#Info'Com-CGT » Flux Info'Com-CGT » Flux des commentaires Info'Com-CGT » Pour un syndicalisme-mouvement social Flux des commentaires alternate alternate alternate -- + THEMES o Conditions de travail o Démocratie sociale o Discrimination o Droit syndical -- o Emploi o Formation o Protection sociale o Retraite o Salaire -- o Se syndiquer o Délégué syndical o Comité Social et Economique o Inspection du travail o Conseil des Prud'hommes -- + THEMES o Conditions de travail o Démocratie sociale o Discrimination o Droit syndical -- o Emploi o Formation o Protection sociale o Retraite o Salaire -- o Se syndiquer o Délégué syndical o Comité Social et Economique o Inspection du travail o Conseil des Prud'hommes -- + Vidéos Pour un syndicalisme-mouvement social Vous êtes ici : -- Débats Pour un syndicalisme-mouvement social Deuxième édition de La lettre du CMP porte sur le syndicalisme dont -- __________________________________________________________________ POUR UN SYNDICALISME-MOUVEMENT SOCIAL Qui a décrété l'arrêt des manifestations nationales du mouvement de résistance à la loi El Khomri ? Cette décision, prise on ne sait où, est non seulement préjudiciable à la cause commune, mais surtout un contresens sur ce mouvement, une combinaison d'aspirations démocratiques et de revendications sociales. Obtenir le retrait de la loi El Khomri en baissant les bras ? Comme si les manifestants étaient les intermittents d'un spectacle manipulé. La guerre sociale du système capitaliste contre le Travail, elle, est totale, pas à temps partiel. Le Cercle Marc Peyrade, prenant en compte les expériences des conflits en cours et du mouvement contre la loi Travail, veut promouvoir un débat nécessaire pour élaborer les alternatives à l'institutionnalisation du syndicalisme. Pour construire et unifier un syndicalisme-mouvement social. Le syndicalisme est confronté à une mutation néolibérale. L'enjeu commun aux ANI, aux lois Macron, El Khomri et Rebsamen consiste à transformer la nature du syndicalisme, à lui faire jouer un rôle de structure intégrée à l'entreprise, tournée vers le service de la -- qu'il s'expose à être pris en tenaille entre un chômage de masse qui se développe, flanqué d'une précarité en pleine expansion, et une répression devenue la réponse systématique à la résistance sociale. Si les confédérations syndicales ont offert pendant un temps au refus -- Aux yeux d'une part croissante de la population, le néolibéralisme se révèle comme un projet global de société au travers du coup de force pour faire passer la loi Travail. Le mouvement de 2016 provient de la rencontre entre la prise de conscience de l'objectif néolibéral et le refus de la stratégie gouvernementale. Sur fond de remise en cause du rôle de l'Etat par les capitalistes, la mobilisation invite le syndicalisme à se positionner comme mouvement social et à porter un projet pour tous les citoyens. LA LOI TRAVAIL SE VEUT UN POINT DE NON RETOUR DANS L'ÉRADICATION DU DROIT DU TRAVAIL ET DU SYNDICALISME DE TRANSFORMATION SOCIALE Le mouvement ne s'y est pas trompé, la loi Travail a pour fondement le renversement de la hiérarchie des normes. La « négociation » locale peut être plus négative que les garanties avancées au niveau supérieur. La mise en concurrence sur les bases du moins-disant social conduit inévitablement à donner un avantage concurrentiel à l'entreprise qui a obtenu les plus forts reculs des avantages sociaux. Autrement dit, -- projet nauséabond du gouvernement. Il a articulé trois mouvements hétérogènes et aux dynamiques autonomes, sur fond d'adhésion majoritaire d'une opinion publique acquise au refus de la loi El Khomri, malgré la propagande : * un mouvement d'étudiants, qui s'est arrêté assez vite * un mouvement de type syndical * et le mouvement politico-social Nuit Debout. Ce mouvement social, combinaison des trois précités, a permis de faire partager très largement que la loi ne sera d'aucun effet pour développer l'emploi. Il a démasqué une opération de rentabilité du capital. C'est la durée de ce mouvement qui a permis que l'opposition à la loi Travail prenne en profondeur