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DYSPRAXIES DE L'ENFANT ET REPERCUSSIONS SCOLAIRES Dr. Michèle MAZEAU


Je vais vous présenter brièvement une pathologie cognitive propre à l'enfant, - la DYSPRAXIES -, pathologie

assez fréquente mais encore trop méconnue, pathologie à l'origine de grandes difficultés scolaires chez

des enfants par ailleurs intelligents et motivés par les activités intellectuelles.



N.B.
Je n'évoquerai pas le pb des dyspraxies associées aux
dysphasies, dans la mesure où c'est alors


la
dysphasie qui occupe le devant du tableau. Je n'envisage aujourd'hui
que le cas, très fréquent, de


l'enfant
dont la dyspraxie constitue le seul trouble cognitif.


Ce
trouble, dont la riche symptomatologie scolaire peut-être
déroutante, peut survenir aussi bien chez des


enfants
sans aucun antécédent neurologique connu (on parlera
alors de dyspraxie développementale) que


chez
des enfants présentant des antécédents
particuliers (par exemple, anciens prématurés) ou une


symptomatologie
neurologique patente (par exemple, IMC).





I
QU'EST-CE QU'UNE DYSPRAXIE ?





Les
praxies sont des fonctions cognitives élaborées, qui
permettent la gestion de tous les gestes volontaires,


finalisés.


Au
delà de cette définition très générale,
il nous faut préciser ce que recouvre le terme de "
dyspraxie " d'un


façon
plus concrète, et nous le ferons en essayant de répondre
à plusieurs questions, telles qu'elles se posent


en
pratique clinique.





1
En quoi ce trouble se différencie-t-il d'un " retard "
moteur ?








Cf.
tableau suivant (" les voies practo-gnosiques ").


La
motricité, en elle-même (commande motrice analytique des
différents muscles et groupes


musculaires)
n'est qu'une des composante de notre activité gestuelle. Tous
les gestes finalisés (mettre


la
cuillère à la bouche, se coiffer, tracer des lettres,
jouer au tennis, s'habiller, tricoter ou battre des


oeufs)
supposent une gestion complexe de nombreux mouvements élémentaires,
de modulations


posturales,
de régulations temporelles et spatiales, subtilement et très
précisément coordonnées, et


spécifiques
à chaque geste, à chaque activité.





Alors
que les commandes motrices des muscles et/ou groupes musculaires -
permettant les


mouvements
- sont en place très précocement dans le développement
et, pour l'essentiel, sous


contrôle
génétique (" pré-cablé "), les
gestes (ensemble de mouvements permettant la réalisant d'un


projet
moteur finalisé) sont, eux, le fruit d'un long apprentissage.
Sous l'effet de la répétition, de


l'entraînement,
des essais et erreurs successifs, se construisent peu à peu
des schémas, inscrits


cérébralement,
sortes de " cartes " toutes prêtes contenant
l'ensemble des instructions pour planifier,


pré-programmer
chacun de nos gestes. Ce sont les PRAXIES, qui permettent, à
partir de la simple


évocation
du projet du geste, une réalisation gestuelle automatisée,
harmonieuse et efficace.











LES
VOIES PRACTO-GNOSIQUES








Si,
en raison de lésions ou de dysfonctionnements cérébraux,
la constitution de telles cartes ne se fait


que
partiellement ou de façon défectueuse, l'enfant devra
pallier cette absence de planification globale


par
une succession de mouvements séquentiels, la mise en oeuvre de
stratégies volontaires,


contrôlées
consciemment, qui aboutiront à une réalisation lente,
malhabile, dysharmonieuse, et


cognitivement
très coûteuse.





 





2
Quels sont les signes qui doivent alerter dans le cadre d'une
consultation ?








Tout
d'abord, insistons donc sur le fait qu'on ne suspectera une dyspraxie
que si l'enfant a été


normalement
exposé à l'apprentissage de tel ou tel geste, - soit
par une exposition spontanée liée à


son
environnement, soit par un apprentissage volontariste de la part des
adultes -.


