Système d'information sur l'eau
du bassin Rhône-Méditerranée
MILIEUX CONTINENTAUX 

Les poissons d'eau douce


Ombre commun - photo H. PERSAT

Le bassin hydrographique du Rhône et des fleuves côtiers méditerranéens, représente plus de 20% de la surface de la France. Cette région possède une grande diversité géographique et climatique, où les faunes nord-européennes, alpines, et méridionales ont convergé. Ce creuset de biodiversité est unique en France.
Ainsi, on y trouve 50 des 72 espèces de poissons d'eau douce acclimatées dans notre pays. Parmi elles, 7 espèces sont natives (dont 2 endémiques : l'Apron du Rhône, et le Chabot du Lez), et 14 sont exotiques (liste complète des espèces du bassin).

 

Les poissons les plus recherchés

Le bassin Rhône-Méditerranée, avec ses multiples richesses aquatiques, lacs, étangs, fleuves et rivières, se prête tout particulièrement à une valorisation de ces milieux, d'autant que la plupart des poissons et autres produits aquatiques jouissent d'une bonne réputation culinaire.

L'ADAPRA (Association pour le Développement de l'Aquaculture et de la Pêche en Rhône-Alpes) est chargée, entre autres, de la promotion et de l'information sur les marchés des produits de la pêche. Elle vous propose une présentation globale des espèces aquatiques faisant actuellement l'objet d'une production commerciale sous forme de fiches réalisées en 1995 pour la Région Rhône-Alpes.

mais aussi ... L'Ecrevisse La Grenouille

Les poissons les plus menacés

Le Ministère de l'environnement et les Fédérations de Pêche ont en charge la protection de notre patrimoine naturel aquatique. Sous l'impulsion européenne, une attention particulière est à présent portée à la défense des milieux (Directive Habitat), dont les frayères notamment.
Cependant, plusieurs espèces de poissons, qui assurent la diversité de cet héritage biologique, sont menacés de disparition de par leur mode de vie et leur faible densité, ce qui conduit à un isolement génétique fatal. Ces espèces sont inscrites à la Directive Habitat :

 

L'Apron du Rhône dit le sorcier, hante les dernières rivières libres.


Apron - Zingel Asper
d'après Cuvier et Valenciennes 1828

Le Barbeau méridional occupe les ruisseaux et rivières des hauts bassins du midi.
Le Chabot de Petit se rencontre uniquement dans les sources du Lez qui alimentent la ville de Montpellier en eau potable.
La Lamproie de Planer typique des franges des plaines alluviales, est confinée à quelques stations résiduelles.
La Loche d'étang habite des marais primitifs.
L'Ombre commun, le "merle blanc" des pêcheurs à la mouche. Son déclin ne pourra être enrayé qu'au prix d'une conservation des dernières souches sauvages et d'une réhabilitation des frayères.

Dépourvus de valeur économique, ces poissons sont les révélateurs de l'état de santé de nos eaux. Ils pourraient être sauvegardés grâce au développement de sites conservatoires pour soutenir leurs dernières populations. Il est clair cependant que le repeuplement n'est pas une fin en soi mais une étape transitoire dans la renaturation de nos rivières et zones humides. On peut ajouter que le principe d'un soutien actif aux espèces en danger par cette voie est inscrit dans les recommandations du
Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin RMC.

Les poissons migrateurs

Les poissons migrateurs amphihalins appartiennent à des espèces qui sont dans l'obligation de se déplacer entre les eaux douces et la mer afin de réaliser complètement leur cycle biologique.
Toutes ces espèces se reproduisent en rivière et grossissent en mer sauf   l'anguille qui fait exactement le contraire et se reproduit en mer des Sargasses.
Dans le bassin méditerranéen, on compte quatre espèces principales :

Le saumon est absent historiquement et la truite de mer est de statut douteux, aucune population n'étant caractérisée à ce jour.

 

 

PLAN DE GESTION DES POISSONS MIGRATEURS


La gestion et la pêche des poissons migrateurs relèvent des dispositions du code rural et du décret du 16 février 1994.
Pour le bassin du Rhône, un plan de gestion a été préparé et suivi par le comité de gestion des poissons migrateurs (COGEPOMI).

