Témoignages Nouveau !!! La dernière édition de la Gazette de Chaligny, ainsi que la famille des célèbres fondeurs du 17ème siècle : les Chaligny ! et l’étrange destinée d’un mortier domestique de 1687 à nos jours ! Vous êtes ici : Accueil > Chaligny dans l’histoire > Guerre de 1914-1918 > Témoignages Ils ont écrit... Ils ont participés à la guerre 1914-1918 et ont essayé de faire partager à leur famille les événements qu’ils vivaient, les sentiments qu’ils éprouvaient... Lettre du 29 octobre 1915, écrite par Alphonse MORLOT, mon grand-oncle maternel Front d'assaut du 25 septembre 1915 (JPG) "Ci-joint un topo publié par le matin montrant le front d’assaut du 25 septembre. Nous avons attaqué au Saillant D. Premier bond, la première ligne noire qui représente la première tranchée boche et au deuxième bond, je me portais au petit rond blanc marqué 240, ce point était un fortin boche qui n’existait plus par suite du terrible bombardement. Il y avait là des mitrailleuses réduites au silence et deux pièces de 77. En arrivant à 240, j’eus devant moi l’impression du vide, les autres vagues de chez nous avaient filé à toute allure, il était urgent ....l’avant. Je quittais 240 sans emprunter les boyaux et à quelle vitesse, sous des feux de mitrailleuses qui venaient de partout. Pendant ce trajet, je reçus une balle à l’épaule droite qui ne fit que brûler la peau. J’arrivais à la tranchée en dessous du 2 longeant le bois N° 1 qui n’est pas marqué et me portais rapidement au point 1 Bois Roquette et là, une panique se produisit, nos hommes au nombre de 400 environ, n’ayant plus de chef à leur tête, suivirent le mouvement de recul des Zouaves qui, eux sont causes de cette panique. Dans l’espace de vingt secondes à peine, j’étais seul avec un sous-lieutenant du 60ème d’infanterie, les boches avançaient par le boyau en-dessous de 1. Rester seul, c’était la mort stupide ou prisonnier, notre devoir était d’enrayer la panique avant que les fuyards gagnent les (...). Je regagnais 240 et arrêtais les premiers fuyards, mon bataillon était resté à 240 et là, je m’expliquais cette panique. Si ce bataillon avait marché selon les phases du combat, il eût été au bois Roquette à 9 heures 35 et aurait évité la panique. Mais les boches se ressaisirent d’une belle façon et purent réoccuper les tranchées que j’avais parcourues quelque temps auparavant et y résistèrent jusqu’au soir, de sorte qu’il était impossible de renforcer de front les 3 vagues qui étaient devant nous et nous clouaient au terrain. Le bois Roquette ne fut enlevé que le 26 matin, mais cette nuit de répit avait permis aux boches d’enlever leur nombreuse artillerie installée à la lisière Nord du bois Roquette. Le 27, nous prenions pied dans l’épine de Vadegrange en faisant trois cents prisonniers, le 27 au soir à 16 heures, nous devions attaquer le Grand parallèle du Bois Chevron (trois lignes de tranchées après fil de fer). Ma compagnie devait déclencher le mouvement, je dus partir (...) et devait franchir un tir de barrage de feu de Mitrailleurs que je compare à une lame d’acier sur genoux à un mètre du sol, je fis environ 40 mètres et sous flanc, et fut assez heureux pour trouver un trou de marmite de 210 où je fus contraint de rester trois heures pendant ce tir de barrage. L’excavation étant assez profonde les balles s’écrasaient impuissantes, et je me résignais à recevoir d’un moment à l’autre une marmite qui me mettrait en piteux état. A la nuit, je quittais ce trou protecteur et regagnait ma Cie. Je rencontrais mon ordonnance qui me croyant mort venait me ramasser. Tout le monde me croyait passé à trépas. Heureusement, il n’en était rien. Parallèle de Chevron ne fut pas pris par suite du manque de préparation. Mais à mon avis et celui de beaucoup, ce point devait être atteint le 21 au soir, mais il eût fallu chacun à sa place, Ce succès nous aurait permis d’enlever l’artillerie boche et Dieu sait s’il y en avait. Hélas ! Malgré cela, le moral reste intact et pris bonne note pour l’avenir." Alphonse MORLOT est mort un peu plus d’un an après avoir écrit cette lettre. Il fut décoré de la Légion d’Honneur à titre posthume : "Officier d’une bravoure exceptionnelle et d’une rare énergie. Le 15 décembre 1916, a été blessé grièvement en se portant à l’assaut des positions ennemies. Mort suite de ses blessures. A été cité. A Bône, le 1er juillet 1920 Le Lt Colonel, Commandant le dépôt du 3ème