contributions volontaires. Par crainte de déclencher un conflit régional, le Conseil de sécurité a exclu de cette "mission de protection" les pays limitrophes de la Somalie. L'embargo sur les armes, violé presque quotidiennement, est maintenu, mais une dérogation est accordée à la nouvelle force pour les besoins de son mandat. Cette dernière est notamment chargée de favoriser un dialogue entre les deux camps somaliens. . ¤ Comme en 2005, le Zimbabwe va devoir vider les fonds de tiroir et payer au moins une partie de sa dette s'il veut échapper à une expulsion du Fonds monétaire international (FMI). ¤ C omme en 2005, le Zimbabwe va devoir vider les fonds de tiroir et payer au moins une partie de sa dette s'il veut échapper à une expulsion du Fonds monétaire international (FMI). Les arriérés s'élèvent à 125 millions de dollars (93,9 millions d'euros). Le gouverneur de la Banque centrale, Gideon Gono, se veut optimiste. Il a rappelé, lundi 4 décembre à l'Agence France-Presse, que même si les droits du Zimbabwe auprès du FMI sont gelés, le pays reste membre de l'institution et entend le rester "le plus longtemps possible". Rien cependant dans les indicateurs économiques ne laisse présager une embellie. L'Etat est en quasi-banqueroute et la population subit plus que jamais une inflation devenue folle ainsi que des pénuries incessantes. A tour de rôle, l'essence, l'huile, la farine, les médicaments disparaissent des étagères. Dernière pénurie en date : les hosties. Les prêtres du pays, qui compte 2 millions de catholiques, ont de plus en plus de mal, dans les provinces, à trouver la farine nécessaire à leur préparation. Non seulement le pays produit toujours moins de céréales, mais les boulangers stockent leur farine. Ils refusent de faire du pain au prix imposé par le gouvernement. Face à une inflation qui s'est élevée à 1 070,2 % en octobre, et après plusieurs années à plus de 500 %, le gouvernement zimbabwéen n'a pas d'autres solutions que la création d'une "commission de contrôle", organe "indépendant" chargé de traquer les abus. Une nouvelle tentative qui, comme les autres, ne devrait pas avoir un grand impact. La monnaie a été dévaluée plusieurs fois, un nouveau zimdollar a été créé avec quelques zéros en moins, des commerçants accusés de spéculation ont été arrêtés, le change au noir a été interdit, le prix de certains produits a été fixé par l'Etat, mais rien n'y a fait : les prix ont continué à enfler. "Une commission ne changera rien. Les commerçants, pour s'approvisionner, ont besoin de devises, et il n'y en a pas, sauf au marché noir. Tant que nous ne serons pas revenus à une économie qui fonctionne normalement on ne jugulera pas l'inflation", explique un cadre d'une grande entreprise de distribution qui importe l'essentiel de ses produits d'Afrique du Sud. "TOUT S'ÉCROULE" La pénurie de devises, qui frappe le pays depuis quatre ans, est due en partie à la chute des exportations agricoles. La réforme agraire, anarchique et violente, a totalement déstructuré une agriculture autrefois florissante. Le pays n'exporte plus rien ou presque et ne reçoit plus d'aide extérieure, à l'exception notable des Chinois, nouveaux partenaires privilégiés du président Robert Mugabe. Début novembre, le gouvernement a dû autoriser les sociétés d'Etat à augmenter leurs tarifs. L'électricité a fait un bon de 270 %. En octobre, Air Zimbabwe avait brutalement augmenté ses tarifs de 500 %. Les grandes compagnies sont contraintes, elles aussi, de s'approvisionner en devises sur le marché noir. Le taux officiel de change est maintenu artificiellement par la Banque centrale à 250 zimdollars pour un dollar américain, alors qu'il est de 1 800 pour 1 sur le marché parallèle. Actuellement le pays connaît une nouvelle pénurie de carburant, phénomène désormais chronique. Régulièrement, certains quartiers d'Harare sont privés d'eau ou d'électricité. "Tout s'écroule. Il n'y a plus un service qui fonctionne normalement. La santé, l'école, les transports, tout est en péril", commente Mike Davies, président de l'Association des résidents de la capitale. "La classe moyenne n'existe plus, Mugabe a réussi à la détruire. Les gens sont appauvris, les entreprises ferment, les fonctionnaires survivent", estime M. Davies. En 2005, le pouvoir s'est aussi attaqué très durement aux plus pauvres en lançant l'opération de "nettoyage des ordures". Au prétexte d'assainir la ville, la police a détruit des milliers d'habitations insalubres et de petits commerces informels. Plus de 700 000 personnes se sont retrouvées sans abri ou sans emploi. ¤ Les huit hommes devraient être placés en garde à vue à leur arrivée en France par les policiers de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire. ¤ H uit des onze Français arrêtés en Egypte devaient atterrir en Belgique, jeudi 7 décembre, avant de regagner rapidement la France. Ce retour, organisé dans le cadre d'une procédure d'expulsion, se fait à leurs frais et sans escorte. Les huit hommes devraient être placés en garde à vue à leur arrivée en France par les policiers de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire. Considérés comme les plus intéressants par les enquêteurs, trois autres Français restent détenus en Egypte. Les arrestations de ces hommes - ainsi que d'un Américain, de deux Belges, d'un Syrien et d'un Tunisien - ont eu lieu dans le cadre d'une opération antiterroriste visant à démanteler un réseau de recrutement et d'acheminement en Irak de candidats au djihad. Mais, pour l'heure, les policiers français ne disposent d'aucun élément concret, fourni par leurs homologues égyptiens, qui témoignerait de la réalité de cette organisation. Selon des sources policières, il est tout à fait possible que la plupart d'entre eux soient remis en liberté au terme de leur garde à vue. La première phase de l'opération égyptienne, les 13 et 14 novembre, a été organisée à Alexandrie. Deux Français, Younès B. et Abib B., y ont été arrêtés. Ils y fréquentaient une école coranique. Aucun lien formel n'a été établi, pour l'heure, entre eux et les autres individus interpellés les 25 et 26 novembre au Caire. Parmi eux figuraient neuf Français, âgés de 21 à 34 ans. Tous s'étaient installés dans le quartier Medinat Nasr ; certains suivaient des cours à l'institut Qortoba d'études coraniques. Selon les services égyptiens, ce groupe réunissait des hommes susceptibles de partir combattre en Irak, voire d'y mourir en martyrs. Son chef présumé serait Youri S., 25 ans, né à Melun. Déjà connu des services de renseignement, ce Français d'origine russe, converti à l'islam radical, aurait fédéré les autres autour de lui. Si les policiers français se disent dubitatifs sur la réalité de cette "cellule égyptienne", dans l'attente des auditions de ses membres, ils observent avec intérêt les liens de certains d'entre eux avec une autre cellule, implantée dans le sud-ouest de la France. Ce groupe d'une vingtaine de personnes, constitué autour d'un Français converti, a tissé des relations avec d'autres cellules, en France et dans un pays voisin, elles aussi empreintes de l'idéologie salafiste. Trois de ses membres sont déjà partis en Syrie, en bus. En avril 2005, un autre a été interpellé après avoir été dénoncé par sa famille, qui craignait les conséquences de sa radicalisation religieuse. Ces dernières années, deux autres cellules ont déjà été démantelés en France dans le cadre des "filières irakiennes", dans le 19^e arrondissement de Paris et à Montpellier. ¤ Le rapport arabe sur le développement humain dans le monde arabe rendu public jeudi par le Programme des Nations unies pour le développement, recommande des "changements significatifs et progressifs" dans le traitement des discriminations. ¤ L a discrimination envers les femmes est un frein majeur au développement économique et social du monde arabe, estime un rapport annuel du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui porte sur le monde arabe, rendu public jeudi 7 décembre. Rédigé par une équipe d'experts arabes, ce rapport fait de la promotion des femmes "une condition sine qua non de la renaissance arabe" et appelle les pays concernés à prendre des mesures de "discrimination positive" en faveur des femmes, en leur ouvrant davantage les portes de la santé, de l'éducation et de l'économie. Dans ce dernier domaine, la place des femmes est plus faible dans le monde arabe que dans tout autre partie du globe. Le taux de chômage des femmes est ainsi de deux à cinq fois plus élevé que celui des hommes dans la plupart des pays de la région, selon le rapport. Une majorité de sondés en faveur de l'égalité hommes-femmes Selon un sondage mené pour le PNUD dans quatre pays l'Egypte, la Jordanie, le Liban et le Maroc , l'immense majorité des Arabes, hommes et femmes confondus, aspirent à davantage d'égalité entre les sexes. Un millier de personnes ont été interrogées dans chacun des quatre pays. A 98 %, elles estiment que les filles ont le même droit à l'éducation que les garçons jusqu'à l'université, et 97 % des personnes interrogées condamnent les violences physiques et mentales infligées aux femmes. Ces personnes sondées estiment à 95 % qu'une femme doit pouvoir choisir librement son époux, et 91 % des sondés souhaitent un égal accès au travail pour tous et la maîtrise par les femmes de leur situation économique. Dans le domaine familial, les personnes interrogées apparaissent plus divisées. A propos du voile, la moitié des sondés en acceptent le port si telle est la décision de la femme concernée. Mais entre 43 % et 50 % des personnes sondées en Egypte, en Jordanie et au Maroc jugent que la femme doit le porter que cela lui plaise ou non. Sur le plan politique, entre 76 % des consultés approuvent la nomination d'une femme comme ministre, mais 72 % des Egyptiens et 59 % des Jordaniens se disent opposés à ce qu'une femme devienne chef d'Etat. - (Avec AFP) En ce qui concerne l'éducation, moins de 80 % des filles vont à l'école secondaire dans tous les pays arabes, sauf à Bahreïn, en Jordanie, dans les territoires palestiniens et au Qatar. L'illettrisme touche la moitié des femmes contre seulement un tiers des hommes. Sur le plan de la santé, "les maladies privent les femmes d'un nombre plus important d'années de leur vie", un phénomène lié à "des styles généraux de vie caractérisés par la ségrégation à l'encontre des femmes", selon le rapport. La mortalité des mères à la suite d'une grossesse ou d'un accouchement atteint des niveaux "inacceptables", avec 270 morts pour 100 000 accouchements dans l'ensemble de la région. Le chiffre varie entre sept pour 100 000 au Qatar et plus d'un millier de morts dans des pays pauvres comme la Somalie ou la Mauritanie. LE RAPPORT N'ACCUSE PAS DIRECTEMENT L'ISLAM Dans beaucoup de pays, observe le rapport, la mise à l'écart des femmes est inscrite dans la législation, alors que la Constitution de ces mêmes Etats leur accorde en principe les mêmes droits qu'aux hommes. Selon les auteurs de l'enquête, la religion musulmane n'est pas directement responsable de la situation. Les conflits, les occupations étrangères, le terrorisme et la domination des sociétés par "des forces politiques conservatrices et inflexibles" qui protègent "les cultures et valeurs masculines" sont les principaux obstacles à la libération des femmes, estiment-ils. Mais ces mêmes auteurs plaident pour une révision de la "jurisprudence islamique", ou interprétation du Coran, pour mieux prendre en compte l'évolution de la société. L'étude souligne les écarts au sein du monde arabe en ce qui concerne le statut des femmes, relevant par exemple qu'en Tunisie, en Jordanie, au Liban ou dans les territoires palestiniens, les filles sont davantage scolarisées que les garçons. Dans la sphère politique, la plupart des Etats concernés à l'exception de la région du Golfe ont accordé le droit de vote aux femmes dès les années 1950 et 1960. Des femmes ministres ont fait leur apparition récemment. Mais avec seulement 10 % de députées, les pays arabes conservent la plus faible proportion mondiale de femmes parlementaires. Les auteurs soulignent que la réforme doit aller au-delà du cosmétique et du symbolique. Les experts concluent que la promotion des femmes requiert avant tout de donner à toutes les femmes arabes les possibilités d'accéder au même niveau de santé et de savoir que les hommes, puis d'"offrir aussi aux femmes toutes les chances de participer activement, sur décision personnelle librement prise, à tous les types d'activités humaines, en dehors du cadre familial, sur un pied d'égalité avec leurs homologues de sexe masculin". ¤ Le Hezbollah avait menacé, jeudi, de poursuivre la lutte contre le gouvernement Siniora par d'"autres moyens de protestation". ¤ L e mouvement populaire de protestation contre le gouvernement libanais de Fouad Siniora entre, vendredi 8 décembre, dans sa deuxième semaine, sur un net durcissement et un risque d'escalade après les violentes attaques du chef du Hezbollah. Dans un discours particulièrement virulent, jeudi soir, Hassan Nasrallah a accusé le gouvernement de recevoir ses ordres directement de Washington. "Ce gouvernement obéit aux ordres de l'ambassadeur américain au Liban. C'est un gouvernement non libanais, illégitime", a-t-il lancé dans un discours télévisé retransmis sur un écran géant installé dans le centre de Beyrouth, où était rassemblée une foule de manifestants. Surtout, le leader du parti chiite, fer de lance de la coalition anti-Siniora, a appelé à de nouvelles manifestations, dimanche, et jusqu'à la chute du gouvernement. Il a également menacé de poursuivre la lutte par d'"autres moyens de protestation". Des propos qui ont poussé le premier ministre, Fouad Siniora, à accuser vendredi le chef du Hezbollah de "planifier un coup d'Etat" contre son gouvernement : "Nasrallah parle de dialogue, d'ouverture, de démocratie et d'actions pacifiques, mais il ne s'agit que de slogans parce que son discours est porteur de menaces et de germes de dissensions", a-t-il dit dans un discours devant des dizaines de sympathisants venus lui affirmer leur soutien à Beyrouth. "Le Liban est un pays de consensus (...), il ne fonctionne pas par les menaces", a affirmé M. Siniora. MINORITÉ DE BLOCAGE Hassan Nasrallah avait, lui, indiqué que les manifestations continueraient d'être pacifiques, en refusant "la guerre civile et les dissensions", malgré les quelques actes de violence qui les ont émaillées et qui ont fait un mort et une vingtaine de blessés. Tous les efforts de médiation pour parvenir à un règlement de la crise politique qui a éclaté il y a un mois entre l'opposition menée par le Hezbollah chiite et le gouvernement Siniora soutenu par les Etats-Unis, l'Europe et la plupart des pays arabes ont échoué jusqu'à présent. L'opposition, qui regroupe des partis prosyriens et chrétiens, considère que le gouvernement est illégitime depuis la démission des six ministres prosyriens, dont cinq chiites, à la mi-novembre. Sans exclure la formation d'un gouvernement d'union nationale, Fouad Siniora refuse d'accorder à l'opposition la minorité de blocage qu'elle revendique et dénonce une manuvre destinée à court-circuiter la mise en place du tribunal international devant lequel les responsables présumés de l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, tué en février 2005, doivent comparaître. Craignant l'influence grandissante de l'Iran, premier partenaire du Hezbollah, l'Egypte, l'Arabie saoudite et la Jordanie ont toutes trois pris fait et cause pour le chef du gouvernement de Beyrouth. En visite en France, le président égyptien, Hosni Moubarak, s'est inquiété vendredi d'une possible ingérence étrangère dans les manifestations. "Cela peut mener à de graves confrontations et même à la destruction du Liban", a-t-il affirmé. ¤ La croissance s'essouffle en Asie. ¤ L a croissance s'essouffle en Asie. Au Japon, selon les statistiques publiées vendredi 8 décembre, le produit intérieur brut (PIB) n'a progressé que de 0,8 % en rythme annuel au troisième trimestre, au lieu des 2 % annoncés précédemment. Cette contre-performance s'explique par la faiblesse de la consommation intérieure, tandis que les exportations nippones sont restées soutenues. La veille, la Banque asiatique de développement (BAD) avait publié ses perspectives économiques pour 2007 en Asie de l'Est. Selon elle, la croissance reviendrait à 4,4 %, après 4,9 % en 2006. En Chine, la BAD s'attend à une hausse du PIB de 9,5 % en 2007. "Les mesures pour freiner le surinvestissement permettront de ramener la croissance à des niveaux plus gérables", note la BAD. Les prévisions de la Banque se situent nettement au-dessus de l'objectif que se sont fixé, cette semaine, les dirigeants chinois, à l'issue d'une réunion de planification. Selon Zheng Xinli, économiste du Parti communiste, cité jeudi par la presse chinoise, le gouvernement aurait défini un cap de croissance de 8 % pour 2007. En net retrait par rapport aux quatre années antérieures, marquées par une expansion à deux chiffres. Reste à savoir si Pékin réussira son opération de refroidissement. En mars, à l'occasion de sa session annuelle, le Parlement avait aussi souhaité une croissance limitée à 8 % en 2006. Mais sur les neuf premiers mois de l'année, elle s'est inscrite à 10,7 %. "Le gouvernement central s'est fixé un objectif de croissance autour de 8 % parce qu'il ne peut pas fixer de cap élevé. Si nous fixions 10 %, nous aurions 12 %", a toutefois précisé Zheng Xinli, qui estime lui-même que la croissance avoisinera les 10 % en 2007. De fait, les autorités chinoises sont tiraillées entre le souhait de maintenir une croissance vigoureuse pour lutter contre la pauvreté et la nécessité d'éviter une surchauffe qui pourrait dégénérer en crise financière. ¤ Les drogués de Kaboul sont l'un des symptômes du mal afghan : à la fois héritage d'un passé déchiré et illustration d'un présent désenchanté. ¤ L es deux mondes se frôlent à quelques mètres de distance. La santé et la déchéance. A gauche, des jeunes sprintent sur un terrain cabossé en respirant à pleins poumons : ils s'entraînent au foot à proximité du stade. A droite, de pauvres hères sont assis ou affalés sur des marches de béton. Ils ont la barbe broussailleuse, les cheveux hirsutes, le foulard posé sur la tête comme un châle. Ils se déplacent avec peine, courbés, recrus de douleurs. Certains sont amputés de la jambe ou du poignet. Ils se regroupent autour d'une paille aspirant la poudre blanche étalée sur une feuille d'aluminium. Dans leur langage, l'exercice se nomme : "Chasser le dragon". Des seringues jonchent la terre boueuse. Sayed Aziz et ses compagnons d'infortune sont héroïnomanes. Ils forment la bande des drogués de Kaboul, infectés par la guerre, l'exil et la désespérance. Quand il pleut ou il neige, ils se replient dans les égouts. Les policiers les harcèlent, les rackettent, les frappent souvent. Les dealers sont toujours postés à proximité, prêts à fournir à volonté. Coiffé d'un calot blanc crème, Sayed Aziz, a le visage creusé, presque émacié. Agé de 38 ans, il en paraît quinze de plus. "Si j'avais su ce qui m'attendait à mon retour à Kaboul, soupire-t-il, je serais resté dans mon camp de réfugiés." Sayed Aziz était en Iran durant toutes les années de guerre. Il était intégré, avait trouvé du travail : éleveur de poulets puis artisan tailleur. L'apparente insertion sociale était bien trompeuse. Afin de "doper" sa productivité, un de ses patrons l'incitait à fumer de l'opium. La dépendance virera au cauchemar quand, attiré par les promesses de la "reconstruction", Sayed Aziz retourna en Afghanistan après la chute des talibans, fin 2001. Cruelle est la désillusion. A Kaboul, Sayed Aziz se retrouve sans emploi, de plus en plus "accro" à l'héroïne. Honteux, il quitte sa famille et erre du côté du stade, un des lieux de rendez-vous des drogués. Il survit en déchargeant des camions, quand sa santé le lui permet. Des brouettes de briques pour s'acheter la précieuse poudre qui lui évitera les affres de l'état de manque. Les drogués de Kaboul sont l'un des symptômes du mal afghan : à la fois héritage d'un passé déchiré et illustration d'un présent désenchanté. On connaissait l'Afghanistan producteur d'opium, le premier au monde (92 % de l'offre internationale). On connaissait moins l'Afghanistan consommateur. Or le fléau prend d'alarmantes dimensions. Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), 1,25 million d'Afghans sont des consommateurs de drogues (hachisch, opium, héroïne...), dont 100 000 résidents à Kaboul. Le passif des années de guerre est accablant. Dans le cas de l'héroïne, un drogué sur deux a commencé à consommer dans les camps de réfugiés, surtout en Iran. PROPAGATION DE MALADIES L'Etat afghan apparaît dépassé. A l'hôpital public de Kaboul, la désintoxication relève très archaïquement du département de santé mentale dont le responsable, Abdul Qureshi, avoue "ne pas dormir la nuit" à cause de l'indigence de son salaire. Il arrondit ses fins de mois en travaillant à l'extérieur. Aussi les ONG étrangères se glissent-elles dans les brèches d'un système public défaillant. Médecins du monde (MDM) vient de lancer un programme de "réduction des risques" visant à limiter la propagation de maladies virales, comme le sida et l'hépatite B, dues à l'échange de seringues. Ses équipes sillonnent les rues de Kaboul afin d'aller au contact des héroïnomanes. Elles leur distribuent des trousseaux de seringues et leur prodiguent des conseils sanitaires afin d'éviter que l'ignorance n'ajoute au fléau. ¤ La situation des femmes dans les sociétés arabes reste délicate, comme en atteste le rapport publié, jeudi 7 décembre, par le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP). ¤ L a situation des femmes dans les sociétés arabes reste délicate, comme en atteste le rapport publié, jeudi 7 décembre, par le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP). Ce rapport, le quatrième consacré depuis 2003 au développement arabe, considère que "les femmes ne pourront pas acquérir leur autonomie dans la société arabe tant que cette dernière persistera à leur refuser l'opportunité de progresser, d'apprendre et de réaliser pleinement leur potentiel, ce qui entrave le développement humain de tous". Les rédacteurs ont noté des "avancées", notamment en économie, même si le taux d'activité des femmes arabes reste le plus faible au monde (33 % alors que la moyenne mondiale est de 56 % en moyenne). Au niveau des études, le rapport fait état des meilleurs résultats obtenus par les filles par rapport aux garçons lorsqu'elles peuvent accéder à l'école, mais leur taux d'inscription dans le primaire (77 %) et dans le secondaire (54 %) restent faibles. Pour ce qui est du statut juridique de la femme, le rapport de l'UNDP estime que, même si les droits du travail et de la famille évoluent en leur faveur, les législations n'en conservent pas moins de nombreuses dispositions discriminatoires. Ces dispositions, qui s'ajoutent à des pratiques sociales telles que les "crimes d'honneur" et les violences domestiques, découlent du fait que "l'élaboration de la législation, son application et son interprétation sont essentiellement une affaire d'hommes". En politique, la pression sociale et l'instauration ponctuelle de quotas a permis quelques avancées, même si la participation des femmes reste généralement "symbolique" et "limitée", pour ce qui relève de l'exécutif, à des portefeuilles ministériels "mineurs". Selon l'UNDP, la promotion des femmes reste entravée par "des régimes autocratiques qui manipulent les questions relatives aux femmes au gré de leurs intérêts politiques du moment", et par la montée en puissance de courants islamiques généralement conservateurs. "Comment développer un nouveau modèle islamique qui puisse faire résolument avancer la situation des femmes tant dans le discours que dans les faits ?", s'interrogent les rapporteurs, au terme de virulents débats sur la compatibilité entre islamisme et processus de réformes. ¤ Le grand chantier de la révision de la Constitution destinée à "refonder la Bolivie", selon l'ambition proclamée par le président Evo Morales, est en panne. ¤ L e grand chantier de la révision de la Constitution destinée à "refonder la Bolivie", selon l'ambition proclamée par le président Evo Morales, est en panne. Les débats sur le fond des réformes n'ont pas encore débuté mais les questions de procédure enflamment les passions. La décision de M. Morales d'imposer l'adoption de cette nouvelle Constitution à la majorité simple, au lieu des deux tiers des voix requis par les textes en vigueur, a suscité une vague de protestations. L'ancien candidat centriste à la présidence de la République, Samuel Doria Medina, élu à l'Assemblée constituante, a lancé, le 16 novembre, une grève de la faim qui a rallié, trois semaines plus tard, plus de 1 800 personnes, dont cinq préfets de département, des dizaines de sénateurs et de députés, des maires et d'autres élus. La grève de la faim est une forme de résistance pacifique assez populaire en Bolivie, où elle a été souvent utilisée, aussi bien sous les dictatures qu'en démocratie. La droite ainsi que les autorités et les "comités civiques" de l'est du pays se sont joints au mouvement. Mercredi 6 décembre, trois cents partisans du président Morales ont retenu en otage, pendant douze heures, le premier préfet élu du département de La Paz, José Luis Paredes, ancien maire charismatique de la ville dortoir d'El Alto. M. Paredes est un opposant, mais n'avait pas rejoint les grévistes de la faim. Les paysans qui l'ont pris en otage voulaient l'obliger à signer une déclaration de soutien à la position gouvernementale sur la Constitution. L'information sur la prise d'otages a été immédiatement transmise au gouvernement, qui n'est pas intervenu. Mardi, des sympathisants de M. Morales ont agressé les six grévistes de la faim qui avaient trouvé refuge au couvent de San Francisco, en plein centre historique de La Paz. Montrant des cartouches de dynamite, les agresseurs ont provoqué la fuite précipitée des protestataires. Parmi les grévistes de la faim se trouvait un ancien allié du chef de l'Etat, l'écrivain Juan Claudio Lechin, fils du leader historique des mineurs et de la Centrale ouvrière bolivienne, Juan Lechin, ex-vice-président de la République. Le romancier était particulièrement visé par les agresseurs. Avant leur irruption, les policiers se sont retirés. "La police ne peut pas protéger un individu qui a rallié une grève politique", a justifié la ministre de l'intérieur, Alicia Muñoz. Juan Claudio Lechin a dénoncé "des agissements de type fasciste, à la Mussolini ou Hitler, qui avaient commencé avec un discours populaire et avaient débouché sur la plus cruelle des dictatures". "RISQUE DE DÉBORDEMENTS" Le président Morales accuse les grévistes de la faim de "défendre des privilèges", et de "saboter l'Assemblée constituante" et le sommet sud-américain, prévu à Cochabamba, samedi 9 décembre. Toutefois, le vice-président Alvaro Garcia Linera, principal négociateur du gouvernement, cherche un compromis. La solution viserait à restreindre le recours à la majorité simple. Certains sujets, tels que la réélection du président de la République, resteraient soumis à une majorité des deux tiers. Cependant, le parti présidentiel, le Mouvement pour le socialisme (MAS, gauche), est divisé entre partisans d'un consensus avec les centristes pour mieux isoler la droite, et des radicaux qui rejettent en bloc tout compromis. Installée à Sucre depuis le 6 août, l'Assemblée constituante est bloquée par ces questions de procédure. Jeudi, le cardinal Julio Terrazas, chef de l'Eglise catholique, s'est dit préoccupé par "le risque de débordements qui pourraient entraîner la division, la douleur et la mort". ¤ Yuli Tamir, ministre israélienne de l'éducation, estime qu'il s'agit d'une question d'honnêteté et de rigueur avec l'Histoire. ¤ Y uli Tamir, ministre israélienne de l'éducation, estime qu'il s'agit d'une question d'honnêteté et de rigueur avec l'Histoire. Elle a décidé de faire figurer dans les manuels scolaires la "Ligne verte", cette ligne de cessez-le-feu qui marquait la séparation entre Israël et la Cisjordanie avant la guerre de 1967. Ce territoire sous contrôle jordanien avait alors été conquis par les Israéliens, ainsi que Jérusalem-Est et le plateau du Golan appartenant à la Syrie. Depuis, ces territoires sont occupés ou annexés. "L'Etat d'Israël a des frontières compliquées, et il est impossible de demander aux enfants de comprendre la situation politique sans expliquer le contexte historique", estime M^me Tamir, qui précise que "l'Histoire fait partie de la réalité géopolitique dans laquelle nous vivons". Voilà pourquoi, selon elle, il faut faire figurer la "Ligne verte" dans les manuels d'histoire et de géographie car, actuellement, ce qui fut la frontière orientale d'Israël de 1948 à 1967 est totalement ignoré. Des élections pour sortir de la crise interne palestinienne Une commission chargée d'examiner les moyens de sortir de la crise politique au sein de l'Autorité palestinienne a recommandé au président Mahmoud Abbas d'organiser "des élections législatives et présidentielle anticipées", a indiqué, jeudi 7 décembre, l'un de ses membres, Azzam Al-Ahmad, chef du groupe parlementaire du parti Fatah, dont est membre M. Abbas. Ce dernier avait annoncé, le 30 novembre, l'échec de négociations avec le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) pour parvenir à un gouvernement d'union nationale. Le Hamas a remporté les élections législatives de janvier, un an après l'élection de M. Abbas. - (AFP.) Au cours des cinq années qui ont suivi la guerre de six jours, les Israéliens ne savaient d'ailleurs pas comment qualifier ces nouveaux territoires, comme le souligne le journal Maariv : "conquis", "occupés" ou "libérés" ? L'appellation "Cisjordanie" (ou "West Bank", en anglais) a été remplacée par Judée et Samarie, noms bibliques du territoire. Le fait de matérialiser les frontières reconnues de l'Etat juif avant l'occupation et l'annexion est qualifié de "décision politique qui va bien au-delà des attributions du ministre", estime l'ancien directeur général de l'éducation, le député de Kadima, Ronit Tirosh. La proposition de M^me Tamir a soulevé, à droite, un véritable concert de protestations. Le chef du Likoud, Benyamin Nétanyahou, l'a qualifiée d'"étrange et scandaleuse". Des députés ont appelé à la démission de la ministre, et certains ont fait jurer à leurs enfants et à leurs petits-enfants de ne pas utiliser ces livres. Des rabbins ont fustigé cette proposition qui, pour eux, ne consiste, ni plus ni moins, qu'à "déchirer la Torah". L'un d'entre eux, Shalom Dov Wolfa, a décidé d'envoyer une lettre à tous les directeurs d'école pour exiger l'interdiction d'utiliser ces livres qui "servent la cause du Hamas et des ennemis d'Israël". "La ministre de l'éducation devrait se souvenir de ce qui est arrivé à Ariel Sharon, qui s'en est pris aux colonies à Gaza et en Judée-Samarie", a-t-il averti. Voilà Yuli Tamir, membre de l'aile gauche du Parti travailliste, prévenue. Le Likoud a décidé, mercredi 6 novembre, de déposer une motion de censure. M^me Tamir a reçu le soutien du premier ministre, Ehoud Olmert, qui a toutefois souligné que "le gouvernement et l'opinion publique sont hostiles au retour aux frontières d'avant 1967". ¤ L'armée américaine a tué, vendredi 8 décembre, vingt membres présumés du réseau terroriste Al-Qaida, dont deux femmes, dans un assaut au nord de Bagdad, alors que les forces britanniques et danoises ont arrêté des chefs de milices lors d'une importante opération dans le sud de l'Irak. ¤ L 'armée américaine a, tué vendredi 8 décembre, vingt membres présumés du réseau terroriste Al-Qaida, dont deux femmes, dans un assaut au nord de Bagdad, alors que les forces britanniques et danoises ont arrêté des chefs de milices dans une importante opération dans le sud de l'Irak."Agissant sur la base de renseignements concordants, des troupes au sol fouillaient des bâtiments quand elles ont été la cible de tirs d'armes lourdes venant de l'un d'eux. Les soldats ont riposté, tuant deux terroristes armés", a expliqué l'armée américaine. "Les tirs se poursuivant, les forces de la coalition ont fait appel à un soutien aérien. Dix-huit terroristes armés ont été tués dans la frappe aérienne, dont deux femmes", a ajouté l'armée, précisant que de nombreuses armes avaient été découvertes. Entretemps, à Bassora, 750 soldats britanniques et 250 Danois sont entrés en force dans un quartier où ils ont arrêté cinq chefs de milices "accusés d'enlèvements, de meurtres et d'attaques contre la force multinationale" dirigée par les Etats-Unis, selon un porte-parole de l'armée britannique."C'est la plus importante opération du genre menée ici depuis 2003. Nous n'avons subi aucune perte et n'avons pas d'informations sur des victimes", a ajouté le commandant Charlie Burbridge. L'opération a commencé au lever du jour et visé le quartier Al-Hartha, dans le nord de Bassora, deuxième ville d'Irak à majorité chiite. Des chars d'assaut ont investi les lieux depuis le sud, tandis qu'une force d'assaut amphibie a traversé le fleuve Chatt Al-Arab sur des embarcations. Les soldats ont été la cible de tirs d'armes automatiques et de roquettes, auxquels ils ont riposté. Des armes ont été saisies. Le porte-parole du mouvement du chef chiite radical Moqtada Al-Sadr à Bassora, Kazem Ali, a dénoncé cette opération et menacé de représailles. "Les hommes arrêtés font partie de la tribu Al-Batta, et parmi eux figure le maire d'Al-Hartha. S'ils ne sont pas relâchés cet après-midi, la tribu va attaquer les bureaux du gouverneur de Bassora", a menacé M. Ali. Enfin, l'armée américaine a annoncé la mort jeudi d'un soldat, ce qui porte à 2912 le nombre de militaires américains ou personnels assimilés qui sont morts en Irak depuis l'invasion de mars 2003, selon un bilan établi à partir des chiffres du Pentagone. ¤ Lors d'une réunion de l'OLP samedi, le président de l'Autorité palestinienne s'est prononcé en faveur de scrutins anticipés si les négociations avec le mouvement islamiste en vue d'un gouvernement d'union nationale restent au point mort. Le Hamas, à la tête du gouvernement, dénonce un "coup contre la démocratie". ¤ L e Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) s'est prononcé samedi 9 décembre en faveur d'élections anticipées pour sortir de la crise politique, faute d'accord entre le Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas, à la tête du gouvernement, en vue de former un gouvernement d'union nationale et de faire cesser le boycott international. "Le Comité exécutif a demandé au président Mahmoud Abbas d'organiser des élections législatives et présidentielles anticipées", a déclaré un membre du Comité, Saleh Rafaat. Il a précisé que M. Abbas, qui assistait à cette réunion à Ramallah (Cisjordanie), avait soutenu l'appel de l'OLP. Coups de feu lors d'une manifestation des services de sécurité à Gaza Deux gardes palestiniens de faction devant le bâtiment du Conseil législatif palestinien à Gaza ont été légèrement blessés samedi lors d'un échange de tirs avec une foule de quelque 1 400 membres des services de sécurité qui manifestaient pour réclamer le paiement d'arriérés de salaires, ont indiqué des témoins. ( -Avec Reuters). (fl-sq.gif) Amnesty craint un "désastre" dans les territoires palestiniens "Nous assistons à une spirale croissante de violations impunies des droits de l'Homme (dans les territoires palestiniens), qui sème les germes d'un désastre aux conséquences catastrophiques pour les civils", écrit samedi la secrétaire générale d'Amnesty International, Irene Khan, dans une lettre ouverte aux chefs d'Etats de l'Union européenne à l'issue d'une tournée d'une semaine en Israël et dans les territoires palestiniens. Elle prévoit "une extension de la violence, l'effondrement des institutions palestiniennes déjà défaillantes et l'aggravation de la crise des droits de l'Homme". La responsable de l'ONG recommande la mise en place d'un mécanisme de surveillance du respect des droits de l'Homme, prévoyant enquêtes et poursuites contre pour les responsables de crimes punis par la loi internationale. Elle préconise aussi la cessation immédiate des livraisons ou transferts d'armes à toutes les parties impliquées dans le conflit, le démantèlement des colonies israéliennes en Cisjordanie ainsi que celui de la 'barrière de sécurité' érigée par Israël, la fin du strict bouclage israélien de la Cisjordanie et une juste solution du problème des réfugiés palestiniens. - (Avec AFP) Des participants ont indiqué que M. Abbas prévoyait un discours officiel la semaine prochaine. "A la fin de cette intervention, il indiquera qu'il appelle à des élections présidentielle et législatives anticipées, mais qu'il garde la porte ouverte" à des négociations avec le Hamas, a indiqué Khalida Jarar, un autre participant. Le mouvement islamiste Hamas, à la tête du gouvernement palestinien, a rejeté la décision de l'OLP. "Il s'agit là d'un coup contre la démocratie dans le but d'éliminer le Hamas de la scène politique", a déclaré le chef du groupe parlementaire du Hamas, majoritaire au Conseil législatif palestinien, Khalil Al-Hiyya. "Cette décision ne sert pas les intérêts nationaux palestiniens et ne va qu'aggraver la situation", a-t-il averti. ¤ Lisez l'intégralité de l'article pour plus d'information. ¤ O n en parle dans les organisations juives comme d'une "véritable ignominie". Une conférence internationale - dont l'objectif semble être de contester la réalité de la Shoah - devrait attirer, lundi 11 et mardi 12 décembre à Téhéran, soixante-sept "historiens et chercheurs" de trente pays, dont les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, l'Autriche. Jamais une manifestation à forte tonalité négationniste de cette ampleur n'avait eu lieu dans un pays musulman. A l'initative de deux organisations néonazies (américaine et suisse), une conférence de même nature avait failli se tenir en 2001 à Beyrouth, mais avait été annulée après un appel d'intellectuels de quatorze pays arabes (dont les Palestiniens Edward Saïd, décédé depuis, et Elias Sanbar). A de multiples reprises depuis son élection en juin 2005, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a contesté la réalité de la Shoah. Dès octobre 2005, affirmant qu'Israël devait être "rayé de la carte", il avait qualifié de "mythe" le génocide des juifs. Exprimant des "doutes" sur le nombre de juifs tués dans les camps, il fait de la Shoah un "prétexte" au développement du sionisme, à l'"oppression" des Palestiniens, à l'accroissement de "l'influence des juifs dans l'économie, les médias, les centres de pouvoir". Rendus publics par l'Institut pour les études politiques de Téhéran - officine organisatrice proche du ministère des affaires étrangères -, les thèmes de la conférence affichent un caractère négationniste : "Antisémitisme européen et émergence du sionisme" ; "Nazisme et sionisme : coopération ou hostilité" ; "Points de vue révisionnistes" ; "Chambres à gaz : négation ou confirmation", etc. Des débats sont prévus sur l'antisémitisme en Europe, comparé au sort, jugé plus clément, des juifs en pays musulman, et sur les lois qui "restreignent la liberté d'expression de ceux qui nient l'Holocauste". "Si la conférence devait conclure que l'Holocauste a vraiment existé, alors l'Iran l'accepterait", a déclaré, mardi 5 décembre, Manuchehr Mohammadi, vice-ministre des affaires étrangères. Mais la question resterait entière : "Pourquoi la nation palestinienne et les pays du Proche-Orient devraient-ils en payer le prix ?" Il ajoutait : "S'il est vrai que six millions de juifs ont été tués, faut-il interdire d'autres recherches et emprisonner ceux qui doutent ?" L'ALLEMAGNE "CHOQUÉE" Aucune liste d'intervenants n'avait été communiquée à deux jours de l'ouverture. Les sites négationnistes sont également discrets, comme s'ils craignaient que les participants ne soient inquiétés dans des pays comme la France, la Belgique, l'Allemagne ou l'Autriche, qui disposent d'un arsenal répressif contre le négationnisme. Mais le chiffre fourni de trente pays participants confirme la coopération croissante entre chercheurs "indépendants" de pays européens, des Etats-Unis, du Proche-Orient, ainsi que le fait observer le site américain de l'Institute for historical review (IHR), qui avait publié, dans les années 1970, deux ouvrages d'Arthur Butz (La Supercherie du vingtième siècle) et de Richard Harwood (Est-ce qu'il y a bien eu six millions de morts ?). L'IHR avait été promotrice de la conférence révisionniste de Beyrouth en 2001. Début 2006, déjà, l'Iran avait riposté aux caricatures de Mahomet publiées par la presse danoise par un concours de caricatures sur la Shoah. Quelque 1 193 dessins avaient été envoyés de 62 pays. Neuf millions de personnes ont visité l'exposition qui a suivi à Téhéran. C'est devant le "succès" de cette manifestation que la conférence sur la Shoah avait été relancée. Le Congrès juif mondial s'inquiète de la faiblesse des réactions. Toutefois, après Kofi Annan, qui a désavoué l'initiative iranienne, le ministère allemand des affaires étrangères a déclaré, vendredi 8 décembre, que les affirmations mettant en doute la réalité de la Shoah sont "choquantes" et "inacceptables". _________________________________________________________________ ¤ Le motif des intempéries invoqué par les autorités a éveillé un certain scepticisme. Au ministère des affaires étrangères, on évoque un risque de menace terroriste. ¤ P endant la seule journée du vendredi 8 décembre, ce sont deux sommets asiatiques majeurs que les autorités philippines ont décidé de reporter. Les rencontres annuelles de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) et de l'Asie de l'Est, prévues du 10 au 14 décembre, ont été reportées au mois de janvier, ont annoncé les organisateurs, invoquant l'approche d'une tempête tropicale. Mais au ministère des affaires étrangères philippin, des sources évoquaient plutôt des menaces terroristes planant sur les réunions. "Cette décision a été prise uniquement en raison de la tempête" tropicale qui s'approche des Philippines, s'est défendu Marciano Paynor, un membre du comité organisateur. Mais ce sont bien les risques d'une attaque terroriste qui ont été avancés au sein du ministère des affaires étrangères pour expliquer ce brusque report : "La menace d'une attaque terroriste était l'une des raisons de ce report, la seconde est la situation politique à Manille", selon des sources qui n'ont pas spécifié la nature des menaces. Le motif des intempéries, invoqué par les autorités, avait éveillé un certain scepticisme, la tempête tropicale ne s'étant pas, pour l'heure, transformée en typhon et les services de météorologie n'ayant pas recommandé l'annulation des sommets. A 16 heures locales (9 heures à Paris), la dépression baptisée Utor, accompagnée de vents de près de 100 km/h, se trouvait à 350 kilomètres de l'île de Samar et se dirigeait vers Cebu, dans le centre de l'archipel, où devaient avoir lieu les sommets. SOURCE D'EAU POTABLE EMPOISONNÉE Selon les services de météorologie philippins, Utor est assez puissante pour déraciner des arbres et menace d'affecter la région orientale de Bicol, dévastée la semaine dernière par le typhon Durian, qui a déclenché une coulée de boue faisant plus de 1 300 morts ou disparus dans l'Est. Peu avant l'annonce de ce report inédit, la police des Philippines a cependant révélé qu'elle enquêtait sur un possible attentat terroriste qui aurait visé à empoisonner une source d'eau potable de Cebu. Ces derniers jours déjà, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Australie et le Japon avaient lancé une mise en garde contre de possibles actions, non spécifiées, enjoignant leurs ressortissants d'éviter Cebu durant le sommet. Le territoire philippin abrite plusieurs organisations terroristes. Parmi elles figure le groupe extrémiste islamiste Abou Sayyaf, actif dans le sud de l'archipel, et que Washington et Manille estiment lié à Al-Qaida. Toutes les agences gouvernementales ont été placées en état d'alerte, a précisé un haut responsable du bureau national des investigations (NBI) sous couvert de l'anonymat. Plusieurs cas d'empoisonnements collectifs avaient été signalés au début du mois à Manille. Ironie du sort, l'Asean avait inscrit la lutte antiterroriste en tête de son ordre du jour. Elle devait notamment parapher un accord de lutte antiterroriste imposant à ses dix membres Malaisie, Indonésie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Bruneï, Laos, Vietnam, Cambodge et Birmanie de coopérer dans ce domaine. ¤ Le premier ministre dénonce le Parti de Dieu avant le grand rassemblement de l'opposition dimanche 9 décembre. ¤ A u Liban, les divisions se creusent. Le premier ministre, Fouad Siniora, a accusé, vendredi 8 décembre, Hassan Nasrallah, secrétaire général du Parti de Dieu, le Hezbollah, et dirigeant de l'opposition, de "tenter de fomenter un coup d'Etat, ou du moins de menacer d'un tel coup". Et l'armée libanaise s'est trouvée contrainte de réfuter les accusations lancées par le parti chiite à propos de saisies d'armes appartenant à sa milice pendant la guerre qui l'avait opposé à Israël au cours de l'été. L'opposition menace de faire monter d'un cran son mouvement de protestation après le nouveau rassemblement, fixé dimanche. Ses partisans ont, depuis une semaine, pris leurs quartiers sous des centaines de tentes dressées dans le centre-ville de Beyrouth, où l'activité commerciale est très largement paralysée. Ils refusent de quitter les lieux avant d'avoir obtenu satisfaction sur la composition du gouvernement. Toutes les parties en appellent au dialogue, mais elles n'en prennent pas le chemin. Les accusations et les discours sont virulents et les positions respectives antagonistes. Après sa dénonciation de la menace de "coup d'Etat", le premier ministre est revenu plus longuement sur l'attitude adoptée par le chef du Hezbollah depuis le début de cette crise créée par la démission des ministres chiites. Hassan Nasrallah "a affirmé chercher le dialogue et être attaché à la démocratie, mais le ton de ses propos et ses positions n'étaient que menaces et semences de division entre les Libanais", a déclaré le premier ministre, sur un ton égal qui tranchait avec le réquisitoire vif et passionné prononcé la veille par le dirigeant du Parti de Dieu. M. Siniora a critiqué "le grondement de colère insensé et lourd de risques de discorde", ainsi que "les brutalités" des propos de M. Nasrallah, qui, a-t-il dit, recourt au "langage de la force" et de la "menace" d'une escalade permanente si l'exigence de l'opposition d'obtenir une minorité de blocage au sein du gouvernement n'est pas acceptée. Il a dénié à M. Nasrallah le droit de s'ériger en juge de qui, au Liban, est "nationaliste", "propre" et/ou "digne de respect", tous qualificatifs puisés dans le vocabulaire du chef du Parti de Dieu. "Le seyyed Nasrallah et la résistance sont en train de dilapider à grande vitesse, dans les rues et les venelles de Beyrouth, a dit M. Siniora, le capital de respect acquis auprès des Arabes et des musulmans." Le premier ministre s'est par ailleurs demandé, commentant les affirmations de M. Nasrallah selon lesquelles le Hezbollah ne doit allégeance à aucune force extérieure, "d'où viennent les centaines de millions de dollars qui ne passent pas par les créneaux officiels" et dont dispose le Parti de Dieu. L'allusion à l'Iran est limpide. De son côté, le commandement de l'armée, compte tenu de "ses responsabilités nationales", et "dans le souci de sauvegarder l'unité nationale", a affirmé "n'avoir reçu aucun ordre du premier ministre exigeant la saisie des armes destinées à la résistance les combattants du Hezbollah dans le sud du pays". Il réfutait ainsi les accusations proférées la veille par le dirigeant du Hezbollah selon lesquelles M. Siniora avait ordonné une telle saisie lors de la guerre qui avait opposé, cet été, le Parti de Dieu à l'armée israélienne. "Le commandement de l'armée précise que lors de la dernière guerre, une certaine quantité de munitions a été saisie à un barrage de l'armée. Il est par la suite apparu que ces munitions appartenaient à la résistance, qui a voulu les récupérer. Elle a été informée que leur restitution obéissait à des mesures juridiques nécessitant une décision politique, d'où le malentendu" actuel, a précisé le commandement de l'armée. UNE "DÉNÉGATION QUI CONFIRME" Il a rappelé que, depuis le 13 février 2006, il a "pris les dispositions nécessaires pour empêcher l'entrée d'armes et de munitions à travers les frontières terrestres et maritimes" et que "seules les munitions appartenant à la résistance et stockées sur le territoire libanais étaient exemptées de cette mesure", autrement dit pouvaient être déplacées d'un point à un autre, "conformément à la déclaration ministérielle sur la base de laquelle le gouvernement avait obtenu l'entière confiance du Parlement". Le Hezbollah et son allié chiite Amal, également membre de l'opposition, disposaient de cinq ministres au sein du gouvernement. Ils ont démissionné en novembre. Dans la soirée, le Hezbollah a qualifié d'"ambiguë" la mise au point de la troupe. Il y a vu une "dénégation qui confirme", selon lui, les accusations de son secrétaire général, tout en affirmant "comprendre l'embarras" du commandement de l'armée vis-à-vis du premier ministre. Jeudi, M. Nasrallah avait par ailleurs accusé des membres de la majorité, qu'il n'a pas nommés, d'avoir sollicité via l'administration américaine, une attaque israélienne contre le Liban pour en finir avec le Hezbollah. Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste (PSP) et l'une des figures de proue de la majorité, avait démenti par avance ces accusations en déclarant la veille, lors d'une conférence de presse, qu'il se demandait où le chef du Parti de Dieu "puise ses renseignements". M. Joumblatt avait indiqué avoir appris par le journaliste américain Seymour Hersh qu'il était visé par de telles accusations. "Nous avons dit aux Américains que seul le dialogue permet de régler les problèmes du Liban", avait affirmé M. Joumblatt. ¤ A la recherche d'une nouvelle stratégie sur le dossier irakien, le président George Bush multiplie les consultations. Il pourrait annoncer ses intentions avant Noël. ¤ D eux jours après la remise du rapport Baker-Hamilton appelant à un changement de stratégie en Irak, l'agitation est grande à Washington. Le président George Bush n'a jamais autant fréquenté les parlementaires. Il a reçu une nouvelle fois, vendredi 8 décembre, les chefs républicains et démocrates du Congrès pour un échange de vues sur l'Irak. M. Annan estime que le risque de conflit régional est "réel" Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a estimé, vendredi 8 décembre, dans un rapport, que "la perspective d'une guerre civile tous azimuts et même d'un conflit régional est devenue beaucoup plus réelle" depuis son précédent rapport sur la Mission d'assistance de l'ONU en Irak, il y a trois mois. La veille, Kofi Annan avait jugé "très positive" la volonté manifestée par M. Bush d'examiner les recommandations de la commission Baker-Hamilton. Lui-même dit avoir "exhorté" Washington à "dialoguer avec l'Iran et la Syrie". M. Annan s'est aussi déclaré opposé à une division de l'Irak en entités ethniques, qui pourrait, selon lui, porter les cours du pétrole à "100 ou 120 dollars" le baril. - (Reuters.) "Le président a reconnu que de nouvelles tactiques pourraient être nécessaires", a indiqué la prochaine présidente (démocrate) de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. Son homologue au Sénat, Harry Reid, s'est montré moins patient : "Il faut que quelqu'un dise à cet homme qu'il faut des changements significatifs", a-t-il déclaré. M. Bush n'a encore rien dit de concret. Mais la pression est suffisamment forte - la proportion d'Américains qui pensent que la guerre peut être gagnée n'est plus que de 27 % - pour que la Maison Blanche annonce une série d'initiatives destinées à montrer qu'il travaille intensément. Lundi, le président se déplacera jusqu'au département d'Etat pour entendre les diplomates de la cellule de reconstruction de l'Irak. Il consultera aussi des experts et des universitaires. Mardi, il prendra l'avis de l'ambassadeur américain à Bagdad, Zalmay Khalilzad, et des chefs militaires, par téléconférence. Mercredi, il se rendra au Pentagone. Le président attend trois rapports, en provenance du département d'Etat, de l'état-major et du Conseil de sécurité nationale. Selon la Maison Blanche, il annoncera ses intentions dans un discours à la nation, si possible avant Noël. Dans la fébrilité générale, une figure est notablement discrète : Condoleezza Rice. Depuis les élections du 7 novembre, la secrétaire d'Etat s'est peu montrée, à l'exception de quelques interviews lorsqu'elle a accompagné le président Bush à Riga et en Jordanie. Après la parution du rapport Baker-Hamilton, elle est restée muette, alors que M. Baker, l'un de ses prédécesseurs au département d'Etat, courait d'interview en audition au Congrès pour expliquer qu'il était temps de conduire la politique étrangère autrement, de nouer des fils avec Damas et Téhéran et de faire avancer le problème israélo-palestinien. M^me Rice est dans cette situation particulière d'être jugée trop "réaliste" par l'équipe du vice-président Dick Cheney, alors que les "pragmatiques", façon James Baker, la trouvent terriblement idéologue. Vendredi, la secrétaire d'Etat a donné son premier commentaire, après un entretien avec le ministre des affaires étrangères allemand, Frank-Walter Steinmeier. Celui-ci, qui vient d'effectuer une visite à Damas, décriée par le premier ministre israélien Ehoud Olmert, est favorable à un dialogue avec la Syrie. M^me Rice n'a manifestement pas changé d'avis. "Le problème, c'est leur attitude. Peut-on changer l'attitude de ces deux pays ?" s'est-elle interrogée à propos de la Syrie et de l'Iran. Mais elle a souligné que l'Irak peut tout à fait traiter avec Téhéran et Damas : "Si, en fait, ils cherchent une compensation pour arrêter de contribuer à déstabiliser l'Irak, alors c'est autre chose", a-t-elle ajouté. Samedi, elle devait s'entretenir à Washington avec la ministre des affaires étrangères d'Israël , Tzipi Livni. Une personnalité, au moins, n'a pas paru affectée par le remue-ménage des sortants et des entrants qui voit actuellement les battus du 7 novembre quitter la capitale et les nouveaux élus s'installer dans leurs bureaux : Donald Rumsfeld. Le secrétaire à la défense a fait des adieux de héros au personnel du Pentagone. En réponse aux questions, il a indiqué ne pas être impressionné par le rapport Baker, qui ne comporte rien, à ses yeux, que les chefs militaires n'aient pas déjà envisagé. Il croit toujours à la victoire. "Nous avons toutes les chances du monde de réussir mais seulement si nous avons la patience", a-t-il affirmé. Il a indiqué que son plus mauvais souvenir était le scandale des sévices à la prison d'Abou Ghraib. Au même moment, le juge Thomas Hogan examinait la recevabilité de la plainte déposée contre lui pour actes de torture au nom de neuf anciens prisonniers d'Irak et d'Afghanistan. ¤ Pierre-Antoine Braud, ex-conseiller politique au Nations unies, évoque l'irrésistible montée en puissance des Chinois en Afrique. L'Asie apparaît comme une alternative à l'Europe. ¤ L a Chine multiplie ses investissements en Afrique. Un journal chinois vient d'être créé au Nigeria. L'Afrique sera-t-elle bientôt terre chinoise ? Il est trop tôt pour dire si les Chinois s'inscrivent dans une logique hégémonique. Mais des structures politiques et économiques sont en place pour que cette percée bien réelle puisse s'étendre. Plus de 800 entreprises de l'empire du Milieu y sont déjà présentes, le volume des échanges a triplé en quatre ans. Officiellement, le continent accueille 130 000 Chinois, mais ils sont probablement davantage. On s'attend à un doublement, voire à un triplement, d'ici cinq ans. CHRONOLOGIE 1994 . Premier investissement pétrolier chinois en Afrique, au Soudan. 1999 . Le pouvoir chinois élabore une stratégie plus ambitieuse sur l'Afrique. 2000 . Première banque chinoise en Afrique, EximBank, au Soudan. Premier forum de coopération Chine-Afrique. 2004 . Prêt chinois de 2 milliards de dollars (peut-être 6 en 2008) à l'Angola. 2005 . Accord avec l'Afrique du Sud de développement dans le nucléaire civil. À LIRE Chine-Afrique : le dragon et l'autruche, d'Adama Gaye (L'Harmattan, 294 p., 25,50 ). "La Chine en Afrique", n^o 8 de la revue Monde chinois, 2006. Pour autant, nous n'assisterons pas à la création d'une "Chinafrique" à l'image de la "Françafrique" du XXe siècle. La relation française reposait notamment sur des dimensions idéologiques et sentimentales. L'essor chinois, actuel et futur, répond à des intérêts économiques et politiques bien compris des deux côtés. En quoi la percée chinoise est-elle une tendance de fond ? Le continent africain représente l'opportunité pour la Chine de sécuriser durablement un accès aux matières premières nécessaire à sa croissance. Ce développement s'intensifie depuis deux ans, mais il s'est amorcé en 1993, quand la Chine est devenue importatrice nette de pétrole. Une réflexion stratégique s'est mise en place depuis 1999. En important d'Afrique, les Chinois échappent à la zone du Proche-Orient, où les Etats-Unis sont omniprésents. Les Chinois ont tout d'abord saisi des opportunités là où la compétition était moins forte : Soudan, Angola, Nigeria, Zimbabwe... Souvent au moment où ces pays connaissaient des conflits et étaient délaissés par des compagnies occidentales. Ils se sont créé des niches à partir desquelles ils rayonnent Hormis le pétrole, vers quels types de secteurs les investisseurs chinois vont-ils se diriger ? Nous assistons à une sorte de "remontée de filière". L'Afrique est désormais un "laboratoire" pour exporter des produits manufacturés à plus forte valeur ajoutée. La percée a suivi quatre phases : le pétrole, le minerai puis le BTP, et enfin les exportations avec des acteurs privés, pas forcément liés à l'appareil d'Etat, comme le textile. Un système financier est maintenant en place pour les développements futurs : des banques chinoises prêtent localement à des compagnies pour se développer. La récente nomination d'une Chinoise de Hongkong à la tête de l'OMS est-elle un des premiers fruits de la politique clientéliste chinoise en Afrique ? C'est un des éléments, et nous ne sommes peut-être qu'au début d'une politique d'influence croissante dans les organisations internationales. Cette élection est une première. Pour obtenir une agence, il est utile d'avoir le vote des 48 pays africains qui représentent 25 % des voix aux Nations unies. Quels avantages les Africains vont-ils retirer de cette percée ? Dans un contexte de crispation et de fermeture européenne, l'Asie apparaît comme une alternative. Les dirigeants africains veulent diversifier leurs interlocuteurs internationaux. En clair, faire monter les enchères, et cela marche très bien. Certains dirigeants africains semblent également fascinés par ce qu'ils appellent le "modèle chinois" : un autoritarisme politique doublé d'une ouverture économique, source de croissance. Il existe une certaine compréhension mutuelle entre des régimes qui ont des fonctionnements communs : le rapport aux services de renseignements, le lien entre compagnies parapubliques et gouvernement... Quelle pourrait être la réaction des Occidentaux ? L'inquiétude est différente de part et d'autre de l'Atlantique. En Europe, les anciennes puissances coloniales - France, Belgique - y voient une illustration du déclin de leur influence. Aux Etats-Unis, c'est un élément supplémentaire dans un jeu de rivalité pour le rayonnement international et la sécurité énergétique. Ces craintes futures montrent que les Occidentaux arrivent très difficilement à s'accorder dans certaines instances internationales pour s'adapter à cette nouvelle tendance durable. Comment réagissent les opinions publiques africaines ? Des stéréotypes sont profondément enracinés, tant côté chinois qu'africain. Globalement, les sentiments sont ambigus. Des commerçants sénégalais jugeant la concurrence chinoise déloyale ont manifesté au Sénégal en 2004, avant de bénéficier des produits chinois. Mais il est vrai qu'on assiste à une montée des sentiments sinophobes dans toute une série de pays : Afrique du Sud, Zimbabwe, Zambie, où le sujet a fait l'objet de débat lors de l'élection présidentielle. Des émeutes antichinoises ne sont pas à exclure dans ces prochaines années. Est-ce que cela pourra freiner leur percée ? On peut l'envisager. Contrairement aux Occidentaux, les Chinois ne posent pas de conditions en termes de bonne gouvernance... Les Occidentaux imposent leurs conditions, mais, concrètement, les effets sur la bonne gouvernance de ces pays sont limités. Cela dit, l'arrivée des puissances économiques émergentes, chinoise, indienne, brésilienne dans une moindre mesure, risque de conforter les travers existants. Comment voyez-vous, à plus long terme, l'impact de cette percée ? On peut penser que les dirigeants africains utiliseront, comme dans les années 1960-1970, ces revenus financiers supplémentaires pour maintenir des régimes autoritaires, ou semi-autoritaires, en entravant donc la diversification de l'économie et la montée d'un secteur privé autonome. Autant de blocages source de conflits. Déjà les tentatives de museler les velléités de transition démocratique dans les années 1990 se sont accompagnées d'explosions de violence. On pourrait rentrer dans une période similaire d'ici à 2020, date à laquelle la manne pétrolière se sera probablement tarie. Avec, in fine, ce discours type : l'Afrique n'est pas prête pour la démocratie, il leur faut un homme à poigne. Mais ce penchant pour l'autoritarisme est une bombe à retardement qui légitime la violence au quotidien. Les Chinois peuvent jouer un certain rôle, mais, pour éviter une telle évolution, c'est avant tout de la responsabilité des dirigeants africains. ¤ Le journaliste américain Seymour Hersh révèle que selon un rapport secret de la CIA, il n'existe aucune "preuve concluante" que Téhéran soit en train de se doter de l'arme nucléaire. ¤ D ans un article intitulé "Le prochain acte" et publié lundi 20 novembre dans le magazine The New Yorker, le journaliste américain Seymour Hersh révèle que les faucons de l'administration Bush, défaits lors des élections de mi-mandat du 7 novembre, continuent de croire à une attaque militaire contre l'Iran. Quitte à se passer de l'approbation du Congrès, désormais aux mains des démocrates. Selon Seymour Hersh, journaliste chevronné qui a notamment révélé le massacre de My Lai au Vietnam en 1968 et les sévices perpétrés par l'armée américaine dans la prison irakienne d'Abou Ghraib, cette option a été évoquée très explicitement, un mois avant les élections, par le vice-président américain Dick Cheney lors d'une réunion consacrée au dossier iranien et organisée avec des responsables de la sécurité nationale. "LE SEUL MOYEN DE SAUVER L'IRAK" Le journaliste, qui s'appuie sur une source "qui a eu connaissance de ces discussions", souligne que Dick Cheney avait indiqué que même en cas de victoire démocrate, l'option militaire contre l'Iran ne devait pas être abandonnée. Et lorsqu'on lui demande si l'influence du vice-président n'a pas, depuis, diminué dans l'entourage du président, M. Hersh répond : "Il ne faut jamais sous-estimer M. Cheney." Un conseiller du gouvernement a confié à Seymour Hersh que "de plus en plus de gens voient dans l'affaiblissement de l'Iran le seul moyen de sauver l'Irak". Dès lors, le but des partisans d'une action militaire est "non pas un changement de régime, mais une frappe envoyant le signal que l'Amérique peut encore atteindre ses objectifs. Même s'ils ne détruisent pas le réseau nucléaire iranien, beaucoup pensent que trente-six heures de bombardements rappelleraient aux Iraniens le coût très élevé de continuer à avancer vers la bombe et celui de défendre Moqtada Al-Sadr et ses éléments pro-iraniens en Irak", a expliqué ce conseiller. IRAN : LA CIA N'A PAS DE PREUVES CONCERNANT LES ADM Dans son article, Seymour Hersh affirme également que selon un rapport secret de la CIA, dont il a eu connaissance, il n'y a pas encore de "preuves concluantes" que l'Iran cherche à fabriquer des armes de destruction massive (ADM). La CIA, qui s'est fondée sur des observations par satellite ou encore des relevés de taux de radioactivité, est dubitative quant à la constitution par l'Iran d'un arsenal nucléaire militaire. La Maison Blanche et le secrétariat à la défense ont lu ce rapport mais ses conclusions ont été écartées. "Ils ne cherchent que le confort moral pour justifier une action", déplore un responsable du renseignement. Pour M. Hersh, ce scénario rappelle 2003. Avant l'invasion de l'Irak, en mars 2003, la Maison Blanche avait également exprimé son désaccord avec une analyse de la CIA qui émettait des doutes sur la présence d'armes de destruction massive dans ce pays. Finalement, les Américains n'en ont pas découvert en Irak. FANFARONNADE La semaine dernière, Mahmoud Ahmadinedjad, le président iranien, avait affirmé que l'Iran progressait à grands pas dans son programme d'enrichissement de l'uranium. Mais selon le journaliste du New Yorker, l'AIEA elle-même (Agence internationale pour l'énergie atomique, chargée de surveiller ce programme) ne croit pas à ses allégations. L'AIEA y voit même une énième fanfaronnade de Téhéran. Quelle que soit la réalité iranienne, Washington pourrait se retrouver piégé, estime un consultant du Pentagone : si l'Iran se dote progressivement de l'arme nucléaire, l'administration Bush aura peu de marges de manuvre pour gérer la menace. Par manque de preuves, et à force d'avoir crié au loup trop tôt et trop souvent. Les services de renseignements paient aussi des décennies de recherches uniquement menées par des outils technologiques. Ainsi, lorsque les Israéliens, qui s'appuient sur des expertises de terrain, avancent des preuves de l'élaboration par Téhéran d'un détonateur fait pour les armes nucléaires, les Américains ne peuvent vérifier l'information et n'ont d'autres choix que de faire confiance ou non aux Israéliens. L'Etat hébreu, qui se sent en première ligne face à la menace iranienne, presse Washington d'ouvrir les yeux sur l'agressivité de Téhéran. Dick Cheney s'emploierait à rassurer les Israéliens, tout en laissant ouverte, une nouvelle fois, la possibilité d'une intervention : "Nous ne vous laisserons pas seuls, mais n'y allez pas sans nous", dirait-il en substance à Tel-Aviv, selon Seymour Hersh. RISQUE D'EMBRASEMENT DANS TOUT LE PROCHE-ORIENT Un Iran nucléarisé ne menacerait pas seulement Israël. Tout le Proche-Orient serait déstabilisé, explique M. Hersh, qui prévoit une course aux armements impliquant l'Arabie saoudite, la Jordanie et l'Egypte. En cas d'attaque américaine, le scénario avancé par le journaliste n'est pas plus réjouissant pour les Etats-Unis. D'après un ancien responsable du renseignement, cité par le journaliste, "nous aurons les Syriens, les Iraniens, le Hamas et le Hezbollah en guerre contre nous (...). Pour la première fois depuis le Califat, le Moyen-Orient sera uni autour d'une cause commune" qui impliquerait tant les sunnites que les chiites. La Maison Blanche a d'ores et déjà publié un communiqué pour démentir les allégations de Seymour Hersh. Cet article est "truffé d'inexactitudes", y affirme Dana Perono, une porte-parole du président. Elle dénonce le journaliste qui "une fois encore cherche à créer une histoire pour mettre en avant ses opinions extrémistes". ¤ Le premier ministre britannique, Tony Blair, a passé la journée de dimanche au Pakistan. ¤ L e premier ministre britannique, Tony Blair, est arrivé, lundi 20 novembre, à Kaboul, où il devait rencontrer le président Hamid Karzaï, après avoir rendu une courte visite aux soldats britanniques déployés dans la province d'Helmand (sud de l'Afghanistan). "C'est ici, dans cet extraordinaire morceau de désert, que l'avenir de la sécurité du début du XXI^e siècle va se jouer", a-t-il affirmé, lundi, à Camp Bastion, principale base de l'armée britannique en Afghanistan. M. Blair, qui a passé la journée de dimanche au Pakistan, a convenu que la guerre en Afghanistan et, plus généralement, la lutte contre le terrorisme ne pouvaient être gagnées par les seuls moyens militaires. "L'extrémisme est une idéologie qui exploite les griefs. Donc, nous devons à la fois combattre l'idéologie et faire disparaître les griefs", a affirmé M. Blair, en évoquant notamment le conflit israélo-palestinien. Le président pakistanais, Pervez Musharraf, qui a réitéré que son pays faisait "le maximum" pour stopper les infiltrations de militants en Afghanistan, a appelé "à une sorte de plan Marshall pour la reconstruction dans les provinces troublées d'Afghanistan". "Plus d'action est requise du côté afghan parce que la guerre sera gagnée en Afghanistan", a dit le général Musharraf. HOMMAGE APPUYÉ M. Blair a rendu un hommage appuyé au président Musharraf, "exemple pour l'avenir des pays musulmans à travers le monde". Pour soutenir ce qu'il a appelé "la vision d'un islam modéré et éclairé" du président pakistanais, M. Blair a annoncé un doublement de l'aide britannique, qui devrait passer à 708 millions d'euros pour les trois prochaines années. L'essentiel de cet argent ira au secteur éducatif pour tenter de contrer l'influence des madrasas (écoles coraniques) extrémistes. M. Blair a aussi annoncé le déblocage immédiat de 30 millions d'euros pour la réduction de la pauvreté. Soulignant que les relations avec le Pakistan "n'avaient jamais été aussi bonnes", le chef du gouvernement britannique a affirmé que la lutte contre le terrorisme impose que les deux pays "travaillent de façon croissante en étroite collaboration dans les années à venir". Les services de renseignement pakistanais ont aidé récemment à la découverte de complots islamistes en Grande-Bretagne et leur collaboration est essentielle pour le suivi des nombreux jeunes Britanniques d'origine pakistanaise qui reviennent en visite au Pakistan. La diaspora pakistanaise en Grande-Bretagne compte 800 000 personnes. ¤ Tandis que le pays continue d'être saigné à blanc (plus de 150 morts samedi et dimanche, dont 46 cadavres torturés retrouvés dans Bagdad), la confusion gouvernementale est totale, le désarroi général. ¤ U ne nouvelle tempête politique, menaçant d'emporter le "gouvernement d'unité nationale" piloté depuis le mois de mai par Nouri Al-Maliki, a éclaté ces derniers jours à Bagdad. C'est un mandat d'arrêt lancé contre le principal cheikh religieux sunnite du pays, Hareth Al-Dhari, président du puissant Conseil des oulémas, qui a mis le feu aux poudres. Cette mesure avait été réclamée, jeudi 16 novembre, par le ministre chiite de l'intérieur, aussitôt entérinée par un magistrat chiite sans l'avis du ministre de la justice, laïc, puis annulée le lendemain par le premier ministre, chiite. La situation était déjà très échauffée par l'enlèvement collectif de plusieurs dizaines de personnes, mardi, par 80 miliciens chiites en uniformes de police, en plein Bagdad, au ministère de l'enseignement supérieur. Le titulaire sunnite de ce portefeuille a été suspendu de ses fonctions "tant que toutes les personnes enlevées" - essentiellement sunnites, puisqu'une cinquantaine d'otages chiites ont, depuis, été libérés par leurs ravisseurs - ne seraient pas relâchées. Tandis que le pays continue d'être saigné à blanc (plus de 150 morts samedi et dimanche, dont 46 cadavres torturés retrouvés dans Bagdad), la confusion gouvernementale est totale, le désarroi général. Samedi, alors qu'on était sans nouvelles de quatre agents de sécurité privée américains et d'un Autrichien, enlevés la veille avec une vingtaine de camions qu'ils escortaient dans le sud prétendument "pacifié" du pays, l'ambassadeur d'Irak au Nations unies à Genève, le chiite Ali Adhad, était assassiné avec son épouse dans un quartier sunnite de Bagdad. Dimanche, c'est Ammar Al-Saffar, un autre chiite, vice-ministre de la santé et membre du parti de M. Maliki, qui a été enlevé à son domicile par des inconnus armés. Entre les attentats-suicides - 24 civils chiites déchiquetés à Hilla, dimanche - et les raids américano-irakiens contre l'insurrection sunnite - 30 morts à Ramadi samedi, au moins autant le lendemain à Baqouba -, il serait fastidieux d'égrener tous les épisodes des guerres qui ensanglantent le pays. Six mois après avoir été nommé chef du gouvernement par consensus, jugé "homme de la situation" par le président américain George Bush, Nouri Al-Maliki apparaît plus faible, plus contesté et plus impuissant que jamais. "UN CABINET PARALYSÉ" Les Américains, qui comptaient sur ce politique chiite islamiste "modéré" pour stabiliser la situation, freiner la guerre civile en s'attaquant aux milices de sa communauté, développer un processus de réconciliation avec la minorité sunnite et ainsi désamorcer ne serait-ce qu'une partie de l'insurrection, ne se font plus guère d'illusions. Sunnites et chiites, Arabes, Kurdes ou Assyriens, les politiciens interrogés à Bagdad sont à peu près tous d'accord, sinon sur les causes de l'impuissance, au moins sur le diagnostic. "Ce cabinet est complètement paralysé", nous dit le docteur Alaa Maki, numéro trois du Parti islamique, qui fournit l'essentiel des 44 parlementaires du Front de la concorde (sunnite). "L'armée et surtout la police sont totalement infiltrées par les milices chiites et M. Maliki multiplie les promesses de purge sans jamais les mettre en oeuvre." "Faux !", s'insurge Falah Shanshal, chef du groupe parlementaire des 26 élus chiites du Mouvement sadriste, dirigé par le jeune prêcheur antiaméricain Moqtada Al-Sadr. "La vérité est que ce gouvernement, sous la pression des Américains, est en train de rappeler tous les baasistes et les saddamistes éliminés après l'invasion étrangère d'avril 2003. Nous ne pouvons l'accepter." Désormais scindée en au moins trois factions, dont deux n'obéissent plus au "sayyed Moqtada", l'Armée du Mahdi, milice du mouvement (7 000 hommes), souvent accusée par la vox populi, et par les Américains, des pires crimes de nettoyage ethnique en cours à Bagdad, n'est, selon lui, "constituée que de patriotes qui protègent les chiites des exactions des takfiris", les extrémistes sunnites. Vieil élu kurde modéré, proche de Jalal Talabani, le président (Kurde) de la République, Mahmoud Othman juge "la situation très sérieuse" et estime que "le remaniement complet du gouvernement (demandé par le premier ministre) ne changera rien". Numéro deux du parti islamiste Al-Daawa, M. Al-Maliki ne contrôle que 25 mandats sur 275 au Parlement. Pour le reste, il est dépendant du bon vouloir des élus, majoritaires, chiites du Conseil suprême de la révolution islamique (CSRII) et de leurs rivaux sadristes, ce qui explique, d'après M. Othman, "pourquoi, sauf à perdre son poste, il ne peut pas agir contre les milices armées de ces deux formations". Créée en Iran en 1982, la "brigade Badr" du CSRII comprend au moins 10 000 miliciens armés qui s'affrontent sporadiquement avec ceux de l'Armée du Mahdi. Yonadam Kanna, unique élu assyrien chrétien de l'Assemblée et membre du Comité de réconciliation nationale, a rencontré ces dernières semaines hors d'Irak "au moins 150 anciens baasistes et cheikhs tribaux et religieux" proches de la rébellion sunnite. Dans un tel contexte, la grande conférence de réconciliation maintes fois repoussée "a bien peu de chances de se tenir à court terme". ¤ Les participants au forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) se sont séparés sans condamner unanimement le programme militaire nucléaire nord-coréen ¤ G eorge Bush n'a pas obtenu que les 21 principaux pays bordant l'océan Pacifique condamnent unanimement la Corée du Nord (RDPC). La Russie, la Chine et la Corée du Sud ont fait en sorte que les activités nucléaires militaires de Pyongyang ne soient désapprouvées par les chefs d'Etat réunis à Hanoï, pour le forum annuel de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), que par un chuchotement diplomatique, dimanche 19 novembre. "Nous exprimons notre inquiétude profonde à propos des missiles lancés les 4 et 5 juillet (par la RDPC) et de l'essai nucléaire du 9 octobre, qui présentent une menace certaine à l'endroit de notre préférence pour la paix et la sécurité, et notre objectif commun d'une péninsule coréenne immune d'armes nucléaires", précise une déclaration lue en conclusion d'une réunion à huis clos. Mais le texte n'a pas été publié. Le président de séance, le chef de l'Etat vietnamien, Nguyen Minh Triet, n'en a soufflé mot lorsqu'il a dressé le bilan du forum. A Singapour, quatre jours auparavant, le président américain avait pourtant souhaité une condamnation publique de la Corée du Nord. Les hauts fonctionnaires de la Maison Blanche ont nié avoir subi un "revers". L'important, selon le conseiller à la sécurité nationale David McCormick, est que les membres de l'APEC se soient accordés sur "une déclaration commune". Sauf qu'elle n'a pas été exprimée, à part, discrètement, par la Corée du Sud. L'intense activité diplomatique du week-end à Hanoï, avec des rencontres entre M. Bush et le nouveau premier ministre japonais Shinzo Abe, le président russe Vladimir Poutine et le chef de l'Etat chinois Hu Jintao, a permis une clarification de certaines positions. M. Bush a arraché à Pékin le constat public que la Corée du Nord "devrait comprendre que la détention d'une bombe nucléaire n'aura pas le soutien de la communauté internationale, mais suscitera son opposition". En revanche, le président sud-coréen, Roh Moo-hyun, a répété au chef de la Maison Blanche que son pays ne comptait pas prendre part aux inspections de navires nord-coréens, dans le cadre de l'Initiative (américaine) de sécurité en matière de prolifération (IPS) d'armes de destruction massive. La reprise de pourparlers entre la Corée du Nord, la Chine, la Russie, le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis pourrait intervenir en décembre. Mais on en est toujours à la recherche de moyens d'incitation et de pression qui permettraient de convaincre Pyongyang d'abandonner son programme d'armement. Pour l'y inciter est évoquée une participation de Pyongyang à l'APEC, avec les aides financières que cela comprend. Pour faire pression, Pyongyang pourrait avoir à fermer, sous contrôle de l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA), ses réacteurs nucléaires dangereux ou soupçonnés de produire de la matière fissile militaire. De plus, des mesures plus restrictives pourraient être imposées contre les manipulations bancaires (blanchiment d'argent et contrefaçon fiduciaire) dont la Corée du Nord est soupçonnée sur le plan international. Par ailleurs, le forum a adopté une déclaration générale contre le "terrorisme". La Malaisie, notamment, a protesté contre l'idée que l'APEC, assemblée de nature économique lors de sa fondation en 1989, se laisse happer par les problèmes de sécurité. L'assemblée représente effectivement un tiers de la population mondiale et 60 % du PIB de la planète, mais reste inorganisée au plan politique. M. Bush a donc quitté Hanoï sur un bilan mitigé pour se rendre à Ho Chi Minh-Ville, ex-Saïgon, où il a fait un détour par la Bourse, symbole du dynamisme économique du pays. Lundi, il devait faire une brève escale en Indonésie, plus grand pays musulman au monde, où, dans la matinée, des manifestants commençaient à se réunir pour marquer leur désapprobation à cette visite. ¤ Dans un rapport publié lundi 20 novembre, l'organisation dénonce "une violation des droits élémentaires des prévenus" et conteste le verdict rendu par le Haut Tribunal pénal irakien. ¤ L e procès de Saddam Hussein et de ses sept coaccusés pour crimes contre l'humanité a été marqué par tellement d'irrégularités, aussi bien sur la forme que sur le fond, que le verdict de condamnation à mort ne repose pas sur des bases solides et devrait être annulé, estime l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch, dans un rapport publié lundi 20 novembre. "La conduite du procès dans l'affaire de Doujaïl était foncièrement inéquitable", a déploré Nehal Bhuta, du programme Justice internationale de l'organisation et auteur du rapport. "Le tribunal a galvaudé une opportunité majeure de rendre justice au peuple irakien de façon crédible. Et son imposition de la peine capitale à la suite d'un procès inéquitable est indéfendable." L'ONG dénonce l'attitude du gouvernement irakien, qui a, selon elle, affecté l'indépendance des juges, les critiques de certains responsables conduisant même à la démission du premier président du tribunal. Elle souligne que nombre de preuves et d'éléments-clés n'ont pas été présentés à la défense à l'avance, et regrette que témoins et accusés n'aient pu être confrontés, ce qui est "une violation des droits élémentaires des prévenus". UN TRAVAIL D'OBSERVATION DE DIX MOIS Le Haut Tribunal pénal irakien, financé et conseillé par les Américains, a condamné Saddam Hussein et deux coaccusés le 5 novembre à la mort par pendaison pour son rôle dans le massacre de 148 villageois chiites de Doujaïl dans les années 1980. Quatre autres accusés ont été condamnés à des peines d'emprisonnement allant de quinze ans à la perpétuité. Un prévenu a été acquitté à la demande de l'accusation. Le verdict et les condamnations font actuellement l'objet d'un appel. Le rapport, intitulé Judging Dujail: The First Trial Before the Iraqi High Tribunal (Jugement dans l'affaire de Doujaïl : le premier procès devant le Haut Tribunal irakien), est basé sur un travail d'observation de dix mois et sur des dizaines d'entretiens avec des juges, des procureurs et des avocats de la défense, indique Human Rights Watch dans un communiqué. L'organisation, qui souligne avoir demandé depuis une dizaine d'années le jugement de Saddam Hussein, avait régulièrement des observateurs dans le prétoire. HRW, qui rappelle son opposition de principe à la peine de mort, souligne enfin qu'exécuter Saddam Hussein alors que d'autres procès sont en cours équivaudrait à priver des milliers de victimes de la possibilité de faire entendre leurs voix. ¤ Des "conseillers militaires" français devraient assister l'armée centrafricaine, alliée des troupes de N'Djamena, contre une rébellion installée dans le nord-ouest de la RCA. ¤ N ouveau signe de la dimension régionale de la crise qui menace les pays voisins du Darfour, le Tchad s'est lancé dans une intervention militaire en République centrafricaine (RCA). Menacé par une rébellion à ses frontières et confronté à des troubles dans l'Est, le gouvernement tchadien a déjà instauré l'état d'urgence dans sept régions du pays et dans la capitale, N'Djamena, pour la première fois depuis 1963. Pour expliquer cette mesure, et le déploiement de troupes tchadiennes en Centrafrique, le ministre de la justice, Abderrahmane Djasnabaille, a rappelé, dimanche 19 novembre, que "les intérêts vitaux du Tchad (étaient) menacés" et qu'il lui fallait être "solidaire" de son voisin du Sud. Cette solidarité relève de l'urgence, alors que des groupes rebelles se sont établis dans un chapelet de points le long des frontières soudanaises et centrafricaines et menacent d'ouvrir conjointement plusieurs fronts. En réponse, le Tchad, qui vient de recevoir d'importantes livraisons de matériel militaire, notamment en provenance de Libye, tente donc de reprendre le contrôle de son "ventre mou" et continue d'accuser le Soudan d'être le parrain de ses ennemis. Plusieurs centaines d'hommes, selon une source militaire tchadienne, sont en cours de déploiement en Centrafrique, appuyés par des véhicules blindés. Parallèlement, des troupes tchadiennes devraient être dirigées vers le Nord-Est pour y attaquer la zone contrôlée par l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), en tentant de les prendre en tenaille avec le concours des troupes centrafricaines - globalement passives depuis que l'UFDR a pris le contrôle de la petite ville de Birao et de sa longue piste d'atterrissage, la seule de la région, le 30 octobre - et des troupes de la Fomuc, une force régionale de 380 hommes (Tchad-Gabon-Congo). La France, liée à la Centrafrique par des accords de défense, devrait appuyer le dispositif tchado-centrafricain en apportant une aide logistique, des éléments de renseignement et, indique-t-on de bonne source à Paris, des "conseillers militaires armés". Leur nombre n'a pas été précisé. MISSION DE L'ONU Au sein de l'UFDR se trouvent, côte à côte, des Centrafricains et des "libérateurs" tchadiens ayant combattu aux côtés de l'actuel président, François Bozizé, lorsque celui-ci a pris le pouvoir par les armes, le 15 mars 2003, au terme d'une opération lancée depuis son exil de N'Djamena. Les "libérateurs", condottiere jamais récompensés, se sont retournés contre leurs anciens employeurs tchadiens et centrafricains. La zone qu'ils contrôlent, avec leurs alliés, dans le nord-ouest de la RCA, est donc un corridor que les rebelles tchadiens pourraient emprunter pour attaquer leur pays depuis le Soudan. C'est dans ce contexte qu'une mission de planification des Nations unies devait arriver au Tchad, mardi, puis se rendre en RCA pour y étudier les conditions d'un éventuel déploiement d'une force internationale. L'idée, développée à l'origine pour assurer la protection des camps de réfugiés soudanais au Tchad, avait été reprise, sur initiative française pour "sauver le soldat Déby", selon une source onusienne, grâce à une extension de la mission des Nations unies au Darfour, destinée à empêcher les chassés-croisés de rebelles dans la région. Mais le gouvernement tchadien a fait savoir qu'il s'opposait à cette idée, lui préférant l'hypothèse du déploiement d'une force tchado-soudanaise à la frontière, dont les effectifs pourraient se monter à 2 000 hommes, en affirmant se refuser à une "intervention étrangère" au Darfour dont la base arrière serait au Tchad, une idée fortement inspirée par la Libye, nouvel allié de N'Djamena. ¤ Vendredi 17 novembre, le président Alvaro Uribe (droite) a demandé un "châtiment sévère" pour les hommes politiques coupables de liens criminels. ¤ T rois parlementaires sous les verrous, un ancien directeur des services de sécurité mis en examen et des chefs paramilitaires disposés à dire "toute la vérité" sur leurs liens avec la classe politique : le scandale qui secoue la Colombie depuis le 10 novembre n'a surpris personne. Les complicités dont ont bénéficié les sanguinaires milices des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, extrême droite) ont souvent été dénoncées. Mais la justice se faisait attendre. Vendredi 17 novembre, le président Alvaro Uribe (droite) a demandé un "châtiment sévère" pour les hommes politiques coupables de liens criminels. Le 10 novembre, la Cour suprême avait ordonné l'arrestation de deux sénateurs et d'un député, accusés d'avoir "créé et financé des groupes armés" dans le nord de la Colombie. Le sénateur Alvaro Garcia est en outre soupçonné d'avoir commandité le massacre de 20 paysans à Macayepo, en 2000. La saisie de l'ordinateur portable d'un chef paramilitaire, Rodrigo Tovar, dit "Jorge 40", aurait fourni les indices de la complicité des parlementaires. Les quatre inculpés sont membres de la majorité présidentielle. Le 15 novembre, le procureur a demandé la mise en examen disciplinaire de Jorge Noguera, directeur du Département administratif de sécurité (DAS, police secrète) entre 2002 et 2005. M. Noguera est soupçonné d'avoir entretenu d'étroits contacts avec les chefs des AUC et de s'être indûment enrichi. Proche de M. Uribe, il avait été un des responsables de sa campagne présidentielle en 2002. A la suite de négociations engagées par le gouvernement Uribe, les 31 000 combattants des AUC ont été démobilisés. Depuis le mois d'août, leurs chefs sont reclus dans un centre social de la région de Medellin en attendant que soit définie leur situation judiciaire. L'extradition de plusieurs d'entre eux a été sollicitée par les Etats-Unis pour trafic de drogue. Tous sont accusés de crimes atroces. L'impunité dont ils bénéficient a été dénoncée par l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. Le 15 novembre, l'un chef des AUC, Diego Vecino, a déclaré que le jour où les paramilitaires se présenteraient devant un tribunal "le pays saura la vérité et ce qui s'est passé dans les différentes régions". Un autre, Salvatore Mancuso, a précisé : "Quand nous avons décidé de nous défendre (contre la guérilla d'extrême gauche), nous avons trouvé un appui social, politique et militaire." Dans les couloirs du Congrès, l'inquiétude est perceptible. Personne ne semble douter que d'autres mandats d'arrêt vont suivre. Certains se demandent si M. Uribe lui-même pourrait se retrouver politiquement compromis. Rapportés par ses collègues, les propos du sénateur Alvaro Araujo ont avivé les doutes. "Si je suis inquiété, ma soeur Maria Consuelo Araujo (ministre des relations extérieures) et le président seront inquiétés", aurait assuré le jeune parlementaire. "Si l'un des 30 000 paramilitaires est en mesure de dire que le président a été complice, qu'il le dise", a lancé, vendredi, le chef de l'Etat. ¤ Un responsable du Fatah explique que les divergences portent sur le programme politique et l'attribution des principaux ministères du futur gouvernement d'union nationale. Le Hamas, de son côté, refuse de parler de suspension et explique que la formation d'un gouvernement "prend du temps". ¤ L es discussions sur la formation d'un gouvernement palestinien d'union nationale entre le Hamas et le Fatah ont été suspendues faute de progrès substantiels, a annoncé Nabil Amr, conseiller du président Mahmoud Abbas, lors d'une conférence de presse organisée, lundi 20 novembre, à Ramallah, en Cisjordanie. "Personne n'est satisfait des résultats auxquels nous sommes parvenus jusqu'à présent. Le Hamas doit montrer une plus grande coopération sur la composition du gouvernement et son programme" d'action, a ajouté M. Amr. Selon lui, "les choses ont atteint un point critique. Les résultats sont très médiocres et cela est inacceptable". Refusant de parler d'une suspension, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a, pour sa part, affirmé que la formation d'un gouvernement d'union "prend du temps" et que sa mise en place "doit coïncider avec une levée du siège imposé au peuple palestinien". DÉSACCORDS SUR L'ATTRIBUTION DES PORTEFEUILLES-CLÉS Un responsable du Fatah, qui a participé aux discussions ces derniers jours à Gaza, a indiqué à l'AFP que les divergences portaient sur le "programme politique" du gouvernement en gestation et sur l'attribution des portefeuilles-clés des affaires étrangères, des finances et de l'intérieur. Le Hamas exigerait, en outre, des garanties concrètes, que Mahmoud Abbas ne peut fournir, sur le fait que le boycottage politique et financier international imposé au gouvernement actuel (issu du Hamas) sera levé après la mise en place d'un gouvernement d'union, a ajouté ce responsable qui a requis l'anonymat. "C'est du chantage politique", a-t-il protesté. Mahmoud Abbas et le premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ont eu une série de rencontres à Gaza depuis jeudi pour tenter de finaliser un accord. Le Fatah et le Hamas avaient annoncé être sur le point de sceller la composition du futur gouvernement d'union nationale, et l'universitaire proche du Hamas Mohammad Chbeir avait même été pressenti pour en prendre la tête. Un précédent accord conclu en septembre sur le programme politique de ce gouvernement avait été torpillé par une série de déclarations de chefs du Hamas refusant toute reconnaissance d'Israël ou des accords passés, malgré les exigences à cet égard de l'Occident. Plusieurs hauts responsables du Hamas ont de nouveau exclu ces derniers jours que le gouvernement reconnaisse Israël dans son programme politique. ¤ Dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 novembre, l'Assemblée a voté un règlement qui prévoit l'adoption des articles de la nouvelle loi fondamentale à la majorité simple. ¤ F ort du succès que représente la récente signature des nouveaux contrats avec les compagnies pétrolières étrangères présentes en Bolivie, le parti du président Evo Morales a donné un coup d'accélérateur aux travaux de l'Assemblée constituante, qui siège à Sucre depuis le 6 août. Dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 novembre, l'Assemblée a voté un règlement qui prévoit l'adoption des articles de la nouvelle loi fondamentale à la majorité simple. La loi de convocation de l'Assemblée, ainsi que la Constitution en vigueur, exigent une majorité des deux tiers, dont ne dispose pas le Mouvement pour le socialisme (MAS, gauche), la formation présidentielle. "La démocratie est en danger, on est en train de tuer la Constituante, plusieurs partis ont dit qu'ils ne siégeront plus", a lancé l'ancien candidat centriste à la présidence, Samuel Doria Medina qui, avec d'autres élus, a commencé une grève de la faim, jeudi, au siège de l'Assemblée. Selon Carlos Romero, élu du MAS, des "accords partiels avaient été obtenus", avant qu'une délégation du président Morales ne compromette le consensus. Dimanche, les nouveaux préfets élus de six départements, sur les neuf que compte la Bolivie, ont dénoncé la "prépotence" du gouvernement. A en croire le préfet de Santa Cruz, Ruben Costas, les "fondamentalistes de la gauche obsolète et de la droite intransigeante cherchent la confrontation". ¤ Le chef de l'Etat, Marc Ravalomanana, qui avait prévu de tenir un meeting en province, n'a pas pour autant chamboulé son programme. ¤ U n général à la retraite a semé un vent de panique à Madagascar en tentant, dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 novembre, de mettre en place un "directoire militaire" à la tête du pays. Le coup de force, qui a rapidement échoué, a fait un mort et un blessé. Lundi matin, le général Andrianafidisoa, dit "général Fify", était toujours recherché par les autorités militaires. Vendredi après-midi, le général avait tenté de pénétrer dans les locaux du ministère de la défense. Trouvant porte close, il aurait laissé des tracts appelant à la mise en place d'un gouvernement de transition dirigé par des militaires. Il s'est ensuite rendu avec une vingtaine d'hommes à la base aéronavale qui jouxte Ivato, l'aéroport de la capitale. Dans la nuit, vers 4 heures, des militaires ont tenté de le déloger. Dans la confusion qui a suivi, deux avions ont dû être déroutés. L'un d'eux transportait le président Marc Ravalomanana. Le chef de l'Etat, qui avait prévu de tenir un meeting en province, n'a pas pour autant chamboulé son programme. Il s'est adressé à ses partisans en faisant à peine mention des événements de la nuit. Le ministère de l'intérieur a fait savoir que le général Andrianafidisoa était activement recherché alors que d'autres sources, notamment des hommes politiques d'opposition, affirmaient qu'il contrôlait toujours la base aéronavale. "Je ne peux pas parler longtemps, je vais être repéré. Je suis toujours à Antananarivo. Mes gens sont toujours à Ivato", a brièvement affirmé, dimanche soir, au Monde, le général Andrianafidisoa, interrogé par téléphone. Cet officier s'était illustré pendant la longue crise qui avait opposé, en 2001 le président sortant, Didier Ratsiraka, à Marc Ravalomanana. Le pays avait été pendant quelques mois coupé en deux. Le général avait dirigé des troupes composées de réservistes pour "libérer" la province au profit de M. Ravalomanana. Il avait alors fait preuve d'une grande capacité d'organisation et gagné une réputation de "tête brûlée". Il avait tenté de se présenter à la prochaine élection présidentielle, prévue dans deux semaines mais, faute d'avoir pu s'acquitter de la caution de quelque 9 000 euros, sa candidature avait été rejetée. ¤ Un an après des émeutes réprimées dans le sang par les forces de l'ordre, des villageois de Dongzhou, près de Canton, ont pris en otage, il y a une semaine, huit fonctionnaires pour protester contre l'arrestation d'un activiste local de la lutte anticorruption. ¤ U n an après des émeutes réprimées dans le sang par les forces de l'ordre, des villageois de Dongzhou, près de Canton, ont pris en otage, il y a une semaine, huit fonctionnaires pour protester contre l'arrestation d'un activiste local de la lutte anticorruption. Les protestations violentes contre les montants insuffisants accordés par les autorités aux paysans quand leurs terres sont confisquées pour laisser la place à des projets immobiliers sont fréquentes en Chine. Une prise en otage de responsables de l'administration est plus rare. Tôt, samedi 18 novembre, la police a chargé contre un petit temple où les villageois gardaient leurs "prisonniers". Après s'être servies de chiens, avoir tiré des coups de semonces et de grenades lacrymogènes, les forces de l'ordre ont libéré les otages. La tension restait vive, lundi, dans ce village où les émeutes de décembre 2005 avaient officiellement fait trois morts. Les villageois ont toujours soutenu qu'une vingtaine de personnes avaient été tuées. L'arrestation de Chen Qian, connu pour dénoncer les "ripoux" locaux du parti et leurs hommes de main, a provoqué le mécontentement. Des villageois, cités par l'AFP, ont comparé les autorités locales à "une mafia qui a arrêté Chen et deux ou trois autres avant de leur casser la figure". Les émeutes de décembre 2005 avaient attiré l'attention des médias internationaux dans une Chine où se multiplient les protestations parfois violentes dans un contexte de creusement des inégalités. On avait vu une femme courbée face aux policiers, demandant qu'on lui rende le corps de l'un de ses proches tué durant la fusillade. Une image rare dans un pays où ce genre d'événements est encore très peu photographié. ¤ Le premier ministre israélien a dénoncé, dimanche 19 novembre, au cours du conseil des ministres, "les donneurs de leçons", reprochant aux Nations unies de ne pas condamner "ceux qui tirent systématiquement et depuis si longtemps contre des civils". ¤ L 'adoption par l'Assemblée générale de l'ONU, vendredi, d'une résolution demandant la fin des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza et une commission d'enquête sur le bombardement de Beit Hanoun le 8 novembre, a suscité la colère des autorités de l'Etat juif. Le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a dénoncé, dimanche 19 novembre, au cours du conseil des ministres, "les donneurs de leçons", reprochant aux Nations unies de ne pas condamner "ceux qui tirent systématiquement et depuis si longtemps contre des civils". Une allusion aux lanceurs de roquettes Qassam depuis la bande Gaza qui ont fait une victime israélienne, le 15 novembre. A New York, l'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Dan Gillerman, s'en est pris violemment à la France, qui, selon lui, "n'enverrait pas de fleurs à ceux qui se livreraient à des tirs de missiles contre ses villes". M. Gillerman a estimé que des efforts français "allant au-delà du raisonnable ont été déployés pour faire adopter cette résolution". Trois Israéliens ont encore été blessés, dimanche matin, dont un sérieusement par deux roquettes dans la ville frontalière de Sdérot. Quatre autres engins ont été tirés au cours de la journée, et cinq lundi matin. Plusieurs ministres se sont prononcés en faveur de "liquidations ciblées" de hauts responsables islamistes palestiniens, mais une opération militaire d'envergure a été exclue. M. Olmert n'y est pas favorable, mais s'interroge sur la manière de faire cesser ces tirs qui ont causé la mort de neuf personnes depuis 2000. Cinq Palestiniens ont été tués dans des raids aériens samedi et dimanche, mais, pour la première fois, samedi soir, l'aviation a renoncé à détruire la maison d'un membre d'une milice à l'origine des tirs au nord de Gaza, après qu'une foule de 200 à 300 voisins et amis se fut rassemblée sur les lieux pour former un bouclier humain. Les militaires, comme à leur habitude, avaient prévenu de l'imminence de l'attaque. Des centaines d'habitants ont célébré dimanche "la défaite des F16 israéliens contre le peuple palestinien". Déjà, le 3 novembre, les femmes de Beit Hanoun s'étaient rendues en cortège à la mosquée assiégée par les soldats israéliens pour couvrir la fuite de combattants. Deux femmes avaient été tuées. Ces manifestations de solidarité avec les groupes armés constituent une première. ¤ Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n'a pas fixé de date pour le déclenchement des protestations populaires qu'il envisage comme le dernier recours. ¤ L e secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a demandé aux cadres du parti chiite de se tenir prêts "moralement et psychologiquement" à organiser, à tout moment et dans des délais très courts, des manifestations de rue pour "obtenir, en dernière instance, la chute du gouvernement qui a perdu sa légitimité constitutionnelle et qui est, a-t-il dit, le gouvernement de Jeffrey Feltman", l'ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth. Son discours, prononcé samedi 18 novembre, devant les membres des "comités (hezbollahis) chargés de l'organisation des mouvements populaires", a été diffusé dimanche par Al-Manar, la télévision du Hezbollah. M. Nasrallah n'a pas fixé de date pour le déclenchement des protestations populaires qu'il envisage comme le dernier recours si la majorité politique refuse l'un des deux termes de l'alternative suivante : un "gouvernement d'union nationale" ou "des élections législatives anticipées". Des consignes de discipline très strictes ont été édictées pour ces manifestations de rue qui pourraient se prolonger pendant "deux, trois semaines" si nécessaire. En demandant "la chute" du gouvernement présidé par Fouad Siniora, M. Nasrallah a franchi un palier dans la contestation. Il y a deux semaines, il n'excluait pas un élargissement du cabinet, de manière à assurer à l'opposition une minorité de blocage. La majorité continuait, dimanche soir, de refuser ses exigences. Elle accuse l'opposition, proche de la Syrie et dont le Hezbollah est la colonne vertébrale, de préparer un "coup d'Etat" politique, selon l'expression du dirigeant druze Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste. Ce "coup d'Etat", dont la Syrie serait, selon la majorité, le principal bénéficiaire, a commencé avec la démission, il y a une semaine, des ministres chiites. Depuis, une polémique s'est engagée entre les deux parties sur la légitimité constitutionnelle du gouvernement de M. Siniora. ¤ La communauté internationale a unanimement condamné l'assassinat du ministre de l'industrie libanais Pierre Gemayel, tandis qu'au Liban, la majorité antisyrienne a immédiatement accusé Damas d'être à l'origine de ce meurtre. ¤ L a communauté internationale a immédiatement réagi à l'annonce de la mort du ministre de l'industrie libanais Pierre Gemayel, assassiné, mardi 21 novembre, par des hommes armés dans la banlieue de Beyrouth. Paris, Londres et Washington ont unanimement condamné cet assassinat et pointé du doigt la responsabilité de Damas. Les Etats-Unis, qui ont dénoncé "un acte de terrorisme", y voient également "un acte d'intimidation contre la coalition du 14-Mars", a indiqué le numéro trois du département d'Etat, Nicholas Burns, faisant référence au mouvement populaire qui avait alors forcé la Syrie à se retirer du Liban, en 2005. La ministre des affaires étrangères britannique, Margaret Beckett, qui s'est dite "consternée" par ce meurtre, a également souligné que "le rôle négatif de la Syrie au Liban n'est pas quelque chose de nouveau ou de top secret". "Il y a deux ans, la communauté internationale a réussi à faire partir les forces syriennes et la Syrie du Liban, mais clairement ils tentent d'y être à nouveau engagés", a-t-elle ajouté. Quant au ministre des affaires étrangères français, Philippe Douste-Blazy, il a dénoncé une nouvelle "tentative de déstabilisation" du Liban. "NOUS PENSONS QUE LA MAIN DE LA SYRIE EST DERRIÈRE TOUT CELA" Au pays du Cèdre, malgré la condamnation par Damas de cet assassinat, la mort de M. Gemayel a immédiatement été imputée à la Syrie par la majorité antisyrienne, actuellement engagée dans un bras de fer avec le camp prosyrien. "Nous pensons que la main de la Syrie est derrière tout cela", a réagi Saad Hariri, chef de file de la majorité parlementaire antisyrienne et fils de l'ancien premier ministre assassiné Rafic Hariri. Fils de l'ancien président Amine Gemayel (1982-1988), qui avait lui-même succédé dans cette fonction à son frère Béchir assassiné en septembre 1982 peu après son élection, Pierre Gemayel était, comme son père et son oncle, un opposant notoire à la tutelle syrienne sur le Liban. Et son assassinat, le premier d'une personnalité antisyrienne depuis la mort du journaliste antisyrien Jébrane Tuéni en décembre 2005, risque de renforcer les craintes liées à la crise politique au Liban. Le premier ministre libanais, Fouad Siniora, venait en effet de défendre, mardi, la légitimité de son gouvernement malgré la démission de six ministres prosyriens. Ces six ministres dont les cinq représentants chiites du Hezbollah et du mouvement Amal ont démissionné au cours du week-end du 11 novembre, après l'échec des discussions sur l'octroi à la minorité prosyrienne d'un pouvoir de blocage au gouvernement. DÉSTABILISATION DU GOUVERNEMENT SINIORA La majorité antisyrienne accuse la minorité prosyrienne de vouloir ainsi bloquer la création d'un tribunal spécial chargé de juger les assassins présumés de Rafic Hariri. Une enquête de l'ONU, en cours, a mis en cause des responsables syriens et libanais dans l'attentat commis en février 2005. Mais la Syrie dément toute implication. L'ambassadeur américain à l'ONU, John Bolton, a par ailleurs déclaré, mardi, que l'assassinat de M. Gemayel démontrait la nécessité de mettre sur pied rapidement ce tribunal international. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a pour sa part invité au cours du week-end ses partisans à se tenir prêts à descendre dans les rues pour renverser le gouvernement Siniora si la majorité n'accroît pas la représentation du camp prosyrien au sein d'un cabinet d'union nationale, ou, à défaut, si elle refuse l'organisation d'élections législatives anticipées. Le dirigeant chrétien antisyrien Samir Geagea avait fait part, vendredi, de ses craintes sur une éventuelle vague d'assassinats de ministres en raison de la volonté affichée par le camp prosyrien de renverser le gouvernement Siniora. Avec la mort de M. Gemayel, qui prive le gouvernement d'un septième ministre sur 24, la démission ou la mort de deux autres ministres entraînerait la chute du cabinet, dont Nasrallah avait prévu au début du mois qu'il ne survivrait pas longtemps. ¤ Il va rendre plus difficile la réconciliation prônée par le président élu, Felipe Calderon (droite), dont l'investiture est fixée au 1er décembre. ¤ E n prenant ses fonctions de "président légitime" le jour anniversaire de la révolution mexicaine de 1910, lundi 20 novembre, le leader charismatique de la gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, a souligné la fracture sociale et politique au Mexique. Il va aussi rendre plus difficile la réconciliation prônée par le président élu, Felipe Calderon (droite), dont l'investiture est fixée au 1^er décembre. Des dizaines de milliers de sympathisants d'"Amlo" - le surnom de M. Lopez Obrador - ont bravé le vent hivernal pour assister, sur la grande place de Mexico, le Zocalo, à l'intronisation de leur champion. La sénatrice Rosario Ibarra, mère d'un étudiant victime de la répression en 1968 et figure de la gauche historique, s'est chargée de passer autour du torse du "président légitime" une écharpe tricolore frappée de l'aigle mexicain. M. Lopez Obrador a appelé à combattre "une oligarchie néofasciste" et promis que son "gouvernement parallèle" protégerait "les droits du peuple, le patrimoine et la souveraineté nationale". Le dirigeant du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) résidera, durant le début de la semaine, à Mexico mais sillonnera, de jeudi à dimanche, le reste du pays. "C'est un grand jour pour le Mexique !", se réjouit Beatriz Campos, auteur de livres pour enfants, même si elle aurait préféré qu'"Amlo" renonce à son titre "symbolique" pour celui, plus réaliste, de "chef de la résistance civile". Comme les manifestants du Zocalo - et 36 % des Mexicains, selon un récent sondage -, elle est convaincue que M. Calderon doit sa courte victoire, lors du scrutin du 2 juillet, à une fraude. POINTS DE CONVERGENCE Pour une bonne partie de la classe politique et des médias, la cérémonie du 20 novembre confirme le mépris de M. Lopez Obrador pour les institutions et son refus d'analyser les raisons de sa défaite. Lundi, le quotidien Milenio a publié un sondage révélant la chute de popularité d'"Amlo" : 57 % d'opinions négatives, contre 63 % de favorables en février, au début de la campagne électorale. Cependant, si 73 % des personnes interrogées rejettent son autoproclamation, 22 % approuvent ce geste de défi. Durant son discours, "Amlo" n'a pas mentionné le nom de M. Calderon, qui a envoyé, samedi, une lettre aux parlementaires du PRD et de ses alliés, dans laquelle il souligne les points de convergence de leurs programmes, notamment le refus de privatiser les hydrocarbures et la nécessité d'un revenu minimum vieillesse. Décidé à perturber la présidence "usurpée" de son adversaire, M. Lopez Obrador a invité les manifestants à revenir sur le Zocalo le 1^er décembre, deux heures avant la passation des pouvoirs présidentiels devant le Congrès. ¤ Un procureur du parquet suprême chinois a indiqué que les violences lors d'interrogatoires sont à l'origine d'une trentaine d'erreurs judiciaires chaque année. Jamais auparavant un haut responsable du régime n'avait dénoncé publiquement la pratique de la torture. ¤ L a plupart des erreurs judiciaires en Chine sont la conséquence d'aveux extorqués sous la torture. L'accusation n'émane pas d'organisations des droits de l'homme occidentales, ni de dissidents chinois en exil. Elle a été prononcée en fin de semaine dernière par Wang Zhenchuan, l'un des sept procureurs adjoints du parquet suprême de la République populaire. Lors d'un séminaire organisé dans l'île de Hainan, au sud de la province de Canton, et dont la presse chinoise s'est fait l'écho lundi 20 novembre, M. Wang a déclaré que "presque chaque verdict erroné prononcé ces dernières années est la résultante d'interrogatoires illégaux", un euphémisme pour qualifier la torture en Chine. Il a précisé que, chaque année, une trentaine d'accusés sont victimes d'erreurs judiciaires après avoir été soumis à des violences physiques par les policiers. Il a ajouté que ce chiffre pourrait être beaucoup plus élevé. Entre autres exemples, un boucher a été exécuté pour avoir tué quelqu'un qui est réapparu vivant plus tard. Plus récemment, un homme a été libéré après onze ans de prison après que sa femme, pour le meurtre de laquelle il avait été condamné, eût soudainement refait surface. Pourquoi cette soudaine franchise dans un pays dont le gouvernement avait récemment récusé les conclusions de Manfred Nowak, rapporteur spécial de l'ONU, dénonçant, en mars, l'usage répandu de la torture ? Certes à Pékin, un expert des questions juridiques chinoises remarque qu'un "débat de plus en plus intense sur l'Etat de droit, la peine de mort, la torture et la transparence des procédures" est en cours parmi les juristes. Mais jamais un haut responsable chinois n'avait dénoncé en public l'emploi de la violence durant les interrogatoires. Cette déclaration inattendue, publiée lundi par les grands journaux et détaillée dans le Quotidien des procureurs et le Quotidien de la loi, fait suite à une série de mesures prises par le pouvoir. En juillet, l'adoption d'un nouveau code de conduite pour la police avait officiellement banni l'usage de la torture durant les interrogatoires, ce qui revenait, comme le souligne le même expert, "à admettre l'usage de telles violences"... L'agence de presse Chine nouvelle souligne, de son côté, que tous les interrogatoires doivent être filmés en vidéo depuis le lancement, au printemps, d'une campagne destinée à lutter contre la torture. D'autres experts soulignent que les autorités chinoises reconnaissent de plus en plus les faiblesses de leur système et admettent publiquement que l'usage de la torture est répandu. Mais le souci avéré de donner une résonance médiatique à la déclaration du procureur adjoint Wang suggère que ce message très politique est, entre autres, un moyen, pour le pouvoir, de démontrer sa volonté affichée de donner l'image d'une plus grande transparence. Il y a là le souci d'améliorer sa piètre réputation à l'étranger dans le domaine des droits de l'homme à l'approche des Jeux olympiques de Pékin en 2008. "Le gouvernement chinois est en train de jeter les bases d'un Etat de droit afin de reconquérir la confiance du public", analyse Xie Wangyuan, professeur de droit à l'université du peuple à Pékin. "Cela implique la protection des droits de l'homme, y compris celle des prévenus", ajoute-t-il. Le débat sur la torture va de pair avec celui sur la peine de mort. Le 31 octobre, une loi redonnant à la Cour suprême les pouvoirs de statuer, in fine, sur les condamnations à la peine capitale a été ratifiée à l'Assemblée nationale du peuple, le Parlement chinois. Le but de cette législation est, en théorie, d'empêcher les erreurs judiciaires et de réduire le nombre de condamnations à mort. Récemment, le président de la Cour suprême du peuple, Xiao Yang, a même exhorté les juges à éviter de prononcer une telle peine, sauf "dans un très petit nombre de cas." ¤ Des Afghanes font le siège des ministères pour protester contre le retrait des troupes britanniques de la province d'Helmand, "livrée" aux talibans. ¤ E lles sont trois, assises en tailleur sur un tapis rouge pourpre égaillé de motifs fleuris. Charzad Balouch (34 ans), Reza Gol (41 ans) et Salima Charifi (19 ans), châle noir encadrant un visage au maquillage discret, sont venues dire leur angoisse. Pourquoi les troupes britanniques, qui guerroient contre les "terroristes" dans la province d'Helmand (Sud) au nom de la Force internationale d'assistance pour la sécurité (ISAF), dirigée par l'OTAN, se sont-elles retirées de Musa Qala, il y a un mois ? Pourquoi la ville a-t-elle été ainsi "livrée" aux talibans ? Quel accord trouble entre l'Etat et les talibans la reddition de Musa Qala camoufle-t-elle ? Tony Blair appelle l'OTAN à terminer le "travail" En visite à Kaboul, le premier ministre britannique, Tony Blair, a appelé l'OTAN, lundi 20 novembre, à "se concentrer" sur son engagement en Afghanistan et à le mener "jusqu'à ce que le travail soit terminé". M. Blair a reconnu que la résolution des problèmes allait prendre "beaucoup de temps". Pour sa part, le président Hamid Karzaï a estimé qu'il fallait "se dépêcher de rendre la vie meilleure aux Afghans". Plus de 3 700 personnes - des insurgés, des civils, des soldats afghans et étrangers - ont été tuées depuis janvier. - (AFP.) Elles s'expriment sur un ton posé, sans acrimonie mais avec résolution. A leurs pieds s'étale le déjeuner du jour : galettes, yaourt au lait de chèvre et pommes de terre bouillies dans du jus de tomate relevé d'oignons. Les murs de la pièce sont nus. A travers la vitre sale, on aperçoit les montagnes aux crêtes enneigées qui entourent Kaboul. Voilà deux semaines que les trois femmes sont montées dans la capitale. Têtues, elles font le siège des ministères et du palais présidentiel. Inlassablement, elles posent les mêmes questions. SANGLANTES REPRÉSAILLES En guise de réponses, elles ne recueillent que justifications alambiquées et pieuses promesses. Elles ne s'en contentent pas. Elles affirment qu'elles resteront à Kaboul "le temps qu'il faudra", le temps de comprendre pourquoi l'Etat et l'OTAN les ont "abandonnées". Elles ne sont que l'avant-garde, fortes de leur légitimité d'élues au conseil régional d'Helmand, d'un mouvement de protestation plus large. Une quarantaine de femmes et plusieurs dizaines d'hommes les ont accompagnées dans leur périple vers la capitale. Ils logent chez l'habitant ou à l'hôtel et attendent des réponses. Officiellement, racontent-elles, les troupes britanniques n'ont confié les clés de Musa Qala qu'aux "barbes blanches", c'est-à-dire aux notables villageois. "Mais en fait, s'insurge Charzad Balouch, ce sont eux-mêmes des talibans ou ils leur sont très liés !" Le résultat ne s'est pas fait attendre. Quelques jours après le retrait des Britanniques, les filles ont été exclues des écoles et les garçons envoyés dans les madrasas (écoles coraniques). Les talibans ont repris le contrôle du lieu et ils se sont livrés à des sanglantes représailles contre les représentants du gouvernement central. "Ils leur arrachent les ongles ou les yeux et trempent leur visage dans de l'eau bouillante, précise Charzad Balouch. Les talibans font désormais ce qu'ils veulent." "Nous sommes là pour demander justice", clame-t-elle. Outre deux rencontres, entre autres, avec le président Hamid Karzaï, elles se sont exprimées dans les radios et les télévisions. Mais leur sens de la "justice" n'est pas du goût de tout le monde. "Vous verrez ce qui vous attend à votre retour à Helmand", braillent des voix anonymes dans leur téléphone portable. Nassima Niazi, représentante d'Helmand à l'Assemblée nationale, qui a publiquement pris la défense de ce groupe de femmes, paie déjà son engagement. Son mari et sa soeur, enseignants à Lashkar Gah, chef-lieu d'Helmand, viennent de perdre leur poste. Salima Charifi, la benjamine du groupe, est la plus accablée. Pourtant, elle croyait à la paix en Afghanistan au retour, en 2002, d'un long exil dans les camps de réfugiés en Iran. Ses lunettes et son anglais honorable lui composent le profil d'une intellectuelle ouverte sur le monde et friande d'engagement civique. Son désarroi n'est que plus violent. "Si les choses ne se remettent pas en ordre, cela signifie que l'Afghanistan va à nouveau basculer entre les mains des talibans, souffle-t-elle d'un air triste. Cela signifie que la communauté internationale nous abandonne. Cela signifie que toutes les promesses du début n'auront été qu'un rêve. Et pour nous, c'est inadmissible !" ¤ Dans un rapport publié mardi, le mouvement La Paix maintenant met lourdement en cause le processus de colonisation mené par l'Etat hébreu. ¤ "I sraël s'est conduit comme un Etat mafieux en se livrant à des vols de terres privées au mépris non seulement du droit international mais aussi du droit israélien." Le rapport publié mardi 21 novembre par l'organisation La Paix maintenant est un "acte d'accusation sans concessions de tout le processus de colonisation" mené par Israël. Selon le texte, basé sur des données officielles et illustré de photos aériennes, près de 40 % des terres des colonies israéliennes en Cisjordanie ont été confisquées à des propriétaires fonciers palestiniens de "façon totalement illégale"."Longtemps, les responsables officiels ont prétendu que les colonies étaient construites sur des terres domaniales, or il apparaît que c'est faux", a affirmé Yariv Oppenheimer, porte-parole de la Paix maintenant, lors d'une conférence de presse à Jérusalem. Parmi les exemples donnés figurent notamment Maalé Adoumim, la plus grande colonie de Cisjordanie (plus de trente mille habitants), située à l'est de Jérusalem, où 86,4 % des terres appartiennent à des Palestiniens. Les blocs de colonies que le premier ministre, Ehoud Olmert, veut annexer au territoire israélien dans le cadre de son plan de retrait unilatéral de Cisjordanie sont elles aussi construites à hauteur de 41,4 % sur des terres privées palestiniennes. Ces chiffres ne comprennent pas les douze quartiers israéliens construits à Jérusalem-Est qu'Israël a conquis en 1967, puis annexés. "VOLS DE TERRES" "Nous allons transmettre toutes ces données basées sur des documents officiels israéliens au conseiller juridique du gouvernement qui fait office de procureur général, en espérant qu'il ouvrira une enquête et lancera des procédures judiciaires contre tous ceux qui se sont rendus coupables de ces vols de terres", a affirmé Yariv Oppenheimer. Une porte-parole du conseil des colonies juives de Judée-Samarie, la plus importante organisation de colons, a rejeté ce rapport. "Ce document où il n'y a rien de nouveau n'est qu'un tissu de mensonges qui s'intègre dans la guerre menée par La Paix maintenant contre les juifs", a-t-elle dit. Selon elle, "les implantations ont été construites avec l'autorisation du gouvernement sur des terres n'appartenant pas à des Palestiniens". Un rapport officiel rédigé en 2004, à la demande de l'ancien premier ministre Ariel Sharon, qui demandait l'évacuation de cent cinq colonies "sauvages" dispersées en Cisjordanie est resté lettre morte, malgré de multiples promesses des dirigeants israéliens aux Etats-Unis. ¤ Dix ans après le président Jiang Zemin, le président chinois, Hu Jintao, est arrivé en Inde, lundi 20 novembre. ¤ D ix ans après le président Jiang Zemin, le président chinois, Hu Jintao, est arrivé en Inde, lundi 20 novembre, pour une visite destinée, selon ses propres termes, à "accroître l'amitié et la confiance mutuelle, à renforcer la coopération et tracer le futur de nos relations". En dix ans, les deux pays se sont considérablement rapprochés. Quasi inexistant dans les années 1990, le commerce entre l'Inde et la Chine a atteint 20 milliards de dollars cette année. A ce rythme, selon l'ambassadeur de Chine en Inde, M. Sun Yuxi, il devrait atteindre 50 milliards en 2010, dépassant largement l'objectif de 30 milliards fixé en 2005 dans le plan quinquennal pour la coopération économique et commerciale bilatérale. La Chine voudrait explorer avec l'Inde la possibilité d'un accord de libre-échange, mais, selon le ministre indien du commerce, Kamal Nath, cela "n'est pas à l'ordre du jour". Pékin et New Delhi se sont aussi entendus pour rechercher ensemble de nouvelles sources d'énergie. La méfiance qui sous-tend encore très largement les relations entre les deux pays explique la réticence indienne à certains investissements chinois, notamment dans des infrastructures stratégiques comme les ports ou les télécommunications. Plusieurs responsables chinois se sont plaints de "discriminations" dans l'attribution de certains grands contrats. "Nous comprenons que chaque pays a des préoccupations sécuritaires. Mais si vous permettez la présence d'autres compagnies étrangères, les compagnies chinoises doivent être traitées sur le même pied parce que nous sommes amis et partenaires", affirmait récemment M. Sun. Les compagnies chinoises en Inde se plaignent aussi des difficultés qu'elles rencontrent, alors que, parallèlement, les grandes firmes indiennes, notamment d'informatique, ne cessent de se développer en Chine. Conséquence de la guerre de 1962, la méfiance est aussi alimentée des deux côtés par des problèmes qui subsistent, comme la présence en Inde du dalaï-lama et de 120 000 réfugiés tibétains ainsi que la coopération étroite entre Pékin et Islamabad. Le problème non résolu de la frontière ne devrait pas être abordé lors de cette visite. Le rappel récent, par l'ambassadeur de Chine, des revendications de son pays sur l'Etat d'Arunachal Pradesh a toutefois provoqué des réactions sévères des responsables indiens. "La relation sino-indienne va être l'une des relations bilatérales les plus importantes dans les dix ans à venir. La manière dont nous allons gérer cette relation aura un impact énorme sur la paix et la stabilité régionale et mondiale", a déclaré, il y a une semaine, devant le National defense college, le nouveau ministre des affaires étrangères indien, Pranab Mukherjee. Hu Jintao, qui aura ses entretiens politiques mardi à New Delhi, va se rendre aussi à Mumbai (Bombay), capitale économique de l'Inde, et à Agra, où il visitera le Taj Mahal. Il ira ensuite au Pakistan. ¤ Le livre, qui devait être publié par une maison d'édition filiale de News Corp., revenait sur l'assassinat de l'ex-épouse de l'ancien footballeur et de son ami. O. J. Simpson relatait comment il s'y serait pris s'il avait commis le double meurtre pour lequel il a été acquitté. ¤ L e magnat australo-américain des médias Rupert Murdoch a annulé, lundi 20 novembre, la publication par son groupe d'un livre très controversé de l'ex-sportif O. J. Simpson, relatant comment il s'y serait pris s'il avait commis le double meurtre pour lequel il a été acquitté. Son livre aurait dû paraître le 30 novembre sous le titre If I Did It ("Si je l'avais fait") chez ReganBooks, une maison d'édition filiale de News Corp. Fox avait parallèlement annoncé la diffusion, à la fin de novembre, d'une émission en deux parties dans laquelle l'ancien sportif, aujourd'hui âgé de 59 ans, aurait, "avec ses propres mots, dit pour la première fois comment il aurait pu avoir commis les meurtres s'il avait été coupable de ces crimes". "UN PROJET MALHEUREUX" "Moi et les dirigeants (du groupe News Corp.) sommes d'accord avec le public américain pour dire qu'il s'agissait d'un projet malheureux. Nous présentons nos excuses pour la souffrance que cela a causé à la famille de Ron Goldman et de Nicole Brown", a déclaré M. Murdoch, dans un communiqué. Nicole Brown, ex-épouse d'O. J. Simpson, et son ami Ron Goldman avaient été retrouvés poignardés le 12 juin 1994 à Los Angeles. L'année suivante, l'ancienne légende du football américain avait été acquittée de ces meurtres au terme d'un procès à grand spectacle qui avait passionné les Etats-Unis. Orenthal James Simpson a toujours affirmé son innocence. Mais paradoxe du système judiciaire américain , l'ex-champion avait ensuite été reconnu responsable au civil et condamné à payer 33,5 millions de dollars (26,1 millions d'euros) de dommages. O. J. Simpson n'a jamais versé le moindre cent de cette somme. Il a pourtant joué de sa célébrité pour monnayer ses apparitions, au petit écran comme lors d'événements plus douteux, tel un congrès d'amateurs d'histoires... de tueurs en série. Il vit actuellement en Floride, où sa maison et ses revenus sont à l'abri d'une saisie qui viserait à satisfaire le jugement civil prononcé en Californie, à l'autre bout du pays. Il toucherait aussi environ 300 000 dollars annuels (234 000 euros) au titre de sa retraite de sportif. LES FAMILLES AVAIENT EXPRIMÉ LEUR DÉGOÛT ET LEUR COLÈRE Dès la nouvelle de la programmation de l'émission télévisée sur Fox, les familles des victimes avaient exprimé dégoût et colère. Lundi soir, les proches de Ron Goldman ont pris acte de la décision du groupe de M. Murdoch, mais laissé planer la menace d'actions en justice. "Les Goldman ont l'intention de continuer à enquêter sur les circonstances de ce contrat d'édition et de faire rendre des comptes aux personnes qui pourraient avoir agi avec Simpson pour (leur) porter préjudice", a ajouté la famille. Selon le tabloïd américain National Enquirer, Fox avait offert 3,5 millions de dollars (2,7 millions d'euros) à O. J. Simpson pour apparaître dans ses émissions, une information que la chaîne n'avait pas confirmée. Plusieurs médias américains se sont élevés contre le temps d'antenne offert à Simpson par Fox, et certaines chaînes locales liées au groupe ont annoncé qu'elles refuseraient de diffuser l'entretien. ¤ Le groupe de défense des droits humains demande l'ouverture d'une enquête impartiale et complète sur les conséquences du conflit de juillet entre Israël et le Hezbollah, et publie son propre rapport sur les violations des lois internationales commises au cours de ce conflit. ¤ A mnesty International a demandé, mardi 21 novembre, l'ouverture d'une enquête d'urgence impartiale et complète menée sous l'égide des Nations unies sur les conséquences de la guerre en juillet 2006 au Liban entre Israël et les combattants du Hezbollah. Le groupe de défense des droits humains situé à Londres a publié, le même jour, son propre rapport sur les violations des lois internationales commises au cours des trente-quatre jours du conflit. "Plus de trois mois se sont écoulés depuis le cessez-le-feu, et selon les informations d'Amnesty International, aucune des deux parties n'a même commencé à enquêter sur les graves violations (des lois internationales) commises lors du conflit de l'été dernier", a constaté l'ONG. "Une enquête (...) incluant des dispositions pour les réparations aux victimes est à mener d'urgence", a déclaré le directeur du programme du groupe de défense des droits humains sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Malcolm Smart. "Ne pas le faire serait non seulement une trahison immense envers les victimes civiles, dont plus d'un millier sont mortes, mais aussi un appel à un nouveau bain de sang des civils en toute impunité", a-t-il affirmé. Intitulé "Israël/Liban, hors de proportion - les civils portent le poids de la guerre", le rapport d'Amnesty accuse les deux parties d'avoir violé les lois internationales et assure que les forces israéliennes ont mené des attaques "aveugles" et "disproportionnées" contre les civils du Liban sud. L'ONG appelle également à un embargo bilatéral sur les armes et à un moratoire immédiat sur les bombes à sous-munitions. ¤ Après vingt-cinq ans de rupture, l'Irak et la Syrie ont accepté de rétablir leurs relations diplomatiques. L'annonce officielle a été donnée, mardi 21 novembre, à l'issue de la visite à Bagdad de Walid Mouallem, premier chef de la diplomatie syrienne à se rendre en Irak depuis la chute de Saddam Hussein, en avril 2003. ¤ A près une rupture d'un quart de siècle, l'Irak et la Syrie ont rétabli, mardi 21 novembre, leurs relations diplomatiques, marquant un rapprochement historique entre les deux voisins qui renforce la pression sur l'administration américaine pour changer de politique à l'égard de Damas. En 1980, au début de la guerre qui l'avait opposé à l'Iran, l'Irak de Saddam Hussein avait rompu ses relations avec la Syrie afin de protester contre le soutien apporté par Damas à Téhéran. Les deux pays sont restés en froid pratiquement jusqu'au renversement de Saddam Hussein, à l'exception d'un léger réchauffement à la fin des années 1990. Dans une première réaction, la Maison Blanche a appelé la Syrie à faire preuve d'un "engagement constructif" envers le gouvernement irakien et à stopper l'infiltration en Irak de combattants étrangers rejoignant l'insurrection contre les troupes américaines. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a déclaré, à Genève, que les Etats-Unis sont "pris au piège" en Irak, où leurs troupes ne peuvent ni rester ni partir. CONTRIBUER À UNE PACIFICATION DE L'IRAK L'Irak et la Syrie ont annoncé la normalisation complète de leurs relations au dernier jour d'une visite à Bagdad du chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, dont le pays est accusé de déstabiliser l'Irak. Les autorités irakiennes ont tenu à signifier à M. Mouallem que la Syrie devrait faire plus pour aider à rétablir la sécurité en Irak, et ce dernier s'est engagé au nom de son pays à contribuer à une pacification de l'Irak. "Nous venons de conclure un accord en vertu duquel les relations diplomatiques rompues depuis un quart de siècle ont été complètement rétablies", a dit le ministre des affaires étrangères irakien, Hoshyar Zebari. Selon l'armée américaine, 50 à 70 combattants traversent tous les mois la frontière irako-syrienne. La Syrie comme l'Iran sont les deux bêtes noires des Etats-Unis dans la région, mais les appels se sont multipliés récemment pour des discussions directes entre Washington et ces deux pays. Le sénateur américain Joseph Biden, qui présidera à partir de janvier la commission du Sénat pour les affaires étrangères, a appelé à des discussions pour conduire la Syrie et l'Iran vers un "accord de non-agression" avec le gouvernement irakien. ¤ Le cabinet de sécurité israélien a donné mercredi son accord pour continuer à mener actions ponctuelles et liquidations "ciblées" à Gaza en riposte à la poursuite des attaques à la roquette des activistes palestiniens contre Israël. ¤ "L e cabinet de sécurité (israélien) décide de poursuivre les opérations de liquidations ciblées contre tous les éléments impliqués dans les attaques terroristes, ainsi que des opérations militaires contre les institutions du Hamas dans la bande de Gaza", a indiqué, mercredi 22 novembre, le cabinet de sécurité dans un communiqué. Les forces de sécurité ont également reçu pour instruction de concevoir et de présenter "un plan, en vue d'une opération plus élargie" mais cette option, qui avait les faveurs de certains membres du cabinet, n'a pas été retenue pour le moment en raison de ses implications politiques. Le premier ministre, Ehoud Olmert, dont la popularité a été entamée par la conduite indécise de la guerre cet été au sud du Liban, avait semblé exclure dès la semaine dernière une opération massive à Gaza, qui aurait exposé une nouvelle fois Israël aux critiques internationales. Tsahal ne peut, avait-il prévenu, mettre fin "d'un seul coup" aux tirs de roquette de moins en moins artisanales qui se poursuivent contre son territoire à partir du nord de Gaza et qui ont tué deux civils israéliens durant la semaine écoulée. RENCONTRE ISRAÉLO-PALESTINIENNE MERCREDI Ces tirs de roquette une centaine depuis deux semaines constituent, selon les activistes palestiniens, une riposte aux attaques de Tsahal, particulièrement au bombardement d'artillerie qui a fait 19 morts, le 8 novembre, parmi la population civile de Beit Hanoun une "erreur" de tir selon Israël. Mercredi, les forces israéliennes, appuyées par des blindés, ont poursuivi leurs opérations militaires dans le nord de Gaza, abattant deux activistes de la branche armée du Hamas. De source politique, on indique que l'hypothèse d'un accord sous égide internationale pour pacifier le front de Gaza, avec un déploiement possible de militaires étrangers, a été évoquée par les dirigeants israéliens, mais que les débats à ce sujet n'en sont qu'à leurs balbutiements. L'Etat hébreu attend encore de voir si l'élargissement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, la Finul, permettra de stabiliser durablement le front du sud du Liban et, dès lors, de servir de modèle éventuel à Gaza. Deux émissaires du premier ministre Ehoud Olmert, Yoram Turbovitz et Shalom Turjeman, devaient rencontrer mercredi après-midi des représentants de l'Autorité palestinienne, MM. Rafik Husseini et Saëb Erekat, selon la porte-parole de M. Olmert. Ces entretiens pourraient préluder à un prochain sommet entre M. Olmert et le président palestinien, Mahmoud Abbas. ¤ Dénombrant une moyenne de 119 personnes tuées chaque jour dans le pays, la Mission d'assistance des Nations unies met en évidence l'incapacité des autorités, forces de sécurité irakiennes ou américaines, à enrayer la violence. ¤ ¤ L'assassinat a été condamné par toutes les forces politiques libanaises, mais il a paradoxalement exacerbé leurs divisions. ¤ L e Liban a renoué avec les assassinats à caractère politique, après un an environ de répit. Pierre Gemayel, ministre (chrétien) de l'industrie, et son garde du corps ont été tués par balles, mardi 21 novembre, dans la région de Jdeideh, à la sortie nord-est de Beyrouth. L'assassinat a été condamné par toutes les formations politiques, mais il a paradoxalement exacerbé leurs divisions et accentué les inquiétudes de la population. La Syrie a aussitôt été mise en accusation par la majorité politique pluricommunautaire, qui la tient déjà pour responsable des quatorze autres attentats et crimes commis depuis octobre 2004. Damas a récusé ces accusations. George Bush met en cause "ceux qui haïssent la liberté" L'assassinat de Pierre Gemayel a été unanimement condamné, mardi 21 novembre. Le président des Etats-Unis, George Bush, l'a condamné "avec force" à Honolulu (Hawaï), où il faisait étape sur le chemin du retour d'une tournée en Asie. "Nous avons de nouveau vu, aujourd'hui, le visage barbare de ceux qui haïssent la liberté", a ajouté M. Bush, avant de demander "une enquête complète pour identifier les gens et les forces qui se trouvent derrière ce meurtre". A Paris, le président de la République, Jacques Chirac, a fait part, dans un communiqué, de son "horreur" et de sa "consternation" et souhaité que "les assassins soient poursuivis et punis". Alors que la Syrie était mise en cause par la majorité politique libanaise, une source officielle syrienne a estimé que "ce crime odieux vise à déstabiliser le Liban", selon l'agence de presse Sana. L'ambassadeur de Syrie à Washington a également assuré, sur CNN, que son pays "n'était catégoriquement pas" impliqué dans l'assassinat de Pierre Gemayel. - (AFP.) Des personnalités de l'opposition, elle aussi transcommunautaire mais proche de la Syrie, ont vu dans ce crime une tentative de semer la discorde au sein de la communauté chrétienne. L'ancien ministre Soleiman Frangié a même rejeté sur la majorité la responsabilité de l'assassinat. Le choix du moment et de la cible du crime semble ne rien devoir au hasard. Il a été commis quelques heures avant une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU consacrée à l'adoption du projet de règlement intérieur du tribunal à caractère international sur l'assassinat, en février 2005, du premier ministre Rafic Hariri. " (Le président syrien) Bachar Al-Assad a clairement dit à des visiteurs : "Je ne veux pas entendre parler d'un tel tribunal"", affirmait, lors d'une conférence de presse, quelques minutes avant l'assassinat, Saad Hariri, chef du Courant du futur et l'une des figures de proue de la majorité libanaise. Il ajoutait que Damas avait, via des intermédiaires, proposé un troc. "Renoncez au tribunal et, pour le reste, faites ce que bon vous semble", était, selon lui, le message. Pierre Gemayel était membre du bureau politique du parti des Kataëb (Phalanges, chrétien) et, à ce titre, l'un des dirigeants de la majorité. Il faisait partie d'un gouvernement dont l'opposition se dit déterminée à obtenir la chute faute d'y obtenir une minorité de blocage. Elle conteste la légitimité constitutionnelle de l'équipe ministérielle, après la démission, il y a dix jours, de six de ses membres - dont cinq chiites - qui la représentaient. ARMES MUNIES DE SILENCIEUX Depuis cette levée de boucliers antigouvernementale, les ministres avaient été priés de redoubler de vigilance. Samir Geagea, le chef du parti des Forces libanaises, avait dit redouter que certains d'entre eux soient assassinés pour faire perdre au gouvernement la majorité des deux tiers de ses membres, qui garantit sa légitimité constitutionnelle. Alors que les attentats et assassinats antérieurs avaient été commis à l'explosif ou à la voiture piégée, l'assassinat de Pierre Gemayel a introduit un nouveau mode opératoire. Les criminels ont agi en plein jour, dans une rue très animée, faisant usage d'armes munies de silencieux. Ils ont tiré sur le ministre de l'industrie alors qu'il était au volant de sa voiture. D'après Marwan Hamadé, ministre des télécommunications, qui avait échappé de justesse à un attentat en octobre 2004, Pierre Gemayel refusait les escortes et se déplaçait à bord d'une voiture non blindée. Aussitôt connue la nouvelle de l'assassinat, ses partisans en pleurs se sont précipités à l'hôpital où il a été admis, en scandant des slogans hostiles à l'opposition, en particulier au Hezbollah et à son allié chrétien, le Courant patriotique libre du général Michel Aoun. Des groupes de jeunes ont exprimé leur colère en brûlant des pneus sur des routes d'accès à Beyrouth ainsi qu'en province, en dépit d'un double appel de l'ancien président de la République et père de la victime, Amine Gemayel, qui a exhorté la population à s'abstenir de tout acte de violence ou de vengeance. Réunis en urgence au siège des Kataëb, les dirigeants de la majorité ont eux aussi lancé des appels au calme, et appelé leurs partisans à participer massivement aux obsèques officielles du ministre prévues jeudi. Mais ils se sont juré de "demander des comptes aux criminels et à tous ceux qui les couvrent". Le gouvernement a décrété un deuil officiel de trois jours. Le président de la République a annulé la réception qu'il devait présider mercredi, à l'occasion du soixante-troisième anniversaire de l'indépendance du Liban. Dans un éloge funèbre, le premier ministre, Fouad Siniora, visiblement très affecté, a promis que le gouvernement "ne permettra pas aux criminels de disposer de l'avenir" du pays. Tout en appelant les Libanais à "faire preuve d'unité et de cohésion face aux complots qui les visent", il a estimé que l'assassinat de Pierre Gemayel "conforte la nécessité d'un tribunal à caractère international qui mettra fin au cycle criminel". L'opposition, qui prévoyait de lancer incessamment un cycle de manifestations de rues et d'actes de désobéissance civile pour obtenir la chute du gouvernement, a annoncé qu'elle différait sa campagne. "Mais notre objectif demeure le même", a déclaré l'un de ses membres, l'ex-premier ministre Omar Karamé. ¤ Le président vénézuélien brigue un nouveau mandat, le 3 décembre. ¤ "A s-tu formé ton bataillon ? As-tu formé ton peloton ?", scande le spot télévisé sur un rythme joyeux. "Les gens croient que nous utilisons des termes militaires parce que Hugo Chavez est un ancien militaire. C'est complètement faux", affirme Juan Contreras, au "commandement de campagne" du président vénézuélien, qui brigue un nouveau mandat, le 3 décembre. "Nous ne faisons pas campagne contre les autres candidats, mais contre l'empire (américain). Cette élection s'inscrit dans le cadre de la guerre asymétrique menée par Washington. Les Américains ont tout fait pour tenter de renverser Chavez. Souvenez-vous de la tentative de coup d'Etat de 2002", explique M. Contreras. "Contre le diable (George Bush), contre l'empire, votez Hugo Chavez", confirment les banderoles déployées en travers des avenues de Caracas. Vaincre M. Bush exige donc une organisation militaire. Un "bataillon de campagne" doit fonctionner dans chaque quartier, chargé d'organiser autant de "pelotons" qu'il y a de bureaux de vote. Pourtant, au quartier populaire 23-Février, à Caracas, personne ne semble encore avoir été contacté par les "pelotons". "Lors du référendum d'août 2004, les choses étaient mieux organisées", remarque une assistante sociale. Quelque 6 millions d'électeurs avaient alors refusé de révoquer le mandat du président de la République, contre 4 millions qui avaient exigé son départ. Dans l'enthousiasme de la victoire au référendum, M. Chavez avait lancé l'objectif de 10 millions de votes pour l'élection présidentielle de décembre. Les instituts de sondage donnent le chef de l'Etat largement gagnant, avec au moins 10 points d'avance sur le candidat de l'opposition, Manuel Rosales. "Toutefois, si l'abstention est élevée, Hugo Chavez pourrait bien se retrouver victime de son propre slogan, note la politologue Ana Maria Sanjuan. S'il obtient moins de voix que lors du référendum, ce sera une défaite." "Le président fait confiance à son charisme et multiplie les apparitions officielles, mais, sur le terrain, sa campagne patine", estime un fonctionnaire du Conseil national électoral. "La guerre contre l'empire ne mobilise pas les électeurs, pointe M^me Sanjuan. Mais Chavez est coincé : s'il parle sur l'insécurité ou sur le déficit en termes de logement, talons d'Achille de son gouvernement, il craint de faire le jeu de l'opposition. Il n'a pas de propositions nouvelles à formuler." ¤ Kigali rejette les accusations sur l'attentat qui a précédé le génocide de 1994 et estime que le magistrat est "téléguidé" par les milieux militaires français. ¤ "R agots", "foutaise et calomnie". Les autorités rwandaises ont vivement réagi, mardi 21 novembre, après l'ordonnance du juge français Jean-Louis Bruguière mettant en cause le président Paul Kagamé et neuf personnalités dans l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habyarimana ayant précédé le génocide des Tutsis en 1994. "L'action du juge Bruguière n'est que le prolongement de cette guerre que nous mène la France, a affirmé le ministre des affaires étrangères, Charles Murigande, à Radio France internationale. Elle vise à alléger la