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La journaliste italienne relâchée en Irak - Giuliana Sgrena libre mais blessée

Un blindé américain a tiré par erreur sur le convoi, tuant un agent italien et blessant la reporter

AP
Édition du samedi 5 et du dimanche 6 mars 2005

Mots clés : Irak (pays), Italie (pays), giuliana sgrena, journaliste italienne, otage

Rome -- Après un mois de détention en Irak, la journaliste italienne Giuliana Sgrena a été relâchée par ses ravisseurs, mais un blindé américain a tiré par erreur sur la voiture qui la conduisait à l'aéroport de Bagdad. La reporter et deux membres des services secrets italiens ont été blessés alors qu'un troisième agent a été tué.



Au journal Manifesto, les collègues de la journaliste Giuliana Sgrena célébraient sa libération. Mme Sgrena a été enlevée le 4 février dernier, à Bagdad.
Agence Reuters


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  Irak: Après la guerre

Le président du Conseil italien Silvio Berlusconi a annoncé qu'il avait convoqué l'ambassadeur des États-Unis à Rome pour demander des «éclaircissements» sur cette bavure, survenue à un barrage routier.

«Étant donné que les tirs venaient d'une source américaine, j'ai décidé de convoquer immédiatement l'ambassadeur américain», a-t-il déclaré lors d'une brève conférence de presse au palais Chigi. «L'ambassadeur devra me donner des éclaircissements sur le comportement des militaires américains», a-t-il ajouté. «Quelqu'un aura à assumer la responsabilité d'un accident aussi grave.»

L'armée américaine à Bagdad a confirmé l'épisode. «Vers 20h55 locales, des forces de la coalition à la force multinationale Irak ont tiré sur un véhicule qui approchait à grande vitesse d'un barrage de la coalition à Bagdad», affirme un communiqué. «La journaliste italienne Giuliana Sgrena, qui venait d'être libérée, était l'un des occupants du véhicule, et il semble qu'elle ait été blessée.» «Il apparaît qu'une deuxième personne à bord de l'automobile a été tuée», ajoute le texte.

Le président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, a fait part de sa «profonde douleur» après la mort de l'agent des services secrets Nicola Calipari.

Silvio Berlusconi a précisé que cet agent, marié et père de deux enfants, avait participé «aux précédentes tractations avec le monde du terrorisme irakien et à la libération d'autres otages».

«Giuliana est blessée à une épaule et elle est hospitalisée à Bagdad», a déclaré Gabriele Polo, le directeur du Manifesto. «Giuliana va bien», a cependant assuré le directeur éditorial du quotidien de gauche, Francesco Paterno, en précisant que la journaliste était soignée à l'hôpital américain.

En revanche, l'un des deux agents blessés a été touché au poumon et serait dans un état grave, rapporte l'agence italienne Apcom.

Le compagnon de Giuliana Sgrena, Pier Scolari, était en route hier soir pour la capitale irakienne à bord d'un avion de la présidence du Conseil italien.

Gabriele Polo a rendu hommage à l'agent Nicola Calipari. «Pour défendre Giuliana, il s'est jeté sur elle pour la protéger», a ajouté le directeur du Manifesto. «La personne qui a travaillé à la libération de Giuliana a été tuée par des balles américaines. Cela nous accable et confirme la folie de la guerre.»

Le bureau de presse de l'armée américaine à Bagdad ne faisait aucun commentaire dans l'immédiat. Un porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel Barry Venable, a affirmé qu'un incident s'était produit et que des responsables enquêtaient.

Peu avant l'annonce de la bavure au barrage routier, le gouvernement italien avait confirmé la libération de Giuliana Sgrena.

Le ministre des Affaires étrangères Gianfranco Fini avait exprimé sa «grande joie» et son «énorme satisfaction». La secrétaire d'État aux Affaires étrangères Margherita Boniver avait affirmé qu'un avion attendait la journaliste à Bagdad pour la ramener tout de suite à Rome.

Enlevée le 4 février à Bagdad, Giuliana Sgrena était apparue le mois dernier sur une vidéo où elle suppliait d'avoir la vie sauve et demandait à toutes les troupes étrangères, y compris italiennes, de quitter l'Irak.

Le Quai d'Orsay a salué hier soir sa libération et lancé un nouvel appel à la libération de Florence Aubenas, journaliste au quotidien français Libération, et de son guide-interprète Hussein Hanoun, enlevés en Irak le 5 janvier.




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