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Luc Mégroz veut faire barrage à l’extrême droite

Outsider - Le candidat de Génération Europe dénonce le consensus «mou» du Conseil d’Etat.

Aymeric Dejardin-Verkinder
Publié le 29 octobre 2005

«Oui, j'ai toutes mes chances, mais ce sera très difficile», reconnaît Luc Mégroz. Candidat à l'élection au Conseil d'Etat, le coordinateur de l'organisation Génération Europe fait office d'outsider. Il le sait et s'en accommode. «Si je suis élu, ce sera un choc politique majeur», assure-t-il.


© Laurent Guiraud

En se portant candidat à l'Exécutif genevois, la figure emblématique du mouvement pro-européen compte faire barrage à la montée de l'extrême droite qui s'est dernièrement traduite par le renforcement de l'UDC au Grand Conseil et par la percée du Mouvement Citoyens Genevois (MCG).

Le programme politique de Luc Mégroz s'articule autour de quatre grands axes: la défense de la Genève internationale et pluriculturelle, la lutte contre l'extrême droite nationaliste et raciste, la relance de la question européenne et le refus du consensus mou qui dirige actuellement la République.

«Plus de transparence»

Sur ce dernier point, le candidat de Génération Europe s'engage, en cas d'élection, à faire voler en éclat la confidentialité qui entoure les débats du Conseil d'Etat. «Je me battrai pour qu'il y ait davantage de transparence vis-à-vis des électeurs», martèle-t-il.

L'homme est obstiné. «La faute à mes origines bretonnes», précise-t-il. Jamais à court d'idées, Luc Mégroz se bat à fond pour les causes qu'il défend. L'important étant d'être sous les feux de la rampe, le leader pro-européen n'hésite pas à multiplier des coups de gueule, rarement suivis d'effets.

Créé en 1988, le mouvement de Luc Mégroz a changé plusieurs fois de nom avant de prendre, en 1995, celui de Génération Europe. Aujourd'hui, une cinquantaine de membres composerait cette formation qui préfère la dénomination d'association à celle de parti politique.

Une association qui, dans les années 1990, s'est surtout fait connaître par ses coups d'éclat, tels que: la participation à la grève des collégiens, l'occupation de la caserne des Vernets ou encore le placardage de tracts antiracistes sur les affiches de l'UDC.

Cependant, c'est avec le Festival pour l'Europe, organisé entre 1995 et 1998 sur la place des Nations, que le mouvement a fait le plus parler de lui dans la presse. Un festival dont les déboires financiers et le procès – gagné contre le Conseil d'Etat – qui l'a suivi ont fait davantage de bruit que la programmation musicale. De cette affaire, Luc Mégroz est ressorti endetté de plus de 100 000 francs, mais blanchi par la justice.

Deux essais en politique

Côté politique, le chantre de Génération Europe n'en est pas à son coup d'essai. En 2003, Luc Mégroz a voulu se présenter à l'élection complémentaire du Conseil d'Etat visant à pallier le départ de Micheline Calmy-Rey à Berne. Une tentative qui s'est soldée par un échec faute d'avoir pu réunir la caution de 5000 francs pour enregistrer sa candidature.

Puis, en novembre 2004, Génération Europe a annoncé son intention de proposer une liste de quinze candidats à l'élection au Grand Conseil de cet automne. Au programme: une éventuelle séparation de la Romandie et de la Suisse si le refus alémanique sur l'ouverture vers l'Europe persistait.

«Nous pensions alors que les bilatérales échoueraient et qu'on retrouverait le clivage entre Romands et Alémaniques, explique Luc Mégroz. Mais le oui aux votations sur Schengen et l'extension de la libre circulation a tout chamboulé et nous a poussés à renoncer au Grand Conseil.»


Bio express

Naissance: Luc Mégroz est né le 15 juin 1962 à Angers (France). Deux ans plus tard, sa famille s'installe à Genève.
Etudes: A 17 ans, il quitte l'école pour débuter un apprentissage d'imprimeur.
Carrière: Luc Mégroz sera, tour à tour, éducateur auprès de personnes handicapées, aide soignant en EMS, employé au Syndicat interprofessionnel des travailleurs (SIT) et coordinateur du Festival pour l'Europe.
Politique: En 2005, il est candidat au Conseil d'Etat. (adv)






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