[USEMAP:topband.jpg] [4x4blank.gif] - Recherche - ______________ [ok.gif]-Submit [4x4blank.gif] ARTICLES « Fiction RTBF » : vos réactions, mes commentaires, des perspectives [8x8blank.gif] BREVES DE NET Médiamensonge par omission [8x8blank.gif] TEST - MEDIAS Kosovo : humanitaire ? [8x8blank.gif] LIVRES Bush le cyclone Monopoly Poker Menteur Attention Médias ! [8x8blank.gif] FILMS Bruxelles-Caracas(Nouv.) Les Damnés du Kosovo [8x8blank.gif] ACTUALITE PERSO " Savez-vous ce qui se passe, toutes les nuits, dans ce commissariat ? " [8x8blank.gif] MES INVITES [4x4blank.gif] ATTENTION MEDIAS ! 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Cest ce quaffirme le président, cest donc ce quaffirme la télé, ce quaffirment journaux et magazines et ce quaffirme le public. » Aujourdhui, le sujet phare cest la possibilité que lIran, le Petit Satan, finisse par se doter de larme nucléaire : Cest ce quaffirme ladministration, cest ce quaffirment les médias, et de fait trois fois plus de gens quil y a quatre mois, considèrent désormais lIran comme la plus grande menace pour la sécurité des Etats-Unis et pour 47 % du public, mieux vaut bombarder lIran que de le laisser se doter dune capacité nucléaire. Oncle Chutzpah et Ses Exécuteurs Zélés Face à lEffroyable Menace Iranienne : Douze Principes de Propagande de Guerre à luvre - ZNet, 15 mars 2006. (Traduit de langlais par Dominique Arias. Les notes en italique sont du traducteur et nengagent que lui) Le système produit cette mobilisation unanime comme une bonne machine de propagande bien huilée ce quil est du reste. Il semble dailleurs capable de produire ainsi ladhésion dune large proportion de lopinion à littéralement nimporte quelle idée susceptible de justifier un recours à la force, à court terme en tout cas. Linvasion de lIraq fut à ce titre un exploit remarquable, sappuyant entièrement sur une série dinformations fausses concernant larmement, les relations et la dangerosité de lEtat irakien, dont certaines apparaissaient demblée aussi stupides quindéfendables (menace pour la Sécurité Nationale U.S. et autres champignons atomiques). Qui plus est, les mesures supposées y répondre violaient ouvertement la Charte des Nations Unies. Les faire passer impliquait de facto la collaboration tacite et totale de ladministration et des plus grands médias, relais indispensables de toute propagande belliciste. En 1999, lOTAN avait bombardé les locaux de la radiotélévision nationale Serbe (dont seize employés avaient été tués) au prétexte quelle était lorgane de propagande des militaires serbes. Cette même logique celle de lopinion la plus respectable et celle du TPIY en la personne de Carla Del Ponte voudrait que dans un monde juste, où Bush et sa clique comparaîtraient inévitablement pour crimes de guerre aggravés, suite à leur invasion/occupation de lIraq, Arthur Ochs Sulzberger, Bill Keller, Thomas Friedman, Donald Graham, Leonard Downie, Jr., Richard Cohen, George Will, Rupert Murdoch, Bill OReilly et bien dautres, [notamment leurs homologues de la presse francophone] aillent les rejoindre au banc des accusés. Le plus extraordinaire, cest quaprès sêtre vaguement excusés au moins pour ce qui concerne le New York Times et le Washington Post davoir foulé au pieds lintérêt du public et de leur lectorat lors des préparatifs de linvasion de lIraq, les médias se vautrent ostensiblement dans la même propagande de routine, servant cette fois léventualité dune attaque de lIran. En général, ils évitent aussi scrupuleusement dévoquer les similitudes de leur argumentaire avec celui qui était le leur au sujet de lIraq, que laisance de ladministration à sappuyer sur une désinformation massive, ou leur propre propension à avaler sans sourciller les couleuvres les plus ahurissantes. Il faut bien faire table rase, si lendoctrinement à répétition quimpose le système implique la réitération des mêmes contrevérités, loccultation des mêmes réalités embarrassantes. « Ces tambours rappellent quelque chose » écrit Simon Tisdall dans le Guardian de Londres (7 mars 2006). Manifestement, chez les zélateurs du pouvoir dans les médias américains cest lamnésie totale [et il en va étonnamment de même dans la plupart des grands médias francophones.] Douze Principes de Propagande Favorisant la Mise en Place dun Conflit : Le cas de lIran Le premier des principes requis dans la production dune ligne de propagande belliciste U.S. est de tenir pour acquis que les Etats-Unis disposent dun droit moral et légal à prendre linitiative dans tout contexte impliquant une prise de position de la communauté internationale en loccurrence, larrêt du programme nucléaire iranien. Rappelons que les Etats-Unis occupent actuellement lIraq où ils commettent quotidiennement des crimes de guerre, conséquence directe dun acte dagression qui constitue en soi une violation majeure de la Charte des Nations Unies. Toute autre puissance se rendant coupable de tels actes en serait instantanément condamnée et se verrait dénier tout droit à mener une coalition internationale en croisade dans lintérêt de tous. La mettre hors détat de nuire serait même une priorité internationale absolue. Les Etats-Unis ont en outre montré le peu de cas quils faisaient du droit international et des procédures légales des Nations Unies lorsque, préparant linvasion de lIraq, ils fabriquèrent ex nihilo une crise internationale prétextes avancés : violation par lIraq des règles internationales et menace irakienne contre la Sécurité Nationale U.S. sautorisant sur cette seule base à se placer au-dessus du droit et des conventions internationales. Les Etats-Unis sont dailleurs fort mal placés pour reprocher à lIran son attitude vis-à-vis du Traité de Non Prolifération Nucléaire (TNP) : en tant que signataires du TNP, les USA ont prêté serment « de poursuivre en toute bonne foi des négociations sur des mesures effectives portant sur la cessation de la course aux armements nucléaires et sur un traité de désarmement général et total sous un strict et effectif contrôle international. » Les Etats-Unis nont pas plus tenu ce serment que leur promesse solennelle de ne pas recourir ni menacer de recourir à larme nucléaire contre des pays signataires ayant accepté de renoncer à se doter dun tel armement. Au contraire, ils nont eu de cesse de « moderniser » et « perfectionner » leur arsenal nucléaire afin de le rendre plus « pratique. » En théorie, lIran comme tout autre pays pourrait tout à fait se plaindre auprès de lAIEA de ce que les Etats-Unis violent ouvertement les dispositions du TNP, mais précisément cela ne se produit pas. Seules les violations que les Etats-Unis reconnaissent comme graves sont jugées recevables dans le Nouvel Ordre Mondial. Les USA ont de surcroît offert un soutien crucial à lEtat dIsraël, engagé depuis des décennies dans une gigantesque opération de nettoyage ethnique en totale violation du droit international, la première des grandes puissances et son principal client balayant dun revers de main une montagne de résolutions et injonctions de lONU, de même que la condamnation du mur dapartheid israélien par la Cour Internationale. Les USA ont en outre rendues possibles ou tacitement avalisées les violations du TNP par Israël, le Pakistan et lInde. De fait, le droit moral des Etats-Unis à mettre en cause lattitude de lIran par rapport au traité est parfaitement nul seule leur puissance les y autorise, ainsi que la corruption et les menaces quils prodiguent, et le patriotisme des grands médias, qui tiennent ce prétendu droit moral pour indéniable. Parallèlement au droit des USA à agir à leur guise, le second principe est le déni fait au pays cible du simple droit de se défendre. Habilités à disposer dun arsenal nucléaire, Israël peut bien refuser de se soumettre au TNP et les USA en violer les dispositions et menacer lIran de « changement de régime », toute velléité iranienne de rétablir léquilibre en se dotant de telles armes pour sa seule défense devient un crime intolérable qui menace « la paix et la sécurité internationale », selon les termes de la Résolution Concurrente 341 de la Chambre des représentants. Les Etats-Unis et Israël ont apporté « paix et sécurité » au Proche-Orient ! Précisons que les USA nont daigné accorder à lIran aucune garantie de sécurité dans le cadre