Ainsi,
certaines habiletés font-elles normalement partie des
apprentissages de tout enfant, à notre


époque,
dans nos sociétés influence déterminante de
l'aspect culturel +++- et ces apprentissages "


obligatoires
" sont alors utilisés pour évaluer les
acquisitions des enfants à un âge donné.


Ainsi,
en consultation, on pourra facilement s'assurer des performances
praxiques de l'enfant :


[Cubes]
: empiler des cubes (2 cubes ~ 1 an, 3 cubes ~ 18 mois, 6 cubes ~ 2
ans), faire un pont avec


3
cubes (~ 3 ans), une pyramide 3/2/1 (~ 5 ans)


[Graphisme]
: tracer des traits circulaires (~ 2ans), des croix (sur modèle,
~ 3ans), des carrés (~


4ans),
écrire son prénom (grande section de maternelle),
copier un losange (7ans) ou un cube (8 ans),


etc


[Vie
quotidienne] : manger seul de la purée (~ 18 mois), mettre ses
chaussettes (~ 2 _ - 3 ans) ou faire


un
noeud de lacet (~ 6-8 ans).


Un
retard marqué dans ces acquisitions gestuelles, si l'enfant
n'a aucune difficulté motrice analytique,


aucune
anomalie orthopédique ou musculaire, et si l'enfant est
normalement performant sur le plan


raisonnemental
et langagier, ce retard électif est alors un signe d'appel à
ne pas négliger.


En
outre :


¤
Dans ces domaines, l'enfant ne progresse pas ou peu, ou de façon
nettement insuffisante - d'une


consultation
à l'autre (par exemple, à 3-4 mois d'intervalle) : ses
réalisations, pour la tâche considérée,


sont
par ailleurs très fluctuantes, allant du résultat
presqu'acceptable mais non reproductible, à une


réalisation
méconnaissable.


Bien
sûr, l'enfant progresse bien un peu avec l'âge mais
beaucoup plus lentement que ses pairs, et,


donc,
loin de combler pas son " retard ", l'écart entre
ses productions et celle des autres enfants de


son
âge ne cesse de croître.


¤
Enfin, assez souvent, - ceci est fréquent mais non constant -,
l'enfant n'est pas aidé par le modèle, la


démonstration
préalable, la copie : il réussit aussi bien (voire
mieux) sur consigne orale, et sans


démonstration
(cf plus loin, le cas de la dyspraxie dite " visuo-spatiale ",
où l'afférence visuelle, la


consigne
" regarde bien " aggrave la performance, parasite l'enfant
au lieu de l'aider).


¤
L'interrogatoire des parents confirme le désintérêt
de l'enfant pour les jeux de construction, les


cubes,
les légos, les clippos, les puzzles, les mécanos, et sa
maladresse dans toutes les activités


manuelles,
alors qu'il accède normalement aux jeux symboliques et adore
les histoires et la télévision,


n'a
aucun trouble du comportement.





3
Comment distinguer entre une " maladresse" banale ("
retard ") et une pathologie dyspraxique ? (=


affirmer
le diagnostic)








Le
doute s'installe donc entre 2 et 4 -5 ans, mais, au delà de la
suspicion, le diagnostic doit être


affirmé,
selon l'intensité du trouble, entre 4 et 6 - 7 ans (avant
l'entrée à l'école primaire +++). La


certitude
diagnostique ne sera établie qu'après prescription d'un
test psychométrique (pratiqué par


une
psychologue), équivalent, dans le domaine cognitif d'un examen
complémentaire de " débrouillage


".


En
effet, en cas de dyspraxie, le diagnostic sera attesté par
l'existence d'une dissociation


significative,
aux tests étalonnés (WPPSI ou WISC selon l'âge,
par exemple), entre les performances


gestuelles
et les performances verbales, raisonnementales et conceptuelles (ces
dernières étant


normales,
voire normales/supérieures car on voit souvent des sur
compensations spontanées dans ces


domaines).


