Symboliquement, l'accord sur Jéricho rend aux Palestiniens une forme d'autonomie disparue depuis plus de quatre ans : outre le démantèlement du barrage d'Al-Douyouk, où demeure un point d'observation fortifié, l'entrée au check-point principal de la ville s'effectuera désormais sans vérification. Seules les sorties seront contrôlées et, d'ici quatre semaines, la présence israélienne pourrait -- signes de souveraineté retrouvée, le scepticisme règne. Y compris chez le gouverneur du district, Sami Musallam. "L'accord sur Jéricho va dans la bonne direction, reconnaît-il. Mais le but est de lever tous les barrages de Cisjordanie et de reprendre les négociations dans le cadre de la "feuille de route" -le plan de paix international- pour mettre fin à l'occupation." MÉFIANCE GÉNÉRALE Plus concret, le directeur de l'usine qui met en bouteille l'eau de source locale affiche une même réserve. "Bien sûr, la suppression d'un barrage peut diminuer nos coûts de transport, indique Mohammad Amjad Shaheen, mais l'accès aux autres grandes villes palestiniennes reste entravé, et les dizaines de check-points, sur les routes, nous font perdre un temps précieux pour les livraisons." Le jeune homme, originaire d'Hébron, dispose d'un permis de circulation, mais vit toute la semaine à Jéricho. "Entre les deux villes, il y a cinq à six barrages, je ne rentre que le week-end", dit-il. Louant les efforts du président Mahmoud Abbas pour améliorer la vie des Palestiniens, M. Shaheen voudrait croire à une réelle détente. Comme ce propriétaire d'un restaurant qui, après des mois de -- L'homme de la rue ne se fait guère d'illusions. "Je ne crois pas aux bonnes intentions des Israéliens,assène Mohammad, un Bédouin sexagénaire, bloqué à Al-Douyouk. Et puis que signifie la levée d'un seul barrage quand je mets quatre heures au lieu d'une pour aller à Bethléem ?" La complainte est récurrente et la méfiance générale, d'autant que deux autres entrées de la ville demeurent pour l'instant totalement bloquées et que, à 10 kilomètres de là, un barrage ralentit toujours l'accès à Ramallah. "Les Israéliens partent aujourd'hui, mais ils peuvent revenir dès demain s'ils le veulent...", s'inquiète Mourad, un employé de banque habitant le village d'Ojja, situé à 5 kilomètres de