"Le soir, quand je rentre chez moi, je suis dévastée"
   RUTH KEIDAR, 76  ans, travailliste de toujours, milite désormais dans
   un "groupe de surveillance des barrages". Objectif  : obtenir des
   soldats qu'ils humanisent leur comportement
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   "Apartheid. Apartheid". D'une voix blanche, voilée d'une colère
   contenue, Ruth peste pour ne pas dire sa honte. Elle vient de franchir
   sans contrôle un barrage israélien planté en plein cur de la
   Cisjordanie, au pied de la colonie de Kfar Tapouah.
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   Depuis deux ans, Ruth Kedar, 76  ans, tente d'exorciser cette révolte
   en participant au groupe de surveillance des barrages, les Makhsom
   Watch, une organisation qu'une poignée de femmes israéliennes a créée
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   Cisjordanie.
   L'arrivée des six femmes dans le chaos de Hawara, le principal barrage
   qui bloque l'entrée de Naplouse, se passe dans la plus grande
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   Ruth tente d'en savoir plus auprès du jeune commandant du poste. Tendu
   à l 'extrême, il ne lui parlera qu'une fois l'alerte levée. "Il a 19
   ans, mais sur ce barrage il est Louis XIV", lance l'épouse d'un ancien
   officier de l'armée de l'air.
   Sous le soleil de midi, dans la poussière de Beit Iba, un autre
   barrage à l'ouest de Naplouse, Ruth Keidar, cette énergique
   "Palestinienne" née dans le pays à l'époque du mandat britannique sur
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   actuelle et les éclats de rire juvénile.
   "Quand je suis sur les barrages, j'éprouve d'abord de la compassion
   pour tous ces gens à qui on gâche la vie. Et je ressens aussi une
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   Ruth s'interrompt pour aller taper sur l'épaule d'un soldat réserviste
   en poste à ce barrage depuis trois semaines. "Ofer, tu ne pourrais pas
   accélérer le passage des femmes et des enfants  ?", lui glisse-t-elle