des négociations de lUnion Européenne au sujet des activités nucléaires iraniennes, rendant on ne peut plus explicites leurs intentions bellicistes à légard de ce pays. Mais cela ne justifie pas pour autant que lIran puisse prétendre à se doter dun armement susceptible de réduire tant soit peu une menace aussi ouverte. Pour les médias, rien de tout cela nentre en ligne de compte, dès lors que leurs dirigeants affirment que lIran constitue une menace et que le reste importe peu. Un troisième principe consiste à exagérer la menace que constituerait la détention par lIran dun armement nucléaire. On retrouve ici le même cas de figure quauparavant pour la menace irakienne, lorsque les propagandistes de ladministration Bush évoquaient avec le plus grand sérieux les champignons atomiques sur New York, entre autres imminents périls. On se gardait bien alors de préciser dans la presse que Saddam Hussein navait fait usage darmes chimiques que contre lIran (et les Kurdes dIraq) dans les années 80 lorsque lIraq servait les intérêts occidentaux, bénéficiant de fait du soutien tacite des USA mais quil sétait abstenu dy recourir pendant la Guerre du Golfe, ayant en face de lui une coalition dont la riposte en pareil cas pouvait être démesurée. De même dans le cas de lIran, Israël et les USA disposant dénormes moyens de rétorsion, il serait évidemment suicidaire pour les Iraniens duser darmes nucléaires dans le cadre dune offensive. Tout au plus pourraient-ils en brandir la menace en cas dagression, comme ultime recours. Il ne pourrait donc sagir que darmes de dissuasion. La propagande des médias occidentaux élude scrupuleusement ce type de considérations. Tout conspirateur diabolique devrait naturellement être privé du droit de se défendre. De fait, le quatrième principe requis pour battre la campagne avant toute guerre est la sempiternelle diabolisation de lennemi. Cétait facile avec Saddam Hussein, mais ça marche littéralement avec nimporte qui. En effet, bien peu de dirigeants politiques peuvent se prévaloir dun actif exempt de quelque action douteuse, déclaration intempestive ou politiquement incorrecte susceptible, une fois sortie de son contexte et mise en exergue, dattester de lirresponsabilité et la dangerosité de son auteur. Le régime des mollahs demeure une dictature, bien quil se soit assoupli et ait cessé de réduire lopposition démocrate au silence. Récemment élu, le nouveau président Mahmoud Ahmadinejad a évidemment fait un faux pas indéfendable au sujet de lHolocauste (un « mythe ») et cavalièrement déclaré quIsraël devrait être « rayé de la carte. » Dans un récent classique de propagande de guerre, Richard Cohen va jusquà taxer le dirigeant Iranien de « zélateur fanatique qui a fait vu déradiquer Israël », un pur mensonge [néanmoins politiquement correct, y compris dans les médias francophones. Envisager de rayer la Palestine de la carte na pourtant rien qui y ait jamais semblé propre à discréditer un dirigeant israélien]. Pour Victor David Hanson, ce type de traitement médiatique est aussi « conciliant » que létait celui de Hitler dans les années 30, alors que lIran est désormais un Etat agressif et dangereux. (Appeasement 101: dealing with bullies, Chicago Tribune, 17 février 2006). Évidemment lIran ne possède pas une seule ogive nucléaire, tandis que les Etats-Unis et Israël en possèdent des quantités, avec missiles et lanceurs appropriés. De même, lIran na jusquà présent jamais agressé ou envahi aucun pays, tandis quIsraël et les Etats-Unis sont désormais coutumiers du fait et écrasent en ce moment même diverses populations du Proche-Orient. Cest pourtant bien lIran qui doit être regardé comme « agressif et dangereux », et cest se montrer trop « conciliant » que de ne pas exiger quon sassure rapidement, par la menace ou la force, que jamais il ne puisse se doter dune seule tête nucléaire. En réalité diffamations et caricatures sont ici de rigueur, et dans la cacophonie des préparatifs de guerre, mensonges et délires, même les plus ridicules, ne mangent pas de pain on fait feu de tout bois. Un cinquième principe consiste à éluder tout lien diplomatique entretenu de