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Enquête publiée dans le mensuel « Le Co
urrier des Maires » du mois de janvier 2004.
Les élus locaux favorables au nouveau mode de scrutin pour les régiona
les
Interrogés sur la réforme du mode de scrutin des élec
tions régionales (deux tours au lieu d'un, prime de 25% des sièges à la liste a
rrivée en tête), les élus locaux s'y déclarent majoritairement favorables. 62% d'entre eux estiment en effet que « c'est plutôt une bonne réform
e car cela permettra de dégager des majorités stables à la tête de chaque régio
n ». 32% jugent au contraire que « c'est plutôt une mauvaise réforme
car elle risque d'entraîner la disparition de certaines formations politiques d
es conseils régionaux ». Ce sont les conseillers régionaux eux-mêmes qui s
e montrent les plus favorables à cette réforme : 73% en ont une bonne opin
ion. A l'inverse, les maires des petites communes sont un peu moins enthousiast
es. 61% d'entre eux estiment toutefois qu'il s'agit d'une bonne réforme. Il exi
ste par ailleurs un clivage gauche/droite sur cette question même si, malgré le
s problèmes rencontrés lors des régionales de 1998 (majorités instables, négoci
ations avec le FN
) et la loi Jospin de 1999 qui n'a pas eu le temps d'être appliquée, on remarqu
e que les élus locaux de gauche ne sont pas totalement contre la nouvelle réfor
me du mode de scrutin. Si la moitié d'entre eux (52%) pense qu'il s'agit plutôt
d'une mauvaise réforme, 42% estiment au contraire qu'il s'agit d'une bonne réf
orme. A droite, les avis sont plus tranchés : 81% des élus locaux de droit
e estiment que c'est une bonne réforme car cela permettra de dégager des majori
tés stables à la tête de chaque région. Soulignons pour terminer que si les élu
s locaux ont une bonne opinion de cette réforme, c'est aussi parce que la plupa
rt des élus interrogés dans le cadre de cette enquête appartiennent aux partis
qui sont favorisés par ce nouveau mode de scrutin, ce qui explique ces bons rés
ultats.
Elections régionales : faire barrage au Fr
ont National
En dépit de leur perplexité quant à l'issue
des prochaines élections régionales, les élus locaux ont un point de vue assez
clair quant à l'attitude à adopter par les listes de droite et de gauche si, à
l'issue du premier tour, le Front National était en mesure de l'emporter en cas
de triangulaire. 42% des élus locaux interrogés estiment que dans une
telle configuration, les listes de droite et de gauche doivent fusionner. 36%
pensent que la liste la moins bien placée pour l'emporter au second tour doit s
e retirer. 13% seulement pensent que les listes de droite et de gauche doivent
se maintenir, tandis que 9% ne se prononcent pas.
En réalité, ces résult
ats varient en fonction du type de mandat des élus interrogés. Ainsi, l
a fusion des listes n'est majoritaire que dans les petites communes. 4
6% des maires d'une commune de moins de 2000 habitants pensent en effet que les
listes de droite et de gauche doivent fusionner en cas de triangulaire avec le
Front National, contre 29% des maires d'une commune de 2000 à 10.000 habitants
et des conseillers généraux, 14% des maires d'une commune de plus de 10.000 ha
bitants et 11% seulement des conseillers régionaux. Ces maires, quelle que soit
leur couleur politique, sont habitués à gérer leur commune dans le consensus e
t il leur semble donc possible de faire la même chose au niveau de la région si
cela sert l'intérêt général.
A l'inverse, les plus concernés pr
ivilégient le « désistement républicain » pour faire barrage au Front
National. 55% des conseillers régionaux estiment en effet que si dans
une région, à l'issue du premier tour, le Front National est en mesure de l'em
porter en cas de triangulaire, la liste la moins bien placée pour l'emporter au
second tour doit se désister. Paradoxalement, ce sont également les conseiller
s régionaux qui se prononcent le plus en faveur d'un maintien des deux listes d
e gauche et de droite au second tour, au risque de faire passer le Front Nation
al (près du quart : 24%). Leur position s'explique sans doute par le fait
qu'ils sont directement concernés, contrairement aux maires et aux conseillers
généraux, et que pour eux, un désistement signifie être absent du Conseil Régio
nal pendant six ans. Ces conseillers régionaux sont toutefois minoritaires.
On observe enfin un léger clivage gauche-droite. Le désistement républicain
est plus répandu chez les élus de gauche : 47% pensent que la liste la mo
ins bien placée pour l'emporter au second tour doit se retirer pour faire barra
ge au FN contre 31% des élus de droite seulement. Ces derniers se montrent plus
partagés : 43% optent pour la fusion des listes et 16% pensent que les li
stes de droite et de gauche doivent se maintenir (contre 9% seulement des élus
locaux de gauche).