En venant à ce rassemblement, nous avions des attentes élevées, mais nous avions également quelques appréhensions. Nous avions peur que nos douleurs soient insupportables. Nous avions peur du barrage linguistique. En tant que grands-mères canadiennes, nous avions peur que notre capacité à aider ne se limite à la recherche de fonds et de financement ; en tant que grand-mères africaines, nous avions peur de voir notre situation désespérée -- force de faire face à nos peurs et appréhensions. Notre courage et détermination en ont valu la peine. La manière africaine de se parler sans prononcer un seul mot nous a permis de forcer le barrage linguistique. Nous avons gesticulé et remué nos têtes. Et nous avons chanté. Nous avons battu le tam-tam.