Cet
élément psychométrique, encore trop souvent
négligé est pourtant essentiel au diagnostic,


puisqu'il
prouve :


¤
qu'il ne s'agit pas d'un enfant globalement " en retard ",
encore moins d'un enfant déficitaire. [En


effet,
le doute existe souvent, chez l'enfant de moins de 3-4 ans, si les
potentialités intellectuelles sont -


à
tort - assimilées à ses compétences gestuelles :
ainsi, faire faire une tour de X cubes, un rond ou


une
croix, dessiner un bonhomme têtard, etc, toutes compétences
essentiellement praxiques, sont des


épreuves
encore trop souvent utilisées, tant en consultation qu'à
l'école maternelle, pour estimer


globalement
la " maturité " intellectuelle d'un enfant. Prises
isolément, ces épreuves peuvent conduire


à
des erreurs d'interprétation - déficience mentale, par
exemple -, lourdes de conséquence pour


l'avenir
de l'enfant +++].


¤
que la " maladresse " et les retards d'acquisition
constatés se situent bien en dehors des normes : il


ne
s'agit donc pas d'un enfant maladroit, se situant à la limite
inférieure de la norme pour telle ou telle


activité,
mais bien d'un enfant " pathologique " (à 2 D.S.).


Seuls
les tests étalonnés autorisent ces deux affirmations :
il faut donc savoir les demander (dès l'âge


de
4 ans), et surtout ne pas se contenter des résultats globaux,
moyennés, en terme de QI, puisque


c'est
la dissociation entre les épreuves gestuelles (cubes, épreuves
graphiques, puzzles) chutées et


les
épreuves verbales ou raisonnementales réussies qui est
à prendre en compte.





II
LES PLAINTES SCOLAIRES





Dès
la moyenne ou la grande section de maternelle, l'enseignant va
s'inquiéter d'un retard


graphique,
plus ou moins précocement individualisé en fonction de
son intensité : s'il est sévère, il


inquiétera
dès la petite section ; s'il est modeste, il sera interprété
de différentes façons (le plus


souvent
sur un mode psychiatrique) et pourra quelquefois être "toléré"
assez longtemps, ne posant


problème
qu'à partir du CE1.


Ce
retard graphique se traduit par :


-
une grande pauvreté des dessins spontanés, qui
cependant donnent lieu à des commentaires tout à


fait
adaptés à l'âge et aux intérêts de
l'enfant. Mais on est frappé du fossé qui se creuse
entre le projet


que
l'enfant énonce et sa réalisation. Quelquefois, le
"dessin" (si l'on peut dire !) se résume à
des


séries
de points, de traits isolés, de pseudo-cercles mal raccordés,
non reliés, plus ou moins dispersés


dans
la feuille.


-
la non-réalisation de figures attendues à certains âges
: le rond, la croix, le bonhomme-têtard, le


carré,
etc ...


-
une difficulté +++ à l'écriture, au tracé
des lettres.


Ce
retard graphique s'accompagne d'une grande maladresse gestuelle dans
tous les actes de la vie


quotidienne
: tout ce que l'enfant touche tombe, se casse, s'emmêle,
s'embrouille, se chiffonne, se


tâche.
Il échoue à coller, découper, placer des
gommettes ; il ne peut souligner ni entourer, sans


raturer,
biffer, gribouiller.


Au
contraire, il est très à l'aise dans les activités
verbales : il parle, raconte, invente, préférant les
jeux


musicaux,
les récits et histoires, inventant avec ses amis de nombreux
jeux d'imagination. En effet,


toujours
sociable et bavard, l'enfant continue d'être très
performant à l'oral, tandis que s'extériorise de


plus
en plus la dissociation d'avec les tâches graphiques et
"manuelles", où il est manifestement de


plus
en plus en difficulté.





