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Après que des avions de guerre aient mitraillé un orphelinat tôt dans la matinée de lundi, le LTTE (Tigres de Libération de lEelam tamoul) a déclaré que 61 lycéens, la plupart des filles, ont été tués lors dune attaque et 129 ont été blessés. Il sagissait de lycéens des écoles environnantes qui avaient passé la nuit dans des sites à Vallipunam, une région contrôlée par le LTTE, après avoir participé à un atelier dentraînement aux soins médicaux durgence. Larmée a immédiatement nié les affirmations en déclarant que larmée de lair avait mitraillé un camp dentraînement du LTTE tuant des combattants du LTTE. Toutefois, le même jour, Ulf Henricsson, le chef de la mission de contrôle du cessez-le-feu au Sri Lanka (SLMM) a précisé que son équipe a visité la région et a confirmé que les morts étaient des écoliers. Il a dit navoir vu ni installations militaires ni armes. Le personnel dun bureau du Fonds des Nations unies pour lEnfance (UNICEF) tout proche sest immédiatement rendu sur les lieux pour évaluer la situation et pour fournir du carburant, des médicaments et des conseils. Dans un communiqué, lUNICEF a précisé mardi que quarante adolescentes avaient été tuées et que 100 enfants sont blessés, dont certains très gravement. La représentante de lUNICEF, Joanna van Gerten, a dit à la presse : « Pour linstant, nous navons aucune preuve quil sagissait de cadres du LTTE. » Soucieux de contenir lindignation croissante, le ministre de la Planification, Keheliya Rambukwella, qui fait également office de porte-parole du gouvernement pour les questions de Défense, a tenu mardi une conférence de presse à Colombo. Sans exprimer la moindre sympathie pour les victimes ou présenter ses condoléances à leur parents, Rambukwella, qui est également un ministre du gouvernement, a répété laffirmation que lancien orphelinat servait de camp dentraînement au LTTE, en ajoutant que les enfants qui sy entraînaient avaient été impliqués durant le weekend dans de récentes attaques contre les forces armées sri lankaises à Muhamalai. Ni Rambukwellla ni le porte-parole militaire, le brigadier Athula Jayawardena, ont offert la moindre preuve pour ces affirmations. Des photos aériennes du site avant et après le bombardement ont été présentées aux journalistes présents. Le site internet japonais Kyodo a fait le commentaire suivant : « Des séquences de film pris après la frappe ont montré des silhouettes qui couraient. Les porte-parole gouvernementaux les ont décrites comme étant des cadres du LTTE. » Le brigadier Jayawardena a dit aux média que « le camp qui a été touché se trouvait dans une région de jungle avec un champ de tir. » Larmée, a-t-dit, a surveillé la zone durant des années et na attaqué le site quaprès avoir recueilli des semaines durant des renseignements, y compris ceux fournis par des espions et après avoir analysé lobjectif. Il ne sest pas préoccupé des preuves produites par les représentants de la SLMM et de lUNICEF ; il nexpliqua pas non plus pourquoi, si les renseignements étaient tellement précis, larmée a tué délibérément des écoliers. Du reste, dans sa précipitation à démontrer la précision du travail des services de renseignement de la défense, le brigadier confirma par inadvertance le fait que larmée avait préparé des semaines durant, si ce nest plus, ses frappes contre le LTTE, et donc bien avant que les combats aient eu lieu près du « camp dentraînement ». Dès le départ, le gouvernement a affirmé que son offensive contre le LTTE, lancée le 26 juillet, était une opération « humanitaire restreinte » ayant pour but douvrir la vanne de Mavilaru qui approvisionne en eau les paysans. En réalité, larmée avait déjà élaboré des projets pour une guerre à une échelle plus vaste en attaquant dautres cibles du LTTE, y compris lorphelinat de Vallipunam. Les commentaires les plus effrayants, cependant, sont venus du ministre qui sest lancé dans des tirades contre le LTTE pour avoir recruté des enfants soldats. « Une fois quils sont formés aux armes, lon ne peut plus les considérer comme des enfants normaux, » a déclaré Rambukwella. « Si un enfant arrive avec un fusil pour abattre un soldat vous ne pouvez pas vous attendre à ce quil reste là pour le serrer dans ses bras. A une époque comme celle-ci nous ne pouvons pas tenir compte de leur âge mais plutôt de ce quils ont lintention de faire. » Le point le plus important est quaucune des filles