conscience de la France, très surchargée par l'horreur du génocide rwandais (...), à nous faire taire sur le rôle néfaste de certains milieux français dans le génocide." Estimant que "cette manoeuvre du juge Bruguière est téléguidée par les milieux militaires et du renseignement français", le ministre a constaté que "les efforts de normalisation en cours (entre le Rwanda et la France) vont en prendre un coup". "Ces allégations sont totalement infondées. Ce sont des enjeux politiques plutôt qu'une procédure judiciaire", a appuyé le ministre de la justice, Tharcisse Karugarama. Le gouvernement français, lui, s'est retranché derrière le principe de séparation des pouvoirs pour refuser de commenter la décision du juge. "Nous sommes attachés aux relations entre la France et le Rwanda et souhaitons continuer à travailler ensemble, notamment pour contribuer à la stabilisation de la région des Grands Lacs", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Jean-Baptiste Mattéi. Mardi, le juge Bruguière, qui s'apprête à émettre neuf mandats d'arrêt, a reçu l'avocat de la famille du commandant de bord victime de l'attentat du 6 avril 1994 à Kigali, partie civile. "Les familles se sentent enfin soutenues par la justice française", s'est félicité M^e Laurent Curt. Le procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) chargé de poursuivre les responsables du génocide, mais qui n'a pas enquêté sur l'attentat de 1994, n'avait fait aucun commentaire, mercredi matin. Les avocats de la défense au TPIR ont salué le travail du juge français. "C'est très positif, même si cela risque de paraître comme une réponse du berger à la bergère", a déclaré M^e Raphaël Constant, défenseur du colonel Théoneste Bagosora, accusé d'être le "cerveau" du génocide. Kigali a en effet créé une commission d'enquête sur le rôle de la France dans le génocide, et des auditions publiques ont démarré le 24 octobre. Mardi, quelques heures après l'annonce de la démarche du juge Bruguière, Kigali a annoncé que les auditions, actuellement interrompues, reprendront le 11 décembre. ¤ Le Népal est officiellement sorti, mardi 21 novembre, de dix années de guerre civile avec la signature de l'accord de paix conclu, il y a deux semaines, entre le premier ministre, Girija Prasad Koirala, et le chef de la guérilla maoïste, Pushpa Kamal Dahal. ¤ L e Népal est officiellement sorti, mardi 21 novembre, de dix années de guerre civile avec la signature de l'accord de paix conclu, il y a deux semaines, entre le premier ministre, Girija Prasad Koirala, et le chef de la guérilla maoïste, Pushpa Kamal Dahal. "Nous allons désormais engager une nouvelle campagne de paix et construire un nouveau Népal", a affirmé Prachanda, nom de guerre du chef maoïste. Pour le premier ministre, "cet accord met un terme aux assassinats, à la violence et la terreur et ouvre la voie à la coopération". Fruit d'une révolte populaire, en avril, qui a marginalisé le roi Gyanendra, cet accord prévoit l'entrée des maoïstes au gouvernement. En échange, ils doivent placer leurs combattants et leurs armes sous contrôle de l'ONU. L'armée régulière doit aussi rester dans ses casernes. Ian Martin, le représentant au Népal des Nations unies, espère ainsi qu'un "accord tripartite sur les modalités complètes de gestion des armes et des forces militaires" pourra être conclu "rapidement". L'Inde, qui a joué un rôle non négligeable dans la recherche d'une solution, a toutefois souligné que "le succès devra être jugé sur le terrain". Les dirigeants maoïstes devront notamment montrer leur capacité à restreindre les abus de leurs miliciens dont certains se sentent lésés par la paix. Ils devront respecter la volonté populaire appelée à élire, en juin 2007, l'Assemblée constituante qui devra statuer sur l'avenir de la monarchie pour l'abolition de laquelle les maoïstes se battaient depuis 1996. Environ 13 000 personnes ont été tuées dans le conflit. ¤ Les conditions étant devenues particulièrement dangereuses, les recherches pour retrouver les quatre alpinistes français disparus au Népal sont "pour le moment abandonnées", a indiqué, mercredi 22 novembre, le ministère de la défense. Ils auraient été emportés par une avalanche de grande ampleur. ¤ L es recherches pour retrouver les quatre alpinistes français disparus au Népal sont "pour le moment abandonnées", a indiqué, mercredi 22 novembre, le porte-parole du ministère de la défense, Jean-François Bureau. "Compte tenu de la situation sur place, on ne peut rien faire d'autre pour l'heure, la situation est telle qu'il faut attendre le printemps", a précisé M. Bureau. Originaires de Grenoble, Jean-Baptiste Moreau, Raphaël Perrissin, Vincent Villedieu et Stefan Cieslar, alpinistes chevronnés âgés de 28 à 36 ans, étaient partis le 12 octobre pour tenter l'ascension du mont Paldor (5 896 mètres d'altitude), à 70 km au nord de Katmandou. "Une avalanche de grande ampleur, probablement déclenchée par une chute de sérac ou de corniche, ôte tout espoir de retrouver rapidement les alpinistes français à cette période de l'année et à cette altitude", a déploré le ministère de la défense dans un communiqué. Six instructeurs de l'école militaire de haute montagne (EMHM) de Chamonix avaient été dépêchés lundi à Katmandou. Ils regagneront la France "dans les deux jours prochains" avec deux himalayistes français qui avaient participé aux premières recherches et les proches des alpinistes disparus qui le souhaiteront, a indiqué le ministère. "CONDITIONS DE RECHERCHE DANGEREUSES" L'avion militaire qui avait acheminé les instructeurs de l'EMHM sera mis à leur disposition, poursuit le ministère, qui précise que ce retour a été décidé "en concertation avec les membres des familles sur place" et l'ambassadeur de France. Toujours selon le ministère, "les équipes de recherche déjà engagées pour retrouver les alpinistes français et qui avaient identifié leur dernier bivouac rejoindront Katmandou mardi". "Les conditions de recherche sont devenues particulièrement dangereuses en raison des dangers objectifs de la montagne et des conditions nivologiques", ajoute-t-il. Une source de la communauté étrangère des alpinistes à Katmandou a indiqué, mardi, que les quatre alpinistes français disparus au Népal étaient sûrement morts. Ils auraient été tués par une avalanche après être passés illégalement au Tibet pour tenter d'escalader le Ganesh Himal 7, une partie d'un massif de plus de 7 000 mètres d'altitude, situé à la frontière entre le Népal et la Chine, selon cette source. Pour sa part, l'Association d'alpinisme du Tibet a indiqué ne disposer d'aucune information sur les quatre alpinistes français disparus au Népal. "Nous n'avons aucune information sur des alpinistes français dans notre zone pour l'instant, nous n'avons pas reçu d'information des Népalais sur leur disparition", a indiqué un membre de l'association. Installée à Lhassa, capitale de la région autonome du Tibet, l'association supervise toutes les activités liées à l'alpinisme dans cette région himalayenne. L'ambassade de France en Chine a également indiqué ne pas avoir d'informations sur ces disparitions. ¤ Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Al-Moallem, qui a appelé les Américains à "établir un calendrier de retrait d'Irak, ce qui pourrait diminuer les violences", a fait savoir à ses hôtes que son pays souhaitait "un Irak stable, prospère et pacifié". ¤ A rrivé dimanche à Bagdad pour rétablir avec une certaine pompe les relations diplomatiques entre son pays et l'Irak, Walid Al-Moallem, le ministre syrien des affaires étrangères, venait tout juste de signer les documents afférents sous les caméras et de quitter la capitale irakienne, mardi 21 novembre, lorsqu'on a appris l'assassinat de Pierre Gémayel à Beyrouth. Aussitôt pointés du doigt - avec l'Iran - par un George Bush désormais sur la défensive, les Syriens, invités par Tony Blair à "aider" Bagdad à stabiliser la situation irakienne, venaient de faire une promesse en ce sens, dans la perspective d'une normalisation. S'il était impossible d'évaluer immédiatement les conséquences de l'assassinat, un haut diplomate irakien confiait mardi soir que "si l'un des acteurs de la région cherchait à envenimer un peu plus les relations entre Washington et Damas pour entraver celles que la Syrie veut resserrer avec nous, cela ne marchera pas". "Nous avons besoin des Syriens, comme des Iraniens, des Saoudiens et des Jordaniens, qui sont tous nos voisins, pour stabiliser notre pays", ajoutait-il. Toujours compliquées et heurtées, les relations entre l'Irak et la Syrie, alors tous deux gouvernés par des régimes baassistes rivaux, s'étaient envenimées dès le début de la guerre déclenchée, en 1980, par Saddam Hussein contre l'Iran khomeiniste. En opposition à l'ensemble des puissances occidentales, Europe et Amérique comprises, qui soutenaient alors l'Irak, Damas s'était solidarisé avec l'Iran et lui avait même fourni des armes, suscitant la rupture des relations diplomatiques en 1982, à l'initiative de Bagdad. En 1991, la Syrie avait également participé, à la demande du président Bush senior, à la coalition multinationale qui avait chassé les armées de Saddam Hussein du Koweït. Reprises en 2001 au niveau des chargés d'affaires, puis à nouveau distendues après l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis et le Royaume-Uni en mars 2003 - Damas s'était prononcé contre la guerre -, les relations diplomatiques sont donc redevenues, comme disait mardi M. Moallem, "pleines et entières". Ce qui ne signifie pas que le voisinage est dénué de nuages. Depuis le début de l'occupation militaire, Washington et Londres reprochent régulièrement à Damas de "ne rien faire", voire d'"entretenir le terrorisme en Irak" en fermant les yeux sur le passage par son territoire de centaines de "combattants étrangers armés" qui vont rejoindre l'insurrection sunnite irakienne. 600 KM DE FRONTIÈRE POREUSE A Bagdad, sans accuser directement le pouvoir syrien, "dont on ignore le rôle dans cette affaire", le major général américain William Caldwell, porte-parole de la coalition militaire, évaluait encore lundi "de 70 à une centaine" le nombre de "terroristes étrangers, saddamistes et djihadistes d'Al-Qaida, qui franchissent chaque mois la frontière syro-irakienne". La Syrie, qui héberge à présent plusieurs centaines de milliers de réfugiés irakiens qui fuient la guerre civile dans leur pays, réplique régulièrement qu'elle a renforcé ses contrôles frontaliers, qu'elle a arrêté des centaines de candidats combattants et qu'il lui est impossible de surveiller l'ensemble de ses 600 km de frontière - poreuse et désertique - avec l'Irak. Damas invite également périodiquement l'armée de son voisin - et, indirectement, leurs alliés américains - à renforcer elle-même la surveillance de son côté. Mardi, à Bagdad, M. Moellem a promis à ses "frères irakiens" que le fameux "comité conjoint de sécurité", dont la création avait déjà été annoncée, fin 2004, lors d'une visite à Damas de l'ancien premier ministre irakien Iyad Allaoui, serait véritablement activé avec des rencontres régulières entre les experts de sécurité des deux pays. Le chef de la diplomatie syrienne, qui a appelé les Américains à "établir un calendrier de retrait d'Irak, ce qui pourrait diminuer les violences", a fait savoir à ses hôtes que son pays souhaitait "un Irak stable, prospère et pacifié". Il a répété, sans forcément convaincre tout le monde, notamment M. Blair, qui a tout de même "salué" sa visite à Bagdad, et Washington, qui attendent maintenant "des preuves" du changement promis, que la stabilité de l'Irak est "dans l'intérêt" de Damas. Le président irakien, le Kurde Jalal Talabani, qui doit se rendre en fin de semaine à Téhéran pour rencontrer le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, a été invité à se rendre ensuite à un sommet avec Bachar Al-Assad à Damas. ¤ Plusieurs explosions ont eu lieu, jeudi, dans le quartier chiite de Sadr City, à Bagdad, faisant plus de 143 morts. Le gouvernement irakien a instauré un couvre-feu interdisant toute circulation dans la capitale irakienne. ¤ A u moins cent quarante-trois personnes ont été tuées et deux cent vingt-cinq blessées, jeudi 23 novembre après-midi, dans une série d'explosions à Sadr City, bastion radical chiite de Bagdad, ce qui constitue l'attentat le plus meurtrier en Irak en 2006, selon un bilan hospitalier. De même source, on indique que l'hôpital Imam-Ali a recensé quatre-vingt-huit morts et cent cinq blessés, et l'hopital Sadr cinquante-cinq tués et cent vingt blessés. A la suite de ces attaques, le gouvernement irakien a instauré un couvre-feu interdisant toute circulation dans la capitale irakienne, à partir de 20 heures locales (18 heures à Paris) et ce jusqu'à une durée indéterminée, a indiqué le général Abdel Karim Khalaf, porte-parole du ministère de l'intérieur. M. Khalaf est également revenu sur les circonstances des attentats. "Quatre voitures piégées ont explosé (...) et une dizaine d'obus de mortiers sont tombés sur le quartier", a-t-il affirmé avant d'ajouter que "huit voitures piégées sont entrées dans Sadr City : quatre ont explosé, une a été interceptée par la police, qui a arrêté le chauffeur, et trois autres sont manquantes et sont recherchées par la police. L'armée a encerclé le secteur". Une des explosions a touché un marché. Sadr City est un quartier majoritairement chiite de la capitale irakienne, fief de l'imam radical et chef de milice Moqtada Al-Sadr. L'Armée du Mahdi, dirigée par Moqtada Al-Sadr, est accusée d'exactions par la minorité sunnite. Presque simultanément, des activistes ont tiré, jeudi, au mortier et à la mitrailleuse, sur le ministère irakien de la santé, également contrôlé par Moqtada Al-Sadr. Selon Hakim Al-Zamily, vice-ministre de la santé, et une source au ministère de l'intérieur, une trentaine d'hommes sont impliqués dans l'opération qui a visé le ministère, en plein cur de la capitale. "Des terroristes sont en train d'attaquer le bâtiment au mortier et à la mitrailleuse, et on a aussi aperçu des tireurs embusqués. Tout employé qui quittera le bâtiment sera tué", a déclaré M. Zamily depuis son bureau. "UN VASTE COMPLOT TERRORISTE VISE À SÉPARER BAGDAD-EST DE BAGDAD-OUEST" La source au ministère de l'intérieur a déclaré que des hommes armés ont encerclé le ministère, situé sur la rive orientale du Tigre, quartier majoritairement chiite, et affrontaient les forces de sécurité irakiennes. Des blessés ont été hospitalisés, a ajouté la source, et trois salves de mortier ont atterri dans l'enceinte du ministère. Des activistes ont tenté de pénétrer dans le bâtiment mais ils ont été repoussés. Au bout d'une demi-heure, les affrontements semblaient faiblir en intensité. D'après M. Zamily, le ministère, souvent attaqué, ne l'avait jamais été de manière aussi soutenue. Il pense que les activistes tentent de créer un corridor sécurisé liant l'enclave sunnite d'Adhamiya, dans l'est de Bagdad, à la rive occidentale du Tigre, majoritairement sunnite. "Nous avons demandé aux commandants de l'armée d'intervenir pour empêcher les insurgés de nous attaquer, mais on ne nous a pas répondu. Un vaste complot terroriste vise à séparer Bagdad-Est de Bagdad-Ouest", a-t-il averti. Membre du parti de Sadr, M. Zamily a échappé lundi à une tentative d'assassinat dans laquelle deux de ses gardes du corps ont trouvé la mort. La veille, des individus avaient enlevé un autre vice-ministre de la santé, Ammar Al-Saffar, qui n'a pas été revu depuis. De nombreuses unités de l'armée et de la police sont soupçonnées d'obéir à des groupes armés chiites, mais certaines sont également liées à des responsables sunnites. Le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki, qui doit rencontrer la semaine prochaine en Jordanie le président américain George Bush, a promis de démanteler les milices obéissant à des responsables chiites tels que Sadr, une figure incontournable du paysage politique irakien, mais il n'a pas accédé à la demande de Washington d'accélérer le processus. ¤ Ces mandats visent notamment des militaires. Ils sont poursuivis pour "assassinat" ou "complicité d'assassinat". ¤ L e juge Jean-Louis Bruguière a signé neuf mandats d'arrêt contre des proches du président rwandais Paul Kagamé dans le cadre de son enquête sur l'attentat contre le président Habyarimana, déclencheur du génocide en 1994, a-t-on appris jeudi 23 novembre de source proche du dossier. Les mandats d'arrêt internationaux signés par le magistrat visent les chefs d'"assassinat" ou de "complicité d'assassinat" et doivent être diffusés dans tous les pays membres d'Interpol, selon la même source. Manifestations au Rwanda Quelque 10 000 personnes ont manifesté jeudi après-midi à Kigali contre la volonté du juge français Jean-Louis Bruguière de poursuivre le président rwandais Paul Kagamé et pour dénoncer le rôle joué selon eux par la France pendant le génocide de 1994. Portant des pancartes affirmant "France = génocidaire", "Arrêtez de protéger les tueurs" ou "la France dehors du Rwanda", les manifestants, avec à leur tête des responsables d'associations de rescapés du génocide et des responsables locaux, ont défilé dans la capitale pour rejoindre le stade Amahoro, où un rassemblement était prévu. "Nous les dénonçons, nous les dénonçons", scandaient des manifestants, dont certains brandissaient des photos de Jean-Louis Bruguière. Les relations entre la France et le Rwanda sont de nouveau dans la tourmente avec les accusations du juge français sur l'implication présumée du président Paul Kagamé dans l'attentat en 1994 contre l'un de ses prédécesseurs, Juvénal Habyarimana, dont la mort marqua le point de départ du génocide au Rwanda. (AFP) (fl-sq.gif) Réaction du Tribunal pénal international Le procureur du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) "ne reçoit d'instructions de personne", a déclaré jeudi son porte-parole à propos du juge français qui avait demandé des poursuites contre le président rwandais Paul Kagamé. Everard 0'Donnell a souligné que le procureur Hassan Bubacar Jallow était indépendant, même vis-à-vis du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a créé la juridiction d'Arusha pour rechercher et juger les principaux responsables du génocide rwandais de 1994. Le procureur du TPIR "n'a pas encore reçu de demande de la part du juge Bruguière" mais "le bureau du procureur pourra faire une déclaration le moment venu", a commenté M. 0'Donnell, qui a réaffirmé que l'assassinat du président Habyarimana n'était "pas l'affaire du procureur" du TPIR, expliquant qu'il ne rentre pas dans les catégories de crimes pour lesquels le tribunal est compétent. "Le crash (de l'avion du président Habyarimana) n'a pas créé le génocide", selon lui. (AFP) M. Bruguière demande notamment l'arrestation de l'actuel chef d'état-major de l'armée rwandaise James Kabarebe. Outre ce militaire de haut rang, les mandats visent des dirigeants historiques du Front patriotique rwandais et de l'APR, le bras armé du parti de M. Kagamé : l'actuel ambassadeur du Rwanda en Inde Faustin Nyamwasa-Kayumba, le chef d'état-major de l'armée de terre Charles Kayonga, Jackson Nkurunziza (plus connu sous le nom de Jack Nziza, ancien responsable des renseignements militaires), Rose Kabuye (dirigeante du FPR), Samuel Kanyemera (député FPR), Jacob Tumwine (lieutenant colonel démobilisé), et les deux tireurs présumés, Franck Nziza et Eric Hakizimana. Vendredi, le magistrat antiterroriste avait demandé au parquet son avis sur l'émission de ces demandes d'arrestation. Dès lundi soir, le parquet avait répondu positivement. M. Bruguière a recommandé des poursuites contre le président Kagamé devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), pour sa "participation présumée" à l'attentat contre l'avion présidentiel le 6 avril 1994. M. Kagamé nie toute implication dans l'attentat et le gouvernement rwandais a qualifié d'"allégations totalement infondées" les recommandations du juge français. ¤ Des dizaines de milliers de personnes ont accompagné le cercueil du ministre de l'industrie Pierre Gemayel, tué mardi, accusant Emile Lahoud et la Syrie d'être responsables de son assassinat. ¤ L e Liban a organisé, jeudi 23 novembre, des obsèques populaires pour Pierre Gemayel, le ministre de l'industrie assassiné mardi, avec un immense rassemblement à Beyrouth que le camp antisyrien a transformé en démonstration de force contre l'opposition, alliée de la Syrie. Les manifestants, brandissant des drapeaux libanais, ont jeté à terre des portraits des présidents libanais Emile Lahoud, syrien Bachar Al-Assad et iranien Mahmoud Ahmadinejad, qu'ils ont piétinés. "Retirez-le", "Sortez l'agent de Bachar de Baabda" le palais présidentiel libanais , hurlait la foule en référence à M. Lahoud. "Lahoud doit partir le plus rapidement possible, nous voulons qu'il soit jugé pour tous les crimes qui ont été commis durant son mandat", affirme Léa Eïd, étudiante de 24 ans, entre deux sanglots, en brandissant un portrait de Pierre Gemayel, 34 ans, abattu en plein jour dans un quartier résidentiel au nord de Beyrouth."Nous irons jusqu'à Baabda pour destituer Lahoud de nos propres mains, et l'envoyer devant un tribunal qui le jugera pour les crimes qu'il continue de couvrir", renchérit Asma Joueidi, 27 ans, couverte du drapeau bleu du Courant du futur dirigé par Saad Hariri, le fils de Rafic Hariri tué en février 2005. "Nous ne voulons que les armes de l'armée", scandaient les protestataires en allusion au Hezbollah chiite, soutenu par Damas et Téhéran, qui refuse de désarmer et qui est à l'origine, à travers le rapt de deux soldats israéliens, de l'offensive israélienne de l'été sur le Liban.Certains manifestants conspuaient aussi le chef de l'opposition chrétienne, le général Michel Aoun, lui reprochant son alliance avec le Hezbollah. "Qui a décidé de se désolidariser (des forces antisyriennes) ?", pouvait-on lire sur les portraits du chef chrétien, chassé du pouvoir par Damas et ses alliés libanais en 1990, et alors contraint à l'exil. Amine Gemayel accuse Emile Lahoud et Michel Aoun L'ancien président libanais Amine Gemayel accuse l'actuel chef de l'Etat, Emile Lahoud, d'être "la cinquième colonne" de la Syrie au Liban et le général chrétien Michel Aoun de couvrir "le jeu syrien", dans un entretien au Figaro publié le 23 novembre. Pointant du doigt la Syrie dans la responsabilité de l'attentat, M. Gemayel déclare, dans cet entretien, que "la Syrie n'a pas digéré d'avoir dû quitter militairement le Liban". "Elle garde une cinquième colonne dans les institutions, j'entends le président de la République, qui n'est autre que le représentant des intérêts syriens, et le Hezbollah, qui ne cache pas son alliance avec Damas, sans parler des autres partis prosyriens." M. Gemayel estime aussi que le général Aoun "couvre le jeu syrien au Liban". "Je ne l'ai jamais entendu dénoncer les assassinats de ceux qui étaient ses alliés naturels." L'ancien président souligne que tous les "martyrs" assassinés récemment étaient jeunes. "On a ciblé les cadres de l'avenir", dit-il. (Avec AFP.) CÉRÉMONIE RELIGIEUSE Plus tôt dans la matinée, la dépouille mortelle de Pierre Gemayel avait quitté son village natal de Bikfaya, accompagnée par des centaines de sympathisants. Le cercueil, enveloppé du drapeau libanais et de celui des Kataëb le parti dirigé par son père, l'ancien président Amine Gemayel , a été porté à bout de bras par ses partisans venus à Bikfaya, dans la montagne à l'est de Beyrouth, pour l'accompagner vers la capitale. Une cérémonie religieuse a été célébrée à la mi-journée en la cathédrale Saint-Georges des Maronites, entourée par une marée humaine venue rendre hommage au ministre mais aussi crier sa colère contre les présidents libanais, Emile Lahoud, et syrien, Bachar Al-Assad. Porté jusqu'à l'église au son des cloches, accompagné de la famille vêtue de noir, en pleurs, le cercueil recouvert du drapeau libanais reposait face à l'autel. Le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, entouré de très nombreux prélats, a célébré l'office. Lu en français, un message du pape Benoît XVI a dénoncé "l'acte inqualifiable" qui a coûté la vie à Pierre Gemayel. Aux premiers rangs avaient pris place le chef de la majorité parlementaire antisyrienne, Saad Hariri, en larmes, le chef druze Walid Joumblatt, le premier ministre libanais, Fouad Siniora, ainsi que le président du Parlement, Nabih Berri, considéré comme prosyrien. En revanche, le président libanais, dont la majorité réclame la démission, était absent. ¤ Le procureur de la Cour pénale internationale présentera son rapport, le 12 décembre, devant le Conseil de sécurité des Nations unies ¤ L es 104 Etats parties au traité de Rome instituant en 2002 la Cour pénale internationale (CPI), chargée de juger les responsables de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, ont débuté, jeudi 23 novembre, leur cinquième session annuelle. Trois enquêtes - en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda et au Darfour - sont en cours. Pour l'heure, un seul accusé, le chef de milice congolais Thomas Lubanga est incarcéré. Vous avez été saisi le 31 mars 2005 par le Conseil de sécurité pour enquêter sur le Darfour. Etes-vous prêt à engager des poursuites ? Notre première enquête est pratiquement terminée. Aujourd'hui, nous vérifions si des poursuites contre les personnes que nous visons ont été engagées au niveau national, puisque la Cour n'intervient que lorsque les Etats ne sont pas capables ou pas disposés à poursuivre. Nous espérons avoir ces informations au début du mois de décembre. Après, nous engagerons une procédure. Je ne peux pas aujourd'hui donner de preuves, ou de noms, mais l'affaire recoupera des crimes de viols, de persécutions, de tortures, la destruction de propriétés, des transferts forcés... Autant de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, dont nous démonterons le mécanisme et mettrons à plat le système. Le 12 décembre, je serai devant le Conseil de sécurité pour présenter mon rapport sur le Darfour. Pour quelle raison menez-vous vos investigations en dehors du Darfour ? Nous ne pouvons pas, pour des raisons de sécurité, protéger les témoins au Darfour. Donc nous avons décidé de conduire nos enquêtes à l'extérieur. Mais nous avons mené 70 missions dans 17 pays différents et recueillis plus d'une centaine de témoignages. La majorité (...) sont des témoins directs. Louise Arbour (le haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies) a expliqué que certains témoins qu'elle a pu rencontrer au Darfour ont été, ensuite, harcelés ou emprisonnés. En Ouganda, nous avons conduit notre enquête en dix mois. En République démocratique du Congo, cela a été plus compliqué. En aucun cas nous ne pouvons exposer les témoins. Dans une situation de guerre, il faut interroger les témoins et les protéger. C'est impossible au Darfour. Quatre commandants de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) en Ouganda, recherchés par la CPI, sont toujours en fuite. Sans force de police propre, de quelle coopération disposez-vous aujourd'hui ? L'Ouganda, la RDC et le Soudan ont exprimé leur volonté de coopérer. La LRA a d'ailleurs dû fuir sa base arrière au Soudan sud et installer son quartier général à la frontière congolaise. Depuis, les crimes commis au nord de l'Ouganda ont baissé ; la perte de leur asile a conduit la LRA à engager des négociations, qui ont abouti à un accord en août. Nous devons mener cette affaire à son terme mais, d'ores et déjà, nous pouvons mesurer l'impact de la justice. Cette affaire montre que les mandats d'arrêt de la CPI peuvent contribuer à prévenir les atrocités. Pourquoi n'avez-vous ouvert aucune enquête depuis que vous avez été saisi par la République centrafricaine fin 2004 ? Nous avons conduit une mission sur place cette année et continuons de recevoir des informations. Nous disposons de rapports très sérieux faisant état de centaines de viols, davantage que d'assassinats. Tout ce que je peux dire, c'est que nous analysons plusieurs situations dans le monde, et que nous ouvrirons une nouvelle enquête avant la fin de l'année. ¤ Le premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, a affirmé jeudi que les préparatifs militaires dans son pays étaient terminés. Les tribunaux islamiques somaliens affirment s'ils sont "prêts à se défendre". ¤ L e premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, a affirmé, jeudi 23 novembre, que les préparatifs militaires en vue d'une confrontation armée avec les islamistes somaliens étaient terminés. Il a néanmoins indiqué, devant le Parlement, que l'Ethiopie privilégiait le dialogue pour régler la crise. Les tribunaux islamiques somaliens sont "prêts à se défendre", a répondu leur porte-parole, Abdurahim Ali Muddey. "Si l'Ethiopie est prête à la guerre, nous sommes prêts à la défense de notre pays, mais nous pressons l'Ethiopie de s'abstenir de toute attitude belliciste irresponsable", a déclaré M. Muddey. De son côté, M. Zenawi a martelé que les tribunaux islamiques, qui ont pris le contrôle d'une partie de la Somalie,"représentent une menace claire et actuelle pour l'Ethiopie". "Ce groupe a dirigé des attaques directes contre notre pays", a-t-il affirmé. "Pour résister à ce danger, la politique de ce gouvernement est prioritairement de régler le problème par la négociation et le dialogue. Jusqu'à présent ces tentatives n'ont pas été fructueuses", a ajouté le premier ministre éthiopien. "Quand un pays est confronté à ce type de danger, il a le droit absolu de se défendre. La prochaine fois que l'option pacifique échouera, sur la base du droit international, nous prendrons les mesures adéquates", a-t-il averti. "DROIT ABSOLU À SE DÉFENDRE" M. Muddey a démenti être une menace pour les Ethiopiens, estimant en revanche que "la présence de leurs troupes dans notre pays est un risque sérieux pour la Somalie, comme pour l'Ethiopie". Les islamistes ont appelé à plusieurs reprises au djihad contre les troupes éthiopiennes, déployées selon eux dans le pays. Addis Abeba, qui appuie ouvertement le gouvernement somalien de transition, a toujours nié la présence de troupes, ne reconnaissant que l'envoi de conseillers militaires. La Somalie est en guerre civile depuis 1991. Les institutions de transition, mises en place en 2004, s'avèrent incapables de rétablir l'ordre face à la montée en puissance des islamistes depuis 2006. Ceux-ci contrôlent désormais une grande partie du sud et du centre du pays, dont la capitale Mogadiscio. ¤ Omar Nasiri a "infiltré" les camps d'Al-Qaida. Il révèle dans un livre comment il a failli basculer du côté des djihadistes. Itinéraire d'un "espion" désenchanté. ¤ O mar Nasiri aime à cultiver le mystère. Il porte un pseudonyme, organise un rendez-vous aux allures de jeu de piste, un dimanche pluvieux, dans les rues d'Amsterdam. Après, il partira pour un "très long voyage" vers une "destination lointaine, le temps que les choses se tassent". La quarantaine grisonnante et un rhume carabiné, l'homme a accepté de se présenter à l'occasion de la publication de son livre, Au coeur du djihad, mémoire d'un espion infiltré dans les filières d'Al-Qaida (Flammarion "Enquête"). C'est d'abord par "vengeance", explique-t-il, qu'il a décidé d'écrire cette histoire, qui aurait dû rester confidentielle. Omar Nasiri assure avoir "risqué sa peau" pour les services français, anglais, puis allemands qui le lui ont, dit-il, bien "mal rendu". A la fin des années 1990, après un séjour "infiltré" dans les camps d'entraînement afghans puis dans les mosquées du Londonistan, Omar Nasiri a atterri en Allemagne, protégé par un vrai-faux statut de réfugié algérien - alors qu'il est de nationalité marocaine. Ce micmac administratif lui a interdit de se reconvertir dans un "travail normal, de se marier ou de quitter le pays". La situation s'est aujourd'hui améliorée, mais il reste en colère contre les Occidentaux, qui, "en continuant de soutenir les pouvoirs corrompus, poussent les musulmans dans la frustration, la haine" et, finalement, "dans les bras des plus radicaux". Fâché aussi avec les "manipulateurs et les hypocrites" d'Al-Qaida et consorts. La sortie de ce livre pose par ailleurs la question du contrôle ou, plutôt, de la perte du contrôle des informateurs par les services de renseignement qui les utilisent. Car si, depuis l'enfance, Omar est féru de films de guerre, admire le héros de Ian Fleming - l'agent 007 et ses inséparables gadgets : les voitures, les flingues, les James Bond girls -, son cheminement est moins romanesque. Des petits réseaux islamistes algériens de Bruxelles jusqu'aux camps d'entraînement d'Al-Qaida en Afghanistan, il est plus révélateur du glissement d'un jeune émigré musulman vers les cercles "internationalistes" du djihad que du parcours d'un espion à proprement parler. Tout son récit est tendu par cette irrésistible séduction qu'exercent sur lui les "frères" du djihad. A la fin de son adolescence, à Bruxelles, l'appartement familial est le lieu de rencontre d'activistes algériens. La guerre civile d'Algérie a commencé et son frère aîné et ses amis sont acquis aux thèses radicales du Groupe islamique armé (GIA). L'appartement est aussi l'un des centres de fabrication et de distribution de la publication officielle du GIA, Al-Ansar. Omar Nasiri procure aux activistes des munitions, des armes et même des explosifs qu'il va un jour acheminer pour eux au Maroc. Les combats pour "libérer les terres musulmanes de leurs occupants" l'ont "toujours fasciné, particulièrement en Afghanistan et en Tchétchénie" et il est sensible à la cause algérienne. Il a visionné les documentaires qui traitent de ces sujets, ainsi que les cassettes de propagande qui transitent par l'appartement. Après une confrontation orageuse avec les membres du GIA au sujet d'un vol d'argent et en réalisant que les armes sont cachées dans l'appartement, à l'insu de sa mère, le jeune homme se rebiffe et décide de proposer ses services à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). A cette époque, la France et la Belgique commencent à collaborer dans la surveillance des réseaux islamistes européens. Le groupe va bientôt faire l'objet d'une rafle de la police belge - elle aboutit au démantèlement du réseau "Ahmed Zaoui" en mars 1995 - qui n'épargnera pas ses frères. Lors de cette opération, les enquêteurs découvrent des manuels de sabotage dédicacés à Ben Laden et élaborés par les Maktab Al-Khedmat, les structures de soutien aux moudjahidins. Omar Nasiri avait contacté la DGSE parce qu'il avait peur et parce qu'il ne voyait pas qui d'autre aurait pu le protéger. La vague d'attentats qui frappe quelques mois plus tard Alger et Paris fera naître en lui d'autres préoccupations plus morales et un terrible sentiment de culpabilité. "Je ne pouvais m'empêcher de penser que les munitions et les explosifs que je leur avais procurés étaient peut-être ceux-là mêmes qui servaient à perpétrer ces actes sanguinaires, raconte-il aujourd'hui. Rien dans la religion musulmane - à laquelle je croyais profondément - ne pouvait justifier une telle violence contre des civils." Le périple se poursuit en Afghanistan, via la Turquie et le Pakistan. Pour lui, ce projet équivaut à "un énorme coup de poker". "Ma trahison avait été découverte à Bruxelles, se souvient-il, et ma vie y était dorénavant menacée. Ma présence en Belgique embarrassait les services français. Quand je leur ai proposé d'infiltrer les camps djihadistes, personne n'y croyait. Je crois qu'ils étaient ravis de pouvoir se débarrasser de moi. Il me fallait leur prouver que j'étais capable de réussir et leur ramener des infos." Dans les montagnes afghanes, Omar retrouve les paysages des documentaires qui l'ont tant impressionné sur l'invasion soviétique. Rapidement, en immersion totale dans les camps d'entraînement, il vacille. L'intéressé le reconnaît lui-même : les camps l'"ont aspiré" dans l'univers de la discipline militaire et religieuse des moudjahidins. Dans son livre, il décrit une atmosphère à la fois fraternelle et virile. Tout l'attire, des "grandes causes" évoquées par les "émirs" - où ne sont "jamais mentionnées les tueries d'innocents mais, au contraire, d'innombrables interdits prescrits par l'islam" - jusqu'à "la démarche féline des djihadistes entraînés à évoluer pieds nus sur les pierres". Il est enthousiasmé au point de se porter volontaire pour combattre l'armée russe aux côtés des Tchétchènes. Le refus de l'émir du camp - "nous avons assez de combattants là-bas" - le fait (re) basculer dans le giron des renseignements. Il s'est senti floué et trahi par l'ordre qui lui a été intimé d'aller monter "une cellule chez les Européens", dont il connaît "la langue et le coeur", avec pour objectif de frapper des cibles civiles - "des banques, des synagogues, des écoles". Omar Nasiri se déclare "rétif" à toutes formes d'autorité. C'est ce qui l'a amené à rejeter le joug des émirs d'Al-Qaida, le modèle de son frère aîné "manipulé par le GIA" à Bruxelles et le pousse "à contrecarrer à plusieurs reprises les projets que font pour (lui) les services de renseignement". Il explique que c'est une tuberculose, diagnostiquée à son arrivée en Belgique, à l'âge de cinq ans, qui l'a "sauvé de la manipulation". Plus précisément, le séjour de plusieurs années dans un sanatorium et une "école de nonnes" lui a permis "de conserver ouverte une fenêtre de liberté, et du recul", loin de Bruxelles où la famille se délite et où ses frères basculent, les uns après les autres, dans les cercles crapuleux ou islamo-politiques liés à la guerre d'Algérie. A considérer son récit, oscillant de façon ambiguë entre le fantasme et le réel, l'autre chance fut d'avoir passé quelques années à Tanger, où la pratique de la contrebande l'a initié, adolescent, à l'art de l'embrouille et de la débrouille. En Belgique, des sources autorisées estiment qu'après la sortie de son livre, Omar Nasiri est "complètement cramé". La publication de ses "Mémoires" le mettrait en danger, ainsi que des proches ou d'anciens compagnons restés au pays. Omar Nasiri n'a pas repris contact avec sa famille. Quant à sa propre sécurité : "J'ai des ressources. Je crois l'avoir prouvé. J'ai le sentiment que je vivrai vieux." ¤ Six imams ont été débarqués d'un avion de la compagnie américaine US Airways, lundi 20 novembre, à Minneapolis (Minnesota) au motif que leur comportement était "suspect". ¤ S ix imams ont été débarqués d'un avion de la compagnie américaine US Airways, lundi 20 novembre, à Minneapolis (Minnesota) au motif que leur comportement était "suspect". Le pilote a pris cette décision après avoir reçu un message alarmant de l'un des passagers. "Six hommes arabes suspects à bord. Ils occupent des sièges espacés. Avant de monter, ils étaient tous ensemble. Ils ont dit : "Allah, Allah..." et dénoncé l'engagement américain contre Saddam. Il y en a un à la place 8 D, un autre à la 22 D, et deux aux 25 E et F..." indiquait la note. Les six dignitaires religieux étaient venus assister à une conférence de la Fédération nord-américaine des imams, à laquelle le FBI (police fédérale) avait d'ailleurs été invité. Ils rentraient ensemble à Phoenix (Arizona). Le FBI est venu les chercher dans l'appareil. Ils ont été menottés, interrogés séparément puis relâchés sans qu'aucune charge soit retenue à leur encontre. Ils ont dû changer de destination et voyager avec une autre compagnie. L'un des expulsés, Omar Shahin, président de la Fédération des imams, a appelé au boycottage d'US Airways. Il a confirmé que le groupe avait effectué la prière rituelle dans l'aérogare, mais démenti que qui que ce soit ait entonné "Allah, Allah..." à l'intérieur de l'avion. Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), principale association de défense des musulmans, a dénoncé un incident "particulièrement préoccupant". Son directeur exécutif, Nihad Awad, a souligné que la prière est une "pratique sacrée et obligatoire" et que la remettre en cause revient à contrevenir à la liberté de religion garantie par la Constitution américaine. Il a dénoncé le nombre croissant de cas de discrimination à l'encontre de voyageurs musulmans dans les aéroports. Le département de la sécurité intérieure a annoncé l'ouverture d'une enquête sur le comportement de la compagnie. Celle-ci a affirmé avoir agi dans le respect de ses procédures de sécurité et "ne pas tolérer la discrimination". Un cas comparable s'était produit le 1^er septembre. Un voyageur avait été contraint de descendre de l'avion d'Air Canada assurant la liaison Montréal-New York. Des passagers l'avaient entendu prier à bord. Ils avaient rapporté l'incident au personnel, en assurant qu'il s'agissait d'un musulman : un rapide interrogatoire avait établi que le passager était... un juif orthodoxe. ¤ Le président américain tente de reprendre l'initiative face à l'influence régionale croissante de Téhéran. ¤ L 'administration américaine multiplie les efforts pour tenter de contrecarrer l'influence de l'Iran au Proche-Orient. Le président George Bush va se rendre à Amman, en Jordanie, le 29 novembre, pour une rencontre au sommet avec le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, accusé par les Américains de ne pas agir assez énergiquement contre les milices chiites à Bagdad. Le vice-président Dick Cheney a, de son côté, prévu de se rendre dès vendredi en Arabie saoudite, alliée des sunnites irakiens, pour s'entretenir "de la situation dans la région" avec le roi Abdallah. M. Bush quittera Washington lundi 27 novembre pour l'Estonie et la Lettonie, où il participera au sommet de l'OTAN. De là, il se rendra à Amman. Selon son conseiller à la sécurité nationale, Steve Hadley, M. Bush a l'intention de faire le point avec le premier ministre irakien des progrès accomplis par le "comité conjoint sur le transfert de la responsabilité de la sécurité". Cet organisme avait été créé le 28 octobre, alors que M. Bush était pressé par son parti d'annoncer un changement de stratégie avant les élections du 7 novembre. Depuis la victoire électorale des démocrates, un vaste débat est engagé sur l'Irak, tant dans l'administration que dans l'opposition. Selon la Maison Blanche, la rencontre entre M. Bush et M. Maliki doit être aussi l'occasion d'évaluer "le rôle de la région dans le soutien à l'Irak". Elle interviendra après deux visites historiques : celle que vient d'effectuer le ministre syrien des affaires étrangères à Bagdad, renouant des relations diplomatiques après vingt-six ans de rupture, et celle que doit effectuer, en fin de semaine, le président irakien, Jalal Talabani, à Téhéran. La plupart des observateurs estiment que les Etats-Unis sont désormais confrontés à la formation d'un axe Damas-Bagdad-Téhéran, consacrant la montée des chiites et l'affaiblissement de la puissance américaine dans la région. Le président syrien a aussi été invité à la réunion de Téhéran. M. Bush a décidé de ne pas attendre les recommandations de la commission Baker-Hamilton sur l'Irak pour tenter de reprendre l'initiative. Il ne s'est d'ailleurs jamais engagé à les adopter. En parallèle, une floraison d'évaluations comparables ont été lancées, l'une au Conseil national de sécurité, l'autre au Pentagone. Selon le correspondant militaire du Washington Post, Tom Ricks, l'armée aurait identifié trois options : augmenter massivement (de 20 000 à 30 000 hommes) le nombre de troupes pour rétablir l'ordre ("go big") ; retirer les troupes ("go home") ; ou réduire le nombre des soldats tout en allongeant la durée de la présence américaine ("go long"). L'une des principales idées prêtées à la commission Baker est l'ouverture de pourparlers directs avec Damas et Téhéran sur la stabilisation de l'Irak. L'un de ses membres, l'ancien secrétaire d'Etat de George Bush père, Lawrence Eagleburger, donnait encore ce conseil, mercredi, à l'actuel président : organiser une conférence internationale, et faire clairement savoir aux responsables irakiens que les Etats-Unis "ne peuvent pas rester là encore cinq ans à gérer leur pays". L'ancien secrétaire d'Etat Henry Kissinger, qui conseille le président Bush, souhaite lui aussi, désormais, une conférence internationale où seraient associés non seulement les voisins de l'Irak mais les membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que l'Inde et le Pakistan. L'assassinat du ministre libanais Pierre Gemayel est venu compliquer la tâche des partisans de cette formule. Sans mettre l'attentat directement sur le compte de Damas, la Maison Blanche a clairement indiqué où se portaient ses soupçons. Les critiques font remarquer qu'une fois de plus, la démocratisation prônée par M. Bush est entrée en conflit avec la réalité d'une région multiconfessionnelle. En plaidant pour la démocratisation, Washington a fait le jeu des chiites, plus nombreux que les chrétiens au Liban. ¤ Mercredi 22 et jeudi 23 novembre, une cinquantaine de pays européens et africains sont réunis à Tripoli, à l'invitation du colonel Kadhafi, pour tenter de trouver une solution au problème des immigrants clandestins affluant vers l'Eldorado européen. ¤ L e décor est à la mesure de Mouammar Khadafi, le chef de l'Etat libyen : une tente blanche de 150 mètres de long plantée sous le soleil, face à la Méditerranée. Au sol, d'épais tapis. Au plafond, des lustres en cristal. De la tribune où se succèdent les orateurs, on peut entendre le bruit des vagues... A 300 km de là à vol d'oiseau se trouve la petite île italienne de Lampedusa. C'est là qu'échouent, chaque mois, des milliers de "boat people", partis des côtes libyennes et arrivés souvent à l'état de cadavres. Mercredi 22 et jeudi 23 novembre, une cinquantaine de pays européens et africains sont réunis à Tripoli, à l'invitation du colonel Kadhafi, pour tenter de trouver une solution au problème des immigrants clandestins affluant vers l'Eldorado européen. En juillet, une première réunion, à Rabat (Maroc), avait surtout concerné l'ouest de l'Europe et de l'Afrique. Plusieurs pays africains l'avaient boudée, réclamant que l'accent soit mis non sur une politique sécuritaire, mais sur le développement local, seul moyen à leurs yeux de retenir les candidats à l'exil. Avec ses 4 400 km de frontières incertaines bordant six pays, et ses 1 700 km de côtes, la Libye est à la fois une terre d'accueil et de transit. Elle est même aujourd'hui considérée par l'Europe comme la plaque tournante de l'immigration clandestine. Ceux qui traversent la Méditerranée ne sont plus, selon Rome, des migrants subsahariens, mais, pour l'essentiel des Egyptiens, des Marocains et des Erythréens. Depuis deux ans, la voie libyenne a succédé à la voie marocaine, devenue trop difficile d'accès. "OCÉANS DE MISÈRE" L'Italie, première concernée, aimerait voir Tripoli lui servir de gendarme. Le colonel Khadafi - redevenu récemment fréquentable par la communauté internationale - pourrait accepter le principe de patrouilles de surveillance mixtes en Méditerranée, à condition que les Européens lui donnent un coup de main sur sa frontière méridionale, celle qui lui pose le plus de problèmes. La Libye s'inquiète en effet de l'afflux de clandestins sur son territoire. Beaucoup, parmi les nouveaux arrivants, ne trouvent pas d'emploi dans les compagnies pétrolières et restent dans le Sud, dans l'illégalité et la misère. Sur un total de 5,5 millions d'habitants, la Libye compte ainsi quelque 1,7 million d'immigrés, clandestins pour la plupart. Ces étrangers sont souvent accusés de tous les maux : sida, drogue, prostitution, montée de la criminalité... A cela s'ajoutent les critiques d'organisations internationales de défense des droits de l'homme qui reprochent aux autorités libyennes leur traitement de ces migrants. Mercredi, plusieurs pays africains ont souligné avec amertume les contradictions des pays européens. "Le dénuement et la pauvreté continuent à gagner du terrain en Afrique", a ainsi lancé le représentant de l'Algérie. Selon lui, "le refus d'accorder des visas, la fermeture hermétique de certaines frontières, la création d'espaces de prospérité entourés d'océans de misère (...) poussent à la clandestinité." ¤ Kigali a donné 24 heures à l'ambassadeur français pour quitter le