A
partir du C.P./CE1, la dysgraphie sera de plus en plus flagrante - du
fait des exigences scolaires


grandissantes,
et non du fait de l'aggravation de la pathologie, qui elle, est
stable -. Cette dysgraphie


dyspraxique
ne consiste nullement en un retard maturatif, et encore moins en un "
retard " dans


l'accès
conceptuel au langage écrit, mais est une réelle
pathologie instrumentale de la réalisation


graphique
de l'enchaînement gestuel des lettres. L'écriture
manuelle reste malhabile, privilégiant les


lettres
" non-attachées ", souvent difficilement
identifiables. S'y ajoutent des lettres oubliées, des lettres


en
miroir, une mise en page désastreuse. Souvent la relecture,
qui a une fonction fondamentale de


feed-back
lors de l'apprentissage, est compromise, faisant le lit d'une
dysorthographie secondaire.





Enfin,
au CM, la dyscalculie sous forme d'une dyscalculie spatiale, prendra
le devant du tableau.


N.B.
Cette dyscalculie spatiale rend compte de la contre-performance
habituelle, au sein des épreuves


verbales
des tests psychométriques, au sub-test " arithmétique
", souvent très échoué. Il ne s'agit pas


du
tout d'une difficulté conceptuelle, ni aucunement d'un déficit
des fonctions " logico-mathématiques "


au
contraire généralement intactes.





A
ce stade, dysgraphie et dyscalculie peuvent motiver des redoublements
itératifs tout à fait


inefficaces
! - , et conduire à l'exclusion du circuit scolaire normal.





Il
s'agit donc d'une pathologie cognitive qui va finalement se traduire
par un échec scolaire global, diffusant dans


tous
les secteurs des apprentissages scolaires, échec incompris et
vécu très douloureusement par l'enfant et sa


famille.
Le pédiatre sera alors consulté en raison de cet échec
scolaire, des difficultés comportementales


qu'il
induit, et de l'orientation thérapeutique à conseiller
(en l'absence de diagnostic, les enfants sont


adressés,
selon les habitudes " locales " au CMP, au pédopsychiatre,
à la psychologue, à l'orthophoniste, ) que.





Quels
sont les mécanismes pathologiques sous-jacents à cet
éventail de symptômes scolaires ?








Constamment,
on retrouve donc derrière ces symptômes, une dyspraxie
constructive. Mais cette


dernière
peut revêtir deux grandes formes cliniques :


¤
soit une dyspraxie " pure ", isolée.


¤
soit et c'est le plus fréquent, en particulier chez les
anciens prématurés -, une dyspraxie


visuo-spatiale
: l'enfant est alors porteur d'autres troubles cognitifs, constamment
associés à la


dyspraxie
: des troubles neuro-visuels, et des troubles de la structuration
spatiale. Cette association


doit
être suspectée chez tout enfant porteur d'un strabisme
alternant précoce, surtout s'il s'agit d'un


ancien
prématuré. Il s'agit essentiellement de troubles du
regard, de tr. oculo-moteurs, sous la forme


d'un
trouble de la poursuite oculaire et du calibrage des saccades [ N.B.
L'examen ophtalmologique,


hormis
d'éventuels et banals troubles de réfraction, est
pratiquement toujours normal].





La
non-acquisition de stratégies de regard valides et
différenciées en fonction du matériel visuel,
rend


compte
de l'inefficacité pour ces enfants du canal visuel pour la
plupart des acquisitions de


base.
En particulier, le balayage des scènes visuelles,
l'exploration visuelle de l'environnement ou de


dessins
est très compromise. Les yeux de l'enfant errent sans balayage
ordonné ni systématique.


Certains
éléments sont vus, d'autres non. Les yeux se déplacent
de façon plus ou moins anarchique, et


les
stimuli sont perçus au hasard des mouvements aléatoires
des globes oculaires.