Tirailleurs" haut de page Lettre du 1er avril 1916, écrite par Auguste MORLOT, mon grand-père maternel "Il en arrive de nouveaux [des blessés]à peu près tous les jours, venant presque toujours de Verdun. On en aura vu de ces amochés. J’estime que ça fait bien monter à 50 000 blessés, mais beaucoup légèrement. J’en ai vu arriver après moi qui sont déjà partis pour 7 jours et au repos après. En ces moments d’attaque, on évacue tout blessé malade, peu importe. Une blessure que j’ai vue à Thierville : le major a dû couper les cheveux pour la trouver, le casque avait été traversé par une balle qui avait touché un peu la peau occasionnant une petite plaie que je compare à celle que ferait le feu d’une cigarette : teinture d’iode, un pansement faisant le tour de la tête et le voilà parti. Il était certainement guéri avant d’arriver, mais il avait sauvé sa peau, c’est déjà quelque chose. Il y a une quantité de légers blessés, très peu par les balles, presque tous par le bombardement. Ce fut dur à traverser, surtout pour notre division, car c’est elle qui prit le premier choc et resta 3 jours sans renfort. Heureusement, le 20ème Corps est arrivé, surtout les artilleurs. Car s’il en est qui méritent : notons nos 2 fiers régiments de la région : 60ème et 39ème. Ce qu’ils ont eu à faire, c’était dur et dans quelles conditions ! Arrosés par des gros constamment : 150, 210, 305, 280 et même 420. Voilà ce qu’ils dégustaient toujours, partout et tout le monde. Les batteries, le train de combat, les échelons, les sections de munitions, tout le monde en prenait. Toutes les routes défoncées par les trous d’obus qui n’arrêtaient pas d’arriver. Notre section comptait 6 voitures hors combat sur 19 en 2 jours et pas une égratignure aux conducteurs. Il a fallu que j’attrape cela en démarrant à la Vallée en partant pour Gondrecourt. Une de nos voitures est restée chez les Boches, route de Beaumont. Je suis heureux d’avoir vu cet enfer que rien n’a égalé jusqu’à ce jour. Tu voyais les arbres tomber en rafales comme renversés par un cyclone, transformant les bois en fouillis impénétrable et après, tout était en miettes par le bombardement. Les arbres sautaient, re-sautaient et s’évanouissaient. Systématiquement, le 21 au matin, Verdun, Belleville et tous les villages en avant, étaient bombardés. Bras [Bras-sur-Meuse], le soir, n’était plus qu’un amas de ruines et comme ils avaient boulotté ce qu’ils avaient sur eux pendant 4 jours, les cuisines roulantes : impossible d’avancer et de s’en servir et même de les abriter et les hommes pareil, car dans le secteur de l’attaque du 21 au 26, pas de tranchées du 2ème ligne, pas de fil de fer, ni d’obus. La campagne nue et désolée couverte de neige. C’est ainsi qu’ils trouvèrent Verdun et ses formidables retranchements artificiels dus à l’énergie et la vaillance, le coup d’il infaillible et les connaissances militaires de nos généraux Herr et Couttenceaux ??? Que dira l’histoire ? Je n’en sais rien, mais tous ceux qui ont dû prendre position à plat ventre sur la terre gelée sauront dire où étaient les tranchées (sans doute dans les caves de la citadelle) et peut-être n’osera-t-on pas, car il faudrait compter avec beaucoup. Plus tard quand on parlera de Verdun ou de la bataille de ce nom qui éclipse Austerlitz et Liepzick, on dira : " j’en étais" dira-t-on et nous y étions représentés : moi, Alphonse, Charles, Camille et Alfred et tous sont rentrés..... Ce qu’il y a eu de malheureux à l’arrivée des premiers renforts, 2ème, 7ème, et 4ème chasseurs à pied et 418ème : personne pour les renseigner exactement dans la nuit pour prendre position dans les bois occupés en partie par les boches. Le lendemain, beaucoup étaient cernés et faits prisonniers et les autres ont pris quelque chose comme marmitage et attaques. Honneur à eux, car ils trouvèrent là un passage difficile. Le 20ème Corps et Castelnau ont sauvé Nancy et Verdun : ils ont mérité les félicitations que tout le monde leur a adressées. " haut de page Vous êtes ici : Accueil > Chaligny dans l’histoire > Guerre de 1914-1918 > Témoignages Mis en ligne le vendredi 7 juillet 2006 par Axsane A propos de ce site | Mentions légales | © Axsane 2005 - Tous droits réservés Accueil Plan du site Contact Privé En passant par Chaligny... [puceoff.gif] Où se trouve-t-il ? [puceoff.gif] Habitat [puceoff.gif] Au fil des rues... 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