pays, après la signature de neuf mandats d'arrêt internationaux contre des proches du président rwandais, Paul Kagamé. ¤ L a décision du juge d'instruction français Jean-Louis Bruguière de mettre en cause, mercredi, de hautes personnalités rwandaises dans l'attentat contre le président Habyarimana le 6 avril 1994, a entraîné une soudaine détérioration des relations franco-rwandaises. Kigali a annoncé, vendredi 24 novembre, qu'il avait rompu ses relations diplomatiques avec la France et a donné vingt-quatre heures à l'ambassadeur français pour quitter le pays. "Nous, au gouvernement, avons décidé de rompre nos relations diplomatiques avec la France", a déclaré le chef de la diplomatie de Kigali, Charles Murigande. "Nous avons ordonné à l'ambassadeur de France de quitter notre pays sous vingt-quatre heures et avons accordé aux autres membres de la mission diplomatique un délai de soixante-douze heures pour faire de même". Plus tôt dans la journée, il avait indiqué que l'ambassadeur de France à Kigali avait été convoqué pour qu'il explique "pourquoi son pays n'a cessé de nous harceler au cours des douze dernières années". MANIFESTATIONS MASSIVES CONTRE PARIS Le juge Bruguière a lancé, mercredi 22 novembre, des mandats d'arrêt pour "assassinats" ou "complicité d'assassinats" contre neuf proches de M. Kagamé. Il les soupçonne d'être impliqués dans l'attentat perpétré le 6 avril 1994 contre l'avion du président Habyarimana, dont la mort avait marqué le début du génocide rwandais. Le magistrat français a également recommandé des poursuites contre M. Kagamé devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda, pour sa "participation présumée" à cet attentat. Jeudi, des milliers de Rwandais 25 000 selon un chiffre non officiel ont manifesté contre Paris, qu'ils accusent de complicité de génocide. Dans les rues de la capitale, ils ont brandi des pancartes affirmant "France=génocidaire", "Arrêtez de protéger les tueurs" ou "La France hors du Rwanda". Kigali affirme aujourd'hui que les initiatives du juge Bruguière s'inscrivent dans un effort de Paris pour dissimuler le rôle que les militaires français ont joué. Les relations franco-rwandaises restent marquées par le souvenir du soutien français au régime de l'ancien président hutu Habyarimana. Sa disparition avait été le prétexte avancé par les extrémistes hutus pour massacrer les Tutsis, à qui ils attribuaient la responsabilité de l'assassinat. Le génocide a fait, d'avril à juillet 1994, environ 800 000 morts, essentiellement tutsis, selon l'ONU. ¤ Le procureur militaire de Bunia, chef-lieu de la province d'Ituri, et la Monuc ont découvert trois fosses communes dans un camp de l'armée nationale congolaise. Deux militaires ont été arrêtés. Cette découverte fait suite à des dénonciations d'enlèvement de civils début octobre. ¤ "N ous avons découvert trois fosses communes, contenant les restes d'une trentaine de personnes qui ont été tuées entre août et octobre 2006", a déclaré John Penza, le procureur militaire de Bunia (chef-lieu de l'Ituri), chargé de l'enquête. Ces charniers contenant des restes humains, de civils probablement exécutés par des militaires, ont été découverts mercredi 22 novembre en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a révélé vendredi la justice militaire, qui a arrêté deux officiers congolais dans le cadre d'une enquête menée conjointement avec la Mission de l'ONU en RDC (Monuc). Les fosses ont été découvertes à Bavi, localité située à environ 40 km au sud de Bunia, sous contrôle, depuis juillet, des militaires de la première brigade des Forces armées de RDC (FARDC), qui ont repris cette zone aux miliciens locaux. Le porte-parole de la Monuc, Kemal Saïki, a précisé que ces fosses communes avaient été découvertes à l'intérieur même du camp militaire. LES CORPS ONT ÉTÉ DÉPLACÉS "Il y a des corps d'hommes, de femmes, d'enfants, même pas encore décomposés. C'est horrible", a déclaré M. Penza, précisant que ces restes étaient "très certainement" ceux de civils portés disparus entre le mois d'août et le mois d'octobre. "Nous avons pu découvrir ces charniers grâce au témoignage d'un militaire (...). Deux officiers, le chef du bataillon déployé à Bavi et un capitaine chargé de la discipline du bataillon, sont aux arrêts", a indiqué M. Penza. Le procureur a précisé que l'un des deux officiers arrêtés, François Molese, avait avoué son implication dans cette affaire. Il aurait notamment déclaré que "c'était par vengeance que ces gens avaient été exécutés et enterrés, parce qu'ils étaient membres des milices qui avaient attaqué et tué des soldats". M. Penza a, par ailleurs, expliqué que les corps avaient été déplacés avant l'arrivée des enquêteurs, qui avaient dû annuler, du fait du mauvais temps, une première mission prévue le samedi 18 novembre et repoussée au mardi 21 novembre. Il a notamment affirmé qu'il suspectait le chef du bataillon, interrogé le vendredi, d'avoir alerté ses collègues de l'imminence de l'arrivée des enquêteurs. DES CIVILS ENLEVÉS ET FORCÉS À TRAVAILLER La division droits de l'homme de la Monuc et le bureau du procureur militaire de Bunia avaient ouvert une enquête après la dénonciation, début octobre, de l'enlèvement de plusieurs civils dans la région de Gety, proche de Bavi, par des organisations locales et internationales de défense de droits de l'homme. Human Rights Watch avait rapporté la "disparition" le 17 septembre de 9 civils, dont 4 femmes et 2 enfants, "enlevés par des soldats de l'armée nationale", et celle de 20 autres civils le 11 août. Selon des témoignages recueillis par l'ONG, les forces gouvernementales "enlevaient des civils et les forçaient à travailler dans les mines d'or locales, à récolter et ramasser des produits alimentaires, ou à transporter des marchandises". Pour Gode Mpiana, responsable de l'ONG locale Justice Plus qui avait la première dénoncé les disparitions, "l'hypothèse la plus probable est que les militaires ont tué ces gens pour faire disparaître toute trace de leurs exactions". Le porte-parole de la Monuc a déclaré que ces corps avaient été exhumés et analysés par des enquêteurs de l'armée congolaise et des Nations unies. L'Ituri est le théâtre de violents affrontements entre l'armée congolaise et les milices locales, qui ont tué plus de 10 000 personnes en une dizaine d'années, malgré l'accord de paix de 2002 qui avait mis fin à la guerre civile au Congo. ¤ Aux élections municipales et régionales du 19 novembre, les Péruviens ont préféré les candidats locaux indépendants plutôt que ceux des grands partis. ¤ T rois mois après la prise de fonctions du président Alan Garcia, son parti, l'Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA, social-démocrate), a enregistré un revers électoral inattendu, dimanche 19 novembre, aux élections municipales et régionales. Les résultats définitifs seront connus à la mi-décembre, mais d'ores et déjà les autorités ont annoncé que l'APRA n'obtient que deux ou trois présidences régionales, contre douze en 2002. Largement battu à Lima, le parti présidentiel s'effondre dans son bastion, le nord du Pérou, et perd la municipalité de Trujillo, berceau du père fondateur, Victor Raul Haya de la Torre, aux mains de l'APRA depuis quarante ans. "C'est un coup de poignard dans le coeur", a admis le président Garcia, mardi. Le chef de l'Etat s'était attiré les critiques de nombreux analystes, voyant dans sa gestion une succession de mesures à court terme. Le président a surpris en mettant à l'ordre du jour le rétablissement de la peine de mort, abolie au Pérou depuis 1978, contre les violeurs et assassins d'enfants d'abord, puis à l'encontre des terroristes. Et les contestations se sont multipliées sur un projet de loi, en partie approuvé par les députés, qui permettrait à l'Etat de contrôler les organisations non gouvernementales (ONG). "Il est trop tôt pour parler d'un vote-sanction contre le gouvernement, estime néanmoins le politologue Santiago Pedraglio. Les résultats du scrutin montrent le rejet des candidats de l'APRA, qui ont fait une mauvaise gestion régionale." M. Garcia et son gouvernement bénéficient toujours, dans les dernières enquêtes d'opinion, d'un fort taux de popularité. En l'absence d'une opposition structurée, le gouvernement a été peu contredit durant ses cent premiers jours. En effet, le nationaliste Ollanta Humala s'est montré très effacé dans le débat politique, depuis sa défaite au second tour de l'élection présidentielle en juin, où il avait obtenu 47,4 % des voix. Parcourant l'arrière-pays, le dirigeant du Parti nationaliste du Pérou a délaissé son groupe parlementaire, le plus important du Congrès. "Ollanta Humala a démontré qu'il n'avait pas les capacités pour être à la tête de l'opposition, estime M. Pedraglio. Une chose est d'être candidat à une élection basée sur les émotions, une autre est de s'affirmer comme le chef de file de l'opposition avec un programme et des propositions." Les nationalistes ne sont pas parvenus à pérenniser l'appui populaire recueilli à la présidentielle. Alors que les électeurs avaient voté massivement pour M. Humala à Ayacucho (83 %), Puno (70 %) ou Cusco (73 %), ses candidats ne figurent dans le trio de tête d'aucune de ces régions. Le Parti nationaliste du Pérou remporte une seule municipalité importante, Arequipa (Sud). "Les nationalistes ont été dans l'incapacité de générer une organisation politique", juge Fernando Tuesta, directeur de l'Institut de sondage de l'Université catholique de Lima. Dimanche, vingt des vingt-cinq présidences de région ont été remportées par des listes locales indépendantes. "L'élection de "caudillos", des personnages bien connus localement ne répondant aux règles d'aucun parti, illustre la profonde crise du système de représentation au Pérou", souligne Percy Medina, secrétaire général de Transparencia, l'ONG chargée d'observer le déroulement des scrutins. "Ces élections marquent une nouvelle déroute de l'ensemble des partis nationaux", renchérit M. Pedraglio. L'Unité nationale (droite) conserve Lima grâce à la réélection attendue du maire Luis Castañeda, mais n'obtient aucune victoire en dehors de son bastion de la capitale. Et le parti de l'ancien président Alberto Fujimori, quatrième force au Parlement, échoue dans l'ensemble des régions. Après l'annonce des résultats, des incidents ont éclaté dans plusieurs municipalités. Mercredi, le président Garcia a demandé à la police de "rétablir l'ordre immédiatement" et d'envisager "l'usage des armes, si nécessaire", contre les "vandales qui ne savent pas reconnaître les résultats des élections". Jeudi, le ministère de l'intérieur a annoncé l'arrestation de 270 personnes au cours de 115 actes de violence, dont un ayant provoqué la mort d'un soldat. ¤ La nouvelle loi supprime la nécessité des quatre témoins et prévoit que le juge décidera si un procès pour viol aura lieu devant un tribunal civil ou une cour islamique. ¤ A près l'Assemblée nationale, le Sénat pakistanais a voté, jeudi 23 novembre, une nouvelle loi de protection des femmes qui assouplit quelque peu les "ordonnances Hudood" sur le viol et l'adultère, adoptées en 1979, sous la dictature militaire du général Zia ul-Haq, dans le cadre de l'islamisation du Pakistan. Comme à l'Assemblée, la coalition des partis religieux regroupée dans le MMA (Muttahida Majlis-e-Amal) s'est abstenue. L'un de ses chefs au Sénat, Khurshid Ahmed, a condamné cette loi, affirmant qu'il s'agissait "d'une tentative de promouvoir le sécularisme et une culture étrangère au Pakistan". Alors que la nouvelle loi était lue à la tribune, les sénateurs du MMA se sont levés pour chanter : "Qui est un ami de l'Amérique est un traître !" Sous les "ordonnances Hudood", pour voir un viol reconnu, la femme devait produire, devant une cour islamique, les témoignages de quatre hommes, "bons musulmans", faute de quoi elle se retrouvait souvent accusée d'adultère, un crime puni alors de la peine de mort. La nouvelle loi supprime la nécessité des quatre témoins et prévoit que le juge décidera si un procès pour viol aura lieu devant un tribunal civil ou une cour islamique. L'adultère, décrit comme un acte "lubrique", demeure un crime mais n'est plus puni de la peine de mort. Il est désormais passible de cinq ans de prison et d'une amende de 10 000 roupies (140 euros). De plus, une fausse accusation d'adultère contre une femme sera punie de dix ans de prison. La commission nationale sur le statut de la femme avait réclamé, dès 2003, l'abrogation pure et simple des "ordonnances Hudood". Tout en considérant qu'il s'agit d'"un pas en avant", les militants des droits de l'homme maintiennent cette revendication. Le gouvernement avait essayé à plusieurs reprises, cette année, d'introduire des amendements aux "ordonnances Hudood", avant de reculer à chaque fois devant l'opposition des religieux. Les amendements votés représentent un compromis voulu aussi par le président du parti gouvernemental, la Ligue musulmane (Q), Chaudhry Shujaat Hussain, qui a menacé de démissionner si cette nouvelle loi était contraire au Coran et à la Sunna (actes et dits du Prophète). De son côté, le MMA a annoncé que ses députés démissionneraient de l'Assemblée le 7 décembre. ¤ Jeudi 23 novembre, elle a décidé de "mourir en martyre" car, selon sa fille Zouheir, elle avait été très choquée du bombardement par l'artillerie israélienne de Beit Hanoun, le 8 novembre, qui avait causé au total la mort de 19 Palestiniens. ¤ E lle avait 57 ans, était mère de neuf enfants et grand-mère de 41 petits-enfants. Elle s'appelait Fatima Omar Al-Najar et habitait Jabaliya, ville située dans le nord de la bande de Gaza. Jeudi 23 novembre, elle a décidé de "mourir en martyre" car, selon sa fille Zouheir, elle avait été très choquée du bombardement par l'artillerie israélienne de Beit Hanoun, le 8 novembre, qui avait causé au total la mort de 19 Palestiniens. Cette grand-mère, dont la photo a été publiée dans tous les journaux, le front ceint du bandeau vert du Hamas, tenant fièrement un fusil d'assaut dans ses bras, aurait également participé à la marche des femmes vers la mosquée de Beit Hanoun pour servir de protection à une vingtaine de combattants réfugiés dans ce local assiégé par Tsahal au début du mois, lors du siège de cette ville proche de Jabaliya. Deux femmes avaient été tuées par les troupes israéliennes et une autre, âgée de 19 ans, s'était fait exploser à proximité de soldats, les blessant légèrement. Fatima Omar Al-Najar avait été marquée par tous ces événements. La plus âgée de ses filles, Fatia, a expliqué que toutes les deux avaient décidé de devenir "martyres" parce que les Israéliens "avaient détruit leur maison, tué son propre fils et qu'un autre était dans une chaise roulante avec une jambe amputée à la suite d'une blessure", et qu'elles n'avaient pas trouvé d'autre moyen pour protester contre les opérations israéliennes et les morts qu'elles provoquent. La grand-mère a, conformément aux règles, enregistré une cassette vidéo dans laquelle elle indique que cette opération a été commise au nom du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Elle a ensuite marché en direction des soldats israéliens qui, depuis deux jours, ont repris position dans le nord de la bande de Gaza pour tenter d'empêcher les tirs de roquettes Qassam en direction notamment de la ville frontière de Sderot. Bardée d'une ceinture explosive, elle a avancé jusqu'à ce que les soldats trouvent son comportement bizarre et lancent une grenade assourdissante dans sa direction. Un porte-parole de l'armée a affirmé qu'elle avait alors eu le temps d'actionner sa charge et que trois militaires avaient été légèrement blessés. Depuis le début de l'Intifada, en septembre 2000, il s'agit du premier cas de femme kamikaze de cet âge. ¤ Le premier ministre libanais, Fouad Siniora, a souhaité, jeudi soir 23 novembre, le retour au sein du gouvernement des six ministres démissionnaires. ¤ L e premier ministre libanais, Fouad Siniora, a souhaité, jeudi soir 23 novembre, le retour au sein du gouvernement des six ministres démissionnaires et la reprise de la conférence du "dialogue national" qui avait réuni autour d'une même table la majorité et l'opposition au printemps. Il a invité le président du Parlement, Nabih Berri, chef du mouvement chiite Amal, à reprendre le "rôle important" qu'il a tenu au cours des derniers mois et qui a "contribué à rapprocher" les points de vue entre la majorité et l'opposition. Les six ministres, dont cinq chiites représentant les partis de l'opposition Hezbollah et Amal, ont démissionné le 11 novembre, faute, selon eux, d'avoir obtenu l'accord de la majorité politique pour la formation d'un gouvernement au sein duquel l'opposition obtiendrait une minorité de blocage. Pour la majorité, cette démission vise à entraver l'adoption du règlement intérieur d'un tribunal international qui pourrait mettre en cause la responsabilité de la Syrie dans quinze attentats survenus au Liban depuis octobre 2004. "SERPENT VENIMEUX" Walid Joumblatt, dirigeant du Parti socialiste progressiste (PSP) et l'un des chefs politiques de la majorité, s'est lui aussi déclaré, jeudi, "favorable au dialogue" avec l'opposition. Il intervenait devant les centaines de milliers de Libanais rassemblés au coeur de Beyrouth pour un dernier adieu au ministre de l'industrie Pierre Gemayel, assassiné l'avant-veille. Les chances que ces appels trouvent un écho favorable paraissent toutefois minimes, tant la rupture semble totale entre les forces en présence. Dans le même souffle, M. Joumblatt a ainsi qualifié le Hezbollah, sans le nommer, d'"amoureux de la culture de la tristesse et de la mort" et de porter une mentalité "du Moyen âge et de l'ignorance (...) de la dictature et du totalitarisme", opposée à "l'amour (de la majorité) pour la joie et la vie (...) la liberté, la diversité et le pluralisme". La veille, Hussein Al-Khalil, conseiller politique du secrétaire général du Hezbollah, avait qualifié le chef du PSP de "serpent venimeux qui insuffle partout le poison de la discorde" et "assoiffé de sang", désireux de "voir couler le sang d'un conflit entre sunnites et chiites". Ces échanges ne sont que les derniers en date entre des représentants des parties adverses. Galvanisant les foules qui participaient jeudi aux funérailles, Samir Geagea, chef du parti des Forces libanaises, s'est écrié pour sa part : "Ils cherchent l'affrontement, ils l'auront (...). Sous des prétextes fallacieux, ils cherchent l'affrontement (pour entraver) le tribunal international, mais les masques sont tombés (...). Nous n'accepterons pas d'échanger ce gouvernement contre un autre sous tutelle criminelle et toutes les forces de l'enfer n'y pourront rien." Dans les quartiers chiites de Beyrouth, des manifestants ont brièvement protesté contre les propos tenus lors des funérailles. Le chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun (opposition chrétienne), a annoncé de son côté que le gouvernement ne perdait rien pour attendre. Une fois passée la semaine de deuil, l'opposition devrait entreprendre des actions contestataires pour obtenir la chute du gouvernement. ¤ Au moins 200 tués dans des attaques contre Sadr City, le vaste faubourg chiite de la capitale irakienne. ¤ A u moins 450 personnes, des hommes, des femmes et des enfants, dont au moins 200 sont mortes, ont été sauvagement fauchées, jeudi 23 novembre, en plein après-midi, dans l'une des séries d'attentats à la bombe et d'attaques coordonnées, au mortier et à la mitrailleuse, parmi les plus spectaculaires et les plus sanglantes vues dans la capitale irakienne depuis l'invasion anglo-américaine d'avril 2003. Chronologie 29 août 2003. L'explosion d'une voiture piégée tue au moins 83 personnes, dont l'ayatollah Mohammed Baqer Al-Hakim, devant la mosquée chiite de l'imam Ali à Nadjaf. 2 mars 2004. Des attentats perpétrés par des kamikazes font 171 morts lors de la fête chiite de l'achoura, à Kerbala. 16 juillet 2005. Un kamikaze au volant d'un camion-citerne piégé tue quelque 98 personnes, près d'une mosquée chiite, à Moussayeb. 14 septembre. Un kamikaze tue 114 personnes et en blesse 156 autres dans un quartier chiite de Bagdad. 18 novembre. Des kamikazes se font exploser dans deux mosquées chiites à Khanaqin (74 morts). 22 février 2006. Une bombe détruit le "mausolée d'or" de Samarra renfermant les restes de deux imams chiites, entraînant une vague de représailles antisunnites. Selon le ministre de la santé, "beaucoup, parmi les blessés" sont "dans un état critique", les hôpitaux manquant à la fois de personnels et de réserves de sang à transfuser. Le gouvernement dit d'"unité nationale" a décrété un couvre-feu total sur l'ensemble de la Bagdad "jusqu'à nouvel ordre". La méthode employée par les auteurs, probablement sunnites, de ce carnage qui a visé le faubourg chiite de Sadr City, dans la partie orientale de la ville, est toujours d'une efficacité redoutable : au moins six voitures bourrées d'explosifs, certaines stationnées près de deux grands marchés populaires, d'autres pilotées par des kamikazes, ont explosé l'une après l'autre en l'espace de quinze à vingt minutes en différents endroits très fréquentés du quartier. Environ la moitié des habitants de la capitale - c'est-à-dire 2,5 à 3 millions de personnes -, le plus souvent misérables et de confession chiite, habite cette vaste cité aux égouts débordants dans les rues et essentiellement constituée de petits immeubles délabrés. La journée avait commencé comme presque toutes les précédentes, c'est-à-dire avec le ramassage, en divers points de la ville, d'une cinquantaine de cadavres, essentiellement des sunnites, égorgés, sommairement abattus et souvent horriblement torturés par des miliciens chiites. Un peu avant l'aube, pour la sixième nuit consécutive, des chars et des hélicoptères américains, secondés par des unités de l'armée irakienne, avaient lancé un raid dans Sadr City, à la fois pour essayer de mettre la main sur certains miliciens chiites identifiés et pour tenter de retrouver un soldat américain, un sunnite d'origine irakienne, kidnappé le 23 octobre. Quatre civils du faubourg, "des journaliers entassés dans une voiture qui partaient chercher un travail", selon les témoins, avaient été abattus au cours de cette opération. MINISTÈRE DE LA SANTÉ ASSIÉGÉ Un peu plus tard, vers midi, une fusillade nourrie éclatait autour du ministère de la santé situé au bord du Tigre, non loin de la "zone verte" ultra-fortifiée où, pour la première fois, deux véhicules piégés destinés à tuer le président sunnite du Parlement avaient été détectés mardi, et où siège l'essentiel des pouvoirs américains et autochtones censés gouverner l'Irak. Sur une télévision locale, Ali Al-Shammari, le ministre de la santé - dont l'un des vice-ministres a échappé, mercredi, à un attentat et l'autre a été enlevé, dimanche, par des inconnus -, lança un appel affolé : "Nous sommes attaqués de toutes parts par une centaine d'hommes masqués qui nous tirent dessus au mortier et à la mitrailleuse, du sol et du haut des immeubles voisins ! Nous sommes au moins 2 000 au ministère et nous sommes cernés ! Qu'on vienne nous aider, vite !" Il a fallu au moins deux heures d'échange de coups de feu, l'intervention d'unités de l'armée irakienne et celle de plusieurs hélicoptères Apache américains, avant que les assaillants se retirent après avoir endommagé le ministère et tué un nombre inconnu de gardes et de fonctionnaires. Une heure après les attentats de Sadr City, une dizaine d'obus de mortier tombait sur le quartier sunnite d'Adhamiyah. Dans l'ordre de partage confessionnel des portefeuilles qui a présidé à la formation du gouvernement "d'unité" en mai, la santé a été attribuée au groupe du prêcheur chiite radical antiaméricain, Moqtada Al-Sadr, soutien politique du premier ministre, Nouri Al-Maliki. L'essentiel des fonctionnaires du ministère est donc chiite. Les historiens diront si ce jeudi noir marquera ou non une nouvelle étape de la guerre civile qui sévit de manière croissante dans le pays, et d'abord à Bagdad, depuis maintenant plus d'un an. La question se posera d'ailleurs moins à cause du très lourd bilan humain enregistré qu'en raison des deux faits qui s'imposent désormais à tous. D'abord, l'impuissance croissante du corps expéditionnaire américain à peser sur les événements. Ensuite, la présence désormais indiscutable à Bagdad même d'unités de guérilla - nationaliste et/ou djihadiste, selon les quartiers - bien organisées, bien armées et prêtes à se coordonner pour lancer des attaques d'envergure. L'affrontement entre ces unités et les milices chiites pour le contrôle de la plus grande part possible de la capitale est sans doute entré, jeudi, dans une nouvelle phase militaire. ¤ L'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) a attaqué samedi la ville d'Abéché, principale localité de l'est du pays située à 700 kilomètres de N'Djamena. ¤ U n mois après une première série de raids sans lendemain, les rebelles tchadiens de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) ont repris l'offensive contre le régime du président Idriss Déby et attaqué samedi 25 novembre la ville d'Abéché, principale localité de l'est du pays située à 700 kilomètres de N'Djamena. Entrée vendredi sur le territoire tchadien depuis le Soudan voisin, une colonne de 80 véhicules de l'UFDD s'est heurtée samedi au lever du jour à l'armée gouvernementale autour d'Abéché. De violents combats ont éclaté aux abords de la ville. Le chef des rebelles de l'UFDD, le général Mahamat Nouri, a indiqué que ses hommes étaient entrés dans Abéché dès le début de la matinée et qu'ils en contrôlaient "une bonne partie". Dans un communiqué publié à la mi-journée, l'état-major général de l'armée tchadienne a implicitement confirmé cette information. "Afin d'éviter des pertes civiles, l'armée nationale tchadienne s'est déployée tout autour de la ville d'Abéché. L'état-major des armées invite la population à garder son calme. Cette infiltration est une nouvelle mésaventure pour ses auteurs", a indiqué le commandement militaire, attribuant l'attaque à des "mercenaires à la solde du Soudan". SUSPENSION DES ACTIVITÉS DES ONG DANS LA RÉGION Fruit de la récente fusion de plusieurs groupes, l'UFDD a repris fin octobre les hostilités contre le régime du président Deby en s'emparant brièvement de Goz Beïda, près de la frontière soudanaise, puis d'Am Timan, à une centaine de kilomètres plus au sud, avant de se replier vers l'est. Comme il y a six mois lors de l'offensive repoussée du Front uni pour le changement (Fuc) devant N'Djamena, le Tchad a accusé le Soudan de soutenir l'UFDD, ce que Khartoum a catégoriquement nié. Le président de la Commission de l'Union Africaine (UA), Alpha Oumar Konaré a condamné "fermement ces attaques contre le Tchad qui sont une violation flagrante des principes énoncés dans l'Acte constitutif de l'UA". La nouvelle offensive de l'UFDD a provoqué la suspension vendredi des activités des organisations humanitaires présentes dans l'est du Tchad pour y assister les réfugiés de la province soudanaise du Darfour. L'ambassade de France à N'Djamena a quant à elle appelé "par précaution" ses quelque 1 500 ressortissants au Tchad à "limiter (leurs) déplacements" jusqu'à nouvel ordre. ¤ Le chef du bureau politique du Hamas a brandi, samedi, cette menace si un accord n'intervenait pas d'ici six mois en vue de la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967. ¤ L e chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, a brandi, samedi 25 novembre, au Caire la menace d'une troisième Intifada si un accord international n'intervenait pas d'ici six mois en vue de la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967. "Nous donnons six mois à la communauté internationale pour (trouver) un véritable horizon politique. Il y a une véritable opportunité politique pour un Etat palestinien dans les frontières de 1967", a déclaré le chef islamiste palestinien en exil lors d'une conférence de presse au Caire. "Si nos demandes ne sont pas remplies, le peuple palestinien suspendra toute initiative politique et lancera une troisième Intifada et un conflit ouvert", a-t-il menacé. "La victoire dans ce conflit nous reviendra", a-t-il martelé. Interrogé sur les demandes précises qui doivent être remplies dans ce délai de six mois, M. Mechaal a rejeté les idées d'un engagement ou d'une déclaration de principes. "Notre demande nationale, et non seulement celle du Hamas, est la fin de l'occupation et la création d'un Etat palestinien dans les frontières du 4 juin 1967 sans colonies, grandes ou petites ainsi qu'une souveraineté véritable sur le sol et le sous-sol", a-t-il affirmé. "Nous refusons ce que les autres ont fait : des négociations par étapes ou une déclaration de principes. Le peuple palestinien n'a qu'une seule demande et il ne marchandera pas", a-t-il ajouté. DISCUSSIONS SUR LA FORMATION D'UN CABINET NATIONAL "Nous n'entrerons pas dans cette histoires d'étapes. Il n'y a qu'une demande, la communauté internationale doit la respecter et amener Israël à la respecter", a réitéré M. Mechaal."Si nous ne l'obtenons pas par une entente sur le chemin de la paix, nous l'obtiendrons par la résistance", a-t-il menacé. Le responsable du Hamas s'est entretenu au Caire avec le chef des services de renseignement égyptiens, Omar Souleimane, des efforts pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. M. Mechaal a lié la formation de ce cabinet à la levée du blocus économique et politique imposé par la communauté internationale aux Palestiniens depuis la formation du gouvernement du Hamas en mars, à la suite de la victoire du mouvement islamiste aux élections législatives de janvier. "La formation d'un gouvernement d'union nationale dépend de certains points, dont le premier est la levée du blocus", a-t-il exigé, en indiquant que les efforts déployés pour aboutir à sa levée "restaient vagues". ¤ Les électeurs de la petite monarchie du Bahreïn, dans le Golfe Persique, élisent, samedi, les 39 représentants de la Chambre des députés. Des élections municipales ont également lieu. ¤ Q uelque 295 000 électeurs bahreïnis se rendent aux urnes, samedi 25 novembre, pour élire leur Chambre des députés. 207 candidats, dont 17 femmes, se disputent 39 sièges dans autant de circonscriptions. Un siège a d'ores et déjà été attribué à une femme, automatiquement déclarée vainqueur en l'absence d'autre candidat dans sa circonscription. Outre la Chambre élue, le Parlement bahreïni comprend un Conseil consultatif dont les 40 membres sont désignés par le roi et qui peut bloquer toute initiative émanant de l'autre Assemblée. Le scrutin est marqué par une large participation de l'opposition, chiite et sunnite, dont les principaux courants avaient boycotté les législatives de 2002. Le principal groupe de l'opposition chiite, l'Association de l'entente nationale islamique, aligne 17 candidats et l'Association de l'action nationale démocratique (alliance de militants de gauche, de nationalistes arabes et d'indépendants), présente des candidats dans six des 40 circonscriptions. MANIFESTATIONS CONTRE UN COMPLOT PRÉSUMÉ DU RÉGIME La communauté chiite, majoritaire au sein de la population autochtone du royaume gouverné par des sunnites, s'estime victime de discrimination. Elle a pris cependant de l'assurance, notamment après l'émergence d'un pouvoir chiite en Irak. La campagne électorale a été émaillée de manifestations de protestation, organisées par la principale association boycottant le scrutin, contre un complot présumé du régime pour falsifier les résultats au détriment des chiites. La dernière manifestation, à la veille du scrutin, a rassemblé plus d'un millier de protestataires, qui ont appelé, outre l'ouverture d'une enquête sur cette éventuelle fraude, à la démission du gouvernement de cheikh Khalifa Ben Salmane Al-Khalifa. Parallèlement au scrutin législatif, des élections municipales se déroulent également samedi. Les bureaux de vote fermeront à 20 heures locales (18 heures à Paris). ¤ Après le carnage de Sadr City, le chef chiite radical Moqtada Al-Sadr menace de quitter le gouvernement si le premier ministre irakien rencontre le président américain à Amman. ¤ L 'administration américaine a maintenu, vendredi 24 novembre, les visites prévues au Proche-Orient du président George Bush et du vice-président Dick Cheney, en dépit des derniers attentats survenus en Irak. M. Cheney était attendu, samedi, en Arabie saoudite, alors que M. Bush doit rencontrer le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, en Jordanie, en milieu de semaine. Les attentats antichiites meurtriers du 23 novembre à Sadr City, dans la périphérie de Bagdad, ont entraîné, vendredi, des représailles contre la population sunnite. Divergences franco-italiennes sur la Syrie Paris et Rome ont "une parfaite identité de vues" sur les questions internationales et, en particulier, sur la crise au Proche-Orient. Le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, et le président français, Jacques Chirac, l'ont rappelé, vendredi 24 novembre, lors du 25^e sommet franco-italien organisé dans la petite cité toscane de Lucques. Toutefois, les deux hommes ont dû reconnaître des "divergences d'appréciation" sur la Syrie. Contrairement au chef de l'Etat français, qui boycotte le président syrien Bachar Al-Assad depuis l'assassinat du premier ministre libanais Rafic Hariri, la diplomatie italienne est favorable à "un dialogue direct" avec les Syriens afin de les impliquer dans une démarche de paix. M. Prodi a souhaité minimiser les différences d'approche en indiquant qu'elles sont "purement tactiques au sein d'une stratégie complètement partagée". M. Chirac a confirmé : "Si nous pouvons avoir, le cas échéant, quelques divergences sur les procédures et les modalités, notre objectif est le même : c'est de mettre la Syrie devant ses responsabilités et d'assurer la stabilité et l'indépendance du Liban." - (Corresp.) Après avoir vivement condamné des actes dont le but est, selon lui, "de renverser un gouvernement démocratiquement élu", un porte-parole de la Maison Blanche a assuré, vendredi, que "sécuriser Bagdad et contrôler la violence figureront parmi les priorités" des discussions entre M. Bush et M. Maliki. Alors que l'administration américaine presse le gouvernement irakien de désarmer des milices, notamment chiites, qui disposent de relais dans les organes de sécurité irakiens, la rencontre prévue entre M. Bush et M. Maliki a été fustigée par le groupe politique du prédicateur chiite radical Moqtada Al-Sadr. "Nous nous retirerons du gouvernement et du Parlement si le premier ministre rencontre Bush en Jordanie", a-t-il menacé dans un communiqué. Moqtada Al-Sadr, qui contrôle certains groupes armés, dispose de 30 députés au Parlement et de plusieurs ministres dans le gouvernement d'union nationale, dont ceux de la santé et des communications. Le groupe radical a cru voir dans l'attaque de Sadr City le produit d'"une alliance entre les "takfiris" (djihadistes sunnites), les saddamistes et l'occupant américain" et il a également menacé de se retirer du gouvernement et du Parlement si "les conditions de sécurité ne s'améliorent pas". Plus de 200 chiites ont été tués, jeudi 23 novembre, à Sadr City, dans le pire attentat commis depuis l'invasion américaine de 2003. Ce bilan pourrait encore s'alourdir compte tenu de l'état de certains blessés. En représailles, des miliciens chiites ont lancé, vendredi, des attaques contre quatre mosquées sunnites de Bagdad. L'armée américaine a dû intervenir pour faire cesser les combats. Dans d'autres violences, 23 personnes ont été tuées à Tall Afar, au nord de Bagdad, à la suite d'un triple attentat-suicide, et des obus de mortier sont tombés près du siège du Comité des oulémas (sunnite) dans la capitale, sans faire de victime. Par ailleurs, 30 corps ont été découverts autour de Bagdad, selon la police irakienne. L'AÉROPORT DE BAGDAD FERMÉ Ces violences se sont produites en dépit du couvre-feu imposé par les autorités dans la capitale irakienne, preuve de leur incapacité grandissante de tenir le terrain face aux milices chiites et aux groupes djihadistes sunnites. L'aéroport de Bagdad a également été fermé. Pour cette raison, le président irakien, le Kurde Jalal Talabani, a dû annoncer le report d'une visite prévue à partir de samedi en Iran. "Si (l'aéroport) rouvre dimanche, je m'y rendrai à ce moment-là", a assuré le président irakien. Les rumeurs vont bon train à Washington, surtout depuis la victoire des démocrates aux élections du 7 novembre, sur l'éventualité d'un revirement américain vis-à-vis de l'Iran et de la Syrie, dans l'espoir que ces deux voisins de l'Irak contribuent activement à une stabilisation du pays qui serait le prélude à un retrait des troupes américaines. Mais L'Iran a pris les devants en conviant à Téhéran le président irakien et son homologue syrien, Bachar Al-Assad, alors que ces deux pays viennent de renouer des relations diplomatiques, après une rupture de vingt-six ans. ¤ Le pouvoir rwandais réplique à l'ordonnance du juge Bruguière l'accusant de l'attentat de 1994. ¤ Q uatre jours après la décision du juge d'instruction français Jean-Louis Bruguière de mettre en cause le chef de l'Etat rwandais, Paul Kagamé, et neuf de ses proches dans l'attentat de 1994 contre l'avion de l'ancien président Habyarimana, qui fut suivi par le génocide des Tutsis, Kigali a annoncé, vendredi 24 novembre après-midi, sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec Paris. CHRONOLOGIE 6 AVRIL 1994 : un missile abat l'avion du président Habyarimana, soutenu par la France. AVRIL-JUIN : 800 000 Tutsis sont exterminés en cent jours. 1998 : le rapport de la mission d'information de l'Assemblée nationale française rejette la responsabilité de Paris. 2001 : Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, tente de renouer le dialogue en se rendant au Rwanda. MARS 2004 : révélation par Le Monde de l'enquête du juge Bruguière mettant en cause le président Paul Kagamé. FÉVRIER 2005 : six victimes du génocide portent plainte à Paris contre des militaires français pour "complicité de génocide". "Le problème qui existe entre nos deux pays est si énorme qu'on se demandait à quoi servaient les relations diplomatiques entre la France et le Rwanda, a déclaré Charles Murigande, ministre rwandais des affaires étrangères, sur Radio France Internationale. A la lumière de toutes les actions qu'a entreprises la France pour détruire notre gouvernement et peut-être notre pays depuis douze ans, nous avons décidé de mettre fin à nos relations." M. Murigande exprime toutefois le "souhait" du Rwanda de "reprendre les relations une fois qu'il aura été mis fin à cette attitude belligérante". Deux lignes d'un communiqué laconique ont constitué la seule réponse du Quai d'Orsay : "Nous regrettons cette décision. Nous prenons toutes les dispositions nécessaires." Concrètement, l'ambassadeur de France à Kigali, Dominique Decherf, a été informé vendredi par une "note verbale", qu'il devait quitter le Rwanda dans les 24 heures. L'ambassade et le centre culturel français, eux, devront fermer d'ici à lundi. L'ambassade de Belgique ou d'Allemagne sera chargée de représenter les intérêts de Paris. Quelque 240 Français vivent au Rwanda. Jeudi, l'ambassadeur du Rwanda à Paris, Emmanuel Ndagijimana, avait regagné Kigali. La rupture des relations diplomatiques est une mesure exceptionnelle, la plus grave prévue par les conventions internationales. Dès mercredi, M. Kagamé avait averti : "Les choses vont certainement se dégrader entre la France et le Rwanda. Cela ne fait aucun doute." Selon le juge Bruguière, saisi par les familles des victimes françaises de l'attentat de 1994, non seulement l'actuel président en serait l'instigateur, mais il aurait organisé l'attentat en prévoyant que les massacres ainsi déclenchés lui permettraient de s'emparer du pouvoir. Sur ces bases, le magistrat a émis, jeudi, neuf mandats d'arrêt internationaux et demandé à l'ONU de poursuivre M. Kagamé devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Pour le gouvernement de Kigali, dominé par l'ex-rébellion tutsie, ces mises en cause sont insupportables : " Durant les douze dernières années, la France a mené une guerre à la fois ouverte et dissimulée contre le gouvernement rwandais dans l'espoir de le renverser et de réinstaller au pouvoir ses anciens alliés, auteurs du génocide", estime un communiqué de Kigali, publié quelques heures après l'annonce de la rupture. "Le lancement de mandats d'arrêt internationaux contre de hauts responsables militaires rwandais (...) n'est que le dernier front ouvert par la France dans sa guerre contre le gouvernement rwandais." Pour le gouvernement rwandais, l'ordonnance de M. Bruguière est tellement "creuse" qu'elle ne peut être que "politique". L'exécutif français se retranche derrière la séparation des pouvoirs. La rupture décidée par Kigali repose sur un contresens car le pouvoir exécutif n'est en rien redevable de ce que fait le pouvoir judiciaire, explique-t-on en substance. Le choix d'un degré élevé de riposte diplomatique serait, selon la même source, dicté par la volonté d'accréditer la malveillance française. Mais sur le fond, ajoute-t-on, les Rwandais seraient irrités parce que le juge Bruguière "ne serait pas très loin de la vérité". Les relations entre les deux pays, houleuses depuis le génocide dont le gouvernement rwandais impute une coresponsabilité à la France, semblent donc entrées dans une période de glaciation. Les restrictions imposées aux déplacements à l'étranger de piliers du régime de Kigali par les mandats d'arrêt du juge Bruguière constituent de lourdes sanctions. Leur mise en oeuvre sera liée non seulement à l'existence de conventions d'extradition mais à des choix politiques. Visé par ces mesures, James Kabarebe, chef d'état-major général des forces rwandaises de défense, participait, voici quelques jours à Douala, au Cameroun, à des exercices avec l'armée française qui se sont terminés jeudi, avant la notification des mandats d'arrêt. ¤ Les Etats-Unis se sont lancés dans une offensive diplomatique visant à associer les pays arabes jugés modérés à la stabilisation du pays. ¤ C onfrontée à une situation de plus en plus désastreuse en Irak, l'administration Bush s'est lancée dans une offensive diplomatique visant à associer les pays arabes jugés modérés à la stabilisation du pays et semble déterminée à peser davantage sur le conflit israélo-palestinien. C'est le vice-président Dick Cheney qui a entamé le ballet diplomatique en prenant, vendredi 24 novembre, la direction de l'Arabie Saoudite où il entend inviter le royaume à user de son influence auprès de la communauté sunnite, qui fournit le gros des effectifs de la guérilla irakienne. Mercredi et jeudi, ce sera au tour du président George W. Bush de s'envoler pour la Jordanie où il devrait retrouver le chef du gouvernement irakien Nouri al-Maliki. Jalal Talabani reporte sa visite en Iran Le président irakien Jalal Talabani a annoncé, vendredi 24 novembre, le report de sa visite prévue ce week-end à Téhéran, en raison du couvre-feu illimité en vigueur à Bagdad. "Je ne peux pas partir car l'aéroport est fermé. S'il rouvre dimanche, je m'y rendrai à ce moment là", a-t-il déclaré. M. Talabani était attendu samedi à Téhéran pour une visite destinée à obtenir l'aide de l'Iran à stabiliser la situation dans son pays. Un couvre-feu illimité, incluant la fermeture de l'aéroport de Bagdad, a été décrété, jeudi, dans la capitale après l'attentat le plus meurtrier survenu en Irak depuis l'invasion de 2003. (avec AFP.) "Sécuriser Bagdad et contrôler la violence figureront parmi les priorités quand le président Bush rencontrera le premier ministre Maliki", a indiqué, vendredi, un porte-parole de la Maison Blanche. En d'autres termes, les entretiens Bush-Maliki restent à l'ordre du jour, malgré les menaces des partisans du chef radical chiite et antiaméricain Moktada Al-Sadr. Ces derniers, qui comptent une trentaine de députés et plusieurs ministres, ont menacé de se retirer du gouvernement et du Parlement si la rencontre avait lieu. RÈGLEMENT D'UN CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN Trois semaines avant une vague d'attentats particulièrement meurtriers à Bagdad, la défaite républicaine aux élections de mi-mandat, largement imputée à la situation en Irak, avait d'ores et déjà contraint Washington à entamer un réexamen de sa stratégie. A Londres comme dans la plupart des capitales européennes, on suggère à George Bush de s'investir davantage dans le règlement d'un conflit israélo-palestinien qui nourrit nombre de vocations djihadistes, bien au-delà des territoires occupés. Beaucoup plus en retrait que ses prédécesseurs sur ce dossier, le président des Etats-Unis pourrait se montrer sensibles aux conseils de ses partenaires européens ou de membres de l'équipe de son père, tels que l'ancien secrétaire d'Etat James Baker, qui co-préside un groupe d'étude sur l'Irak, ou Robert Gates, successeur de Donald Rumsfeld à la tête du Pentagone. Washington a sollicité récemment l'aide d'Amman, de Ryad ou du Caire pour tenter de relancer le processus de paix israélo-palestinien et les partisans d'un dialogue avec la Syrie et l'Iran, puissances régionales incontournables, se montrent de plus en plus insistants au Congrès. Sans exclure cette option, les membres de l'administration Bush se sont jusqu'ici montrés réticents, préférant s'en remettre aux pays arabes modérés, tant en ce qui concerne l'Irak que le Proche-Orient. L'aggravation des derniers mois pose aussi la question de la confiance placée en M. Maliki et en particulier en sa capacité à mettre fin aux agissements des milices. M. Bush a jusqu'alors maintenu publiquement cette confiance mais elle paraît de plus en plus remise en cause. Les deux dirigeants se retrouveront face à face pour la première fois depuis les tensions qui ont précédé les élections parlementaires américaines. ¤ Un responsable du Fatah explique que les divergences portent sur le programme politique et l'attribution des principaux ministères du futur gouvernement d'union nationale. Le Hamas, de son côté, refuse de parler de suspension et explique que la formation d'un gouvernement "prend du temps". ¤ L es discussions sur la formation d'un gouvernement palestinien d'union nationale entre le Hamas et le Fatah ont été suspendues faute de progrès substantiels, a annoncé Nabil Amr, conseiller du président Mahmoud Abbas, lors d'une conférence de presse organisée, lundi 20 novembre, à Ramallah, en Cisjordanie. "Personne n'est satisfait des résultats auxquels nous sommes parvenus jusqu'à présent. Le Hamas doit montrer une plus grande coopération sur la composition du gouvernement et son programme" d'action, a ajouté M. Amr. Selon lui, "les choses ont atteint un point critique. Les résultats sont très médiocres et cela est inacceptable". Refusant de parler d'une suspension, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a, pour sa part, affirmé que la formation d'un gouvernement d'union "prend du temps" et que sa mise en place "doit coïncider avec une levée du siège imposé au peuple palestinien". DÉSACCORDS SUR L'ATTRIBUTION DES PORTEFEUILLES-CLÉS Un responsable du Fatah, qui a participé aux discussions ces derniers jours à Gaza, a indiqué à l'AFP que les divergences portaient sur le "programme politique" du gouvernement en gestation et sur l'attribution des portefeuilles-clés des affaires étrangères, des finances et de l'intérieur. Le Hamas exigerait, en outre, des garanties concrètes, que Mahmoud Abbas ne peut fournir, sur le fait que le boycottage politique et financier international imposé au gouvernement actuel (issu du Hamas) sera levé après la mise en place d'un gouvernement d'union, a ajouté ce responsable qui a requis l'anonymat. "C'est du chantage politique", a-t-il protesté. Mahmoud Abbas et le premier ministre issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ont eu une série de rencontres à Gaza depuis jeudi pour tenter de finaliser un accord. Le Fatah et le Hamas avaient annoncé être sur le point de sceller la composition du futur gouvernement d'union nationale, et