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| | |-+  Mon Xavier Chéri
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Auteur Fil de discussion: Mon Xavier Chéri  (Lu 517 fois)
brigeric
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« le: 07 Août 2011 à 11:25:21 »

Xavier, tu as décidé de nous quitter ce soir du 1er février 2011, tu devais avoir 19 ans le 27 mars. Lorsque nous sommes rentrés de l'entrainement ton père et moi, j'ai découvert cette "espèce de chose comme un pantin" qui pendait dans le grenier du garage au moment où nous rentrions la voiture.
Mes premières paroles ont été " C'est quoi çà ?" puis j'ai dégringolé de l'échelle, et là toute notre vie a basculé, c'était toi!!!!!!!!! Je n'arrive toujours pas à y croire, papa à tout fait pour te sauver mais en vain...
Dans ce forum, je découvre que beaucoup de parents souffrent autant que nous. Ce que nous ressentons ne s'explique pas, moi qui déteste la douleur et la souffrance, je suis servie. Je refuse totalement de parler de deuil, Xavier tout est là avec nous tous les jours.
Evidemment, ce qui manque le plus c'est de te serrer fortement dans nos bras et de te toucher mais je sais que tu as là. J'attends avec beaucoup d'impatience que tu nous fasses un signe, j'attendrais mon Xavier, je t'aime.

Au personne qui lirons ce message, je voudrais leur dire que je suis hantée par les images de cette découverte du 1er février qui me pourrit l'esprit. Je suis comme beaucoup de ces mamans qui souffrent de tous ces sentiments qui vous envahissent au quotidien même quand vous essayez de continuer à poursuivre les habitudes que vous aviez, le travail, les courses, le sport en se forçant,  enfin ce qui ressemble à la vie... Oui, quand vous riez, quand vous souriez, quand vous avez une discussion de l'info de tous les jours, quand vous travaillez, les gens de votre entourage vous disent que vous allez mieux ! Mais nous savons bien que nous faisons en sorte de montrer ce que les gens veulent voir mais qu'à l'intérieur de nous même ce n'est que souffrance et douleur.

Cette année, çà fait 30 ans que nous sommes mariés le papa de Xavier et moi, et nous sommes très fiers d'avoir 3 beaux enfants dont Arnaud 27 ans et Sabrina 23 ans qui m'ont promis de nous faire des petits enfants, il faut bien sûr se raccrocher à çà pour continuer la vie et le papa de Xavier ne se sentira mieux que si moi je vais mieux.
Tout çà, c'est ce que j'entends et je sais que je n'ai pas le droit d'infliger une nouvelle fois cette souffrance aux personnes que j'aime et qui font tout pour m'aider.
Je me fais suivre par un psychiatre, mais je ne ferais pas de commentaire pour l'instant à ce sujet.

Merci de m'avoir lu et courage à toutes les personnes qui subissent le même genre de drame
Brig
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Angelik
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« Répondre #1 le: 08 Août 2011 à 21:05:58 »

Bonsoir Brig

Nous vivons le même déchirement et certainement pire pour vous puisque vous avez découvert votre fils, moi ce sont les gendarmes qui l'ont retrouvé après plusieurs heures de recherche dans un bois...
Vous avez raison de dire qu'il faut faire en sorte de ne pas infliger notre souffrance aux personnes que nous aimons et qui souffrent déjà assez eux mêmes. Alors on essaie de faire les fortes et de continuer comme on peut les courses, le ménage, le boulot....
C'est difficile mais ça aide à tenir je crois. Sans tout ça, je crois que je serai déjà devenue folle. Moi aussi, je suis suivie psychologiquement mais là, elle en vacances pour deux mois et je ne suis pas sure que je continuerai bien longtemps. Comme vous, pour le moment, le mot deuil ne signifie absolument rien... seul le mot douleur ou souffrance me parlent.
Les deux premiers mois, j'ai attendu un signe, j'avais l'impression de sentir mon fils tout proche. Maintenant, je ne sais plus... je suis perdue et j'ai plutôt l'impression d'un grand vide, un gouffre qui jamais ne pourra se combler.
Comme vous également, je me dis qu'un jour des petits enfants viendront et je me raccroche à ça.
courage à vous et votre mari. Affectueusement
Angelik
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mitzou
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« Répondre #2 le: 12 Août 2011 à 00:12:57 »