On
comprend alors quelles seront les difficultés de l'enfant pour
construire l'espace à 2 dimensions -


page,
feuille, tableau, écran, -, espace où les mouvements
oculomoteurs sont irremplaçables pour


situer
les éléments les uns par rapport aux autres
(topologie). En effet, dans l'espace à 3 dimensions,


d'autres
indices - proprioceptifs et kinesthésiques, liés au
déplacement du corps ou aux mouvements


du
membre supérieur ou aux effets spatiaux des gestes -, sont
exploitables pour construire les


relations
spatiales. Dans l'espace de la feuille, du livre ou du tableau -
espaces éminemment scolaires


-,
seuls les mouvements des globes oculaires indiquent les rapports
typologiques.


Ces
troubles vont se traduire par une incapacité troublante à
s'organiser dans l'espace-feuille : mise


en
page défectueuse, cahiers sales et brouillons, mais aussi
échec à toutes les activités très
chargées


en
facteur spatial, telles que les tableaux à double entrées,
la géométrie, le dessin, certaines activités


manuelles,
la géographie, etc. Ceci est souvent interprété,
à tort, comme un manque d'application de


l'enfant,
voire une provocation ou un refus scolaire, interprétation qui
déroute l'enfant et induit son


découragement.


Or,
seule la recherche systématique de tels troubles du regard
permet de les mettre à jour : examen


neuro-ophtalmologique
(encore difficile à obtenir en pratique du fait de la rareté
des spécialistes,


surtout
chez l'enfant) ou examen orthoptique par un professionnel averti de
ces troubles, mais aussi, en


consultation,
dès 4-5 ans, par un bilan clinique simple, tel le suivi d'une
ligne avec le doigt, où


un
test de barrage : on constate alors l'incapacité de cet enfant
à suivre une ligne (difficultés accrues


aux
intersections), et, dans les tests de barrage, on note les oublis
dispersés tandis que certains items


sont
désignés à plusieurs reprises, reflet de
l'anarchie des stratégies du regard





Les
implications de ce trouble dans les activités de dénombrement
sont évidentes, puisque des


certains
éléments seront vus et comptés plusieurs fois,
alors que d'autres seront oubliés, et ce, au gré


des
saccades oculaires aléatoires explorant la collection à
dénombrer. Le dénombrement spontané, ou


induit
par l'enseignant en maternelle, racine des premières notions
de nombre chez l'enfant normal,


sera
alors au contraire source de confusions compromettant gravement et
durablement l'établissement


des
fondements de l'arithmétique.





Ces
mêmes troubles de l'organisation du regard vont gêner la
lecture, qui, sur un plan strictement


instrumental,
nécessite une stratégie de regard complexe et très
élaborée.


Lorsque
ces stratégies complexes ne peuvent être mises en place
et automatisées du fait de troubles


du
regard, lorsque la succession des mouvements oculaires est surchargée
de mouvements parasites,


plus
ou moins anarchiques, l'enfant se perd alors dans le texte, ne sait
plus où il en est, ne peut mener


à
bien une recherche précise (par exemple, rechercher tel mot ou
tel passage pour répondre à une


question),
donnant alors, à tort, l'impression qu'il ne comprend pas ce
qu'il lit. En fait, cet enfant n'a


aucun
problème particulier de compréhension en lecture, mais
sa prise d'information, pour des raisons


instrumentales
(et non " intellectuelles "), est défaillante.


De
même, le calibrage très approximatif des saccades ne
leur permet pas de saisir convenablement


l'enveloppe
visuelle des mots écrits, ce qui gêne la constitution de
leur lexique orthographique. Ceci,


ajouté
au fait (dysgraphie) qu'il se relisent difficilement et qu'il
gaspillent une énergie démesurée dans le


geste
graphique (au dépens de l'attention aux autres aspects,
notamment orthographique, du mot écrit)


,
conduit à l'instauration progressive et inéluctable
d'une dysorthographie, scolairement pénalisante.


Ces
enfants vont donc apprendre à lire, mais lenteur et
fatigabilité intenses, difficultés de recherche


précise
dans un texte, puis constitution d'une dysorthographie vont peu à
peu enfoncer cet enfant


progressivement
dans un échec scolaire de plus en plus global et de plus en
plus intense, qui fera


souvent
parler de paresse, de manque de motivation, de troubles
psychologiques, de déficit


socio-culturel.