massacrées de sang-froid lundi na attaqué des troupes sri lankaises. Pas plus quil nexiste des preuves que les lycéens suivaient une formation militaire. Dénudé de superflu, largument de Rambukwella est le suivant : le LTTE forme des enfants soldats, lorphelinat de Vallipunam abritait des enfants, donc cétait une cible légitime. En dautres termes, la population entière, des enfants tout comme des hommes et des femmes, est traitée comme ennemi. Cest la même logique qui est employée par le gouvernement israélien pour justifier ses crimes de guerre au Liban Sud. Sur la base de la destruction de « linfrastructure du Hezbollah », larmée a aplati des villages, des villes et des cités, tuant des centaines de civils. Après avoir bombardé la ville de Cana, tuant au moins 28 personnes, y compris des enfants, les autorités israéliennes ont continué à affirmer que le bâtiment était utilisé par le Hezbollah pour des tirs de rockets et ce malgré la preuve du contraire fournie par les journalistes et les travailleurs de laide humanitaire. Larmée sri lankaise manque peut-être de la puissance de feu dont dispose la machine de guerre israélienne, mais les méthodes sont les mêmes : des attaques à lartillerie et des frappes aériennes aveugles contre des prétendues cibles LTTE dans le but dintimider et de terroriser la population dans son ensemble. Après que le LTTE ait pénétré début août dans la ville de Muttur dans lEst, en menaçant de couper les voies dapprovisionnement en direction de la région de Mavilaru, larmée a répondu par un tir de barrage de rockets et dartillerie, tuant des civils et forçant entre 20.00 et 40.000 résidents à fuir la région. La réponse de Rambukwella aux preuves de lUNICEF a été de citer un précédent rapport de lUNICEF qui accusait le LTTE de recruter des enfants soldats. « LUNICEF ne peut pas nous dire quelles [les victimes] sont des enfants et quil ne faut pas les attaquer, » a-t-il dit en ajoutant stupidement que si la SLMM et lUNICEF avaient des doutes, le gouvernement les emmènerait dans la région. Mis à part le fait que le gouvernement nest pour le moment pas en mesure demmener qui que ce soit en territoire LTTE, des représentants de la SLMM et lUNICEF ont déjà visité le site et délivré leur verdict. Les atrocités ont non seulement exposé la nature criminelle du gouvernement, mais aussi le soutien servile que les média de Colombo apportent à sa guerre. La presse droitière sert de porte-parole au gouvernement et à larmée, ressassant sans critique leurs mensonges en dénonçant régulièrement le LTTE comme des « Tigres terroristes ». Le Island a déclaré hier, « Le gouvernement rejette laffirmation de la SLMM au sujet du bombardement de Mullaitivu ». Le journal Lakbima a rapporté lincident comme « Une frappe aérienne sur un camp dentraînement denfants soldats. » Le Daily Mirror, qui sefforce de safficher comme une alternative libérale, a publié mardi un article intitulé « Un mystère englobe la mort de plus de 60 jeunes à Mullaitivu », en faisant un rapport sur une spéculation non confirmée que les victimes étaient des « enfants soldats ». Même après que la déclaration de lUNICEF ait été publiée, le journal a négligé de prendre position dans un article publié hier disant « Des enfants tués sous le feu croisé UNICEF-Gouvernement ». Personne dans les média na essayé de réaliser une évaluation indépendante du massacre. Même des reportages limités sur les commentaires du LTTE et ceux dorganisations telle lUNICEF ont poussé le gouvernement à brandir la menace de la censure. Le Daily Mirror a rapporté que le président Mahinda Rajapakse a rencontré des directeurs de la presse privée et de la presse dEtat pour les informer de projets concernant « lintroduction de directives sappliquant à toutes les organisations de presse. » La proposition a été faite à la suite dune réunion sécuritaire tenue le mois dernier et lors de laquelle des officiers gradés de larmée se sont plaints auprès de Rajapakse sur la « désinformation du LTTE » de la couverture de presse. Personne au sein de lestablishment politique et médiatique à Colombo a nommé le bombardement de Mullaitivu par son vrai nom : un crime de guerre pour lequel les responsables du gouvernement et de larmée devraient être accusés et poursuivis. Haut Le WSWS accueille vos commentaires _________________________________________________________________ Copyright 1998 - 2006 World Socialist Web Site Tous droits réservés [clearpxl.gif]