La conservation de la ressource est une priorité : les premiers moyens engagés visent à connaître toutes situations où se produisent des captures excessives de géniteurs, d'immatures ou de larves rassemblés sur des zones vitales, ainsi que des destructions chroniques. Ce principe est le préalable à un plan général visant :

  • le maintien et la réhabilitation d'un patrimoine faunistique à présent dégradé :

    1 - par un assainissement global des milieux marin, lagunaire, estuarien et fluvial ;
    2 - par le décloisonnement des "axes de vie" empruntés à la montée et à la dévalaison par les migrateurs ;
    3 - par la défense de la qualité génétique et sanitaire des populations.

  • le développement d'une activité de pêche commerciale indispensable à la stabilité économique du bassin, dans le respect des règlements et dans l'esprit d'une conciliation des autres usages professionnels ou non professionnels,
  • et finalement la conservation et la promotion d'un patrimoine culturel, attaché aux métiers et aux traditions licites de la pêche côtière et fluviale, et donc à son contenu sociologique et écologique.

Pour chacune des espèces, le plan de gestion propose les objectifs suivants :


Au début du siècle, l'Esturgeon était pêché près d'Avignon
Archives Délégation de Bassin

Alose : libre accès à toute section hydrogéographique du bassin du Rhône à l'aval du confluent de l'Ardèche, et aux fleuves côtiers ; protection stricte des frayères actives.
Anguille : libre accès à l'ensemble du réseau hydrogéographique nécessitant des aménagements de passes spécifiques le cas échéant ; vulgarisation des informations scientifiques les plus récentes ; synthèse des statistiques en particulier pour la pêche lagunaire et côtière ainsi qu'une étude socio-économique de toute la filière "anguille".
Lamproies : étudier dans une deuxième phase du plan la biologie des deux espèces et leur comportement migratoire qui reste largement inconnu. Dans l'attente, les propositions concernant la circulation ont été restreintes aux possibilités offertes aux aloses ; la connaissance de la taille atteinte à maturité conditionne une modification ultérieure de la taille réglementaire de capture en zone salée.
Esturgeon : établir avant la fin du plan, un programme de réintroduction et de suivi de l'espèce indigène sous statut de protection intégrale.

AUTRES ACTIONS EN FAVEUR DES POISSONS MIGRATEURS


Le Comité de Bassin
a retenu comme un des éléments majeurs du plan d'action Rhône (VI ème et VII ème programme d'intervention de l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée-Corse), la reconquête des axes de migration jusqu'à l'Ardèche pour l'alose et jusqu'à Lyon pour l'anguille, dans un premier temps. En effet, ce plan a pour objectifs la restauration du Rhône et de ses milieux annexes et la protection de la Méditerranée :
  • retrouver un fleuve vif et courant en réhabilitant les tronçons court-circuités et les lônes (augmentation des débits réservés, rétablissement de la communication hydraulique avec le fleuve, suppression des rejets pollués) et en permettant la circulation des poissons,
  • retrouver une haute qualité écologique en réduisant les pollutions,
  • limiter les risques de pollutions accidentelles.

De même, la reconquête des axes de migration des poissons a été inscrite dans la Charte environnement de la Compagnie Nationale du Rhône.

 

MISE EN PLACE DU PLAN MIGRATEURS RHONE MEDITERRANEE


L'ensemble des partenaires concernés a défini les actions à réaliser dans le délai de cinq ans :
  • réalisation d'études préalables à la réalisation des travaux (comptage, localisation des frayères potentielles, expertise des obstacles concernés, etc...) et mesure de l'efficacité des dispositions d’accompagnement (étude de la dévalaison des alosons, enquêtes auprès des pêcheurs , etc...) pour un coût de 4,5 M.F. T.T.C.,
  • restauration de la libre circulation des poissons migrateurs sur le Rhône jusqu'à l'Ardèche et ses affluents de rive droite (Gard, Cèze et Ardèche), par des travaux évalués à 32 M.F. H.T.,
  • réalisation d'opérations de sensibilisation et d'information du public et des décideurs pour un coût de 1,1 M.F. T.T.C. : bulletin d'information, création d'une exposition itinérante en 1995.

