____________________ * Politique + Emmanuel Macron + Municipales 2020 + Sondages -- + Paris * International + Donald Trump + Etats-Unis + Europe -- Les gilets jaunes ont subi l’ostracisation qui n’épargne aucun citoyen animé par l’envie de déconstruire l'ordre social, dont bénéficie une partie de la classe “bien-pensante” et bien lotie dans les ficelles médiatiques et les cabinets de gouvernance. -- Des gilets jaunes rassemblés devant le château de Chambord, où Emmanuel Macron avait... AFPDes gilets jaunes rassemblés devant le château de Chambord, où Emmanuel Macron avait fêté ses 40 ans en décembre 2017, lors du 15ème samedi de manifestation, le 23 février 2019. “Peste brune” ou “mouvement social”, les qualificatifs pour nommer la colère des “Gilets Jaunes” ont été nombreux et, souvent, contradictoires. Selon l’adage bien connu que l’on accorde à Nicolas -- privilégiés, qui jouissent du confort de leurs fonctions. Pour ces derniers, c’est la stupeur. L’historien Gérard Noiriel nous a rappelé à cet égard les similitudes entre ce mouvement et les Jacqueries. Enfin, et surtout, le mouvement résonne sur le plan symbolique. La France des invisibles fait la Une des journaux, en assumant sans le vouloir une certaine beaufitude, pour ne pas dire beauferie, prenant un -- Les premiers signes de la non-résolution volontaire de cette crise apparaissent: lors de ses allocutions présidentielles, Emmanuel Macron n’aura pas même l’obligeance, ni la considération, de nommer le mouvement. Les termes "gilets jaunes" ne seront prononcés qu’une seule fois lors du lancement du “Grand Débat National” en avril 2019. Ce qui ne se nomme pas, n’existe pas. Autour des barbecues, le mouvement prend forme. Les “Gilets Jaunes” occuperont le terrain géographique, numérique et médiatique de longs mois durant. Les premiers signes de la non-résolution volontaire de cette crise apparaissent: lors de ses allocutions présidentielles, Emmanuel Macron n’aura pas même l’obligeance, ni la considération, de nommer le mouvement. Les termes “Gilets Jaunes” resteront absents, muets, indicibles, non-dit, morts. Ils ne seront prononcés qu’une seule fois lors du lancement du “Grand Débat National” en avril 2019. -- les mesures de pouvoir d’achat.” Le convaincu déroule son argumentation sur Public Sénat sans en comprendre la portée. Parallèlement, les déclarations successives de Daniel Cohn-Bendit sur le “mouvement poujadiste”, de Bernard Henri-Lévy sur les “gilets bruns” et de Darmanin sur “la peste brune” accentuent la distinction entre une élite française –sinon parisienne– et les autres. Une rhétorique du clivage et de l’ostracisation qui n’épargne aucun citoyen volontairement animé par l’envie de déconstruire cet ordre social. Misère sociale et pensées nauséabondes sont les deux piliers qui justifient les partis politiques classiques: puisque "ces gens-là" ne pensent pas, il faut bien penser à leur place, en leur nom. Hoffmann rappelle dans son ouvrage “Le Mouvement Poujade” que “la candidature de Coluche à la présidence de la République a été d’emblée condamnée par la quasi-totalité des professionnels de la politique sous -- racistes, évidemment les Gilets Jaunes se mettent eux-mêmes en galère financière, etc. Ce travail de “naturalisation” du culturel, de normalisation des constructions sociales, fondé sur un socle de valeurs et de jugements moraux (personne de qualité / de grande vertu versus personne a-morale / de petite vertu) est de loin le plus terrible. -- démocratie Il est peu probable que le mouvement des Gilets Jaunes connaisse un aboutissement dans la sphère politique. Au-delà des difficultés de “leadership” et de “rassemblement” souvent ressassées comme causes -- de connotés funestes, d’une forme de pauvreté économique mais surtout, pauvreté intellectuelle et culturelle, “chez ces gens-là, on n’pense pas” (“Ces gens-là”, chanson de Jacques Brel). Misère sociale et pensées nauséabondes sont les deux piliers qui justifient les partis politiques classiques: puisqu’ils ne pensent pas, il faut bien penser à -- imposé est le mal de notre vitalité démocratique: “les extrêmes ou le centre”, “les premiers de cordée ou les très pauvres” (mots d’Emmanuel Macron), en bref une vision misérabiliste de la société. Les Gilets Jaunes ne sont ni du Bas (à plaindre avec complaisance), ni -- ennemi de la démocratie. En la matière, le travail sociologique de Pierre Bourdieu sur les formes de pouvoir et de domination nous rappelle que le fondement des luttes sociales ne réside pas tant sur des prétentions financières (capital matériel) que sur des prétentions existentielles (capital symbolique), c’est-à-dire la considération, le -- pas épaissir le mensonge universel et de parier, face à la douleur des hommes, pour le bonheur” (L’Étranger). C’est surtout pour cette raison que le mouvement des Gilets Jaunes ne saurait se manifester dans les urnes: ce serait trahir sa raison d’être initiale. -- LIRE AUSSI * Les chiffres faramineux du mouvement historique des gilets jaunes * Le 17 novembre, ce “grand soir” que les gilets jaunes essaient en vain de revivre -- Abonnez-vous à notre chaîne YouTube PLUS: Emmanuel Macron Gilets jaunes Médias communication politique mouvement social SUIVEZ-NOUS