l'universitaire proche du Hamas Mohammad Chbeir avait même été pressenti pour en prendre la tête. Un précédent accord conclu en septembre sur le programme politique de ce gouvernement avait été torpillé par une série de déclarations de chefs du Hamas refusant toute reconnaissance d'Israël ou des accords passés, malgré les exigences à cet égard de l'Occident. Plusieurs hauts responsables du Hamas ont de nouveau exclu ces derniers jours que le gouvernement reconnaisse Israël dans son programme politique. ¤ L'Union européenne n'est pas la seule à affronter le problème de l'immigration clandestine. Parce qu'elle est considérée comme un eldorado pétrolier, la Libye attire des flux continus de Subsahariens. ¤ A ssis sur le trottoir, dans les gaz d'échappement des voitures qui les frôlent, ils attendent, l'air fatigué, comme déjà usés. Aucun n'a plus de 30 ans. Ils sont là, chaque jour, dès 2 heures du matin, leurs outils posés à leurs pieds, guettant l'employeur qui les embauchera à la journée. L'un se dit électricien, l'autre peintre, le troisième maçon. Ces sortes de bourses du travail en plein air, on en trouve une dizaine aux abords de Tripoli. Pas un Libyen dans ces files de travailleurs s'étirant sur plus de 500 mètres, mais des centaines d'Ivoiriens, de Tchadiens, de Ghanéens, de Congolais, de Nigérians, de Nigériens, de Soudanais... Voilà deux, quatre ou six ans qu'ils ont quitté leurs pays d'origine, fuyant la misère ou la guerre, et qu'ils sont arrivés en Libye, sans passeport ni visa. L'Union européenne n'est pas la seule à affronter le problème de l'immigration clandestine. Parce qu'ils sont considérés comme des eldorados pétroliers, la Libye et l'Algérie attirent aussi des flux continus de Subsahariens. Ces migrants, que la forteresse Europe tente désespérément de garder à distance, ne rêvent pas tous de traverser la Méditerranée. Beaucoup arrivent en Libye avec l'espoir de regagner leurs pays de naissance une fois accumulées quelques économies. Sensible aux pressions européennes mais ayant besoin de main-d'oeuvre, la Libye oscille entre répression et tolérance. Tantôt elle chasse ces clandestins - qu'elle appelle "réfugiés" - et les reconduit à ses frontières. Tantôt elle se contente de les maintenir dans le Sud et de leur interdire l'accès des villes côtières. C'est au tournant des années 2000 que, déçu par ses pairs arabes, le colonel Khadafi a choisi de faire appel à ses frères africains. Martin, 30 ans, a eu ainsi l'idée de quitter le Cameroun. Sa mère venait de mourir. "Beaucoup ont entendu le Guide (le président Khadafi) clamer dans ses discours que les Africains étaient les bienvenus en Libye. Nous nous sommes rués à Tripoli, persuadés que nous allions faire fortune, recevoir des logements gratuits et d'importants avantages sociaux", raconte le jeune homme, un peu désabusé. Pour gagner ce qu'il croyait être la terre promise, Martin a connu, comme tant d'autres, les passeurs-escrocs, le désert, à pied et en camion, la faim, la soif, le désespoir. "Au Niger, j'ai vu une misère inimaginable. C'est la première fois que je voyais des chèvres manger des cartons !", se souvient-il. Peu après son arrivée à Tripoli, le jeune homme a été ramassé et jeté un an dans un camp de détention pour clandestins. Un de ces camps dont l'Union européenne aimerait la multiplication, quitte à participer à leur financement, afin de s'assurer que les candidats à l'exil ne franchiront pas la Méditerranée. "Les camps de détention, c'est pire que la prison. On ne sait jamais quand on sortira. C'est cela, le plus stressant", raconte Martin, qui se souvient de mutineries sanglantes. Aujourd'hui, le jeune homme apprend la soudure dans l'atelier d'un Tunisien, dans l'espoir d'intégrer un jour une compagnie pétrolière. D'ici là, il multiplie les petits jobs et parvient à récolter 150 dollars par mois. Il en envoie 100 à sa famille et survit avec les 50 restants. CHASSE À L'HOMME Les Libyens (5,5 millions de personnes) supportent de plus en plus mal la présence de ces deux millions d'étrangers en situation irrégulière sur leur sol. Ils leur reprochent d'avoir introduit le sida, la drogue, la prostitution, et surtout fait augmenter la criminalité. Les anglophones, Nigérians et Ghanéens surtout, sont les plus mal vus. A l'automne 2000, on a ainsi relevé des dizaines de morts, (des centaines, selon certaines sources), au terme d'une véritable chasse à l'homme lancée à la suite d'un viol attribué à des Subsahariens. "Le problème des clandestins est énorme, de ce côté-ci de la Méditerranée plus encore que de l'autre. Chaque année, nous renvoyons chez eux des dizaines de milliers d'illégaux. Cela nous coûte une fortune et ce n'est pas la solution, soupire Abdessalam Triki, le ministre libyen chargé des affaires africaines. Il faut que la communauté européenne comprenne que la pauvreté est à la racine du mal et qu'elle a sa part de responsabilité là-dedans. Tant qu'elle n'aidera pas concrètement les Africains à améliorer leur vie, ils continueront de fuir leurs pays d'origine." ¤ Alors que les autorités iraniennes se refusaient, depuis des mois, à remettre à l'AIEA des documents d'archives sur le fonctionnement de l'usine-pilote d'enrichissement d'uranium de Natanz, elles viennent d'obtempérer. ¤ I l est tentant de voir une corrélation entre les deux faits : au moment où les Européens viennent de transmettre à la Russie et à la Chine un nouveau texte proposant des sanctions contre l'Iran tenant compte des réticences de Moscou, Téhéran a fait plusieurs concessions, qualifiées de "pas dans la bonne direction" par Mohamed ElBaradei, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Alors que les autorités iraniennes se refusaient, depuis des mois, à remettre à l'Agence de Vienne des documents d'archives sur le fonctionnement de l'usine-pilote d'enrichissement d'uranium de Natanz, elles viennent d'obtempérer, comme l'a indiqué, jeudi 23 novembre, M. ElBaradei devant le conseil des gouverneurs de l'AIEA. Deuxième concession : l'Iran accepte que les inspecteurs de l'Agence puissent prélever des échantillons par frottis sur des équipements de l'ancien site nucléaire de Lavizan (longtemps interdit d'accès), pour y déceler d'éventuelles traces de radioactivité. L'AIEA reconnaît que sa tâche devrait en être facilitée, tout en regrettant que l'Iran "n'autorise pas un accès aux résultats" des opérations des deux cascades de 164 centrifugeuses installées à Natanz. Les Européens ont demandé à Moscou et à Pékin de se prononcer rapidement sur leurs nouvelles propositions. Contrairement au projet initial qui visait l'ensemble du programme nucléaire et balistique de l'Iran, en prévoyant une seule exemption pour la centrale nucléaire civile de Bouchehr (construite par la Russie), le nouveau texte ne concerne que ses "activités les plus sensibles", explique un diplomate. D'autre part, la Russie obtient une maîtrise complète de ses livraisons de combustible pour Bouchehr, ce qui signifie que rien ne s'opposerait au démarrage de la centrale en septembre 2007. Les Etats-Unis ont par ailleurs manifesté leur satisfaction à la suite de la décision de l'AIEA de refuser à l'Iran une demande d'assistance financière (pour 222 139 dollars) destinée à "renforcer les équipements de sécurité" du futur réacteur à eau lourde d'Arak, potentiellement capable de produire du plutonium. Après de longues discussions mettant aux prises Américains et Européens d'un côté, Chinois et Russes de l'autre, un compromis a été adopté : les sept autres projets de "coopération technique" déposés par l'Iran ont été acceptés, et celui concernant Arak a été "gelé" pour deux ans, selon Mohamed ElBaradei. L'ambassadeur américain auprès de l'AIEA, Gregory Schulte, a estimé que "cette décision consensuelle reflète l'inquiétude persistante du Conseil (des gouverneurs) concernant la nature du programme nucléaire iranien". Téhéran a indiqué que le projet de réacteur d'Arak serait néanmoins mené à son terme. ¤ "La perspective de combats dans la grande périphérie de N'Djamena n'est pas à exclure dans les prochaines vingt-quatre heures", a indiqué l'ambassade de France. ¤ A u lendemain d'une journée d'affrontements à l'issue incertaine, les hommes de l'Union des forces pour la démocratie et le changement (UFDD) ont déserté dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 novembre Abéché, localité située à 700 km à l'est de N'Djamena. L'armée gouvernementale a repris le contrôle de la ville, sans combats, dès le lever du jour. "Ce n'est pas du tout une défaite", a expliqué le chef de l'UFDD, le général Mahamat Nouri. "Notre objectif est de détruire progressivement les troupes ennemies pour les affaiblir. Nous avons occupé Abéché quelques heures, nous avons infligé de lourdes pertes à l'armée d' (Idriss) Deby, maintenant, nous nous replions", a-t-il poursuivi. Si l'UFDD a quitté Abéché, une colonne d'une autre coalition rebelle a été signalée à la mi-journée à seulement 400 km de N'Djamena. "La perspective de combats dans la grande périphérie de N'Djamena n'est pas à exclure dans les prochaines vingt-quatre heures", a indiqué l'ambassade de France qui a demandé aux ressortissants français de la capitale de ne pas quitter leur domicile dès la tombée de la nuit. N'DJAMENA POINTE DU DOIGT LE SOUDAN ET L'ARABIE SAOUDITE Les autorités tchadiennes craignent une attaque de la capitale similaire à celle d'avril dernier, qui avait fait des centaines de morts. Dans un communiqué publié dimanche, le gouvernement tchadien a qualifié les opérations rebelles des dernières quarante-huit heures d'"opération de grande envergure tendant à le déstabiliser". Il a accusé comme à l'habitude le Soudan et, pour la première fois, l'Arabie saoudite d'en être les principaux inspirateurs. Le Soudan et l'Arabie saoudite "équipent, entraînent les mercenaires, et leur assurent la logistique nécessaire pour attaquer aujourd'hui le Tchad sur plusieurs fronts à l'est", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Hourmadji Moussa Doumgor. "La guerre imposée aujourd'hui au Tchad relève d'une guerre pour la promotion de l'islamisme militant prônée par Al-Qaida de Ben Laden, qui n'épargnera aucun pays de la sous-région", a-t-il ajouté. ¤ Israéliens et Palestiniens se sont accordés sur un cessez-le-feu, entré en vigueur à 6 heures. Mais les branches armées du Hamas et du Djihad islamique ont tiré huit roquettes contre le territoire israélien. ¤ M algré les tirs de roquettes intervenus après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre les Palestiniens et Israël, dimanche 26 novembre, le premier ministre Ehoud Olmert a affirmé avoir donné l'ordre à l'armée de "faire preuve de retenue dans les prochains jours" et de ne pas réagir aux roquettes palestiniennes tirées en dépit du cessez-le-feu intervenu à l'aube."Nous allons faire preuve de la retenue nécessaire dans les prochains jours (...) Il faut faire preuve de patience pour donner une chance au cessez-le-feu", a-t-il déclaré lors de l'inauguration d'une école dans la localité bédouine de Rahat, au sud d'Israël. De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné les "violations" de l'accord de cessez-le-feu conclu entre Israéliens et Palestiniens à la suite des tirs de roquettes contre l'Etat hébreu. L'armée israélienne a retiré toutes ses troupes de la bande de Gaza, dimanche à l'aube, à la suite de l'accord intervenu samedi soir sur un cessez-le-feu entre Israël et l'Autorité palestinienne, a annoncé une porte-parole de l'armée. Le cessez-le-feu est entré en vigueur à 5 heures du matin."Le président Mahmoud Abbas et le premier ministre Ismaïl Haniyeh se sont mis d'accord avec toutes les factions sur une accalmie et un arrêt des tirs de roquettes qui débutera demain dimanche" , a affirmé le porte-parole de la présidence palestinienne Nabil Abou Roudeina lors d'une conférence de presse à Gaza. Il n'est cependant pas question de reconnaissance d'Israël par le gouvernement d'Ismaël Haniyeh. TRACTATIONS ENTRE LES FACTIONS PALESTINIENNES Cette annonce est intervenue après d'intenses tractations au cours des derniers jours entre les groupes armés palestiniens et les dirigeants des mouvements politiques."Il y a eu un entretien téléphonique entre le premier ministre israélien Ehoud Olmert et Abbas, qui l'a informé de la volonté des factions" à cesser les tirs, a souligné M. Roudeina."Ehoud Olmert est d'accord pour mettre fin à toutes les opérations militaires et commencer le retrait de la bande de Gaza dans le même temps", a-t-il ajouté. Israël a dans la foulée confirmé qu'il répondrait "favorablement" à l'arrêt des tirs depuis la bande de Gaza, après avoir dans un premier temps rejeté l'offre palestinienne, exigeant un arrêt de toutes les attaques palestiniennes et pas seulement les tirs de roquettes."Le premier ministre a parlé avec des ministres israéliens de haut rang et des responsables de la sécurité et a informé M. Abbas qu'Israël répondrait favorablement" à l'arrêt des tirs, a affirmé le bureau de M. Olmert. Selon un communiqué de la présidence du Conseil, le président Abbas a assuré M. Olmert que "toutes les factions palestiniennes s'étaient engagées à respecter cet accord et demandaient en échange qu'Israël arrête toutes ses opérations militaires dans la bande de Gaza, et qu'il retire toutes ses troupes de ce territoire". Plus de 400 Palestiniens ont été tués depuis le 28 juin et le lancement, à la suite de la capture d'un soldat israélien, de vastes opérations dans le territoire palestinien pour tenter de stopper ces tirs. MM. Olmert et Abbas se sont en outre engagés à poursuivre le dialogue en vue d'un arrêt complet des violences entre Israéliens et Palestiniens, a conclu le communiqué. "Au cours des prochains jours, les factions palestiniennes vont entamer un dialogue en vue d'une trêve générale avec Israël", a de son côté souligné M. Roudeina. TRÊVE FRAGILE Samedi 25 novembre, quelques heures avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, un appareil israélien a pris pour cible une voiture transportant des activistes du Hamas à Gaza et tué l'un d'eux. Quatre autres personnes ont été blessées dans le tir de missile contre ce véhicule, dans le quartier de Zetoune. Lors d'un autre incident dans la ville de Gaza, une explosion a détruit un véhicule mais nul n'a été blessé, ont rapporté des témoins et des ambulanciers. Les activistes qui se trouvaient à l'intérieur avaient garé la voiture et étaient entrés dans une pharmacie lorsque l'explosion s'est produite. Dimanche, deux roquettes tirées depuis la bande de Gaza ont explosé dans la ville israélienne de Sdérot, a annoncé la radio militaire israélienne. Elles n'ont fait ni victime ni dégât, a ajouté la radio. Auparavant, une première roquette tirée depuis la bande de Gaza a explosé près la clôture de sécurité séparant la bande de Gaza et le territoire israélien, a poursuivi la radio. ¤ Après l'assassinat de Pierre Gemayel, le gouvernement, engagé dans une épreuve de force avec le camp prosyrien, est déterminé à voir aboutir le projet, qui doit encore être ratifié par le Parlement. ¤ L e gouvernement libanais a passé outre l'hostilité du camp prosyrien et entériné, samedi 25 novembre, le projet de tribunal international sur l'assassinat de Rafic Hariri. Après d'ultimes tentatives de conciliation, c'est finalement un conseil des ministres réduit à 17 membres, sur 24 à l'origine, tous membres de la majorité antisyrienne, qui a approuvé le texte. Les ministres prosyriens sont restés sourds à l'appel lancé samedi par le premier ministre Fouad Siniora qui les a de nouveau invités à réintégrer le gouvernement. "Nous sommes pour l'adoption du tribunal international si cela se fait dans les règles constitutionnelles mais nous ne pouvons pas coopérer avec ceux qui refusent le principe de la participation", ont affirmé le Hezbollah et Amal. Le président du Parlement Nabih Berri, un leader chiite proche de Damas qui dirige le mouvement Amal, a lui aussi qualifié de "contraire à la Constitution" la réunion de samedi. Ce qui augure de nouvelles batailles entre pro et antisyriens car la poursuite du processus de ratification passe par un vote du Parlement, dont M. Berri maîtrise l'agenda. Après l'assassinat mardi du ministre chrétien Pierre Gemayel, le gouvernement, engagé dans une épreuve de force avec le camp prosyrien, est déterminé à voir aboutir le projet de tribunal international. Le camp libanais prosyrien est soupçonné de vouloir le torpiller afin de dissimuler une implication de Damas dans l'assassinat de Rafic Hariri, tué le 14 février 2005 à Beyrouth. ¤ Après le départ de l'ambassadeur de France, Paul Kagamé, le chef d'Etat rwandais, accuse Paris d'être impliqué dans la génocide qu'a connu son pays en 1994, menace la France avant de s'en prendre au travail du juge Bruguière. ¤ A u lendemain de la rupture des relations diplomatiques avec Paris, Paul Kagamé, le chef d'Etat du Rwanda, accuse, dans un entretien à la chaîne d'information continue iTélévision, Paris d'être impliqué dans la génocide qu'a connu son pays en 1994, menace la France avant de s'en prendre au travail du juge Bruguière." Ce que je sais est très global ", indique le président. " Il y a des choses que j'ai vues, que j'ai vécues (...). La France est impliquée dans le génocide, et il n'y a aucun doute là-dessus. Personne ne peut avoir de doutes, mais sur l'étendue, sur les degré de l'implication, les personnes (...), la manière dont les institutions françaises sont concernées, ce sont des aspects qui seront examinés par la commission " (d'enquête). Puis, le président Kagamé se fait plus précis. " La question n'est pas de savoir quelle est la nature de nos relations. Les choses sont claires : nos relations sont mauvaises. Elles ont déjà été mauvaises par le passé (...). A chaque fois qu'ils sont là, les Français essaient de faire échouer les contacts que nous menons avec les différentes organisations internationales. Et nous savons qu'ils continuent à le faire. Mais cette fois-ci, on voit clairement qu'ils visent nos institutions, nos dirigeants, sur la base de dossiers montés de toutes pièces." "Je pense qu'il faut que cela cesse, si nous voulons nous installer dans une nouvelle relation. Les rapports que nous avons depuis 12 ans avec la France n'ont pas fonctionné du tout. Je crois maintenant que nous allons jouer sur le même terrain qu'eux. Ce que fait la France contre nous, nous le ferons contre elle. La France est un pays riche, une superpuissance. Donc elle pense qu'elle a toujours raison, même quand elle a tort. Parce qu'elle est la France, elle croit qu'elle a raison." "Mais la France ne peut pas traiter le Rwanda comme elle a traité d'autres pays en voie de développement ou d'autres pays pauvres. Nous, nous avons raison de nous battre pour nos droits, et nous ferons face à la France." Paul Kagamé s'en prend au travail et aux compétences du juge Bruguière. " Je pense qu'il faudrait qu'il s'intéresse à la situation que nous avons vécue, au génocide que nous avons subi et à ceux qui l'ont provoqué, plutôt qu'à ce crash d'avion. Pour ce qui me concerne et qui concerne mon gouvernement, j'affirme que ces mandats d'arrêt sont dénués de sens (...). Les gens qui sont visés n'ont pas été entendus par le juge Bruguière. " Le président explique que pour lui, le juge est télécommandé par la France, il rappelle, le contexte : " la zone où a eu lieu l'accident d'avion était contrôlée par les Français. Pourquoi n'a-t-on pas demandé d'explications aux Français ", demande-t-il. ¤ Détenu depuis près de quatre ans à La Haye, Vojislav Seselj est sous le coup de trois chefs d'inculpation pour crimes contre l'humanité et six chefs d'inculpation pour crimes de guerre. ¤ L e dirigeant ultranationaliste serbe Vojislav Seselj a refusé de comparaître, lundi 27 novembre, devant le Tribunal pénal international de La Haye au premier jour de son procès et a perdu son droit à assurer lui-même sa défense. Détenu depuis près de quatre ans à La Haye, il est sous le coup de trois chefs d'inculpation pour crimes contre l'humanité et six chefs d'inculpation pour crimes de guerre. Vojislav Seselj, qui fait la grève de la faim depuis plus de deux semaines, a refusé de se présenter devant le Tribunal alors que les magistrats l'avaient menacé de le priver de son droit à assurer sa défense, s'il continuait à perturber la procédure. "Il continue à refuser de s'alimenter (...), il continue à être absent", a déclaré le président de la cour, Alphons Orie. "Le tribunal estime que le fait que l'accusé se représente lui-même a fait obstruction au déroulement de la procédure", a-t-il ajouté, demandant à des avocats commis d'office d'assurer sa défense. SESELJ EST ACCUSÉ D'AVOIR PARTICIPÉ À LA "PURIFICATION ETHNIQUE" EN BOSNIE En dépit des poursuites engagées contre lui, Vojislav Seselj se présente comme tête de liste du Parti radical serbe aux élections législatives de janvier. Ses détracteurs affirment que sa grève de la faim a pour but d'accroître la popularité de son parti. Ancien maître-assistant de sciences politiques à Sarajevo, il s'est rendu au TPIY en 2003 et il plaide non coupable des charges portées contre lui. Il est accusé d'avoir formé entre 1991 et 1993 une "entreprise criminelle conjointe" avec Slobodan Milosevic et l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, dont le but était de créer une "Grande Serbie" ethniquement pure. Dans sa déclaration liminaire, le procureur a décrit M. Seselj comme un "maître de la manipulation politique, masquée par la rhétorique patriotique". ¤ En Irak, l'insurrection ne serait plus dépendante des fonds étrangers et disposerait de ressources annuelles évaluées entre 70 et 200 millions de dollars. ¤ S elon une synthèse établie pour le gouvernement américain, l'insurrection en Irak serait autonome sur le plan financier et disposerait de ressources annuelles évaluées entre 70 et 200 millions de dollars. Elle ne serait plus dépendante de fonds étrangers et surtout des sommes détournées par les membres du régime de Saddam Hussein au moment de son effondrement. Le fils aîné de l'ex-dictateur, Qoussaï Hussein, avait emporté à lui seul un milliard de dollars volés à la banque centrale. Le premier ministre irakien caillassé à Sadr City Le convoi du premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, a été caillassé, dimanche, dans le quartier chiite de Sadr City, à Bagdad, théâtre trois jours auparavant des attentats les plus sanglants perpétrés en Irak depuis 2003. M. Maliki était venu présenter ses condoléances. Alors que ces attentats ont entraîné des représailles antisunnites, le premier ministre a reçu le soutien du vice-président sunnite, Tarek Hachemi. La veille, un influent dignitaire sunnite irakien, Hareth Dhari, avait demandé aux pays arabes de ne plus appuyer le gouvernement irakien, qualifié de "force du mal" et de "gouvernement d'occupation". De son côté, le président irakien Jalal Talabani était attendu, lundi 27 novembre en Iran. Téhéran s'est engagé dimanche à "coopérer", avec le gouvernement irakien pour "aider à assurer la sécurité en Irak et dans la région". L'existence et le contenu du document confidentiel de sept pages remis à l'administration ont été révélés par le New York Times du 26 novembre. Terminé en juin, il a été réalisé sous l'autorité du conseiller adjoint à la sécurité nationale, Juan Zarate, avec la collaboration de spécialistes de la CIA (Agence centrale de renseignement), du FBI (police fédérale), de la "Defense Intelligence Agency" (Agence de renseignement de l'armée), du département d'Etat, du département du Trésor et du commandement central. Les sources de financement de la guérilla irakienne sont la contrebande de pétrole, les enlèvements, la contrefaçon, d'autres activités illégales et la connivence d'institutions charitables islamiques. Le document souligne que ce financement est "indépendant de sources étrangères" et "suffisamment important pour soutenir les activités des groupes". Le rapport évalue entre 25 et 100 millions de dollars par an les revenus issus de la contrebande de pétrole rendue possible par la "complicité et la corruption" de responsables irakiens. Jusqu'à 36 millions de dollars proviendraient de rançons obtenues pour faire libérer des centaines de personnes enlevées. Les sommes versées par les gouvernements étrangers, notamment la France et l'Italie, auraient atteint 30 millions de dollars en 2005. Et même si les fidèles de Saddam Hussein "ne sont plus une source importante de financement", ils disposent encore "de dizaines ou de centaines de millions de dollars". Le document laisse peu d'espoir sur la possibilité de parvenir à entraver le financement de l'insurrection. Car les réseaux sont discrets, les transferts se font en liquide et les efforts américains sont annihilés par la faiblesse et la mauvaise volonté du pouvoir irakien. Le rapport souligne enfin que "si les estimations de recettes et de dépenses sont exactes, les terroristes et les groupes insurgés peuvent avoir suffisamment de fonds en excédent pour soutenir d'autres organisations terroristes en dehors de l'Irak". La possibilité que l'Irak devienne pour les groupes terroristes un sanctuaire d'où ils puissent préparer des opérations, comme l'a été l'Afghanistan des talibans, est un argument souvent avancé par l'administration Bush pour justifier la nécessité de poursuivre la guerre. Plusieurs experts américains indépendants contestent toutefois les conclusions du rapport, le jugeant à la fois imprécis et spéculatif. Ils soulignent qu'il n'y a aucune information spécifique sur la façon dont les différents groupes se financent. "Ce sont des estimations. Ils n'ont pas été capables de pénétrer ces groupes", affirme au New York Times W. Patrick Lang, ancien responsable du Moyen-Orient de la "Defense Intelligence Agency". ¤ Le premier ministre israélien s'est déclaré prêt, lundi, à libérer de nombreux détenus palestiniens en échange du soldat israélien Gilad Shalit. ¤ "N ous sommes prêts à nous retirer de nombreux territoires en échange de la paix avec les Palestiniens", a déclaré, lundi 27 novembre, le premier ministre israélien, Ehoud Olmert. Alors que la trêve dans la bande de Gaza, conclue samedi par Israël et l'Autorité palestinienne, est largement respectée, il s'est également dit prêt à libérer des prisonniers palestiniens, en échange de la libération du soldat israélien Gilad Shalit, enlevé fin juin. "Je vous propose de nous engager dans une nouvelle voie. Nous avons commencé avant-hier" avec le cessez-le-feu, a-t-il annoncé aux Palestiniens, lors d'une cérémonie à la mémoire du premier chef de gouvernement israélien, David Ben Gourion, dans le désert du Néguev. "Si un nouveau gouvernement est constitué chez vous et qu'il s'engage à appliquer les principes du Quartet, à mettre en uvre la 'feuille de route' et à faire libérer Gilad Shalit, je proposerai à Mahmoud Abbas une rencontre immédiate, pour engager un dialogue ouvert, sincère et sérieux", a ajouté M. Olmert. "UN ÉTAT PALESTINIEN INDÉPENDANT ET VIABLE" "Dans ce cadre-là, et conformément à la 'feuille de route', vous pourrez créer un Etat palestinien indépendant et viable, avec une continuité territoriale en Judée-Samarie, un Etat qui aura une souveraineté totale, avec des frontières définies", a poursuivi le premier ministre. Ehoud Olmert s'est également déclaré prêt à libérer des prisonniers. "En échange de Gilad Shalit, Israël est prêt à libérer de nombreux détenus palestiniens, y compris certains qui ont été condamnés à de lourdes peines", a-t-il déclaré. Gilad Shalit a été enlevé le 25 juin, dans la bande de Gaza, par des groupes armés palestiniens. Dans le cadre de cet échange, Israël pourrait aussi débloquer des fonds palestiniens gelés. L'accord de cessez-le-feu est entré lundi dans sa deuxième journée, en dépit de la chute, dimanche matin 26 novembre, d'au moins huit roquettes dans le sud d'Israël. Aucune roquette n'a été tirée depuis plus de vingt-quatre heures, et Israël a retiré son armée de la bande de Gaza. L'Etat hébreu a réaffirmé qu'il ne répondrait pas aux violations limitées du cessez-le-feu. VIOLENCES EN CISJORDANIE Le négociateur palestinien en chef, Saëb Erakat, a émis l'espoir que la trêve puisse être étendue à la Cisjordanie, où une nouvelle incursion de l'armée israélienne a fait deux morts, lundi à l'aube. "Nous voulons étendre l'accalmie à la Cisjordanie, mais la situation y est plus compliquée que dans la bande de Gaza. Nous y travaillons et espérons progresser dans les prochains jours", a-t-il indiqué. Abdel Razek Nasser, un chef local des comités de la résistance populaire, a été tué lors d'un échange de tirs avec des soldats israéliens, à Kabatiyeh, selon des sources palestiniennes. Un Palestinien armé a également été assassiné. Par ailleurs, quinze Palestiniens du Fatah, du Hamas et du Djihad islamique ont été arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi en Cisjordanie. ¤ Seul habilité à convoquer le Parlement, son président, Nabih Berri, chef du mouvement Amal, est sur la même longueur d'onde que le président Emile Lahoud. ¤ L e gouvernement libanais a entériné, samedi 25 novembre, les documents relatifs à la création d'un tribunal à caractère international pour juger les présumés coupables de l'assassinat en février 2005 de l'ancien premier ministre Rafic Hariri. L'accord donné par le gouvernement à ces deux documents, transmis par le Conseil de sécurité de l'ONU et fruit d'une longue coopération entre juristes libanais et onusiens, ne clôt pas l'affaire. Les prochaines étapes locales risquent de ralentir l'entrée en vigueur de ces actes. Les délais potentiels peuvent s'étaler sur deux mois et demi compte tenu de la procédure constitutionnelle qui prévoit des va-et-vient entre le gouvernement, la présidence de la République et la Chambre des députés. C'est vrai dans l'hypothèse où ces deux dernières institutions décident de coopérer avec le gouvernement. Le président Emile Lahoud considère que l'équipe ministérielle a perdu sa légitimité constitutionnelle depuis la démission de six ministres - dont les cinq représentants des mouvements Amal et Hezbollah et, à travers eux, de la communauté chiite. Seul habilité à convoquer le Parlement, son président, Nabih Berri, chef du mouvement Amal, est sur la même longueur d'onde. Ces blocages risquent de détériorer encore plus la situation. La majorité politique redoute de nouveaux attentats et assassinats, et une exacerbation des tensions intercommunautaires ainsi qu'à l'intérieur de chaque communauté. L'opposition, de son côté, a confirmé son intention de recourir incessamment à différentes formes de protestation pour obtenir la chute du gouvernement. Elle affirme les avoir seulement différées à cause de l'assassinat, mardi 21 novembre, du ministre de l'industrie, Pierre Gemayel. RÉSERVES DE LA RUSSIE Si les obstacles intérieurs se multiplient, le Conseil de sécurité peut décider d'imposer le tribunal à caractère international aux autorités libanaises, par le vote d'une résolution en vertu du chapitre 7 de la Charte de l'ONU. Un tel vote n'est pas acquis d'avance, si l'on en juge par les réserves et remarques soulevées par la Russie avant l'adoption par le Conseil des deux documents actuellement soumis à l'approbation du Liban. Ces réserves ont été interprétées comme une volonté de Moscou de ménager la Syrie, dont on soupçonne des responsables d'être impliqués dans l'assassinat de Rafic Hariri. Pour la majorité politique libanaise, Damas est également le commanditaire de quatorze attentats et assassinats postérieurs. La Syrie rejette ces accusations et affirme ne plus se mêler des affaires libanaises. Son ambassadeur à l'ONU n'en a pas moins déclaré, vendredi, que le tribunal à caractère international ne devrait pas voir le jour avant la fin de l'enquête confiée à une commission d'experts internationaux dirigée par le juge belge, Serge Brammertz. ¤ Tout en dénonçant une éventuelle fraude, M. Noboa a refusé de concéder la victoire à son adversaire avant la publication des résultats officiels, qui pourraient tarder plus de quarante-huit heures. ¤ P eu après la fermeture des bureaux de vote, dimanche 26 novembre, l'économiste de gauche Rafael Correa s'est autoproclamé vainqueur du second tour de l'élection présidentielle en Equateur. Quatre sondages effectués à la sortie des urnes le donnaient gagnant avec plus de 10 points d'avance sur son rival, le millionnaire ultralibéral et proaméricain Alvaro Noboa. Selon l'institut de sondage Cedatos-Gallup, l'ex-ministre de l'économie, âgé de 43 ans, aurait obtenu 56 % des voix, contre 43 % pour le magnat de la banane. Tout en dénonçant une éventuelle fraude, M. Noboa a refusé de concéder la victoire à son adversaire avant la publication des résultats officiels, qui pourraient tarder plus de quarante-huit heures. Dimanche soir à minuit, seuls les bulletins de 19 % des bureaux de vote avaient été dépouillés, selon les chiffres du Tribunal suprême électoral. Pendant que, dans les rues du nord de Quito, ses partisans célébraient la victoire en brandissant les banderoles vertes de la "révolution citoyenne" promise, Rafael Correa prononçait un premier discours "officiel". Le charismatique universitaire s'est voulu rassurant et rassembleur. Il s'est montré conciliant avec le secteur privé et les marchés financiers, assurant de son total soutien "les chef d'entreprise créateurs de richesses et d'emplois qui s'acquittent de leur obligations fiscales". ¤ L'Association de l'entente nationale islamique, qui présentait dix-sept candidats, a remporté seize sièges. ¤ L 'opposition chiite bahreïnie a effectué une percée lors du premier tour des élections législatives du samedi 25 novembre. L'Association de l'entente nationale islamique, qui présentait dix-sept candidats, a remporté seize sièges. Trente députés ont été élus dès le premier tour, dont seulement huit candidats proches du pouvoir. Dix sièges restent en ballottage. Cette poussée chiite ne devrait pas avoir de conséquences sur les institutions du royaume. Les pouvoirs de la Chambre des députés sont en effet limités par l'existence d'un Conseil consultatif dont les membres sont nommés par le roi, comme c'est également le cas du premier ministre et du gouvernement. Ces limitations avaient poussé l'opposition à boycotter les élections de 2002, les premières organisées depuis 1975. La victoire de l'Association de l'entente nationale islamique constitue une revanche pour la population chiite de l'archipel, majoritaire démographiquement (entre 60 % et 70 % de la population bahreïnie), mais tenue à la lisière des centres de décision politiques et économiques. La loyauté des chiites est constamment mise en cause par les sunnites qui les accusent d'être inféodés à l'Iran. Cette victoire intervient alors que les ambitions régionales prêtées à Téhéran inquiètent les puissances sunnites traditionnelles, l'Egypte comme l'Arabie saoudite, ainsi que leur allié américain. La campagne électorale s'est déroulée dans un climat tendu. Des pratiques de corruption mettant en cause le pouvoir ont ainsi été dénoncées par un ancien conseiller du gouvernement, Salah Al-Bandar, et ont suscité l'indignation d'organisations de défense des droits de l'homme. L'opposition chiite redoutait des fraudes électorales lors de ces élections. Elle a jugé, au final, dimanche, que le vote avait été "transparent". ¤ Il y a, dans l'ordonnance du juge Jean-Louis Bruguière transmise au parquet pour communiquer les conclusions de son enquête sur l'assassinat, le 6 avril 1994 à Kigali, du président rwandais Juvénal Habyarimana, événement déclencheur du génocide, une accumulation d'erreurs déconcertantes. ¤ I l y a, dans l'ordonnance du juge Jean-Louis Bruguière transmise au parquet pour communiquer les conclusions de son enquête sur l'assassinat, le 6 avril 1994 à Kigali, du président rwandais Juvénal Habyarimana, événement déclencheur du génocide, une accumulation d'erreurs déconcertantes. Des noms, notamment celui d'un président, sont écorchés. Les miliciens interahamwe, bras armés de machettes du génocide, deviennent des "interahawe", tandis que la RTLM, Radio-télévision des Mille collines, qui relayait la haine avant le génocide puis les encouragements à tuer pendant son exécution, devient la "RTML". Il ne s'agit là que de détails. Mais s'agissant de l'importance de cette enquête, désignant l'actuel président du Rwanda, l'ex-chef rebelle Paul Kagamé, et tout son entourage de l'époque des faits comme les responsables de l'attentat, ces imprécisions laissent songeur. Ce n'est pas le seul défaut de l'enquête, telle qu'elle apparaît dans le texte de l'ordonnance. Des confusions d'autre nature, et plus graves, s'y sont glissées. Le juge Bruguière tente par exemple d'établir un parallèle entre une tentative d'assassinat par des militaires burundais de leur président, en 1993, dans laquelle le chef de la rébellion rwandaise, le Front patriotique rwandais (FPR), aurait été le "conseiller". A la suite de cet assassinat, des massacres ont fait près de 100 000 victimes. L'accusation est donc d'une extrême gravité. Pourtant, l'ordonnance n'apporte aucun élément de preuve à ce sujet. A la lecture du texte de 64 pages, il est, de plus, impossible de ne pas être frappé par le fait qu'une partie importante des témoins n'ont, précisément, pas été des témoins directs de faits ou de conversations qu'ils rapportent. Cela peut s'expliquer par le fait que ces témoins n'étaient pas investis de responsabilités importantes pendant la guerre. Au sein du FPR à l'époque, des Tutsis "de l'intérieur", nés au Rwanda et francophones, étaient utilisés essentiellement pour des fonctions de reconnaissance, au sein du "réseau des spécialistes", alors que les chefs rebelles anglophones, venus d'Ouganda, ignoraient tout de leur pays d'origine. A la victoire, ces Tutsis "de l'intérieur" ont été marginalisés au sein du FPR, voire persécutés. Certains ont fui à l'étranger. C'est essentiellement dans leurs rangs, à quelques exceptions près, que le juge Bruguière a trouvé des témoins. Ces derniers font état de réunions au cours desquelles la décision d'abattre l'avion de Juvénal Habyarimana a été discutée, puis prise par Paul Kagamé et son entourage. Ont-ils réellement entendu les propos qu'ils rapportent ou en font-ils un récit indirect, tout en affirmant avoir été présents pour donner plus de force à leur témoignage ? Certains, parfois, admettent clairement avoir "entendu dire" que certaines décisions capitales ont été prises à ce sujet. D'autres affirment avoir surpris des conversations. "SECONDS COUTEAUX" Est-il réaliste d'imaginer que des officiers subalternes ou de simples hommes de troupe aient pu, comme ils l'affirment, entrer et sortir librement de réunions où était discuté le principe de l'attentat ? Qu'un projet aussi confidentiel ait été exposé avec désinvolture devant des "seconds couteaux", bien loin de faire partie du "premier cercle" d'un pouvoir connu pour sa manie du secret ? Des accusations portées collectivement contre les dirigeants du FPR de l'époque, sur la base de témoignages dont une partie n'est que de deuxième ou de troisième main, ont-elles alors une chance de convaincre ? Ces faiblesses ne remettent pas en cause le fond de l'enquête, dont les conclusions font porter au FPR la responsabilité de l'attentat. Ces conclusions sont confortées, en particulier, par l'établissement de la filière des missiles ayant servi à abattre l'avion de Juvénal Habyarimana, et qui auraient été livrés au FPR. Mais là encore, quelques interrogations subsistent. Pour démontrer que l'ennemi du FPR, les Forces armées rwandaises (FAR), ne pouvaient détenir des missiles similaires, l'enquête avance les témoignage d'ex-officiers supérieurs des FAR. Or la plupart d'entre eux sont jugés à Arusha par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour leur participation au génocide, ce que le texte omet parfois de mentionner. La précision est pourtant de taille. Ces officiers supérieurs peuvent-ils être considérés comme des témoins fiables ? ¤ Une colonne s'est retirée d'Abéché (est), sans attendre la contre-offensive gouvernementale. D'autres groupes évoluent dans le désert. ¤ A ucun combat d'envergure n'avait encore eu lieu au Tchad, lundi matin 27 novembre, entre les forces gouvernementales et les rebelles de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), mais la guerre psychologique fait rage. Entrées au Tchad depuis le Soudan, jeudi, les forces de l'UFDD se sont en partie dirigées vers Abéché, la grande ville de l'est. Selon une source militaire tchadienne, des éléments des forces qui défendaient Abéché, juchés sur un château d'eau, ont vu s'approcher dans la nuit une interminable colonne. Celle-ci faisait près de 20 km de longueur. Les combats, engagés samedi à l'aube, ont permis aux rebelles de prendre la ville en quelques heures, sans pertes importantes dans les deux camps. Une fois dans Abéché, les rebelles ont pris soin d'éviter les débordements, se sont saisis de grosses quantités de matériel militaire et ont publié un communiqué dans lequel ils adressent leurs remerciements à l'armée française "pour sa neutralité". Mais à la nuit tombée, tandis que l'armée tchadienne se hâtait d'organiser une contre-offensive, les hommes de l'UFDD se préparaient déjà à partir. A l'aube, les troupes gouvernementales sont entrées dans une ville vidée de ses rebelles. "On s'est couchés, on s'est réveillés, et on a vu que les visages avaient changé", commente un habitant, joint par téléphone. Depuis, la colonne rebelle s'est évanouie. Peut-être s'est-elle scindée pour avancer avec plus de discrétion en direction de son prochain objectif, qui pourrait être la capitale, N'Djamena. Au moment où l'UFDD disparaissait, un autre groupe rebelle allié, composé des hommes du Rassemblement des forces démocratiques (RaFD) et de la Concorde nationale tchadienne (CNT), apparaissait brusquement à Biltine, au nord d'Abéché. Quelques heures plus tard, ce groupe, qui pourrait compter jusqu'à 100 véhicules, prenait la route de l'ouest, effectuant une percée à la mode tchadienne, roulant à tombeau ouvert en direction de Moussoro, au nord de N'Djamena. Dans la journée de dimanche, la capitale tchadienne se préparait donc fébrilement à une attaque. Tandis que les habitants stockaient de la nourriture, les forces armées organisaient leur dispositif de défense à l'extérieur de la ville. Jouant avec les nerfs des forces gouvernementales, les rebelles ont stoppé leur percée vers N'Djamena. Lundi matin, la capitale se demandait combien de temps cette situation risquait de durer. ¤ Un avion militaire s'est écrasé lundi, à Téhéran, quelques minutes après le décollage. L'accident a fait 36 morts, dont 30 gardiens de la révolution, a annoncé la télévision d'Etat iranienne. L'appareil était un Antonov de fabrication ukrainienne. ¤ L 'accident d'un avion militaire qui s'est écrasé au décollage, lundi 27 novembre à Téhéran, a fait 36 morts, dont 30 gardiens de la révolution, selon un communiqué officiel rapporté par la télévision d'Etat iranienne. "Trente membres des Gardiens de la révolution et six membres d'équipage ont trouvé le martyre et deux personnes ont été blessées", affirme le communiqué des Gardiens de la révolution. Selon la télévision, l'appareil, de type Antonov 74, se rendait à Chiraz (Sud) et s'est écrasé quelques minutes après le décollage à l'aéroport Mehrabad de Téhéran. L'aéroport international de Mehrabad est à usage civil et militaire. Il est situé en pleine ville, dans l'ouest de la capitale. Le chef des Gardiens de la révolution, le général Yahya Rahim Safavi, n'a pas écarté dans un premier temps l'hypothèse d'un attentat avant d'affirmer un peu plus tard qu'il ne fallait pas "préjuger la cause de l'accident avant la fin de l'enquête". Selon un commandant de la police, le général Eskandar Momeni, "l'avion s'est écrasé après qu'un de ses moteurs se fut arrêté". UNE FLOTTE AÉRIENNE DANS UN ÉTAT CRITIQUE Le 18 novembre, six personnes avaient été tuées lors du crash de leur hélicoptère militaire d'entraînement près de la ville de Najafabad, dans le centre de l'Iran. En janvier dernier, treize personnes, notamment des officiers de haut rang des Gardiens de la révolution en particulier le commandant Ahmad Kazemi, chef de l'armée de terre des Gardiens , étaient mortes dans le crash de leur Falcon, dans le nord-ouest de l'Iran. En décembre 2005, un Lockheed C-130 de l'armée, acheté aux Etats-Unis avant 1979, s'était écrasé dans un faubourg de Téhéran après le décollage, tuant ses 108 occupants, en grande partie des journalistes. La flotte aérienne civile et militaire d'Iran est dans un état critique à cause de sa vétusté et de son manque d'entretien, notamment parce que le régime de sanctions américaines interdit la vente, à des compagnies iraniennes ou à l'Etat, d'appareils américains Boeing, ou d'Airbus, filiale du groupe européen EADS, quand ils comportent une part significative de composants américains. Ce régime de sanctions unilatérales a été imposé dans les années 1980, après la révolution islamique de 1979 et la prise d'otages dans l'ambassade américaine à Téhéran. L'embargo touche aussi bien la flotte civile nationale et commerciale que militaire. Toutefois, début octobre, les Etats-Unis ont autorisé, dans un souci de sécurité, la vente de pièces détachées destinées à des moteurs d'avions civils iraniens. Les forces armées iraniennes utilisent de vieux appareils militaires américains, mais aussi des avions russes. ¤ Un militant islamiste syrien, Omar Abdallah, alias Omar Hamra, s'est fait exploser, mardi, après un échange de coups de feu au poste-frontière syrien de Jdeitet-Yabous. ¤ U n militant islamiste syrien, Omar Abdallah, alias Omar Hamra, s'est fait exploser, mardi 28 novembre, après un échange de coups de feu au poste-frontière syrien de Jdeitet-Yabous, dans le sud-ouest du pays, sur la route principale reliant Damas à Beyrouth. Deux policiers syriens ont été blessés dans l'attentat. "Le responsable militaire de la branche armée de l'organisation Tanzim Al Tawhid wal Jihad (Organisation de l'unicité et du djihad), le terroriste Omar Abdallah, alias Omar Hamra, a ouvert le feu sur des membres de la sûreté générale syrienne" au poste-frontière, affirme l'agence de presse officielle syrienne Sana. L'agence, qui qualifie l'organisation de "takfiriste" (islamiste intégriste), déclare que l'assaillant, "d'origine syrienne et âgé de 28 ans, tentait de franchir la frontière avec de faux documents" neuf cartes d'identité. Il "a essayé de s'enfuir après avoir tiré à l'aide d'un pistolet" sur les officiers syriens. Poursuivi, l'homme, qui portait une ceinture d'explosifs, "s'est fait exploser, se tuant et blessant deux officiers syriens", ajoute Sana. ¤ A Maidan Shar, près de Kaboul, Abdul Jabbar Naeemi reconnaît les difficultés de sa tâche de représentant de l'Etat face aux talibans, à l'insécurité et au désenchantement ambiant. ¤ L es hélicoptères de l'OTAN ont survolé la route en bourdonnant et piqué vers les massifs enneigés des abords de Kaboul. A la sortie sud de la capitale, la voie est dégagée et fluide, mais les signes d'une nervosité ambiante abondent. Fichés en bord d'asphalte, de larges panneaux officiels vantent - avec force dessins naïfs - les bienfaits de la reconstruction, appellent à la restitution des armes ou dénoncent les attentats - "Arrêtez la violence !" -, précautions qui en disent long sur la tâche inaccomplie. Puis, à 40 km de Kaboul, le check-point à l'entrée de Maidan Shar, tenu par les soldats de l'armée afghane, ajoute une touche martiale à la plaine de terre ocre bordée de logis en pisé. Le chef-lieu de la province du Wardak, verrou stratégique aux portes de la capitale, est un entre-deux, une zone floue, frontière incertaine où finit la vitrine de Kaboul et où s'ébauche un arrière-pays échappant pour partie au contrôle de l'Etat central. Faut-il croire le gouverneur Abdul Jabbar Naeemi quand il clame, optimiste, que Maidan Shar est encore bien tenu ? Calé derrière son bureau couleur acajou sur lequel trône un ordinateur, le maître du lieu arbore une élégance vestimentaire - chemise bleue et cravate rouge - qui