[titlefrench.gif] Visitez le site anglais du WSWS avec sa mise à jour quotidienne en cliquant sur www.wsws.org SUR LE SITE Contribuez au WSWS wsws.org/francais Nouvelles et Analyses Luttes Ouvrières Histoire et Culture Correspondance L'héritage que nous défendons A propos du CIQI A propos du WSWS AUTRES LANGUES Allemand Français Anglais Espagnol Italien Indonésien Russe Turque Tamoul Singalais Serbo-Croate WSWS : Nouvelles et analyses : Asie Le PES sri lankais exige une enquête complète sur le meurtre de Sivapragasam Mariyadas Déclaration du Parti de légalité socialiste 6 septembre 2006 Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur Le Parti de légalité socialiste (PES) au Sri Lanka et le World Socialist Web Site (WSWS) condamnent le meurtre du partisan du PES, Sivapragasam Mariyadas, survenu le 7 août dans le quartier de Trincomalee. Nous demandons à nos lecteurs et nos partisans dappuyer notre campagne pour exiger une enquête complète et pour que les responsables de ce crime soient amenés devant la justice. Les faits connus jusquà maintenant indiquent que les tueurs seraient membres de larmée sri lankaise, de la police ou des groupes paramilitaires alliés, et que le meurtre de Mariyadas serait un élément dune campagne brutale pour intimider et terroriser la population du nord-est du Sri Lanka, alors que le gouvernement du président Mahinda Rajapakse replonge le pays dans la guerre civile. Le but de cette campagne est de faire taire les opposants conscients à la guerre. Mariyadas, 32 ans, était photographe de profession et dirigeait un studio et un centre de communications dans la ville rurale de Mullipothana, à 20 kilomètres au sud de Trincomalee. Il y avait déménagé dans cette ville avec sa femme, Stela Krishanthi Mariyadas, et son fils de trois ans, seulement sept jours avant sa mort, à cause des difficultés quotidiennes quil éprouvait pour se rendre à son travail. Le 7 août, Mariyadas est arrivé chez lui à 19h45. À environ 21h30, juste après avoir manger, il est allé ouvrir la porte après avoir entendu quelquun crier en tamoul « Mariyadas anna », ce qui signifie « frère Mariyadas ». En atteignant la porte, un tireur la atteint au front et au cou, le tuant instantanément. Après avoir entendu les coups de feu, sa femme, Stela Krishanthi, qui se trouvait à la cuisine, sest précipitée à lentrée pour y trouver Mariyadas étendu à terre. Elle a pu apercevoir que lassaillant portait un short, un t-shirt et un casque et quil senfuyait de la maison en direction de la barrière. Le tueur a sauté par-dessus le mur et sest enfui sur une motocyclette qui lattendait là. Des voisins accompagnés de deux soldats des forces territoriales sont arrivés à la maison après avoir entendu Krishanthi appeler à laide. Une demi-heure plus tard, des policiers de la station de Thambalagamuwa sont arrivés sur place. Ils ont noté la déclaration de Krishanthi et ont transporté le corps de Mariyadas à lhôpital de Kantalai, à 10 kilomètres au sud. La journée suivante, en enquête du magistrat fut menée à lhôpital et un verdict de routine fut rendu : mort causée par des blessures par balles, tireur non identifié. Aucune enquête sérieuse nest en cours. Les circonstances du meurtre indiquent que celui-ci était un assassinat professionnel et ciblé, réalisé par des membres des forces de sécurité ou des gangsters paramilitaires. Toute la région se trouve au beau milieu dune zone de guerre et elle hautement patrouillée par des troupes militaires, la police et des forces territoriales. Quiconque se déplace durant la nuit doit régulièrement subir des contrôles de sécurité à des barrages routiers. Le meurtre sest produit tout juste après de violents combats à Muttur, à quelque 50 kilomètres à lest de Mullipothana. Le 26 juillet, le président Rajapakse a lancé une offensive majeure, brisant ouvertement le cessez-le-feu de 2002, pour semparer du contrôle du réservoir dirrigation de Mavilaru en territoire rebelle. Le 1er août, les Tigres de libération de lEelam tamoul (LTTE) ont répliqué en pénétrant dans la ville de Muttur, contrôlée par le gouvernement, menaçant de couper les lignes dapprovisionnement de larmée. Des dizaines de milliers de résidents, la plupart musulmans, ont fuient après que les militaires eurent bombardé la ville avec un tir soutenu dartillerie et un barrage de roquettes et quils eurent finalement repris le contrôle de la ville. La résidence de Mariyadas était à quelques mètres dune école musulmane dans laquelle des réfugiés de Muttur avaient trouvé refuge. Les troupes étaient partout dans Mullipothab et patrouillaient sur la principale route joignant Trincomalee à Kantalai. Des soldats lourdement armés étaient postés près de lécole. Le 5 août, deux jours avant que Mariyadas soit tué, 17 travailleurs locaux liés à lorganisation française Action contre la faim (ACF) furent trouvés morts à Muttur. 