J'ai perdu mon fils de 17 ans en 1998, je l'ai trouvé inanimé dans son lit, la vie venait de le quitter, il n'allait pas bien depuis des années, était suivi par un médecin, j'aimais tellement mon enfant qu'aujourd'hui encore, tant d'années après, je souffre de ne plus le voir, ne plus pouvoir le toucher. Je l'aimais tant parce que je savais qu'il n'allait pas bien et j'ai tout tenté pour l'aider, enfin je croyais avoir tout tenté mais puisqu'il est parti, peut être n'ai je pas tout tenté !  Jamais je n'oublierais le spectacle de mon enfant inanimé dans son lit, ce fut un choc, un traumatisme dont je ne me remettrais jamais alors oui je vous comprends, nous nous comprenons si bien nous les mamans qui avons perdu notre enfant. La vie n'est plus celle d'avant et nous ne sommes plus les mêmes personnes. Oui, nous jouons la comédie, portons un masque, nous menons une double vie, celle que les autres croient et celle que nous menons intérieurement. J' ai ensuite perdu mon mari 2 ans après et il me reste un enfant qui a aujourd'hui 26 ans mais il est marqué aussi par ses pertes successives, son frère, son papa, on en prend pour la vie... Je n'ai jamais aussi supporté ce terme "faire son deuil" cela ne veut rien dire, on ne fait pas le deuil de son enfant, on souffre, on est dans la douleur pour la vie..
Si je n'avais pas mon autre fils, je pense que je n'aurais pas pu survivre, perdre son enfant c'est perdre la vie, je m'accroche pour mon autre enfant qui a besoin de moi, que fera t-il si je disparaissais aussi ? Alors je vis pour lui mais la vie n'a aucune saveur pour moi.
La vie c'était ma famille, de 4 nous sommes passés à 2. J'admire ceux et  celles qui s'en sortent, je pense que c'est une question de caractère, d'entourage aussi mais moi je préfère vivre avec ceux qui m'ont quittée parce que j'ai besoin d'eux, je suis certaine que nous nous retrouverons un jour alors j'entretiens leur souvenir et je leur parle, je leur demande de m'aider à vivre.

Nicolas mon enfant, tu m'as dit la veille de ton départ de la  terre : s'il m'arrive quelque chose maman, ce ne sera pas de ta faute ni celle de papa, il ne faudra pas culpabiliser. Je t'ai répondu : s'il t'arrive quelque chose Nicolas, je mourrais.
Je t'aimais tellement Nicolas, je passais mon temps à chercher des solutions pour t'aider, j'ai frappé à tant de portes et tu es quand même parti, qu'allais je faire de ma vie ?  j'étais épuisée, je n'avais pas réussi à t'aider. Je ne te verrais pas grandir, devenir un homme, tu ne te marieras jamais, je n'aurais pas de petits enfants et papa n'est plus là non plus, j'espère que vous êtes réunis, ensemble et que vous nous aidez ton petit frère( qui a bien grandi depuis) et moi-même. Un jour, nous reprendrons notre histoire, elle sera bien plus belle mais quand ?
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brigeric
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« Répondre #3 le: 13 Août 2011 à 11:05:06 »

Bonjour Mitzou,

Malheureusement, je vois que nous sommes nombreuses que le destin a désigné pour subir de telles chocs.
Arnaud mon fils ainé, m'a dit après le décès de son petit frère Xavier "tu sais maman, je pense qu'on a tous une destinée et un chemin à suivre dans la vie. Xavier a suivi le sien et toi le tiens est de devenir encore plus forte que tu ne l'étais, tu t'es battue pour obtenir ce que tu voulais concernant ton travail et ta famille et tu en es fière maintenant, il faut te battre pour continuer ce que ton destin a prévu pour toi et pour tous ceux qui t'entourent!
Lorsque je pense seule à ce qui m'arrive, j'essaies de me consoler avec ces paroles...
Vous dites chère Mitzou, que vous admirez les personnes qui s'en sortent.
Moi je pense que personne ne se remet complètement d'un tel drame que le perte d'un enfant ou d'un être très cher, car on fond de nous même on ressentira toujours cette rancoeur qui ronge notre intérieur, cette absence que l'on regrette chaque jour.

Je suis de tout coeur avec vous et avec les personnes qui voudront bien se confier dans ce forum. J'avoue que çà fait du bien de pouvoir s'exprimer seule avec le clavier tout en sachant que quelqu'un de l'autre côté de l'écran vous lira et vous comprendra.
Merci et bon courage

Brig

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Angelik
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« Répondre #4 le: 16 Août 2011 à 22:56:04 »

Bonjour
oui, cela fait du bien de savoir que quelqu'un quelque part comprend ce que nous ressentons. car la plupart du temps, on a l'impression d'être une extra terrestre que tout le monde fuit et on se sent gênée de toujours parler de la meme chose... alors on finit par se taire...
Ce forum permet de pouvoir dire ce que l'on ressent vraiment sans gêne, ni pudeur. On souffre et on a le droit de le dire.
Merci à toutes les mamans de nous lire, de nous écouter, de nous comprendre.
Mais quel choc aussi de savoir que nous sommes si nombreuses à vivre ça. C'est terrible.
Bon courage à toutes.  Bisou
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PATRICIA 89
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« Répondre #5 le: 17 Août 2011 à 09:48:00 »