longue date avec des Etats pouvant faire lobjet du même type de diabolisation que lEtat cible (en loccurrence lIran). LArabie Saoudite, par exemple, est un Etat bien plus fondamentaliste et répressif que lIran, et lEgypte, le Maroc, le Pakistan ou lOuzbékistan sont loin dêtre moins critiquables que lIran en matière de pratiques antidémocratiques. En tant que clients des Etats-Unis, ils font cependant rarement lobjet de critiques, sans parler de menaces de déstabilisation ou dattaque. Le Pakistan dispose même de son propre arsenal nucléaire, ce que les Etats-Unis jugent parfaitement tolérable. Bien sûr, Israël dispose dun arsenal nucléaire nettement plus substantiel, dont les Etats-Unis ont largement favorisé et soutenu lépanouissement, ayant toujours jugé cela parfaitement raisonnable. Pour Richard Cohen, il sagit dun « judicieux double standard » (politique à deux poids, deux mesures), car « Israël na pas menacé de rayer lIran de la carte ; se trouve largement en sous effectifs face à ses puissants et belliqueux voisins ; et parce que cest lunique véritable démocratie dans une région littéralement dominée par des voyous. » Certes Israël menaçait déjà de bombarder lIran bien avant les virulentes diatribes dAhmadinejad qui nont jamais été aussi précises et bien réelles que les menaces dIsraël et Israël a fréquemment envahi ses voisins, ce que lIran na jamais fait (bien quayant été envahi par lIraq, avec le plus total soutien des Etats-Unis [de la France et de lAngleterre]. En outre, Cohen néglige de préciser que les « voyous » en question sont pour la plupart des clients des Etats-Unis, dont les exactions sont dautant plus acceptables quelles ne visent que leur propre population. De même, Israël se trouve bien « en sous effectifs » au point de vue population, mais nullement pour ce qui est du nombre de chars, de chasseurs bombardiers modernes, de missiles ou dogives nucléaires. Client privilégié, Israël dispose par ailleurs du soutien inconditionnel des Etats-Unis, ce qui lautorise à agresser ou envahir ses voisins en demeurant invulnérable. Enfin il ne sagit nullement dune « véritable démocratie ». Israël est un Etat raciste [administrativement notamment, du fait de son code de la nationalité, et de ce qui en découle : politique coloniale, droit foncier, politique de rédemption des terres, etc.] et cest le seul pays au monde qui soit habilité depuis des décennies à occuper les terres dun autre peuple et à y pratiquer un nettoyage ethnique systématique, en totale violation du droit international et des plus élémentaires principes éthiques, dont lEtat dIsraël se trouve exempté du seul fait de la puissance militaire qui le parraine. De sorte que ce « judicieux double standard » repose intégralement sur le racisme, le mensonge, une duplicité Orwellienne, mais se trouve néanmoins institutionnalisé de fait (cf. « Le Nettoyage Ethnique Israélien ou "lInstinct Moral" refoulé » Ed. S. Herman,) Sixième principe, et du même ordre : occulter impérativement tout passé commun, actions ou relations embarrassants, préalablement entretenus avec le pays cible et susceptibles de mettre au jour lhypocrisie et limposture de la prétendue menace. Cétait particulièrement flagrant dans le cas de Saddam Hussein, lequel avait joui tout au long des années 80 du soutien militaire et diplomatique des Etats-Unis, du Royaume-Uni [et de la France], alors quil recourrait couramment aux épouvantables « armes de destruction massive », aussi bien contre lennemi désigné par Washington (lIran en loccurrence) que contre ses propres populations. Pour ce qui est de lIran, les Etats-Unis y avaient jadis ardemment promu la mise en place dun programme nucléaire, à lépoque où le Shah était encore au pouvoir. Le gouvernement de ce dernier était certes infiniment plus oppressif que ne lest aujourdhui celui des mollahs ses salles de tortures étaient du dernier cri, grâce au soutien des Etats-Unis et dIsraël mais il était aux ordres, de sorte que selon le « judicieux double standard » de Cohen, il était raisonnable de lencourager à se nucléariser. La capacité des médias à omettre ce type de détails embarrassants, et