ne déparerait pas dans une préfecture occidentale. L'homme se veut résolument moderne et, sans la présence de ses gardes qui foulent les tapis des couloirs revolver à la ceinture, on peinerait à se croire en Afghanistan. Abdul Jabbar Naeemi ambitionne de révolutionner l'art de gouverner. Il parle de "management", d'un système de "reporting" visant à évaluer les performances de ses fonctionnaires, de "contre-pouvoirs", de respect des "droits de la femme", des "droits de l'enfant", de "sagesse culturelle et religieuse". Barbe taillée courte, Abdul Jabbar Naeemi, âgé de 41 ans, est un Pachtoune ayant longtemps vécu en exil au Pakistan, mais on le croirait frais émoulu d'une université américaine. Le gouverneur est engagé dans une course contre la montre. Il doit agir vite, prouver, démontrer que la "reconstruction" - mot fétiche en Afghanistan - est une réalité tangible afin d'enrayer l'insécurité grandissante qu'il a découverte à son arrivée, en mars 2005. Les talibans ? Il récuse le terme. "Moi, les fauteurs de trouble, je ne les appelle pas "talibans"", dit-il. "A mes yeux, il n'y a que des criminels. Certains sont engagés dans le trafic de drogue. D'autres sont de vulgaires voleurs. Et puis, il y a ceux qui se réclament de la religion et cherchent à manipuler les jeunes contre le gouvernement." ERADIQUER LA CORRUPTION Depuis sa prise de fonctions, le gouverneur a adopté un principe simple : "Les terroristes, on les combat. Mais ceux qui se contentent de nous critiquer parce qu'ils sont déçus, on discute avec eux." L'approche a permis de récupérer "600 armes, légères ou lourdes". Le gouverneur reste toutefois prudent. Il reconnaît que "des stocks d'armes restent cachés dans des grottes". Les "criminels" les ressortent de temps en temps pour exécuter leurs coups de main. "Cinq de nos huit districts ont été attaqués, en général la nuit", reconnaît-il. Pour Abdul Jabbar Naeemi, la solution passe par une "présence" de chaque instant sur le terrain. Il dit avoir sillonné tous les districts de la province, réuni les mollahs et les notables afin de prêcher la bonne parole officielle, prêté une oreille attentive à leurs doléances. Il veut accélérer l'équipement de villages encore trop délaissés. "Il y a 265 écoles officiellement enregistrées, précise-t-il : mais en réalité, la moitié d'entre elles sont à ciel ouvert, privées de tout équipement." Le pire, à ses yeux, c'est que les représentations locales de l'Etat elles-mêmes frôlent l'indigence. "Les fonctionnaires locaux n'ont souvent pas de bureau, se plaint-il : ils officient parfois dans de simples échoppes." Le grand rêve du gouverneur, qui se voit en bâtisseur, c'est de doter l'Etat d'un ancrage digne de ce nom. Ainsi pourra-t-on, à ses yeux, éradiquer le fléau de la corruption qui alimente les troupes des "criminels". "Je dis à mes agents qu'ils doivent être irréprochables, faute de quoi la population ne nous le pardonnera pas." Subitement, le gouverneur s'interrompt. L'électricité de son bureau, qui avait été coupée pendant une bonne partie de l'entretien, vient d'être rétablie. A Maidan Shar, le centre névralgique de l'Etat opère lui-même en pointillé. ¤ Le président français estime qu'il faut "recentrer l'Alliance sur la conduite des opérations militaires" en Afghanistan et réaffirme la primauté de l'ONU, dans une tribune publiée mardi. ¤ A lors que la dégradation de la situation sécuritaire en Afghanistan doit constituer le plat de résistance du sommet de l'OTAN organisé mardi 28 et mercredi 29 novembre à Riga, en Lettonie, le président français fait connaître la position de la France dans une tribune publiée dans trente-six pays membres de l'OTAN, pays partenaires, et pays des Balkans. En France, elle est publiée sur le site de la présidence. Afghanistan et Proche-Orient au menu de l'entretien téléphonique Chirac-Bush Les présidents Jacques Chirac et George W. Bush se sont entretenus au téléphone lundi, à la veille du sommet de l'OTAN à Riga, au sujet de l'engagement de l'Alliance en Afghanistan et de la situation au Proche-Orient, ont rapporté les présidences française et américaine. "L'entretien a permis un échange de vues sur les questions qui seront à l'ordre du jour du sommet de l'OTAN à Riga, et en particulier de notre engagement commun en Afghanistan", a dit le porte-parole de la présidence, Jérôme Bonnafont. Cet entretien téléphonique "a également été l'occasion d'évoquer la situation au Proche-Orient et notamment la situation israélo-palestinienne et l'action internationale en faveur du Liban", a ajouté le porte-parole. Les deux dirigeants "sont convenus de la nécessité, pour la communauté internationale, de soutenir le gouvernement Siniora, notamment grâce à une assistance financière", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, arrivé à Tallinn avant M. Bush. (Avec AFP.) Jacques Chirac estime qu'il faut "recentrer l'Alliance sur la conduite des opérations militaires" en Afghanistan, en proie à une flambée de violence, et réaffirme la primauté de l'ONU."Pour créer les conditions d'un succès, nous devons inscrire notre action dans le cadre d'une stratégie globale, d'un processus politique et économique réaffirmé", assure M. Chirac. Il souligne que "la mise en place d'un groupe de contact qui rassemble les pays de la région, les principaux pays engagés et les organisations internationales, comme cela existe au Kosovo, me semble nécessaire pour donner à nos forces les moyens de réussir leur mission en soutien des autorités afghanes, et recentrer l'Alliance sur la conduite des opérations militaires". PRIMAUTÉ DE L'ONU Le président français récuse, d'autre part, l'idée américaine d'alliance des démocraties, estimant que "les Nations unies doivent rester le seul forum politique à vocation universelle". Il propose simplement aux pays contributeurs de troupes extérieurs à l'Alliance des "consultations au cas par cas", et non un partenariat global comme Washington l'appelle de ses vux. M. Chirac, fervent partisan d'une Europe de la défense mieux affirmée, souhaite d'autre part que "la voix de l'Union européenne puisse être entendue au sein de l'Alliance", ce qui "suppose notamment la possibilité pour ses membres d'y établir une concertation spécifique". Il appelle aussi les Européens, qui "se sont trop longtemps reposés sur leurs Alliés américains" à "assumer leur part du fardeau" en augmentant leurs efforts de défense. Car, "aujourd'hui comme hier, nous avons besoin d'une Alliance forte, solidaire et adaptée", dit-il en ajoutant que "baisser la garde, ce serait oublier les menaces" telles que le terrorisme ou des "nationalismes agressifs". ¤ Des militaires français de l'opération "Boali" ont répliqué, lundi, en état de "légitime défense", aux tirs de rebelles lors de la prise de contrôle par les forces centrafricaines de la ville de Birao, dans l'extrême nord-est du Centrafrique, a indiqué mardi l'état-major français. ¤ D es soldats français ont répliqué, lundi 27 novembre, en état de "légitime défense", aux tirs de rebelles lors de la prise de contrôle par les forces centrafricaines de l'aéroport de Birao, dans l'extrême nord-est du Centrafrique, a indiqué mardi l'état-major français. De leur côté, les rebelles centrafricains délogés de Birao ont affirmé que "l'armée française" était "intervenue" pour reprendre le contrôle de l'aéroport de cette localité, mais qu'il n'y avait pas eu de combats. "C'est l'armée française qui est intervenue à l'aéroport, pas les FACA (Forces armées centrafricaines)", a déclaré le chef militaire de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le capitaine Yao Bejo. "On a (...) décidé de faire un repli tactique. Il n'y a pas eu de combats avec les Français (...) on s'est replié autour de Birao", a-t-il ajouté de son téléphone satellitaire."On ne veut pas être en conflit avec la France, c'est un pays ami", a-t-il assuré. Première d'une série de localités occupées depuis le 30 octobre par les rebelles de l'UFDR, la ville de Birao, à 800 kilomètres au nord-est de Bangui, a été reprise lundi par les FACA. Le ministère de la défense centrafricain a affirmé, lundi soir, que l'armée était intervenue avec "le soutien, en matière de logistique et de renseignement, des militaires français de l'opération 'Boali'". Dans le cadre de cette opération, l'armée française a déployé environ deux cents soldats au Centrafrique depuis 2003, renforcés à la mi-novembre par une centaine d'éléments. "ON NE S'EST PAS RENDUS, LES COMBATS VONT CONTINUER" Selon une source proche de l'état-major des FACA, Birao, située près des frontières avec le Tchad et le Soudan, a été reprise à l'issue de brefs combats, dont aucun bilan n'était disponible dans l'immédiat. Les forces gouvernementales ont été appuyées par des militaires français, avait expliqué cette source lundi soir, sans préciser si ces derniers avaient pris part directement aux combats. Les FACA avaient été aéroportés dans la matinée dans la zone de Birao par un avion de transport militaire français, selon cette même source. "On ne s'est pas rendus, les combats vont continuer", a insisté, mardi, le capitaine Yao. Selon ce chef de l'UFDR, les rebelles contrôlent toujours d'autres localités du nord-est du Centrafrique, dont Ouanda Djallé, Sam Ouandja et Ouadda, situées entre Birao et la ville minière de Bria, à environ 600 kilomètres au nord-est de Bangui. Il a également affirmé avoir pris, lundi, le contrôle de Ndélé, à quelque 300 kilomètres au sud-ouest de Birao. Des sources militaires centrafricaines ont catégoriquement démenti la chute de N'Délé et affirment que les rebelles ont également quitté les autres localités. ¤ "Nous fournirons toute l'aide que nous pourrons apporter à nos frères irakiens pour restaurer et renforcer la sécurité en Irak", a assuré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. ¤ L e président irakien Jalal Talabani a lancé, lundi 27 novembre, à Téhéran un appel à l'aide de l'Iran pour stopper les violences dans son pays."Nous avons besoin de l'aide étendue de l'Iran pour lutter contre le terrorisme et restaurer la sécurité et la stabilité en Irak", a déclaré à la presse M. Talabani."Nous fournirons toute l'aide que nous pourrons apporter à nos frères irakiens pour restaurer et renforcer la sécurité en Irak", lui a répondu le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Le président irakien a expliqué que sa visite avait pour but de "discuter du développement des relations (avec l'Iran) dans tous les domaines". "Ces négociations comprennent les questions politiques, commerciales, pétrolières et culturelles, et en particulier, nous allons parler de la question sécuritaire", a-t-il ajouté. Il doit rencontrer mardi le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. WASHINGTON REFUSE DE NÉGOCIER AVEC TÉHÉRAN L'Iran avait invité les présidents irakien et syrien à venir discuter avec Mahmoud Ahmadinejad de la situation régionale. Mais Bachar Al-Assad n'a pas répondu à l'invitation. Cet entretien entre le président irakien et son homologue iranien, qui avait été retardé de deux jours en raison du couvre-feu instauré à Bagdad, intervient alors que les Etats-Unis sont confrontés à une pression de plus en plus forte pour engager des discussions avec Téhéran. Mais Washington a pour l'instant refusé de discuter et accuse l'Iran de soutenir des groupes chiites participant aux violences en Irak. Londres a également dénoncé lundi l'attitude "inacceptable" de Téhéran envers son voisin irakien et a menacé Téhéran d'"isolement croissant" s'il ne se montrait pas un "partenaire constructif". M. Ahmadinejad a balayé de telles critiques en affirmant que "la situation imposée par l'ennemi à l'Irak fait souffrir le cur de tout Iranien et musulman". Pour Téhéran, l'origine du problème irakien se trouve dans la poursuite de l'occupation du pays par les forces américaines. "Le peuple, le gouvernement et le Parlement iranien seront aux côtés des Irakiens", a dit M. Ahmadinejad en assurant qu'"un Irak sûr, développé et puissant sert les intérêts de l'Iran, de l'Irak et de la région". L'Irak et l'Iran, qui se sont affrontés durant une longue guerre (1980-1988), ont renoué des liens après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003. Les partis chiites et kurdes, majoritaires à l'Assemblée et au gouvernement irakiens, entretiennent des liens historiques avec la République islamique, qui leur a fourni soutien et, parfois, refuge, quand ils se trouvaient dans l'opposition à Saddam Hussein. ¤ Après le cessez-le-feu à Gaza, le premier ministre israélien se dit prêt à "une paix réelle". ¤ A u lendemain de l'entrée en vigueur d'un fragile cessez-le-feu entre Israël et les Palestiniens à Gaza, le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a annoncé, lundi 27 novembre, qu'il était prêt à ouvrir "une nouvelle voie". Il s'est déclaré disposé à offrir "une paix réelle" en échange de "la cessation de la violence et de la terreur, de la reconnaissance du droit à vivre en paix et en sécurité côte à côte, et du renoncement au droit de retour des réfugiés". Tsahal arrête treize Palestiniens en Cisjordanie L'armée israélienne a arrêté, mardi 28 novembre, en Cisjordanie, treize Palestiniens recherchés pour "activités anti-israéliennes". Selon un porte-parole militaire, ces Palestiniens sont soupçonnés d'appartenance au Mouvement de la résistance islamique (Hamas), au Djihad islamique, ou à des groupes armés liés au Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas. Par ailleurs, des soldats israéliens opérant dans la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, ont essuyé des coups de feu. Une bombe artisanale a été lancée dans leur direction, sans faire de blessés. La nuit précédente, quinze Palestiniens membres présumés du Fatah, du Hamas et du Djihad islamique avaient été arrêtés en Cisjordanie. A la suite de ces arrestations et de la mort, lundi, de deux Palestiniens tués par Tsahal en Cisjordanie, deux roquettes avaient été tirées sur le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza. - (AFP.) Lors de ce discours, prononcé au kibboutz Sde Boker, dans le désert du Néguev, à l'occasion du 33^e anniversaire de la disparition du fondateur d'Israël David Ben Gourion, M. Olmert a affirmé qu'il céderait "de nombreux territoires et implantations qui y sont érigées" et qu'il était désireux de "créer un Etat palestinien indépendant et viable avec une continuité territoriale en Judée et en Samarie (Cisjordanie), un Etat qui aura une souveraineté totale avec des frontières définies conformément à la "feuille de route"", le plan de paix international resté jusqu'à présent lettre morte. Toutefois, le premier ministre israélien n'a pas précisé les frontières qu'il envisageait, ni la nature des territoires qu'il entendait céder. Il a juste indiqué que "ces frontières seraient différentes de celles des territoires actuellement contrôlés par Israël". Lors de la campagne pour les élections du 28 mars, le successeur d'Ariel Sharon avait fait son cheval de bataille d'un retrait unilatéral et limité de certaines colonies de Cisjordanie et de l'établissement définitif des frontières d'Israël en 2010. Ce plan avait été abandonné après la guerre du Liban en juillet. Aujourd'hui, M. Olmert "tend la main" aux Palestiniens, selon son expression, mais il a assorti son offre de pourparlers de paix de plusieurs préalables. "Si un nouveau gouvernement (palestinien) est constitué et qu'il s'engage à appliquer les principes du Quartet (renoncement à la violence, reconnaissance d'Israël et des accords ultérieurs) et à libérer le soldat Gilad Shalit, je proposerai au président (de l'Autorité palestinienne) Mahmoud Abbas une rencontre immédiate pour un dialogue sincère, ouvert et sérieux", a-t-il déclaré. M. Olmert assure être prêt, en échange, à relâcher des détenus palestiniens, y compris "ceux condamnés à de longues peines". Un geste qui sera de nature à "renforcer la confiance mutuelle et à démontrer nos intentions pacifiques". Si la violence s'arrête, M. Olmert a l'intention de réduire les barrages sur les routes de Cisjordanie "de façon substantielle", de faciliter les déplacements des Palestiniens, et d'améliorer les conditions d'entrée et de sortie de la bande de Gaza ainsi que le trafic des marchandises. "Nous débloquerons également les fonds que nous avons gelés", a-t-il ajouté, en référence aux 400 millions de dollars correspondant aux droits de douane et aux taxes qu'Israël refuse de reverser au gouvernement palestinien depuis l'arrivée du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) au pouvoir. Il a multiplié les promesses de développement économique et a fait allusion au plan de paix saoudien adopté en mars 2002 à Beyrouth, lors du sommet de la Ligue arabe. "Les voix émanant de ces Etats (citant la Jordanie, l'Egypte, l'Arabie saoudite et les pays du Golfe) concernant la nécessité de reconnaissance et de normalisation avec Israël - y compris certains points de l'initiative saoudienne - sont positifs. Je respecte le désir sincère de créer une nouvelle atmosphère entre nous." A propos des Palestiniens, il a insisté : "Je tends la main de la paix à nos voisins palestiniens et j'espère qu'elle ne sera pas rejetée." Il a fait remarquer : "On ne peut pas changer le passé et ramener les victimes des deux côtés. Ce que nous pouvons faire aujourd'hui, c'est empêcher d'autres tragédies." Pour les Palestiniens, ce discours ne constitue pas une véritable avancée, en raison de la réitération des mêmes préalables à l'ouverture des négociations. "Si Israël veut reprendre les négociations, l'adresse est connue : c'est le président élu du peuple palestinien, Mahmoud Abbas", a répliqué Saëb Erakat, principal négociateur palestinien. Ghazi Ahmad, un porte-parole du gouvernement, a dénoncé "une manoeuvre" et "un complot". "De quelles frontières parle Ehoud Olmert ?", s'est-il interrogé, a soulignant que "les Palestiniens ne peuvent pas abandonner la question du retour des réfugiés, qui fait partie de notre cause et qui a été approuvée par les Nations unies". ¤ Dressant le constat d'échec du processus de paix, le chef des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), Velupillai Prabhakaran, a affirmé, lundi 27 novembre, que les Tamouls n'avaient d'autre choix que l'indépendance. ¤ D ressant le constat d'échec du processus de paix, le chef des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), Velupillai Prabhakaran, a affirmé, lundi 27 novembre, que les Tamouls n'avaient d'autre choix que l'indépendance. S'exprimant comme chaque année à la clôture des manifestations célébrant les "héros tamouls", Prabhakaran a martelé : "Il est clair que les dirigeants cinghalais ne vont jamais régler de manière juste la question nationale tamoule. Nous ne sommes donc pas préparés à poursuivre l'impossible et à continuer dans la même futile voie. Le chauvinisme cinghalais ne nous laisse d'autre option que de pousser pour un Etat indépendant." La renonciation à un Etat séparé était au coeur du processus de paix et du cessez-le-feu signé en février 2002, les dirigeants sri-lankais ayant toujours affirmé que le dialogue n'était possible que dans le cadre d'un Etat unifié. Prabhakaran n'a pas formellement annoncé le retrait du LTTE de l'accord de cessez-le-feu signé sous l'égide de la Norvège mais, a-t-il affirmé, celui-ci "est mort". Le chef du LTTE semble ainsi vouloir imposer un nouveau cadre de négociations, le processus de paix en cours ayant en fait affaibli son mouvement. Prabhakaran accuse le gouvernement d'avoir cherché "à le marginaliser, à l'humilier, à l'isoler". Le gouvernement a rejeté ces accusations, affirmant au contraire que le LTTE est responsable de la détérioration de la situation. Mais face à la position prise par le chef du LTTE, un porte-parole de Colombo, Keheliya Rambukwella, a affirmé, mardi, avoir "demandé à la Norvège et à la Mission de contrôle du cessez-le-feu de s'enquérir si le LTTE avait renoncé à l'accord". Selon des chiffres officiels, 3 500 personnes ont été tuées cette année dans des incidents liés au conflit et des dizaines de milliers ont été déplacées. ¤ La commission électorale doit confirmer la victoire de l'économiste de gauche. Le "Chavez équatorien" veut s'opposer à Washington et aux compagnies pétrolières. ¤ U n point vient d'être marqué à gauche dans la partie d'échecs qui oppose George Bush et Hugo Chavez sur le continent américain. Le très probable président élu de l'Equateur, Rafael Correa, 43 ans, n'a jamais caché sa sympathie pour la révolution bolivarienne du président vénézuélien. C'est dire si l'arrivée au pouvoir de cet économiste de gauche marque un nouveau revers pour Washington. Lundi 27 novembre, le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack, a reconnu qu'"il y a eu (...) un scrutin plutôt transparent, libre et juste". L'ambassadrice américaine à Quito, Linda Jewell, a quant à elle félicité M. Correa de son "apparente victoire", en appelant de ces voeux la poursuite de la coopération entre les deux pays. Mardi matin, après dépouillement de 85 % des bulletins, Rafael Correa était en effet crédité de 59 % des votes exprimés, contre 41 % pour son rival, Alvaro Noboa. Ce magnat de la banane, candidat pour la troisième fois, demandait un recompte vote par vote dans deux provinces. La commission électorale devait rendre ses résultats définitifs dans la journée. "Rafael Correa a su capter au second tour le vote anti-Noboa. Nombre d'électeurs ne partagent pas son projet radical, mais ils abhorraient l'idée de voir l'homme le plus riche du pays prendre les rênes de leur destin", note le politologue Fernando Bustamante. Son collègue, Simon Pachano, se félicite de la très large victoire du futur président, "un gage de gouvernabilité dans un pays (où l'échiquier politique est) polarisé". Les trois derniers chefs d'Etat élus de ce pays andin de 12 millions d'habitants ont été renversés. Partisan d'une Assemblée constituante pour refonder les partis et les institutions - à commencer par le Congrès dont il appelle de ses voeux la dissolution -, Rafael Correa a choisi de ne pas présenter de candidats aux élections législatives du 15 octobre. Il devra donc affronter une féroce opposition : celle des parlementaires bien décidés à conserver leur poste. Opposé à la dollarisation de l'économie adoptée en 2000, Rafael Correa a rappelé que "le réalisme" l'obligerait à conserver le dollar comme monnaie nationale. Mais ce docteur en économie est convaincu que l'Amérique latine "a payé cher vingt ans de néolibéralisme". Rafael Correa s'oppose à la signature du traité de libre commerce en négociation avec les Etats-Unis. Souhaitant donner la priorité aux dépenses sociales, il veut renégocier la dette extérieure du pays avec les organismes internationaux et n'exclut pas un moratoire unilatéral sur les remboursements. Au soir de la victoire, il a redit vouloir réviser les contrats avec les multinationales pétrolières. Il espère aussi que l'Equateur - qui produit 543 000 barils de pétrole par jour - rejoindra l'OPEP. Le futur président a enfin confirmé que l'accord qui permet aux militaires américains d'utiliser la base aérienne de Manta - à la frontière de la Colombie - ne serait pas renouvelé en 2009. ¤ La Cour suprême de justice a confirmé les résultats provisoires qui donnaient le président sortant vainqueur avec 58,05 % des suffrages exprimés, contre 41,95 % pour son adversaire le vice-président Jean-Pierre Bemba. Elle a par ailleurs rejeté le recours déposé par ce dernier. ¤ L e président sortant de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a remporté le second tour de l'élection présidentielle du 29 octobre, a annoncé, lundi 27 novembre, la Cour suprême de justice (CSJ), chargée de proclamer les résultats définitifs. Joseph Kabila devrait prêter serment le 6 décembre. La Cour a confirmé les résultats provisoires de la Commission électorale indépendante, qui donnaient M. Kabila vainqueur avec 58,05 % des suffrages exprimés, contre 41,95 % pour son adversaire le vice-président Jean-Pierre Bemba, le recours déposé par ce dernier ayant été rejeté. La Cour suprême de justice a proclamé "élu à la majorité absolue président de la République démocratique du Congo monsieur Kabila Kabange Joseph", a déclaré à Kinshasa le premier président de la CSJ, Benoît Iwamba. PREMIER PRÉSIDENT ÉLU AU SUFFRAGE UNIVERSEL EN RDC M. Kabila, 35 ans, désigné à la tête de l'Etat en 2001 après l'assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila, est le premier président élu au suffrage universel direct en RDC, pays qui sort de cinq années de guerre (1998-2003). Depuis août, Kinshasa a été le théâtre de trois flambées de violences qui ont fait une trentaine de morts. La capitale était placée, lundi, sous très haute surveillance, avec un déploiement important de Casques bleus de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc) et de militaires de la force européenne dans le pays (Eufor). La victoire de M. Kabila est annoncée alors que, dans l'est du pays, des combats opposent depuis samedi l'armée régulière, appuyée par la Monuc, et des soldats dissidents, fidèles au général déchu Laurent Nkunda. ¤ Le maire, Michael Bloomberg, a réuni lundi des élus du Queens, le chef de la police et des dirigeants de la communauté noire. ¤ S ean Bell avait 23 ans. Il devait se marier, samedi 25 novembre, avec Nicole Paultre, 22 ans, la mère de ses deux enfants. A 4 heures du matin, à la sortie du club Kalua, une boîte de strip-tease du Queens où il enterrait sa vie de garçon, le jeune Afro-Américain a été tué, et deux de ses amis, Joseph Guzman, 31 ans, et Trent Benefield, 23 ans, ont été blessés sous un déluge de feu tiré par cinq agents en civil de la police de New York. Ces derniers auraient utilisé plus de cinquante balles. Sean Bell et ses amis n'étaient pas armés. Les policiers ont été suspendus. Selon le chef de la police de New York, Raymond Kelly, les agents surveillaient la boîte de nuit, où la violence est fréquente. Sean Bell aurait quitté la boîte avec huit personnes qui ont eu une altercation. Un agent affirme avoir entendu M. Bell proférer des menaces et Joseph Guzman déclarer "Vas-y, prends mon pistolet, prends mon pistolet". Sean Bell et trois autres hommes sont montés dans une voiture. Au moment où elle a démarré, un policier s'est placé devant, son badge autour du cou, et a sorti son arme. Une camionnette banalisée s'est mise en travers de leur chemin. La voiture de M. Bell aurait foncé sur le policier et la camionnette. L'agent en civil devant la voiture a ouvert le feu le premier, criant "il est armé, il est armé". Une version contredite, dans le Daily News, par Trini Wright, danseuse au Kalua Club, qui a vu "la camionnette percuter leur voiture et les policiers ouvrir le feu. Aucun stop, aucun ordre, rien". Sean Bell a été touché de deux balles, Joseph Guzman par onze projectiles et Trent Benefield atteint trois fois aux jambes. La colère monte dans la communauté noire. Dimanche, une manifestation a réuni des centaines de personnes devant l'hôpital où sont soignés MM. Guzman et Benefield. Un conseiller municipal, Charles Barron, a promis "une explosion dans la communauté. Chacun de ces agents doit être en prison jusqu'à la fin de ses jours". Le révérend Al Sharpton, membre éminent du mouvement de défense des droits civiques, a affirmé qu'"il n'est pas possible que nous laissions ce genre de choses se produire". "UNE ENQUÊTE IMPARTIALE" Des manifestants ont fait le parallèle avec la mort en 1999 d'Amadou Diallo, un Guinéen abattu de 19 balles alors qu'il était désarmé. Les quatre agents impliqués avaient été acquittés. Ils étaient tous blancs. Ce n'était pas le cas samedi. Le policier ayant ouvert le feu le premier est un noir d'origine hispanique et deux agents ayant participé à la fusillade sont afro-américains. La crainte du retour de tensions raciales à New York est grande. Le maire, Michael Bloomberg, a réuni lundi des élus du Queens, le chef de la police et des dirigeants de la communauté noire. Il a jugé la bavure "inacceptable" et a promis "une enquête impartiale". ¤ Un rapport des marines, cité par le "Washington Post", indique que l'armée américaine n'est plus à même de défaire l'insurrection qui ensanglante la province d'Al-Anbar. ¤ U n rapport des marines, cité dans l'édition du 28 novembre du Washington Post, indique que l'armée américaine n'est plus à même de défaire l'insurrection qui ensanglante la province d'Al-Anbar, ni même de contrer la popularité des mouvements inspirés par Al-Qaida. Résumant les difficultés rencontrées dans la région, le rapport indique que"les questions du manque de contrôle, de l'expansion de l'insurrection et de la montée de la criminalité" restent toujours posées depuis un premier rapport publié au mois d'août. La perspective que ce dernier document laissait envisager étaient déjà sombre. Il indiquait que la minorité sunnite vivant dans cette province située à l'ouest de l'Irak tentait de survivre au quotidien, sous la menace de "pogroms" menés par la majorité chiite, et considérait de plus en plus la mouvance d'Al-Qaida comme son seul espoir pour contrer la domination iranienne en Irak. Pour les sunnites, que cela soit vrai ou pas, "l'Iran contrôle Bagdad et les habitants de la province d'Al-Anbar ont été marginalisés". Et il n'est pas sage de compter sur le soutien des Américains ou même de les aider, car il est probable qu'ils quitteront l'Irak avant d'avoir stabilisé le pays. Entre la violence d'Al-Qaida, l'influence iranienne et la perspective du retrait américain, "la situation sociale et politique s'est détériorée au point" que les troupes américaines et les troupes irakiennes "ne sont plus capables de défaire militairement l'insurrection dans la province d'Al-Anbar", où plus de 90 soldats américains sont tombés depuis le 1^er septembre. ¤ Au Canada anglais, les critiques ont fusé, beaucoup craignant qu'on ne donne de nouvelles armes aux indépendantistes québécois. ¤ L a Chambre de communes a voté à une majorité écrasante, lundi 27 novembre, en faveur d'une motion du gouvernement conservateur minoritaire qui reconnaît que "les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni", une démarche surtout symbolique mais à haute teneur électorale pour le premier ministre, Stephen Harper, qui cherche depuis des mois à redorer son blason au Québec. Il avait créé la surprise, cinq jours plus tôt, en annonçant le dépôt de cette motion. Au Canada anglais, les critiques ont fusé, beaucoup craignant qu'on ne donne de nouvelles armes aux indépendantistes québécois. Mais le premier ministre a tenu bon, insistant sur le sens "culturel et sociologique" de cette reconnaissance, un "geste de réconciliation pour favoriser l'unité nationale". Il fait le pari que les critiques vont s'estomper et qu'il y gagnera en appuis au Québec lors des élections qui devraient avoir lieu au printemps. Le moment ne pouvait être mieux choisi, à la veille du congrès du Parti libéral du Canada (PLC), qui va choisir, samedi, un nouveau chef. D'autant que ce sont ses militants québécois qui ont ouvert le bal, le 22 octobre, en invitant le congrès à reconnaître la "réalité historique et sociale" de la nation québécoise au sein de la fédération. Le débat a fait rage entre les candidats à la direction du PLC. Pour les empêcher de prendre l'avantage dans le coeur des Québécois, le Bloc Québécois - indépendantiste - déposait le 21 novembre une motion affirmant, sans référence au Canada, que "les Québécois forment une nation". Le lendemain, M. Harper coupait l'herbe sous le pied des deux partis d'opposition, en proposant un texte similaire mais avec ajout sur l'appartenance des Québécois à "un Canada uni". Difficile pour les libéraux de voter contre, aux côtés des néo-démocrates et même des "bloquistes". Après deux jours de tergiversations, leur chef Gilles Duceppe a laborieusement expliqué que la reconnaissance de la nation québécoise leur "donnerait une arme de plus" pour faire avancer la cause de l'indépendance du Québec. Pour M. Harper, c'est un joli coup politique mais qui pourrait se retourner contre lui si son geste persistait à être mal compris au Canada anglais ! Déjà, le ministre des affaires intergouvernementales, Michael Chong, a démissionné en signe de protestation. ¤ Une soirée de gala à laquelle sont attendues 1 500 personnalités doit donner le coup d'envoi, mardi, des célébrations du 80e anniversaire du dirigeant cubain. Des apparitions en public de Fidel et de Raul sont attendues. ¤ C uba s'apprête à célébrer, en grande pompe, le quatre-vingtième anniversaire de son dirigeant, alors que le mystère plane toujours sur son état de santé. Le coup d'envoi de ces cérémonies d'hommage sera donné, mardi 28 novembre, lors d'une soirée de gala à La Havane. Nul ne savait, lundi, si Fidel, hospitalisé le 27 juillet dernier, serait en mesure d'apparaître en public. Après quatre mois de lente convalescence, des rumeurs autour de ses possibles adieux circulaient. Son cadet, Raul, s'est lui vu remettre "provisoirement" le pouvoir, à l'occasion de l'opération chirurgicale qu'a subie le leader cubain une première depuis 1959. Au terme de quatre mois d'intérim, au cours desquels il est prudemment resté en retrait, il pourrait voir s'ouvrir les portes de la succession. Mardi soir, quelque mille cinq cents personnalités de soixante-seize pays doivent ouvrir le bal des cérémonies lors d'une réception de gala au théâtre Karl-Marx, à La Havane. Sont attendus les présidents de Bolivie, Evo Morales, du Nicaragua, Daniel Ortega, d'Haïti, René Préval, mais aussi l'ancien président du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez, la Française Danielle Mitterrand et l'acteur Gérard Depardieu. "RAUL DEVRA S'IMPLIQUER" Mercredi 29 novembre s'ouvrira un colloque de trois jours sur le thème "Mémoire et avenir : Cuba et Fidel". Jeudi sont prévus un premier défilé militaire à Santiago, dans le Sud, et un grand concert à La Havane. Le point d'orgue de la semaine doit être l'imposant défilé militaire, samedi 2 décembre, le premier organisé dans la capitale depuis dix ans. Près de trois cent mille participants sont attendus. Une apparition du chef de l'Etat et de son frère pourrait déterminer l'avenir du régime. "Si Fidel n'apparaît pas de toute la semaine, ou s'il ne se montre qu'à la télévision depuis sa chambre, comme pour le sommet (des non-alignés), alors cela voudra dire que son état ne s'est pas amélioré, avec tout ce que cela implique", a estimé un diplomate latino-américain."Dès lors, Raul devra s'impliquer beaucoup plus, parce que le pays ne peut vivre éternellement comme ça", a-t-il ajouté. Lors de sa dernière apparition télévisée, le 28 octobre, Fidel Castro avait laissé l'impression d'un homme encore fragile, mais lucide. L'endroit où il séjourne durant sa convalescence, tout comme son état, demeurent des "secrets d'Etat". ¤ Le mouvement du chef chiite radical, Moqtada Al-Sadr, a annoncé, mercredi, qu'il suspendait sa participation au gouvernement du premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, pour protester contre sa rencontre avec George Bush. ¤ U n sentiment de fébrilité s'est emparé de Washington à la veille de la rencontre, jeudi 30 novembre, à Amman, en Jordanie, du président George Bush avec le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki. Les principales chaînes de télévision ont annoncé que leurs journaux seraient diffusés dès mercredi 29 novembre depuis Amman. Au Moyen-Orient, la visite du président américain a été perçue par les alliés de Washington comme l'occasion d'exprimer leurs craintes ou leurs doléances dans un contexte régional particulièrement tendu. Le mouvement de Moqtada Al-Sadr suspend sa participation au gouvernement irakien Le mouvement du chef chiite radical Moqtada Al-Sadr a annoncé, mercredi, qu'il suspendait sa participation au gouvernement d'union nationale du premier ministre, Nouri al-Maliki, dénonçant comme une "provocation contre le peuple irakien" sa rencontre avec le président américain George W. Bush. Le mouvement de Moqtada Al-Sadr, un adversaire résolu de l'occupation américaine en Irak, contrôle cinq ministères et a trente députés au Parlement irakien. Il dirige aussi l'Armée du Mahdi, une milice régulièrement accusée d'exactions contre la communauté sunnite et d'attaques contre les forces de la coalition. (Avec AFP) Avant M. Maliki, le roi Abdallah II de Jordanie devait s'entretenir le premier avec George Bush. Décrivant, dimanche, une situation explosive où la Palestine et le Liban risquent de basculer dans la guerre civile, le souverain hachémite a indiqué qu'il presserait M. Bush d'agir pour sortir le conflit israélo-palestinien de l'impasse, un sujet aussi "crucial" à ses yeux que l'Irak. Autrement dit, si le président américain veut obtenir l'aide des capitales arabes amies sur l'Irak, il devra faire des concessions sur d'autres dossiers, notamment celui de la Palestine. Ce message, qui aurait aussi été délivré par le roi Abdallah d'Arabie saoudite au vice-président Richard Cheney samedi à Riyad, a, semble-t-il, été entendu. La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, qui accompagne M. Bush en Jordanie, devrait rencontrer séparément le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, et le président palestinien, Mahmoud Abbas. Interrogé mardi à Riga, lors du sommet de l'OTAN, sur sa stratégie en Irak, M. Bush a préféré se cantonner à ses positions habituelles. Il a réaffirmé qu'il n'envisageait pas de retirer les troupes américaines "du champ de bataille" avant que la mission soit "terminée", même s'il n'a pas exclu de se montrer "flexible" sur la tactique. Selon la presse américaine, M. Bush a l'intention de signifier au premier ministre irakien que la patience américaine a des limites et que l'engagement américain répond en priorité au souci d'éliminer Al-Qaida. Une note classée "secrète", rédigée à l'intention de George Bush par Stephen Hadley, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, et rendue publique par le New York Times, se montre très critique à l'égard du premier ministre irakien. M. Maliki "donne l'impression d'un dirigeant qui veut être fort mais ne sait pas comment y parvenir", y est-il écrit. "La réalité dans les rues de Bagdad, poursuit M. Hadley, suggère que Maliki est soit ignorant de ce qui s'y passe, soit ne donne pas ses véritables intentions, soit ne dispose pas des capacités suffisantes pour transformer en actes ses bonnes intentions." Sur le plan intérieur, le dirigeant irakien apparaît plus affaibli que jamais. Ses capacités à mettre fin à la guerre des milices ou à enclencher une véritable réconciliation politique au sein de son gouvernement sont sérieusement mises à mal. L'imam chiite Moqtada Al-Sadr, à la fois chef de la milice de l'Armée du Mahdi et d'un mouvement politique soutenant M. Maliki, a menacé de quitter le gouvernement et le Parlement si le premier ministre rencontrait M. Bush à Amman. Aux Etats-Unis, la commission Baker-Hamilton groupe de réflexion bipartite chargé par le Congrès de proposer une stratégie en Irak a poursuivi, mardi, ses travaux à huis clos par deux auditions imprévues : celle du sénateur John McCain, qui est l'un des seuls responsables à proposer une augmentation des troupes pour sécuriser Bagdad, et celle du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Lundi, M. Annan avait apporté sa contribution au débat qui agite les médias à Washington : peut-on utiliser le terme de "guerre civile", sachant que les violences interconfessionnelles font une centaine de morts par jour mais que la Maison Blanche le conteste fortement. Le secrétaire général de l'ONU a estimé que l'Irak était "presque" en guerre civile et le serait sûrement si rien n'était fait de manière "urgente et radicale". Mardi, M. Annan a évoqué une conférence qui pourrait se tenir sous l'égide de l'ONU. Elle associerait les voisins de l'Irak, dont l'Iran et la Syrie, les deux pays que M. Bush n'est pas prêt à associer lui-même à la négociation. Le président américain a répété ce refus mardi, tout en introduisant une nuance : si le gouvernement irakien le souhaite, libre à lui. C'est "une nation souveraine" qui conduit "sa propre politique étrangère", a-t-il souligné. Dans ce domaine, le gouvernement irakien a multiplié les initiatives diplomatiques. Bagdad et Damas ont officiellement rétabli leurs relations diplomatiques, le 21 novembre, après plus d'un quart de siècle de rupture. A cette occasion, le ministre syrien des affaires étrangères, Walid Al-Moallem, a adopté un ton conciliant, déclarant son "pays prêt à fournir toute l'aide possible pour que l'Irak maintienne son unité". Et mercredi, tandis que M. Maliki arrivait à Amman, le président irakien, le Kurde Jalal Talabani, prolongeait d'une journée sa visite officielle à Téhéran. Tout en se livrant à une critique acerbe de la politique américaine, responsable, selon lui, du chaos en Irak, le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a assuré, mardi, que "l'Iran ferait tout ce qui est en son pouvoir pour aider au rétablissement de la sécurité et la stabilité en Irak." Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a fait la même promesse. L'association de Téhéran et Damas à une discussion sur l'Irak a pris l'allure d'une solution miracle à Washington. Elle est réclamée de toutes parts et serait la principale conclusion de consensus, à laquelle serait parvenue la commission Baker-Hamilton. Les dix "sages" pourraient rendre leurs conclusions au Congrès la semaine prochaine. Cela permettrait aux sénateurs d'en disposer avant les auditions de confirmation du secrétaire à la défense, Bob Gates. ¤ Autrefois menacés par la police de Saddam Hussein, ceux qui osent encore la satire et l'humour sont désormais la cible des groupes religieux et des différentes milices. ¤ "A ttention ! Rumsfeld (l'ex-secrétaire à la défense de l'administration Bush) vient d'annoncer le départ des troupes américaines d'Irak, à partir du 1-1..." Le visage se tord, le comédien reprend. "Euh, pardon... Les Américains partent bien, mais 1 par 1. On a fait le calcul, ils seront tous chez eux d'ici... un peu moins de six cents ans..." Peut-on encore faire de l'humour en Irak ? Al-Sharqiya (L'Orient), l'une des multiples chaînes de télévision par satellite créées depuis l'invasion anglo-américaine d'avril 2003, s'y emploie chaque soir avec un certain succès. "Caricatures", son show de quarante-cinq minutes de "vraies-fausses informations" quotidiennes, s'efforce de tourner en dérision les nouvelles du jour. En trois ans d'existence, l'émission est devenue l'une des plus populaires du paysage audiovisuel irakien. Corruption, voracité des partis, gouvernement "fantôme", ministres plus souvent à l'étranger que dans leurs bureaux de la "zone verte" ultrafortifiée à Bagdad, multiplication des polices, brutalités, ignorances et bourdes américaines sont les sujets favoris de l'émission. "On ne touche pas à la religion, on ne nomme jamais les politiciens sur lesquels on tire et l'on n'identifie pas les milices ou les groupes de guérilla auxquels on s'en prend", confiait récemment à un confrère irakien Walid Hassan Djahaz, la vedette du show. Cette prudence de loup ne l'aura pas sauvé. Lundi 20 novembre, ce comédien chiite de 47 ans, père de cinq enfants, a été assassiné par une bande de miliciens armés qui l'attendaient près de chez lui à Bagdad. Quatre balles dans la poitrine. Les trois compères qui jouaient avec lui sont partis le lendemain vers la Syrie. "Pour se reposer", explique un journaliste de la chaîne. Il n'est pas certain que "Caricatures" puisse reprendre. Ainsi va la vie, chaotique et meurtrière, depuis près de quatre ans en Irak. Le plus souvent terrés chez eux à cause de l'insécurité croissante, du couvre-feu quotidien à 20 heures et du chômage endémique, les Irakiens se sont mués en véritables téléphages. Théoriquement, sous la dictature, ils n'avaient accès qu'à quatre chaînes publiques, mais les plus prospères prenaient le risque de dissimuler des paraboles pour regarder illégalement les chaînes satellitaires, et payaient la police quand elle s'en rendait compte. Les toits de Bagdad et des autres villes se sont couverts de paraboles. Mais, dans l'Irak d'aujourd'hui, l'humour est une pratique plus périlleuse encore que sous l'ancien régime. "Sous Saddam, dit Jassem Charaf, comédien réputé, on ne pouvait pas mentionner le nom de Dieu, du raïs, de ses proches ou de ses ministres. Mais on était à peu près tolérés." Aujourd'hui, un écart de langage vous envoie plus sûrement à la morgue que sur la paille d'un cachot. Il y a quelques semaines, Saad Bazzaz, le propriétaire de la chaîne Al-Sharqiya, homme d'affaires sunnite et ancien baasiste repenti aujourd'hui réfugié à Londres, a interdit la diffusion d'une satire assez drôle autour du procès de Saddam Hussein. "Sachant que trois avocats de l'ancien tyran ont été assassinés, que trois de nos journalistes ont également été tués cette année, cela montre que plus personne, aujourd'hui, n'est à l'abri de représailles", confie l'un de ses proches à Bagdad. Ecrit par Taleb Al-Soudani, un chiite laïque de 40 ans qui a créé le concept d'une autre émission hebdomadaire très regardée intitulée "Dépêche-toi, il est mort !", le sujet était destiné à ce nouveau show très caustique qui a démarré sur Al-Sharqiya début octobre. Le procès du siècle a laissé place à un autre sujet sur les risques très sérieux de partition ethnico-confessionnelle qui menacent le pays. Saaed Khalifa, star du comique local qui utilise toutes sortes de grimages (il se déguise en femme, en boxeur, en plongeur, etc.), annonce ainsi d'une voix docte la tenue à Bagdad d'une grande conférence de "la ligue des Républiques libres d'Irak". "Les gouvernements de Waziriya et de Kasra (deux quartiers adjacents, l'un sunnite, l'autre chiite, de Bagdad) ont entamé des négociations de paix", dit très sérieusement le comédien. "Par contre, il y a toujours des problèmes entre les républiques de Karrada-in et Karrada-out" - un seul et même quartier central de Bagdad d'où les résidents sunnites s'enfuient beaucoup en ces temps de nettoyage ethnique à la mitrailleuse. "Autre question ultrasensible sur la table de la conférence de la ligue, l'insupportable embargo qui se poursuit contre la république de Bab el-Sharji", quartier bagdadi très couru pour ses boutiques d'électronique grand public à bas prix. Déjà célèbre sous Saddam, Saaed Khalifa, petit homme rondouillard et costaud, rêve tout haut de se métamorphoser en chat de gouttière. "Mais pourquoi donc ?", demande un compère. "T'as déjà vu quelqu'un demander à un chat s'il est kurde ou arabe, chiite ou sunnite, toi ?" Dans un autre numéro de "Dépêche-toi il est mort !", Khalifa, vêtu comme un prince, annonce : "Nous sommes en 2017, je suis le dernier Irakien vivant. A moi, toutes les femmes, les belles voitures et la richesse. A moi les manettes de l'électricité nationale : désormais, je décide seul de l'heure à laquelle on coupe !" Les Bagdadis, qui ne reçoivent en moyenne que trois à cinq heures d'électricité par jour selon les quartiers - et surtout selon l'appartenance sociale ou confessionnelle majoritaire de leurs habitants -, apprécient cet humour noir. L'auteur, qui a inventé le concept de l'émission et a vendu tous ses droits à la chaîne pour 2 500 euros, affirme n'avoir "plus d'espoir pour l'Irak". Il pense que les ministres qui se suivent sont incompétents et occupés à se remplir les poches. Il pense aussi que l'expérience démocratique promise par les Américains est mort-née. Comme tous les humoristes, Taleb Al-Soudani est un vrai désespéré. ¤ Mardi, le président de l'Autorité palestinienne "s'est félicité qu'Ehoud Olmert soit disposé à revenir à la table des négociations". ¤ L e président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'est félicité, mardi 28 novembre, des déclarations du premier ministre israélien, Ehoud Olmert, qui a proclamé la veille sa volonté de renouer le dialogue avec les Palestiniens en vue d'un règlement du conflit. "Nous regardons cette initiative de manière positive, d'autant que M. Olmert s'est clairement référé à l'Initiative de paix arabe (qui stipule la reconnaissance d'Israël par les pays arabes en échange du retrait israélien des territoires annexés depuis 1967), que nous considérons comme l'une des bases les plus importantes pour une solution au problème palestinien" a indiqué Mahmoud Abbas à l'issue d'un entretien à Amman avec le roi Abdallah II de Jordanie. LA JORDANIE SE DIT PRÊTE À AIDER Mahmoud Abbas et Abdallah II ont également appelé à une relance du processus de paix, à la veille d'une visite en Jordanie du président américain, George W. Bush. Le roi a exhorté la communauté internationale "à agir rapidement pour relancer" les négociations de paix israélo-palestiniennes et réaffirmé que son pays était prêt à intervenir. Il a déclaré qu'il insisterait mercredi auprès de M. Bush en faveur d'un règlement juste de la question palestinienne, crucial pour la stabilisation de la région. Il a enfin promis d'intervenir pour obtenir le soutien économique de pays arabes et européens, afin d'aider les Palestiniens. "La Jordanie va agir sur tous les fronts", a-t-il assuré. M. Olmert a promis, lundi, que dans le cadre d'un accord de paix, Israël serait disposé à se "retirer de nombreux territoires et des implantations qui y ont été érigées" en Cisjordanie en vue de la constitution d'un "Etat palestinien indépendant et viable". Il n'a cependant pas précisé l'ampleur d'un tel retrait. Il ne s'est pas non plus engagé en faveur d'un gel de la colonisation, ni conditionné la reprise du dialogue à la mise en place d'un nouveau gouvernement palestinien, qui serait prêt à faire la paix avec Israël. LE HAMAS RESTE SCEPTIQUE Si M. Abbas s'est montré ouvert au dialogue, le Hamas, qui contrôle le gouvernement palestinien, a mis en doute la sincérité de M. Olmert. "Il cherche à brouiller les cartes et tente d'améliorer l'image de l'occupant sioniste dans le monde pour apparaître comme un homme de paix", a ainsi déclaré Khalil Al-Hayyeh, le chef du groupe parlementaire du mouvement islamiste. Sur le terrain, la trêve, fragile, est entrée dans son troisième jour dans la bande de Gaza, respectée mardi par les deux parties, alors que l'armée israélienne procédait à treize arrestations en Cisjordanie. ¤ L'OTAN cherche une stratégie de reconstruction de l'Afghanistan. Mais à l'est du pays, dans la région refuge d'Al-Qaida, le fondamentalisme prospère. Grâce à l'action du régime pakistanais ? ¤ A u bout d'une étroite et tortueuse route qui traverse des montagnes pelées, le poste pakistanais de Torqam marque la frontière avec l'Afghanistan. Une haute porte en fer, que les gardes-frontières ouvrent et ferment à heure régulière, symbolise la séparation entre les deux pays. De chaque côté de la porte, d'innombrables chemins de traverse sont empruntés par les habitants de la région, dont la principale activité est la contrebande. De la drogue aux bicyclettes chinoises en passant par l'électronique venue de Dubaï, tout est bon pour alimenter de fructueux trafics qui durent depuis la nuit des temps. La "ligne Durand", du nom de l'administrateur britannique, Sir Mortimer Durand, qui en a tracé les contours en 1893, ne saurait diviser des tribus qui, par essence, ne connaissent pas de frontières. Les Pachtounes afghans n'ont d'ailleurs jamais reconnu la ligne Durand. Et, alors même que le Pakistan soutenait à bout de bras le régime taliban (1996-2001), qu'il avait beaucoup contribué à instaurer, celui-ci avait refusé de signer le traité qui aurait reconnu cette ligne comme définitive. L'indépendance des tribus pachtounes et la difficulté à les soumettre avaient poussé le colonisateur britannique à leur laisser une grande liberté : d'où la création d'une zone tribale divisée en sept "agences". Celles-ci ont été préservées par le Pakistan indépendant. Ces zones tribales sont aujourd'hui au centre des griefs de Kaboul contre le Pakistan, accusé de laisser cet espace servir de base arrière aux talibans et à leurs alliés d'Al-Qaida et du Hezb-e-Islami (parti fondamentaliste de l'ancien premier ministre afghan Gulbuddin Hekmatyar). Ceux-ci se battent en Afghanistan contre le régime du président Hamid Karzaï et les troupes de l'OTAN qui le soutiennent. Eloignées des centres urbains, très peu développées, les agences tribales ont bien servi les intérêts américains lors du djihad (guerre sainte) contre l'intervention soviétique en Afghanistan (1979-1989). C'est là que se trouvaient les camps d'entraînement, les dépôts d'armes des groupes de résistance alimentés par Washington à travers l'ISI (InterServices Intelligence, services de renseignement pakistanais). C'est de là, protégés par une chaîne de montagnes qui culmine à 4 000 m, que les moudjahidins partaient attaquer l'armée rouge ; et c'est là qu'ils revenaient. Cette expérience a laissé des traces : impliqués dans l'aide aux moudjahidins afghans, les habitants des zones tribales se sont vite persuadés qu'ils étaient les "soldats de l'islam". Le discours islamique, associé au djihad, s'est beaucoup développé avec la multiplication à l'infini des madrasas deobandi (écoles coraniques ultrafondamentalistes) du Jamiat Ulema Islam dans toute la zone. En corollaire, l'influence des mollahs a progressivement érodé celle des chefs de tribu, dont le pouvoir s'est amoindri. Enfin, des moudjahidins étrangers venus faire le djihad dans les années 1980 sont restés dans ces zones, où certains ont fondé des familles. A l'automne 2001, quand les bombes américaines ont commencé de pleuvoir sur l'Afghanistan, c'est tout naturellement vers ces zones que se sont dirigés les combattants d'Al-Qaida. Ils y ont souvent été conduits par d'anciens moudjahidins ou des commandants talibans comme Jalaludin Haqqani, aujourd'hui recherché, et dont la madrasa, près de Miranshar, dans le Nord-Waziristan, a été bombardée par des avions américains. "Près de deux mille combattants d'Al-Qaida ont traversé le Waziristan après les bombardements de décembre 2001 sur Tora-Bora", a affirmé, à l'époque, un chef tribal de la région. Poussé par Washington, le Pakistan a progressivement fait entrer son armée dans les zones tribales pour tenter de reprendre en main cette région frontalière essentielle pour le maintien de la paix dans les provinces pachtounes afghanes. Au début, celle-ci a été bien accueillie. Mais les opérations contre les militants, avec victimes civiles et destructions, l'installation de points de contrôle qui freinent la contrebande et, enfin, la fierté traditionnelle de ne pas se laisser conquérir ont radicalisé la population. A contrario, le manque d'emplois a aidé les militants d'Al-Qaida à recruter les jeunes des tribus, attirés, outre l'idéologie primaire du djihad, par les grosses voitures ou le style de vie de certains moudjahidins. Al-Qaida a déversé beaucoup d'argent dans les zones tribales pour s'y assurer des soutiens. Aujourd'hui, ces militants règnent en maîtres dans les agences du Sud et du Nord-Waziristan et n'hésitent pas à y éliminer tout opposant. Malgré l'accord de paix signé au Nord-Waziristan, le 5 septembre, entre le pouvoir pakistanais, les chefs tribaux et les activistes armés, qui prévoyait explicitement la fin des assassinats politiques, une dizaine de personnes accusées d'"espionner" au profit des Américains y ont été assassinées ; quelque deux cents autres, soupçonnées de soutenir le gouvernement, y ont été tuées depuis le début des opérations au Waziristan, en 2003. Face à une nouvelle génération de jeunes tribaux radicalisés, le pouvoir pakistanais n'a pas réussi à se faire entendre. Au contraire, ces zones échappent de plus en plus à son contrôle. Après avoir échoué avec la force, le gouvernement a essayé la paix, à travers le système traditionnel des jirga (assemblées de notables). Mais, comme le note un responsable tribal signataire de l'accord au Nord-Waziristan, "les chefs tribaux n'ont plus les pouvoirs qu'ils avaient face aux mollahs. Le mécanisme de vérification de l'accord du 5 septembre existe, mais, dans l'atmosphère de peur qui règne, quand tout partisan du gouvernement est assassiné, qui va prendre le risque de dénoncer les militants ?". Les accords de paix ont été signés pour freiner l'hémorragie au sein de l'armée, qui a perdu plus de six cents hommes dans les combats avec les militants. Ils ont aussi été conclus pour empêcher le malaise de s'étendre, alors qu'au moins six officiers sont passés en cour martiale pour refus de combattre et que de nombreux soldats ont déserté. Mais, de fait, ils ont joué en faveur des islamistes. Ainsi, un accord semblable était prévu dans l'agence tribale de Bajaur avant que le bombardement d'une madrasa (83 morts), revendiqué par l'armée pakistanaise mais attribué par les villageois aux Américains, ne vienne tout compromettre. Entre une guerre qu'il ne peut pas gagner et une paix avec les militants islamistes que dénonce son allié américain, le gouvernement pakistanais oscille. En attendant, la "talibanisation" des zones tribales gagne les districts adjacents... ¤ La prestation de serment du conservateur Felipe Calderon, qui doit prendre ses fonctions vendredi 1er décembre devant un Congrès profondément divisé, ne se déroulera pas dans le calme. ¤ L a prestation de serment du nouveau président mexicain, le conservateur Felipe Calderon, qui doit prendre ses fonctions vendredi 1^er décembre devant un Congrès profondément divisé, ne se déroulera pas dans le calme. Ses concitoyens en ont eu un avant-goût, mardi 28 novembre, en voyant à la télévision les élus du Parti de la révolution démocratique (PRD), fer de lance de l'opposition de gauche, faire le coup de poing contre des délégués du Parti d'action nationale (PAN) au pouvoir. Jusqu'aux heures avancées de la nuit, les deux principaux groupes parlementaires se sont disputés avec acharnement la tribune, préférant dormir dans des sacs de couchage plutôt que de céder un pouce de ce terrain symbolique. La présence dans l'enceinte d'agents de sécurité de l'état-major présidentiel, chargés de préparer la cérémonie de vendredi, est une cause d'irritation supplémentaire pour les députés pérédistes. Ces derniers contestent la légitimité de M. Calderon, donné vainqueur du scrutin du 2 juillet avec moins d'un point d'avance sur son adversaire du PRD, Andres Manuel Lopez Obrador. Ce pugilat en plein Parlement a presque éclipsé la présentation, mardi, du volet politique du cabinet de M. Calderon. Pour affronter une situation qui s'annonce conflictuelle, celui-ci a donné la préférence à des fidèles issus du PAN. Patricia Espinosa, 48 ans, une diplomate qui a occupé des postes aux Nations unies à New York et Genève, avant d'être ambassadeur à Berlin puis à Vienne, devient ministre des affaires étrangères, où elle sera secondée par Arturo Sarukhan, chargé des relations avec les Etats-Unis. Juan Camillo Mouriño, 35 ans, dirigera le bureau du président. La nomination la plus controversée est celle, à l'intérieur, du gouverneur de l'Etat de Jalisco, Francisco Ramirez, premier dirigeant paniste à avoir poussé la candidature de M. Calderon, contre la volonté du président sortant Vicente Fox. Précédé d'une réputation de "dur", M. Ramirez a été critiqué par les organisations de défense des droits de l'homme et par l'ONU pour les brutalités commises par des policiers contre des manifestants altermondialistes lors du sommet Europe-Amérique latine de 2004. "C'est un barbare de la politique, l'une des pires erreurs de Felipe Calderon", a réagi l'éditorialiste Ricardo Aleman dans El Universal. Ce choix est interprété comme un signal de fermeté adressé à ceux qui défient l'autorité de l'Etat. Le Mexique est confronté à une vague de meurtres attribués aux narcotrafiquants, qui se posent en défenseurs de l'ordre, n'hésitant pas à inciter par voie de presse la population à collaborer avec eux. La police fédérale a lancé, samedi, une vaste opération répressive dans la région d'Oaxaca, en rébellion depuis juin contre son gouverneur : au moins 150 personnes, arrêtées pour sédition et destruction d'édifices publics, ont été transférées dans une prison de haute sécurité. ¤ La Croix-Rouge américaine vient de se voir infliger, par le gouvernement fédéral, une amende record de 5,7 millions de dollars (4,4 millions d'euros) pour ne pas avoir respecté les règles de bonne gestion des collectes de sang. ¤ L a Croix-Rouge américaine vient de se voir infliger, par le gouvernement fédéral, une amende record de 5,7 millions de dollars (4,4 millions d'euros) pour ne pas avoir respecté les règles de bonne gestion des collectes de sang. Cette décision fait suite à une inspection de la Food and Drug Administration (FDA), en 2005, dans un centre de la Croix-Rouge situé dans l'Etat de New York. Pendant 29 jours, la FDA avait constaté 207 écarts par rapport à un plan destiné à améliorer la sécurité sanitaire sur toute la chaîne de collecte et de fabrication des produits sanguins. L'amende ne sera pas prélevée sur les dons faits à la Croix-Rouge, mais sur les revenus que celle-ci tire de la vente de ces produits. Article paru dans l'édition du 30.11.06. Abonnez-vous au journal : 15/mois Classez cet article Citez cet article sur votre blog Recommandez cet article Imprimez cet article Envoyez cet article par e-mail (1024_lire.gif) Chiffres 5,7 millions de dollars : l'amende à la Croix-Rouge | Bilan du Monde Fiche pays États-Unis Chef de l'Etat : George W. Bush Capitale : Washington Superficie : 9 640 000 km^2 Population (hab.) : 293,6 millions Densité : 30 hab./km^2 Monnaie : dollar (0,75358 ) (1024_deb.gif) Forum L'Amérique de George Bush La défaite des républicains aux élections de mi-mandat aux Etats-Unis, les changements politiques en Amérique latine, tous les autres sujets du continent américain. (1024_lire.gif) (fl-sq.gif) EN UNE EN CE MOMENT Emissions de CO2 : l'UE juge insuffisants les engagements des pays européens Rencontre Bush-Maliki à Amman sur la stratégie en Irak Première messe en terre d'islam pour Benoît XVI La Commission recommande un gel partiel des négociations avec Ankara ET AUSSI Des soldats barrent la route à Suva, la capitale des îles Fiji, où les pourparlers entre le premier ministre, Laisenia Qarase, et le chef des armées, Voreqe Bainimarama, n'ont pas permis de mettre un terme à la crise, qui fait craindre un nouveau coup d'Etat dans le petit archipel. | AP/RICK RYCROFT Portfolio Les images du jour du 29 novembre En 1934, l'Orangerie attribuait le tableau "La Rixe des musiciens" à Georges de La Tour. La toile figure à l'exposition de 2006 comme copie d'atelier. | RMN Compte rendu Exposition : La Tour, l'invention d'un peintre Il existe des aspects positifs au stress mais les limites sont rapidement franchies. | GAMMA/CATHERINE LAMBERMONT Enquête Des solutions superficielles au stress au travail (fl-sq.gif) AMÉRIQUES Rencontre Bush-Maliki à Amman sur la stratégie en Irak Le président mexicain, Felipe Calderon, a désigné un cabinet de fidèles 5,7 millions de dollars : l'amende à la Croix-Rouge Ni Fidel ni Raul Castro n'ont assisté à l'ouverture de la semaine de festivités à Cuba (fl-sq.gif) LES DÉPÊCHES La Cour suprême américaine apparaît divisée sur le réchauffement climatique AFP 18h44 Ukraine: cri d'alarme du Conseil de l'Europe face à l'épidémie de sida AFP 18h32 Mise en examen après une exposition : il faut modifier la loi (association) AFP 18h28 93% des électeurs de droite et du centre pour un service minimum dans les transports AFP 18h02 Retournez en haut de la page IFRAME: navigation_basse Pour visualiser le Desk il faut avoir un navigateur qui affiche des frames. Le document dans cet frame se trouve ici. IFRAME: gab_url_copyright Pour visualiser le Desk il faut avoir un navigateur qui affiche des frames. Le document dans cet frame se trouve ici. (amerique_articles&) ¤ Au terme du sommet de Riga, en Lettonie, l'Alliance a réaffirmé son engagement militaire en Afghanistan. La Force de réaction de l'OTAN a été décrétée opérationnelle. ¤ A u terme d'un sommet largement consacré à l'Afghanistan, les dirigeants des vingt-six pays alliés ont lancé, mercredi 29 novembre, la Force de réaction de l'OTAN, symbole de la modernisation militaire de l'Alliance. Lors de ce sommet, à Riga, en Lettonie, qui s'achevait à la mi-journée, l'OTAN a également lancé un "message d'encouragement" aux candidats à l'adhésion. "L'OTAN continue de se transformer pour apporter des solutions du XXI^e siècle à des défis du XXI^e siècle", a déclaré, mercredi, le secrétaire général de l'Alliance, Jaap de Hoop Scheffer. Cette Force de réaction de l'OTAN (NRF), dont l'idée remonte au sommet de Prague de novembre 2002, est "une force terrestre, navale et aérienne performante ", a-t-il précisé. Elle est constituée d'un corps expéditionnaire d'élite de vingt-cinq mille hommes, qui doivent être déployés très rapidement en cas de crise. L'AFGHANISTAN, PRIORITÉ DE L'ALLIANCE Alors que la situation en Afghanistan a dominé le sommet dès mardi soir, l'OTAN a réaffirmé mercredi son engagement militaire dans le pays, afin d'y soutenir le gouvernement démocratique. "Nous réaffirmons la forte solidarité de notre Alliance et nous nous engageons à assurer à la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) les forces, les ressources et la flexibilité dont elle a besoin pour assurer la poursuite du succès de la mission", ont indiqué les dirigeants dans leur déclaration finale. A un moment où une nouvelle flambée de violence dans le pays met l'Organisation sous pression, les pays membres ont décidé de renforcer légèrement leur dispositif militaire contre la guérilla des talibans. Cependant, aucun engagement d'ampleur n'a été annoncé par les principaux pays contributeurs. De plus, M. de Hoop Scheffer a annoncé "un nouveau chapitre de la politique de partenariat" avec les pays potentiellement candidats. "La porte de l'OTAN reste ouverte", a-t-il affirmé. L'Alliance a convenu, mercredi, d'inviter la Croatie, l'Albanie et la Macédoine à adhérer à l'organisation en 2008. De leur côté, la Serbie, la Bosnie et le Montenegro ont obtenu de rejoindre le Partenariat pour la paix, qui constitue le premier niveau de dialogue institutionnel avec l'OTAN. "SIGNAL POLITIQUE" À LA SERBIE ET LA BOSNIE L'Alliance atlantique a souligné qu'elle attendait que la Serbie et la Bosnie-Herzégovine coopérent pleinement avec le Tribunal pénal international, chargé de juger les crimes commis pendant les guerres nées de la dislocation de la Yougoslavie dans les années 1990. "L'Alliance a voulu envoyer un signal politique" à ces deux pays, a commenté M. de Hoop Scheffer. Les Alliés ont également évoqué la coopération avec les partenaires de l'OTAN sur les théâtres d'opération extérieurs, pour l'essentiel les pays du Pacifique, tels que le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Jacques Chirac a néanmoins rejeté le projet américain de "partenariat mondial" avec ces pays, préconisant simplement de "mieux associer, au cas par cas, les Etats qui sont prêts à s'engager sur le terrain". Le président français, qui a fêté en Lettonie ses 74 ans, a mis en garde les Alliés contre une transformation de l'OTAN qui lui ferait perdre sa "nature militaire", tout en faisant concurrence à l'ONU. "Ce sont les Nations unies qui doivent rester la seule enceinte politique à vocation universelle", a-t-il insisté. ¤ Quelles seront les maladies auxquelles l'humanité paiera le plus lourd tribut d'ici à 2030 ? Pour répondre à la question, deux experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) livrent une analyse prospective, publiée mardi 28 novembre dans la revue en ligne "PLOS Medicine". ¤ Q uelles seront les maladies auxquelles l'humanité paiera le plus lourd tribut d'ici à 2030 ? Pour répondre à la question, deux experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) livrent une analyse prospective, publiée mardi 28 novembre dans la revue en ligne PLOS Medicine. Colin Mathers et Dejan Loncar ont repris la méthodologie employée dans une étude historique de 1996, qui s'appuyait sur des données statistiques datant de 1990. Ils ont établi trois scénarios suivant le développement économique et social que pourraient connaître différentes régions du monde : une hypothèse de base, une optimiste et une pessimiste. Selon leurs travaux, les quatre principales causes de décès seront les maladies cardiaques (infarctus), les accidents vasculaires cérébraux, le sida et les broncho-pneumopathies obstructives. Le sida, les troubles dépressifs et les maladies cardiaques constitueront les trois principales causes de morbidité mais les accidents de la route pourraient, si le scénario optimiste se révélait exact, passer de la quatrième à la troisième place, devant les maladies du coeur. Premier constat général des deux auteurs : quel que soit le scénario, en 2030, l'espérance de vie à la naissance aura augmenté dans toutes les régions du monde, les gains les plus importants survenant en Afrique et en Asie du Sud. Cependant, selon le scénario de base, l'espérance de vie pour les hommes en Afrique resterait inférieure à 55 ans. Les hommes seront les principaux bénéficiaires des gains d'espérance de vie, mais resteront distancés par les femmes. En 2030, dans les pays à hauts revenus, l'espérance de vie des femmes atteindrait 85 ans et celle des hommes 79,7 ans. Si l'écart hommes-femmes est censé se réduire dans ces pays, il va au contraire se creuser de manière importante dans les pays à bas revenus. POIDS CROISSANT DU SIDA Le total des décès annuels dans le monde, en 2030, atteindrait 73 millions, selon le scénario de base, et de 65 à 80 millions si l'on passe du scénario optimiste au pessimiste. Dans les trois hypothèses, la répartition des décès suivant l'âge se modifie, avec un déplacement des jeunes vers les vieux : le risque de décès pour les enfants de moins de 5 ans diminuerait de plus de 40 % entre 2005 et 2030. Deuxième tendance lourde : le poids croissant du sida, alors que la mortalité due aux autres maladies infectieuses devrait diminuer. En prenant l'hypothèse de base, selon laquelle les traitements antirétroviraux seraient devenus accessibles à 80 % de ceux qui en ont besoin, mais sans modification des efforts de prévention, le nombre de décès annuels liés au VIH passerait de 2,8 millions en 2002 à 6,5 millions en 2030. Suivant le scénario de base, le nombre total de décès dus au sida sur les 25 années de la période 2006-2030 s'élèverait à 117 millions. Par ailleurs, le vieillissement de la population aura pour effet d'accroître la mortalité due aux maladies non transmissibles (cancers, maladies cardio-vasculaires, etc.), qui représenteront près de 70 % des causes de décès en 2030. De 7,1 millions en 2002, la mortalité par cancer monterait à 11,5 millions en 2030 et celle d'origine cardiaque passerait de 16,7 millions en 2002 à 23,3 millions en 2030. Troisième évolution majeure, l'impact de plus en plus marqué du tabagisme. De 5,4 millions en 2005, la part des décès attribuables au tabac passerait à 6,4 millions en 2015 et à 8,3 millions en 2030. Les décès provoqués par le tabagisme déclineraient de 9 % dans les pays riches mais doubleraient dans ceux à bas et moyens revenus. En 2015, le tabac entraînera 50 % de plus de décès que le sida et il sera la cause de 10 % de l'ensemble des décès. Enfin, le nombre de décès par accident, essentiellement ceux de la route, devrait augmenter de 40 % entre 2002 et 2030, où il sera de 2,1 millions, essentiellement du fait des évolutions socio-économiques dans les pays à bas et moyens revenus. ¤ Contrairement au Royaume-Uni, au Canada et aux Pays-Bas, la France n'a pas déployé de soldats relevant de l'OTAN dans les régions du sud de l'Afghanistan, où les accrochages sont fréquents. ¤ L a détérioration de la situation en Afghanistan, où les forces britanniques et canadiennes déployées sous l'égide de l'OTAN ont enregistré, ces derniers mois, de lourdes pertes dans des affrontements avec les groupes talibans, a contribué à une réévaluation française de ce que devrait être le rôle de l'Alliance atlantique dans ce pays, où l'organisation est pour la première fois engagée hors de son cadre euro-atlantique traditionnel. Paris s'oppose aux demandes américaines d'un renforcement du contingent de l'OTAN en Afghanistan et met en garde contre un détournement de l'opération militaire vers un scénario d'"imposition de la paix". A l'occasion du sommet de l'OTAN qui se tient les 28 et 29 novembre à Riga, en Lettonie, Jacques Chirac devait proposer la création d'un "groupe de contact", à la manière de ce qui s'est fait pour le Kosovo, dans l'objectif de réaffirmer les dimensions "politique et économique" de l'action des Occidentaux, et de mettre l'accent sur "le soutien aux autorités afghanes". Dans un texte diffusé mardi à la presse, M. Chirac propose que ce "groupe de contact" réunisse "les pays de la région, les principaux pays engagés (militairement), et les organisations internationales". Les diplomates français souhaitent notamment que le Pakistan et l'Iran soient amenés à jouer un rôle. M. Chirac s'est entretenu, lundi soir, par téléphone, avec son homologue américain, George Bush. RETRAIT DES FORCES SPÉCIALES Contrairement au Royaume-Uni, au Canada et aux Pays-Bas, la France n'a pas déployé de soldats relevant de l'OTAN dans les régions du sud de l'Afghanistan, où les accrochages sont fréquents. Ses forces (1 100 hommes) sont présentes à Kaboul. Mais dans une volonté de manifester une solidarité avec les autres détachements étrangers, Paris se dit désormais prêt à dépêcher ponctuellement des renforts dans le Sud, à la condition que cela ne relève que de décisions françaises, et non du commandement de l'OTAN. Il s'agit, selon un haut diplomate français, d'une "adaptation", et non d'une levée des restrictions fixées pour l'usage des troupes françaises. La même source confirme en outre que la décision a été prise de retirer les forces spéciales françaises (environ 200 hommes) actives aux côtés de soldats américains dans les régions proches de la frontière pakistanaise, dans le cadre de l'opération "Liberté immuable" menée depuis 2001 en dehors du cadre de l'OTAN. En Afghanistan, "est-ce qu'on ne se fourvoie pas en n'utilisant que des moyens militaires ?" s'interroge cet officiel français. Critique de l'approche américaine, il se montre sceptique quant à l'idée que l'ajout de troupes occidentales puisse être "la solution". ¤ Le dirigeant cubain, en convalescence depuis fin juillet, a indiqué mardi que les médecins ne l'avaient pas autorisé à participer au coup d'envoi de cinq jours de célébrations, à l'occasion de ses 80 ans. Son éventuelle apparition, cette semaine, est considée comme un test pour l'avenir du pays. ¤ D ans un message lu devant 5 000 sympathisants au Théâtre Karl-Marx de La Havane, le leader cubain a fait savoir que son état de santé ne lui permettait pas de participer, mardi 28 novembre, à la soirée de gala qui lançait la semaine de célébrations organisée pour ses 80 ans. "Seul le Théâtre Karl-Marx pouvait accueillir tous les invités, et moi, je n'étais pas encore en état, selon les médecins, d'affronter cette rencontre colossale. J'ai opté pour cette formule pour m'adresser à vous", a lu le présentateur. Mardi, 1 800 personnalités de 80 pays, dont plusieurs chefs d'Etat, étaient conviés à la soirée. Raul Castro, chargé de l'intérim depuis l'hospitalisation de son frère il y a quatre mois, était également absent. Dans son message, M. Castro a fustigé "l'adversaire" américain. Le président Bush "a conduit les Etats-Unis à une catastrophe d'une telle magnitude que le peuple nord-américain lui-même ne lui permettra pas d'achever son mandat présidentiel". DÉFILÉ MILITAIRE SAMEDI À LA HAVANE Le dirigeant cubain a également insisté sur l'importance de la protection de l'environnement et des nouvelles technologies. Selon l'organisation non gouvernementale WWF International, Cuba est "l'unique pays de la terre qui affiche le minimum requis pour le développement durable", a souligné M. Castro. Enfin, il a fait part de sa "grande douleur" à ne pas pouvoir"remercier personnellement et étreindre chacun" de ses invités. Fidel Castro se rétablit d'une lourde opération chirurgicale pratiquée le 27 juillet à la suite d'une hémorragie intestinale. Le leader cubain, qui a eu 80 ans le 13 août, avait demandé que les festivités prévues soient reportées au 2 décembre, cinquantième^ anniversaire de son débarquement à Cuba. Les célébrations lancées mardi doivent culminer samedi par un imposant défilé militaire à La Havane. La présence de Fidel Castro à ce défilé ou son absence est considérée comme un test de son état de santé, et pourrait déterminer l'avenir du régime. Il y ferait à cette occasion sa première apparition en public depuis la fête nationale du 26 juillet. Depuis, le chef de l'Etat n'a été vu qu'en photo ou à la télévision, le plus souvent dans une chambre médicalisée. ¤ La candidate socialiste est arrivée au Liban, jeudi, où elle a adressé ses condoléances à la famille du ministre de l'industrie Pierre Gemayel, assassiné mardi 21 novembre. ¤ ¤ Avant de rencontrer le premier ministre israélien, la secrétaire d'Etat américaine, s'est entretenue avec le président palestinien. ¤ L a secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, est venue, jeudi 30 novembre, encourager Israël et les Palestiniens à aller de l'avant après le cessez-le-feu intervenu dimanche dans la bande de Gaza. M^me Rice s'est entretenue, jeudi, avec le président palestinien Mahmoud Abbas, à Jéricho en Cisjordanie, et devait se rendre par la suite à Jérusalem pour des discussions avec le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, et sa ministre des affaires étrangères, Tzipi Livni. "Nous espérons l'instauration d'un cessez-le-feu complet", a déclaré M^me Rice à l'issue de sa rencontre avec M. Abbas."Je pense que vos efforts ont été extraordinaires et je vous en remercie", a-t-elle déclaré."Merci pour les efforts que vous avez faits pour parvenir à ce cessez-le-feu qui est désormais en place à Gaza, et nous espérons qu'il sera consolidé afin d'être étendu", a-t-elle ajouté. "Nous avons parlé de la trêve instaurée dans la bande de Gaza et nous souhaitons qu'elle soit étendue à la Cisjordanie", a pour sa part indiqué M. Abbas. Sur le front politique, le président palestinien a annoncé, à l'issue de la rencontre, l'échec des discussions entre son parti, le Fatah, et les islamistes du Hamas pour former un gouvernement d'union nationale."Nous sommes malheureusement dans une impasse et cela est très douloureux. Nous n'avons pas réussi. Nous ne sommes pas parvenus aux résultats que nous escomptions", a-t-il expliqué. "Tous les options sont à présent ouvertes, à l'exception de la guerre civile, que nous n'accepterons jamais", a-t-il ajouté. M. Abbas a en outre dénoncé la poursuite de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés : "La colonisation continue de grignoter notre terre jour après jour." Après sa rencontre avec M. Abbas, la secrétaire d'Etat s'est rendue à Jérusalem pour des discussions avec le premier ministre israélien, Ehoud Olmert. Elle a qualifié de "développement très positif" le discours de M. Olmert, lundi, dans lequel il a indiqué qu'Israël était disposé à se "retirer de nombreux territoires et des implantations qui y ont été érigées" en Cisjordanie en vue de la constitution d'un "Etat palestinien indépendant et viable". Ce "ne sera pas uniquement une réalisation remarquable mais une réalisation juste", a poursuivi la secrétaire d'Etat. M^me Rice arrivait d'Amman, où le président américain George W. Bush a réitéré son attachement à un règlement du conflit israélo-palestinien sur la base de deux Etats et appelé la communauté internationale à soutenir M. Abbas."Il ne fait pas de doute qu'un règlement du conflit israélo-palestinien aidera la cause de la paix au Proche-Orient, et notre gouvernement est par conséquent déterminé à favoriser une solution basée sur des Etats", a déclaré M. Bush."Je crois qu'Abou Mazen (M. Abbas) veut un Etat palestinien vivant en paix aux côtés d'Israël, et il mérite que le monde le soutienne et l'aide à débarrasser son gouvernement de ceux qui ne reconnaissent pas le droit d'Israël à l'existence", a-t-il ajouté en référence au Hamas, qui contrôle le cabinet palestinien depuis mars. ¤ Le sommet de l'Alliance atlantique s'est conclu sans entériner la mission globale que défend George Bush. Mais la main tendue aux Etats balkaniques marque un tournant. ¤ L e sommet de l'OTAN, qui s'est achevé, mercredi 29 novembre, a atteint un résultat en creux : la volonté des Etats-Unis de transformer l'Alliance atlantique en une organisation plus politique ayant des compétences mondiales n'a pas été avalisée par les vingt-six Etats membres. Paris souhaitait obtenir une reconnaissance du rôle militaire croissant de l'Union européenne (UE) dans l'architecture de sécurité internationale, et n'a pas eu gain de cause : hormis une référence rituelle à l'amélioration du "partenariat stratégique OTAN-UE", l'identité européenne au sein de l'OTAN n'est pas renforcée. De son côté, le président George Bush avait souhaité que l'OTAN "se transforme d'une Alliance statique focalisée sur la défense de l'Europe, en une Alliance expéditionnaire prête à se déployer à l'extérieur de l'Europe pour défendre la liberté". Le chef de la Maison Blanche avait insisté sur un "partenariat global" permettant à l'OTAN d'organiser des entraînements et une "planification de défense commune" avec des pays comme le Japon et l'Australie. Si ce souhait n'a pas été retenu, Washington n'en a pas moins obtenu une succession d'initiatives qui toutes renforcent les partenariats que l'OTAN poursuit avec un nombre croissant de pays. Certes, ces partenariats seront ouverts "au cas par cas", mais l'idée fait son chemin. Le communiqué final du sommet de Riga peut ainsi se lire avec un regard également positif des deux côtés de l'Atlantique. Jacques Chirac ne s'y est pas trompé : "Je n'ai jamais été très partisan, a-t-il déclaré, d'un élargissement de l'OTAN à des questions qui ne relèvent pas de sa vocation première (...)." Quant à la transformation militaire de l'OTAN, c'est la Force de réaction de l'Alliance (NRF) qui l'incarne, et la France y prend une part importante. "SIGNAL POLITIQUE" Un consensus existe aujourd'hui parmi les Vingt-six pour reconnaître la pertinence de l'OTAN, laquelle est attestée par la liste des pays qui veulent la rejoindre. Un pas supplémentaire dans cette direction a été franchi à Riga en invitant la Bosnie-Herzégovine, la Serbie et le Monténégro à adhérer au "Partenariat pour la paix", lequel constitue l'antichambre d'une candidature à l'OTAN. Il s'agit d'un tournant pour l'Alliance qui, jusque-là, conditionnait une telle étape à une coopération de Belgrade et Sarajevo avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, autrement dit à des résultats s'agissant de l'arrestation des criminels de guerre Ratko Mladic et Radovan Karadzic. A La Haye, le procureur Carla Del Ponte a "regretté" une décision "qui ressemble à une récompense (de la Serbie et de la Bosnie) pour leur manque de coopération". Le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, a expliqué que l'Alliance a voulu "envoyer un signal politique" à ces deux pays. Un intense débat s'est déroulé entre membres de l'Alliance, certains privilégiant le maintien de la conditionnalité, d'autres expliquant que cette invitation conforterait les "forces progressistes" en Serbie et en Bosnie. Avec le revirement des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, c'est cette seconde "école" qui l'a emporté. S'agissant de l'Afghanistan, les résultats sont maigres. La France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ont accepté du bout des lèvres de faire preuve de plus de souplesse s'agissant de l'envoi de leurs troupes dans les zones dangereuses du Sud et de l'Est. La France a offert deux hélicoptères Cougar, les Polonais ont confirmé leur promesse de contribuer aux opérations avec un millier d'hommes, et la République tchèque a doublé son contingent, le portant à 225 hommes. On est loin des 2 500 hommes supplémentaires réclamés par le général James Jones, commandant suprême des forces alliées en Europe. ¤ Le président américain a réaffirmé, jeudi matin, sa confiance dans le premier ministre irakien, qui nie l'influence iranienne dans son pays. Le Groupe d'études sur l'Irak préconise que l'armée américaine se décharge des opérations de combat. ¤ L e président George W. Bush a affirmé, jeudi matin 30 novembre à Amman, en Jordanie, sa confiance dans le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki. Le président américain a déclaré qu'il était "le gars qu'il faut" pour l'Irak et assuré que les troupes américaines resteraient aussi longtemps que nécessaire. Ce témoignage de soutien au premier ministre irakien vise sans doute à atténuer l'impact de la publication d'une note interne du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Stephen Hadley, émettant des doutes sur la capacité de M. Maliki à diriger le pays. Lors d'une conférence de presse commune, MM. Bush et Maliki ont souligné la nécessité d'accélérer le transfert des responsabilités de la sécurité aux forces irakiennes. Malgré la pression exercée sur lui aux Etats-Unis, "nous resterons en Irak jusqu'à ce que la mission soit achevée", si le gouvernement irakien, "souverain", le demande, a expliqué George W. Bush. Il a aussi déclaré que le premier ministre irakien s'était prononcé contre une partition de l'Irak, qui ne ferait, selon lui, qu'accroître les violences dans ce pays. Le premier ministre irakien a, pour sa part, nié toute influence iranienne en Irak."Je crois que ces informations sont des informations erronées et des informations exagérées", a indiqué M. Maliki en réponse à une question sur l'influence grandissante de l'Iran en Irak, en particulier dans certains quartiers de Bagdad. "Nous avons répété à maintes reprises que nous ne permettrons à quiconque d'imposer son influence, sur aucune partie de l'Irak", a-t-il ajouté. Le premier ministre irakien a dit être prêt à coopérer avec quiconque peut contribuer à restaurer la stabilité, à commencer par ses voisins s'ils ne s'ingèrent pas dans les affaires de son pays. REDÉPLOIEMENT DES FORCES AMÉRICAINES EN IRAK Par ailleurs, le Groupe d'étude sur l'Irak, commission bipartite chargée d'évaluer la politique américaine en Irak, est parvenu à un consensus et rendra ses conclusions le 6 décembre, a annoncé, mercredi, son coprésident, Lee Hamilton, l'ancien député démocrate qui dirige avec l'ancien secrétaire d'Etat républicain James Baker la commission, forte de dix membres. Lee Hamilton a refusé de fournir davantage de précisions indiquant que le Groupe d'étude rendrait publiques ses conclusions lors d'une conférence de presse. Selon une source proche de la commission, le rapport va recommander que l'armée américaine ne se cantonne plus à des objectifs purement militaires et assume un rôle de soutien en Irak."Le principal élément, c'est un appel à une transition d'une mission de combat à une mission de soutien", a déclaré cette source, qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat. "Il s'agit fondamentalement d'un redéploiement." Selon cette source, l'objectif est que l'armée américaine se décharge progressivement des opérations de combat au cours de l'année prochaine, et que les effectifs soient redéployés dans des bases, en Irak et dans l'ensemble de la région. La commission va également demander la tenue d'une conférence régionale, qui pourrait aboutir à des discussions directes entre les Etats-Unis, l'Iran et la Syrie, a précisé cette source. ¤ Sans précédent sur le continent africain, la loi autorisant l'union de deux personnes de même sexe est entrée en vigueur jeudi en Afrique du Sud. Les organisations de défense des homosexuels ont salué une "décision historique". ¤ L a loi autorisant le mariage homosexuel est entrée en vigueur jeudi 30 novembre en Afrique du Sud, après sa promulgation par la vice-présidente, Phumzile Mlambo-Ngcuka, en l'absence du chef de l'Etat, Thabo Mbeki. Le pays devient ainsi le premier du continent à légaliser l'union civile entre deux personnes du même sexe. Cette loi, qui a donné lieu à d'âpres débats avant son adoption, a finalement été votée à une large majorité au Parlement. Contrairement à ce qui était prévu dans le texte initial, elle autorise l'union de deux personnes du même sexe par "mariage" ou "partenariat civil". Jeudi, les organisations de défense des homosexuels ont salué la promulgation du texte. "L'utilisation du mot mariage dans la loi est très importante pour nous", a déclaré Fikile Vilakazi, la porte-parole de Joint Working Group, un réseau de 17 associations de lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels. "Nous saluons l'engagement politique démontré par les dirigeants de ce pays. C'est une décision historique pour le continent africain", a-t-elle ajouté. LUTTER CONTRE TOUTE DISCRIMINATION Le gouvernement a été contraint de légiférer par une décision de la Cour constitutionnelle de décembre 2005. Elle avait donné un an au Parlement pour modifier les textes sur le mariage, alors défini comme l'union "d'un homme et d'une femme, à l'exclusion de tout autre". La Constitution sud-africaine, adoptée deux ans après les premières élections multiraciales de 1994, interdit explicitement toute discrimination sur des critères d'orientation sexuelle."Nous avons besoin de lutter et de résister à toutes les formes de discriminations et préjugés, y compris l'homophobie", a déclaré la ministre de l'intérieur, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, lors du débat au Parlement. Pour Kenneth Meshoe, en revanche, dirigeant du Parti chrétien-démocrate africain, la nouvelle législation va à l'encontre de la volonté populaire."Nous sommes évidemment très déçus. Ce qui est arrivé montre que les souhaits de la majorité des Sud-Africains ne sont pas pris en compte par le parti majoritaire", a-t-il déclaré. ¤ En visite officielle, le premier ministre a rencontré le président tchadien, qui a donné son accord de principe au déploiement d'une force internationale à sa frontière avec la province soudanaise du Darfour. ¤ L e premier ministre français Dominique de Villepin est arrivé, jeudi 30 novembre à N'Djamena, pour une visite de quelques heures au Tchad, au cours de laquelle il a rencontré le président tchadien Idriss Déby. Cette visite marque le soutien de la France au chef de l'Etat tchadien, fragilisé depuis de longs mois par la présence dans l'est de son territoire de plusieurs mouvements de rébellion qui ont juré sa chute. Des Mirages français ouvrent le feu sur des rebelles en Centrafrique Des Mirages F1 français ont ouvert le feu, jeudi, à deux reprises, sur des rebelles centrafricains dans le nord du pays, a annoncé l'état-major des armées. "Les Mirage ont tiré en deux endroits, à Ouadda et N'Délé, où les Forces armées centrafricaines étaient de nouveau engagées par des mitrailleuses lourdes de 14,5 mm", a indiqué le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major des armées."Ils (les militaires centrafricains) ont eu des blessés dans leurs rangs et ont demandé à chaque fois l'intervention de l'appui aérien" français, a-t-il poursuivi, expliquant qu'il s'agissait d'un "appui aérien aux forces centrafricaines que nous soutenons". (AFP) A l'issue de cet entretien, lors d'un point de presse commun avec M. de Villepin, M. Déby a annoncé que le Tchad donnait son accord de principe au déploiement d'une force internationale à sa frontière face à l'expansion du conflit du Darfour, qui menace la région de déstabilisation. "Le Tchad accepte la proposition des Nations unies de disposer de forces à sa frontière pour sécuriser la population et stabiliser la sous-région", a-t-il déclaré. La composition et le mandat de cette force, qui regroupera des contingents de l'ONU et de l'Union africaine, restent cependant à déterminer, ont précisé les deux dirigeants. Dominique de Villepin a également exhorté le Soudan et la République centrafricane à accepter à leur tour le déploiement d'une force internationale. RENFORCEMENT DES SOLDTAS FRANÇAIS AU TCHAD Sur un plan intérieur, M. Déby, qui a vu dans la visite du premier ministre français, "un signe fort de soutien aux épreuves difficiles que le peuple tchadien traverse", a réaffirmé que l'armée tchadienne est apte à "faire face" aux rébellions qui menacent son régime. Deux mouvements rebelles ont en effet mené, le week-end dernier, plusieurs offensives dans l'est du pays, avant de se replier. M. Déby a cepedant déclaré que le Tchad fera appel à la France, "nos amis", si "nécessaire". "Nous agissons dans le cadre de nos responsabilités, à travers notre politique de coopération, de soutien aux autorités tchadiennes et une politique de dissuasion vis-à-vis de tous ceux qui seraient tentés par une quelconque agression contre son intégrité territoriale", a pour sa part déclaré M. de Villepin. "C'est dans ce sens que nous avons agi, comme nous avons été amenés à réagir très vigoureusement à Birao (800 km au nord-est de Bangui), vis-à-vis de l'agression en territoire centrafricain", a-t-il ajouté. Après sa rencontre avec M. Déby, M. de Villepin devait rendre visite aux troupes françaises stationnées à N'Djamena, dont les effectifs viennent d'être renforcés d'une centaine d'hommes pour être portés à 1 200 soldats, censés fournir au Tchad une aide en matière de logistique et de renseignement. Le premier ministre français devait quitter le Tchad en fin de journée à destination de l'Afrique du Sud. ¤ Pour la première fois, la Cour a été amenée à se pencher sur le changement climatique. Elle était saisie d'un recours déposé par l'état du Massachusetts - rejoint par 11 autres Etats, 3 villes et 13 associations de défense de l'environnement. ¤ L a Cour suprême des Etats-Unis a l'habitude de statuer sur tous les aspects des institutions et de la société américaines. Même à cette aune, la séance du mercredi 29 novembre était exceptionnelle. Pour la première fois, la Cour a été amenée à se pencher sur le changement climatique. Elle était saisie d'un recours déposé par l'état du Massachusetts - rejoint par 11 autres Etats, 3 villes et 13 associations de défense de l'environnement. Pour ces plaignants, le gouvernement fédéral doit réguler les émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre (GES) et les limiter sur les voitures neuves. Le Clean Air Act en donne mission à l'Agence de l'environnement (EPA). L'administration Bush, 9 Etats et plusieurs organisations de constructeurs automobiles ont plaidé le contraire. Selon eux, le Clean Air Act de 1963 oblige l'EPA à limiter les polluants directs, mais ne s'applique pas aux polluants indirects. Le Massachusetts avait perdu l'affaire en première instance et en appel. L'EPA avait alors mis en avant des "incertitudes scientifiques" sur le réchauffement climatique, pour relativiser l'impact des émissions de CO. Devant la Cour suprême, les débats ont surtout porté sur la recevabilité de la plainte. Les plaignants se sont efforcés de montrer que le Massachusetts est lésé du fait de la décision de l'EPA de ne pas tenter de limiter les GES. Selon son avocat, James Milkey, cet Etat risque de "perdre 320 km de bord de mer" du fait du réchauffement. Un des juges les plus conservateurs, Antonin Scalia, a paru sceptique. Il a rappelé que, pour que la plainte soit jugée recevable, il faut que le tort soit clair et le danger "imminent". Alors, a-t-il ironisé, "ce cataclysme, il est pour quand ?". Le président de la Cour, John Roberts, a souligné que réduire les émissions de GES des automobiles n'aurait qu'un impact limité, les voitures ne représentant que 6 % des émissions de CO. La Cour rendra son avis avant la fin de la session, en juin. Il ne devrait pas modifier la conduite de l'administration Bush et son refus de ratifier le protocole de Kyoto, entré en vigueur en février 2005. Les ONG s'estiment quant à elles satisfaites d'avoir donné au réchauffement climatique une scène exceptionnelle. Le recours à la Cour suprême marque une nouvelle étape dans le bras de fer entre certains Etats et le gouvernement fédéral au sujet des mesures visant à lutter contre la pollution.