Société

L'école privée serait-elle la préférée de Robien?

Suite aux déclarations du ministre de l'Education, la FCPE et les syndicats d'enseignants montent au créneau.

par Emmanuel DAVIDENKOFF
QUOTIDIEN : samedi 10 septembre 2005

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Gilles de Robien va-t-il rallumer la «guerre scolaire» entre public et privé ? C'est l'intention que lui prêtent la FCPE (fédération de parents proche du PS), les syndicats enseignants ainsi qu'Henri Emmanuelli. «Derrière les propos du ministre, c'est un système d'enseignement inégalitaire et communautariste, une école de la ségrégation sociale qui cherche à forcer le passage», a dénoncé vendredi le député PS des Landes.

La polémique est partie en deux temps. Le ministre visite, mardi, le collège privé Saint-Joseph à Cholet. Les syndicats s'émeuvent, sans plus, de cette incursion en terres cathos. Puis jeudi, sur Radio Notre- Dame, Gilles de Robien commente l'équilibre public-privé en France : «L'enseignement privé catholique n'est pas un refuge mais permet d'exercer un choix.» Puis défend une nécessaire «égalité de moyens pour que ce choix puisse s'exercer».

«Apologie». Le tir de barrage ne se fait pas attendre. Georges Dupon-Lahitte, président de la FCPE, prévient : «C'est comme cela qu'on relance la guerre scolaire.» Gérard Aschieri (FSU) aussi : «Les propos de Gilles de Robien ressemblent à une provocation dont je ne suis pas sûr qu'elle soit utile en ce moment.» Le Sgen CFDT commente, «ahuri» : «Certes, la "guerre" n'existe plus mais la concurrence parfois sauvage, dans certaines régions, perdure entre le privé et le public. Qu'un ministre reconnaisse l'enseignement privé, c'est la moindre des choses, mais de là à faire l'apologie d'une école confessionnelle particulière est pour le moins scandaleux.» L'Unsa-Education menace : «Gilles de Robien a tort de négliger les leçons de janvier 1994 et les échecs subis par François Bayrou, alors ministre de l'Education nationale» (un million de manifestants, pour avoir tenté d'abroger la loi Falloux, ce qui aurait accru les possibilités de financement du privé par les collectivités).

Le ministère, vendredi, appuyait sur les freins à toute force. Rappelait la teneur des déclarations de Robien ­ «Le privé, c'est aussi l'Education nationale, l'école de la République. La guerre est finie, terminée, enterrée.» Promettait : «Gilles de Robien n'a absolument pas l'intention de modifier les modalités de financement de l'enseignement privé sous contrat.» Commentait : «Tempête dans un verre d'eau.»

Partage. De fait, l'enseignement catholique (qui scolarise 97,7 % des élèves du privé sous contrat) était loin de se réjouir de l'indignation syndicale. Eric Raffin, président de l'Union nationale des associations de parents d'élèves de l'enseignement public (Unapel), relevait que «le ministre de l'Education nationale n'a fait qu'énoncer la loi». Même tonalité au Secrétariat général à l'enseignement catholique. Que dit la loi ? Que les enseignants du privé, contractuels de droit public, sont des agents de l'Etat, qui paie leurs salaires et leurs retraites (loi Debré de 1959). Que les collectivités territoriales versent aux établissements un «forfait d'externat» correspondant aux frais de fonctionnement (chauffage, entretien courant, etc.). Que les mêmes collectivités ne peuvent contribuer à plus de 10 % aux dépenses d'investissement des établissements privés (la construction d'un établissement ; c'est la loi Falloux, de 1850). Que les familles financent les dépenses périscolaires et éducatives liées au «caractère propre» du privé (catéchisme, sortie scolaire, projet pédagogique).

Cette alchimie maintient de facto le ratio public-privé à 80 %-20 % puisque l'Etat crée ou supprime des postes dans le privé au prorata de ceux qu'il crée ou supprime dans le public. Le privé a néanmoins obtenu une petite faveur cette année (532 suppressions de postes dans le secondaire, soit 10 % des suppressions décidées dans le public), car l'augmentation du nombre d'élèves dans le privé depuis trois ans a amené nombre d'établissements au bord de la saturation.

Cet équilibre, qui date de 1959, a été entériné par la gauche à deux reprises : en 1984, quand François Mitterrand a obligé Alain Savary à renoncer à un projet de loi qui aurait conduit à la création d'un «service public unifié et laïc de l'Education nationale». Puis en 1992 lorsque Jack Lang, alors ministre de l'Education, a signé un accord historique avec l'abbé Cloupet, alors patron de l'enseignement catholique.


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