dans la société française. La mobilisation sociale initié par la pétition en ligne et Nuit Debout, reprise et développée par les modalités d'action syndicale et un débat citoyen intense, ont permis de durer... Les grèves sectorielles ont été des éléments marquants de ce conflit. Le mouvement général, et ces mobilisations sectorielles, ont permis de gagner dans plusieurs secteurs : les routiers, les intermittents, les jeunes... même si chacun sait que ces victoires ne sont que provisoires -- Un des échecs du gouvernement aura été d'échouer à cliver le cortège de militants, la « manif de tête », estampillés « casseurs », et le reste des syndicalistes manifestants. De même, à Lyon, le mouvement syndical a été solidaire des jeunes, contrairement à 2010... -- la prise de position politique. Elle a participé de la construction d'un rapport de force politique, l'expression d'une « opinion publique » majoritairement opposée à la Loi Travail. La capacité du mouvement à s'étendre et intégrer de nouvelles couches de population, grâce notamment à sa durée et au travail d'explication de la loi entrepris -- complémentaires, la représentation des collectifs de travail au sein de l'entreprise et la défense politique de droits collectifs. L'analyse du récent mouvement amène à reconsidérer les dynamiques propres à chacun de ces termes. Car son déploiement, principalement dans la fonction publique (peu présente dans le mouvement) et dans les grandes entreprises nationalisées ou récemment privatisées (globalement sur la défensive), a donné des caractéristiques particulières à la composition -- Poste où les processus collectifs sont sans cesse remis en cause, EDF où le conflit de 2013 s'est traduit par des centaines de sanctions, Air France qui subit son cinquième plan social, Renault... Les processus de privatisation du secteur public, liés à des choix d'un management destructeur, ont été pour beaucoup dans l'affaiblissement du -- Les grandes entreprises ne jouent plus de rôle moteur dans les conquêtes sociales (pas de retombées vers les plus petites et dont le réseau de sous-traitance est au contraire organisé autour du décalage social, pas d'intégration progressive des salariés périphériques). Les difficultés d'extension de la grève sont à rechercher en grande partie dans ces mouvements profonds de destruction des mécanismes de solidarité et de délitement des bases syndicales. Ces évolutions structurelles interrogent sur les modalités à venir des prochains -- place et son statut sont mal définis dans le syndicalisme. C'est pourtant lui qui structure la solidarité interprofessionnelle, les manifestations, dont on a pu voir le rôle central dans ce mouvement. Le CLIP-P (intersyndicale du commerce de Paris) a été à l'origine des premières manifestations contre la loi Macron et la remise en cause du repos dominical qu'elle comprenait. -- La capacité du syndicalisme à s'adresser à la société, à organiser l'action grand public passe largement par ces structures territoriales, et d'abord les réseaux géographiques dans lesquels elles sont intégrées. Le mouvement associatif, les multiples formes de prise de conscience y trouvent un apport militant constant. Il bénéficie de la dynamique citoyenne du message syndical, d'autant qu'il structure les grands mouvements d'opposition aux politiques gouvernementales depuis les années 1995. -- défendent certaines approches), dans la défense quotidienne des salariés. Sa grande force reste la proximité des élus et mandatés qui forment principalement l'ossature du mouvement syndical. Malgré les diverses facettes de la crise syndicale, il existe des équipes syndicales qui, peut-être, « vivent dans l'entre-soi et se -- * D'un autre côté, il acquiert sa légitimité « politique », aux yeux des salariés, dans les affrontements avec l'État tels que configurés par les luttes de 1995 (retraites et Sécurité sociale), 2003 (retraites), 2006 (CPE), 2010 (retraites), ces grandes luttes pour défendre les droits collectifs et sociaux acquis dans les combats historiques du mouvement ouvrier et qui s'expriment davantage dans l'espace