38 - Deuxième et troisième batailles du Kaiser 

 
Ludendorf ne bougea plus, de presque tout le mois de mai, et ce mois fut employé à chercher à prévoir de quel côté il déchaînerait sa nouvelle offensive. Il y eut cependant surprise encore une fois. Nos positions du Chemin des Dames passaient pour imprenables et elles n'étaient garnies que de divisions au repos. Or ce fut là que l'attaque se produisit.

Le 27 mai, les Allemands prenaient pied sur le plateau de Californie. Le Chemin des Dames était ainsi débordé; la Malmaison, Vailly, Craonne, tombaient d'un seul coup. Le 28 mai, prise de Soissons; le 29, prise de Fère-en-Tardenois; le 30, prise de Château-Thierry. De Soissons, l'ennemi marchait sur Villers-Cotterets; il marchait sur Meaux à la fois par l'Ourcq et par la Marne. Mais la surprise ne pouvait donner plus. Foch, dans ces quelques jours, avait amené ses réserves, et les Allemands, à bout de souffle, durent s’immobiliser, le 4 juin.

La bataille eut ses derniers frémissements du 9 au 12 juin dans la région de Lassigny et dans le Soissonnais. Le 10 juin, une magistrale contre-attaque du général Mangin, à Méry, réduisit l'ennemi à l'impuissance.

Ludendorf fit encore une pause de quelques semaines avant de livrer sa troisième grande bataille. Son dessein était d'enlever Reims, Épernay, puis Châlons. Mais, cette fois, toutes ses intentions avaient été percées à jour, et la surprise joua contre lui.

Dans la nuit du 15 au l6 juillet, comme les Allemands allaient s'élancer, un tir de contre-barrage préventif les ébranla. Ils partirent cependant, mais pour tomber dans le piège que leur tendait le général Gouraud; ayant emporté avec une facilité relative nos premières lignes, ils vinrent se briser sur les dernières. Le 17 juillet commença la réaction des armées françaises. Une attaque de flanc se dessina par le Soissonnais. Château-Thierry fut repris le 21 juillet; Fère-en-Tardenois, le 28; Soissons, le 2 août. Deux jours après, l'ennemi était refoulé jusqu'à l'Aisne. La troisième Bataille du kaiser se terminait par un désastre.

De cette heure date la Défaite Allemande.