III
/ QUELLES AIDES ? QUEL PRONOSTIC ?





Comment
aider ces enfants intelligents, motivés par les acquisitions
intellectuelles et qui souffrent de


leurs
échecs ? Comment éviter que ces difficultés
prennent des proportions telles que ces enfants ne


pourront
pas être maintenus dans le système scolaire, comment
éviter leur exclusion ?





Tout
d'abord, la (re-)connaissance de ces troubles, le diagnostic, est, en
soi, un élément capital,


pour
éclairer le comportement scolaire de l'enfant, le laver des
doutes de déficience mentale ou de


pathologie
psycho-comportementale ou socio-culturelle.


Si
le diagnostic est établi à temps, il permettra de ne
pas proposera le maintien en maternelle pour un


retard
graphique, qui certes, s'améliore bien un peu avec l'âge,
mais ne ressort en rien d'une


immaturité
: on évitera ainsi le retard indu, qui fait que certains de
ces enfants intègrent l'école primaire


à
8 ans, alors que, de toutes façons, le retard graphique -
structurel, lésionnel - persistera, et que, du


fait
des troubles spatiaux, de la dyscalculie et de la lenteur, il va
probablement leur falloir 3 ans pour


effectuer
le CP/CE1. Or, 2 années de décalage chronologique par
rapport à la norme constituent


actuellement,
dans le système scolaire, un préjudice irrémédiable.





Par
ailleurs, une fois le diagnostic affirmé, des aménagements
pédagogiques spécifiques et


efficaces
pourront être mis en place.





Il
faudra alors prescrire la rééducation du regard ( il y
a encore malheureusement trop peu


d'orthoptistes
formées à la particularité de ces rééducations
de troubles neurologiques) et confier à un


ergothérapeute
la rééducation de la dyspraxie





Par
ailleurs, la prescription précoce d'un clavier (machine à
écrire ou ordinateur) est souvent


indispensable.
Outre l'avantage de contourner le trouble graphique, cela permet
d'avoir des cahiers


propres,
et surtout de se relire, ce qui constitue un feed-back indispensable
en période


d'apprentissage
: l'acceptation du clavier par l'enfant passe par l'acceptation de
l'enfant, des parents et


celle
de l'institutrice.





En
conclusion





Pratiquement,
la dyspraxie constitue donc un véritable handicap, dont la
gravité est quasi-nulle en


terme
de santé, mais dont le pronostic scolaire et donc social est
d'autant plus redoutable qu'il s'agit


d'un
handicap " invisible ", méconnu ou interprété
à tort en terme de pathologie psycho-affective ou


socio-culturelle.





Il
convient d'en faire le diagnostic au plus tôt, c'est à
dire en moyenne ou grande section de


maternelle.
Contrairement à ce que l'on pense habituellement, ce
diagnostic est loin d'être


exceptionnel.
Des tests simples et rapidement effectués au décours
d'une consultation [ cubes,


graphisme,
suivi de lignes, test de barrage ] permettent un premier repérage,
qui conduira, en


cas
de doute à la prescription d'un bilan psychométrique.





Une
fois le diagnostic affirmé, il faudra informer les instances
scolaires, obtenir des aménagements


pédagogiques
et une certaine tolérance de l'enseignant, prescrire une
rééducation orthoptique, une


rééducation
ergothérapique et/ou en psychomotricité, prescrire le
matériel adéquat (machine à écrire,


ordinateur
avec adaptations particulières), suivre la scolarité,
conseiller une orientation (en général, si


la
scolarité se déroule de façon satisfaisante,
vers les matières littéraires, les langues, le droit).


Ces
prescriptions et ce suivi, en pratique de ville, sont, de fait,
difficiles voire impossibles à mettre en


oeuvre
: il est donc souhaitable d'adresser ces enfants dans les services
hospitaliers de


rééducation
en neurologie infantile ou des services de soins (SESSD)
expérimentés, ce qui est


le
cas des services prenant en charge les enfants handicapés
moteurs.