à déterrer des « principes » négligés depuis des lustres pour les appliquer comme aujourdhui à lIran avec un sérieux déroutant, tient véritablement des principes de Newspeak (Ingnosc) décrits dans le 1984 dOrwell. Le septième principe consiste à éluder aussi toute action récente des Etats-Unis pouvant sembler incompatible avec la stricte sévérité quils adoptent pour sopposer, par exemple, au programme nucléaire iranien. Cest le cas du nouvel accord de partenariat avec lInde, récemment signé par le président Bush et son homologue Manmohan Singh, et qui assure à lInde laide des Etats-Unis pour le développement de son programme civil dénergie nucléaire. Ainsi parrainée, lInde pourra dautant plus librement alimenter en combustible son programme militaire darmement nucléaire. Certes les grands médias nont pu dissimuler la signature de cet accord, mais ils ont fait preuve dune remarquable maîtrise en passant à la trappe les principes quil viole : lInde, en effet, qui au lieu de signer le Traité de Non Prolifération sest mise à produire des armes nucléaires, plutôt que sanctionnée pour ce refus et cette contribution à la prolifération nucléaire, est accueillie parmi les autres puissances nucléaires et soutenue dans la valorisation de ce statut, civil et militaire. LIran, au contraire, qui a préféré signer le TNP et se soumettre aux inspections de lAIEA, et qui ne possède par ailleurs aucun armement nucléaire, se voit dénier tout droit à produire son propre combustible civil, et se retrouve menacé de sanctions et même dattaque. Huitième principe : imposer lidée que les Etats-Unis sont non seulement habilités à ne tenir aucun compte du TNP [ou de tout autre traité international], pour ce qui les concerne personnellement, mais en outre à en modifier les termes à leur convenance, concernant tout pays cible. En loccurrence, le TNP accorde à lIran « le droit inaliénable de développer recherche, production et utilisation de lénergie nucléaire dans un but pacifique » (Article IV. I). Lambassadeur américain auprès des Nations Unies nen affirmait pas moins dernièrement, que « aucun enrichissement en Iran nest permissible », car cela « pourrait offrir à lIran la possibilité de maîtriser les difficultés techniques rencontrées dans son programme », puis, à terme, den appliquer ailleurs les procédés. Une fois de plus, dédaignant le respect du droit, le violateur de la Charte des Nations Unies dans lagression de lIraq menace un autre pays dagression, au seul prétexte quil le considère comme une menace potentielle. Evidemment les seules menaces réelles émanent bel et bien dIsraël et des Etats-Unis, et jusquà preuve du contraire, lIran noutrepasse en rien la stricte application des termes du TNP, mais de telles considérations sont de bien peu de poids « La raison du plus fort est toujours la meilleure. » Le neuvième principe est que, sil ne peut prouver quil ne pourra jamais, à terme, constituer une menace réelle pour la « sécurité nationale » américaine, le pays cible doit impérativement être bombardé du seul fait de la gravité de cette menace, et le régime en place doit y être remplacé par un régime digne de confiance (comme celui du Shah dIran, de Sharon ou de Musharraf). Tel fut le cas de lIraq en 2002-2003, où, bien que les inspecteurs, après avoir fouillé le pays de fond en combles (y compris partout où les services de renseignements U.S./U.K. avaient eux-mêmes diligenté les recherches) naient strictement rien découvert, il fut décidé, sur la base de ce même principe, que linvasion était requise car rien ne prouvait (ni naurait pu prouver) que les charges étaient fausses. Le cas de figure est exactement le même aujourdhui pour lIran. Le dixième principe consiste à mettre les mécanismes de régulation internationaux relevant de lONU au service des objectifs de guerre et de changement de régime : en exigeant sans cesse davantage dinspections et dultimatums ; en dénigrant la pertinence des inspections ; en répondant à toute impossibilité de prouver limpertinence des charges et à tout refus dobtempérer ou de collaborer, par de nouvelles inspections, afin de rendre crédibles les suspicions