15 corps étaient alignés sur les lieux de lACF, chacun avec une balle dans la tête à la manière dune exécution. Deux autres travailleurs ont tenté de séchapper et ont été trouvé une balle dans le dos. Après avoir mené sa propre enquête, le groupe de supervision du Sri Lanka, (GSSL) qui voit à lapplication du cessez-le-feu, en est arrivé formellement à la conclusion le 30 août que les forces militaires étaient responsables de ces meurtres. La tuerie de Muttur, une atrocité parmi tant dautres depuis la prise du pouvoir de Rajapakse en novembre dernier souligne le caractère communautariste de la guerre. Les forces de sécurité sont profondément imbues de chauvinisme singhalais et traitent la minorité tamoule comme lennemi. Les partis extrémistes singhalais ont régulièrement dénoncé les organisations non gouvernementales opérant dans le Nord et lEst de « sympathisant des Tigres ». Deux jours plus tard dans ce climat politique empoisonné, Mariyadas était assassiné. À ses funérailles le 9 août dans sa ville natale de Selvanayagapuram près de Trincomalee, les forces de sécurité patrouillaient en moto et tentaient de garder les gens à distance. Des soldats singhalais ont dit aux personnes en deuil : « Pourquoi participer aux funérailles de ce membre des LTTE ? Vous pouvez y aller, mais nous vous avons à lil et saurons où vous irez lorsque vous partirez. » Des soldats à Mullipothana ont répandu des mensonges similaires : que Mariyadas était un membre des LTTE et quil sétait vu accorder une médaille des LTTE à ses funérailles. Malgré les efforts dintimidation, les membres du cortège funèbre, près de 500 personnes Tamouls et Singhalais sont venues rendre hommage au défunt. Mariyadas était un jeune homme populaire, bien connu pour aider les autres et organiser des événements sociaux. Mariyadas nétait pas un membre du LTTE. Bien quil nétait pas ouvertement engagé dans les activités politiques du SEP, il était en accord avec le programme politique du parti, et non pas avec la perspective séparatiste du LTTE. Mariyadas avait un profond respect pour la lutte soutenue du SEP et son prédécesseur, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), en opposition à la guerre dès son éclatement en 1983 et lunification de la classe ouvrière tamoule, singhalaise et musulmane pour la République socialiste du Sri Lanka et de lEelam. Mariyadas est entré en contact avec le SEP, il y 5 ans. Il lisait avidement les articles du WSWS en tamoul et aidaient les journalistes du WSWS chaque fois que cela lui était possible. Sa famille et lui ont offert gîte et nourriture à nos journalistes. Sil jugeait que leur assignation était dangereuse, il insistait pour les accompagner. Avec son large réseau damis et de connaissances, nous pouvions toujours compter sur lui pour trouver de linformation ou obtenir des entrevues. Quelques jours avant son décès, il a organisé une entrevue avec un réfugié de Muttur. Mariyadas voulait quun portrait véridique de ce qui se passait au Sri Lanka soit porté à lattention dune public international. Il a bien simplement résumé son opposition à la guerre : « Voyez-vous, nous, les Singhalais, les Tamouls et les musulmans, vivons ici en relation étroite. Une poignée de gens de ces trois côtés viennent ici et incitent à la discorde entre communautés en défense de leurs propres intérêts ». Profondément opposé à la guerre et hostile à toutes les élites dirigeantes, il disait : « Ce sont les Tamouls ordinaires et les civils singhalais, ainsi que les soldats, qui meurent dans cette guerre. » Ce nest pas par accident sil fut attiré par le PES et le WSWS. Mariyadas navait pas dennemis personnels. Lorsque les membres de sa famille lont pressé de ne pas déménager à Mullipothana, Mariyadas leur a répondu quil ne craignait rien parce que les Singhalais et les musulmans de cette ville étaient tous amicaux avec lui. Il a été tué parce quil était connu comme un opposant à la guerre. Son meurtre visait à terroriser ceux qui cherchent pour une voie politique progressiste hors du bourbier de la guerre entre communautés qui engouffre lîle depuis plus de vingt ans. Lorsque le PES a parlé à la police de Thambalagamuwa le 4 septembre, le sergent Perera, responsable de la section des crimes, a dit que les enquêteurs navaient trouvé aucun indice. Il a dit que la police soupçonnait un groupe terroriste comme le groupe Karuna, né dune scission avec les LTTE et allié avec larmée. Perera a aussi laissé entendre que les LTTE ont pu soupçonner Mariyadas de transmettre des informations aux forces de sécurité et le tuer. En dautres mots, la police ne mène pas denquête sérieuse. Le sergent Perera a dit au SEP que lenquête continuait et que le cas devait être entendu à nouveau devant une cour locale le 7 décembre. Le danger est que lon organise une tentative monstrueuse détouffer laffaire comme cela est arrivé maintes et maintes fois lorsque les forces de sécurité sri lankaises sont impliquées dans de tels crimes. Le PES et le WSWS lancent une campagne internationale pour demander que le gouvernement sri lankais trouve et amène devant la justice les assassins de Mariyadas. Nous pressons tous nos lecteurs et nos supporteurs décrire aux autorités sri lankaises pour protester contre le meurtre, demander une véritable enquête et pour arrêter et accuser tous les responsables. Les lettres de protestation devront être adressées à : Inspector General of Police Chandra Fernando, Police Headquarters, Colombo 1, Sri Lanka. Fax: 0094 11 2446174 Email: igp@police.lk Attorney General K.C. Kamalasabeyson, Attorney Generals Department, Colombo 12, Sri Lanka. Fax: 0094 11 2436 421 SVP, faites parvenir une copie de vos letters au Parti de légalité socialiste (Sri Lanka) et au World Socialist Web Site. Socialist Equality Party, P.O. Box 1270, Colombo, Sri Lanka. Pour faire parvenir votre lettre au comité editorial du WSWS, bien vouloir utiliser ce lien-ci. (article original anglais paru le 5 septembre 2006) Haut Le WSWS accueille vos commentaires _________________________________________________________________ Copyright 1998 - 2006 World Socialist Web Site Tous droits réservés