Bonjour ma chère Brigéric  et toutes les mamans désenfantées,


Vos paroles à chacune me touchent énormément me reconnaissant profondément dans vos témoignages, eh oui comme vous le dites
nous ne sommes et ne serons plus les mêmes personnes, après une telle horreur qu'est de perdre son enfant, après l'avoir mis sur terre, nous l'avons mis sous terre. Est-ce ça le sens de la vie ? Non, le chemin est de perdre ses grands parents ses parents mais son enfant, c'est la vie à l'envers. J'ai vu également le petit corps inanimé de mon fils relié à pleins de tuyaux, sachant au plus profond de moi qu'il ne pourrait pas revenir vers nous, j'ai prié toute la nuit, et lorsque l'hôpital m'a prévenue qu'il s'en allait, j'ai hurlé de  toute mes  forces, frappé et taper taper et retaper sur mon lit. On venait de m'apprendre l'impensable, on venait de m'apprendre ce que j'entendais parfois aux infos, : un enfant retrouvé pendu ....: je pensais aux parents sans plus, parce que on peut pas s'imaginer qu'un jour nous serons frappé et que là c'est nous qui seront en pages des journaux dans la rubrique faits divers.
Je survis, je ne vis pas, et si je survis c'est pour mon autre garçon de 18 ans diagnostiqué schizophrène il y'a 4 mois,  à ce jour toujours hospitalisé, ayant tenté de se pendre, je ne prends pas ces situations comme une victime de la vie, car cette nouvelle vie pour laquelle je garde un profond respect, que malgré tout j'apprécie, car après le drame terrible d'avoir perdu Marceau, j'ai vu les choses différemment, j'ai pris du recul, ma foi s'est renforcée, j'ai tissé un lien spirituel avec Marceau, qui m'aide à aider mon autre fils Quentin, qui m'aide aussi par une petite force qui, lorsque je vais mal, il y'a un petit quelque chose au plus profond de moi qui me rend bien, qui me fait me sentir bien. Voilà juste ces quelques lignes, pour partager ma peine avec la vôtre Chères mamans au coeur meurtris pour la vie.
Je vous embrasse, avec des pensées tendres pour nos enfants trop tôt  disparus.

Patricia
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melasulli
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« Répondre #6 le: 09 Septembre 2011 à 16:04:21 »

bonjour,

en voyant le titre mon xavier chéri, les frissons m'ont parcouru tout le corps car mon frère est décédé le 10 octobre 2010 et s'apellait xavier. c'était notre xa. mes parents sont divorcés mais heureusement s'entendent bien. j'ai deux soeurs mais notre drame (voir mon témoignage dans perdre un frère ou une soeur) a provoqué un tsunami chez nous et dévasté notre famille dans tous les sens du terme. il aurait eu 30 ans au mois de novembre. il est présent dans toutes mes pensées et dans tous mes rêves, mon sommeil est très perturbé depuis son décès. je me suis inscrite dans ce forum pour pouvoir parler de ce deuil et de ce que je ressens car les gens sont passé à autre chose et surtout je voudrai pouvoir aider mes parents chéris et je me sens tellement impuissante face à leur douleur. j'ai perdu mon frère et en plus un peu de mes parents car je sais qu'ils ne sauront plus jamais les memes.

gros bisous
Journalisée
brigeric
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« Répondre #7 le: 10 Septembre 2011 à 09:32:13 »

Chère Malasulli,

Je comprend tout à fait votre douleur, bien sûr il n'est absolument pas question de juger qui que ce soit dans ce forum. Chaque personnes vivent avec un drame qui détruit la personne que nous étions avant et qui en forme une nouvelle avec des pensées bien différentes sur ce qui est de vivre après avoir subit de telles drames.

J'ai lu votre récit et les réponses que vous avez eues. J'adhère avec ces réponses, effectivement vous ne pouvez pas porter sur vous la souffrance de vos parents, j'ai aussi deux autres enfants un peu plus agés que Xavier et leur comportement vis à vis de moi et de leur père est de nous montrer qu'ils arrivent à leur manière de faire face à ce drame, nous les voyons continuer leur vie et çà nous aide énormément nous en tant que parents, le départ de Xavier nous a beaucoup rapproché et chacun d'entre nous faisons l'effort de ne pas faire porter ses propres douleurs sur les autres, nous nous comprenons tous et surtout personne ne doit juger le comportement de l'autre.

Je souhaite beaucoup de courage à vos parents, à vous-même et à votre entourage. Ce sont des situations très difficiles à surmonter et il faut devenir une nouvelle personne beaucoup plus forte que vous ne l'étiez.

Je vous embrasse bien fort

Brig
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