13 février 2006 Roanne : un barrage pour naviguer par : [23]Charles Berg, [24]Jean-Paul Uhel -- et publié a sa demande Depuis quelques mois, le barrage de Roanne se refait une santé. C'est pour nous l'occasion de présenter cet ouvrage d'art majeur du patrimoine ligérien en découvrant son histoire déjà riche. -- dernière disparaît peu après 1860. Le canal de Roanne et ses deux premiers barrages Emplacement des 3 barrages successifs de ROANNE - 26.7 ko Emplacement des 3 barrages successifs de ROANNE Le canal est construit sur la rive gauche de la Loire, aux normes -- grand bras libéré, il établit le port du canal. Pour l'alimenter, il barre l'ancien petit bras, devenu le lit unique de la rivière, par un barrage qu'il établit à peu de distance, 53 m, à l'aval du canalet par lequel Loire et canal communiquent, le "linquet", équipé, comme actuellement, d'une porte de garde contre les crues de la rivière. Nous savons peu de choses de ce premier barrage de Roanne, sinon qu'il est fixe, en maçonnerie, avec une passe mobile offrant 30 m d'ouverture, ceci pour, d'une part, évacuer les crues et, d'autre -- ressemblant à l'ouvrage que Riquet a établi à Béziers sur l'Orb, à l'aval du chenal par lequel son canal du Midi traverse la rivière [[26]2]. Néanmoins, ce premier barrage n'est pas assez haut, et dès 1843, il est décidé d'en construire un autre, mieux conçu. De plus, il n'offre pas un débouché suffisant aux crues, comme le démontre celle des 17 et 18 octobre 1846 qui l'emporte. Le 2ème barrage de 1848 - 25.6 ko Le 2ème barrage de 1848 Les aiguilles sont bien visibles. Une partie a été enlevée pour évacuer une petite crue Cette même année 1846 voit mettre en service le nouveau barrage de Roanne. Il est établi bien en aval du premier, à plus de 800 m du grand pont, ce qui offre un très beau plan d'eau à la cité forézienne et à sa voisine beaujolaise, le Coteau. Ce nouveau barrage comporte une grande passe mobile marinière de 70 m d'ouverture, en rive gauche et un déversoir oblique fixe en maçonnerie, long de 175 m, qui rejoint -- elle bénéficie d'une technologie nouvelle : le système à fermettes métalliques et aiguilles mis au point en 1834 par Charles Poirée. Ce barrage de 1846 ressemble beaucoup à certains que l'on peut encore voir sur l'Yonne en amont d'Auxerre. Il permet de remplir entièrement le canal en 5 jours. Radier du barrage de 1846 tel que l'on peut le voir aujourd'hui - 42.9 ko Radier du barrage de 1846 tel que l'on peut le voir aujourd'hui La Restauration est une période extrêmement favorables aux canaux, -- accueillir des bateaux portant 250 tonnes en canal. Le troisième barrage Un ingénieur en chef, en poste à Nevers, reçoit la mission de -- À Roanne, Mazoyer supervise l'ingénieur Lesierre chargé des travaux du nouveau barrage. C'est celui que nous connaissons. Retardée par la crue de 1907, sa mise en service totale est effective en 1909. Il est prévu à l'origine à l'emplacement de son prédécesseur, avec trois -- depuis une poutre-passerelle de type "bow-string". Des contraintes techniques particulières ont empêché Lesierre et Mazoyer d'établir cette passe profonde au milieu du barrage. Construction du 3ème barrage - 31.5 ko Construction du 3ème barrage NB : Le barrage de 1846 est encore en service alors que le 3ème barrage est en construction à l'arrière plan Pourquoi un nouveau barrage ? L'ancien, mobile seulement en partie, ne laissait pas les grandes crues s'évacuer facilement, et elles se ménageaient leur propre passage en emportant la chaussée déversante en -- alimenté, et le trafic en souffrait. Construction du 3ème barrage - 23.8 ko Construction du 3ème barrage Vue aérienne prise vraisemblablement depuis un ballon statique De plus, ce nouveau barrage sera plus haut de 60 cm que le précédent. Cela va permettre de rehausser le niveau du port, qui sert aussi de bassin de dépôt des alluvions de la Loire, pour éviter que celles-ci -- ouvrage de garde sans dénivelé, fonctionne désormais en mode normal. Le 3ème barrage est achevé en 1909 - 27.2 ko Le 3ème barrage est achevé en 1909 On apperçoit nettement la potence mobile sur rail qui sert à la manoeuvre des aiguilles Pour ôter les aiguilles et les emmener dans la "citrouille", local technique de rangement situé au bout du barrage, côté Roanne, sous la levée, un chariot équipé d'une potence à crochet se déplace sur toute la longueur des trois passes à aiguilles. Pour cela, des rails sont -- La potence mobile sur rail Le barrage se modernise La lenteur des manuvres, leur pénibilité et leur danger amènent les ingénieurs à reconsidérer le barrage en 1939. Désormais, il sera équipé de hausses Aubert sur toute sa largeur, manuvrées depuis un chariot-grue se déplaçant sur une longue poutre en treillis métallique, qui traverse, elle aussi, toute la Loire. Les agents préposés à la manuvre du barrage gagnent nettement en confort et en sécurité, même si le passage d'une passe à l'autre nécessite de décrocher puis de raccrocher le câble de manuvre en se tenant à -- m en passe profonde, et 1,35 m en passes ordinaires. Deux rampes à poissons complètent l'ouvrage, installées, l'une au pied de la troisième pile, l'autre en rive droite. Tel quel, ce barrage se maintient de 1939 jusqu'en 2005, soit 66 ans de bons et loyaux services. Mais, à la fin du XXe siècle, d'inquiétants signes de faiblesse appellent à une nouvelle restauration de l'ouvrage. Le barrage actuel - 32.7 ko Le barrage actuel Les travaux de modernisation du vieux barrge de 1909 ont commencé début 2005 -- un nouveau chariot-grue, toujours perché sur la même poutre métallique restaurée. La passe de gauche, côté Roanne, recevra une micro-centrale électrique. La silhouette aujourd'hui familière du barrage ne sera pas fondamentalement modifiée. -- Mots clés de l'article [47]Barrage [48]Navigation [49]Roanne