dintentions sinistres et dattester dobscures manigances ; en amenant enfin le Conseil de Sécurité de lONU à prendre, pour apaiser lagresseur, des mesures susceptibles de parer lagression dune aura de quasi-légalité. Lorsque se préparait lagression contre lIraq, la flak [du nom de la DCA allemande sous le 3e Reich : virulent tir de barrage des think tanks, fondations et autres médias de droite, indiquant quon passe les bornes. Lobjectif de cet appel du pied est généralement de cantonner le débat dans des limites bien précises, avec à un extrême les positions les plus radicales, et à lautre les positions médianes, excluant de facto toute une partie des positions et éclairages possibles. Le matraquage prendra, en fonction du public cible, aussi bien la forme de pamphlets, darticles, de documentaires ou douvrages imposant les thèses les plus extrêmes, avec ripostes dun média à lautre (dun ciblage à lautre) ou celle de virulents accrochages lors démissions à thème simulant un débat public ouvert, mais dont certains faits et points de vue sont arbitrairement exclus.] sétait acharnée contre lONU, la France et lAllemagne, pour navoir pas donné carte blanche à la toute puissante Amérique. Ces derniers ne sen répandirent pas moins en obséquieuses courbettes au moment dapaiser lagresseur, pour finalement avaliser une agression/occupation aussi meurtrière quillégale [sans dénonciation ni demande de sanction daucune sorte]. Dans les préparatifs dagression contre lIran, les Etats-Unis ont maintenu une intense pression sur lAIEA et lUnion Européenne afin quils condamnent lIran pour ses « dissimulations » et son manque de « transparence », pressant lAIEA dinspecter dautant plus fréquemment et intensément (17 rapports dinspection écrits sur lIran et 4 oraux ont été présentés au siège de lAIEA par ses agents depuis mars 2003) dans lespoir, semble-t-il, de pousser lIran à se retirer du TNP, offrant à lagresseur le casus belli idéal. Soulignons que ces exigences émanent dun agresseur qui na pas encore digéré sa dernière proie et qui demeure en violation patente dudit TNP. Un onzième principe consiste à prétendre que la frénésie et lactivité des Grandes Puissances autour de la menace iranienne reflète une réelle inquiétude planétaire, plutôt que les seuls intérêts de la superpuissance américaine et la nécessité de lui assurer satisfaction. LUnion Européenne a ici coopéré bien plus étroitement avec ladministration Bush quavant lagression de lIraq, se faisant lécho des condamnation de lIran pour un supposé non respect de ses engagements, et pressant lAIEA de sacharner sans cesse davantage. Dans le même temps lU.E. fermait ostensiblement les yeux sur les violation du TNP par les USA, sur leurs menaces ouvertes à lencontre de lIran, et sur lillégalité de leurs programmes ouvertement annoncés de déstabilisation et dintervention, en violation patente de la Charte des Nations Unies [sans parler des Crimes de Guerre et Crimes contre lHumanité accumulés en Iraq]. De sorte que la « communauté internationale » coopère cette fois pleinement et activement à la prochaine agression planifiée et annoncée des Etats-Unis. Un douzième principe consiste enfin à éluder tout intérêt non officiel que pourraient avoir les Etats-Unis à sen prendre au pays cible. Lobjectif officiel décarter la menace que constitue lIran pour la sécurité nationale U.S. étant de toute évidence aussi bidon que celui concernant la prétendue menace irakienne de 2002-2003 et les USA refusant de concéder à lIran la moindre garantie de sécurité dans le cadre des négociations sur le contrôle des armements, le refus dexaminer les motivations réelles du programme américain est un comble dirresponsabilité de la part des journalistes comme de la communauté internationale. Sagit-il de la simple « projection de puissance » dun Etat impérialiste, telle que réclamée à cor et à cri nombre dofficiels de lentourage de Bush dans le cadre du Projet Pour un Nouveau Siècle Américain : « Reconstruire les Défenses de lAmérique » (2002), et telle quexposée dans la « Stratégie de Sécurité Nationale des Etats-Unis » (2002) ? Est-ce lune des étapes dun projet de