Le
dépistage, le diagnostic puis la prise en charge de ces
enfants est un objectif important, facilement


atteignable
dans de nombreux cas, et finalement très gratifiant dans la
mesure où les aides et


ajustements
scolaires sont souvent très efficaces chez ces enfants
intelligents et motivés,


améliorant
notablement leur vie d'écoliers et leur pronostic social
d'adultes





 





Pour
en savoir plus





MAZEAU
Michèle (1998) : déficits visuo-spatiaux et dyspraxies
: une entrave aux apprentissages.


Rééducation
Orthophonique, 193, 37-477 ;





MAZEAU
Michèle (1996) : déficits visuo-spatiaux et dyspraxies
de l'enfant du trouble à la rééducation


MASSON
éditeur (Paris).





MAZEAU
Michèle (1989) : troubles du regard et échec scolaire
chez l'IMC : conséquences scolaires de


l'apraxie
visuo-spatiale. Motricité Cérébrale, 10, 1,
1-16.





 





LES
PLAINTES SCOLAIRES (EN PRIMAIRE)


_____________________________________





-
DYSGRAPHIE +++ ( DES LA MATERNELLE )





-
DYSCALCULIE SPATIALE





-
DYSORTHOGRAPHIE MODEREE





-
LECTURE RESTE LENTE ET LABORIEUSE





-
CAHIERS BROUILLONS ET SALES





SUSPECTER
UNE DYSPRAXIE SI





-
" RETARD " ELECTIF DANS LES ACTIVITES PRAXIQUES :





¦
DVPT MOTRICITE " GLOBALE " (ASSIS, 4 PATTES, MARCHE, ) : NL


¦
PAS DE TROUBLE NEURO-MOTEUR ANALYTIQUE


¦
PAS DE DEFICIT MUSCULAIRE


¦
PAS D'ANOMALIE OSTEO-ARTICULAIRE


¦
DEVELOPPEMENT LANGAGIER NORMAL


¦
CONTACT, COMPORTEMENT : NL





-
PAS DE PROGRES NOTABLES DANS CE SECTEUR








¦
LORS DEUX CONSULT° A 4-6 MOIS D'INTERVALLE





-
PERFORMANCES FLUCTUANTES, NON STABLES


¦
DIFF +++ AVEC TROUBLE MOTRICITE





-
AFF. VISUELLE N'AMELIORE PAS


¦
PAS MIEUX APRES DEMONSTRAT°, MODELE, COPIE





-
INTERROGATOIRE PARENTS :








¦
NE JOUE PAS AUX CUBES, LEGOS, CLIPOS, PUZZLES, MECANOS,


¦
AIME HISTOIRES, T.V., JEUX SYMBOLIQUES


PERFORMANCES
PRAXIQUES





CUBES





~
1 AN ¦ EMPILER 2 CUBES (SUR DEMONSTRATION),


~
18 MOIS ¦ TOUR DE 3 CUBES,





~
2 ANS ¦ TOUR DE 4 -6 CUBES





GRAPHISME








~
2ANS ¦ TRACER DES TRAITS CIRCULAIRES


~
3ANS ¦ TRACER DES CROIX (SUR MODELE)


~
4ANS ¦ TRACER DES CARRES,





5
ANS : TRIANGLE


GRANDE
SECTION DE MATERNELLE ¦ ECRIRE SON PRENOM





VIE
QUOTIDIENNE








~
18 ¦ MOIS MANGER SEUL DE LA PUREE,


~
2 _ - 3 ANS ¦ METTRE SES CHAUSSETTES


~
6-8 ANS ¦ FAIRE UN NOUD DE LACET












Article rédigé le 12/02/2006 à 12:05 par Nath

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berni60 a dit :Merci, je retrouve là tout ce que j'ai appris concernant mon petit-fils âgé de 7 ans 1/2, il est pris en charge par le SESSD en collaboration avec (...)



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