public. -- Pour le syndicalisme, l'enjeu du renouvellement des groupes militants est fondamental. C'est l'un des effets du mouvement de 1995 et des suivants que d'avoir permis l'entrée dans le syndicalisme de nouvelles générations sur une base combative, générations qui n'ont connu ni les Trente Glorieuses, ni un chômage de moins d'un million de sans emploi, ni de grandes avancées sociales. Parmi les éléments de renouvellement, le lien entre Nuit Debout et le syndicalisme est porteur d'avenir. Plusieurs des initiateurs de ce mouvement sont des syndicalistes ou ont été en rapport avec lui. Dans la même mouvance, les cortèges de tête des manifestations rassemblent des milliers de personnes très radicales, et la présence parmi elles de -- est librement assumée par ces manifestants. Mais ces manifestants ne sont pas séparés des manifestants syndicaux, qui expriment plutôt une radicalité aux moyens d'action différents, voire des va-et-vient entre les parties de cortège... Le bilan du mouvement doit prendre en compte l'intégration par le syndicalisme de cette conflictualité, avec son attachement aux décisions collectives, l'importance de la parole individuelle, la -- L'ENJEU ANTILIBÉRAL Le mouvement social, dont font partie les syndicats, a pris une dimension politique parce qu'il s'est attaqué de front à un système économique et politique, le néolibéralisme. Les caractéristiques de ce -- * le conflit a d'ailleurs largement fait écho aux revendications d'un salaire « statutaire », lié au statut salarial. D'où l'importance donnée aux propositions de Bernard Friot par le mouvement social, rejoignant le débat sur le « statut du travail salarié » et la « sécurité sociale professionnelle » de la CGT (entre autres) du début des années 2000. Même s'il l'on pourrait interroger la pertinence de cette position dans le cadre du « plein emploi ». * le mouvement a largement plébiscité la réaffirmation du rôle de l'État, non seulement comme protecteur mais aussi comme générateur de droits fondamentaux, ce qui est contradictoire avec le rôle qui lui est assigné par le libéralisme, organiser la mise en concurrence. * de même le mouvement a mis en avant la question démocratique. Le néolibéralisme n'est pas qu'une question de captation du pouvoir, c'est aussi une menée contre la démocratie. LE SYNDICALISME COMME MOUVEMENT SOCIAL Envisager le mouvement syndical comme mouvement social, signifie réunir deux dimensions complémentaires. * Le syndicalisme est confronté à la responsabilité d'agréger des approches, des intérêts, des objectifs, des moyens d'action différents. Les prises de conscience du néolibéralisme s'opèrent à travers des mécanismes multiples. Dépassant la seule projection du -- * La convergence de ces prises de conscience ne peut se faire qu'en proposant un objectif commun, ici un projet commun de transformation sociale pour dépasser le néolibéralisme. Le mouvement social démontre la prise de conscience d'un affrontement entre deux projets de société. Il ne s'agit donc plus seulement d'admettre le lien entre pratiques syndicales et mouvements sociaux, mais de reconsidérer la représentation du monde social que construit le syndicalisme. Paradoxalement, les libéraux et leur prétention à diriger le monde en faisant fi des représentations des peuples et des travailleurs, obligent à repenser la relation entre le social et le politique. Les organisations syndicales, antiracistes, féministes, écologistes, pour la santé ou le logement, l'éducation populaire, les sans-papiers, la santé au travail... sont confrontées aux mêmes interrogations et à la même crise. Le syndicalisme demeure le plus organisé et le mieux à même de fédérer ce mouvement social dans une dynamique antilibérale. « Le "syndicalisme intégral" s'impose aujourd'hui comme question stratégique centrale face à l'intégration des pouvoirs. » -- janvier 2016, le succès du film Merci patron, ainsi que l'entrée possible des jeunes et de nouvelles couches radicalisées dans la mobilisation que montre le mouvement Nuit Debout, tous ces signaux expriment le besoin d'une transformation de la société.