prise de contrôle des principales réserves de pétrole impliquant, en Iran comme en Iraq, linstallation dun régime client ? Sagit il de mettre en échec linstauration en Iran dune Bourse du pétrole susceptible de ne pas conserver au Dollar sa position dominante sur le marché des changes ? Sagit il de faire obstacle à lémergence dun alignement énergétique entre la Chine, lIran et différents pays asiatiques ? Sagit-il de permettre à Israël de conserver sa position hégémonique au Proche Orient et de poursuivre sans encombre son nettoyage ethnique de la Cisjordanie et de Jérusalem Est ? Une combinaison de ces différents objectifs sous-tend incontestablement lattitude agressive et menaçante des Etats-Unis. Des médias démocratiques et une communauté internationale responsable ne manqueraient probablement pas den débattre et den tirer les conséquences. Conclusions Oncle Chutzpah et ses exécuteurs zélés les médias, les Nations Unies et la meute des plus lâches et des plus corrompus ont isolé lIran, désormais à la merci dune probable campagne de déstabilisation et agression. Cela pourrait sembler impossible, vu la similitude flagrante entre les accusations et arguments avancés ici et ceux qui avaient prévalu à lépouvantable invasion/occupation de lIrak, si la puissance de lagresseur et la servilité des médias et de la communauté internationale nétaient manifestement sans bornes. Cette attaque de lIran nest pour autant nullement inévitable, elle est seulement hautement probable, et si elle se produit, il ne sagira probablement que de bombardements. On en jette pour linstant les bases, et ceux à qui il reviendra probablement den décider sont des criminels avérés qui couramment recourent à la torture et violent le Droit International, forts de leur supériorité miliaire, de leur flagornerie à couper le souffle et de limmunité qui les tient à labri de toute poursuite, quelque exactions quils puissent commettre. Loin de chercher le moins du monde à entraver leurs ambitions, la communauté internationale leur assure soutien et assistance dans la préparation de leur « (im)moral » et quasi-légal dessin. Spéculateurs habiles, les dirigeants de cet Etat agresseur reconnaissent les vertus de la guerre comme moyen de se remettre daléas politiques. Peu leur chaud dêtre décriés chez eux comme à létranger comme de piètres politiques, ils ont su rendre au monde des affaires dimmenses services et ce sont ces succès, précisément, qui leur valent soutien et protection. Il pourrait donc sembler avantageux de jouer leur maintien au pouvoir, au dépens du plus grand nombre, sur un cas de force majeure. Comme le soulignait Thorstein Veblen il y a une centaine dannées, La valeur culturelle directe dune politique daffaire martiale est sans équivoque. Elle amène la populace à des prises de position conservatrices Du même coup, elle oriente les intérêts populaires vers des préoccupations autrement plus nobles et institutionnellement moins périlleuses que linégale répartition des richesses. » (The Theory of Business Enterprise [1904], pp. 391-3). Lorsque, chaque jour, on arrange un peu mieux les plus riches aux dépens du plus grand nombre, la guerre peut offrir lavantage damener le bon peuple à se tourner à nouveau vers des préoccupations « plus nobles et institutionnellement moins périlleuses » comme, par exemple, en finir avec lintolérable menace dune bombe iranienne. [haut.gif] Haut [etvous.gif] [4x4blank.gif] MAILING LIST Inscriptions Désinscriptions [4x4blank.gif] [4x4blank.gif] ECRIVEZ-NOUS [4x4blank.gif] Vos avis, expériences, problèmes, suggestions. [4x4blank.gif] [4x4blank.gif] [4x4blank.gif] COMMANDER [4x4blank.gif] [4x4blank.gif] [4x4blank.gif] NOUS AIDER ? [4x4blank.gif] [4x4blank.gif] [4x4blank.gif] AGENDA [4x4blank.gif] [8x8blank.gif] [organiser.gif] [4x4blank.gif] FILM + DEBAT [4x4blank.gif] Les Damnés du Kosovo, les guerres de demain. [8x8blank.gif] CONFERENCES [8x8blank.gif] FORMATIONS [4x4blank.gif] Guerres, globalisation, médias, Moyen-Orient, Balkans... [4x4blank.gif] [4x4blank.gif] © COPYRIGHT [4x4blank.gif] [8x8blank.gif] [EMBED] [4x4blank.gif] Ajouter le site aux favoris ! ou [ CTRL+ B ]