Au niveau du financement, l'Agence de l'Eau et la Compagnie Nationale du Rhône se sont chacune engagées à hauteur de 35% des dépenses. Les 30% restants seront apportés par le Ministère de l'Environnement et le CSP, les trois Régions (PACA, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes) et cinq Départements concernés (Ardèche, Bouches du Rhône, Drôme, Gard et Vaucluse), les pêcheurs amateurs et professionnels, EDF, Voies Navigables de France, etc...

L’Association Migrateurs Rhône-Méditerranée (MRM), regroupant la plupart des fédérations de pêche amateur du bassin, les pêcheurs professionnels, et des associations pour la protection de la nature, a été créée en 1993. Son rôle est de réaliser études et opérations de communication, mais aussi de coordonner la réalisation des travaux sans toutefois se substituer aux maîtres d'ouvrages que sont la C.N.R., les Syndicats Intercommunaux d'Aménagement des rivières, EDF, etc...

 

TRAVAUX PREVUS DANS LE PLAN MIGRATEURS RHONE MEDITERRANEE


Objectifs
: Retour de l'Alose sur le Rhône jusqu'à l'Ardèche, situation qui prévalait avant 1970.

Sur les seuils, le système de franchissement généralement choisi est la passe à poissons à bassins successifs. Sur les barrages du Rhône, il a été choisi d'optimiser le fonctionnement des écluses de navigation afin que beaucoup plus d'aloses y transitent. Cette option a l'avantage de coûter beaucoup moins cher qu'une passe ou qu'un ascenseur à poissons installé sur un barrage d'une dizaine de mètres de hauteur de chute.

 

Ouvrages à équiper :
  • sur le Rhône : le barrage de Vallabrègues, le seuil de Beaucaire, les barrages d'Avignon et de Caderousse,
  • sur le Gard : les seuils de Comps, de Callet, de Bonicoli, de Fournès, de la Foux amont et aval, de Remoulins et de Collias,
  • sur la Cèze : les seuils de Codolet, de Chusclan et de Bagnols sur Cèze,
  • sur l'Ardèche : les seuils de Pont-Saint-Esprit, de St-Julien de Peyrolas, de St-Martin d'Ardèche, de Paravalos, de Gos, de Mas Neuf, de Sampzon, de Sous Roche et de Ruoms.

 


Passe à poissons


Les premiers travaux ont débuté en 1994 :
  • le franchissement du nouveau seuil de St-Julien de Peyrolas (Ardèche) est assuré depuis 1995,
  • l'écluse de Vallabrègues (fleuve Rhône) a été aménagée en 1996,
  • celle d'Avignon (Rhône) a été automatisée en 1997,
  • la passe à poisson du seuil de St-Martin d'Ardèche (rivière Ardèche) a été terminée en 1997 et sera prochainement mise en fonctionnement
  • l'étude du franchissement du seuil de Gos (Ardèche) est en cours,
  • la modélisation de la passe à poissons du seuil de Beaucaire est engagée (1996 - 1998).
  • l'écluse de Caderousse (Rhône) sera automatisée en 1999,

Autres travaux projetés en 1998 - 1999 :

  • seuil de Comps et de Bonicoli (rivière Gardon),
  • seuil de Chusclan (rivière Cèze),
  • seuil CNR de Pont Saint Esprit (confluent Ardèche).

 

RESULTATS ACQUIS


Le passage des aloses par l'écluse de Vallabrègues est une réalité. Des comptages annuels réalisés en période migratoires entre 1991 et 1997, ont dénombré un passage compris entre 100 et 250 aloses par éclusée.

De plus, dès 1993, des alosons (jeunes aloses issues de la reproduction printanière) étaient capturés au niveau du barrage de Caderousse, ce qui veut dire que d'ores-et-déjà des géniteurs ont trouvé des frayères de bonne qualité dans le bras court-circuité de Donzère-Mondragon et dans l'Ardèche à l'aval de Vallon-Pont d'Arc. L'objectif de la première phase du Plan Migrateurs Rhône-Méditerranée est ainsi conforté.

 


Contact pour les données sur les poissons d'eau douce :

C. PUTAVY - Délégation de bassin Rhône-Méditerranée

ADAPRA 

Association Migrateurs Rhône-Méditerranée 
ZI du Port Fluvial - Chemin des Segormaux  - 13200 ARLES
J.Y. MENELLA - Tél: 04.90.93.39.32

Mis à jour le 29 mars 2006


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